- Mudrā
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Le Mudrā (devanāgarī : मुद्रा, qui signifie « signe » ou « sceau »)[1] est un terme sanskrit qui est relatif à une position codifiée et symbolique des mains d'une personne (danseur) ou de la représentation artistique (peinture, sculpture) d'un personnage ou d'une divinité. L'origine des mudrās est très ancienne et se rattache à la culture védique.
Sommaire
Hindouisme
Il existe un nombre important de mudrās, exécutés avec une seule main ou les deux, leur utilisation correspondant à l'expression d'un sentiment ou d'une situation déterminée. Une combinaison de différents mudrās permettant une infinité d'expressions qui sont principalement utilisées pour la danse. Dans l'hindouisme, le mudrā est une position codifiée et symbolique des mains d'une personne :
- danse : Bharata natyam, Odissi, Mohiniattam, Kuchipudi
- yoga : posture statique visant à favoriser une stabilité mentale : Maha mudra (tout le corps est fixe) ou une partie seulement classiquement les mains : Jnana mudra.
Bouddhisme
Dans l'art bouddhique, les représentations de Bouddhas, Bodhisattvas et Yidams utilisent un nombre restreint de mudrās, associés à une posture du corps (asana).
Canons de la sculpture bouddhique
L'enseignement originel du Bouddha excluait formellement une idolâtrie qui serait advenue par la dévotion à des images le représentant. Cette exigence fut peu à peu contournée par l'école du Mahayana (le Grand Véhicule) avec comme excuse que les représentations proposées aux fidèles ne devaient être qu'une image symbolique, impersonnelle et propice à la méditation. Comme aucun portrait depuis nature n'existait de Bouddha, les artistes furent donc obligés de déterminer une représentation idéalisée en suivant des indications données par des textes anciens. Un ensemble de caractéristiques fixes sont alors imposées et ne varieront plus au cours des siècles.
Trois postures principales du corps sont représentées en statuaire :
- Assis dans la position du lotus, jambes repliées et croisées. Quelques plus rares statues en position assise à l'européenne, ou en demi-lotus existent.
- Debout, les pieds joints, ou marchant (création de l'art de l'école de Sukhothaï Thaïlande) .
- Couché sur le côté, une main sous la tête, position dans l'attente de l'accès au parinirvāna.
Les mudrās dans la sculpture bouddhique
Afin d'illustrer différents enseignements et épisodes de la vie de Bouddha, certains mudrâs récurrents sont représentés dans la statuaire, en nombre limité et plus ou moins fréquemment :
- Le Dhyāni-Mudrā, ou mudrā de la méditation. En position assise, la main droite repose dans la main gauche posée dans le giron, paume en l'air et les deux pouces s'effleurant. C'est une des représentations les plus courantes, illustrée par la grande statue de Kamakura au Japon.
- Le Bhûmisparsha-Mudrā, ou mudrā de la prise de la terre à témoin. Même position que le Dhyâni-Mudrâ, mais la main droite est posée sur le genou, les doigts effleurant la terre. Dans sa dernière méditation avant l'éveil, Bouddha subit les attaques de Māra, personnification du mal, qui tenta divers stratagèmes pour interrompre sa méditation. Finalement, Marā nia la réalité de l'éveil du Bouddha, arguant qu'il n'y avait pas de témoin ; celui-ci toucha alors la terre (Bhūmi ou Prithvi), qui était son témoin. Cette représentation est également très courante ; c'est par exemple celle du grand Bouddha d'or de Bangkok.
- Le Vitarka-Mudrā, ou mudrā de l'enseignement et de l'argumentation. En position debout ou assise, la main droite est relevée au niveau de l'épaule et le pouce forme avec l'index un cercle, les autres doigts étant relevés. Le bras gauche est au niveau de la taille, la main effectuant le même geste ou parfois la paume tournée vers le haut. Ce mudrâ est particulièrement important dans la statuaire de Dvaravati.
- Le Dharmachakra-Mudrā, ou mudrā de la mise en marche de la roue de la loi du dharma. En position assise ou debout, les deux mains sont devant le corps au niveau de la taille, la paume droite tournée vers l'extérieur, la gauche vers l'intérieur, pouce et index joints formant deux cercles tangents, la main droite à la verticale, la gauche à l'horizontale.
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Bhûmisparsha-Mudrā (Prise de la terre à témoin)
Vat Phra Kèo de Vientiane -
Vitarka-Mudrā
Bouddha japonais au Musée Cernuschi à Paris -
Dharmachakra-Mudrā
art du Gandhara
- L'Abhaya-Mudrā, ou mudrā de l'absence de crainte et de la protection. En position debout, les bras collés au corps, les avant-bras à 90°, main relevée, doigts joints, paume vers l'extérieur. On trouve cette position aussi avec une seule main en avant, l'autre restant le long du corps.
- Le Mettakaruna-Mudrā, ou mudrā de la bienveillance et de la compassion. En position debout, les deux bras le long du corps, les mains dans le prolongement, légèrement détachées du corps, paume vers l'intérieur.
- L'Añjali-Mudrā, aussi appelé Pūjā-Mudrā, ou mudrā du salut et de la considération. Les deux mains sont paumes jointes, doigts tendus, au niveau de la poitrine, les doigts sous le menton. C'est le geste traditionnel du salut en Asie (Namasté, Wai).
- Position de la contemplation de l'arbre de la Bodhi : les deux bras descendent le long du corps et les mains sont croisées au niveau du poignet, paumes reposant sur les cuisses.
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Bouddha en Abhaya-Mudrā
Vat Phra Kèo de Vientiane -
Mettakaruna-Mudrā
Vat Phra Kèo de Vientiane -
Regarder l'arbre de Bodhi-Mudrā[2]
Dans la fiction
- Dans le manga Naruto, les ninjas utilisent 12 mudrā liés aux signes astrologiques chinois pour effectuer des techniques de ninjutsu
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- La Symbolique des gestes de mains (Hasta ou mudra) selon l'Abhinaya-Darpana, Tara Michaël, éditions Sémaphore, Paris, 1985
- Manuel pratique des Mudrās, La gestuelle énergétique de guérison, Clémence Lefèvre, Ed. Exclusif 2006, (ISBN 2-84891-037-2)
- ABC des Mudras, Flora Desondes, Ed. Grancher 2006, (ISBN 2-7339-0974-6)
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