- Anekantavada
-
Anekāntavāda[1] (Sanskrit en devanāgarī : अनेकान्तवाद) est l'une des plus importantes et fondamentales doctrines du Jaïnisme. Elle se réfère aux principes de pluralisme et de la multiplicité des points de vue, l'idée que la « vérité » ou la « réalité » sont perçues différemment selon les personnes (syādvāda ou «théorie des affirmations multiples»), et qu'un seul point de vue ne peut donc définir la vérité.
La parabole des « aveugles et de l’éléphant »[2] rendue célèbre par le poète américain John Godfrey Saxe au milieu du XIXe siècle trouve son origine dans le Jaïnisme[3] :
« Six hommes d'Inde, très enclins à parfaire leurs connaissances, allèrent voir un éléphant (bien que tous fussent aveugles) afin que chacun, en l'observant, puisse satisfaire sa curiosité. Le premier s'approcha de l'éléphant et perdant pied, alla buter contre son flanc large et robuste. Il s'exclama aussitôt : « Mon Dieu ! Mais l'éléphant ressemble beaucoup à un mur! ». Le second, palpant une défense, s'écria : « Ho ! qu'est-ce que cet objet si rond, si lisse et si pointu? Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! ». Le troisième s'avança vers l'éléphant et, saisissant par inadvertance la trompe qui se tortillait, s'écria sans hésitation : « Je vois que l'éléphant ressemble beaucoup à un serpent ! ». Le quatrième, de sa main fébrile, se mit à palper le genou. « De toute évidence, dit-il, cet animal fabuleux ressemble à un arbre ! ». Le cinquième toucha par hasard à l' oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble le plus l'éléphant ; nul ne peut me prouver le contraire, ce magnifique éléphant ressemble à un éventail ! ». Le sixième commença tout juste à tâter l'animal, la queue qui se balançait lui tomba dans la main. « Je vois, dit-il, que l'éléphant ressemble beaucoup à une corde ! ». Ainsi, ces hommes d'Inde discutèrent longuement, chacun faisant valoir son opinion avec force et fermeté. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l'erreur. »
Elle est fréquemment utilisée en Inde pour illustrer l'Anekantavada et fait partie des ressources pédagogiques dans le jaïnisme moderne[4].
Sommaire
Notes et références
- The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet
- Introduction –conflit entre le travail et la vie personnelle » sur hc-sc.gc.ca. Consulté le 20 octobre 2010 Traduction sur le site du Ministère Fédéral de la Santé du Canada, «
- The Blind Men and the Elephant: What “Elephanomics” Can Teach “Muromics” » sur dels-old.nas.edu. Consulté le 20 octobre 2010 Katherine Wasson, «
- Leçons pour les juniors : UN ÉLÉPHANT ET LES AVEUGLES » sur jainworld.com. Consulté le 21 octobre 2010 jainworld, «
Bibliographie
(en) The Jaina philosophy of non-absolutism: a critical study of Anekāntavāda, Satkari Mookerjee, Motilal Banarsidass, 1978
Voir aussi
Lien interne
- Portail du monde indien
- Portail du jaïnisme
- Portail des religions et croyances
- Portail de la philosophie indienne
- Portail du sanskrit
Wikimedia Foundation. 2010.