- Sutra
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Un sūtra[1] (prononciation soutra— sanskrit सूत्र / sūtra signifiant « fil ») désigne ce que l'on nomme en Occident un « classique », un « canon » voire, simplement, un « livre ». Le terme s'applique à des écrits spéculatifs ou philosophiques rédigés sous forme d'aphorismes. Soit l'appellation est métaphorique (ce sont les « fils de la pensée », la « trame des idées »), soit elle est métonymique (on entend : « les fils qui servent à coudre les pages ensemble »). Par métonymie, on nomme aussi sūtra les livres contenant de tels écrits.
Enfin, par extension, le terme en vient à désigner toutes sortes de traités, grammaires, analyses. C'est le cas par exemple du Kāmasūtra, "Livre de Kāma" (ou "sūtra du désir" - Kāma signifie "désir" en sanskrit ; il est le dieu de l'amour charnel).
Sommaire
Le sūtra comme texte
Dans l'hindouisme, les commentaires des brahmanas sont des sūtra. Ils font partie de la smṛti. L'iconographie religieuse a fait du sūtra le symbole de la sagesse ; attribut de divinités comme Brahmā, Sarasvatī et Viṣṇu. On le nomme alors pustaka.
Dans le Yoga, le livre de référence de cette technique s'appelle les Yoga Sutras, en 195 sutras il décrit la technique et la voie spirituelle du yoga.
Chez les bouddhistes, le terme désigne la mise par écrit des enseignements du Bouddha. En pāli, le terme est sutta. Les sutta — réunis dans le Sutta piṭaka — forment la deuxième partie du Tipitaka, (« triple corbeille »), le recueil complet des enseignements, des commentaires et de la discipline. On le traduit en mandarin par 經/经 jīng, sinogramme composé de la clef du fil, 糸, rappelant le sens originel. En tibétain, c'est Mdo མདོ.
Le sūtra comme type de livre
Voici à titre d'illustration un sūtra chinois :
Titre : 《金剛般若波羅蜜經》 Jīngāng Bānruò Bōluómì Jīng (ou, prononciation plus ancienne, Jīngāng Bōrě Bōluómì Jīng), traduction du sanskrit ; titre original : Prajñāpāramitā vajracchedikā sūtra (« Sūtra de la perfection de la sagesse qui est comme le diamant tranchant »). Le titre chinois s'interprète comme suit : 金剛 jīngāng « diamant », 般若 bōrě (caractères phonétiques pour) prajña « sagesse », 波羅蜜 bōluómì (caractères phonétiques pour) pāramitā « perfection » et 經 jīng « sūtra ». Titre habituel : 《金剛經》 Jīngāng Jīng (« Sūtra du diamant »).
Dimensions : 3, 6 cm × 7 cm ; c'est une version réduite ; les sūtra chinois sont généralement bien plus grands.
Sens de lecture : de droite à gauche par colonnes de haut en bas.
Disposition des feuillets : toutes les feuilles ne forment qu'un long accordéon plié. Le texte est écrit sur les deux faces. On lit l'ouvrage posé à plat et ouvert en tournant les pages de gauche à droite ; une fois arrivé à la fin de la première face, on tourne la quatrième de couverture pour lire la seconde face, à la suite.
Remarque : noter les svastikas utilisés comme décoration ; c'est bien sûr ici la valeur sacrée du symbole qui est utilisée. Rappelons que le svastika chinois est orienté vers la gauche et qu'il symbolise, dans le bouddhisme mahāyāna, la réalisation des dix-mille pāramitā ou « mérites » conduisant au nirvāṇa.
Notes et références
Bibliographie
- Canon bouddhique pali, Bloch, Filiozat et Renou, 1989 Librairie Adrien Maisonneuve
- Majjhima Nikaya, 1953, éditions vega
- Le sûtra du Lotus, Robert, 1997 Fayard
Voir aussi
Articles connexes
- Bouddhisme
- Bouddhisme
- Textes du bouddhisme
- Canon bouddhique
- Liste des sūtras pour lesquels il existe un article spécialisé
- Hindouisme
Liens externes
- Le Hridaya Sûtra ou Sûtra du Cœur
- Le Sûtra du Diamant - le sûtra complet
- Le Ratnaguna Samcayagatha Sûtra
- Canon pali (traductions du tipitaka)
- Recueil de sûtras
- www.tipitaka.fr : (traductions de suttas)
Catégories :- Texte bouddhique
- Terme sanskrit
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