- Salut militaire
-
Pour les articles homonymes, voir Salut.
Le salut militaire fut d’abord le signe de paix et de fraternité échangé, de loin, par deux voyageurs qui se rencontraient. En élevant leur main droite largement ouverte, ils montraient l’un à l’autre l’absence d’armes dans leur main.
La chevalerie du Moyen Âge fit évoluer la signification du geste en le transformant en geste de courtoisie. Au moment d’un combat singulier, les deux adversaires portaient la main droite à la hauteur du heaume pour en soulever la visière et montrer leur visage[1]. Le regard « yeux dans les yeux » a toujours eu son importance, ceux qui pratiquent un sport de combat le vivent intensément lors des rencontres sportives.
Le salut militaire conserve ce caractère de fraternité et de courtoisie jusqu’au XVIIe siècle quand il devient un signe de fidélité, celle de deux défenseurs d’un même drapeau, d’une même seigneurie. Dans le monde militaire on ne salut pas l'homme mais le grade.
Désormais, lorsque deux militaires se rencontraient, ils levaient la main droite vers le ciel en écartant trois doigts, faisant ainsi allusion aux trois personnes de la Sainte-Trinité.
Plus tard, la main s’arrêta à la hauteur de la coiffe (casque, casquette, chapeau, béret, bonnet). Ce geste ne comportait aucune nuance de subordination, il rappelait simplement l’idéal commun : la fidélité à la foi jurée.
L’armée polonaise utilise le salut avec deux doigts, ce qui fut source de divers malentendus avec les forces alliées lors de la Deuxième Guerre mondiale. Pour les armées des autres pays du monde occidental, le salut militaire est devenu un geste que le règlement exige. Au premier degré, c’est un geste d’échange de respects, au second degré ce geste souligne : la fraternité, la courtoisie et la fidélité.
En France et au Royaume-Uni, lorsque le militaire est couvert, le salut consiste à porter la main droite à hauteur de la tempe, doigts tendus et joints, paume visible, dans l'axe du bras, lui-même presque à l'horizontale. Lorsqu'il est découvert, le militaire hausse le menton. L'action de hausser le menton s'appelle chez les militaires le « coup de bouc ».
Au Canada, le salut s'exerce envers le corps des officiers de Sa Majesté. Les membres du rang et sous-officiers saluent, à hauteur de tempe, doigts tendus et joints, paume de la main non-visible (type de salut également en cours aux États-Unis), en signe de respect envers la commission (la commission est un document octroyé par Sa Majesté qui donne le pouvoir de commandement aux officiers).
Le salut "paume cachée" (ou horizontale) est dit issu de la tradition navale, où il était réservé au salut aux officiers. Les hommes d'équipage et les officiers mariniers avaient en effet les paumes salies par les corvées et notamment par le goudron du calfat, indélébile, et saluaient de façon à ne pas montrer cette souillure aux officiers.
Liens externes
- Guerre&Histoire
Catégories :- Geste
- Vie militaire
Wikimedia Foundation. 2010.