Le serf

Le serf

Servage

Le servage, du latin servus, « esclave », est l'héritier médiéval du lien de clientèle antique.

Sommaire

Différence avec l'esclavage

Assassinat de Wat Tyler par Walworth sous l'œil de Richard II, et le même Richard II s'adressant à la foule en lui mentant au sujet du meurtre. Wat Tyler revendiquait l'abolition du servage lors de la révolte des paysans, en Grande-Bretagne en 1381.

Sa différence avec l'esclavage provient du statut juridique du serf, qui jouit d'une personnalité juridique.

De ce fait, le serf n'est juridiquement pas considéré comme une « chose », un « bien meuble », mais comme une « personne », liée par un contrat (obligation) à une autre personne.

Ainsi, le serf n'appartient pas à son seigneur, mais à la terre, ou encore au fief ; en outre, il possède des biens, peut ester et témoigner en justice, peut contracter (mariages, contrats de vente) plus ou moins librement (le plus souvent entre eux) . Sa condition de servage pouvait elle-même faire l'objet d'un contrat [réf. nécessaire]. Mais s'il n'est pas nécessairement complètement dénué de droit d'héritage, celui-ci est dans tous les cas fortement limité, en particulier par l'échute: en l'absence d'héritier direct, ses biens reviennent à son seigneur lors de son décès. Ce qui lie le serf à son seigneur tiendrait plutôt de la vassalité [réf. nécessaire]: il lui doit fidélité, comme premier échelon de la hiérarchie féodale. Cette fidélité, comme tout lien féodal, a une contrepartie : le seigneur lui doit protection.

Le christianisme s'opposait en général à ce que des chrétiens appartiennent à d'autres chrétiens [réf. nécessaire], ce qui n'a pas empêché l'institution du servage d'exister dans les terres dominées par le christianisme, bien au contraire. Certains, comme Alcuin, conseiller de Charlemagne à la tête de l'Académie palatine, ou Raban Maur, autre artisan important de la « Renaissance carolingienne », considéraient l'esclavage et le servage comme légitime [1]; d'autres, tels l'évêque Jonas d'Orléans ou Agobard de Lyon pensaient qu'on devait traiter un esclave de la même façon qu'un homme libre ; de façon marginale, Smaragde, l'abbé de Saint-Mihiel, réclamait jusqu'à l'abrogation de l'esclavage [1].

Selon l'historien Paul Allard (en) (1913 [1]), le servage, d'origine romaine, aurait coexisté un temps avec l'esclavage, étant lié de très près avec le colonat . Au IVe siècle, une loi de Valentinien et Gratien aurait renforcé l'institution du colonat, en interdisant aux propriétaires de vendre des esclaves ruraux sans les terres cultivées par eux [1]. Après les invasions barbares des IVe et Ve siècles, la distinction juridique entre l'esclave, le serf et le colon aurait été de facto effacée [1].

L'Église, opposée à l'esclavage et propriétaire de nombreuses terres accompagnées de serfs, aurait alors accordé aux serfs lui appartenant un certain nombre de droits, notamment ceux relatifs à l'héritage et au mariage [1]. À la fin du XIXe et au début du XXe siècle, un débat opposait toutefois Ernest Renan et Cicotti d'un côté, et Paul Allard de l'autre, au sujet des serfs de l'Église : les premiers pensaient que les serfs de l'Église obtenaient moins facilement la liberté que les autres, tandis qu'Allard affirmait que le principe d'inaliénabilité, issu du droit canon, pouvait être assoupli, et qu'on ne pouvait déduire du concile d'Epaon (en) (417) que les esclaves ou les serfs des monastères ne pouvaient être affranchis [1].

Selon P. Allard (1913), le Polyptyque d'Irminon, inventaire de biens rédigé au IXe siècle par l'abbé de Saint-Germain-des-Prés, montre une grande variété des statuts de serfs dans l'Église [1]. Mais c'est, selon lui, Saint Benoît d'Aniane, moine bénédictin du VIIIe-IX siècle, qui marque une rupture, en refusant que son monastère, fondé en 807, ne possédât des serfs [1].

Le servage personnel et le servage réel

On distingue ces deux états du fait que :

  • dans le servage personnel, héréditaire, le serf est attaché à une terre, il est soumis à l'obligation juridique d'y rester, et doit accepter son nouveau seigneur quand cette terre est vendue.
  • alors que dans le servage réel qui se transmet par la terre, un homme libre acquérant une tenure servile devient serf ; un serf quittant une tenure servile pour une terre libre (comme une ville franche) devait se faire reconnaître libre. Souvent il devait acheter sa « franchise » ou fuir loin de son maître. En effet, le seigneur avait "droit de suite", qui l’autorisait à poursuivre celui qui était en fuite de son domaine, et des accords d’ « entrecours » par lesquels les seigneurs s’engageaient à se livrer mutuellement les fugitifs.
Esclaves et Serfs du sixième au douzième siècles : illustrations recueillies par H. de Vielcastel, de documents originaux dispersés dans les grandes bibliothèques européennes.

Servage et exploitation

Succédant à l'esclavage, le servage, dans l'analyse marxiste, représente l'une des trois formes d'exploitation du travail avec l'esclavage précisément et le salariat. Au niveau général, l'exploitation désigne le fait qu'une personne travaille gratuitement pour une autre. Ce travail gratuit peut prendre des formes simples, comme dans l'esclavage, ou complexes. Au niveau du servage, le serf se voit contraint de travailler gratuitement sur les terres du seigneur et de lui donner en nature une partie de sa récolte. Pour indiquer ce travail gratuit on dit qu'il est soumis à la Taille et à la Corvée seigneuriale : entretien du château, des douves ou des bois.

Variances et persistance

Les spécificités du servage ont grandement varié à travers les époques et les régions. En certains pays, le servage était mixte, fusionné avec (ou en échange) des corvées ou des taxes. En temps de guerre, il fournissait le plus fort de l'effectif militaire.

Chine

Il existe plusieurs ouvrages de Touen-Houang concernant l'esclavage ou le servage sous les Tang et au Xe siècle [2]

France

En France, le servage (on dit « aussi attaché à la glèbe ») a fortement diminué avec l'essor économique de la fin du Moyen Âge qui permit aux serfs de racheter leurs contrats [réf. nécessaire].

Il a quasiment disparu après la guerre de Cent Ans [réf. nécessaire], car le manque de main-d'œuvre (la Grande Peste à elle seule a emporté entre 1/4 et 1/3 de la population) a favorisé la concurrence entre nobles et le débauchage des serfs. En effet, les nobles du voisinage proposaient aux serfs de racheter leur contrat pour venir s'installer librement sur leurs nombreuses terres en friche, ce qui obligeait le noble local à faire de même pour conserver son personnel.

Par ordonnance du 8 août 1779 Louis XVI abolit le servage (i.e. la « servitude personnelle et réelle » [3]) sur les domaines royaux de France. Refusant l'abolition sans distinction de la servitude personnelle, il abolit toutefois dans tout le royaume le « droit de suite », et affranchit tous les « main-mortables [les serfs] des domaines du roi », ainsi que les « hommes de corps », les « mortaillables » et les « taillables » [d'où vient l'expression « taillable et corvéable à merci »] [3]. Cette ordonnance avait été favorisée par l'intervention de Voltaire, qui avait plaidé en 1778 la cause des serfs du Mont-Jura et de l'abbaye de Saint-Claude [3]. L'ordonnance de Louis XVI montre qu'« excepté certains cas », les serfs étaient privés du droit d'héritage [3]. Il autorise en outre les « engagistes qui se croiraient lésés » par cette réforme à remettre au roi les domaines concernés en échange de contreparties financières [3]. Afin de favoriser l'imitation de son acte royal d'affranchissement des serfs dans les domaines royaux, l'ordonnance précise que « considérant bien moins ces affranchissements comme une aliénation, que comme un retour au droit naturel, nous avons exempté ces sortes d'actes [d'affranchissement] des formalités et des taxes auxquelles l'antique sévérité des maximes féodales les avaient assujettis » [3].

Néanmoins l'ordonnance ne fut guère appliquée [3], et le servage a persisté localement jusqu'à la Révolution qui l'abolit avec les privilèges lors de la célèbre nuit du 4 août 1789.

Un exemple précis : l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés au IXe siècle

Le Polyptyque d'Irminon, inventaire des domaines de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés effectué au IXe siècle, aurait compté 600 esclaves selon Bathild Bouniol (1872 [4]), et aucun selon Paul Allard (en) (1913 [1]). Bouniol affirme que 10 000 personnes, « hommes libres, colons, lides (demi-serfs), serfs et esclaves » y vivaient. Allard compte, quant à lui, et à partir du même document, 120 ménages tenus en servitude sur 2 800 environ [1].

Selon Bathild Bouniol :

« Les sujets de l'abbaye n'avaient pas à se plaindre de leur condition, relativement heureuse, car comme le dit très-bien l'écrivain déjà cité (Gabourg: Histoire de Paris, t. 1er): «Alors que l'Église exerçait sur le pauvre une autorité pleine de mansuétude et disputait le terrain aux envahissements de la force brutale et du sabre, cette grande puissance territoriale attestait, quoiqu'on puisse dire, un incontestable progrès social. L'Église, en effet, assurait seule aux masses un peu de sécurité et de paix; elle stipulait pour le faible et pour l'opprimé, et ne cessait de transformer l'esclavage en servage, le servage en colonat. » [4]

Pologne

En Pologne-Lituanie, existait le statut de serf-paysan. Ainsi, sur les domaines seigneuriaux, le nombre de jours de servage dans la semaine était limité et variable avec les époques, allant d'un jour ou moins d'un jour à six jours. Le reste du temps, le cultivateur pouvait s'occuper de son lopin personnel. Or, le temps seigneurial eut toujours tendance à s'alourdir : par exemple, si au XIIIe siècle, ce temps n'était que de quelques jours dans l'année, au XIVe siècle d'un jour par semaine, il était de quatre jours par semaine au XVIIe siècle et de six au XVIIIe siècle. En principe, le septième jour étant consacré au repos, le serf-paysan ne pouvait plus cultiver son lopin personnel.

En revanche, le nombre de jours de servage ne fut jamais limité sur le domaine royal.

Royaume-Uni

Le Parlement d'Angleterre adopta en 1259 les Provisions de Westminster, qui comprennent les premières dispositions légales relatives à la mainmorte. En 1381, la Révolte des paysans, lors de la guerre de Cent Ans, qui voit les serfs s'emparer de Londres afin de réclamer l'abolition du servage, est écrasée. Celui-ci perdura, et n'a été définitivement aboli en Angleterre en 1574, par Elisabeth Ire, et en Écosse par George III, à la fin du XVIIIe siècle[5].

Russie

En Russie le servage généralisé, touchant des millions de personnes (les âmes), a duré du début du XVIIe siècle jusqu'en 1861. Lors de son abolition par Alexandre II le 19 février 1861, on estimait à 40 % de la population le nombre de serfs[6][réf. incomplète]. En 1785, un rapport remis à Catherine II de Russie précise que : Les effectifs de l’armée russe sont de 500 000 hommes avec 9 % de nobles, 3 % de bourgeois et 50 % de serfs ; le reste de soldats.

Saint Empire romain germanique

Le droit allemand distinguait, le serf passif et le serf réel des hommes libres, mais seuls ces deux derniers possédaient des droits sociaux et/ ou politiques.

Ainsi, le serf passif travaillait sur la réserve d’un seigneur, et était donc obligé de payer, outre les charges au seigneur, un impôt public, la Bede ou le Schatzung ; alors que le serf réel (celui qui ne travaillait pas sur la réserve d’un seigneur, mais exploitait les terres de la ferme sous toute sortes de baux : louage, métayage, fermage, etc.). Le grand juriste allemand Justus Möser (Osnabrück, 17201794) s'est constamment attaché dans ses écrits, non littéraires, à définir, et si possible développer, les capacités politiques et sociales liées à ces deux formes de servage.

Scandinavie

Le servage est étroitement lié au féodalisme et en Scandinavie (Finlande, Norvège et Suède) où le féodalisme ne fut jamais vraiment établi, le servage n'a jamais réellement existé.

Cependant en Suède, une forme de contrat proche du servage a existé entre le XVIIIe siècle et jusqu'en 1945, le statare.

Tibet

Des observateurs occidentaux (l'exploratrice Alexandra David-Néel [7], l'alpiniste Heinrich Harrer [8]) ayant vécu dans le Tibet indépendant de facto (1913-1950), témoignent dans leurs écrits de l'existence d'une économie fondée sur le servage dans ce pays dans la première moitié du XXe siècle.

Une controverse oppose la République populaire de Chine et le Gouvernement tibétain en exil au sujet de l'existance du servage dans l'ancien Tibet. Il y a eu également, dans les années 1990, une controverse universitaire sur le mot et l'idée même de servage.

À partir de 1959, après avoir réprimé ce qu'il qualifie de révolte de l'ancienne classe privilégiée de l'ancien Tibet, le gouvernement communiste a mis en place au Tibet une série de réformes, notamment l'abolition du servage [9].

Dans une conversation avec Thomas Laird, le dalaï-lama suggère que la souffrance liée au servage était beaucoup plus importante en Chine qu'au Tibet, puisque 3 millions de propriétaires ont été tués en 1953 par les serfs alors que rien de semblable ne s’est produit au Tibet [10].

Dates d'émancipation des serfs dans différents pays

Bibliographie

  • Freedman (Paul), Bourin (Monique) dir., Forms of Servitude in Northern and Central Europe. Decline, Resistance and Expansion, Brepols, 2005.
  • Dominique Barthélémy, article « serf » dans Claude Gauvard, Alain de Libera, Michel Zink (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, Paris, PUF, 1re édition, 2002, (ISBN 2130530575), pp.1325-1327
  • Sha Yuan, Le système de servage féodal au Tibet, Centres d'études himalayennes du CNRS (CEH), Villejuif, 2000, 44 p.

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f , g , h , i , j  et k Paul Allard (en) (1913), Les Origines du servage en France, Paris, J. Gabalda, 332 p. Voir recension de 1914 par Duffo J. « Paul Allard. Les origines du servage en France », in Revue d'histoire de l'Église de France, 1914, n° 28, pp. 512-515. Lire en ligne sur le portail Persée: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1914_num_5_28_2124_t1_0512_0000_1
  2. Contributions aux études sur Touen-houang, Michel Soymié, Librairie Droz, 1979.
  3. a , b , c , d , e , f  et g Louis Firmin Julien Laferrière, Histoire du droit français, Joubert, 1837, p.  510 sq. (texte en ligne sur Gallica et d'autres sites)
  4. a  et b Bathild Bouniol (1872), les Rues de Paris, biographies, portraits, récits et légendes, Par M. Bathild Bouniol, Tome troisième, pp. 275-275. Bray et Retaux, Libraires-éditeurs. 82, Rue Bonaparte, Paris, 1872.
  5. Entrée esclavage dans l'Encyclopaedia Britannica, ed. 1902.
  6. Cité par Hélène Carrère d'Encausse dans Nicolas II
  7. Alexandra David-Néel, Le vieux Tibet face à la Chine nouvelle, Plon, Paris, 1953.
  8. Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954.
  9. Cent questions sur le Tibet, publication du gouvernement chinois, 2001. Extrait de la réponse à la question 13 : « Des gens de l'échelon supérieur du Tibet considéraient comme une faiblesse l'attitude du gouvernement central d'attendre patiemment la réforme du système social du Tibet, et ils déclenchèrent sans vergogne une rébellion armée en 1959. Dans ces circonstances, se conformant au désir de la majorité de la population du Tibet, le gouvernement central réprima rapidement la rébellion et lança une réforme démocratique. Celle-ci abolit le régime féodal du servage, extrêmement corrompu et ténébreux, et la théocratie, et elle permit à un million de serfs et d'esclaves de s'émanciper. Ces derniers n'étaient plus considérés comme les biens individuels des propriétaires de serfs, c'est-à-dire pouvant être vendus, achetés, transférés, échangés et utilisés pour payer une dette, et ils n'étaient plus forcés à travailler pour leurs propriétaires. Ces serfs et ces esclaves, traités depuis longtemps comme des « bœufs et des chevaux doués de la parole », devinrent dès lors des « êtres humains » à part entière. Ils obtinrent la jouissance de la liberté individuelle et devinrent les maîtres de leur propre destin et de la société. C'est une transformation qui fait époque dans l'histoire du Tibet et aussi un grand progrès dans l'histoire de son développement des droits de l'homme. »
  10. (en) Thomas Laird, The Story of Tibet: Conversations with the Dalai Lama, Grove Press, 2006, ISBN 0-80211-827-5, p. 317-319.

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