Guémené-sur-Scorff

Pour les articles homonymes, voir Guémené.

48° 04′ 09″ N 3° 12′ 06″ W / 48.0691666667, -3.20166666667

Guémené-sur-Scorff
Porte des Rohans (XVIe siècle)
Administration
Pays	France
Région	Bretagne
Département	Morbihan
Arrondissement	Pontivy
Canton	Guémené-sur-Scorff (chef-lieu)
Code commune	56073
Code postal	56160
Maire Mandat en cours	Christian Perron 2008-2014
Intercommunalité	Communauté de communes du pays du roi Morvan
Site web	http://www.guemenesurscorff.com/
Démographie
Population	1 235 hab. (2006[1])
Densité	1 056 hab./km²
Aire urbaine	25 412 hab. ()
Gentilé	Guémenois, Guémenoise
Géographie
Coordonnées	48° 04′ 09″ Nord        3° 12′ 06″ Ouest / 48.0691666667, -3.20166666667
Altitudes	mini. 118 m — maxi. 180 m
Superficie	1,17 km2
Localisation carte nationale

Guémené-sur-Scorff est une commune française, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne. Autrefois siège d'une principauté, la petite ville est désormais considérée comme la capitale du Pays Pourlet. Elle doit aujourd'hui surtout sa renommée à sa spécialité gastronomique : l'andouille de Guémené.

Le nom breton de la commune est Ar Gemene (prononcé [ɟəmne]).

Toponymie

Attesté sous la forme Kemenet-Guégant en 1160.

Du vieux breton kemenet « fief, bénéfice » mot issu du latin commendare d'après Joseph Loth. Guégant, nom de personne (cf. #Histoire, ci-dessous).

Homophonie fortuite avec Guémené-Penfao d'après Albert Dauzat et Charles Rostaing qui est un ancien Wenmened, composé de gwenn « blanc » et menez « mont, montagne ».

Géographie

Le territoire de la commune de Guémené-sur-Scorff est en grande partie enclavé dans celui de la commune de Locmalo, qui la borde au nord, à l'est et au sud. A l'ouest coule le Scorff, qui sert de frontière avec la commune de Ploërdut. Avec une superficie de seulement 117 hectares, son territoire se limite à la petite ville proprement dite. L'espace rural est très réduit. Avec une population de 1 237 habitants, la densité de population s'élève d'ailleurs à 1057 habitants/km², une valeur élevée comparable à celle de villes comme Port-Louis ou Lanester. La ville est bâtie sur une petit colline qui surplombe la vallée du Scorff. Ce site a été probablement choisi à l'origine pour son intérêt défensif. La ville s'est en effet développé à proximité du château féodal des seigneurs de Guémené.

Géologie

La ville de Guémené-sur-Scorff est bâtie sur une colline granulitique située à la limite même entre une bande de schistes d'âge briovérien et le massif granitique septentrional de Ploërdut-Séglien. Cette colline granulitique est séparée du reste du massif granitique par la vallée du Scorff ^[2].

Distance de plusieurs villes françaises ( à vol d'oiseau)

Histoire

l'ancien auditoire

l'ancienne métairie du château

L'histoire de Guémené est en grande partie liée à celle de son château. La ville doit en effet son développement à la présence de ce dernier.

Ce château vit le jour au XI^e siècle avec la création du fief de Kemenet-Guegant, dont il était le siège et cela, afin de donner des terres à un dénommé Guégant, probablement fils du dénommé Piriou, bâtisseur de la Roche Piriou en Priziac. Le fief de Kemenet-Guegant sera cédé en 1354 par le roi d'Angleterre Edouard III à l'un de ses capitaines, un dénommé Roger Davy. Ce dernier le conservera jusqu'à son décès à la bataille d'Auray en 1364. Il sera acquis par Jean Ier de Rohan et sa femme Jeanne de Navarre, petite-fille du roi Louis X le Hutin par sa mère, le 26 mai 1377, pour 3 400 sous d'or. Il restera ensuite dans la maison des Rohan jusqu'à la Révolution.

Le fief sera érigé en 1570 en principauté et les Seigneurs de Guémené prendront le titre de Prince de Guémené. Le château sera attaqué à plusieurs reprises : par les anglais en novembre 1342 (le château sera incendié) et les chouans le 28 janvier 1795. Il sera occupé par les anglais pendant la guerre de succession de Bretagne et par les espagnols pendant les guerres de la Ligue. Il connaîtra plusieurs remaniements au cours des siècles. Jeanne de Navarre y fera notamment construire une étuve rappelant les thermes romaines, connu sous le nom de Bains de la reine. Le château sera progressivement délaissé par ses propriétaires à partir du début du XVII^e siècle. Ceux-ci préféreront en effet les fastes de la vie à la cour et ne se rendront plus que rarement sur leur terres.

La ville est décrite comme moult riche, pleine et marchande au XIV^e siècle. Elle abritait avant la Révolution une importante population de fonctionnaires au service des seigneurs de Guémené : fermier général, sénéchal, procureur fiscal, intendant, capitaine du château, notaires. C'était aussi une place marchande renommée pour ses foires. La ville conserve de cette époque un grand nombre de maisons ainsi que l'auditoire aménagé maintenant en médiathèque. Des halles, attestées dès 1634, seront démolies en 1923.

Langues

Français et breton.

Le breton vernaculaire (en voie d'extinction) parlé dans la commune est du type bas vannetais pourlet. Il a été étudié par Malachy McKenna dans A Handbook Of Modern Spoken Breton, 1988.

Blasonnement

Les armoiries de Guémené-sur-Scorff se blasonnent ainsi : Écartelé : au un de gueules à neuf mâcles d’or, trois, trois et trois, au deux d’hermine, au trois de sinople à une fasce ondée cousue d’azur, au quatre d’une croix engrêlée d’or. (au un de Rohan, au deux de Bretagne et au quatre de Beaumez) Conc. J.-C. Renaud.

Administration

l'hôtel de ville

Démographie

Lieux et monuments

Vestiges du château des princes de Guémené

pan de l'ancienne muraille du château contre lequel est adossée une maison

De l'ancien château, demeure des seigneurs de Guémené, ne subsistent plus aujourd'hui que la porterie dite Porte des Rohans et quelques pans des anciennes murailles à machicoulis. Les pavillons modernes d'un quartier résidentiel ainsi que l'hôtel de ville occupent aujourd'hui les lieux où celui-ci se dressait autrefois.

Un aveu de 1682 décrit de la façon suivante le château : Le château de Guémené clos et fermé de puissants murs, garnis de machicoulis et cannoniers, de huit tours et pavillons , avec plusieurs corps de logis, environnés et renfermés de douves et fossés, larges et profonds et pleins d'eau, fermant à pont-levis; l'étendue duquel contient en fonds, compris les douves, quatre journaux et demi.

Un procès verbal dressé le 10 septembre 1644 par les autorités de la ville signale déjà l'état d'indigence des bâtiments : le pont du château est à refaire, les tours et le grand corps de logis sont en aussi mauvais état intérieur qu'extérieur. En 1670 commence la récupération des pierres des courtines et du grand logis. En 1694 le donjon est démoli car il menace ruine. En 1843, le château, dont les toits et les planchers ont alors entièrement disparus, est vendu à l'état. Il est laissé sans entretien et continue à se dégrader. En 1926, le château, dont les ruines sont encore imposantes, est presque entièrement démoli.

Quelques maisons Guémenoises

La ville de Guémené-sur-Scorff a conservé plusieurs maisons datant d'avant la Révolution française. Certaines d'entre-elles ont été construites à l'aide des pierres provenant de l'ancien château. C'est notamment le cas de l'ancien relais de diligences (seconde moitié du XVII^e siècle) et de l'ancien hospice. L'hôtel des princes est une ancienne auberge qui avait pour enseigne l'Aigle d'or.

• 

  maison à pans de bois dite l'échoppe (XVI^e siècle)

• 

  ancien relais de diligences

• 

  l'hôtel des princes ( auberge de l'Aigle d'or )

• 

  maison en pierre de taille dite maison du marchand

Personnalités liées à la commune

• Jeanne de Navarre, fille du roi de Navarre Philippe III de Navarre, décédée à Guémené en 1403.
• Hippolyte Magloire Bisson, né dans la commune en 1796, lieutenant de vaisseau.
• François Napoléon Marie Moigno, né à Guémené le 20 avril 1804, décédé en 1884, père jésuite et astronome : son nom a été donné en 1865 à un cratère de la Lune (36 km de diamètre).
• Joseph Loth, né dans la commune en 1847, linguiste spécialiste des langues celtiques et historien.
• Alfred Brard, sénateur et président du conseil général sous la Troisième République.
• Jean Gainche, ancien coureur cycliste professionnel.
• Pierre Le Bigault, né dans la commune en 1959, ancien coureur cycliste professionnel.
• Arnaud Le Lan, footballeur au FC Lorient.

Gastronomie

• L'andouille est la spécialité gastronomique de Guémené-sur-Scorff. Contrairement à celle de Vire, qui est fabriquée par emplissage, l'andouille de Guémené est conçue par enfilages successifs de chaudins (gros intestin du porc servant d'enveloppe), ce qui a pour résultat des différences évidentes dans la structure même de l'andouille.

En l'absence d'une appellation d'origine contrôlée, n'importe quel charcutier du Morbihan peut faire une andouille dite « de Guémené ». Aussi, une confrérie des goustiers de l'andouille lutte depuis quelques années pour défendre l'originalité et la qualité de ses produits^[5].

Voir aussi

• Liste des communes du Morbihan

Bibliographie

• G. Le Calonnec, Pierres guémenoises, éd. Keltia Graphic.

Notes et références

Liens externes

• Site de la ville : http://www.guemenesurscorff.com/
• Cinéma de Guémené : http://www.cineroch.fr
• Beau site sur Guémené : http://guemenesurscorff.blogspot.com/
• Guémené-sur-Scorff sur le site de l'Institut géographique national
• http://guemenesurscorff1.site.voila.fr/index.htmlL'ANDOUILLE DE GUÉMENÉ: Quand les Rohan régnaient sur l'andouille

v · Communauté de communes du pays du roi Morvan
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