George III du Royaume-Uni

George III du Royaume-Uni
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George III
George III in Coronation Robes.jpg
George III en habit de sacre, Allan Ramsay, 1762.

Titre
Roi de Grande-Bretagne et d'Irlande puis roi du Royaume-Uni
25 octobre 176029 janvier 1820
(&&&&&&&&&&02164459 ans, 3 mois et 4 jours)
Couronnement 22 septembre 1761 en l'Abbaye de Westminster
Régent Prince George (1811-1820)
Prédécesseur George II
Successeur George IV
Électeur puis roi de Hanovre
25 octobre 176029 janvier 1820
Prédécesseur George II
Successeur George IV
Prince de Galles
20 avril 175125 octobre 1760
Prédécesseur Frédéric Louis de Hanovre
Successeur Georges Auguste de Hanovre
Biographie
Dynastie Maison de Hanovre
Nom de naissance George William Frederick of Hanover
Date de naissance 4 juin 1738
Lieu de naissance Drapeau du Royaume-Uni Norfolk House, Londres (Grande-Bretagne)
Date de décès 29 janvier 1820 (à 81 ans)
Lieu de décès Drapeau du Royaume-Uni Château de Windsor, Berkshire (Royaume-Uni)
Père Prince Frederick,
prince de Galles
Mère Augusta de Saxe-Gotha-Altenbourg
Conjoint Charlotte de Mecklembourg-Strelitz
Enfants George IV Red crown.png
Prince Frederick
duc d'York et Albany
Guillaume IV Red crown.png
Princesse Charlotte
princesse royale
Prince Edward Augustus
duc de Kent et Strathearn
Ernest-Auguste Ier Red crown.png
Prince Augustus Frederick
duc de Sussex
Prince Adolphus Frederick
duc de Cambridge
Héritier Prince Edward de Galles (1760-1762)
Prince George
(1762-1820)
Signature George III Signature.svg

Coat of Arms of the United Kingdom (1801-1816).svg
Monarques du Royaume-Uni

George III (George William Frederick) (né le 4 juin 1738 et décédé le 29 janvier 1820) fut roi de la Grande Bretagne et roi d'Irlande (17601801), puis roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (18011820). Il fut également électeur de Hanovre (17601814), puis roi de Hanovre (18141820). Très populaire en Grande-Bretagne, il fut surnommé « Farmer George » (« George le fermier »).

Il fut le premier souverain du Royaume-Uni de la Maison de Hanovre à utiliser comme première langue l'anglais, et il ne se rendit jamais en Allemagne. Sous le règne de George III, la Grande-Bretagne perdit plusieurs de ses colonies en Amérique du Nord à la suite de la Guerre d'Indépendance américaine. Ces colonies deviendront plus tard les États-Unis. Cependant, il obtint le Canada (Nouvelle-France) à la suite de la guerre de Sept Ans. En outre, sous son règne, l'Irlande fut unie au Royaume-Uni (1er janvier 1801). George III fut atteint d'une aliénation mentale récurrente puis permanente. À cette époque, les médecins furent impuissants devant la maladie du roi. De nos jours, on pense que Georges III souffrait de porphyrie (maladie du sang). Des études récentes ont mis au jour un fort taux d'arsenic dans les cheveux de George III, cette substance toxique a pu être la cause des problèmes de santé mentale et physique du roi. Notons cependant que, comme pour Napoléon Ier, on prêtait à l'époque à l'arsenic le pouvoir d'entretenir la chevelure. Pour peu que le roi — comme le futur empereur — soignât sa chevelure par ce moyen, ceci expliquerait cela.

Après une rechute finale, son fils aîné George, prince de Galles, assura la régence et succéda à son père en 1820 sous le nom de George IV.

Sommaire

Enfance

George naquit prématurément le 4 juin 1738 à Norfolk House, à Londres. Son père, le prince Frederick, prince de Galles, était le fils du roi George II de Grande-Bretagne et de la margravine Caroline d'Ansbach. Sa mère, la princesse Augusta de Saxe-Gotha, était la fille du duc Frédéric II de Saxe-Gotha et de la princesse Magdalena Augusta d'Anhalt-Zerbst.

George William Frederick fut baptisé le 4 juillet 1738 à Norfolk House par l'évêque d'Oxford, Thomas Secker. Ses parrains furent le roi Frédéric Ier de Suède et le duc Frédéric III de Saxe-Gotha. Sa marraine fut la princesse Sophie-Dorothée de Hanovre.

Enfant, le prince George jouissait d'une bonne santé, mais il fut détesté par son père qui montrait peu d'intérêt pour ses enfants.

En 1751, son père décéda d'une maladie des poumons, et le prince George devint l'héritier du trône de Grande-Bretagne, et élevé au rang de duc d'Édimbourg, titre ayant appartenu à son père. En 1751, George II de Grande-Bretagne, son grand-père, le fit prince de Galles. En 1759, le prince George tomba éperdument amoureux de Sarah Lennox, mais John Stuart, comte de Bute lui conseilla d'abandonner ses projets de mariage avec la fille de Charles Lennox, duc de Richmond. Il écrivit : « Je suis désigné pour le bonheur et la misère d'un grand peuple », « et par conséquent je dois agir contrairement à ma passion ». Il refusa une union avec Sophie Caroline de Brunswick-Wolfenbüttel.

Règne

George monta sur le trône le 25 octobre 1760, après le décès de son grand-père le roi George II. Son règne fut marqué par :

Mariage

Sophie Charlotte de Meklembourg-Strelitz, épouse de George III

Le 8 septembre 1761, George III épousa en la chapelle du palais St. James, la duchesse Sophie Charlotte de Mecklemburg-Strelitz, fille de Charles Ier de Mecklembourg-Strelitz. Contrairement à ses prédécesseurs, il n'eut pas de liaison extraconjugale. George III et Sophie Charlotte de Mecklemburg-Strelitz furent un couple uni.

Enfants de George III

  1. George IV du Royaume-Uni (17621830)
  2. Frederick (duc d'York et Albany) (1763-1827), Frédérick-Augustus, comte d'Ulster, Prince Evêque d'Osnabrück, épousa le 28 septembre 1791 Frédérique de Prusse (1767-1820) (fille de Frédéric-Guillaume II de Prusse), sans postérité
  3. Guillaume IV du Royaume-Uni (1765-1837)
  4. Charlotte Augusta Mathilde (1766-1828), épousa en 1797 Frédéric Ier de Wurtemberg
  5. Edward Augustus (17671820)
  6. Augusta Sophie (1768-1840), célibataire
  7. Élisabeth (1770-1840), épousa en 1818 Frédéric VI landgrave de Hesse-Hombourg
  8. Ernest-Auguste Ier de Hanovre (17711851)
  9. Augustus-Frédérick (1773-1843), duc de Sussex épousa en 1re noces en 1793 Augusta Murray; 2 enfants, mariage annulé en 1804; épousa en 2e noces en 1831 Cécile duchesse d'Inverness; sans postérité
  10. Adolphus-Frédérick (1774-1850), duc de Cambridge et comte de Tipperary et baron Culloden épouse le 1er juin 1818 Augusta, fille de Frédéric landgrave de Hesse-Cassel-Rumpenheim (trois enfants)
  11. Mary (1776-1857) épouse en 1816 William, duc de Gloucester
  12. Sophia Mathilde (1777-1848), célibataire
  13. Octavius (1779-1783)
  14. Alfred (1780-1782)
  15. Amelia (1783-1810), célibataire

Les premières années du règne de George III

Les premières années du règne de George III furent marquées par une instabilité politique, émanant en grande partie du désaccord survenu après la Guerre de Sept Ans. Le favoritisme que montra George III envers les conservateurs poussa les libéraux à dénoncer George III comme autocrate, comme le fut accusé jadis Charles Ier d'Angleterre. En 1762, George III remplaça le gouvernement libéral de Thomas Pelham-Holles, duc de Newcastle par un gouvernement conservateur dirigé par John Stuart.

En 1763, après la signature du Traité de Paris (10 février 1763), John Stuart démissionna, il fut remplacé par le libéral George Grenville. Cette même année, George III publia la proclamation royale qui interdisait l'expansion vers l'ouest des colonies américaines pour ne pas froisser les Amérindiens. Cette proclamation fut très impopulaire auprès des Américains, elle provoqua de graves dissensions entre les colons et le gouvernement britannique. En 1765, George Grenville créa la loi du timbre, loi qui donnait un droit de prélèvement sur tous les documents britanniques en Amérique du Nord. Le roi s'exaspérant des tentatives de George Grenville pour réduire ses prérogatives, il tenta vainement de persuader William Pitt l'Aîné d'accepter le poste de Premier ministre. Après un bref ennui de santé qui présageait les maladies à venir, George III s'arrangea pour écarter George Grenville et former avec le libéral Charles Watson-Wentworth, marquis de Rockingham un nouveau gouvernement. Charles Watson-Wentworth avec l'appui de George III abrogea la loi très impopulaire du timbre, mais son gouvernement fut faible. En 1766, William Pitt l'Aîné lui succéda et fut créé comte de Chatham. Les actions de William Pitt et de George III furent si populaires en Amérique que des statues des deux hommes furent érigées à New York. William Pitt tomba en disgrâce en 1767 et fut remplacé par Augustus FitzRoy (3e duc de Grafton).

En 1770, ce gouvernement fut remplacé par les Tories. Le gouvernement du Premier ministre Frederick North apporta beaucoup de mécontentement en Amérique. Pour apaiser l'opinion américaine, la plupart des droits de douane furent supprimés, exceptés les taxes sur le thé. A Boston, en 1773, à des fins de protestation politique, une foule jeta dans le port 342 caisses de thé (cet évènement est connu sous le nom de «Boston Tea Party»). En Grande-Bretagne, l'opinion publique se durcissant à l'encontre des colons, William Pitt et Frédric North d'un commun accord déclarèrent la destruction des caisses de thé comme un acte certainement criminel. Frédéric North présenta dès lors des lois punitives, connues par les colons sous le nom de Lois coercitives ou Lois intolérables. L'activité du port de Boston fut arrêtée, les élections législatives dans la colonie du Massachusetts furent suspendues.

Les événements détaillés des années 1763 à 1775 tendent à disculper George III de sa responsabilité dans la Guerre d'indépendance des États-Unis.

La Guerre d'Indépendance américaine

La Guerre d'Indépendance américaine débuta en avril 1775 par un conflit armé opposant les militaires de carrière britanniques aux miliciens coloniaux en Nouvelle-Angleterre. Un mois plus tard, les délégués des treize colonies britanniques rédigèrent une proposition de paix connue sous le nom de Pétition de la branche d'olivier, proposition que Londres rejeta, prétextant que la guerre était déjà déclarée. Le 4 juillet 1776, les colonies se déclarèrent indépendantes de la Couronne britannique et devinrent une nouvelle nation (les États-Unis d'Amérique). La Déclaration d'Indépendance des États-Unis fut une longue liste de réclamations contre le roi de Grande-Bretagne, la législature et le peuple britannique. Parmi les griefs retenus contre George III cette déclaration mentionnée : « Il a abandonné le gouvernement des colonies. Il a pillé nos mers, ravagé nos côtes, brûlé nos villes et détruit les vies de nos compatriotes ». A cette nouvelle, George III fut indigné.

Pendant cette Guerre d'Indépendance, les Britanniques prirent New York (1776), ils élaborèrent une stratégie dans le but de prendre le Canada, mais ils échouèrent dans cette entreprise suite à la reddition du général John Burgoyne lors de la bataille de Saratoga en septembre et octobre 1777. Le 6 février 1778, la France, principal adversaire de la Grande-Bretagne, signa un traité d'amitié avec les États-Unis. Frederick North demanda la remise des affaires politiques à William Pitt qu'il pensait plus apte. George III refusa cette proposition et demanda à William Pitt de se mettre au service de Frederick North. William Pitt refusa cette offre et décéda quelques mois plus tard. La Grande-Bretagne était alors en guerre contre la France, avant de l'être en 1779 contre l'Espagne.

George III s'obstina dans cette guerre engagée contre les colons d'Amérique du Nord, en dépit des conseils de ses ministres. Granville-Levenson-Gower et Thomas Thynne indignés d'être mêlés à cette guerre démissionnèrent du gouvernement. Frederick North partagea l'avis de ses collègues, mais demeura au gouvernement. George III finit par abandonner l'espoir de soumettre l'Amérique par des troupes puissamment armées, mais, plus important, il ne put se résoudre à reconnaître l'indépendance des Américains et, pour les punir, il leur promit une guerre éternelle. Son plan fut de conserver 30 000 hommes de garnison stationnés à l'île de Rhodes Island, à New York, au Canada et en Floride, d'autres forces attaqueraient les Français et les Espagnols aux Indes occidentales. Pour punir les Américains, George III projeta de détruire leur commerce, bombarder leurs ports, brûler les villes situées le long des côtes (comme dans le Connecticut)et pousser les Indiens à attaquer les civils aux frontières. Ces opérations, pensa George III inspireraient les loyalistes, briseraient le Congrès, un continuel harcèlement appauvrirait les rebelles, jusqu'au jour où le mécontentement et la déception se changeraient en remords et en pénitence. Ce jour là, les rebelles supplieraient pour revenir au sein du royaume britannique. Ce plan signifiait la mort pour les loyalistes, la prolongation d'une guerre coûteuse. Mais la France mit en œuvre le plan de revanche de la guerre de Sept Ans (French-Indians War), élaboré par Charles de Broglie, en 1766, chef de la diplomatie secrète de Louis XV. Elle attaqua l'Angleterre aux Indes, conquis les îles-bases navales de la marine anglaise, Malte et Minorque, repris les comptoirs perdus au Sénégal, entrepris le siège-blocus de Gibraltar, envahit les Antilles anglaises (Indes Occidentales), envoya une force d'intervention au nouvel Etat, les Etats Unis, sous le commandement de Rochambeau, rassembla une armée de 60 000 hommes en Bretagne, destinée à envahir l'Angleterre, et, la flotte française, pavillon haut, croisa ostensiblement dans la baie de Southampton, sans rencontrer la moindre résistance, déclenchant ainsi une panique à la bourse de Londres, le lendemain. Les forces britanniques avaient été rationnellement obligées de se disperser sur la mappemonde. Il n'y avait plus de troupes, ni de flotte, disponibles pour défendre l'Angleterre. Il n'y avait plus les troupes nécessaires pour venir au secours de Cornwallis aux Etats-Unis. Et Français et Espagnols réunissaient une armada pour envahir l'Angleterre et sa capitale.

En 1781, la nouvelle de la reddition de Charles Cornwallis au siège de Yorktown arriva à Londres. En 1782, après avoir dissuadé le roi d'abdiquer, Frederick North présenta sa démission à George III. Finalement, le roi accepta la défaite en Amérique du Nord et autorisa l'ouverture des négociations de paix. Le traité de Paris et le traité de Versailles signé le 3 septembre 1783 qui mirent un terme à la Guerre d'Indépendance américaine furent ratifiés en 1783. L'ancien traité prévoyait la reconnaissance des États-Unis par la Grande-Bretagne, la cession de la Floride à l'Espagne, la garantie d'accès pour les pêcheurs français sur l'île de Terre-Neuve. En 1785, John Adams fut nommé ambassadeur des États-Unis en Grande-Bretagne. George III se résigna concernant les nouveaux rapports entre son pays et les États-Unis, il dit à John Adams : « Je serai le premier pour reconnaître l'amitié des États-Unis et sa puissance indépendante ». L'Angleterre de George III entreprendra une seconde guerre "d'indépendance des Etats Unis" en 1812-1814.

Lutte constitutionnelle

Après l'effondrement du ministère North en 1782, Charles Watson-Wentworth devint, en mars 1782 Premier ministre pour la seconde fois, mais il décéda le 1er juillet 1782. William Petty FitzMaurice lui succéda, mais Charles James Fox refusa de servir sous le ministère Schelburne et exigea la nomination de William Cavendish-Bentinck, duc de Portland. Sous la pression de la Chambre des communes, Schelburne et son gouvernement furent remplacés par la coalition Fox-North (1782). William Cavendish-Bentinck fut donc nommé Premier ministre, mais ne fut qu'un prête-nom. Charles James Fox reçut le portefeuille de ministre des Affaires étrangères (1782 à 1783), Frederick North fut nommé secrétaire d'État.

Ministère Portland

George III fut très affligé de nommer des ministres pour qui il ne ressentait aucune sympathie. Mais le ministère Portland acquis rapidement la majorité à la Chambre des Communes, il pouvait, dans ce cas être difficilement limogé. George III fut extrêmement contrarié, lorsque le gouvernement lui présenta le rapport concernant l'Inde, qui proposait de réformer le gouvernement de l'Inde en transférant la puissance politique de la Compagnie indienne de l'Est aux commissaires parlementaires. Après le vote de la Chambre des Communes, George III autorisa George Nugent-Temple, 1er marquis de Buckingham, à informer la Chambre des Lords qu'il considérait n'importe quel pair ayant voté pour ce rapport comme son ennemi. Le rapport fut rejeté par les lords, trois jours plus tard, le ministère Portland fut démis de ses fonctions. William Pitt le Jeune fut nommé Premier ministre avec pour secrétaire d'État George Nugent-Temple. Le 17 novembre 1783, le Parlement vota une condamnation concernant l'influence que détenait le souverain dans le vote parlementaire comme « un grand crime » et William Pitt le Jeune et George Nugent-Temple furent dans l'obligation de démissionner. Le départ du secrétaire d'État déstabilisa le gouvernement durant les trois mois suivant et perdit sa majorité, le Parlement fut dissous. Dans cette nouvelle élection, William Pitt trouva la stabilité politique.

Ministère Pitt

Pour George III, la nomination de William Pitt le Jeune au poste de Premier ministre (1783) fut une grande victoire. Le roi démontra qu'il détenait toujours le pouvoir de nommer des Premiers ministres sans l'aide d'un groupe parlementaire. Pendant toute la durée du ministère Pitt, George III soutint plusieurs de ses objectifs politiques. Pour venir en aide à William Pitt, le roi créa de nouveaux pairs. Un grand nombre de ces nouveaux pairs ont envahi la Chambre des Lords et permis à William Pitt de maintenir une majorité ferme. Pendant la durée du ministère Pitt, George III fut extrêmement populaire. Le peuple soutint les explorations dans l'océan Pacifique demandées par le roi. George III apporta également son aide à l'Académie royale avec de grandes concessions faites sur ses fonds privés. Le peuple britannique eut beaucoup d'admiration pour la fidélité de George III envers son épouse, ce qui le différenciait de ses prédécesseurs. De grandes avances furent faites dans le domaine de la science et de l'industrie.

Cependant, la santé du roi George déclinait. Il était atteint d'une maladie mentale, qui de nos jours nous fait penser aux symptômes de la porphyrie. Une étude sur les mèches de cheveux de George III indique un fort taux d'arsenic, qui fut peut-être le déclencheur de cette pathologie. Le roi eut un bref accès de la maladie en 1765, puis en 1788, cette indisposition fut plus longue. Son état de santé empira: il était alors gravement atteint, parlant pendant de longues heures sans s'arrêter. De fausses histoires circulèrent au sujet de la maladie du roi, telle que celle où il voulut serrer la main à un arbre qu'il prenait pour le roi de Prusse. En novembre 1788, lors de la convocation du Parlement, le roi ne put, comme c'était l'usage, communiquer l'ordre du jour pour la prochaine session législative. Selon l'usage ancestral, le Parlement ne pouvait commencer ses travaux sans le discours du trône. Le Parlement ignora la coutume et commença ses travaux. Charles James Fox et William Pitt discutèrent sur les limites autorisées pour gouverner pendant la maladie d'un souverain. Bien que les deux parties aient convenu qu'il serait plus judicieux que le fils aîné de Georges III, héritier du trône, prince de Galles puisse assurer la régence, ils furent en désaccord concernant les règles de celle-ci. Charles James Fox considérait que c'était au prince de Galles d'assurer la régence au nom de son père malade ; William Pitt arguait qu'il était préférable que ce fût le Parlement qui désigna le régent. Des démarches retardèrent la réunion du Parlement. Celui-ci réclamant l'ouverture de la session par le roi, aucune autorité ne put obtenir la réunion du Parlement. William Pitt proposa une solution basé sur une obscure fiction : le souverain pourrait déléguer plusieurs de ses fonctions aux Lords commissaires par lettres patentes validées par cachet en présence des Lords commissaires, le Chancelier apposerait son scellé sans le consentement du roi. Bien qu'une telle action fût illégale, il ne serait pas possible de remettre en cause la validité de ces lettres patentes. Le cachet serait validé devant les membres du tribunal. Le prince Frederick, duc d'York et Albany, second fils de George III dénonça la proposition de William Pitt comme « inconstitutionnelle et illégale ». Néanmoins, les Lords commissaires furent nommés et le Parlement ouvrit la session. En février 1789, par acte, le Conseil de régence autorisa le prince de Galles à agir en tant que prince Régent. Il fut introduit et présenté à la Chambre des Communes, mais avant que la Chambre des Lords eût pu présenter le projet de loi, la santé de George III s'améliora grâce au traitement proposé par le docteur Francis Willis. Le roi confirma la validité des actions des Lords commissaires et le souverain reprit la direction du gouvernement.

Révolution française et Guerres napoléoniennes

La Révolution française et l'entrée en guerre

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Après l'amélioration de l'état de santé de George III, sa popularité et celle de son Premier ministre William Pitt furent considérablement accrues aux dépens de Fox et du prince de Galles, qui haïssait son père. L'abolition de la monarchie lors de la Révolution française (21 septembre 1792) inquiéta les propriétaires fonciers britanniques. En 1793, la Grande-Bretagne déclara la guerre à la France révolutionnaire et George III fut le symbole de la résistance britannique. Il accorda à William Pitt l'augmentation des impôts, le recrutement en masse pour le service dans les armées et la suspension du privilège de l'Habeas Corpus dans la préparation de la guerre.

La préparation britannique aussi bonne fut-elle, n'empêcha pas la France de rester la plus forte. La première coalition fut défaite par l'armée révolutionnaire française en 1797. La deuxième coalition fut défaite en 1802. La Grande-Bretagne cessa le combat avec Napoléon Bonaparte. Peu avant, une tentative d'assassinat sur la personne de George III eut lieu le 15 mai 1800. Cette tentative d'assassinat n'était pas motivée par la politique mais plutôt par un fanatisme religieux : James Hardfield tira sur George III dans une ruelle où se situait le théâtre de Drury au moment où était chanté l'hymne God Save the King.

Insurrection irlandaise

Une brève accalmie des hostilités permit à William Pitt de concentrer ses efforts sur l'Irlande où en 1798 un soulèvement eut lieu. La société des Irlandais-Unis provoqua ce soulèvement irlandais, les chefs en furent Wolfe Tone (1763-1798) et lord Edward FitzGerald (1763-1798). Ceux-ci avaient demandé et obtenu la promesse d'une aide de la France révolutionnaire, ce qui pour le Royaume-Uni se révéla extrêmement dangereux. William Pitt comprit très vite qu'il fallait pacifier très rapidement l'Irlande. Une seule manière était envisageable, la protection de l'Irlande contre l'autorité du Parlement de Dublin, où seule une minorité de protestants exprimaient leurs intérêts. Le Parlement britannique vota donc l'Acte d'Union en 1800. Le 1er janvier 1801, l'Irlande fut unie à la Grande-Bretagne, connue depuis sous le nom de Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d’Irlande, ce qui permit à cent députés irlandais de siéger à la Chambre des Communes et à trente-deux Lords irlandais de siéger à la Chambre des Lords à Londres.

Le 1er janvier 1801 George III abandonna la prétention au trône de France, une fiction que les souverains anglais et britanniques avaient maintenue depuis Édouard III d'Angleterre. On suggéra à George III d'adopter le titre d'« empereur des Britanniques et des dominions hanovriens », mais il refusa cette proposition. A.G. Stapleton écrivit : « [George III estimait] que sa vraie dignité consistait en son existence connue en Europe et le monde par un style approprié et incontesté appartenant à la Couronne britannique ».

Parmi les éléments figurant dans la politique de William Pitt concernant l'Irlande, le Premier ministre britannique eut pour projet de supprimer certaines incapacités légales frappant les catholiques romains après l'Acte d'Union (émancipation des catholiques irlandais). Mais William Pitt ne put imposer son projet : George III refusa catégoriquement arguant que l'émancipation des catholiques serait une violation de son serment fait le jour de son couronnement, serment qui stipulait le maintien du protestantisme dans le royaume. Est-ce que roi, « j'ai la puissance sur la terre de m'affranchir de l'observance de chaque phrase de ce serment, en particulier celui qui exige de moi de maintenir la religion réformée protestante ? ... Non, non je préférais quémander mon pain à la porte de l'Europe, que consentir à cette mesure. Je peux abandonner ma couronne et me retirer du pouvoir. Je peux quitter mon palais et vivre dans une maison. Je peux poser ma tête sur un billot et perdre ma vie, mais je ne peux casser mon serment ». Confronté au refus du roi d'adopter les réformes religieuses concernant les Irlandais catholiques, William Pitt menaça de démissionner.

Nouveaux gouvernements

Le 14 mars 1801, William Pitt se retira. Il fut remplacé par Henry Addington (1757-1844), William Pitt demeura en qualité de conseiller privé. Le ministère Addington ne procéda à aucune réforme. Malgré la demande par le peuple d'une action forte en Europe, Henry Addington ne respecta pas ses engagements. En octobre 1801, il signa la paix avec les Français, le 25 mars 1802, il signa le traité de paix d'Amiens.

George III ne considéra jamais la paix avec la France comme une réalité ; pour lui c'était « une expérience ». En mai 1803, les deux nations sont à nouveau en guerre.

Deuxième ministère Pitt

En 1804, nouvel accès de la maladie de George III. Après son rétablissement, le roi découvrit la méfiance de l'opinion publique envers son Premier ministre dans la façon de conduire la nation à la guerre. Il rappela William Pitt au poste de Premier ministre. William Pitt désirait nommer Charles James Fox à son ministère, mais George III refusa, le roi détestant Charles James Fox qui avait une influence néfaste sur le prince de Galles. Charles James Fox avait encouragé le prince de Galles à mener une vie extravagante et dépensière. William Wyndham, seigneur de Grenville perçut ce refus comme une injustice à l'égard de Charles James Fox et refusa alors d'entrer au ministère Pitt.

William Pitt concentra tous ses efforts à former une nouvelle coalition avec l'Autriche, la Russie et la Suède. La troisième coalition échoua comme les deux précédentes et s'effondra en 1805. Napoléon Ier préparait l'invasion de la Grande-Bretagne au camp de Boulogne (juillet 1803), mais Horatio Nelson détruisit les flottes françaises et espagnoles à Trafalgar le 21 octobre 1805 et le Royaume-Uni fut sauvé. La lutte contre les armées napoléoniennes eut raison de la santé de William Pitt qui décéda en 1806.

Ministère Grenville

Un cabinet de coalition fut formé (Whigs et Tories) et il fut dirigé par le Premier ministre William Wyndham Grenville (1759-1834). Fox fit partie du ministère Grenville, le roi se montrant dans une certaine mesure conciliant avec lui. Ce ministère ne fut pas très habile avec l'armée, mais montra une certaine adresse avec la marine, à laquelle il donna les moyens de riposter au Blocus continental mis en place par Napoléon Ier le 21 novembre 1806. La flotte britannique détruisit les flottes du Blocus continental à Copenhague (1807), puis elle prit les colonies hollandaises et espagnoles et s'appliqua dans le contrôle des navires neutres. Après la mort de Charles James Fox, George III entra en conflit avec le ministère. Celui-ci soumit au roi la proposition suivante : permettre aux catholiques romains d'accéder à tous les grades de l'armée britannique. Non seulement George III refusa cette proposition, mais il fit rédiger par les membres du ministère Grenville un accord afin que jamais cette mesure ne soit applicable dans le futur. Les ministres acceptèrent de laisser tomber cette mesure, mais refusèrent de se lier à l'avenir.

Ministères Portland et Perceval

En 1807, William Cavendish-Bentinck (3e duc de Portland) fut nommé Premier ministre nominal, et il reçut alors l'appui du chancelier des Finances Spencer Perceval. Le Parlement fut dissous, et l'élection suivante apporta à la Chambre des Communes une forte avance à la majorité. Ce ministère Tory de Portland mena la vie dure à Napoléon Ier : les Espagnols s'étant soulevés contre les Français, les Britanniques mirent à profit cette insurrection et débarquèrent au Portugal. Ils poussèrent alors le général Junot à quitter le Portugal.

En 1809, Spencer Perceval fut nommé Premier ministre. Sous ce ministère le Royaume-Uni échoua dans son attaque dirigée contre les Pays-Bas. Arthur Wellesley, victorieux à Talavera en Espagne, fut fait vicomte de Wellington.

Au cours de cette période, George III ne prit aucune décision importante, et en 1810 il sombra complètement dans la folie, son fils aîné devenant régent du royaume.

Vie de George III sous la Régence

En 1810, la cataracte frappa George III et le rendit presque aveugle. Sa quasi cécité fut provoquée par la mort de sa plus jeune fille, sa préférée, la princesse Amélie. L'infirmière chargée d'apporter les soins au roi rapporta : « Les scènes de détresse et de pleurs journaliers étaient tristes au-delà de la description ». George III avait sombré dans une complète et permanente aliénation, et fut installé au château de Windsor. En 1811, il accepta la loi de Régence et la consentit aux Lords commissaires. Le prince de Galles assura la régence jusqu'au décès de son père.

Ministère Liverpool

Spencer Perceval fut assassiné en 1812 (il fut le seul Premier ministre britannique victime d'un assassinat). Il fut remplacé par Robert Jenkinson, 2e comte de Liverpool. Celui-ci soutint l'armée britannique dans sa lutte contre les armées napoléoniennes et permit de nombreuses victoires dont Waterloo le 18 juin 1815. Le Congrès de Vienne (1814) avait érigé le Hanovre en royaume, et l'avait placé sous le règne des souverains britanniques. Il lui accordait également d'importants gains territoriaux, et un électeur.

Déclin et mort de George III

De jour en jour la santé de George III se dégrada, atteint de cécité, il devint sourd. Il ne sut jamais qu'il fut installé sur le trône de Hanovre en 1814, et il ignora la mort de son épouse survenue en 1818. Avant Noël 1819, il débita des paroles vides de sens pendant 58 heures, et dans les dernières semaines qui précédèrent sa mort il perdit l'usage de ses membres inférieurs.

George III décéda le 29 janvier 1820 au château de Windsor, six jours après son quatrième fils, Edward Augustus, duc de Kent et Strathearn mort le 23 janvier (qui était le père de la future reine Victoria). Son fils préféré le prince Frédérick, duc d'York et d'Albany l'accompagna dans ses derniers moments.

Inhumation de George III

George III fut inhumé le 15 février 1820 en la chapelle Saint-George à Windsor.

Généalogie

George III appartint à la Maison de Hanovre issue de la Maison de Brunswick (Brunswick-Luneburg), elle-même issue de la Maison d'Este descendante des ducs de Toscane. C'est également à cette maison qu'appartient Victoria.

Par son fils Ernest-Auguste Ier de Hanovre, George III est également l'ascendant de l'actuel chef de la Maison royale de Hanovre, le prince Ernest-Auguste de Hanovre (1954-) (Ernest-Auguste V de Hanovre).

Chronologie de son règne

  • 1760 : Très vite, George III manifeste clairement sa volonté de rétablir les prérogatives royales en limitant l'autorité du Parlement et en contrôlant très étroitement le cabinet. Le Premier ministre William Pitt lui remet sa démission. Mais rapidement se lève une vive opposition dans le pays de la part de la presse et du journaliste John Wilkes, ce fut le début de l'affaire Wilkes qui met en jeu la liberté de la presse, l'inviolabilité parlementaire et le droit des électeurs à choisir leurs représentants.
  • 1761 : George III épouse le 8 septembre la duchesse Charlotte de Mecklembourg-Strelitz; de cette union naquirent 15 enfants.
  • 1788, le roi, âgé de 50 ans, est victime d'une attaque bilieuse aiguë. À compter de cette date, il fut considéré comme un « souverain en danger » par ses proches et par ses médecins. Dès 1789, la question de la régence se posa.
  • 1801 : Le 1er janvier, George III renonce à ses prétentions sur le trône de France. Il subit une nouvelle attaque.
  • 1810 : George III est reconnu fou, mais en fait il s'agirait de la porphyrie intermittente aiguë, une maladie génétique rare touchant au métabolisme.
  • 1812 : il devient aveugle, cette cécité totale constitue la phase ultime de la porphyrie.
  • 1820 : quelques jours avant sa mort, le roi subit sa dernière attaque. Après 58 heures sans sommeil, il sombre dans le coma et s'éteint à Windsor.

La maladie de George III au cinéma

En 1994, un film traite de la maladie du roi; le film a pour titre original The Madness of king George, traduit par La Folie du roi George en français. Il a été réalisé par Nicholas Hytner. L'acteur Nigel Hawthorne y tient le rôle principal, secondé par Helen Mirren qui joue la reine Charlotte, ainsi que Rupert Everett qui interprète le prince de Galles.

Annexes

Articles connexes

Sources

Voir aussi


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article George III du Royaume-Uni de Wikipédia en français (auteurs)

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