Mathilde l'Emperesse

Mathilde l'Emperesse
Mathilde l'Emperesse
Empress Mathilda.png
Portrait de Mathilde dans Histoire d'Angleterre des moines de Saint-Albans (XVe siècle)

Titre
Dame des anglais et des normands
Février 1141Novembre 1141
Couronnement Jamais couronnée
Prédécesseur Étienne
Successeur Étienne
Biographie
Dynastie Normands
Date de naissance 7 février 1102
Date de décès 10 septembre 1167 (à 65 ans)
Père Henri Ier d'Angleterre
Mère Mathilde d'Écosse
Conjoint Henri V du Saint-Empire (1114-1125)
Geoffroy Plantagenêt (1128-1151)
Enfants Henri II Red crown.png
Geoffroy Plantagenêt
Guillaume Plantagenêt
Héritier Henri Plantagenêt (1141)

Arms of William the Conqueror (1066-1087).svg
Monarques de Grande-Bretagne

Mathilde l'Emperesse (vers le 7 février 1102, probablement à Sutton Courtenay, Oxfordshire10 septembre 1167, abbaye Notre-Dame du Pré de Rouen), fut impératrice du Saint-Empire romain germanique puis comtesse d'Anjou, duchesse de Normandie, et une aspirante déçue à la couronne d'Angleterre. À la mort d'Henri Ier en 1135, son cousin Étienne de Blois la dépossède de son héritage en usurpant le trône d'Angleterre. Cet événement engendre une guerre civile en Angleterre qui est parfois appelée « l'Anarchie ».

Sommaire

Biographie

Impératrice du Saint-Empire

Elle est la fille aînée et héritière du roi Henri Ier d'Angleterre († 1135), et de Mathilde d'Écosse († 1118) (prénommée Édith avant son mariage). Elle était donc la petite-fille à la fois de Guillaume le Conquérant (Normand), Malcolm III d'Écosse (Écossais), et Marguerite d'Écosse (Anglo-Saxonne).

Son éducation commence probablement à la cour de sa mère, puis en 1108, elle est confiée aux moines du Bec[1]. Dès l'âge de 7 ans, le 13 juin 1109, elle est fiancée à Henri V du Saint-Empire (1081-1125), futur empereur romain germanique[1]. C'est une alliance politique importante pour Henri Ier, preuve en est la dot estimée à 10 000 marcs d'argent[1] qu'il offre, car elle lui permet de gagner un allié contre le roi de France[2]. En février 1110, elle part rejoindre son futur mari avec une escorte normande[1]. Son éducation se poursuit à la cour impériale. Elle est couronnée le 25 juillet 1110 à Mayence[1]. Comme elle est mineure, Bruno de Bretten, l'archevêque de Trèves, est désigné pour être son gardien[1]. Sous sa tutelle, elle apprend l'allemand et les coutumes de la cour impériale[1].

En 1111, son futur mari se fait couronner empereur par le pape Pascal II à Rome[1]. Le 6 ou le 7 janvier 1114, Mathilde et Henri se marient à Worms, puis sont à nouveau couronnés à Mayence.

Mathilde est une impératrice impliquée, elle est témoin de nombreux actes juridiques de son mari, agit comme régent titulaire en Italie entre 1118 et 1119, et correspond avec son père[2]. Elle soutient son mari qui est excommunié par le pape suite à la querelle des investitures, et l'accompagne lors de sa seconde campagne en Italie en 1116[1]. À Rome, le pape apeuré s'est enfui, et Mathilde et son mari sont probablement couronnés empereur et emperesse par Maurice Bourdin, l'archevêque de Braga, futur antipape Grégoire VIII, qui est excommunié pour cet acte[1]. Mathilde utilise par la suite non plus le titre de « reine des Romains », mais « emperesse des Romains »[1].

Elle devient veuve en 1125, et comme son mariage n'a pas engendré de descendance, elle rend les terres qu'elle a eues en dot près d'Utrecht et revient près de son père[1], car un autre rôle politique l'attend[2]. Un chroniqueur contemporain mentionne que le couple eut un enfant, mais qu'il ne survécut pas[1].

Son frère Guillaume Adelin étant décédé le 25 novembre 1120 lors du naufrage de la Blanche-Nef, Mathilde est la seule héritière légitime au trône d'Angleterre[2]. Henri Ier s'est remarié en 1121, mais après cinq ans d'un mariage infructueux, la naissance d'un héritier est très improbable. Robert de Gloucester, l'aîné de ses bâtards, a l'étoffe d'un roi, mais il lui manque la légitimité, ce qui l'exclut de la succession. Comblé par les faveurs royales, Étienne de Blois, bien que petit-fils de Guillaume le Conquérant par sa mère Adèle était vu par le roi comme un simple appui pour son successeur[2].

Le choix de sa fille pour lui succéder était la seule solution pour que sa lignée subsiste sur le trône[2]. Sa décision fut facilitée par les aptitudes qu'il avait pu déceler chez elle, comme son expérience de la gestion des affaires publiques[2]. Son éducation lui avait permis de développer un caractère volontaire, un esprit indépendant, et une confiance en soi suffisante, peut-être excessive, pour agir en dehors de toute influence néfaste[2].

En 1126, elle vient en Angleterre, et le 1er janvier 1127, son père demande à tous les barons et évêques anglais présent à la cour, y compris son cousin Étienne de Blois, de prêter serment et de reconnaître sa fille comme héritière et successeur[2]. Il exige d'autres serments d'allégeance à Mathilde (et à elle seule) en 1131 et 1133[2].

Alliance avec les Plantagenêt

Avant sa mort, Guillaume Adelin avait épousé une fille de Foulque V d'Anjou. Henri Ier, étant toujours décidé à sécuriser la frontière sud-ouest du duché face à l'Anjou, arrange un autre mariage, pour sa fille, avec Geoffroy, fils de Foulque V[1].

Le 17 juin 1128 au Mans, elle épouse Geoffroy (1113-1151), surnommé Plantagenêt, de onze ans son cadet[1]. Il devient comte d'Anjou à l'issue de la cérémonie, car son père part immédiatement pour Jérusalem épouser Mélisende, héritière du Royaume de Jérusalem[2].

Les situations des deux royaumes se ressemblent, cependant les arrangements pour assurer leurs successions sont différentes[2]. Foulque d'Anjou devient roi de Jérusalem et gouverne de concert avec la reine, alors que Geoffroy n'a pas le même statut, les serments d'allégeance des barons, même après le mariage, étant réservés à Mathilde seule[2],[1].

Malgré l'urgence de concevoir un petit-fils pour Henri Ier, ils vivent séparés pendant deux ans. Après le concile de Northampton en septembre 1131, elle accepte de revenir près de lui[1]. Leur premier enfant Henri naît le 5 mars 1133 au Mans. La naissance de Geoffroy (1134) manque de lui coûter la vie, mais elle se remet, et Guillaume naît en 1136[1].

Mathilde passe son temps à Rouen avec son père, s'initiant au gouvernement de l'administration normande[2]. Pendant ce même temps, Henri Ier refuse de donner à son gendre les châteaux faisant partie de la dot de sa femme dans le Sud de la Normandie[1]. Quand il meurt le 1er décembre 1135, Mathilde et son mari se trouvent en Anjou[1].

Lutte pour le trône d'Angleterre

L'usurpation d'Étienne de Blois

Liens de parenté entre les protagonistes de la guerre civile

À la mort de son père, il est attendu que Mathilde lui succède, mais Henri Ier n'a jamais convaincu ses barons que Mathilde pourrait gouverner par elle-même[3]. Il a aussi refusé la suggestion qu'elle pourrait gouverner comme régente pour son fils Henri[3]. Il n'y a donc pas de consensus ferme parmi le baronnage pour accepter Mathilde. Prévenu de la mort du roi, son cousin Étienne de Blois rejoint au plus vite Winchester et s'empare du trésor royal. Le 22 décembre 1135, il se fait couronner par Guillaume de Corbeil, l'archevêque de Cantorbéry, reniant ainsi les serments faits précédemment[1].

Cinq mois après son couronnement, tous les principaux barons anglo-normands sauf Baudouin de Reviers l'ont reconnu pour roi, y compris ceux avec qui Mathilde avait forgé de forts liens politiques (Robert de Gloucester, Brian FitzCount). Elle ne peut rien faire pour renverser la situation, Étienne étant aussi accepté par le clergé anglais et par le pape[1]. Elle prend toutefois immédiatement possession des châteaux contenus dans sa dot, à savoir : Argentan, Exmes, et Domfront[1]. Elle s'établit dans la forteresse d'Argentan. Geoffroy Plantagenêt a peu d'intérêt pour l'Angleterre, elle n'a donc aucun soutien pour contrer Étienne dans son royaume[2]. Par contre, son mari a l'ambition d'annexer la Normandie, et y mène régulièrement des raids[1].

Début de la guerre civile

Néanmoins, les piètres qualités de souverain d'Étienne permettent aux prétentions de Mathilde de survivre. Son échec à contrôler la Normandie à partir de 1137, donne à Mathilde une possibilité pour lui contester le duché[2].

Les manœuvres tentées en Normandie ne donnent rien, jusqu'à ce qu'en 1138, son demi-frère illégitime Robert de Gloucester renonce à son allégeance à Étienne[1]. Elle et son mari ont maintenant assez de soutien pour tenter plus avant de s'imposer dans le duché[1]. À la même époque, leur cousin David Ier d'Écosse, envahit le nord de l'Angleterre et une rébellion se déclenche dans l'ouest du pays[2]. Bien que ces initiatives échouent, la position de l'Emperesse ne se désintègre pas et elle enregistre de nouveaux soutiens[1].

Durant les fêtes de Pâques 1139, le cas de l'usurpation d'Étienne est examiné par le second concile de Latran[1]. Le pape refuse de se prononcer et préfère attendre que les événements se décantent[1].

Le 30 septembre 1139[1], Mathilde débarque en Angleterre pour porter la contestation plus avant. Elle est accueillie par sa belle-mère Adélaïde de Louvain, au château d'Arundel[1]. Étant sous la protection d'une reine douairière, Étienne n'a pas d'autre choix que de lui donner un sauf-conduit jusqu'à Bristol[1]. Elle y est escortée par Henri de Blois, l'évêque de Winchester, et Galéran IV de Meulan, le comte de Meulan[1]. Elle y reçoit l'allégeance de Miles de Gloucester et de Brian FitzCount, puis s'installe à Gloucester.

Capture du roi

Portrait imaginaire de Mathilde l'Emperesse

Forte du soutien de quelques barons mécontents de la faiblesse du roi, elle a la confiance de l'Église qu'Étienne a gravement contrariée. Elle prend rapidement le contrôle d'une grande partie de l'Ouest de l'Angleterre, et établit sa cour à Oxford. Elle récompense ses soutiens par des honneurs et des terres[4], et les barons du royaume changent de camp au gré de leurs intérêts. Robert de Gloucester est le leader charismatique des troupes et du parti de Mathilde.

En février 1141, intervient le plus grand succès militaire de Mathilde. À la bataille de Lincoln, le 2 février 1141, Étienne est battu et capturé, puis déposé et enfin emprisonné à Bristol. Elle se trouve en position de force dans le royaume, et le 3 mars, elle se proclame Domina Anglorum, « Dame des Anglais », avec l'accord de l'évêque de Winchester Henri de Blois, légat papal et propre frère d'Étienne[1]. Il la reçoit lors d'une cérémonie dans sa cathédrale où elle est accompagnée par une procession d'évêques et d'abbés[1]. Le parti d'Étienne se défait[2], la Normandie se laisse conquérir par Geoffroy, qui s'empare du duché à part quelques poches de résistance qui seront éliminées en 1144[2].

Le 7 avril[1], elle est proclamée Angliae Normanniaeque domina, « Dame des Anglais et des Normands », au concile de Winchester, mais l'assistance est maigre[2]. Des dispositions sont prises pour qu'elle soit couronnée à Westminster. Bien qu'elle contrôle dorénavant le royaume, son soutien militaire est faible, et notamment Thibaut du Bec refuse de lui faire serment d'allégeance tant que Étienne n'aura pas renoncé à la couronne, ce qu'il refuse de faire[1]. Ses soutiens sont surtout localisés dans l'ouest du royaume, même si elle réussit à attirer Ranulph de Gernon, Hugues Bigot, Geoffrey de Mandeville, Guillaume de Mohun et quelques autres pour un temps, avec des terres et des titres[1].

Londres étant aux mains des sympathisants royalistes, elle est obligée d'acheter le soutien de Geoffrey de Mandeville, gardien de la Tour de Londres, pour sécuriser les alentours de la ville[2]. Elle peut ainsi s'installer temporairement à Westminster en juin 1141, afin de s'y faire couronner reine[2]. Son séjour y est court et houleux, car elle refuse de leur faire les concessions qu'ils demandent[1]. Henri de Blois, qui est toujours hésitant à la soutenir, demande au pape d'approuver son changement d'allégeance pour l'Emperesse, mais celui-ci refuse[1].

Mathilde de Boulogne, épouse d'Étienne, et Guillaume d'Ypres, le capitaine de ses mercenaires, se présentent alors avec leurs forces près de la ville durant l'été[1]. Les Londoniens, furieux de l'arrogance de l'Emperesse, attaquent Westminster et l'obligent à quitter la ville en catastrophe, empêchant ainsi le couronnement[5]. Elle doit se replier sur Oxford[1].

Fin du conflit

Fin juillet, elle prend la décision de marcher sur Winchester pour forcer l'évêque à la couronner[1]. Ses forces assiègent alors le palais de l'évêque[1]. Mathilde de Boulogne et Guillaume d'Ypres, y voient une opportunité de reprendre l'avantage. Ils assiègent la ville, et coupent ainsi leurs voies de retraite et de ravitaillement[1]. S'ensuit ce qui est aujourd'hui connu sous le nom de déroute de Winchester. Le 14 septembre, Mathilde réussit à s'enfuir de Winchester grâce à une diversion organisée par Robert de Gloucester. Ses troupes sont mises en déroute, et Robert, qui couvre sa fuite, est capturé à Stockbridge[1].

Tout l'avantage gagné à Lincoln a disparu. Les belligérants se mettent d'accord pour un échange de prisonniers. Robert n'est pas roi, mais il est l'âme et le leader charismatique du parti de sa sœur. Il est relâché le 3 novembre, en contrepartie de la libération d'Étienne le 1er du mois. Ce dernier retrouve sa place sur le trône, et se fait à nouveau couronner le 25 décembre. La guerre civile peut reprendre de plus belle.

Geoffroy Plantagenêt refuse de venir la soutenir en Angleterre, car il est occupé à prendre le contrôle de la Normandie[1]. Robert de Gloucester part le rejoindre pour négocier avec lui et l'aider dans sa conquête[1]. Quand il revient dans le royaume, à l'hiver 1142, Mathilde se trouve assiégée dans le château d'Oxford[1]. Elle ne doit son salut qu'à une fuite ingénieuse et dangereuse. Début décembre, ses quatre compagnons et elle s'enroulent dans des draps blancs, pour ne pas être repérés, et se font descendre le long du mur du château en pleine nuit, alors qu'une tempête de neige sévit[1]. Ils s'enfuient d'abord à pied dans la neige vers Abingdon, traversant la Tamise gelée, puis à cheval jusqu'à Wallingford et Brian FitzCount, puis jusqu'à Devizes[1].

Par la suite, elle établit son quartier général à Devizes (Wiltshire), car le château y est pratiquement imprenable[1]. Durant les années qui suivent, aucun des camps n'est capable de prendre l'avantage, et le conflit s'enlise dans une guerre de sièges[1]. Geoffrey de Mandeville et Ranulph de Gernon reviennent dans son camp après avoir été trahis par le roi[1]. D'autres barons adhèrent à sa cause avant tout pour sauver leur patrimoine normand[1]. Ses demandes d'assistance à son mari, qui a pourtant achevé sa conquête de la Normandie en 1144, sont ignorées. Toutefois, à partir de 1142, elle comprend qu'elle ne sera jamais couronnée reine, et qu'il vaut mieux se battre pour que son fils Henri rentre en possession de son héritage[1]. Elle enregistre une victoire sur le plan diplomatique quand le pape refuse de reconnaître Eustache, le fils aîné d'Étienne, comme son successeur au trône[1].

Fin 1147, son demi-frère Robert, son commandant militaire, décède d'une fièvre à Bristol. Menacée d'être excommuniée pour occuper illégalement le château de Devizes, qui appartient à l'évêque de Salisbury[1], elle se retire en Normandie en 1148, laissant son fils Henri poursuivre sa revendication pour lui-même.

Après des tentatives vaines en 1147 et 1149, il débarque à nouveau en Angleterre, début 1153, avec une puissante armée. À la fin de l'année, après le décès d'Eustache IV de Boulogne, fils et héritier présomptif du roi, les conditions sont réunies pour un traité de paix. Selon les termes de l'accord, Étienne d'Angleterre et Henri se reconnaissent pour père et fils, et il est conclu que ce dernier succédera à Étienne à sa mort.

Fin de vie

Elle s'installe à Rouen, en Normandie, et prend des dispositions pour y rester le reste de sa vie. Elle se retire dans le prieuré Notre-Dame-du-Pré de Quevilly, dépendant de l'abbaye du Bec, sur la rive de la Seine en face de Rouen[1]. Elle habite aussi parfois dans la résidence royale construite par son père à Quevilly[1]. Elle est active politiquement en Normandie, et après que son fils soit devenu duc en 1151, elle en est parfois la régente[1].

Elle a probablement un grand ressentiment contre Thomas Becket qui a refusé le mariage de son fils Guillaume avec Isabelle de Warenne, la comtesse de Surrey, pour cause de consanguinité[1]. Toutefois, elle essaye de servir de médiateur entre Henri et Thomas Becket, mais sans succès[1]. Elle sert aussi de médiateur entre son fils et le roi de France quand une petite querelle entre eux manque de dégénérer en conflit armé[1]. Elle meurt le 10 septembre 1167, et est inhumée devant le maître autel dans l'abbaye du Bec. Sa tombe porte l'épitaphe suivante : « Ci-gît la fille, femme, et mère d'Henri ». En 1846, ses restes sont transportés dans la cathédrale de Rouen.

Réputation

Mathilde l'Emperesse montra qu'elle avait beaucoup de qualités nécessaires à un bon gouvernant, mais qu'elle n'avait pas d'expérience comme meneuse d'hommes[1]. Sa revendication au trône fut infructueuse parce qu'elle était une femme dans un monde exclusivement masculin, et que s'opposer à un roi couronné n'est jamais chose aisée[1]. Elle manqua aussi de diplomatie au moment le plus important, quand elle était sur le point de se faire couronner et qu'elle ne put s'attacher le soutien des Londoniens qui la jugèrent trop arrogante et trop hautaine[1].

Toutefois, elle fut capable de comprendre que son fils aurait plus de chance de succès qu'elle, et elle sut s'effacer et l'aider à reconquérir son héritage[1]. Elle sut aussi l'épauler dans le gouvernement de la Normandie, et user de diplomatie pour résoudre quelques conflits avec ses adversaires[1].

Elle fut particulièrement pieuse et fut la bienfaitrice de nombreuses maisons ecclésiastiques[1]. Elle en fonda de nombreuses en Angleterre et en Normandie, notamment sous l'ordre cistercien[1].

Mariages et descendance

À Mayence, le 7 janvier 1114, elle épouse Henri V du Saint-Empire (1081-1125), empereur romain germanique dont elle n'a aucune descendance connue.

En secondes noces le 17 juin 1128 au Mans, elle épouse Geoffroy V le Bel, comte du Maine (1113-1151), dont elle a trois fils :

  1. Henri (1133-1189), futur comte d'Anjou, du Maine et du Poitou, duc de Normandie et d'Aquitaine, roi d'Angleterre ;
  2. Geoffroy (1134-1158), futur comte d'Anjou, du Maine et de Nantes ;
  3. Guillaume (1136-1164), vicomte de Dieppe.

Voir aussi

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z, aa, ab, ac, ad, ae, af, ag, ah, ai, aj, ak, al, am, an, ao, ap, aq, ar, as, at, au, av, aw, ax, ay, az, ba, bb, bc, bd, be, bf, bg, bh, bi, bj, bk, bl, bm, bn, bo, bp, bq, br et bs Marjorie Chibnall, « Matilda (1102–1167) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  2. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u et v Christopher Tyerman, « Mathilda », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 127-133.
  3. a et b Edmund King, « Stephen (c.1092–1154) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, Sept 2004; online edn, oct. 2006.
  4. Elle recréé le titre de comte de Hereford pour Miles de Gloucester. Elle confirme le titre de comte d'Essex pour Geoffrey de Mandeville qui est passé brièvement dans son parti après la capture du roi. Elle crée les titres de comte de Devon pour Baudouin de Reviers (1141), comte d'Oxford pour Aubrey III de Vere, comte de Somerset (1141) pour Guillaume de Mohun, l'un de ses favoris, comte de Cornouailles pour Réginald de Dunstanville, un demi-frère illégitime, comte de Salisbury pour Patrick de Salisbury (1143). Seuls les titres de Somerset et Salisbury ne furent pas reconnus par Henri II. Il faut remarquer que les deux rivaux ne cherchèrent pas à désigner des comtes rivaux pour un même titre.
  5. Marjorie Chibnall, « Matilda (c.1103–1152) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Sources

  • Marjorie Chibnall, « Matilda (1102–1167) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  • Christopher Tyerman, « Mathilda », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, p. 127-133. (ISBN 0856831328).
  • « Mathilde l'Emperesse », Rois et reines d'Angleterre, sous la direction d'Antonia Fraser, Éd. Taillandier, 1975. (ISBN 2235006507).
  • Marjorie Chibnall, The Empress Matilda. Queen Consort, Queen Mother and Lady of the English, 1992. (ISBN 0631190287) (1993 : (ISBN 0631157379)).

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