Conférence de Potsdam

Conférence de Potsdam
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Conférence de Potsdam
Les acteurs de la conférence de Potsdam : Churchill, Truman, Staline, dans le jardin de Cecilienhof.
Les acteurs de la conférence de Potsdam : Churchill, Truman, Staline, dans le jardin de Cecilienhof.
Généralités
Type conférence diplomatique
Pays Drapeau d'Allemagne Allemagne
Localisation Potsdam
Date 17 juillet au 2 août 1945
Participant(s)
États-Unis représentés par Harry Truman
URSS par Joseph Staline
Royaume-Uni par Winston Churchill puis Clement Attlee

La conférence de Potsdam a été organisée par les puissances alliées (les États-Unis représentés par Harry Truman, l'URSS par Joseph Staline, et le Royaume-Uni par Winston Churchill puis Clement Attlee) pour fixer le sort des nations ennemies. Elle a débuté le 17 juillet et s'est terminée le 2 août 1945 au château de Cecilienhof, près de Potsdam, à l'ouest de Berlin. Potsdam est précédée des conférences inter-alliées de Téhéran, de Casablanca en janvier 1943 et de Yalta en février 1945.

Elle s'est déroulée avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale pour fixer le sort des ennemis des forces alliées. Si l'Allemagne avait capitulé depuis deux mois, la victoire était imminente au Japon qui venait de subir de lourdes pertes territoriales et militaires. Les États-Unis, auteur le 16 juillet 1945 du premier essai nucléaire au monde, étaient en position de force pour négocier[1].

L'accord de Potsdam est promulgué et signé par les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Union soviétique, le 26 juillet 1945.

Sommaire

Concernant le Troisième Reich

Le Troisième Reich est démantelé et la séparation entre l'Allemagne et l'Autriche exigée, chacun de ces deux territoires doit être divisé en quatre zones d'occupation.

L'Allemagne voit un déplacement vers l'ouest de sa frontière orientale et perd la Prusse-Orientale au profit de la Pologne et de la Russie qui occupe Königsberg. Ceci représente une perte d'environ 25 % de son territoire dont la Haute-Silésie, deuxième centre industriel du pays.

L'expulsion d'Europe de l'Est des populations ethniquement allemandes, largement entamée soit de manière spontanée par les Allemands eux-mêmes fuyant devant l'Armée rouge, soit, dans une majorité des cas, initiée par la nouvelle administration polonaise dans les anciens territoires allemands occupés à l'est de l'Oder et de la Neisse, soit initiée par les populations locales dans le vide juridique de l'immédiat après-guerre dans les territoires de la diaspora allemande. La Tchécoslovaquie entérine légalement cette expulsion ethnique, et dès le 2 août 1945, soit le jour de clôture de la conférence, dans le cadre des décrets Beneš, retire la citoyenneté tchécoslovaque aux ressortissants des minorités allemande et hongroise, entamant leur expulsion. Au total plus de 11 millions d'Allemands ont été expulsés, 2 millions sont morts et 2,6 millions restaient dans les anciens territoires de peuplement allemand.

Les « trois D » sont mis en place, soit le désarmement ou la démilitarisation (mesures sur lesquelles on reviendra, après l'échec de la Communauté européenne de défense, lors des accords de Paris de 1954-55) ; la dénazification ou la destruction de tout ce qui se rapporte au nazisme (programme, propagande, lois nazies), la décartellisation des grands cartels fusionnés sous la tutelle nazie et la démocratisation.

Dans le cadre de la dénazification, on décide du jugement des criminels de guerre. Ce sera les procès de Nuremberg.

La décentralisation du gouvernement allemand est également planifiée.

Concernant l'Italie

L'Italie perd ses colonies africaines : l'Érythrée (administrée par les Britanniques puis cédée à l'Éthiopie), la Somalie italienne administrée par les britanniques puis de nouveau administrée par l'Italie sur mandat des Nations Unies de 1950 à 1960), la Libye italienne (occupée par le Royaume-Uni et la France puis indépendante en 1951) et l'Éthiopie (qui retrouve son indépendance). L'Albanie, occupée peu avant la guerre retrouve son indépendance. Les cantons français annexés durant la guerre sont rétrocédés à la France.

Concernant le Japon

À la fin de la conférence, le 26 juillet, un ultimatum est signifié à l'Empire du Japon, au nom des États-Unis, du Royaume-Uni et de la République de Chine. Le Japon est sommé de se rendre sans condition sans quoi il subirait une rapide et grave destruction. Le territoire de l'Empire du Japon est limité aux quatre îles principales et aux quelques petites îles limitrophes et les gains territoriaux antérieurs à 1937, que sont la Corée, Taïwan et le Manchukuo, sont libérés de la tutelle nipponne. La reddition complète des forces armées est exigée. Les Alliés prônent l'instauration de la liberté d'expression, de pensée, de religion.

Cet ultimatum ne mentionne pas l'arme nucléaire. Durant la conférence, Truman informa Staline de la nouvelle arme des États-Unis qui avait été testée à peine quelques heures avant le début de la conférence. Staline connaissait déjà l'existence de la bombe nucléaire par ses espions au sein du projet Manhattan.

Le 29 juillet, le premier ministre Kantaro Suzuki prononce une déclaration indiquant qu'il entendait ignorer (mokusatsu) cet avertissement au motif qu'elle n'était qu'une redite de l'ultimatum du Caire. Cette déclaration ambiguë, reprise dans les médias nippons dont l'Asahi Shinbun, peut-être destinée à apaiser la faction belliciste de l'armée et de la marine, laisse entendre aux Alliés que Suzuki rejette toute idée de reddition. La première bombe atomique militaire est alors larguée sur Hiroshima le 6 août, puis la seconde le 9 sur Nagasaki, après un second ultimatum du président Truman, resté sans réponse.[réf. nécessaire]

Le 2 septembre, la donne géopolitique avait changé avec les deux explosions atomiques, MacArthur refusant le principe d'une occupation conjointe du Japon avec les Soviétiques.

Concernant l'Indochine française, intégralement contrôlée par les Japonais depuis le coup de force du 9 mars 1945, les Alliés décident, sans consulter la France, de confier le rétablissement de l'ordre au Royaume-Uni et à la République de Chine, les Britanniques devant administrer le sud et les Chinois le nord, les zones d'influence étant délimitées par le 16e parallèle[2].

Concernant la Pologne

Les frontières de la Pologne en 1945

La création du Gouvernement provisoire d'unité nationale est reconnue par les trois puissances. La frontière ouest est provisoirement déterminée par la ligne Oder-Neisse. La ville libre de Dantzig est placée sous administration polonaise.

Liens externes

Notes et références

  1. Et, selon certains historiens, ne se privèrent pas pour le faire sentir à Staline. Voir Ian Grey, Stalin, Man of History, chap. The Potsdam betrayal and the end of the Great alliance.
  2. Jean Sainteny, Indochine 1945-1947, Amiot-Dumont, 1953, page 49

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