- Commandant Charcot
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Jean-Baptiste Charcot
Jean-Baptiste Charcot Naissance 15 juillet 1867
Neuilly-sur-SeineDécès 16 septembre 1936
mort en merProfession(s) Explorateur polaire, médecin Conjoint(s) Jeanne Hugo Jean-Baptiste Charcot, né à Neuilly-sur-Seine le 15 juillet 1867 et mort en mer le 16 septembre 1936, est un médecin et un explorateur des zones polaires français.
Sommaire
Biographie
Né le 15 juillet 1867 à Neuilly-sur-Seine, il est le fils du médecin Jean-Martin Charcot. De 1876 à 1885, il fréquente l'École alsacienne, y pratique beaucoup le sport (boxe, rugby, escrime) et rédige les aventures d'un trois-mâts en Patagonie pour un petit journal illustré. L'été, il pratique la voile à Ouistreham.
De 1883 à 1887, il fait de nombreux voyages avec son père (Pays de Galles, Shetland, îles Hébrides, îles Féroé, en Islande, Jan Mayen, Hollande, Espagne et Maroc, et gardera une véritable phobie des pays trop chauds. En 1888, il effectue son service militaire dans les chasseurs alpins en qualité de médecin auxiliaire.
En 1891, reçu au concours d'internat, il effectue un voyage en Russie avec son père avec qui il travaille. En 1892, il achète son premier yacht (Daisy, un petit cotre qu'il rebaptise le Courlis), un sloop de 8,30 m avec lequel il apprend à régater. En 1893, son père, Jean-Martin Charcot, meurt d'un œdème du poumon. Jean-Baptiste se fait construire son premier Pourquoi-Pas ?, un cotre de 19,50 m (20 tonneaux), par le chantier Bonnin à Lormont/Bordeaux. Cette même année, il est interne à la Salpêtrière puis à Saint-Antoine.
En 1894, il effectue une croisière de deux semaines. Il est finaliste du championnat de France de rugby à XV avec l'Olympique de Paris, au poste de pilier droit. En 1895, il soutient sa thèse de doctorat "L'atrophie musculaire progressive" et devient Docteur en médecine à la faculté de Paris. Il est champion de France de rugby à XV avec l'Olympique de Paris, au poste de pilier droit.
En 1896, il épouse Jeanne Hugo, petite-fille de Victor Hugo, divorcée de son ami d'études Léon Daudet. Il revend son bateau qu'il remplace par une goélette en bois de 26 m, le Pourquoi-Pas ? II. En 1897, il change de bateau, pour une goélette en fer de 31 m, avec moteur à vapeur, le Pourquoi-Pas ? III. En 1898, il remonte le Nil jusqu'à Assouan en compagnie du milliardaire Vanderbilt.
En 1899, séduit par les modifications et les améliorations apportées par le propriétaire intermédiaire, il rachète son ancienne goélette, le Pourquoi-Pas ? II, et va croiser dans les eaux britanniques. En 1901, Il réalise des recherches nautiques, météorologiques et microbiologiques vers l'archipel des Shetland, les îles Hébrides et l'archipel des Féroé.
En 1902, il acquiert une goélette en fer de 214 tonneaux (la Rose-Marine), réalise une croisière avec son épouse à l'île Jan Mayen. Puis, il navigue vers l'Islande, franchit pour la première fois le cercle polaire arctique et approche des glaces. Il porte aussi le grade d'officier de marine.
Les expéditions dans l'Antarctique
En 1903, il fait construire à Saint-Malo un trois-mâts goélette de 32 m, le Français et monte la première expédition française en Antarctique qui hiverne sous le vent de l'île Wandel. Le 4 mars 1905, l'expédition quitte la péninsule Antarctique après un hivernage sans encombre. Les objectifs scientifiques sont dépassés : 1 000 km de côtes découvertes et relevées, 3 cartes marines détaillées, 75 caisses d'observations, de notes, de mesures et de collections destinées au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Le bateau est revendu à la marine argentine. Dès son retour en France, Charcot divorce et s'installe chez sa sœur Jeanne, avec sa fille Marion.
Article détaillé : Première expédition Charcot.En 1907, il se remarie, le 24 janvier, avec Marguerite Cléry, peintre qui l'accompagnera souvent dans ses voyages, et ils ont une fille, Monique, née le 8 décembre. Il lance une nouvelle expédition antarctique et débute la construction d'un nouveau Pourquoi-Pas ? IV, bateau d'exploration polaire de 40 m gréé en trois-mâts barque, équipé d'un moteur et comportant trois laboratoires et une bibliothèque.
En août de 1908, Charcot part hiverner à l'île Petermann pour sa deuxième expédition polaire. De retour en juin 1910 après un deuxième hivernage, l'expédition est riche en expériences scientifiques : des mesures océanographiques (salinité, sondage), des relevés de météorologie, une étude des marées, une étude du magnétisme, des collections de zoologie et de botanique confiées au Muséum et à l'Institut Océanographique de Monaco. Il rapporte aussi des découvertes géographiques comme le tracé de la Terre Alexandre et une nouvelle terre, la Terre de Charcot. Résultats de l'expédition considérables qui comprennent aussi le relevé cartographique de 2 000 km de côtes. Mais Charcot, victime du scorbut, revient considérablement affaibli.
Article détaillé : Seconde expédition Charcot.En 1911, naissance de Martine, sa troisième fille. Il effectue cette année là une courte campagne océanographique en Manche. En décembre 1911, il participe, avec Nicolas Benoit, à la création des Éclaireurs de France premier mouvement de scoutisme en France (aujourd'hui Éclaireuses éclaireurs de France) dont il est le premier président. En 1912 le Pourquoi-Pas ? IV devient le premier navire-école de la marine.
Ses missions en tant que militaire
De 1914 à 1918, durant la guerre : Il est d'abord mobilisé comme médecin de marine de première classe et affecté à l'hôpital de Cherbourg. En juillet 1915, il obtient de l'Amirauté britannique le commandement d'un navire spécialement étudié et construit par les Britanniques pour la chasse aux sous-marins. En 1916, il réussit à convaincre la Marine militaire française de construire à Nantes 3 cargos-pièges pour la lutte anti-sous-marine, avec des équipages déguisés en marins de commerce. Affecté au commandement du premier des trois sorti du chantier, il bourlingue pendant deux ans le long des côtes bretonnes et normandes.
Charcot termine la guerre avec les Croix de Guerre britannique puis française et une citation à l'ordre de l'Armée pour ses actes de courage.
De 1918 à 1925, Charcot, monte les grades hiérarchiques (enseigne de réserve, lieutenant de vaisseau, capitaine de corvette) et est nommé capitaine de frégate en 1923. Durant cette période, il effectue avec son navire le Pourquoi-Pas ? IV des missions scientifiques dans le golfe de Gascogne, en Manche, dans l'Atlantique nord, en Méditerranée et aux îles Féroé, principalement pour des études de lithologie et de géologie sous-marine au moyen de dragages, dont Charcot a mis au point du matériel et des méthodes.
Chef des missions polaires
À partir de 1925, atteint par la limite d'âge, il perd le commandement du navire, mais demeure à bord en qualité de chef des missions. Il va effectuer de multiples navigations vers les glaces de l'Arctique. En 1926, il est élu membre libre de l'Académie des sciences et se voit confier une mission à la Terre de Jameson. Il explore la côte orientale du Groenland et rapporte une abondante récolte de fossiles et de nombreux échantillons d'insectes et de flore locaux.
En 1928, le Pourquoi-Pas ? IV et le croiseur Strasbourg (ex Allemand KMS Regensburg) vont à la recherche du gros hydravion français, un « Latham 47 », disparu avec aux commandes le grand explorateur norvégien Roald Amundsen, lui-même à la recherche du général italien Nobile parti survoler le pôle Nord à bord du dirigeable Italia dont on est sans nouvelles. Recherches vaines. En 1929, Charcot est reçu à l'Académie de Marine.
À partir de 1930, il prépare l'Année Polaire Internationale. En 1931 à 1933, il s'occupe de la définition de la mission, de l'implantation et de l'organisation de la station du Scoresby Sund avec le concours de scientifiques, des autorités danoises locales et de la main d'œuvre du pays. En 1934, il installe au Groenland la mission ethnographique dirigée par Paul-Émile Victor, qui séjourne pendant un an à Angmagssalik pour vivre au milieu d'une population d'eskimo. En 1935, il revient chercher Victor et ses trois compagnons (Gessain, Pérez et Matter), puis va poursuivre l'établissement de la cartographie de ces régions. Le 16 septembre, un véritable cyclone ravage les côtes de l'Islande et le bateau parvient à se réfugier dans un petit port.
En septembre 1936, de retour du Groenland, où il est allé livrer du matériel scientifique à la mission de Paul-Émile Victor qui vient de traverser l'inlandsis en 50 jours, après avoir rempli une mission de sondage, le Pourquoi-Pas ? IV fait une escale à Reykjavik le 3 septembre pour réparer la chaudière du bateau. Ils repartent le 15 septembre pour Saint-Malo, mais le bateau est pris le 16 septembre dans une violente tempête cyclonique et se perd corps et biens sur les récifs d'Alftanes vers 5h30. Le bilan est de 23 morts, 17 disparus et un seul survivant : le maître timonier Eugène Gonidec, originaire de Douarnenez et surnommé Pingouin. Il racontera que le commandant Charcot, comprenant la destruction inévitable du Pourquoi-Pas ? IV sur les récifs, libéra de sa cage une mouette (Rita) qui était la mascotte du bord. Le docteur Charcot, accompagné du commandant Le Conniat et du maître principal pilote Floury restèrent à bord et sombrèrent avec le navire, selon le code de l'honneur des marins.
Jean-Baptiste Charcot, mort en mer, est enterré à Paris au cimetière Montmartre, le 12 octobre après des funérailles nationales qui se déroulèrent à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Divers
- En 1904, la réussite de son expédition avait été célébrée avec le Champagne « Mumm Cordon Rouge ». La maison Mumm a édité pour le centenaire de la traversée un coffret appelé « Cordon Rouge Antartic » avec un champagne aux notes de citron et de pamplemousse.
- En hommage à Jean-Baptiste Charcot, une école maternelle et primaire dans la commune de Maule, dans les Yvelines (78) porte le nom du célèbre marin. Et une école au Maroc[1], affilée au réseau des écoles laïques françaises à l'étranger, porte son nom à El Jadida.
Voir aussi
Notes et références
Œuvres
- Voyage au pôle Sud (1903-1905), Librairie Gelly, 1971
- Le « Pourquoi pas ? » dans l'Antarctique 1908-1910, Arthaud, Paris, 1996 (ISBN 2-7003-1088-8)
- La Mer du Groenland, GNGL Productions, 1998 (ISBN 2-9133623-00-X)
Bibliographie
- Auguste Dupouy, Charcot, Plon, Paris, 1938
- Henri Kubnick, Charcot et les expéditions polaires, Mame, Tours, 1938
- Marthe Emmanuel, J-B Charcot, le polar gentleman, Alsatia, Paris, 1945
- Anne-Marie Vallin-Charcot, Marie Foucard et Serge Kahn, Sur les traces de Jean-Baptiste Charcot, Atlantica, Biarritz (ISBN 2-84394-800-2)
- Serge Kahn, Jean-Baptiste Charcot explorateur des mers, navigateur des pôles, Glénat, 2006, 192 pages (ISBN 2-7234-5250-6)
- Alexis Le Conniat, Au Vent de le destinée, l'ultime expédition du Pourquoi Pas ?, éditions Keltia Graphic, Kergwenn, 29540 Spézet (Réédition, 2007).
Liens externes
- Histoire de la 2nde exploration polaire sur le Pourquoi Pas ?
- Transpolair
- Notice biographique
- Jean Baptiste Charcot sur Scoutopédia
- chantier naval Bonnin ayant construit le pourquoi-pas
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