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Tusson
La mairie de Tusson
DétailAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Arrondissement Confolens Canton Aigre Code commune 16390 Code postal 16140 Maire
Mandat en coursJean Vinzent
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays d'Aigre Démographie Population 298 hab. (2007) Densité 21 hab./km² Gentilé Tussonnais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 72 m — maxi. 148 m Superficie 13,97 km2 Tusson est une commune française, située dans le département de la Charente et la région Poitou-Charentes.
Sommaire
Géographie
Localisation et accès
Tusson est une commune du Nord Charente située à 6 km au nord-est d'Aigre et 32 km au nord d'Angoulême, sur la rive droite de la Charente et au nord-est de la forêt de Tusson.
Le gros bourg de Tusson est aussi situé à 9 km au sud de Villefagnan, 11 km au nord-ouest de Mansle et 15 km au sud-ouest de Ruffec[1].
La principale voie de communication est la D.736 entre Aigre et Ruffec, et qui parcourt toute la commune du sud-ouest au nord-est. Tusson est aussi un carrefour de routes départementales secondaires la reliant aux communes voisines, en particulier la D.40 en direction de Mansle. La D.19 entre Aigre et Villefagnan passe à l'ouest de la commune.
La gare la plus proche est celle de Luxé, à 6 km, desservie par des TER à destination d'Angoulême, Poitiers et Bordeaux.
Hameaux et lieux-dits
Il existe un seul hameau, la Forêt, à cinq cent mètres du bourg.
À l'est du bourg et au sommet d'un plateau apparaissent quatre énormes tertres, de forme ovale. Il s'agit de tumuli, gros amas de pierres recouverts de terre. Le plus important des quatre est appelé le Gros-Dognon ; son voisin, au nord-est, est connu sous le nom de Petit-Dognon ; le Vieux Breuil est situé face au Gros-Dognon ; enfin le quatrième, dont le nom est la Justice, semble indiquer qu'il fut un lieu d'exécution sous la féodalité.
Communes limitrophes
Hydrographie
Aucun cours d'eau n'arrose la commune et les fontaines elles-mêmes y sont des plus rares.
Végétation
Commune essentiellement agricole, Tusson est surtout une commune boisée où tout le sud de son finage communal est couvert par l'importante forêt de Tusson. Celle-ci recouvre près de la moitié de la superficie communale et s'étend également sur les communes voisines de Villejésus, Fouqueure, Ligné et Ébréon.
Histoire
Un riche passé médiéval
Tusson était une enclave du Poitou, entre la Saintonge et l'Angoumois, et ressortissait de la principauté de Marcillac.
Ce vieux bourg doit son existence à l'importante abbaye qu'y fonda Robert d'Arbrissel et qui fut la plus ancienne et l'une des plus importantes filiales de l'abbaye de Fontevraud.
Dans les premières années du XIIe siècle, il était possible de voir en cet endroit une vieille église en ruines. Le propriétaire de cette église, Foucaud Frénicard, en fit l'abandon, avec le consentement de son seigneur et de l'évêque de Poitiers, à Robert d'Arbrissel qui entreprit d'y fonder un couvent de religieuses. Mais cela ne se fit pas sans difficultés ; les religieux de Nanteuil s'opposèrent en effet à l'établissement de la nouvelle abbaye, prétendant que l'ancienne église était leur propriété, et il fallut que l'évêque de Poitiers vînt lui-même à Nanteuil avec Frénicard, pour obtenir le désistement des moines, moyennant une compensation (1112).
Six ans plus tard, les moines de Nanteuil contestèrent de nouveau la possession de Tusson à la congrégation de Fontevraud, et l'affaire dut être portée devant un concile tenu à Angoulême, sous la présidence de l'évêque Gérard.
Un conflit (mineur) est réglé à la cour du roi en 1273 entre la prieuresse de Tusson et l'abbé de Nanteuil[2].
L'abbaye de Tusson ne cessa de prospérer et elle devint la plus importante de l'ordre après la maison-mère de Fontevraud. Au début du XVIIe siècle, alors que la plupart des établissements monastiques commençaient à péricliter, le monastère de Tusson comptait encore vingt-six religieuses.
C'est à cette époque qu'un grave différend éclata entre Fontevraud et Tusson. L'abbesse de Fontevraud était alors Madame Louise de Bourbon, dame de Lavedan. Afin de marquer son autorité, elle voulut imposer aux religieuses de Tusson une prieure de son choix, contrairement aux statuts de l'ordre, qui reconnaissaient à chaque maison le droit d'élire sa prieure. Ne pouvant arriver à fléchir l'abbesse, les religieuses confièrent leur cause à Nicolas Pasquier, seigneur de Mainxe, qui avait une terre dans les environs de Tusson, et qui s'entremit d'abord, en bon voisin, pour rétablir la paix. Madame de Lavedan étant restée intraitable, l'affaire fut portée devant le Parlement qui reconnut le droit des religieuses et confirma la liberté du suffrage.
Le souvenir de Marguerite de Valois, sœur du roi François Ier, se rattache au monastère de Tusson. Après la mort de son frère, la reine de Navarre se retira quelque temps à Tusson, où, tout en se consacrant à la prière, elle continua à se livrer à ses études littéraires. En effet, deux volumes manuscrits de ses compositions inédites découverts en 1895 à la Bibliothèque nationale, où ils étaient oubliés depuis des siècles, renferment deux grands poèmes : le Navire et les Prisons, ainsi que diverses pièces de poésie, qui ont été composées pendant son séjour à Tusson.
Seuls subsistent de l'ancienne abbaye quelques bâtiments datant du XIIIe siècle. Quant à l'église abbatiale, elle a dû être rasée de fond en comble par une de ces "bandes noires" qui, sous le premier Empire, couvrirent la France de ruines et dévastèrent de beaux bâtiments. Il n'en reste debout que trois pans de murs auxquels adhèrent encore le pilier d'angle, et l'un des pendentifs d'une coupole. Ces débris appartiennent à la période la plus brillante du style ogivo-roman du XIIIe siècle et sont d'une grande richesse architecturale[3].
Le XIXe siècle : exode rural et crise du phylloxéra
La commune de Tusson fait partie des nombreuses communes rurales de la Charente auxquelles la disparition du vignoble, après la crise du phylloxera survenue dans les années 1870, a porté un grand préjudice autant économique que social.
Mais bien avant l'apparition de ce véritable fléau qui ruina l'économie viticole de la commune, la population de Tusson avait commencé de fléchir, étant touchée de bonne heure par le mouvement de l'exode rural. La commune atteignait près de 1 100 habitants dans la première partie du XIXe siècle et, à l'aube du Second Empire, elle recensait 1 035 habitants (en 1851).
La déprise rurale a affecté la commune dès le début du Second Empire où Tusson passe alors sous la barre du millier d'habitants au recensement de 1856 affichant 965 habitants. Bien que le vignoble était en plein essor et que le négoce des eaux de vie du cognac commençait à prendre son envol, la commune de Tusson ne profitera pas véritablement du bel "âge d'or" du cognac pendant le Second Empire. Cette prospérité économique a davantage concerné la vallée de la Charente et les villes de négoce des eaux de vie comme Cognac et Jarnac.
Mais il est vrai que la dépopulation de la commune s'est considérablement accélérée avec la crise du phylloxéra où, à la fin du XIXe siècle, Tusson recensait 551 habitants (en 1896), soit en quelques décennies seulement, la moitié de la population en moins !
Aujourd'hui, la commune se stabilise autour de 300 habitants.
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes de la Charente.Blasonnement D'azur à la croix échiquetée d'or et de sinople.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité depuis 1995 Jean Vinzent SE Fonctionnaire Toutes les données ne sont pas encore connues. Fiscalité
La fiscalité est d'un taux de 19,49% sur le bâti, 46,64% sur le non bâti, 8,49 % pour la taxe d'habitation et 7,15% de taxe professionnelle( chiffres 2007).
La communauté de communes prélève 2,61% sur le bâti, 6,06% sur le non bâti, 1,09 % pour la taxe d'habitation et 1,45% de taxe professionnelle.
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Tusson depuis 1793. D’après le recensement Insee de 2007, Tusson compte 298 habitants (soit une diminution de 6 % par rapport à 1999).
Pyramide des âges
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 52 % d’hommes (0 à 14 ans = 8,9 %, 15 à 29 ans = 23,7 %, 30 à 44 ans = 19,7 %, 45 à 59 ans = 19,1 %, plus de 60 ans = 28,6 %) ;
- 48 % de femmes (0 à 14 ans = 9,7 %, 15 à 29 ans = 14,5 %, 30 à 44 ans = 14,5 %, 45 à 59 ans = 23,4 %, plus de 60 ans = 38 %).
La population de la commune est relativement âgée. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (33,1 %) est en effet supérieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (26,6 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (52 % contre 48,4 % au niveau national et 48,5 % au niveau départemental).
Économie
Équipements, services et vie locale
Enseignement
L'école primaire est issue d'un RPI avec la commune voisine de Fouqueure. Tusson accueille l'école élémentaire et Fouqueure l'école primaire[10].
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Saint-Jacques, du XIIIe siècle, a été détruite pendant la guerre de Cent Ans, sauf la base du clocher; elle a été reconstruite au XVe siècle[11]. Son clocher octogonal surmonte une travée-porche romane.
L'abbaye des Dames date du XIIe siècle. C'est un ancien prieuré de Fontevristes[12]. Elle est inscrite monument historique depuis 1952[13]. L'accès est privé, mais on peut la voir depuis le Jardin monastique.
Tusson possède aussi un temple du XIXe siècle[14].
Patrimoine civil
Les tumuli de Tusson sont quatre Tumuli datant du Néolithique : le Vieux Breuil, la Justice, le petit Dognon, le Gros Dognon, dont trois sont inscrits monument historique depuis 1960 et 1962[15].
Le logis de Marguerite de Navarre datant du XVe siècle. Il est inscrit monument historique depuis 1994[16]. C'est actuellement la Maison du Patrimoine, gérée par le club Marpen.
Le Jardin monastique de Tusson est un jardin monastique médiéval recréé par le club Marpen
Article détaillé : Jardin monastique de Tusson.Le Clos des Hommes
Tusson possède aussi un patrimoine important de fermes et de maisons[17], comme l'Hôtel Pasquier ou la ferme Robert.
Personnalités liées à la commune
Notes et références
- Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
- Olim, t. I, p. 930, XIX
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, vol. III : Arrondissement de Confolens et Ruffec, L.Coquemard, Angoulême, 1917 (réimpr. Éd. de la Tour Gile, 1996), 523 p. (ISBN 2-878022-8-15)
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 3 août 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 3 août 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 3 août 2010
- Évolution et structure de la population à Tusson en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 3 août 2010
- Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 3 août 2010
- Site des éditions du Lérot
- Site de l'inspection d'académie de la Charente
- Église Saint-Jacques, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Abbaye des Dames (notice), sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Abbaye des Dames, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Temple protestant, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Tumuli de Tusson, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Logis de Marguerite de Valois, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Tusson, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
- Liste des communes de la Charente
- Jardin monastique de Tusson
- Sentier de grande randonnée GR 36
- Plaine de Villefagnan, site Natura 2000
- Le Silence de la mer, téléfilm tiré de la nouvelle de Vercors, tourné à Tusson.
Liens externes
- Site de l'association Club Marpen
- L'atelier du vitrail
- Tusson, sur la base Palissy, ministère de la Culture
Catégories :- Commune de la Charente
- Tourisme en Charente
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