Versigny (Oise)

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49° 09′ 41″ N 2° 45′ 51″ E / 49.1613888889, 2.76416666667

Versigny
Eglise paroissiale Saint-Martin, depuis la route de Nanteuil-le-Haudouin.
Administration
Pays	France
Région	Picardie
Département	Oise
Arrondissement	Arrondissement de Senlis
Canton	Canton de Nanteuil-le-Haudouin
Code commune	60671
Code postal	60440
Maire Mandat en cours	Guy-Pierre De Kersaint 2008-2014
Intercommunalité	Communauté de communes du Pays de Valois
Démographie
Population	368 hab. (2007)
Densité	25 hab./km²
Géographie
Coordonnées	49° 09′ 41″ Nord        2° 45′ 51″ Est / 49.1613888889, 2.76416666667
Altitudes	mini. 72 m — maxi. 134 m
Superficie	14,5 km2

Versigny est une commune française, située dans le département de l'Oise et la région Picardie. Le hameau de Droizelles appartient également à la commune.

Géographie

Versigny est un village situé dans le département de l'Oise en Picardie qui s'étend sur 1 450 hectares et qui compte 368 habitants en 2007, soit 25 habitants par km². Il est traversé par la Nonette. La commune est aussi proche du Parc naturel régional Oise-Pays de France à 3 km.

La grande ville la plus proche est Senlis à 14 km; les villages limitrophes à la commune sont Baron, Montagny-Sainte-Félicité et Rosières^[1].

Communes limitrophes de Versigny

Baron	Baron	Rosières
Baron		Rosières
Montagny-Sainte-Félicité	Montagny-Sainte-Félicité	Nanteuil-le-Haudouin

Toponymie

La commune a porté le nom de Verecigniacus en 1211.

Histoire

Le Moyen Âge

Charles le Chauve est la première personnalité dont nous savons qu’elle séjourna à Versigny : ce fut en 870, suite à une maladie qu’il avait contractée lors de l’un de ses séjours de chasse dans le Valois, qu’il resta à Versigny le temps de sa convalescence.

Pendant les X^e et XI^e siècles, Versigny appartient aux comtes de Crépy-en-Valois.

À l’époque du roi Philippe-Auguste, Versigny devient un domaine royal et entre dans la Couronne de France par héritage, au bout de quelques difficultés de succession. Sur les bornes d’entrée du donjon (qui lui s’est effondré en 1957), les fleurs de lys rappellent encore cette période.

Sous le roi Charles VI, Louis Ier d'Orléans, frère unique du roi, reçoit le Valois en héritage et fondera la maison de Valois-Orléans. Devant faire face à la rivalité avec le Duché de Bourgogne, gouverné pourtant par une branche de la même famille, il fait construire plusieurs places fortes, comme notamment Coucy, Pierrefonds, La Ferté-Milon au nord et Montepilloy, Nanteuil-le-Haudouin et Versigny justement au sud. Ces rivalités qui dégénèrent dans une véritable guerre civile favorisent la montée en puissance des Anglais.

Dans cette même période, le Grand Chancelier de France, Henri de Marle (-1418) épouse Mahaud le Barbier le 15 février 1401, acquérant la terre ainsi que la seigneurie par contrat de mariage. Depuis, le château reste toujours dans la même famille et ne sera jamais vendu.

En raison de son lien direct avec la maison de Valois, Versigny est impliqué directement dans la Guerre de Cent Ans et contribue aux victoires contre les Plantagenêt de l’année 1429, aux côtés de Jeanne d’Arc. Les pierres tombales de deux chevaliers anglais dans l’église de Versigny rappellent encore ces événements^[2].

De 1500 jusqu’à la Ière guerre mondiale

Dans la première phase des guerres de religion, en 1635, Richelieu, alors Secrétaire d’état à la Guerre, ordonne que le château soit brûlé. De ce deuxième château de Versigny construit par le duc d’Orléans ne restent alors que le pigeonnier et le donjon. La reconstruction commence en 1640 et durera une cinquantaine d’années. Entre temps, en 1651, André Le Nôtre dessinera les plans du parc.

L’évêque de Meaux, écrivain et prédicateur Jacques-Bénigne Bossuet réside à Versigny en 1695.

Au XVIII^e siècle, la famille Junquières, très puissante dans la région à cette époque, devient propriétaire du château par mariage et s'installe à Versigny. En 1770, elle fait modifier les deux ailes nord, jusque là fermées en forme de fer à cheval vers la grille de la cour d’honneur.

Xenaï de Junquières fait restaurer le château et l'église paroissiale pendant les années 1840, et le château prendra son apparence d’aujourd’hui. Elle épouse par la suite le marquis de Pennautier, et sa fille Claire devient comtesse de Kersaint en 1848. Le château est resté dans la famille Kersaint depuis^[2].

Depuis la Ière guerre mondiale

Au début de la Ière guerre mondiale, la bataille de l’Ourcq prit son origine à Versigny avec l’arrivée de cinq Uhlans, le 1^er septembre 1914. Ces derniers se sont postés à la porte du parc, ordonnant à la population de ne pas quitter le village. Ils cassent toutes les bicyclettes qu’ils trouvent et coupent les pneus.

Dans la dernière phase décisive de la guerre, en été 1918, le général Mangin établit son quartier général au château de Versigny. C’est ici que la seconde bataille de la Marne est préparée, et que la base de la victoire contre les Allemands est donc posée. Mangin décrit Vesigny dans les lettres à son épouse ; elles font l’objet d’un recueil publié en 1950. Le 16 octobre 1918 enfin, eut lieu la Conférence de Versigny, lors de laquelle fut décidé d’engager la Xe armée française à l'attaque des Allemands.

Versigny joua un rôle important dans la Résistance du sud de l’Oise et du nord de la Seine-et-Marne. Pendant sa deuxième mission en France, l’agent secret Marcel Fox créa le réseau Publican le 14 avril 1943, actif dans le secteur, jusqu’à Meaux. Publican était subordonné au réseau Buckmaster, selon le nom du colonel britannique Maurice Buckmaster, du Secret Intelligence Service. Ce vaste réseau regroupait au total vingt réseaux de Résistance en France. Ces derniers avaient comme mission de

• rapatrier en Angleterre les pilotes britanniques abattus par la DCA allemande ou la Luftwaffe,
• parachuter les officiers britanniques qui faisaient la liaison avec les groupes de résistance,
• envoyer armes et munitions pour désorganiser les voies de transport, en particulier les transports ferroviaires.

Sur place, le réseau Publican fut animé par Jacques de Kersaint, et disposait d’un centre radio dans le bois des Vignettes. Mais fin octobre 1943, le réseau fut découvert et démantelé, et de ce fait Jacques de Kersaint arrêté en date du 2 novembre 1943. Parallèlement, la Luftwaffe avait créé un terrain d'aviation dans la plaine dite du "Grand Condé" à quelques kilomètres au sud de Versigny : les Allemands réquisitionnèrent le château pour y loger leurs pilotes et mécaniciens. Le château n’en reste pas indemne. En plus, l’année suivante, une brigade SS saccage tout le domaine et le château par mesure de représailles contre l'engagement dans la résistance du comte Jacques de Kersaint.

Versigny est enfin libéré en août 1944 par des troupes américaines. En 1945, un régiment antillais de la première Armée française s'installe dans la propriété. Une nouvelle fois, les dégâts sont considérables. Quand Jacques de Kersaint est de retour de déportation début mai 1945, l’état du château est si mauvais qu’il ne peut pas s’y installer. Il logera donc avec sa famille dans la ferme du Grand Hôtel. En dépit de ces considérables dommages de guerre et de l’engagement du comte de Kersaint dans la Résistance, les pouvoirs publics n’ont pas financé la remise en état au titre des dommages de guerre. Cependant, Jacques de Kersaint ne tarde pas à lancer les travaux de rénovation en profondeur, qui seront poursuivi par son fils et son petit-fils et prendront soixante ans^[2].

Administration

Démographie

Évolution démographique

D’après le recensement Insee de 2007, Versigny compte 368 habitants (soit une stagnation par rapport à 1999). La commune occupe le 19 708^e rang au niveau national, alors qu'elle était au 18 899^e en 1999, et le 398^e au niveau départemental sur 693 communes.

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Versigny depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 1946 avec 525 habitants.

Pyramide des âges

La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (16,9 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (17,5 %). Contrairement aux répartitions nationale et départementale, la population masculine de la commune est supérieure à la population féminine (50,8 % contre 48,4 % au niveau national et 49,3 % au niveau départemental).

La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :

• 50,8 % d’hommes (0 à 14 ans = 23,7 %, 15 à 29 ans = 11,3 %, 30 à 44 ans = 24,7 %, 45 à 59 ans = 24,7 %, plus de 60 ans = 15,5 %) ;
• 49,2 % de femmes (0 à 14 ans = 21,1 %, 15 à 29 ans = 15 %, 30 à 44 ans = 23,9 %, 45 à 59 ans = 21,7 %, plus de 60 ans = 18,3 %).

Lieux et monuments

• 

  Détail de la façade nord du château donnant sur la cour d'honneur.

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  La façade sud du château, côté parc.

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  Autre vue du château depuis le parc.

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  Reflets du château et l'église dans le grand canal du parc attribué à Le Nôtre.

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  La statue « Ève » en marbre de Carrare, inspirée d'une œuvre antique.

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• L'église paroissiale de Versigny, dédiée à Saint-Martin, date des XIII^e et XVI^e siècles. Elle est située à l'extrémité du village, sur le rebord d'un chemin venant de Baron. Le classement Monuments Historiques est effectif depuis le 5 juin 1907^[8],[9].
• Le château de Versigny est situé à l'est de l'emplacement de l'ancien château fort médiéval construit sous Louis Ier d'Orléans, brûlé en 1635 sur ordre de Richelieu, et dont il ne reste aujourd'hui que le pigeonnier^[10], le donjon s'étant écroulé en 1957. La château actuel a été construit de 1640 à 1690. Les deux ailes côté nord, donnant sur la cour d'honneur, sont fermées en forme de fer à cheval. Une première modification intervient en 1770, portant sur ces deux ailes qui sont en partie démolies pour ouvrir la cour sur l'extérieur. En 1835, le propriétaire d'alors, Xenaï de Junquières, fait réaménager les façades du château qui prennent alors l'aspect qu'on leur connaît aujourd'hui, avec adjonction des balustrades, des marches et des colonnes. Cependant, certains corniches et belvédères sont supprimés en 1905. - Le Château de Versigny n'a jamais été vendu depuis le 15 février 1401, passant d'une famille à une autre exclusivement par héritage. Depuis 1848, le château est la propriété de la famille de Kersaint. Un grand programme de rénovation est réalisé depuis la IIe guerre mondiale, s'échelonnant jusqu'en 2009^[11]. Il est classé Monument Historique depuis le 5 avril 1930^[12].
• Le parc du château se compose d'un très beau et vaste jardin à la française, que Le Nôtre a dessiné en 1650^[10], ainsi que d'un jardin à l'anglaise à l'est. Sa superficie était d'une centraine d'hectares, se décomposant dans un grand et un petit parc, proche du château (22 ha), avec une grande allée est-ouest longue d'un kilomètre. Les essences plantées furent des frênes, hêtres, marronniers, noyers, tilleuls et sycomores. Du jardin à la française ne reste aujourd'hui que la majesté des arbres et l'harmonie du ciel qui pointe à travers les percées de Le Nôtre, avec la grande pelouse devant le château et les fondations du bassin à proximité de l'étang. D'autres vestiges sont les quatre statues : Ève, Flore, le bonhomme hiver et Paris; ainsi que la glacière, la grotte et la cascade. Entretenu encore par une dizaine de jardiniers au début du XX^e siècle, le parc resta longtemps à l'abandon par la suite. Sa rénovation est entamée dans les années 1980, mais est malheureusement perturbée par les grosses tempêtes de 1987, 1993 et 1999 qui arrachent nombre d'arbres^[13]. Le parc reçoit en 2003 le prix du Jardinier pour le département de l’Oise^[14]. Il fut à son tour classé au 27 juillet 2009^[12]. En juillet et septembre, le parc est ouvert à la visite tous les jours de 14:00 à 18:00 heures; l'entrée étant gratuite^[14]. Douze étapes découverte ont été définies pour que les perspectives et points forts du parc n'échappent pas aux visiteurs. La promenade au parc permet également d'apprécier la façade sud du château, non visible depuis le domaine public.
• Le calvaire de Droizelles, hameau de Versigny, est classé Monuments Historiques depuis le 19 juin 1931^[15].
• A Droizelles également, le jardin du manoir a été inscrit au pré-inventaire des Monuments Historiques en date du 26 juin: d'une part, l'allée irrégulière et le canal du XIX^e siècle^[16]; et d'autre part, l'allée régulière, l'étang ainsi que la terrasse en terre-plein aménagées sous la direction de Le Nôtre au XVII^e siècle^[17]. Ce jardin ne se visite pas.

• 

  Jardin anglais avec l'ancien vivier; vue sur le château et l'église Saint-Martin.

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  Le grand étang dans le parc du château, qui ne fait plus penser à un jardin régulier dans ce secteur.

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  Le colombier, dernier vestige du château médiéval détruit en 1635. Son état est devenu inquiétant.

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  Le calvaire sur le cimetière de Droizelles, hameau de Versigny (Oise). Il est classé Monuments historiques depuis 1931.

• 

  Le parc de la grande ferme, du XVII^e siècle (dessiné par André le Nôtre) et du XIX^e siècle, époque de la construction du château aujourd'hui disparu.

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Personnalités liées à la commune

Versigny au cinéma et à la télévision

Versigny a servi de décor au téléfilm d'Edouard Molinaro « Au bon beurre » de 1981^[18].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

• Communes de l'Oise

Liens externes

• Site du château de Versigny
• [PDF]Fiche d'informations téléchargeable sur le château et son histoire(2 pages)
• Versigny sur le site de l'Institut géographique national
• Versigny sur le site de l'Insee
• Localisation de Versigny sur une carte de France et communes limitrophes
• Plan de Versigny sur Mapquest

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