Armee imperiale russe

Armee imperiale russe

Armée impériale russe

L'armée impériale russe est le nom donné aux forces militaires de la Russie impériale avant 1917 et la révolution d'Octobre. C'est elle qui vainquit entre autres les forces de Napoléon de 1812 à 1814 et qui mena de nombreuses guerres contre les Ottomans de 1676 à 1917. Elle était dirigée par les empereurs (ou tsars selon les époques).

Grâce à la puissance numérique et tactique de son armée, la Russie impériale fut l'une des plus grandes puissances militaires mondiales pendant plusieurs centaines d'années. L'armée impériale russe n'existe plus depuis 1917, date à laquelle elle a été transformée en Armée rouge, force militaire de l'URSS.

L'empire russe en 1866 ; en vert clair les territoires sous influence.

Sommaire

Liste des guerres de la Russie impériale

Guerre russo-turque de 1676-1681

Article détaillé : Guerre russo-turque de 1676-1681.

La Guerre russo-turque de 1676-1681 est un conflit ayant opposé les empires russe et ottoman dans la seconde moitié du XVIIe siècle, avec comme enjeu la domination territoriale de l'Ukraine à partir de la ville stratégique de Chyhyryn, située sur la rive droite du Dniepr, c'est-à-dire en Ukraine occidentale.

Après la guerre, les frontières russo-ottomanes furent délimitées au Dniepr.

Campagnes de Crimée (1687-1689)

Article détaillé : Campagnes de Crimée.

Défaite de l'armée russe qui tente d'envahir le Khanat de Crimée afin d'obtenir un accès à la mer d'Azov. Accélère la prise du pouvoir du futur Pierre le Grand.

Grande guerre du Nord (1700-1721)

De 1700 à 1721, la grande guerre du Nord ou seconde guerre du Nord vit l'affrontement de la Suède (puis l'Empire Ottoman de 1710 à 1711) et d'une coalition réunissant la Russie, le Danemark-Norvège et la Saxe-Pologne (auxquels se joignirent aussi la Prusse et Hanovre, à partir de 1715).

La Suède fit des prodiges mais finalement la Russie menée par Pierre Ier devint le pouvoir dominant sur la mer Baltique et un participant majeur dans le concert des nations européennes.

Guerre russo-iranienne de 1722-1723

La guerre russo-iranienne de 1722-1723, connue dans l'histoire Russe comme la campagne persane de Pierre le Grand, était une guerre entre la Russie et la Perse , l'actuel Iran . Elle a été déclenchée par le tsar pour essayer d'étendre l'influence russe dans les régions de la Mer Caspienne et du Caucase du sud et pour empêcher que son rival, l'Empire ottoman, ne gagnent de nouveaux territoires dans cette région aux dépens des Séfévides alors sur le déclin.

Avant la campagne, Pierre Ier de Russie conclut une alliance avec le roi géorgien Vakhtang VI de Karthlie et avec le Catholicos d'Arménie Asdvadzadur. Ces dirigeants chrétiens sont en quête d'une aide russe dans leur lutte contre les deux puissances expansionnistes musulmanes : la Turquie et la Perse.

En juillet 1722, l'Armée impériale, qui compte environ 22 000 hommes, embarque sur des bateaux nouvellement construits de la Flotte Caspienne menée par l'amiral Fyodor Apraksin d'Astrakhan. Ils sont rejoints plus tard par environ 22 000 cavaliers et des Cosaques marchant par route depuis Tsaritsyn. Le 23 août 1722 les armées russes capturent Derbent dans le sud du Dagestan. Cependant, durant l'automne de cette année des tempêtes sur la mer Caspienne forcent Pierre le Grand à retourner à Astrakhan, quittant la garnison russe installée à Derbent et à Svyatoy Krest. En septembre 1722, Vakhtang VI établit son camp à Ganja avec une armée combinée géorgio-arménienne de 40 000 hommes pour joindre l'expédition russe qui avance.

En décembre 1722 les armées navales et terrestres russes sous le commandement du général Mikhail Matyushkin s'empare de Rasht et procède à la prise de Bakou en juillet 1723. Le succès militaire russe et l'invasion turque des possessions perses dans le Caucase du sud au printemps 1723 forcent le gouvernement de Tahmasp II à signer le traité de paix de Saint-Pétersbourg qui voient Derbent, Bakou et les provinces perses du Shirvan, du Gilan, du Mazandaran et d'Astrabad passer aux Russes le 12 septembre 1723.

Guerre russo-turque de 1806-1812

Article détaillé : Guerre russo-turque de 1806-1812.

La huitième guerre russo-turque (1806-1812) commença lorsque les serbes firent une révolution contre l'empire Ottoman. Les insurgés cherchèrent d'abord l'aide de l'Autriche mais voyant qu'ils n'obtiendraient rien ils se tournèrent vers les russes. Comme ces derniers avaient les yeux tournés vers la France de Napoléon ils ne purent promettre qu'un soutien financier et diplomatique. Ce n'est que quand les français se sont approchés de l'Empire Ottoman que le tsar Alexandre accepta d'envoyer des troupes.

À la fin de la guerre, l'Empire Russe avait annexé la Serbie. Le tsar a arrêté la guerre face au sultan pour avoir ses troupes prêtes bour combattre la France.

La Russie est comptée pour vainqueur de cette guerre.

Guerre Patriotique (1812)

Article détaillé : Campagne de Russie.
Les Russes entrent à Paris

La campagne de Russie de 1812 est une campagne militaire menée par l'empereur Napoléon Bonaparte, alors au sommet de sa puissance. Après avoir conquis quasiment toute l'Europe occidentale, Napoléon entreprend de conquérir la Russie du tsar Alexandre Ier de Russie. Même si jusqu'à la prise de Moscou, l'avantage est a l'Armée napoléonienne, le prince russe Mikhail Koutouzov, général en chef d'une armée impériale russe inférieure en nombre au début de l'invasion, parvient à relever le moral de l'armée russe et à l'encourager à mener une contre offensive, en organisant le harcèlement de la Grande Armée lors de la retraite française. Mais les maladies et l'hiver, et dans une moindre mesure les soldats russes, sont responsables de la défaite de Napoléon en Russie.

Cette invasion des guerres napoléoniennes, relatée par Léon Tolstoï dans son célèbre roman historique Guerre et Paix, marque profondément la culture russe, et sera mise en parallèle avec l'invasion allemande de 1941-1942, opération Barbarossa, durant la Seconde Guerre mondiale.

Seulement à peu près 90 000 des hommes de Napoléon survivent à la campagne de Russie. Les victimes russes au cours des quelques rares batailles rangées sont comparables aux pertes françaises, mais les pertes civiles le long de la route empruntée par les armées, dans un territoire dévasté, sont beaucoup plus élevées que les pertes militaires. Au total, en dépit d'estimations hâtives de plusieurs millions de morts, on estime les pertes à environ un million de morts, également réparties entre Français et Russes. Les pertes militaires s'élèvent à 300 000 Français, 70 000 Polonais, 50 000 Italiens, 80 000 Allemands, et 210 000 Russes. En plus des pertes humaines, les Français perdent aussi quelque 200 000 chevaux et plus de 1 000 pièces d'artillerie.

Il convient de souligner que la Grande Armée perdit 5 hommes par maladie (typhus et dysenterie) pour chaque homme perdu au combat.

Campagne de France (1814)

Article détaillé : Campagne de France (1814).

Napoléon Ier affronte dans l'Est de la France les troupes coalisées de la Russie, de la Prusse, du Royaume-Uni, de la Suède, de l'Autriche et de plusieurs états allemands, anciens alliés de Napoléon, notamment les royaumes de Bavière et de Wurtemberg pour ne citer que les plus puissants. Les forces qui envahissent la France sont divisées en trois armées : Bohême (Karl Philipp de Schwarzenberg), Silésie (Gebhard Leberecht von Blücher) et Nord (Bernadotte).

Dans le camp de l'empire français, les pertes précédentes en hommes, en Russie et en Allemagne, sont trop importantes pour être compensées, d'autant que de nombreuses troupes sont restées en garnison dans les places fortes d'Allemagne, comme à Hambourg (gouvernée par le maréchal Davout). Avec une armée diminuée, inexpérimentée (les jeunes conscrits de 1814, les «Marie-Louise», ne sont pas à la hauteur de leurs aînés), et largement dépassée en nombre, Napoléon, s'il parvient à infliger plusieurs revers à ses ennemis, ne peut réellement reprendre l'initiative et exploiter ses quelques succès. Il tente de stopper, puis de contourner l'offensive ennemie et de la prendre à revers, alors que les Alliés se dirigent sur Paris et que les défections se multiplient. Les Alliés entrent dans Paris le 31 mars 1814.

La reddition de Paris, et le refus de combattre des généraux qui l'accompagnent, décident Napoléon à abdiquer à Fontainebleau le 6 avril.

Guerre russo-turque de 1828-1829

Article détaillé : guerre russo-turque de 1828-1829.

La guerre russo-turque commença lorsqu'une révolution grecque contre les Ottomans soutenue par l'Empire Russe éclata.

Au déclenchement des hostilités, l'armée russe comptait 92 000 hommes, et l'armée ottomane 150 000. En juin 1828, le gros des troupes russes, commandées par l'empereur Nicolas Ier, traversent le Danube et pénètrent dans la Dobroudja. Auparavant, le général en chef de l'armée russe, le prince Pierre Wittgenstein, était entré en Valachie et s'était emparé de Brăila et Bucarest sans difficulté.

Les Russes mettent ensuite le siège devant trois villes importantes de Bulgarie : Choumen, Varna et Silistra. Avec l'aide de la flotte de la mer Noire, commandée par Alexeï Greig, Varna tombe le 29 septembre. La siège se révèle plus problématique, la garnison ottomane étant supérieure en nombre aux assaillants ; de plus, les Ottomans parviennent à couper les Russes de leurs bases, ce qui entraîne une disette et contribue au déclenchement d'épidémies dans leur troupes. Sur toute la durée de la guerre, les maladies font plus de victimes que les combats.

L'hiver approchant, l'armée russe doit abandonner le siège de Choumen, celui de Silistra, et se retirer en Bessarabie. En février 1829, Wittgenstein, jugé trop pusillanime par l'empereur, est remplacé par Ivan Dibich, tandis que Nicolas Ier part pour Saint-Pétersbourg. Le 7 mai, Dibich traverse le Danube avec 60 000 hommes et remet le siège devant Silistra. Le Sultan envoie 40 000 hommes au secours de Varna, mais cette armée est mise en déroute par Dibich lors de la bataille de Kulevicha, le 30 mai. Au bout de quelques semaines, Silistra tombe aux mains des Russes le 19 juin. Dans le même temps, sur le front du Caucase, Ivan Paskevich prend Akhaltsikhe, Erevan, Kars, puis Erzeroum le 27 juin.

La 9è guerre russo-turque se termina avec le traité d'Andrinople, qui est favorable à l'Empire russe.

La guerre de Crimée ou guerre russo-turque de 1853-1856

Article détaillé : guerre de Crimée.

La guerre de Crimée (1853-1856) fut une guerre entre la Russie impériale et l'Empire ottoman.
Le conflit eut pour principale scène la Mer Noire.

Suite à un conflit à Bethléem entre chrétiens latins - protégés par la France - et orthodoxes - protégés par la Russie - les relations entre la Russie et l'empire Ottoman s'envenimèrent jusqu'à la déclaration de guerre.

Toutefois cette querelle de moines dans les églises des lieux saints est un prétexte. L'affaire est réglée par les Turcs en faveur du clergé orthodoxe, mais la Russie exige alors du sultan des garanties en faveur de tous les chrétiens orthodoxes de l'Empire (1853); mais les véritables raisons sont les ambitions de la Russie, désireuse de s'annexer Constantinople et les Détroits, c'est-à-dire d'accéder à la Méditerranée. Suite au refus des Ottomans, le tsar fait occuper les principautés moldo-valaques (juillet 1853). L'Empire ottoman déclare alors la guerre à la Russie le 4 octobre 1853.

Les Français et les Britanniques, puis les Sardes (Piémontais), s'allièrent aux Ottomans.

La flotte turque est détruite par l'escadre russe dans le port de Sinope, le 30 novembre 1853.

Pour débloquer la situation, les alliés décidèrent de débarquer en Crimée et d'attaquer le principal port russe de cette mer, Sébastopol.

Après leur débarquement en Crimée le 14 septembre 1854, les alliés vainquirent les Russes à l'Alma (20 septembre), mais préférèrent mettre le siège devant Sébastopol.

Chute de la tour Malakoff

Les Russes durent saborder leurs navires et utiliser leurs canons comme artillerie additionnelle ainsi que leurs équipages comme troupe à terre. L'amiral Nakhimov fut mortellement blessé à la tête par un franc-tireur, et mourut le 30 juin 1855.

Pendant ce siège, les adversaires s'affrontèrent dans les batailles de Balaklava - 25 octobre - et d'Inkerman - 5 novembre.

Le 8 septembre 1855, la tour Malakoff, position clé de la ville, tombe aux mains des Français, dirigés par le maréchal Patrice de Mac-Mahon, devenu célèbre notamment pour cette victoire au cours de laquelle il prononça son fameux «J'y suis! J'y reste!», entraînant la chute de la ville. Avec l'accession d'Alexandre II les pourparlers de paix commencèrent. Le traité de Paris, signé le 30 mars 1856, mit fin à ce conflit.

La guerre russo-japonaise

Article détaillé : Guerre russo-japonaise.
Soldats russe enterrant des militaires japonais. Bien que vainqueur, le Japon eut à souffrir de plus de pertes humaines que son adversaire

Bien que vainqueur, le Japon eut à souffrir de plus de pertes humaines que son adversaire. Les raisons immédiates de ce conflit étaient le contrôle de la Corée et de la Mandchourie, donc de leurs nombreuses ressources minières, ainsi que la construction du Transmandchourien qui permettaient aux russes de raccourcir le trajet d'Irkoutsk à Vladivostok.

En 1904, le Transsibérien circule, mais les communications sont déficientes dans l'Extrême-Orient de l'Empire russe. Les forces armées russes se retrouvent en nombre inférieurs face aux forces terrestres grandissantes du Japon impérial dans la zone. Les forces russes qui sont sur place sont, en outre, mal ravitaillées, isolées et éloignées de leurs bases ou de leurs forces arrières, ainsi que les unes des autres.

Le 13 janvier 1904, le Japon adresse un ultimatum à la Russie au sujet de la Mandchourie. N'ayant pas obtenu de réponse, le Japon attaque par surprise l'escadre navale de Port-Arthur le 8 février 1904. L'empereur du Japon déclare la guerre à la Russie le 10 février. En mars, les forces armées du Japon débarquent en Corée et conquièrent rapidement le pays. Elles exploitent leur avancée et mettent le siège devant Port-Arthur en août 1904. Les Russes, quant à eux, se replient sur Moukden (actuel Shenyang). Ils reprennent l'initiative en octobre grâce aux renforts venus par le Transsibérien, mais un commandement incompétent fait échouer les attaques. Port-Arthur capitule en janvier 1905. La ville de Moukden tombe au mois de mars. Les combats terrestres, qui ont été acharnés et extrêmement meurtriers de part et d'autres (85 000 morts russes et 71 000 morts japonais) sont alors terminés : les Russes n'ont plus de réserves à faire parvenir en Extrême-Orient.

C'est cependant sur mer que les Japonais vont porter l'estocade aux forces militaires russes lors de la bataille de Tsushima en mai 1905, bataille au cours de laquelle la flotte russe de la Baltique, composée de 45 navires et qui devait secourir Port-Arthur, est envoyée par le fond.

La Première Guerre mondiale

Les rivalités en Europe en 1914

À la veille du conflit, l'Europe est en proie aux problèmes des nationalités et des revendications de territoires. Ces difficultés concernent surtout le centre du continent.

En 1914, l'armée en réorganisation après la défaite contre l'Empire du Japon. Suite à l'entrée en guerre contre la triplice et pour tenir ses engagements envers la France, les armées russes lancent une offensive contre la Prusse-Orientale et l'Autriche-Hongrie, après un début prometteur, celle ci fut un échec couteux suite à l'envoi de renforts de l'armée allemande qui participaient à l'offensive en France et en Belgique. Mais le manque de troupes allemandes sur le front ouest se fit cruellement ressentir par la Triple-Alliance.

En 1917, les révolutions russes engendre une guerre civile ou l'armée se divisera entre les Blancs et l'Armée rouge qui reprendra après sa victoire quelques unes de ses traditions.

Après la dissolution de celle ci avec la fin de l'URSS, ce sont les actuelles forces armées de la fédération de Russie qui reprend le flambeau.

L'année 1914 sur le front Est

Sur le front oriental, suivant les plans des Alliés, le tsar lança l’offensive en Prusse-Orientale le 17 août, plus tôt que prévu par les Allemands. En août, deux armées russes pénétrèrent en Prusse-Orientale et quatre autres envahirent la province autrichienne de Galicie. Ils gagnèrent une victoire à Gumbinnen (19-20 août) sur des forces de la huitième armée allemande inférieures en nombre, qui étaient sur le point d’évacuer la région lorsque des renforts commandés par le général Paul von Hindenburg remportèrent sur les Russes une victoire décisive à la bataille de Tannenberg (27-30 août 1914), confirmée lors de la bataille des lacs Mazures (Prusse-Orientale), le 15 septembre, ce qui obligea les Russes à battre en retraite vers leur frontière. Les Allemands stoppent définitivement les offensives russes en Prusse (fin le 31 août). C'est pourquoi, les Russes se replier vers leur frontière. Le même jour, les Russes écrasent les Autrichiens lors de la bataille de Lemberg qui s'achèvera le 11 septembre.

Face aux armées autrichiennes mal équipées, les quatre armées russes avancèrent régulièrement et envahirent la Galicie après les victoires de Lemberg, en août et septembre. Elles s’emparèrent de Lvov (3 septembre) et de la Bucovine et chassèrent l’ennemi dans les Carpates, où le front se stabilisa en novembre.

Les Autrichiens entreprirent à trois reprises d’envahir la Serbie, mais ils furent repoussés et subirent une défaite à Cer, le 24 août. Les Serbes, qui avaient repris le 13 décembre Belgrade, occupée depuis le 6 novembre, après la bataille de Rudnik, ne tentèrent aucune invasion en Autriche-Hongrie.

Le 20 octobre, au cours de la Bataille de la Vistule, les Allemands battent en retraite devant les Russes dans la boucle de la Vistule. Au début du mois de novembre, Von Hindenburg devient commandant en chef des armées allemandes sur le front Est et la Serbie déclare la guerre.

Bien que le fait soit rarement évoqué, l'armée allemande employa pour la première fois des obus à arme chimique dès fin 1914 en Pologne contre l'armée impériale russe, mais le froid intense les rendit absolument inefficaces.[1]

Et enfin, entre le 29 octobre-20 novembre, les Turcs bombardent les côtes russes de la mer Noire. à l'Empire ottoman qui rejoint les Allemands et les Autrichiens.

    • 7 décembre : Victoire serbe des monts Putnik, les Austro-Hongrois doivent se replier vers Belgrade.
      • Le roi Pierre Ier de Serbie entre à Belgrade.
      • Après s’être opposés à la guerre (István Tisza), les chefs politiques hongrois soutiennent l’effort de guerre autrichien principalement parce qu’ils craignent qu’une victoire russe n’entraîne la sécession des minorités slaves de Hongrie, puis le démantèlement du pays. 3 800 000 soldats seront mobilisés en Hongrie ; 661 000 seront tués, plus de 700 000 blessés et autant fait prisonniers.
        Armes de l'Empire tzariste

1915

  • 2 mai : Offensive austro-allemande en Galicie pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes.
  • 6 mai : Les Russes battent en retraite sur un front de 160 km.
  • 3 juin : Rupture du front russe à Gorlice en Galicie. Les Russes évacuent Przemyśl
  • 22 juin : Prise de Lemberg (Lvov) par les Allemands sur les Russes, qui battent en retraite.
  • 23 août : Repoussés sur Brest-Litovsk, les Russes abandonnent la ligne du Bug. La Pologne est aux mains des empires centraux.

1916

1917

Les deux révolutions russes de mars et d'octobre 1917 permirent aux Allemands des avancées considérables en Russie. Les bolcheviks signèrent un armistice avec les empires centraux dès le mois de décembre, puis la paix avec le Traité de Brest-Litovsk (négociée par Léon Trotsky) en mars 1918. Pour obtenir cette paix séparée, ils consentirent à d'énormes sacrifices, dont un train d'or (le contenu de celui-ci fut confisqué à l'Allemagne par le traité de Versailles). L'Allemagne occupa de plus la Pologne, l'Ukraine, la Finlande, les Pays baltes et une partie de la Biélorussie. Les Allemands profitèrent aussi de cette défection pour envoyer d'importants renforts sur le front ouest et tenter d'obtenir une victoire rapide avant l'arrivée effective des Américains. C'est le retour de la guerre de mouvement.

Révolutions de 1917

Article détaillé : Révolution russe.

Février

Article détaillé : Révolution de Février.

Les défaites successives de la Russie lors de la Première Guerre mondiale sont l'une des causes de la révolution. À l'entrée en guerre, tous les partis sont pour cette participation, à l’exception du parti social-démocrate (POSDR). La guerre apporte une série impressionnante de malheurs en Russie. Dès le début du conflit, après quelques succès initiaux, l'armée connaît de lourdes défaites (en Prusse-Orientale notamment) ; les usines s’avèrent insuffisamment productives, le réseau ferroviaire insuffisant, le ravitaillement en armes et denrées de l’armée boiteux. Dans l’armée, les pertes battent tous les records (1 700 000 morts et 5 950 000 blessés) et des mutineries éclatent, le moral des troupes se trouvant au plus bas. Les soldats supportent de moins en moins l'incapacité de leurs officiers (on a ainsi vu des unités monter au combat avec des balles ne correspondant pas au calibre de leur fusil), les brimades et les punitions corporelles en usage dans l'armée.

La famine gronde et les marchandises se font rares. L’économie russe, qui connaissait avant la guerre le taux de croissance le plus élevé d’Europe est coupée du marché européen. La Chambre basse du Parlement russe (la Douma), constituée de partis libéraux progressistes, met en garde le tsar Nicolas II contre ces menaces pour la stabilité de la Russie et du régime et lui conseille de former un nouveau gouvernement constitutionnel. Mais le tsar ignore l’avis de la Douma.

Le mois de février 1917 rassemble toutes les caractéristiques pour une révolte populaire : hiver rude, pénurie alimentaire, lassitude face à la guerre… Tout commence par des grèves spontanées, début février, des ouvriers des usines de la capitale Petrograd. Pendant ces grèves, des manifestations sont organisées pour réclamer du pain et sont soutenues par la main-d’œuvre industrielle, qui trouve là une raison de prolonger la grève. Le premier jour, malgré quelques confrontations avec les forces de l’ordre, il n’y a aucune victime.

Les jours suivants, les grèves se généralisèrent dans tout Petrograd et la tension monte. Les slogans, jusque là plutôt discrets, se politisent : « À bas la guerre ! », « À bas l’autocratie ! ». Cette fois, les affrontements avec la police font des victimes des deux côtés. Les manifestants s’arment en pillant les postes de police.

Après trois jours de manifestations, le Tsar mobilise les troupes de la garnison de la ville pour mater la rébellion. Les soldats résistent aux premières tentatives de fraternisation et tuent de nombreux manifestants. Toutefois, la nuit, une partie de la troupe rejoint progressivement le camp des insurgés, qui peuvent ainsi s’armer plus convenablement. Entre-temps, le tsar, désemparé, n'ayant plus les moyens de gouverner, dissout la Douma et élit un comité provisoire.

C'est le triomphe de la révolution. Le tsar Nicolas II abdique le 2 mars (jusqu'en 1918, la Russie utilisait le calendrier julien, qui a 13 jours de retard sur celui grégorien. Le 2 mars de l'« ancien style » correspond donc au 15 mars du « nouveau style »). Tous les régiments de la garnison de Petrograd se joignent aux révoltés. le premier épisode de la révolution fait tout de même des centaines de victimes, en majorité parmi les manifestants. Elle provoque la fin du tsarisme et les premières élections au soviet des ouvriers de Petrograd.

Octobre

Article détaillé : Révolution d'Octobre.

La révolution d’Octobre (russe : Октябрьская революция) en Russie, aussi connue sous le nom de révolution bolchevique, fait référence à la révolution qui a commencé avec la prise du pouvoir par les Bolcheviks le 25 octobre 1917 (dans le calendrier julien, ce qui correspond à la date du 7 novembre du calendrier moderne).

C'est la seconde phase de la révolution russe dans son ensemble, après la révolution de février de la même année. La révolution d'Octobre a renversé le gouvernement provisoire et a donné le pouvoir aux Bolcheviks. Elle a été suivie par la guerre civile russe, puis par la création de l'URSS en 1922.

La prise du Palais d'Hiver reconstruite en 1927 par Sergueï Eisenstein.

Dans les quelques heures qui suivirent l'insurrection de Moscou et de St-Petersbourg, une poignée de décrets allait jeter les bases de la révolution.

  • Décret sur la paix. Tout d'abord, Lénine annonce l'abolition de la diplomatie secrète et la proposition à tous les pays belligérants d'entamer des pourparlers « en vue d'une paix équitable et démocratique, immédiate, sans annexions et sans indemnités ». Seule l'Allemagne accepte. Trotski, nommé commissaire du peuple aux Affaires étrangères, fait alors publier les traités secrets entre grandes puissances, tel le pacte d'alliance franco-russe de 1894 ou les accords Sykes-Picot de 1916 partageant d'avance le Proche-Orient entre les Alliés. Le 15 décembre, un armistice russo-allemand est signé à Brest-Litovsk et des négociations de paix s'engagent.
  • Ensuite, un décret sur la terre : « la grande propriété foncière est abolie immédiatement sans aucune indemnité », et laisse aux soviets de paysans la liberté d'en faire ce qu'ils désirent, socialisation de la terre ou partage entre les paysans pauvres. Dans les faits, ce décret entérine la réalité, puisque les paysans ont spontanément procédé depuis l'été à des occupations massives de grands domaines. Du moins s'assure-t-on ainsi de la neutralité bienveillante des campagnes, qui durera jusqu'au printemps 1918.
  • D'autres mesures suivront, comme la nationalisation des banques (14 décembre), le contrôle ouvrier sur la production, la création d'une milice ouvrière, la souveraineté et l'égalité de tous les peuples de Russie, leur droit à disposer d’eux-mêmes « y compris par la séparation totale et la constitution d'un État indépendant », la suppression de tout privilège à caractère national ou religieux, la séparation de l'Église orthodoxe et de l'État, le passage du calendrier julien au calendrier grégorien, etc.

Conscients qu'ils ne pourraient gouverner sans l'appui du monde rural, constituant l'immense majorité du pays, les bolcheviks convoquèrent du 10 au 16 novembre un congrès paysan, qui malgré une majorité SR hostile aux bolcheviks, adopta le décret sur la terre et apporta son soutien au nouveau gouvernement révolutionnaire, consacrant très provisoirement l'union entre le prolétariat et la paysannerie.

Après la révolution

La toute jeune Armée rouge prise en photo à Tiflis, Géorgie, en 1921.

La guerre civile russe est l'ensemble des événements qui déchirent la Russie durant quatre années, du début de 1918 à la fin de 1921. Elle se situe dans le prolongement de la révolution russe d'Octobre 1917 et se poursuit jusqu'à la proclamation de la NEP.

La guerre civile russe n'oppose pas simplement les révolutionnaires bolcheviks aux « Blancs » monarchistes partisans du retour à l'ancien régime tsariste. La violence ruineuse du conflit n'est pas dû non plus qu'au choc des terreurs « blanche » et « rouge » décidées d'en-haut. Cette guerre civile est d'abord un chaos indescriptible et très violent, où l'État et la société russes se sont désintégrés sous la poussée de multiples forces centrifuges, jusqu'à leur reconstruction et leur reprise en main par les bolcheviks victorieux[2].

La guerre a vu en effet les autres formations révolutionnaires (mencheviks, SR, anarchistes, députés de l'ex-Constituante se battre également contre les bolcheviks, parfois de façon autonome, parfois au prix d'une collusion compromettante avec les généraux blancs. Les tentatives d'émancipation de minorités nationales, l'action des « armées vertes » paysannes (hostiles à la fois aux bolcheviks et aux Blancs), la défense de projets de société concurrents (Makhnovchina anarchiste en Ukraine), l'intervention étrangère, les multiples règlements de compte et les déchaînements de violence spontanés n'ont pu qu'ajouter aux troubles[3]. Enfin, les retournements d'alliance et les divisions internes n'ont pas manqué, ni les retournements de situation : Kiev change ainsi 14 fois de main pendant la guerre.

Les bolcheviks ont bénéficié de leur organisation supérieure et de leur discipline. Bien qu'ils aient rencontré (et réprimé) des résistances populaires virulentes, leur programme a été finalement bien moins mal reçu des masses que celui des Blancs, lequel tendait au retour pur et simple à l'état des choses antérieur. Le camp des opposants à la révolution d'Octobre a pâti de son hétérogénéité et de ses désunions.

Certains généraux « blancs » tels Kornilov se soucient en fait fort peu de rétablir la monarchie, et se voient très bien à la tête d'une République dictatoriale. Leurs projets préfigurent en partie les fascismes européens[4].

Selon Serge Wolikow, « la guerre civile forme le Parti et fabrique une politique identifiée à la révolution sans être celle qui avait été rêvée. Entre 1918 et 1921-1922, se met en place un État révolutionnaire : la guerre civile est en même temps perçue comme la poursuite de la révolution »[5].

Notes et références

  1. Histoire de la guerre terrestre, Encyclopédie elsevier, Bruxelles, 1977, ISBN 2800302275
  2. Selon Nicolas Werth, in « Que reste-t-il de la révolution d'Octobre », table ronde avec Marc Ferro et Serge Wolikow, L'Humanité, 7 novembre 2007 : « Ce qui s'écroule en 1917, c'est aussi l'État. Et la première chose que vont faire les bolcheviks, c'est de le reconstruire. Avec toute une série de piliers fondamentaux : la mise en place d'une armée plus efficace que les autres, d'appareils de répression, avec de très forts pouvoirs, et puis la capacité extraordinaire de bricoler un appareil d'État, avec à la fois des ralliés monarchistes qui y voient la fin du chaos des jacqueries paysannes et toute une gamme de nouveaux venus qui étaient dans les comités sans être nécessairement bolcheviks et qui vont y trouver une place. »
  3. Peter Holquist parle d'ailleurs des guerres civiles (au pluriel), car : « Le terme généralement utilisé de « guerre civile russe » recouvre en réalité toute une série de conflits nationaux et de guerres civiles imbriqués les uns dans les autres. » Peter Holquist, « La question de la violence », dans Le Siècle des communismes, Éditions de l'Atelier, 2000, p. 188.
  4. Marc Ferro, préface à Nazisme et communisme. Deux régimes dans le siècle, Hachette, 1998.
  5. Serge Wolikow, in « Que reste-t-il de la révolution d'Octobre ? », loc. cit.

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