Opération Liberté immuable

Opération Liberté immuable

Guerre d'Afghanistan (2001)

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Guerre d 'Afghanistan (2001 - )
US-UK-Sangin2007.jpg
Forces américaines et britanniques, province d'Helmand, 2007.
Informations générales
Date Du 7 octobre 2001
Lieu Afghanistan Afghanistan
Issue En cours.
*Talibans chassés du pouvoir mais recrudescence de leur activité de guérilla.
Belligérants
Coalition:

Forces d'invasion de 2001:

Groupe des Insurgés:

Invasion de 2001:

Batailles
Mazar-e-Charif – Hérat – Poche de Kunduz – Prise de Kaboul - Qala-e-Jangi – Kandahar - Tora Bora – Opération Anaconda – Opération Jacana – Opération Red Wing – Lashkagar – Opération Mountain Thrust – Opération Kaika – Sangin1ère Panjwaye – 2ème Panjwaye – Opération Médusa – Opération Mountain FuryOpération Falcon Summit – Opération Achilles – Opération Hoover – Chora – Base Anaconda – Opération Harekate Yolo – Musa Qala – Opération Karez – Gora Prai (en)Prison de SarposaDistrict d'Arghandab – Wanat – Opération Hammer - Bataille de Shewan - Surobi – Opération Eagle's Summit – Balamorghab - Opération Dinner Out - Chahar Dara - Opération Panther's Claw - Opération Strike of the sword — Dahaneh

La seconde guerre d 'Afghanistan de l'histoire contemporaine oppose d'abord, en octobre et novembre 2001, les États-Unis, avec la contribution militaire de l'Alliance du Nord et d'autres nations occidentales (Royaume-Uni, France, Canada…), au régime taliban. Cette guerre s'inscrit dans la « guerre contre le terrorisme » déclarée par l'administration Bush suite aux attentats du 11 septembre 2001 à New York et Washington. Le but de l'invasion était de capturer Oussama Ben Laden, détruire l'organisation Al Qaïda qui possédait des bases dans le pays avec la bénédiction des Talibans, et renverser ces derniers.

L'attaque initiale chassa les Talibans du pouvoir, permettant l'instauration d'un gouvernement provisoire dirigé par Hamid Karzaï suite aux accords de Bonn de décembre 2001. Les talibans engagèrent alors une guérilla contre la Force internationale d'assistance et de sécurité (FIAS) qui regroupe les forces armées sous commandement de l'OTAN[2]. Depuis 2006, les forces armées talibanes sont très actives et le trafic de l'opium et de l'héroïne est en augmentation. Le gouvernement afghan de Karzaï, élu président en octobre 2004, n'a que peu de légitimité et ne contrôlait en 2006 que le secteur de Kaboul[3]. En août 2008 il y avait 70 000 soldats étrangers en Afghanistan, 53 000 pour la FIAS et 17 000 pour l'Opération Enduring Freedom américaine[4]; ces chiffres n'incluent pas les nombreux mercenaires travaillant pour des sociétés militaires privées (2 000 hommes de la firme britannique Saladin, ceux de Blackwater, etc.). En janvier 2009, le think tank International Council on Security and Development a estimé dans un rapport que les Talibans étaient actifs dans environ 72% du territoire afghan, conclusions contestées par le le commandement de l'OTAN [5]. Le site National priorities estime à plus de 228 milliards de dollars le coût de la guerre[6].

Sommaire

Événements antérieurs

Territoires contrôlé par les parties en conflit en 1996.
Un milicien de l'alliance du Nord le 1er janvier 2002.

Après la première guerre d'Afghanistan et le retrait de l'Armée rouge en 1989, les moudjahiddin afghans parvinrent à renverser le régime communiste en 1992. Cependant, le partage du pouvoir entre les différents seigneurs de guerre victorieux s'avéra impossible dans la durée. Une violente guerre civile, causée par les différences ethniques, le contrôle des différentes provinces , éclata alors entre les différentes factions. A l'origine (fin 1994), les talibans s'inscrivent dans ce schéma. Cependant, soutenus par les services secrets pakistanais et issus de l'ethnie pachtoune majoritaire d'Afghanistan, ils s'imposent en moins de deux ans dans le sud du pays, dominé par les Pachtounes.

Face à ses progrès, les moudjahiddin non taliban renforcés de quelques autres groupes avaient créé une coalition connue sous le nom d'Alliance du Nord, laquelle ne contrôlait plus en 2001 que la partie nord du pays. A cette époque, le gouvernement taliban est le gouvernement de facto du pays bien que reconnue seulement par le Pakistan, l'Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis et mit à l'index par l'ONU [7], en janvier 1998, les talibans ont signé un accord sur la construction d'un gazoduc traversant leur pays avec le consortium CentGas menée par la compagnie américaine Unocal [8] mais la situation politique à fait que cette dernière abandonne le projet le 21 août 1998, au lendemain de l'opération Infinite Reach de représailles après les attentats des ambassades américaines en Afrique [9]. L'actuel président d'Afghanistan mis en place par les Américains Hamid Karzaï était, à l'époque, consultant pour cette compagnie [10].

De son côté, l'Alliance du Nord, qui comprend le gouvernement officiellement reconnu par l'ONU, éprouve de grandes difficultés. Militairement, ses forces sont inférieures et elle est divisée entre différentes ethnies, Ouzbeks et Tadjiks notamment. Les liens entre alliés sont donc relativement faibles. Le 9 septembre 2001, le chef de l'Alliance, Ahmad Shah Massoud, est assassiné (vraisemblablement par des agents d'Al-Qaida) lors d'un attentat-suicide, affaiblissant encore plus l'Alliance.

La situation change avec les attentats du 11 septembre 2001. En effet, dès le 14 septembre, les États-Unis et le Royaume-Uni désignent ouvertement Oussama Ben Laden comme responsable. Ils préviennent les Talibans que leur soutien à Oussama Ben Laden aura des "conséquences" et demande son extradition[11]. De nombreux pays et organisations internationales, alliés des États-Unis, ayant les mêmes intérêts sur le sujet [12] ou craignant de s'attirer une hostilité américaine durable voire de se trouver mêler aux attentats du 11 septembre, promettent aussitôt leur soutien ou leur concours. Les plus notables, qui arrivent dès le 12 septembre, sont le Pakistan [11] dont le président annonce un "soutien illimité à la lutte contre le terrorisme", l'O.T.A.N.[13], le Conseil de Sécurité de l'ONU[11] et les ministres des finances du G7[13]. Des discussions américaines ont également lieu avec la Russie et la Chine le 13 septembre[13]. Le même jour, le conseil O.T.A.N.-Russie déclare son intention de lutter contre le terrorisme. Le Premier Ministre australien déclare le 14 septembre que les accords défensifs de l'A.N.Z.U.S. peuvent s'appliquer[13]. Le même jour, les 19 pays membres de l'O.T.A.N. se déclarent solidaires des Etats-Unis[13]. Le 19 septembre, c'est le tour de l'Organisation des États Américains de déclarer les accords de défense de cette organisation applicables[13]. Enfin, le 24 septembre, le pape Jean-Paul II reconnaît un droit à légitime défense aux États-Unis[11]. Ainsi, en quelques jours, les États-Unis sont assurés d'un large soutien international leur laissant la possibilité de riposter.

Cependant, le soutien le plus important se traduit le 18 septembre 2001 par la demande du Conseil de sécurité des Nations unies envers les Talibans d'appliquer la résolution n°1 333 et l'extradition d'Oussama Ben Laden devant les autorités compétentes[11].

Le même jour, les Talibans repoussent les premières demandes d'extradition et appellent à la réunion d'une assemblée de religieux musulmans pour décider du sort d'Oussama Ben Laden[13]. Le 20, ce conseil demande au chef d'Al-Qaïda de quitter l'Afghanistan. En revanche, les Talibans annoncent qu'ils répliqueront à toute attaque des États-Unis alors que Georges Bush exige que la lutte anti-terroriste se fasse en actes et non en paroles. Enfin, le 21 septembre, l'ambassadeur taliban au Pakistan déclare que son pays ne livrera pas Ben Laden sans que ne lui soit fourni de preuves[13].

Dans le même temps, l'armée américaine commence des missions de reconnaissance en Afghanistan. Un drône est ainsi perdu (peut-être abattu) le 22 septembre[13]. Le même jour, les combats reprennent entre l'Alliance du Nord et les forces talibanes. Les premiers obtiennent deux jours plus tard l'assurance d'un soutien accru de la Russie[13]. Les Américains affirment néanmoins que la guerre contre les Talibans sera sous leur contrôle. Ils refusent ainsi à l'O.N.U. le droit de la diriger et même de la surveiller (notamment grâce à un amendement empêchant les soldats américains d'être déférés devant la Cour Pénale Internationale)[13].

Les menaces américaines et britanniques contre les Talibans se font alors plus pressantes à partir de début octobre alors que les premières unités militaires gagnent la région (discours de Georges Bush ou de Tony Blair le 2 octobre)[13]. De plus, les anglo-américains préparent un éventuel nouveau régime en entamant des discussions avec l'ancien, et âgé, roi d'Afghanistan Mohammed Zaher Chah[11]. Le 5, le gouvernement pakistanais se déclare également convaincu de l'implication d'Oussama Ben Laden dans les attentats[11]. Les opérations militaires commencent deux jours plus tard le 7 octobre 2001 et le lendemain, Donald Rumsfeld annonce que la guerre se poursuivra jusqu'à "la destruction des réseaux terroristes"[11].

Renversement du régime Taliban (2001)

Forces en présence

Forces talibanes

Les forces talibanes au début de l'offensive de 2001 sont l'objet d'estimations variables. En effet, il convient d'observer que si le nombre de soldats permanents est faible, de nombreuses milices locales aux allégeances variables existent. Les effectifs de ces milices ne sont également pas disponibles toute l'année (notamment lors de la saison des récoltes) et elles n'interviennent que sur une région limitée en changeant de camp selon le vainqueur. De tels retournements d'alliance seront très fréquents lors de la campagne d'octobre-novembre 2001[14]. Cependant, en septembre 2001, ces milices sont acquises aux Talibans qui contrôlent officiellement 90% du territoire afghan.

Les forces proprement talibanes comptent donc environ 35 000 hommes[15]. Elles sont aussi renforcés par de nombreux volontaires étrangers arabes mais surtout pakistanais. Ces derniers comprendraient de 9 000 à 10 000 soldats d'origine pakistanaise et 500 à 600 d'origine arabe[15].

Les armes de soutien comprendraient 100 chars d'assaut de modèle assez ancien (T54, T55, T-62, des PT-76) voire très ancien (T-34/85), 250 véhicules blindés également issus de modèles relativement âgés (BDRM-2, BTR-40, BTR-50, BTR-60, BTR-70, BTR-80, BTR-152, BMP-1, BMP-2) et 200 pièces d'artillerie plus quelques lance-roquette multiple[15]. Ces armes sont utilisées en soutien des unités d'infanterie et réparties en leur sein même si une brigade blindée est supposée regrouper l'essentiel des chars[15]. La plupart des véhicules a été récupérée à l'issue de la guerre contre les Soviétiques même si une partie est du matériel plus récent et a été capturée lors des offensives dans le nord de 1998-2000 [15]. Enfin, la défense anti-aérienne apparaît comme très largement insuffisante. Elle compterait une vingtaine de lance-missiles SA-7 Grail de courte portée et environ 300 canons anti-aériens[15].

Dans l'ensemble, le commandement est de mauvaise qualité même si les Talibans ont largement innové par rapport aux tactiques ayant cours lors des années 1996-1998 de la guerre civile afghane. Les opérations de grande envergure mélangent des unités et des commandements divers et il y a des frictions entre unités de différentes nationalités[15]. Cela oblige les Talibans à conserver certains groupes de volontaires dans des secteurs précis[15].

Forces occidentales

Le camp Marmal (de) est une caserne de la Force internationale d'assistance et de sécurité construit en 2006 pour assurer une présence militaire internationale dans le pays. Elle est utilisé principalement par la Bundeswehr.

Les forces occidentales engagées dans l'offensive d'octobre-novembre 2001 sont presque essentiellement fournies par les Américains et les Britanniques. Cependant, la longue distance entre Etats-Unis, Royaume-Uni et Afghanistan fait que la grande majorité des unités terrestres ne fut pas réellement déployée dès le début des combats. Beaucoup arriveront ainsi petit à petit. Les Américains nomment cette opération d'abord Justice sans limites puis optent pour le moins agressif Liberté Immuable. Son but officiel est de lutter contre le terrorisme international et ses soutiens[16].

Les troupes terrestres comptent ainsi :

  • Un bataillon de la 10e Division de Montagne américaine déployé en Ouzbékistan. Ce bataillon est présent depuis le 5 octobre et compte environ 1 000 hommes[13].
  • Un second bataillon de la 10e Division de Montagne américaine (comprenant aussi 1 000 hommes) annoncé le 8 octobre et déployé peu après[13].
  • 200 commandos britanniques des Royal Marine Commando[13].
  • 110 agents de la CIA et 316 hommes des Forces spéciales américaines [17].
  • 100 hommes des Forces spéciales allemandes[13]. Une partie arrivera assez tôt pour participer aux combats autour de Tora-Bora.

Les forces navales comportent :

  • Le porte-avions américain Kitty Hawk mobilisé peu après le 11 septembre et en route[13].
  • Le porte-avions américain Theodore Rossevelt et 13 autres navires mobilisés peu après le 11 septembre et en route[13].
  • Le porte-avions américain Enterprise[18].
  • Le porte avions américain Carl Vinson[18].
  • 11 navires britanniques[13].
  • Un sous-marin américain[18].
  • Un sous-marin britanniques[18].

Enfin, les forces aériennes peuvent compter sur plusieurs bomardiers lourds B1 et B52 américains sans compter les flottes aériennes embarquées sur les porte-avions[18].

Navy SEAL, janvier 2002, Afghanistan

« Front uni » anti-taliban et Alliance du Nord

Le corridor du Wakhan, entre le Pakistan et le Tadjikistan, relie l'Afghanistan à la Chine.

Le Front Uni Islamique et National pour le Salut de l'Afghanistan, plus connu sous le nom d'Alliance du Nord, tient début septembre 2001 5% du territoire afghan[19] principalement dans le nord-est du pays et les environs de Herat dans l'ouest du pays. Officiellement dirigé par l'ancien président Burhanuddin Rabbani, il constitue la principale organisation anti-taliban mais regroupe en fait des alliés assez disparates :

  • Jamiat-e-Islami : mouvement tadjik commandé par Mohammed Fahim Khan, successeur du général Massoud. Cependant, ce mouvement comprend des forces qui échappent largement à sa direction. Les principales de ces forces autonomes sont celles d'Ismail Khan dans l'ouest du pays et plus encore celles du Pachtoune Gulbuddin Hekmatyar[19].[19].
  • Junbish-e-Milli-yi Islami : mouvement ouzbek dirigé par le général Dostom[19].
  • Hizb-e-Wahdat : mouvement hazara, une ethnie chiite, commandé par Karim Khalili et Mohaqiq[19].

Jusqu'aux attentats du 11 septembre, ces mouvements étaient soutenus par l'Iran, la Russie et le Tadjikistan[19]. Ils peuvent alors aligner environ 15 000 hommes appartenant en propre à l'Alliance du Nordref mais ils bénéficieront de nombreux changments de camps qui augmenteront leurs effectifs[19].

Offensive d'octobre-décembre 2001

L'offensive anglo-américaine débute le 7 octobre 2001 par une série de bombardements aériens (notamment des B1 et B52) et de tirs de missiles de croisière (BGM-109 Tomahawk). Ces frappes ont pour but de détruire les faibles défenses anti-aériennes talibanes et les principaux moyens de communication[20]. Par ailleurs, des troupes des Forces Spéciales américaines entrent en contact avec les unités de l'Alliance du Nord à partir du 15 octobre. Ils doivent guider les bombardements sur les positions tenues par l'armée talibane[20]. En face, les Talibans ne connaissent pas cette forme de guerre et leurs positions ne sont pas assez camouflées (voire pas du tout sur leurs lignes arrières)[20]. Leurs positions, désignées à partir de faisceaux laser mis en oeuvre par de petites unités distantes de 1 500 à 8 000 m forment donc des cibles faciles et rapidement détruites[20]. Ce ne sera qu'à partir de début novembre que les combattants talibans adopteront de meilleurs camouflages, disperseront leurs défenses sur le terrain et chercheront à se protéger de ces attaques[20].

Cependant, ces efforts et progrés défensifs des Talibans ne peuvent arrêter l'offensive lancée le 3 novembre en direction de Mazar-e-Charif. Après de difficiles combats, les forces du général Dostom s'empare de la position de Bai Beche le 5, l'une des rares à avoir résister à toutes les attaques aériennes, alors que les Américains écrasent les défenses talibanes autour de la ville. Celle-ci tombe le 9 novembre. La retraite des Talibans est mal conduite et aboutit à la rupture du front qui s'effondre alors rapidement. Le 14 novembre, Kaboul tombe sans combats alors que le nord du pays se révolte contre les Talibans (soulévement d'Hérat le 12).

Une poche talibane est ainsi formée dans le nord autour de la ville de Kunduz tandis que le front se déplace vers le sud où les Talibans tentent de résister autour de Kandahar. La poche de Kunduz, où sont enfermés de nombreux volontaires talibans étrangers, est soumise à de violentes attaques aériennes et accepte de se rendre le 23 novembre. 8 000 prisonniers y sont faits et beaucoup mourront suite à diverses exactions (mauvais traitements, exécutions sommaires, disparitions suite à des interrogatoires...)[14]. La veille, la bataille de Kandahar a commencé. Les Talibans y sont attaqués par des Pachtounes alliés aux Américains et finissent par être menacés d'encerclement. Après négociations, les Talibans remettent la ville aux hommes de Karzaï (le futur président) et de Sharzaï le 7 décembre.

Les derniers combats de l'offensive de 2001 ont lieu vers Tora-Bora du 12 au 17 décembre. Les Américains pensaient que le site était le siège d'une importante forteresse souterraine d'Al-Qaïda mais les forces anti-talibans (y compris des Américains, des Allemands et des Britanniques) ne découvriront sur place que quelques petits bunkers et avant-postes.

Prise de Kaboul et problèmes de succession

Plein de fuel d'un avion cargo C-5 Galaxy à la base aérienne de Manas (Kirghizstan), en provenance de la base aérienne de Ramstein, en Allemagne. Manas est le premier hub aérien de l'ISAF, du moins jusqu'à sa fermeture annoncée en 2009. Après négociations, la base fut renommée « centre de transit », et le contrat de location, renouvelé un an, élevé de 17 à 60 millions de dollars par an[21].

La chute de Mazar e-Charif en novembre apparaît comme un véritable tournant dans la guerre. Elle galvanise les « Tadjiks de l’Est », dont l’avancée vers Kaboul est encore accélérée par le changement de stratégie des Talibans.

En effet, début novembre, le mollah Omar ordonne à ses troupes de se retirer de la capitale afin de concentrer la guérilla sur les régions de Nangarhâr, de Laghman et de Kunar qui bordent le Pakistan.

Mais pour le gouvernement américain, la prise de Kaboul risque d’être trop rapide. Les autorités américaines et l’ancien roi Zaher Shah tentent de convaincre les « Tadjiks de l’Est » de ralentir leur progression, le temps de négocier la démilitarisation de la capitale et la répartition des pouvoirs entre les différentes ethnies, notamment les Pachtounes, majoritaires dans le pays. Mais les combattants tadjiks ne s’arrêtent pas : le 13 novembre 2001, ils prennent possession de Kaboul sans réels combats.

Cinq semaines après le début des opérations militaires, le régime des Talibans est renversé. Plusieurs milliers de Talibans ont été tués ou faits prisonniers tandis que 3 700 civils ont péri dans les combats [réf. nécessaire]. Kandahar tombe en décembre 2001, peu de temps après l'installation du camp Rhino (en).

Début novembre 2001, différents pays — parmi lesquels les Pays-Bas, l’Allemagne et le Japon — annoncent, à la demande des États-Unis et du Royaume-Uni, qu’ils vont eux aussi apporter une aide militaire. Depuis la fin octobre, l'Australie avait déjà envoyé un détachement des Forces spéciales (Special Forces Task), deux Boeing 707 et des C-130 Hercules dans le cadre de l'Opération Slipper. Les forces australiennes opéraient à partir de la base aérienne de Manas, au Kirghizistan. L'Australie retire ses forces spéciales en décembre 2002, avant de les re-déployer en 2005.

Bâtiments de 5 nations engagées dans l'opération Enduring Freedom en mer d'Oman. De haut à gauche en bas à droite :
ITS Maestrale (F 570), FS De Grasse (D 612), USS John C. Stennis (CVN 74), USS Port Royal (CG 73), FS Charles de Gaulle (R 91), HMS Ocean (L 12), FS Surcouf (F 711), USS John F. Kennedy (CV 67), HNLMS Van Amstel (F 831), et ITS Luigi Durand de la Penne (D 560) (18 avril 2002).

Exactions commises par les protagonistes

Voir aussi: massacre de Dasht-i Leili (en)

Un rapport du 9 mars de 2004 de l'organisation américaine Human Rights Watch accuse l'armée américaine de violations du droit de la guerre, ainsi que d'arrestations arbitraires et d'actes de torture[22], notamment dans la base de Bagram, où deux Afghans sont morts en 2002 [22].

En outre, les troupes du général Dostom, qui bénéficiait de fonds de la CIA [23], ont été accusées de crimes de guerre, commis suite à la reddition des talibans à Koundouz, en novembre 2001, négociée en présence des troupes américaines. Une partie des prisonniers, dont l'Américain John Walker Lindh (en), fut emprisonné dans le fort de Qala-i-Jangi, près de Mazaar-et-Shariff, où ils se mutinèrent fin novembre 2001 - la plupart d'entre eux furent alors tués, tandis que l'agent de la CIA Johnny Micheal Spann (en) devenait le premier mort américain du conflit. Les 7 500 prisonniers restants furent transférés, enfermés dans des containers, à la prison de Chébergân (en) (dans le Djôzdjân), sous les ordres du général Dostom. Des milliers de talibans sont morts au cours de ce transfert (en), Dostom les ayant laissé délibérément asphyxié et mourir de soif [24]: plus de 2 000 selon un document du gouvernement américain obtenu par Physicians for Human Rights (en) [25] et de 3 à 5 000 selon le réalisateur Jamie Doran (en) [26], qui a co-filmé avec le journaliste afghan Najibullah Quraishi le documentaire Afghan Massacre: The Convoy of Death (en) (« Massacre afghan: le convoi de la mort », 2002). L'administration Bush a été accusé de vouloir clore l'affaire, pour ne pas déranger ses alliés afghans et pour préserver certains de ses membres soupçonnés d'avoir été les témoins directs des évènements [25],[27]. Citant des témoins, le documentaire affirmait que des militaires américains avaient participé à des exécutions directes des prisonniers. Les Tipton Three (en), détenus à Guantanamo et libérés en 2004, ont à plusieurs reprises parlé de ce massacre [26].

En 1997 et 1998, de telles scènes avaient déjà eu lieu, commises par les talibans et leurs adversaires. Les villes de Meymana, Faryab, Hérat entre autres furent aussi le théâtre d'exécutions massives commises par les Talibans durant cette période, dans la ville de Mazar-i-Sharif et sa région, en août 1998, on estime que 4 000 à 6 000 Hazaras ont était tué par ceux-ci [28], tandis qu'en 1998, la ville de Shebarghan vit leurs adversaires utiliser la même méthode [29].

Réaction d'Al-Qaïda

Al-Jazeera, le premier réseau médiatique arabe, a montré des enregistrements vidéo préenregistrés d’un discours de Ben Laden, dans lequel ce dernier condamne chaque attaque contre l’Afghanistan. Al-Jazeera clame qu’elle a reçu ces bandes récemment. Ben Laden y dit aussi qu’il est le réel responsable des attaques du 11 septembre, que les États-Unis vont s’écraser après avoir échoué dans leur mission en Afghanistan (comme l’Union soviétique auparavant), et il appelle les musulmans à la guerre sainte (jihad) contre l’Amérique, le christianisme (« les croisés »), Israël (« les sionistes »).

Guérilla (2001-2009)

Prospectus de 2006 invitant la population afghane à dénoncer les talibans. Le texte évoque la richesse obtenue par la mise à prix, et la photo est celle de l'Alhambra de Grenade, dont le souvenir est vivace dans la civilisation islamique.

Fin 2001, les Taliban ne contrôlaient plus que quelques territoires au sud-est et au nord-est du pays. L'OTAN s'engage fortement avec l'envoi de forces placées sous le commandement de l'ISAF. En décembre 2001, les États-Unis passent un accord avec le Kirghizistan afin d'ouvrir la base aérienne de Manas, située à 90 minutes de vol de l'Afghanistan [30]. Une autre base est ouverte en Ouzbékistan, avant d'être fermée en 2005 [30] mais les effectifs étrangers sur le sol Afghan restent relativement faible et ne peuvent contrôler l'ensemble du pays. Les Etats-Unis soupçonnent alors Oussama Ben Laden de se cacher à Tora Bora, mais ces informations se révèlent probablement erronées à la suite de la bataille de Tora Bora (déc. 2001).

Selon l'ex-agent de la CIA Marc Sageman (en), « Rumsfeld voulait les lauriers et a empêché la CIA, qui pilotait les opérations via les moudjahidins, de travailler. Lui voulait des troupes américaines en Afghanistan. Ce déploiement a pris du temps. [31] » Avec 5 000 hommes de l'ISAF en 2002 (12 000 en 2004 et 20 000 dans la région de Kaboul en 2006), et 17 000 militaires américains en 2006, ce théâtre d'opérations n'était pas une priorité pour l'administration Bush, alors focalisée sur la guerre d'Irak, ce d'autant plus qu'elle prévoyait de ne laisser à terme que 8 000 soldats sur place, laissant l'ISAF s'occuper du reste. Cela à permit aux Talibans de se réorganiser de façon efficace à partir de 2005/2006 [32].

Les accords de Bonn (décembre 2001)

Plusieurs loya jirga concurrentes sont mises en place, dont l'une à Rome autour de l'ex-monarque Mohammed Zaher Chah, l'autre à Chypre autour de Homayoun Jarir, beau-fils du seigneur de guerre Gulbuddin Hekmatyar, et enfin une troisième en Allemagne. Celle-ci, réunissant deux douzaines de leaders afghans sous l'égide de l'ONU, parvient à négocier les accords de Bonn de décembre 2001, qui prévoient la formation d'un gouvernement transitionnel (en), à la tête duquel se trouve Hamid Karzaï. Celui-ci possède alors un contrôle limité sur la majorité du territoire. Les accords prévoient aussi la convocation de loya jirgas ultérieures, afin de décider d'un autre gouvernement transitionnel qui sera formé en juin 2002 (et qui reconduit Karzaï dans ses fonctions), et d'une Constitution (en), préparée par une commission (en) nommée en octobre 2002. Enfin, les accords prévoient l'établissement d'une Cour suprême (en).

La passe de Khyber, l'une des principales voies d'approvisionnement militaire des forces de l'ISAF depuis le Pakistan, qui mène à Kaboul. L'autre voie part de la base militaire américaine de Jacobabad (en) et rejoint Kandahar en passant par le Baloutchistan (voir « Afghanistan-Pakistan, les fronts de l’insurrection », une carte de Cécile Marin, avec la participation d’Alain Gresh, tirée d' Un monde à l’envers, Atlas 2009 du Monde diplomatique.)

2004: une nouvelle Constitution, des élections et un nouveau front au Pakistan

Fin décembre 2003, une nouvelle loya jirga (en) est convoquée pour se mettre d'accord sur la Constitution (en). Surnommée loya jarga en raison des conflits en son sein, celle-ci parvient néanmoins à un consensus en janvier.

En 2004, dans les régions frontalières du Pakistan, les opérations militaires contre les talibans au Pakistan impliquent l'armée pakistanaise contre certaines tribus locales, les Taliban se servant de la région contre sanctuaire et tentant de bloquer l'approvisionnement militaire de l'ISAF transitant par la passe de Khyber [33]. Le pashtoune Karzaï est quant à lui confirmé dans ses fonctions par l'élection présidentielle d'octobre 2004 (en), obtenant 55% des voix contre 16% pour le tadjike Younous Qanouni, l'un des ex-dirigeants de l'Alliance du Nord, moins de 12% pour le vice-président sortant, Haji Mohammad Mohaqiq (en), d'origine hazara, et 10% pour le seigneur de guerre ouzbek Dostom.

2006 : redéfinition de la stratégie talibane

De la fin 2001 à l'année 2005, la nouvelle administration, les troupes d’occupation et les équipes d’aide subissent une faible activité de guérilla de la part des combattants talibans (voir le tableau ci-dessous des pertes de l'OTAN). La situation change en 2005 avec un premier retour taliban marqué par une nette augmentation des pertes coalisés (59 tués en 2004, 131 en 2006) mais peu de progrès réels sur le terrain. Cette situation change en 2006. En effet, la tactique des talibans évolue de l'affrontement direct avec les forces de la FIAS ou de l'armée afghane à l'utilisation des moyens usuels du harcélement (attentats, sabotages, embuscades... etc.). Parmi les attentats, il faut noter le recours aux engins piégés et aux attentats-suicides. Pour ces derniers, inconnus pendant première guerre d'Afghanistan des années 1980, leur nombre est désormais en forte augmentation (25 en 2005 et 136 en 2006 [34]). Outre les attentats-suicides, des prises d'otage (en) ont été effectués par les talibans, selon le même scénario qu'en Irak. Entre autres:

  • enlèvement de Clementina Cantoni, travaillant pour l'ONG Care International, à Kaboul en 2005 - elle fut libérée par la suite;
  • enlèvement de Éric Damfreville, sa collègue et trois accompagnateurs afghans, travaillant également dans l'humanitaire, en 2007 - eux aussi libérés;
  • un journaliste italien début 2007;
  • otages coréens de juillet 2007, membres d'une organisation évangélique — sur les 23 otages, deux seront tués et les autres libérés;
  • le journaliste du New York Times David S. Rohde (en) et son traducteur, de novembre 2008 à juin 2009 [35];
  • un autre journaliste du New York Times, Stephen Farrell (en), déjà kidnappé lors de la bataille de Falloujah en Irak, qui a été libéré en septembre 2009 après quatre jours de détention, près de Kunduz, au nord du pays. L'opération-commando a coûté la vie à son traducteur Sultan Munadi et à plusieurs civils [36], une femme et un enfant, ainsi qu'à un soldat britannique [37],[38].

Les chefs de guerre se sont partagés une partie du territoire, tandis que les forces de plusieurs pays occidentaux (principalement les États-Unis et le Royaume-Uni avec des participations notables de la France, du Canada, de l'Allemagne ou des Pays-Bas)[39]) occupent les grandes villes, les axes stratégiques et lancent les plus grandes offensives anti-talibans depuis la fin de l'année 2002.

Ainsi, après la longue offensive talibane du printemps et du début de l'été, la Coalition lancent de nombreuses contre-offensives pour récupérer le terrain perdu : l'opération Médusa, l'opération Mountain Fury (sept. 2006-jan. 2007) et opération canadienne Falcon Summit (déc. 2006-jan. 07). Tactiquement remportées par la Coalition, ces opérations se révèlent sanglantes et buttent cependant sur la nouvelle tactique talibane. En effet, les opportunités d'affrontements directs sont plus rarement offertes par les combattants talibans qui préfèrent désormais se replier avant l'arrivée des soldats occidentaux et laisser derrière eux engins piégés et kamikazes. Cette nouvelle tactique expose la Coalition à de sérieuses difficultés car si reconquérir le terrain perdu lui est assez aisé, elle s'expose à des pertes liées aux objets piégés déposés par les Talibans voire aux attaques des kamikazes. Cependant, les seuls bombardements aériens sont généralement innefficaces à déloger les Talibans et toute région prise et tenue constitue un succés de propagande pour les Talibans en démontrant l'imoossibilité de la FIAS à contrôler tout le territoire afghan. De plus, le recours aux raids aériens ouvrent la voix à des erreurs de tirs et à la mort de nombreux civils.

Sur les dix premiers mois de 2006, les combats ont ainsi fait plus de 3 000 morts [40].

2007-2009: avancées et reculs

Situation durant l'année 2008 au niveau sécuritaire et de la production d'opium.

En 2007, quelques infrastructures sont en cours de construction, mais les combats se poursuivent. La Coalition perd 35 soldats lors de l'opération Achilles (mars-mai 07) qui, dirigée par les Britanniques, vise à prendre le contrôle du barrage de Kajakai (en) dans la province d'Helmand. Les insurgés s'attaquent sans succès à la base Anaconda en août 2007. En décembre, la prise de Musa Qala, plus importante localité contrôlée par les Talibans, marque l'émergence de l'armée afghane. Cependant, malgré quelques offensives de l'OTAN (opération Hoover dans la province de Kandahar, en mai 2007; opération Harekate Yolo, oct-nov. 2007, qui est l'une des plus lourdes opérations militaires impliquant l'armée régulière norvégienne depuis la Seconde guerre mondiale), la guérilla résiste.

Elle remporte ainsi plusieurs succès militaires en 2008 : attaque de la prison de Sarposa en juin 2008, près de Kandahar, au cours de laquelle 1 200 prisonniers s'évadent; victoire talibane à Wanat en juillet 2008 près de la passe de Khyber. Malgré une tentative contre-insurrectionnelle dans la province de Baghdis, en mai 2008 (opération Karez), les talibans regagnent du terrain. Le 18 août 2008, dix soldats français sont tués dans l'embuscade de Surobi, plus grosse perte infligée à l'armée française en une bataille depuis l'attentat du Drakkar (1983) et à l'ISAF depuis deux ans[41], les Britanniques ayant perdu 11 hommes durant tout le siège de Sangin (2006-07). En novembre, l'armée afghane perd 14 hommes dans l'embuscade de Balamorghab.

En mai 2008, l'armée américaine a été contrainte de confisquer et de faire brûler des bibles dans la base de Bagram. L'année suivante, Al Jazeera révéla en effet que l'aumônier militaire en chef, le lieutenant-colonel Gary Hensley, avait alors prôné la conversion de la population et distribuait des bibles en dari et pashtoune envoyées par une église américaine [42],[43],[44],[45]. Cet épisode fut vertement critiqué dans un rapport parlementaire français (2009), qui y voyait là un comportement accréditant le discours de « guerre des civilisations » [46].

Stratégie en 2009

Patrouille du 6th Marine Regiment le 23 mai 2004

En 2009, la Coalition tente de reprendre l'initiative et lance de vastes offensives dans le sud et le nord du pays. Les Français s'imposent dans la vallée d'Alasaï (Opération Dinner Out) mais les forces américaines, britanniques et allemandes s'enlisent contre les principaux groupes de guérilla talibane dans le sud et le nord. L'opération Panther's Claw (juin-août 2009) provoque ainsi près de 120 tués ou blessés parmi les Britanniques et un vif débat dans ce pays.

En février 2009, le vice-amiral William McRaven (en), commandant du Special Operations Command, le centre du Pentagone chargé des opérations secrètes de commando, poursuivies en majorité par la Force Delta et les Navy Seals, a ordonné une pause, pendant deux semaines, de toutes les opérations commando, à l'exception de celles visant les plus hauts responsables talibans et d'Al-Qaida, en raison de pertes civiles trop importantes causées par celles-ci (incluant des femmes et des enfants) [47]. Deux raids, en décembre 2008, ont en effet alimenté les tensions avec le président Hamid Karzai, l'un d'entre eux ayant causé la mort accidentelle de six officiers de police afghans et un civil, dans la province de Zabol, au sud du pays [47]. Peu de temps après la bavure de début mai 2009, qui avait coûté la vie à plus de 100 civils, le commandant en chef des forces en Afghanistan, le général David McKiernan (en), a été remplacé par le général Stanley McChrystal (en), ancien des forces spéciales et précédemment commandant du Joint Special Operations Command (en), flanqué d'un adjoint, le général David Rodriguez [48]. C'est la première fois depuis le limogeage de Douglas MacArthur en 1951 qu'un général en charge d'un théâtre d'opérations est remplacé [48]. McChrystal veut plus de troupes afin de conduire une stratégie contre-insurrectionnelle (laquelle est décrite dans le manuel FM 3-24 (en)) [49].

Le 27 mars 2009, le président des États-Unis Barack Obama a dévoilé sa stratégie pour les théâtres afghan et pakistanais dont les principaux objectifs peuvent être résumés ainsi [réf. nécessaire] :

  • rompre les réseaux terroristes en Afghanistan et au Pakistan et dégrader leur capacité à planifier et lancer des opérations terroristes à l'échelle internationale;
  • favoriser un gouvernement afghan plus responsable, plus compétent et plus présent : sécurité intérieure, sûreté des processus électoraux, développement d'institutions locales et d'infrastructures essentielles, réintégration sociale des anciens insurgés, création d'alternatives économiques au « mode de vie » insurrectionnel et à la culture et au trafic de drogue;
  • instaurer graduellement des forces militaires et policières afghanes mieux rémunérées, aptes à mener rapidement des opérations contre-insurrectionnelles et anti-terroristes - particulièrement dans le sud et l'est du pays - avec une assistance américaine réduite;
  • aider le Pakistan à renforcer sa souveraineté territoriale et à dynamiser son économie : coopération bilatérale/trilatérale « Af-Pak-US », assistance aux forces de sécurité frontalières et aux brigades spéciales pakistanaises dans la lutte anti-terroriste (formation, héliportage, équipements de vision nocturne, etc) et à la contre-insurrection, refondation de la gouvernance locale dans les régions tribales fédérales et dans la province du nord-ouest (NWFP), assistance budgétaire directe, investissements et création d'emplois dans les infrastructures et l'agriculture, optimisation de l'aide internationale;
  • impliquer les Nations-Unies et leur fournir un rôle moteur dans la poursuite de ces objectifs.

La présence militaire des États-Unis devrait augmenter, l'administration Obama prévoyant en mai d'augmenter les troupes sur le terrain de 45 000 à 68 000 hommes d'ici la fin 2009 [50], tandis que le budget américain affecté à l'Afghanistan devait dépasser pour la première fois celui consacré à la guerre d'Irak [48]. Toutefois, Washington paraît indécis quant à la marche à prendre, le vice-président Joe Biden étant par exemple partisan de l'option « Pakistan First », qui concentrerait l'intervention américaine sur les territoires tribaux du Pakistan, option qui ne remporte guère l'adhésion du ministre des Affaires étrangères pakistanais, Shah Mehmood Qureshi, qui préférerait que les Américains s'investissent davantage en Afghanistan [51]. Selon les renseignements américains, les chefs talibans afghans ne sont plus, en effet, en liaison avec de hauts responsables d'Al Qaida [49], ce qui conduit à une hésitation au sein de l'administration Obama, certains s'opposant à engager davantage de troupes et à s'engager dans un véritable processus de state-building (en) comme le préconise le général McChrystal [49].

Aide à la stabilisation et à la reconstruction

Culture du pavot en hectares de 1994 à 2007 (tableau fondé sur des chiffres de l'ONU) En janvier 2008, on estimait que l'Afghanistan produisait 93% de l'offre mondiale de pavot à opium[52].

La coalition en Afghanistan a fait de nombreuses annonces visant à donner toutes les chances pour reconstruire le pays. Ces annonces sont notamment destinées à fournir :

  • une aide économique importante (l'Union européenne étant le 2e bailleur de fonds de l'Afghanistan et du Pakistan [46]) ;
  • une présence militaire et policière visant à protéger la population et à démanteler les groupes terroristes (la Force internationale d'assistance et de sécurité sous commandement de l'OTAN plus l'opération Enduring Freedom toujours en cours, soit 45 000 hommes au total, dont 20 000 soldats américains;
  • une formation pour créer une police et une armée nationale afghane qui seront finalement chargées de maintenir la sécurité du pays.

Mais une partie de ces déclarations n'ont jamais été entièrement remplies. La communauté internationale a fait de nombreuses promesses sans les tenir complètement et la corruption locale à détourné une importante partie des milliards de dollars données par de nombreux pays. Plus de 2 000 cas de choléra étaient recensés à Kaboul, en juin 2005 [53]. La population de la capitale a doublé ou triplé depuis 2002 [54].

En avril 2009, le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) a reconnu qu'une partie du financement (dont 25,6 millions de dollars provenant de l'USAID) avait été détourné localement, bien que selon le porte-parole du PNUD Stéphane Dujarric, la plupart des projets aient été achevés [55]. Parmi les projets non achevés, une piste d'atterrissage à Qalat (où se trouve une unité américaine du Provincial Reconstruction Team (en)), qui a déjà coûté 749 000 dollars, et un pont sur le Tarnak, qui a dû être reconstruit par d'autres contractants [55].

De plus, la culture du pavot s'est étendue, avec l'aide des seigneurs de la guerre, qui morcellent le pays en différents fiefs, et parfois la protection de membres du gouvernement [56] (dont peut-être le frère même du président, Ahmed Wali Karzai (en), accusé fin octobre 2008 de s'enrichir grâce au trafic de drogue [57]). Ceci n'a pas empêché Hamid Karzai d'obtenir, selon les premiers résultats, un léger avantage sur son rival Abdullah Abdullah, ex-ministre des Affaires étrangères d'origine mixte pashtoune et tadjik, lors de l'élection présidentielle du 20 août 2009. Les résultats définitifs ne devaient toutefois tomber qu'à la mi-septembre [58].

Les critiques de la politique menée dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » jugent que la « pacification » de l'Afghanistan, c'est-à-dire la victoire contre les forces insurrectionnelles talibanes, n'est pas complète.

Les relations ambiguës entre l'aide humanitaire et la coalition militaire

L'instrumentalisation de l'aide humanitaire par la coalition militaire a fait l'objet de critiques, notamment de la part de Médecins sans frontières [59]. L'anthropologue Karine Gatelier remarquait ainsi que les « EPR (équipes provinciales de reconstruction (en)) se substituent aux ONG en identifiant les besoins des populations locales et en leur déléguant à posteriori certaines réalisations » [60].

Les associations et les différentes ONG se retrouvent du fait de cette instrumentalisation sous les feux des critiques et certaines sont attaquées par des Talibans, sous prétexte qu'elles sont au service des États-Unis. Médecins sans frontières (MSF), présent en Afghanistan depuis 1980, met ainsi fin à sa mission en juin 2004, suite au décès de cinq de ses employés, tués par les Talibans l'accusant de travailler pour Washington [61],[62]. Le second communiqué du mollah Abdul Hakim Latifi (en), ayant revendiqué l'attaque contre MSF, affirmait ainsi: « D'autres organisations comme Médecins Sans Frontières travaillent également dans l'intérêt des Américains, ils sont des cibles pour nous. » [59]. MSF rejeta cette accusation, rappelant la séparation entre l'aide humanitaire et le politique qui est à l'origine de son action [63], et dénonça « l'instrumentalisation de l'humanitaire par les militaires » et le « chantage à l'aide » qui « établit une distinction inique entre supposées « bonnes victimes » (celles qui collaborent) et « mauvaises victimes » » [59]. L'ONG dénonçait alors ce chantage, rendant la situation périlleuse pour les volontaires, rappelant que « plus de 30 travailleurs humanitaires afghans ont déjà été tués au cours des derniers mois [2003-2004], ainsi que plusieurs étrangers travaillant pour la Croix Rouge, les Nations unies et, le 2 juin dernier, MSF. L'hostilité est grandissante, l'espace humanitaire ne cesse de se réduire. » [59].

Par ailleurs, et ce depuis l'invasion soviétique et la guerre civile, les ONG sont confrontés à des essais de captation de l'aide par les différents seigneurs de la guerre, qui l'utilise afin d'augmenter leur légitimité sur le terrain [64].

Bilan humain

Victimes civiles et rôle des SMP (sociétés militaires privées)

Selon Human Rights Watch, les victimes civiles d'erreur de frappe ont triplées entre 2006 et 2007 (321 personnes tuées dans des bombardements en 2007 contre 116 en 2006 - 929 victimes civiles ayant été comptées, au total, en 2006, et 1 633 en 2007 [65]). Le nombre de tonnes de bombes larguées par les avions de la coalition a quant à lui doublé de 2006 à 2007 [66].

Après la bataille de Chora, qui fait une soixantaine de pertes civiles en juin 2007 [67], le bombardement d'Azizabad du 22 août 2008 (90 morts civils, dont 60 enfants [68]) a notamment conduit le président Hamid Karzaï à demander une renégociation des termes de la présence des troupes étrangères [65][66], ce qui a pour conséquence de tendre les relations entre son gouvernement et les forces occidentales [69]. Une nouvelle bavure a eu lieu le 4 mai 2009, lors d'un bombardement américain dans le district de Bala Buluk qui tue plus de 100 personnes, insurgés et civils (dont des femmes et des enfants), à l'ouest du pays, ce qui en ferait le bombardement le plus meurtrier pour les civils depuis le début de l'offensive en 2001[70].

Le lendemain, à Kaboul, une autre bavure (un mort et deux blessés) met en évidence le rôle des sociétés militaires privées (ou SMP; en l'occurrence, des mercenaires engagés par Paravant, une filiale de Blackwater) [71],[72]. Certaines de ces SMP sont afghanes, comme dans la vallée de Korangal (en), où se trouve le camp militaire Firebase Phoenix (en), et où un contrat de 2 millions de dollars a été passé en août 2009 [73].La presse avait déjà révélé, en 2007, que l'ambassade canadienne était protégée par des gardes de la firme britannique Saladin Security Afghanistan Ltd. (ex-KMS) et qu'Ottawa utilisait les services de Blackwater pour entraîner ses militaires [74]. Le Canada avait dépensé en 2006-07 près de 15 millions de dollars (sur un budget de sécurité de 29,9 millions) auprès des SMP pour protéger son personnel [74]. Saladin disposait en 2007 de 2 000 hommes en Afghanistan, soit presque autant que le Canada lui-même (2 500) [74].

L'exil et les réfugiés afghans

Outre les décès, les guerres ont depuis 1979 provoqué l'exil de millions d'Afghans (nonobstant les déplacés internes), parfois pris en charge par le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), et parfois cantonnés dans une situation d'illégalité. Ainsi, dans les années 1990, plus de 6 millions d'Afghans s'étaient exilés, principalement vers l'Iran et le Pakistan. Début 2001, 2,5 millions d'entre eux se trouvait dans ces deux pays, répartis dans plusieurs centaines de camps de réfugiés, dont certains construits en dur [75]. En 2002, plus de deux millions d'Afghans avaient regagné leur pays suite à la chute des Taliban, représentant le plus grand rapatriement de réfugiés depuis les années 1970 [76].

Aujourd'hui, les réfugiés afghans sont dans leur ultra-majorité répartis en Asie centrale: 1,9 millions sont au Pakistan [77], 935 000 en Iran (en juin 2009 [78]; contre environ deux millions en 2000 [79]), d'autres sont en Turquie, etc. En septembre 2008, 250 000 d'entre eux avaient regagné l'Afghanistan, parfois avec l'aide financière du HCR, retours « motivés, selon le HCR, du moins en partie par l’augmentation du coût de la vie dans les pays d’asile. » [77]

12 600 demandes d'asile ont été faites par des Afghans, en 2008, dans des États de l'UE (soit 5% des demandes totales), avec des taux de réussite variant entre 3% (Lettonie) et 20% (Danemark) selon les États [80].

En juillet 2005, suite à une réunion à Evian des ministres de l'Intérieur du G5 (Allemagne, Espagne, France, représentée par Nicolas Sarkozy, Italie, Royaume-Uni), un charter a expulsé vers l'Afghanistan 40 déboutés du droit d'asile, mesure qui avait fortement été critiquée par un certain nombre d'associations (Gisti, Anafé, LDH, MRAP, ATMF,[53], Amnesty International, Cimade [81], etc.[53]), de partis politiques (PCF, Verts, LCR [81]) ainsi que par le commissaire européen aux droits de l'homme, Alvaro Gil-Robles, qui écrivait dans un rapport « sur le respect effectif des droits de l'homme en France » : « Une telle mesure avait pourtant été fortement critiquée par la Commission Nationale de Déontologie et de Sécurité et jugée contraire au droit français par le Conseil d'Etat. » [82].

Le ministre Eric Besson ordonne en septembre 2009 la fermeture du camp improvisé de Calais, sept ans après la fermeture de Sangatte par le ministre de l'Intérieur Sarkozy, qui abritait de nombreux exilés afghans [83].

Pertes militaires de la coalition

Voici les pertes annuelles des forces armées de la coalition internationale engagée dans le pays au 10 octobre 2009, 1 451 militaires ou civils travaillant pour les forces armées avaient perdu la vie, toutes causes confondues (combat, accidents, etc.) dont 870 Américains [84] (on dénombre par ailleurs 4 198 blessés américains [85]) et 36 Français [86]. Selon les estimations du Département de la Défense, le coût annuel d'un soldat américain en Afghanistan est de 250 000 dollars, contre 12 000 pour un soldat afghan [49].

Le 16 août 2009, le ministère de la défense britannique a annoncé que le nombre de soldats britanniques tués en Afghanistan était désormais de 200 (contre 179 en Irak) [87],[88].

A ces pertes, il faut ajouter celles des sociétés militaires privées (la firme Saladin employait ainsi, en 2007, 2 000 hommes, soit presque autant que le Canada avec ses 2 500 soldats et plus que bien d'autres États). Dix-huit mercenaires, de la firme Hangar, ont ainsi été tués début juin 2009 dans la province de Farâh [89].

Année Pertes américaines Pertes britanniques Pertes françaises Pertes autres pays de la Coalition Total
2001 12 0 0 0 12
2002 49 3 0 17 69
2003 48 0 0 9 57
2004 52 1 3 6 59
2005 99 1 2 31 131
2006 98 39 6 54 191
2007 117 42 3 73 232
2008 155 51 11 88 294
2009 240 84 11 82 406

Pertes de la Coalition en Afghanistan de 2001 au 9 octobre 2009[90].

Pertes talibanes

En 2009, selon les estimations du gouvernement afghan et de la coalition, environ 20 000 combattants talibans avaient été tués et environ 1000 faits prisonniers[91].

Matériel employé

Tireurs d'élite du 2e régiment étranger d'infanterie de la Légion étrangère, équipés d'un PGM Hécate II et d'un FR-F2 en Afghanistan en 2005.

Différentes techniques ont été utilisées durant le combat. Le 7 octobre, on a commencé par tirer une cinquantaine de missile de croisière Tomahawk à partir de 6 sous-marins et de navires de guerre britanniques et américains [92] (70 au total au cours de cette campagne [93]). On estime à 150 et à 25 le nombre - respectivement - d’avions de chasse et de bombardiers utilisés. On a également envisagé d’envoyer le premier jour deux avions de transport McDonnell Douglas C-17 Globemaster III pour larguer 37 500 rations de nourriture ainsi que des fournitures médicales pour des groupes de réfugiés en Afghanistan [94] .

Le tonnage de bombes largué par l'USAF est passé de 148 tonnes en 2004 à 1 774 tonnes en 2007 et à baissé à 1 192 tonnes en 2008. Au total, entre 2001 et avril 2009, l’US Air Force a largué 12 742 tonnes de bombes sur l’Afghanistan [95].

Les opérations au sol s'installant dans la durée et les adversaires du nouveau gouvernement afghan et des forces internationales utilisant du matériel et des tactiques renouvelés causant des pertes parmi ces derniers, les forces armées occidentales déploient du matériel du plus en plus lourds sur le terrain.

Le Canada, par exemple, a dû acheter du nouveau matériel, notamment des chars de combats modernes - alors qu'il prévoyait au début des années 2000 de s'en débarrasser [96]-, des véhicules blindés, légèrement blindés ainsi que des canons d'artilleries plus modernes:

  • VBL-III
  • Coyote (LAV-25)
  • Leopard C2
  • Leopard 2 A6M CAN
  • Mercedez G Wagen (soft skin)
  • Canon M777 155 mm
  • Nayla
  • VBP (véhicule de patrouille "Blast Resist" avec une coque en "V")

Notes et références

  1. (en) Aunohita Mojumdar, « Outpost attack in Afghanistan shows major boost in militant strength », The Christian Science Monitor. Consulté le 2008-10-02
  2. (en) The Taliban Resurgence in Afghanistan, Council on Foreign Relations, juin 2008
  3. (en) Afghanistan could return to being a ‘failed State,’ warns Security Council mission chief, agence de presse des Nations-Unies, 22 novembre 2006
  4. (fr) Florence Aubenas, « Afghanistan : les morts de la vallée d'Uzbeen », semaine du 28 août 2008, Le Nouvel observateur. Consulté le 24 septembre 2008
  5. Huffingtonpost : Taliban Support Increasing, Holds 72 % Of Afghanistan: Report
  6. Dépenses supplémentaires portées au budget national, comme primes de guerre, munitions, reconstruction, sans tenir compte des futures pensions d'invalidité des soldats blessés [1]
  7. (fr) Comité créé par la résolution 1267 (1999)
  8. Ce consortium regroupait au total Unocal, le saoudien Delta Oil Company, le russe Gazprom, le gouvernement du Turkmenistan, le sud-coréen Hyundai Engineering and Construction les japonais Inpex et Itochu, le pakistanais Crescent Group
  9. (fr) Jusqu'en 1998, les États-Unis ont été les maîtres d'œuvre des projets gaziers des talibans (Le Monde, 20/10/01) sur http://asiep.free.fr, 20 octobre 2001, Afghanistan archives 1998-1999. Consulté le 7 octobre 2009
  10. (fr) Cathérine Schwartz, Matthias Erne, « Hamed Karzaï est-il une pièce sur l’échiquer géopolitique? » sur http://www.horizons-et-debats.ch, Horizons et Débats. Consulté le 7 octobre 2009
  11. a , b , c , d , e , f , g  et h THE UNITED STATES AND THE GLOBAL COALITION AGAINST TERRORISM, SEPTEMBER 2001-DECEMBER 2003, Site officiel du Département d'Etat américain
  12. L'Organisation de coopération de Shanghai déclare combattre les "trois forces du mal", à savoir le terrorisme, le séparatisme et l'extrémisme et l'Iran était résolument hostile au Taliban.
  13. Erreur de citation : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Histoire_de_la_Coalition_de_2001_.C3.A0_2003_par_le_D.C3.A9partement_d.27Etat_am.C3.A9ricain.
  14. a  et b Ces charniers afghans si discrets... Le Monde Diplomatique, juillet 2002
  15. a , b , c , d , e , f , g  et h The Taliban’s military forces (prior to hostilities), Estimations IHS Jane’s, [2]
  16. Cette distinction prendra son importance après le renversement du gouvernement taliban. En effet, cette opération se poursuit toujours et les unités qui en font partie échappe au commandement de la FIAS qui doit, pour sa part, aider à reconstruire le pays en stabilisant le nouveau régime.
  17. George Tenet, At the Center of the Storm: My Years at the CIA, HarperCollins, 30 avril 2007, 576 p. ISBN 0061147788 pp.219-225
  18. a , b , c , d  et e Defense officials: Air operation to last 'several days', Archive CNN, [3]
  19. a , b , c , d , e , f  et g Edition électronique de la BBC, http://news.bbc.co.uk/2/hi/1552994.stm
  20. a , b , c , d  et e Paul J. Bolt, Damon V. Coletta, Collins G. Shackelford, American defense policy, JHU Press (2005), p.372.
  21. Associated Press, « Kyrgyzstan commits to continued Afghan role », 11 septembre 2009 [lire en ligne]
  22. a  et b Un rapport de Human Rights Watch sur l’armée américaine - Au nom du droit, crimes et exactions en Afghanistan, Le Monde diplomatique, avril 2004
  23. The Truth About Dasht-i-Leili, éditorial du New York Times, 13 juillet 2009
  24. Babak Dehghanpisheh, John Barry et Roy Gutman, The Death Convoy Of Afghanistan, Newsweek, 26 août 2002
  25. a  et b Physicians for Human Rights (en), War Crimes and the White House: The Bush Administration's Cover-Up of the Dasht-e-Leili Massacre, vidéo de l'ONG sur le massacre, 15 juillet 2009
  26. a  et b Edward Herman, The Times Remembers the Dasht-e-Leili Massacre, 2 Magazine, septembre 2009
  27. James Risen, U.S. Inaction Seen After Taliban P.O.W.’s Died, New York Times, 10 juillet 2009
  28. Choong-Hyun Paik, « Rapport intérimaire sur la situation des droits de l'homme en Afghanistan présenté par le Rapporteur spécial de la Commission des droits de l'homme conformément à la résolution 52/145 de l'Assemblée générale et à la décision 1998/267 du Conseil économique et social » sur http://www.unhchr.ch/, 26 octobre 1998, Assemblée générale des Nations Unis. Consulté le 8 octobre 1998
  29. Amnesty international, Afghanistan. Report of Mass Graves of Tâlibân Milicia, 11 novembre 1997
  30. a  et b Sylvain Biville, Manas, une base stratégique pour l'Afghanistan, RFI, 5 février 2009
  31. "La guerre en Afghanistan n'a pas de sens", Le Monde, 8 septembre 2009
  32. Gérard Chaliand, L'Amérique en Guerre, Éditions du Rocher, Paris, 2007 (ISBN 978268061436) 
  33. Richard A. Oppel, Jr., Pakistan Briefly Reopens Key NATO Supply Route, New York Times, 2 janvier 2009
  34. Gilles Kepel, Terreur et martyre, Flammarion, 2008, 1er chapitre (en ligne), p.27
  35. Richard Pérez-Peña, Keeping News of Kidnapping Off Wikipedia, New York Times, 28 juin 2009
  36. Eric Schmitt, Seized Times Reporter Is Freed in Afghan Raid That Kills Aide, New York Times, 9 septembre 2009
  37. Stephen Farrell (en), The Reporter’s Account: 4 Days With the Taliban, New York Times, 9 septembre 2009
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  83. Si on ferme la « jungle », il faut rouvrir Sangatte, Rue 89, 17 juillet 2009
  84. Operation Enduring Freedom: Coalition Fatalities
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  96. Raids hors-série n° 29

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