- Justes des nations
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Juste parmi les nations
Pour les articles homonymes, voir Juste (homonymie).« Juste parmi les nations » (en hébreu : חסיד אומות העולם, Hasid Ummot Ha-'Olam, littéralement « généreux des nations du monde) » est une expression du judaïsme traditionnel tirée du Talmud (traité Baba Batra, 15 b).
En 1953, l'assemblée législative de l'État d'Israël (la Knesset), en même temps qu'elle créait le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem consacré aux victimes de la Shoah, décida d'honorer « les Justes parmi les Nations qui ont mis leur vie en danger pour sauver des Juifs ». Le titre de Juste est décerné au nom de l'État d'Israël par le Mémorial de Yad Vashem. Au 1er janvier 2007, 21 758 Justes parmi les Nations de 41 pays ont été honorés.
Sommaire
La notion de « Juste parmi les nations » dans la tradition judaïque
Dans la tradition du judaïsme, la plupart des préceptes et obligations contenus dans la Torah ou dans ses commentaires s'imposent seulement aux Juifs, étant hérités de leurs ancêtres qui furent volontaires pour cette charge. Ces obligations sont détaillées dans les 613 commandements (mitzvot) du judaïsme orthodoxe.
Les non-Juifs ont à suivre des principes éthiques moins détaillés. Au sens large, tout non-Juif qui observe les « Sept commandements » est reconnu en tant que Gentil et est assuré d'une récompense divine. Par exemple, dans les écritures juives, Job représente parfaitement ce type de personne tout comme Melchisédech, tous deux des Gentils.
D'après la Halakha[1], les sept catégories d'obligations divines incombant aux non-Juifs sont :
- Reconnaît un seul Dieu ;
- Ne blasphème pas contre Lui ;
- Supporte la création de cours de Justice dans la société qui garantissent la moralité publique ;
- Proscrit le meurtre ;
- Proscrit le vol ;
- Répudie l'immoralité et les conduites sexuelles perverses qui détruisent le lien familial ;
- Proscrit la consommation d'animaux vivants.
D'autres normes sont considérées par les rabbins comme importantes mais seules ces Sept Lois, supposées avoir été édictées au temps de Noé par Dieu pour toute l'Humanité, sont impératives.
D'après l'enseignement rabbinique, les sociétés qui s'écartent délibérément de ces prescriptions ne survivront pas comme le montre l'épisode biblique de Sodome et Gomorrhe. Chaque société n'est ainsi maintenue par Dieu que pour le Bien des « Justes » vivant en son sein. Le terme désigne strictement à l'origine les non-Juifs craignant Dieu comme dans le Midrash[réf. nécessaire] où il est fait référence à de rares « Justes » qui prient l'Éternel. L'usage du terme devient d'un emploi plus fréquent dans la littérature médiévale où sont désignés ainsi tous ceux qui font preuve de bienveillance à l'égard des Juifs. Le Zohar qualifie ainsi tout non-Juif qui se comporte avec justice[2].
La création du titre de Juste parmi les nations
Le processus de création dans l'ordre juridique israélien
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans les années 1950, prend corps en Israël la volonté de commémorer les martyrs de la Shoah. En mars 1953, le gouvernement israélien dépose à la Knesset un « projet de loi sur la commémoration des martyrs et des héros - Yad Vashem ». C'est lors de débats par un amendement au projet qu'est ajouté une référence aux « Justes parmi les Nations », non-Juifs qui ont risqué leur vie pour venir en aide à des Juifs. La notion de Juste entre dans le champ légal et politique par la loi du 19 août 1953, au dernier alinéa de l'article I fixant les thèmes d'action du mémorial.
Mais ce n'est qu'à partir de 1963, comme une des conséquences du procès d'Adolf Eichmann à Jérusalem qui entend faire la lumière sur les comportements pendant la guerre et distingue entre les attitudes des différents pays, institutions et communautés ceux qui ont agi pour sauver des Juifs, que Yad Vashem enclenche une politique active d'identification de ces « Justes »[3].
La signification politique de cet hommage
Yad Vashem estime que l'hommage rendu aux Justes parmi les Nations revêt une signification éducative et morale[4] :
- Israël a l'obligation éthique de reconnaître, d'honorer et de saluer, au nom du peuple juif, les non-Juifs qui, malgré les grands risques encourus pour eux-mêmes et pour leurs proches, ont aidé des Juifs à un moment où ils en avaient le plus besoin.
- Les actes des Justes prouvent qu'il était possible d'apporter une aide. L'argument selon lequel l'appareil terroriste nazi paralysait les initiatives contraires à la politique officielle est démenti par l'action de milliers de personnes de tous les milieux qui ont aidé les Juifs à échapper à la Solution finale.
Octroi de la distinction
Critères de choix
Depuis 1963, une commission présidée par un Juge de la Cour suprême d'Israël a été créée pour décerner le titre de « Juste parmi les nations ».
La commission respecte des critères précis et s'appuie sur une documentation méthodique reposant principalement sur les témoignages directs. Les dossiers permettant d’établir la reconnaissance d'un Juste doivent établir, avec plusieurs témoignages concordants, des faits probants tels que :
- le fait d'avoir apporté une aide dans des situations où les Juifs étaient impuissants et menacés de mort ou de déportation vers les camps de concentration.
- le fait d'avoir été conscient qu'en apportant cette aide, le sauveteur risquait sa vie, sa sécurité ou sa liberté personnelle, les nazis considérant l'assistance aux Juifs comme un crime.
- le fait de n’avoir recherché aucune récompense ou compensation matérielle en contrepartie de l'aide apportée[5].
Conséquences de ce choix
Une personne reconnue comme un « Juste » se voit octroyer une médaille à son nom, un certificat officiel et son nom est gravé sur le Mur d'Honneur dans le Jardin des Justes à Yad Vashem. Cette inscription remplace la plantation d'un arbre faute de place dans le mémorial. Ces symboles sont remis au « Juste » ou à ses représentants lors de cérémonies publiques. Un Juste reçoit un versement mensuel au niveau du salaire moyen d'Israël. Diverses aides sanitaires et sociales lui sont accordées ainsi qu'à son époux(se). Le « Juste » qui est en difficulté - où qu'il réside - sera aidé par La « Fondation juive pour les Justes », établie à New York (États-Unis) créée à cet effet. Le Fonds Anne Frank, établi à Bâle (Suisse) prend en charge les frais médicaux. Les « Justes » établis en Israël (57 personnes et leurs familles) reçoivent une pension d'État[6].
Les lois de Yad Vashem autorisent :
- « à conférer la citoyenneté honoraire aux Justes parmi les Nations et s'ils ont disparu, la citoyenneté commémorative de l'État d'Israël en reconnaissance de leurs actions ».
À ce jour, plus de 21 700 personnes, incluant les membres de la famille qui ont partagé les risques du sauvetage des Juifs, ont été reconnues Justes, représentant plus de 8 000 actions de secours authentifiées.
La politique de Yad Vashem est de poursuivre ce programme tant que des demandes de reconnaissance étayées par des preuves lui seront transmises.
Un hommage exemplaire qui ne distingue pas tous ceux qui ont agi
L'octroi de cette distinction doit honorer des actions incontestables, prouvées, largement individuelles à quelques exceptions comme le village français du Chambon-sur-Lignon, le réseau polonais Żegota ou la Résistance danoise. La difficulté de trouver des témoignages directs ou le caractère diffus de certaines actions réduisent le nombre des « Justes » identifiables[7].
Comme le précise le site de la section française de Yad Vashem, le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages. De plus, de nombreuses actions ont été effectuées par des réseaux très variés, des actions successives de faible portée menées par de nombreuses personnes, assistées par une très large « complicité passive ».
La nature religieuse de la notion de Juste parmi les nations entraîne quelques critiques : ainsi les Juifs qui sauvèrent des Juifs, comme les frères Bielski, ne sont pas considérés comme des Justes. Certains débats ont eu lieu sur le fait de savoir si sauver des Juifs convertis au christianisme pouvait être considéré comme l'action de Justes. Les avis divergent sur cette question[8].
Les Justes en France
Comme dans d'autres pays européens, la France a connu des actions visant à aider les Juifs, certaines actives, d'autres traduisant une capacité diffuse et assez répandue de « désobéissance civile » chez les Français.
La diversité des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupée, la propension des laïcs et des religieux à ne pas exécuter les lois du Régime de Vichy et les exigences des autorités allemandes, la relativité de l'application des décisions gouvernementales sont révélatrices de cette attitude qui a débuté dès 1940, soit avant les rafles de l'été 1942. Désobéir, c'était, à certains moments, prendre des risques pour ne pas collaborer et pour tenter de sauver autrui.
En France, 2 700 personnes ont été formellement identifiées par Yad Vashem. Mais probablement plus de personnes ont dû agir pour sauver les trois quarts des Juifs qui résidaient en France de la déportation. En septembre 1939, il y avait en France environ 300 000 Juifs se répartissant ainsi : 110 000 Français depuis plusieurs générations, 70 000 naturalisés Français et 120 000 étrangers et apatrides. À ceux-ci s'ajoutèrent en mai 1940 près de 40 000 réfugiés Juifs de Belgique, Pays-Bas et Luxembourg qui avaient fui sous le choc de l'invasion allemande. 75 721 furent déportés et 2 560 reviendront des camps[9].
Les « Justes de France »
La notion de « Justes de France » apparaît dans une proposition de loi de Jean Le Garrec (groupe socialiste), déposée le 23 novembre 1992 et qui n’a pas abouti. Elle prévoyait la création d'un titre de « Juste de France » témoignant d'actions accomplies durant la période du Régime de Vichy pour recueillir, protéger ou défendre des personnes menacées de l'un des crimes définis par les articles 211-1 à 213-5 du code pénal français (génocide, crime contre l'humanité).
Le titre de « Juste de France » aurait été décerné par une commission nationale créée à cet effet et qui aurait vérifié que les personnes concernées répondaient aux conditions fixées par le texte (avoir procuré, au risque conscient de sa vie ou de son intégrité corporelle, spontanément et sans espoir de contrepartie, une aide véritable à une personne se trouvant en situation de danger ou de péril immédiat).
En 2000, une nouvelle proposition de loi, adoptée à l'unanimité par les députés, instaure une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes de France » mais abandonne la création d'un titre de « Juste de France » décerné par la République française. Sont donc désignées ainsi les personnes ayant reçu le titre de « Juste parmi les nations », délivré par la commission israélienne de Yad Vashem aux protecteurs des seuls Juifs (et non à ceux des autres victimes de persécutions raciales, comme les Tsiganes)[10] et qui ont agi en France.
Hommage aux « Justes parmi les nations » de France
Un monument des Justes parmi les Nations de France a été inauguré par le Président de la République française, Jacques Chirac le 2 novembre 1997 dans la clairière de la forêt domaniale du Château de Ripaille, sur la commune de Thonon-les-Bains en Haute-Savoie.
Le 18 janvier 2007, Jacques Chirac et Simone Veil, présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et ancienne déportée, ont inauguré une inscription dans la crypte du Panthéon de Paris en présence de nombreuses personnalités dont le prix Nobel de la paix Elie Wiesel. Il s'agit de rendre hommage aux « Justes de France » et aux héros anonymes qui ont sauvés des milliers de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce titre a été décerné à cette date à 2 725 Français dont 240 sont encore en vie. Plusieurs dossiers sont en cours d'instruction. À cette occasion, le Président de la République prononce un discours rappelant le refus de l'indifférence et de l'aveuglement face à l'attitude haineuse et revancharde du Régime de Vichy[11].
La date du 18 janvier correspond à l'anniversaire de l'entrée des troupes soviétiques dans le camp d'Auschwitz.
On peut lire sur la plaque le texte suivant :
« Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France dans les années d'occupation, des lumières, par milliers, refusèrent de s'éteindre. Nommés "Justes parmi les nations" ou restés anonymes, des femmes et des hommes, de toutes origines et de toutes conditions, ont sauvé des juifs des persécutions antisémites et des camps d'extermination. Bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité. »Cette cérémonie fait suite à la déclaration du 16 juillet 1995 au Vélodrome d'Hiver dans laquelle le Président Chirac disait: « La folie criminelle de l'occupant a été secondée par des Français, par l'État français »,[12] reconnaissant ainsi le rôle de l'administration française dans la déportation des Juifs en France. La cérémonie suivait aussi l'instauration en 2000 de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux Justes de France le 16 juillet de chaque année[13].
Article détaillé : Rafle du Vélodrome d'Hiver.Le Mémorial de la Shoah à Paris
Le Mémorial de la Shoah a ouvert ses portes le 27 janvier 2005, en plein cœur du quartier du Marais à Paris, sur le site du Mémorial du martyr Juif inconnu. Cette institution prend la suite du CDJC (Centre de documentation juive contemporaine, créé dans la clandestinité à Grenoble par Isaac Schneersohn en avril 1943) et du Mémorial du martyr juif inconnu (inauguré le 30 octobre 1956), à la suite de la fusion de ces deux institutions décidée en 1997. Le Mémorial est situé au 17 rue Geoffroy-l'Asnier, à Paris dans le IVe arrondissement.
Le Mémorial de la Shoah, auquel la Fondation pour la Mémoire de la Shoah apporte un soutien financier permanent, a réalisé une « allée des Justes » avec les noms des 2 693 Justes de France, à proximité du Mur des Noms où sont gravés les noms des 76 000 Juifs déportés de France. Ce « Mur des Justes », ainsi que l'exposition réalisée à cette occasion, ont été inaugurés le 14 juin 2006.
Quelques noms connus
Parmi les 2 700 Justes honorés en France, différents groupes sont mis en exergue. Un dictionnaire des Justes de France, comportant plus de 2 000 noms, a été publié en 2003[14] [15]. L'analyse de ces noms montre une très grande diversité des conditions sociales et des métiers mais avec une prédominance notable de femmes (60 % des occurrences)[7].
À travers l'Europe, quelques-uns des « Justes » plus connus montrent également qu'ils relèvent d'origine et de condition très diverses :
- Communautés ou réseaux
- le village de Justes : Le Chambon-sur-Lignon dont la population de 3 000 habitants a été honorée collectivement pour avoir sauvé entre trois et cinq mille Juifs ;
- Żegota était le nom de code de la Commission d'Aide aux Juifs (Rada Pomocy Żydom), une organisation clandestine en Pologne entre 1942 et 1945. Żegota sauva environ 75 000 Juifs polonais et délivra plus de 60 000 fausses identités et documents pour dissimuler les Juifs dans la population. Elle opérait dans la Résistance intérieure sous la tutelle du gouvernement polonais en exil ;
- la résistance danoise qui, en 1943, met à l'abri en Suède l'ensemble de la communauté présente au Danemark.
- Diplomates
- Per Anger, diplomate suédois en poste à Budapest
- Friedrich Born, diplomate suisse et délégué du Comité international de la Croix-Rouge à Budapest, qui sauva entre 11 000 et 15 000 personnes
- Chiune Sugihara, consul du Japon en Lituanie en 1940, qui délivra des milliers de visas à des Juifs qui purent ensuite traverser l'Union soviétique et sauver leur vie
- Varian Fry qui, depuis Marseille, aida plus de 2 000 Juifs et militants anti-nazis (en particulier des intellectuels) à s'enfuir vers les États-Unis
- Aracy Guimarães Rosa, agent de chancellerie brésilienne à Hambourg, épouse de l'écrivain João Guimarães Rosa
- Carl Lutz, vice-consul de Suisse à Budapest
- Angelo Rotta, nonce apostolique à Budapest
- Angel Sanz Briz, diplomate espagnol, qui sauva environ 5 000 personnes à Budapest
- Aristides de Sousa Mendes, consul du Portugal qui délivra des visas à Bordeaux, sauvant près de 30 000 personnes
- Raoul Wallenberg, diplomate suédois qui a sauvé entre 20 000 et 100 000 personnes à Budapest
- Personnalités politiques
- Władysław Bartoszewski, résistant, opposant au communisme, ministre et sénateur polonais ;
- Vytautas Landsbergis, père de son homonyme, le premier président de la Lituanie après la dislocation du bloc soviétique
- Pierre Merli, responsable de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance, sénateur puis député ;
- Mohammed V, sultan puis roi du Maroc (1909-1961), refusa de mettre en œuvre la politique antisémite du gouvernement de Vichy[réf. nécessaire]
- Olivier de Pierrebourg, député de la Creuse (1951-1973)
- Paul Ramadier, président du Conseil français (1947), et sa femme Marguerite
- Justin Godart, ministre, député, sénateur, maire de Lyon
- Religieux
- L'abbé Joseph André, plaça de nombreux enfants juifs dans des familles rurales des environs de Namur (Belgique).
- L’abbé Pierre Bockel, prêtre alsacien, sauva plusieurs familles juives.
- le père Pierre Chaillet, fondateur des Cahiers du Témoignage chrétien ;
- le prêtre Théomir Devaux, résistant et protecteur de Juifs dans la Sarthe.
- Le cardinal Pierre Gerlier, cardinal de Lyon.
- L'abbé Alexandre Glasberg sauva plusieurs centaines de Juifs.
- Jean-Baptiste Janssens, jésuite belge, plus tard supérieur général des jésuites.
- le Père Marie-Benoît, surnommé Le père des Juifs qui protégea des milliers de Juifs à Marseille, Nice puis Rome
- Élise Rivet, religieuse catholique et résistante
- le cardinal Saliège, archevêque de Toulouse
- Pierre-Marie Théas, évêque de Montauban.
- le pasteur André Trocmé, fondateur du Collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon ;
- Chefs d'entreprise, enseignants et personnalités diverses
- Hélène Duc, comédienne, qui sauva avec sa mère plusieurs dizaines de personnes ; officier de la Légion d'honneur
- Hermann Friedrich Graebe ingénieur allemand en poste en Ukraine est le témoin d'un massacre de masse perpétré contre des Juifs à Doubno. Il devient un farouche défenseur et sauve de très nombreux juifs. Il émigre aux États-Unis après la guerre et soutiendra la cause des Juifs jusqu'à sa mort
- Tadeusz Pankiewicz, pharmacien polonais qui a activement aidé les Juifs du ghetto de Cracovie. Sa pharmacie s'était retrouvée en plein milieu du ghetto, il a été le seul non-Juif à rester dans le ghetto et à tenir ouverte sa pharmacie jusqu'au jour de la liquidation[16]
- Giorgio Perlasca, homme d'affaires italien bloqué à Budapest, qui sauva 5 000 personnes en se faisant passer pour le consul d'Espagne ;
- André Romanet, instituteur à Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais, et son épouse Simone Romanet[17],[18],[19]. Le livre de souvenirs d'André Romanet a été préfacé par Georges Charpak.
- Oskar Schindler, chef d'entreprise allemand, et son épouse Emilie qui ont sauvé plus de 1 100 personnes en les faisant travailler dans sa fabrique d'émail et de munitions située alors en Pologne (actuellement en République tchèque) ;
- Irena Sendlerowa qui a contribué à sauver 2 500 enfants du ghetto de Varsovie ;
- la comtesse Erszébet Szapary, née le 2 juin 1902 à Budapest et décédée le 26 mai 1980 à Lausanne). Le certificat d'honneur de Yad Vashem lui a été décerné à titre posthume le 12 novembre 1998[20] pour avoir sauvé des Juifs avec la Commission hungaro-polonaise des réfugiés fondée en 1940. Elle était l'amie intime de Katalin Andrássy, femme de l'ancien président de la République de Hongrie Mihály Károlyi.
- Germaine Ribière, militante catholique française, membre de la Résistance, qui sauva de nombreux juifs.
Les Justes par pays
Au 31 janvier 2008, les Justes parmi les Nations sont 22 211[21].
Pays d'origine Nombre de Justes Pologne 6 066 Pays-Bas 4 863 [22] France 2 833 Ukraine 2 213 Belgique 1 476 Hongrie 703 Lituanie 723 Biélorussie 587 Slovaquie 478 Allemagne 455 Italie 442 Grèce 279 Serbie 127 Russie 124 République tchèque 118 Croatie 106 Lettonie 111 Les pays recensant moins de 100 Justes sont : l'Autriche (85), la Moldavie (73), l'Albanie (63), la Roumanie (54), la Suisse (44), la Bosnie-Herzégovine (35), la Norvège (42), le Danemark (22)[23], la Bulgarie (18), le Royaume-Uni (14), la République de Macédoine (10), l'Arménie (10), la Suède (9), la Slovénie (6), l'Espagne (4), l'Estonie (3), les États-Unis (3), le Brésil (2), la Chine (2), le Chili (1), le Japon (1), le Luxembourg (1), le Portugal (1), la Turquie (1), la Tunisie (1) la Géorgie (1) et le Maroc (1).
Carte : les Justes parmi les Nations en Europe
Voir aussi
Filmographie
- Au revoir les enfants, film de Louis Malle, sorti en 1987.
- La Liste de Schindler, film de Steven Spielberg (1993).
- La Colline aux mille enfants, téléfilm français réalisé par Jean-Louis Lorenzi, diffusé en 1994.
- Monsieur Batignole, film de Gérard Jugnot (2002).
- Perlasca, téléfilm italien réalisé par Alberto Negrin d'après la biographie de Giorgio Perlasca, diffusé en janvier 2002 sur la RAI.
- Le Temps de la désobéissance, téléfilm réalisé par Patrick Volson, diffusé en 2006.
- Désobéir, téléfilm français sur Aristides de Sousa Mendes réalisé par Joël Santoni, diffusé en 2009.
Bibliographie
- (fr) Dictionnaires des Justes de France, Lucien Lazare, Éd. Fayard, 2003, 500 pages, (ISBN 2213614350).
- Jacques Semelin, Claire Andrieu, Sarah Gensburger (éd.), La résistance aux génocides. De la pluralité des actes de sauvetage, Presses de Sciences Po, Paris, 2008.
- (fr) Sarah Gensburger, La création du Titre de Juste parmi les nations 1953-1963, Bulletin du centre de recherche français de Jérusalem, n°15, 2004, Éd. du CNRS
- (fr) Sarah Gensburger, Les figures du juste et du résistant et l’évolution de la mémoire historique française de l’occupation, article de 2002 dans la Revue française de science politique
- (fr) Martin Gilbert, Les Justes, Les Héros méconnus de la Shoah, Calmann-Lévy, 2004, 530 pages, (ISBN 2-7021-3508-0).
- (fr) Philippe Boegner, « Ici, on a aimé les Juifs », J.-C. Lattès, 1982, sur Le Chambon-sur-Lignon.
- (fr) Peter Duffy, Les Frères Bielski ed. Belfond, 2004, (ISBN 2-714-43849-0) : Biographie de ces frères qui sauvèrent 1 200 Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, mais qui, Juifs eux-mêmes, ne sont pas considérés comme Justes.
- (fr) Limore Yagil, Chrétiens et juifs sous Vichy (1940-1944). Sauvetage et désobéissance civile Cerf-Histoire 2005, 765 p. (ISBN 2-204-07585-X).
- (fr) Les Justes de France, 2006, publié par le Mémorial de la Shoah.
- (en) David P. Gushee, Righteous Gentiles of the Holocaust: Genocide and Moral Obligation, Paragon House Publishers, (ISBN 1557788219)
- (en) Ellen Land-Weber, To Save a Life: Stories of Holocaust Rescue, University of Illinois Press, (ISBN 0252025156)
- (en) Mordecai Paldiel, The Path of the Righteous: Gentile Rescuers of Jews During the Holocaust, KTAV Publishing House, Inc., (ISBN 0881253766)
- (en) Nechama Tec, When Light Pierced the Darkness: Christian Rescue of Jews in Nazi-Occupied Poland, Oxford University Press, (ISBN 0195051947)
- (en) Irene et Werblowski Tomaszewski, Tecia, Zegota: The Council to Aid Jews in Occupied Poland 1942-1945, Price-Patterson, (ISBN 1896881157)
- (fr) Connus ou inconnus, mais Justes, Hellen Kaufmann [2], publié par le Conseil représentatif des institutions juives de France Sud-Ouest Aquitaine, 2007, 64 p.
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Comité français pour Yad Vashem
- (fr) Ils ont sauvé des Juifs : section du site Mémoire juive et Education consacrée aux Justes
- (fr) Introduction au Dictionnaire des Justes de France
- (fr) Une définition des Justes parmi les nations
- (fr) Quelques ambiguïtés dans la notion de Juste : une critique de la notion.
- (fr) AJPN - Anonymes, Justes et persécutés durant la période nazie dans les communes de France. Base de données : Justes, participants aux sauvetages, arrestations, déportations, lieux d'internement, lieux de sauvetage et communes françaises.
- (en) Essay: Paying the ultimate prize. Irena Steinfeldt. The Jerusalem Post, April 14, 2009.
Notes et références
- ↑ Talmud de Babylone, traité Sanhédrin 56b
- ↑ Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, le Cerf/Robert Laffont, 1996.
- ↑ La création du Titre de Juste parmi les nations 1953-1963, Sarah Gensburger, Bulletin du centre de recherche français de Jérusalem, n°15, 2004 Ed. du CNRS
- ↑ Comité Français pour Yad Vashem
- ↑ The Righteous Among the Nations
- ↑ The Righteous Among the Nations
- ↑ a et b Philippe Joutard, « Les Justes entrent au Panthéon », L'Histoire, Février 2007.
- ↑ Voir la critique de la notion de Justes, qui aborde aussi sa dimension politique sur le site Mémoire Juive et Education : http://www.memoire-juive.org/justes-ambiguites.htm
- ↑ Introduction de Lucien Lazare au Dictionnaire des Justes de France.
- ↑ Proposition de loi relative aux Justes de France, site du Sénat
- ↑ dossier de presse du Ministère de la Culture consultable sur http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/index-justes2007.htm
- ↑ Allocution de Jacques Chirac le 16 juillet 1995
- ↑ Site officiel de l'Elysée sur [1]
- ↑ Lucien Lazare, « Dictionnaire des Justes de France », éditions Fayard, 2003.
- ↑ Au 1er janvier 2008, pour la France, le chiffre était de 2,833, le troisième plus grand nombre après la Pologne (6,066) et les Pays-Bas (4,863), sur un total de 22,211. Voir, Righteous Among the Nations - per Country & Ethnic Origin January 1, 2008
- ↑ Tadeusz Pankiewicz
- ↑ Un instituteur de Salles : André Romanet - Article sur le site officiel de Salles-Arbuissonnas-en-Beaujolais [lire en ligne]
- ↑ Le Juste et ses enfants - Article paru dans L'Humanité du 27 septembre 1997 [lire en ligne]
- ↑ André et Simone Romanet
- ↑ Site de Yad Vashem.
- ↑ Source
- ↑ Incluses deux personnes originaires d'Indonésie mais résidant aux Pays-Bas.
- ↑ Sur leur demande, les membres du Danish Underground qui participèrent au sauvetage des Juifs danois avec l'appui de la population sont comptabilisés pour une seule personne.
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