- Halakha
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Le terme Halakha, ou halokhe selon la prononciation ashkénaze (hébreu הלכה, loi,[1],[2] plur. halakhot) désigne, lorsqu'il s'écrit avec une "majuscule", l'institution juive, regroupant les lois, sentences et prescriptions religieuses, qui règlent la vie quotidienne des Juifs ou, écrit avec une "minuscule",un article de cette « Loi juive. »
Sommaire
Origines de la halakha
Le judaïsme étant antérieur à la distinction entre les domaines « religieux » et « non-religieux » du quotidien, la Halakha ne guide pas seulement la vie rituelle ou les croyances de ceux qui la suivent, mais aussi de nombreux aspects de leur vie quotidienne. Elle se fonde tant sur les acquis des générations précédentes que sur les discussions et débats portant sur les problèmes se présentant pour la génération présente.
Dans le droit communautaire
Historiquement, la Halakha servit de pilier et ciment à de nombreuses communautés juives, régies par ses règles civiles et religieuses. Avec l'avènement de l'ère moderne, et son corollaire, la « séparation de l'Église et de l'État, » elle ne fut plus suivie que sur base volontaire, à l'exception de l'Etat moderne d'Israël lequel, en sa qualité d'« État juif », se fonde sur certains de ces points pour quelques domaines de statuts familiaux et personnels, notamment les lois sur le mariage et le divorce.
Diversité de la halakha
Du fait de la grande diversité entre communautés juives, différentes approches de la Halakha se retrouvent parmi les Juifs ashkénazes, sépharades, orientales et yéménites, ainsi que dans les communautés de moindre importance. Cependant, alors que les communautés en dehors d'Europe occidentale demeurèrent longtemps attachées à la Loi et leurs traditions, les communautés ashkénazes se divisèrent sur le caractère obligatoire de la Halakha et le rôle du passé et de la tradition dans son élaboration. En émergèrent les courants orthodoxe, conservateur, réformé et reconstructionniste du judaïsme.
Fixation et interprétation
Tout juif pratiquant est amené à interpréter la halakha dans sa vie quotidienne, ne serait-ce que pour prendre de petites décisions pratiques. Il se référera bien entendu aux ouvrages sur la question et à un rabbin compétent. Cependant, l'interprétation théorique relève du ressort d'un spécialiste, un Possek. Celui-ci tranche les cas nouveaux ou prêtant à discussion. Certains Posqim sont devenus très célèbres pour l'importance de leurs travaux de jurisprudence exigeant une immense érudition, un grand sens pratique et un sens politique. Tous les Poskim ne sont pas d'accord entre eux et de nombreuses discussions ont lieu à travers leurs publications : des recueils de Responsa. Il n'existe pas de corps constitué comme le fut le Sanhédrin par le passé et tout rabbin est en puissance un Possek pour peu qu'il en ait le savoir et le talent. Au sein du mouvement Massorti il existe un comité rabbinique délibérant de la halakha qui travaille en collaboration avec plusieurs poskim. Les livres dans lesquels sont énumérées de nombreuses Halakhot (règles de la Halakha) sont le Choulhan Aroukh, le Mishné Torah du Rambam, le Arbaa Tourim, le Michnah Brurah et Haïé Adam.
Rapport avec les autres religions
Avec le christianisme
Dans le Nouveau Testament, les disputes entre Jésus et les docteurs de la loi au sujet de la nature et de l'objet de la Loi ont donné lieu à de nombreux commentaires exégétiques sur les rapports entre judaïsme et christianisme.
La controverse portait sur le juridisme des rabbins et une certaine tendance vers le légalisme dans l'interprétation de la Loi. La position chrétienne est fréquemment décrite comme allant vers une forme d'antinomisme, c'est-à-dire une simplification et une systématisation de la Loi. Toutefois, celle-ci prétend toujours être en descendance directe avec la loi mosaïque et abrahamique : N'allez pas croire que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir mais accomplir. (Mt 5, 17).
Avec l'islam
Dans les essais sur les rapports entre judaïsme et islam, la halakha est parfois décrite à tort comme une charia juive, cette description est juridiquement incorrecte[réf. nécessaire]. La halakha se rapprocherait plus du droit canonique régissant les lois du mariage et du droit de la famille. La Charia, a une vocation globalisante. Elle régit le droit civil mais aussi le droit pénal et s'adresse aux musulmans mais aussi aux dhimmis. le dhimmi ayant un statut d'infériorité juridique face au citoyen musulman, mais contrairement à la Halakha, elle n'est pas ethnocentrique. La charia impose la dîme aux non musulmans de même qu'elle impose plusieurs zakat (impôt ou aumône) aux musulmans, de sorte que chacun participe à la finance publique. Le Coran qualifie les juifs et les chrétiens de "nas al kitab" (gens du livre), catégorie protégée de personne.
L'herméneutique et l'objet téléologique la loi divine divergent profondément entre ces deux religions, notamment en raison d'une compréhension différente de la révélation ontologique, de la nature de la volonté divine ainsi que de la qualité et de la dignité de ceux qui obéissent ou désobéissent à la loi.[réf. nécessaire]
Voir aussi
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