- Histoire d’Angers
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Histoire d'Angers
L'histoire d'Angers commence très tôt. Dès la préhistoire, l'occupation humaine est attestée par des mises au jour de vestiges néolithiques.
Dans l'Antiquité, le peuple des Andécaves occupe le territoire situé de part et d'autre de la Loire. Ils laissent leur patronyme à la cité d'Angers et à l'Anjou.
Après l'époque gallo-romaine, durant le Moyen Âge, la cité d'Angers prend de l'importance avec les seigneurs angevins qui deviennent comtes et ducs de la cité et de son domaine qui s'étend sur un espace de plus en plus large. La dynastie des Plantagenêts va transformer le comté et duché d'Anjou en une puissance imposante, au point de dominer les provinces voisines de la Touraine, du Maine et de Bretagne. L'ascension de la dynastie angevine va continuer jusqu'à accéder au trône d'Angleterre. Par la suite, le duc d'Anjou, René d'Anjou va réunir sous son autorité l'Anjou, la Lorraine, la Provence et même Naples et la Sicile. Il favorisera les arts et la culture ainsi que l'université d'Angers. Angers est devenu une cité protectrice du Royaume de France face à l'ennemi.
A la Renaissance, Angers prend la tête d'une organisation territoriale de son domaine angevin. Elle dirige une importante sénéchaussée qui coiffe d'autres sénéchaussées secondaires. Elle est également à la tête d'une circonscription administrative qui comprend six pays d'élection. Un présidial fut établi à Angers dès 1552. C’était le premier corps judiciaire de l’Anjou. l’Anjou fait partie des pays de « grande gabelle » et comprend seize tribunaux spéciaux ou greniers à sel dont celui d'Angers.
Lors de la Révolution française, Angers perdra un certain nombre de prérogative administrative et territoriale. La ville d'Angers deviendra la préfecture du département du Maine-et-Loire.
Au XIXesiècle, la capitale angevine va se moderniser, avec la création de boulevards, de parcs et de monuments « haussmaniens ».
Au XXesiècle, la ville continue son expansion sur les plans, culturel, économique, écologique, social et urbain. Angers prend la tête d'une communauté urbaine importante : Angers Loire Métropole.Voir également à « Anjou » dont l’histoire est étroitement liée à celle d’Angers
Sommaire
Préhistoire
La plus ancienne trace d’occupation humaine remonte à 400 000 ans av. J.-C. Les vestiges deviennent plus abondants au Néolithique (nombreuses haches en pierre polie).
Le site d’Angers est occupé dès cette époque puisqu’un cairn (sépulture collective sous un tertre de pierre) a été retrouvé sur le site de l’actuel château. On estime que cette sépulture date des années 4500/3500 avant notre ère.
Protohistoire
Une superbe épée de l’Âge du Bronze a été découverte dans la Maine.
Antiquité
Au Ve siècle av. J.-C., le peuple celte des Andes ou Andécaves s’établit dans le pays, surtout au nord de la Loire, et lui donne son nom. D’après les fouilles effectuées au château, le site d’Angers était un oppidum assez densément occupé à la fin de l’Âge du Fer. Les textes, quant à eux, sont muets sur la capitale des Andes. Le nom de Juliomagus (« le marché de Jules » [César]), sans doute ancien, n’est attesté qu’au IIIe siècle.
Peuplée au début d’artisans, la ville prend ensuite un caractère plus résidentiel. Notre connaissance de la ville gallo-romaine est variable : quelques secteurs ont été fouillés avec attention (place de la République, ENSAM, etc.) et ont permis de découvrir thermes romains et domus péri-urbaine, mais l’habitat non aristocratique (donc susceptible d’être bâti en matériaux périssables) est lui moins caractérisé et connu ; le réseau viaire gallo-romain quant à lui est considéré comme bien connu : le maillage quadrangulaire est bien attesté. À proximité immédiate de l’actuelle rue des Arènes s’élevaient autrefois les arènes gallo-romaines de Growan ou Grohan, construites à Angers vers 115 après J.-C.
Avec les invasions des années 275-276 et l’état d’insécurité permanent de la campagne environnante, les habitants se replient sur le point le plus élevé du site (fin IIIe siècle-début IVe siècle) et s’entourent de murailles qui ne délimitent qu’une superficie d’environ 9 ha (la Cité). Ce sont encore, malgré les remaniements, les vestiges les plus visibles de la période gallo-romaine. Comme beaucoup de villes, l’agglomération reprend au IVe - Ve siècle le nom du peuple gaulois qui l’habitait : civitas Andecavorum, ou Andecavis, origine de son nom actuel.
Vers 463, la ville fut prise par des pirates saxons dirigés par Eadwacer. Ils furent délogés par les fédérés francs dirigés par le roi Childéric.
Moyen Âge
Le développement du christianisme pose les jalons d'une nouvelle extension. Le premier évêque est mentionné en 372 (un certain Defensor, encore cela ne devait-il être que son titre civil), lors de l’élection de Martin à l’évêché de Tours.
Dix sarcophages mérovingiens, (dont ceux de deux d'enfants) ont été mis au jour le 23 septembre 2008 à l'occasion des travaux du tramway, sur l'emplacement de l'ancienne église (aujourd'hui disparue) Saint-Maurille. Datant du Ve ou VIe siècle, cette importante découverte archéologique [1] apportera probablement des informations précieuses sur les premiers temps de la chrétienté à Angers.
La vie monastique pénètre à Angers vers le milieu du VIe siècle : la première abbaye, Saint-Aubin, est consacrée selon la légende par l'évêque de Paris, saint Germain et est destinée à abriter le tombeau d'Aubin. L'abbaye Saint-Serge, fondation des rois mérovingiens Clovis II et Thierry III, suit au milieu du VIIe siècle.
En 845, est pillée par le chef viking Hasting[1], puis à nouveau en 852[2].
À partir des années 850, Angers souffre de sa situation de Marche. Bretons et Normands font si bien régner l'insécurité dans le pays que le comte s'installe en 851 à l'extrémité sud-ouest de la cité pour mieux surveiller le fleuve, à l'emplacement de l'actuel château.
La même année, en septembre 851, Charles le Chauve et Erispoë, chef breton, se rencontrent à Angers pour signer le traité d'Angers qui donne à la Bretagne les pays rennais, nantais et de Retz, fixant ainsi les limites frontalières de la Bretagne. Néanmoins, la ville est investie à plusieurs reprises. C'est pourquoi Charles le Chauve crée en 853 une vaste marche frontière formée des territoires de l'Anjou, de la Touraine, du Maine et du pays de Sées et la confie à Robert le Fort (arrière-grand-père de Hugues Capet). Malheureusement, Robert est tué dans un combat contre les pirates à Brissarthe, en 866. En 870, le chef viking Hasting prend la ville et s’y installe, mais encerclé, il doit capituler. Il reprend la ville en 873[3]. L'empereur intervient lui-même en pour déloger les Normands installés à Angers, mais il est battu par Salomon de Bretagne. Celui-ci détourne la Maine, ce qui met les drakkars à sec, et ôte une protection au château. Hasting négocie son départ en offrant une part du butin.Ne pouvant tenir eux-mêmes le pays, les derniers Carolingiens, comtes d'Anjou, mais surtout comtes de Paris puis ducs de France, nomment des vicomtes. Foulque Ier d'Anjou fut d'abord vicomte d'Angers (avant 898-930) et de Tours (898-909), et comte de Nantes (909-919, puis, après l'invasion normande de Nantes et d'Angers, confirmé comte de Nantes jusqu'en 937). Vers 929, Foulque le Roux prend le titre comtal et fonde la première dynastie des comtes d'Anjou qui rétablit peu à peu le calme.
Foulque II d'Anjou dit le Bon, fut comte d'Anjou au Xesiècle, comte de Nantes et duc de Bretagne entre 958 et 960. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulque Ier le Roux et de Roscille de Loches.
Au XIIesiècle, le comté de Nantes est annexé à l'Anjou, lors d’une période de divisions internes de la Bretagne. Henri II Plantagenêt le conserve en sa main pendant plus de 30 ans (1156-1189)[4].
En 1228, sous la minorité de Louis IX, Blanche de Castille décide de fortifier Angers, dont la position stratégique face aux Bretons et à leurs alliés anglais lui vaut le qualificatif de "Clé du Royaume".
L’acrostiche accolé sur le nom d’Angers témoigne de l’importance de la cité angevine :
- Antique clef de France,
- Necteté de souffrance,
- Garant contre ennemys,
- Estappe d'asseurance,
- Recours de secourance,
- Seccurité d’amys.
En 1343, le sel devient un monopole d'État par une ordonnance du roi Philippe VI de Valois, qui institue la gabelle, la taxe sur le sel. L'Anjou fait partie des pays de « grande gabelle ». L'Anjou comprend seize tribunaux spéciaux ou « greniers à sel », dont celui d'Angers.
En 1356, les écoles de Droit, de Médecine et de Théologie, réputées dans toute l'Europe, sont organisées en Universités.
En 1364, Charles V donne ses lettres de Noblesse à l'Université d'Angers.
En 1373, le duc Louis d'Anjou commande au peintre Jean de Bruges et au lissier parisien Nicolas Bataille, six tapisseries consacrées à l'Apocalypse de Saint-Jean.
Renaissance
En 1516 puis en 1539, se tinrent à Angers, Les Grands Jours qui furent, sous l'Ancien Régime, des tribunaux exceptionnels qui jugèrent en dernier ressort les affaires qui localement ont donné lieu à des décisions contestables ou ont été soustraites à la justice. Présidés par un Commissaire du roi et composés de magistrats professionnels mais étrangers à la province d'Anjou, ils durent ramener l'ordre et la paix civile. Les Grands jours d'Angers ou les Grands Jours du duc d'Anjou, furent accordés par le roi Charles V de France à Louis son frère, duc d'Anjou, avec faculté de les tenir, soit à Paris ou dans telle ville de ses duchés qu'il voudrait. Louise de Savoie, mère du roi François Ier, fit en 1516 ériger des grands jours en la ville d'Angers; on en tint aussi pour le roi dans cette ville en 1539.
En 1551, Angers devient le Siège royal de la sénéchaussée principale de l’Anjou et présidial de la juridiction d’Angers (1551-1790). L’Anjou, le Maine et la Touraine s’associent au sein d'une généralité dont le siège sera fixé à Tours. Cette généralité de Tours reconstitue le territoire du « Grand Anjou » de Foulque Nerra.
Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine[5]. À ce moment, les catholiques ont repris les choses en main à Angers : le catholique Puygaillard, remplissant les charges de gouverneur d’Anjou, de la ville et du château d’Angers est placé à la tête de la municipalité par les officiers du roi, une milice bourgeoise maintient l’ordre, et l’évêque Bouvery met en place une « ligue angevine ».
Le comte de Montsoreau y apporte la nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy fin août et y dirige le massacre des protestants dont les corps sont jetés dans la Mayenne. Ce sont les échevins qui arrêtent les massacres[6].
Pendant ce temps, le XVIe siècle voit se développer le protestantisme. L’apparition des premiers martyrs huguenots à Saumur aboutit à la « journée des mouchoirs » qui fut le prémisse de la guerre civile. La répression fut ordonnée : villes et campagnes furent disputées et dévastées. La création de la « Ligue angevine » en 1567 trouva de nombreux partisans en Anjou. L’abjuration d’Henri IV ne suffit pas à désarmer les ligueurs angevins soutenus par le Duc de Mercœur.
En 1576, François d’Alençon, devenu duc d’Anjou en ayant reçu l’Anjou en apanage, Monsieur nomme Bussy d’Amboise gouverneur du duché. Il devient ainsi commandant du château d’Angers et gouverneur de l’Anjou. Redoutable aventurier, Louis de Clermont, sieur de Bussy d’Amboise, rançonne la région, à la tête d’une bande coupe-jarrets. Bussy est finalement victime de son arrogance. Le 19 août 1579, alors qu’il tentait de séduire la dame de Montsoreau, il est tué dans le piège que lui avait tendu le mari de celle-ci, Charles de Chambes, comte de Montsoreau.
En 1585, Henri III nomme le comte Antoine de Silly, sieur de La Rochepot, gouverneur de l’Anjou et la même année nomme également Pierre de Donadieu, sieur de Puycharic, capitaine-gouverneur du château d’Angers. Ils restent fidèle au roi de France et combattent par la force les ligueurs catholiques opposés à Henri III, puis en 1589, à son successeur Henri IV. Le roi de Navarre les récompense pour leur loyauté en les élevant à la dignité de chevalier de l’Ordre de Saint-Michel en 1593 pour Puycharic et chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit en 1595 pour La Rochepot. En 1596, Henri IV désigne Puycharic comme Sénéchal d’Anjou.
En 1598, l’Édit de Nantes est préparé à Angers par Henri IV. Du 6 mars au 12 avril 1598, Henri IV fait d’Angers sa capitale d’un moment. Face à la Bretagne longtemps indépendante, Angers, bien située aux marches du royaume, était une place forte d’importance tenu par son fidèle gouverneur Puycharic.
Le sieur de La Rochepot, gouverneur de l'Anjou et Puycharic lieutenant du gouverneur, organisent avec la population et les édiles locaux, l’accueil et le séjour du Roi de France.
Arrivé à Angers, Henri IV multiplie les gestes symboliques pour rallier tout à fait les catholiques d’esprit ligueur. Il se rend à la cathédrale pour entendre la messe. Il reçoit à genoux, à l’entrée de l’église, la bénédiction de l’évêque. Quelques jours après, il suit la procession des Rameaux, une palme à la main et son collier de l’ordre du Saint-Esprit sur les épaules. Henri IV lave les pieds à treize pauvres au palais épiscopal et touche les malades des écrouelles sur le parvis de la cathédrale suivant la tradition royale. Enfin il pose la première pierre du couvent des Capucins, toujours à Angers.
Pendant ce temps le duc de Mercœur envoie sa femme, la duchesse de Mercœur, en compagnie de ses représentants auprès du roi de Navarre, pour négocier sa soumission. La Bretagne se soulève contre leur duc et Mercœur perd plusieurs places fortes bretonnes qui rallient le roi de France, la dernière en date Dinan dans laquelle la population, secourue par les Malouins, crie « Vive le roi », « Vive la liberté publique ». Henri IV refuse d’accueillir la dame de Mercœur à Angers. Elle est refoulée aux Ponts-de-Cé (faubourg sud d’Angers situé sur la Loire). Néanmoins elle rencontre la maîtresse du roi, Gabrielle d’Estrées. Les deux femmes se mettent rapidement d’accord pour un mariage entre la fille unique des Mercœur,Françoise avec César de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle d’Estrées. Après cette entrevue, Henri IV se laisse convaincre par sa maîtresse et accepte enfin de recevoir à Angers, la femme de Mercœur, ainsi que les délégués envoyés par son mari.
Entre deux parties de chasse, Henri IV prépare la reddition du duc de Mercœur et la préparation de l’édit de pacification. Un accord est signé avec les émissaires de Mercœur le 20 mars : il renonce à son gouvernement de Bretagne moyennant une énorme somme d’argent, mais doit consentir au mariage de sa fille unique Françoise avec César de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle d’Estrées.
Le 28 mars, le duc de Mercœur rencontre Henri IV à Briollay, chez le duc de Rohan avec lequel le roi aime chasser. Mercœur se jette aux pieds du Roi et jure de lui être fidèle. Duplessis-Mornay, ami fidèle d’Henri IV assiste à cette situation bien manœuvré par Mercœur. Le roi n’est pas dupe et accepte cette soumission de bonne grâce. Il est vrai que Mercœur possède encore des forces militaires, notamment avec la présence de deux mille Espagnols qui campent au Pellerin le long de la Loire et de cinq mille autres au Blavet sous le commandement de son allié Don Juan d’Aguila.
Mercœur s’en retourne à Nantes. Le 23 mars un impôt est levé pour couvrir les frais de réception pour l’accueil du roi de France. Entre temps, Mercœur démobilise ses propres troupes.
Le contrat de mariage est signé au château d’Angers le 5 avril 1598.
Le roi peut alors quitter définitivement Angers pour Nantes le 12 avril, laissant son grand conseil au couvent des Jacobins d’Angers mettre la dernière main à la rédaction de l’édit qui sera signé à Nantes, vraisemblablement le 30 avril 1598. Henri IV reçoit les ambassadeurs d’Angleterre et des Provinces-Unies qui tentent de le persuader de continuer la guerre contre l’Espagne mais le roi de Navarre tient à mettre un terme à tant d’années de souffrances, de malheurs et de calamités dans son royaume, comme le rapporte Sully.
Le 2 mai 1598, la Paix de Vervins est signée entre la France et l’Espagne. Le royaume récupère toutes ses possessions au nord du pays et les troupes espagnoles quittent Le Pellerin et le Blavet.
À l’époque, l’édit n’est pas appelé « édit de Nantes », ni même « édit d’Angers » mais « édit de pacification ».
L’édit de Nantes voit le retour de la paix, en laissant Saumur aux protestants, libres de leur culte (jusqu’à la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV en 1685).
L'Ancien régime
En 1611 : Partage des attributions entre la prévôté et la sénéchaussée d'Angers. "Par arrêt de la Cour en décembre 1611, les lieutenant criminel et procureur du Roy en la sénéchaussée d'Anjou et siège présidial d'Angers, et les juges, lieutenants et procureur du Roy en la prévôté dudit lieu, portant règlement pour le partage de l'exercice de leurs charges. Lu et publié en l’audiance desdits sièges le mercredy 4 jour de janvier 1612. Avec une ordonnance faite en ladite sénéchaussée d’Anjou et siège présidial d’Angers le mercredy quatorzième jour de novembre audit an pour l’exécution et entretenement dudit arrest".
En 1618, Ancienne circonscription financière au XVIesiècle, Angers devint circonscription administrative sous la direction d'un intendant ayant pleine autorité sur les " subdélégués " des six terres d'élections de la province d'Anjou (Angers, Baugé, Beaufort, Château-Gontier, La Flèche et Saumur). (Loudun étant encore sous l'autorité du gouverneur de Saumur).
En 1619, Louis XIII qui a éloigné sa mère, Marie de Médicis, du pouvoir et de la Régence, lui donne le gouvernement de l'Anjou. Elle s'installe à Angers dans le Logis Barrault avec son aumônier Richelieu.
En 1620 eut lieu la bataille des Ponts-de-Cé, connue également sous le nom des "Drôleries des Ponts-de-Cé", entre les partisans du roi Louis XIII et ceux de sa mère, Marie de Médicis, que son fils avait écarté de la Régence trois ans plus tôt, et qui tentait de revenir au pouvoir. Par la défection de ses principaux nobles, les troupes de Marie de Médicis furent bientôt sans commandement avant le combat. L'armée royale n'eut plus qu'à disperser ses fantassins dans une "drôlerie" générale.
En 1649, Face aux Famines, épidémies et à une pression fiscale de plus en plus excessive, les Angevins se révoltent contre la lourdeur des impôts. C'est le commencement de La Fronde angevine. La répression par les troupes royales est évitée de justesse grâce à l'intervention de l'évêque Henri Arnauld. La figure d'Henri Arnauld marque la seconde moitié du XVIIe siècle dans le domaine religieux. D'abord abbé de Saint-Nicolas, ce dernier est évêque d'Angers de 1649 à 1692.
En 1652, le Duc de Rohan, gouverneur de l'Anjou, prend fait et cause pour le prince de Condé (surnommé le Grand Condé) en lutte contre le roi de France. Louis XIV et Mazarin envoient l'armée royale assiéger Angers. Le Duc de Rohan capitule et évite le sac de la ville.
En 1657, l'autorité royale atteint le niveau municipal puisque le roi nomme le maire et les échevins. Les tribunaux royaux, présidiaux, et chambres spécialisées accroissent leurs compétences aux dépens des sénéchaussées.
La Révolution française
Le 11 novembre 1789, l'Assemblée Constituante ordonne aux députés des anciennes provinces françaises de se concerter, afin de mettre en place un réseau de nouveaux départements d'environ 324 lieues carrées, soit 6 561 km² actuels.
Des réunions se tiennent aussitôt dans l'hôtel du duc de Choiseul-Praslin, député de la noblesse de la Sénéchaussée d'Angers. Une trentaine de députés des trois provinces composants la généralité de Tours (Anjou, Maine et Touraine) présents envisagent de rétrocéder des territoires au Poitou et de subdiviser le domaine restant en quatre départements, autour des capitales traditionnelles, Tours, Angers et le Mans, et autour de la ville de Laval, qui récupérerait des terres du Maine et de l'Anjou. Saumur veut rivaliser avec Angers et s'oppose au démantèlement de l'Anjou proposé par certains délégués (Bourgueil et Château-la-Vallière au profit de la Touraine, les pays de La Flèche et Château-Gontier exclus du futur département, etc.). Les Saumurois rêvent de créer leur propre département. Hélas des dissensions apparaissent chez eux et le pays de Loudun renonce à créer un département avec Saumur.
Le 14 janvier 1790, l'Assemblée Nationale décrète que "Saumur et le Saumurois feront partie du département de l'Anjou".
Intégré dans le département de "Mayenne-et-Loire" (futur "Maine et Loire"), Saumur tente de partager avec Angers la fonction de chef-lieu. Ayant perdu la partie, les représentants de Saumur proclament que l'alternat entre Angers et Saumur permet de déjouer les intrigues et les cabales qui naissent de la fixité…
Le lundi 24 mai 1790, ils obtiennent 104 suffrages en faveur de l'alternat, mais 532 voix se prononcent en faveur d'un siège permanent à Angers. Le nouveau département est constitué. L' Assemblée Constituante entérine cette structure le 22 juin 1790 et le Roi le 25 juin 1790.Le XIXe siècle
La ville est modifiée au XIXe siècle à l’époque des reconstructions haussmanniennes de Paris. Ainsi les murailles de l’époque moderne qui ceinturent la ville sont abattues au milieu du siècle laissant la place aux boulevards extérieurs. Il ne reste que quelques fragments de ces murailles :
- romaine : muraille de la rue Toussaint ;
- médiévale : Tour rue Baudrière ;
- moderne : le long du boulevard Carnot où se trouvait l’ancien Hôtel de ville (face au Centre des Congrès) et Tour des anglais qui subsiste aux côtés du pont de la Haute-Chaîne).
Louis-Napoléon Bonaparte (président puis empereur) se rendit à trois reprises à Angers :
- en 1848, lors de l’inauguration de la ligne de chemin de fer Tours-Nantes ;
- en 1851, à la suite d’une catastrophe le pont suspendu de la Basse-Chaîne s’est effondré causant la mort de plus de deux cents soldats. Cet accident fut provoqué en autre par le pas saccadé des hommes marchant au même pas ;
- enfin en 1856, devenu Napoléon III, il revint sur Angers à la suite d’une terrible inondation de la Loire qui a envahi la vallée de l’Authion, submergeant les carrières des Ardoisières de Trélazé. Il séjourna à cette occasion à la Préfecture. Cette visite en juin 1856 est réalisée moins d’un an après des émeutes républicaines La Marianne qui ont eu lieu à Angers et à Trélazé. Ces émeutes furent très sévèrement réprimées avec des déportations au bagne de la Guyane. Ces deux évènements sont historiquement liés.
La Seconde Guerre mondiale
En septembre 1939, alors que la Pologne est envahie par les troupes allemandes, Angers accueille le gouvernement polonais en exil. Les divers ministères polonais s'installent dans la ville et au château de Pignerolles à Saint-Barthélemy-d'Anjou. Le 12 juin 1940, date à laquelle la France est à son tour envahie par la Wehrmacht, le gouvernement polonais quitte Angers pour gagner Londres.
À partir de juin 1940, dans le cadre de l'occupation de la zone Nord, Angers est le siège d'une Kommandantur régionale dont dépend notamment la Feldkommandantur de Nantes. En octobre 1941, après l'attentat contre le Feldkommandant Karl Hotz, une partie des tractations entre Allemands et Français de Vichy pour déterminer une liste d'otage a lieu à la Kommandantur d'Angers (voir page Représailles après la mort de Karl Hotz).
En 1941, Victor Chatenay crée le premier mouvement de résistance angevin qui portera le nom d'"Honneur et Patrie". Ce réseau clandestin a compté près de 300 membres.
En 1942, Angers devient le centre régional de la Gestapo. Résistance et répression vont de pair. 60 personnes sont fusillées sur le champ de tir de Belle Beille. Le bilan final pour la région : 208 fusillés et 608 déportés pour résistance.[7]
En 1943, la Kriegsmarine réquisitionne le château de Pignerolles pour y installer son centre de communication. 6000 ouvriers y construisent 11 bunkers et des baraquements pour près de 1000 marins allemands.[7]
Dans la nuit du 28 au 29 mai 1944 a lieu le premier bombardement allié sur le quartier Saint-Laud. Il y a 243 morts et un nombre considérable de blessés. Le quartier de la gare Saint-Laud est reconstruit dans les années 1950.
En août 1944, Michel Debré est nommé commissaire de la République à Angers.
Le 27 mars 1949, le général de Montsabert remet à la ville la Croix de guerre avec palme.
Blasonnement
- De gueules à la clef en pal d’argent, au chef d’azur chargé de deux fleurs de lys d’or
La ville d’Angers porte les armes des comtes et ducs d’Anjou, apanagistes, de sang royal, comme l’indiquent les deux fleurs de lys. La clef évoque la place forte face à la Bretagne. La ville est alors qualifiée de l’acrostiche suivant :
- Antique clef de France,
- Necteté de souffrance,
- Garant contre ennemys,
- Estappe d'asseurance,
- Recours de secourance,
- Seccurité d’amys.
Le blasonnement de la ville est décrit dans un rapport au maire en décembre 1816 où il est signalé que ces armes étaient présentes sur une ancienne monnaie frappée à Angers au coin de Charles Ier de Sicile (1246-1285).
En 1987, le logotype de la ville reprend les couleurs du blason selon l’ordre de préséance héraldique : le bleu du chef en haut et le rouge du champ en bas. Le A stylisé symbolise à la fois la force et la légèreté.
Devise[8]
- Antiquité : Assiuis conciliis (ou consiliis)
- De 1434 à 1480 (règne du roi René, duc d’Anjou) : D’ardent désir
- En 1499 : Antique clef de France
- Depuis juin 1987 : Angers, la qualité
Notes et références
- ↑ Michel Dillange, Les Comtes de Poitou, Ducs d'Aquitaine (778-1204), Geste éditions, coll. « La Crèche », 1995, 304 p. (ISBN 2-910919-09-9), p. 55.
- ↑ Michel Dillange. op. cit., p. 56
- ↑ Michel Dillange. op. cit., p 59-60
- ↑ Judith Everard. « Le duché de Bretagne et la politique Plantagenêt aux XIIe et XIIIe siècles », in Marin Aurell et Noël-Yves Tonnerre éditeurs. Plantagenêts et Capétiens, confrontations et héritages, colloque des 13-15 mai 2004, Poitiers. Brepols, 2006, Turnhout. Collection Histoires de famille. La parenté au Moyen Âge. (ISBN 2-503-52290-4), p. 202
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ), p. 258
- ↑ Pierre Miquel, op. cit., p. 286
- ↑ a et b Groupe Folklorique lesplantagenets.fr
- ↑ Description complète des emblèmes et devises de la ville sur le site d’Angers
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