- Histoire de l'Afrique du Sud de 1948 à 1994
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De 1948 à 1991, l'Afrique du Sud (successivement l'Union d'Afrique du Sud, puis la République d'Afrique du Sud), a connu un régime de ségrégation raciale institutionnalisée, connue sous le nom d'apartheid. Il fallut encore trois ans de négociations constitutionnelles entre le pouvoir blanc et les partis anti-apartheid pour que la démocratie représentative que connaissait la minorité blanche soit étendue à la majorité noire de la population sud-africaine.
Les années de gloire du parti national et de l'apartheid
Instauration de l'apartheid (1948-1958)
Contre toute attente, bien que minoritaire en voix, l'alliance du parti national de Daniel Malan, et du parti afrikaner (Afrikaner Party - AP) de Nicolaas Havenga, remporte la majorité des sièges aux élections de 1948. La coalition menée par le Parti national emporta 53 % des 150 sièges du parlement (47 % au NP et 6 % à l'AP) contre 43 % au parti uni de Smuts et 4 % au petit parti travailliste. Mais la coalition nationaliste n'avait emporté que 42 % des suffrages contre 49 % au parti uni.
Le nouveau Premier ministre, Daniel François Malan, compose un gouvernement exclusivement afrikaner. Il confie à Hendrik Verwoerd, le ministère des affaires indigènes, qu'il allait commencer à appliquer sa doctrine de développement séparé des races connu aussi sous le nom d'apartheid.
Le système législatif et constitutionnel s’enrichissait de nouvelles lois ségrégationnistes alors que les anciennes lois raciales et spatiales comme le Land Act de 1913 étaient durcies. La question raciale finissait par intervenir à tous les stades de la vie avec la codification de lois ségrégationnistes d'applications quotidiennes visant à faire coexister deux mondes qui jamais ne vivraient ensemble ou ne menaceraient de dominer politiquement l'autre. Les lois organisant l'apartheid, votées en février 1950, étaient organisées autour d'un principe de cloisonnement :
- Le Population Registration Act classait dorénavant la population en quatre groupes : Blancs, Noirs, Indiens, Métis. De l'appartenance à tel ou tel groupe dépendaient pour un individu tous les registres de sa vie : résidence, études, transports, relations sociales, sexuelles ou amicales.
- Le lieu de résidence était déterminé par le Group Areas Act, qui durcissait les réglementations déjà existantes et permettait l'élimination des « taches noires » résultant d'achats opérés par les Noirs avant 1913. On entreprit ainsi d'expulser des « terres blanches » les « excédents » de population noire. Ainsi en 25 ans, environ 2 600 000 Noirs sont chassés des zones rurales « blanches » et renvoyés dans les réserves où le Bantu Self-Government Act de 1959 préparait l'institution des bantoustans.
- L'Immorality Act ajoutait à l'interdiction des mariages interraciaux celle de toute relation sexuelle.
- Le Suppression of Communism Act réprimait lourdement toute forme de propagande ou d'action anticapitaliste mais assimilait aussi les luttes contre l'apartheid à des combats capables de subvertir l'ensemble de l'organisation économique et sociale du pays. Cette dernière loi sera le principal instrument répressif contre les combattants des droits de l'homme et permet, dans les années 60, la condamnation à perpétuité de Nelson Mandela.
Étrangers dans leur propre pays, les Noirs pouvaient de plus en plus difficilement aller résider dans les villes, où l'on cherchait à minimiser leur nombre : seuls pouvaient y venir ceux qui justifiaient d'un contrat de travail : le pass, passeport intérieur imposé aux Noirs dès 1923 permettant le contrôle des migrations.
La ségrégation raciale fut systématisée dans les quartiers, au prix de multiples destructions et expulsions et de la construction de townships pour les populations de couleur.
Le gouvernement s'efforça de créer des industries en bordure des bantoustans, mais nombre de travailleurs durent aller travailler dans les villes blanches tout en résidant dans les réserves, au prix de grands déplacements quotidiens.
La suppression (avec difficulté) du droit de vote des Malais du Cap allait suivre alors qu'Asiatiques et métis perdaient l'essentiel de leurs minces avantages.
En fait, chez les Afrikaners, l’animosité contre les anglais cédait la place à la crainte du « péril noir », crainte également partagée par une part importante de la minorité anglophone.
En 1951, sur 17 millions d'habitants, 4 millions étaient d'origine européenne soit 25 % de la population. Il y a un Blanc pour quatre Noirs, métis et Indiens. Par comparaison, à la même époque et alors que le Kenya est à l’apogée de la colonisation, il n’y a qu’un Blanc pour 132 Noirs.
En amenant la question raciale au cœur du débat politique, le parti national allait, durant une trentaine d'années, monopoliser le vote de la communauté afrikaner et attirer le vote de la communauté anglophone.
La reprise de la doctrine de l'apartheid par les premiers ministres successifs, tous du NP, crée un système constitutionnel et législatif unique au monde, approuvé par la majorité des Blancs convaincus de n’avoir d’autres choix pour demeurer dans leur pays.
De son côté, l'ANC, principale organisation anti-apartheid qui luttait pour l'égalité ou même l'égalité des Noirs, avait une forte teinture socialiste sinon communiste ce qui en faisait un adversaire, aussi bien des Blancs d'Afrique du Sud que des États-Unis d'Amérique. En juin 1952, l'ANC sous la férule de Walter Sisulu se joignit à d'autres organisations anti-apartheid dans une campagne nationale de défiance contre les restrictions politiques, sociales et résidentielles imposées aux gens de couleurs. Cette campagne de résistance passive prend fin en avril 1953 quand de nouvelles lois interdisent les rassemblements et les manifestations politiques.
Aux élections de 1953, tout en étant encore minoritaire en voix, le NP remporte de nouveau la majorité des sièges du parlement, majorité rendue plus confortable par l’apport des six sièges créés pour représenter les électeurs blancs du Sud-Ouest africain, favorables aux politiciens du parti national.
En 1954, Malan, malade, démissionne de son fauteuil de Premier ministre qui est récupéré par Johannes Strijdom, élu ultra-conservateur du Transvaal. Il accentue la politique ségrégationniste et la mise en place de bantoustans noirs (territoires autonomes administrés par les populations autochtones) sur 13 % du territoire sud-africain.
En juin 1955, le Congrès du Peuple, organisé par l'ANC et d'autres groupes anti-apartheid notamment blancs, adopte à Kliptown, la Charte de la liberté (Freedom Charter), énonçant les bases fondamentales des revendications des gens de couleur, appelant à l'égalité des droits quelle que soit la race. L'ANC se lie alors avec le Parti communiste et la centrale syndicale COSATU. Cent cinquante six membres de l'ANC et des organisations alliés sont arrêtés en 1956, puis acquittés cinq ans plus tard.
Lors des élections d'avril 1958, le parti national remporte une confortable victoire électorale, vainqueur cette fois en voix et en sièges.
L'âge d'or de l'apartheid (1958-1966)
En 1958, à la mort soudaine de Strijdom, Hendrik Verwoerd lui succède à la tête du gouvernement. Alors que l'opposition libérale blanche se scinde en deux (des dissidents du parti uni forment le parti progressiste), la politique sud-africaine est de plus en plus contestée au niveau international, notamment aux Nations unies.
Mais dans le même temps, les mouvements noirs de libération eux-aussi se divisent quand de nombreux radicaux de l'ANC quittent leur mouvement pour protester contre son ouverture aux autres races et forment une organisation nationaliste concurrente, le Congrès panafricain dirigé par Robert Sobukwe.
En novembre 1959, dans le cadre de la politique d'Apartheid mise progressivement en place dans le Sud-Ouest Africain, territoire occupé par l'Afrique du Sud depuis 1915, les autorités sud-africaines déclarent insalubre le quartier de « Old Location » et décident de déplacer les populations indigènes qui y résident vers un nouveau quartier situé à cinq kilomètres plus au nord (le futur township de Katutura signifiant « là où on ne veut pas rester »). Le 10 décembre 1959, la campagne de protestation organisée par la SWANU dérape et se solde par la mort de 13 manifestants, abattus par les forces de police sud-africaines et 54 blessés. La répression policière s'abat sur la province contraignant les dirigeants de la SWANU dont Sam Nujoma à s'exiler au Bechuanaland, en Rhodésie du Sud, puis en Tanzanie quelques années plus tard.
En 1960, le massacre de Sharpeville où 69 protestataires pacifiques sont tués par la police mettent l'Afrique du Sud en « Une » de l'actualité internationale. Pour riposter, le gouvernement fait interdire la plupart des mouvements de libération comme l'ANC ou le Congrès panafricain. Leurs dirigeants entrent alors dans la clandestinité. Nelson Mandela fonde alors une aile militaire de l'ANC, appelé Umkhonto we Sizwe, ce qui signifie la Lance de la Nation. En fin d'année, le chef de l'ANC, Albert Lutuli, obtient le prix Nobel de la paix.
Dans un discours mémorable sur le « vent du changement » prononcé au parlement à Cape Town, le Premier ministre britannique Harold Macmillan en profite pour critiquer l’immobilisme et le passéisme des dirigeants d’Afrique du Sud. Exaspérés, les nationalistes proposent de soumettre un projet de référendum pour instituer la république. Bien qu'on ait cru un moment à une sécession des Blancs anglophones du Natal, le principe de la république fut approuvé par 52 % des votants le 5 octobre 1960. À cette occasion les Blancs se divisent entre républicains (Afrikaners) et loyalistes (anglophones) mais la transition se fait dans le calme sans émigration excessive des anglophones.
La « proclamation de la République sud-africaine » (RSA) le 31 mai 1961 accompagné de la rupture des derniers liens avec la Grande-Bretagne (retrait du Commonwealth) et la création effective du premier bantoustan noir, le Transkei marquent l'apogée de l’apartheid.
Aux élections du 8 octobre 1961, la politique de Verwoerd est plébiscitée alors qu'Helen Suzman devient la seule élue du Parti progressiste au programme ouvertement anti-ségrégationniste.
En juillet 1963, plusieurs activistes de l'ANC interdite dont Nelson Mandela et Walter Sisulu sont arrêtés à Rivonia et inculpés de haute trahison et de complots envers l'État. En 1964, ils sont condamnés à la prison à vie alors que trois millions et demi de Noirs sont à cette date regroupés dans les bantoustans sans pouvoir civique autre que celui de travailler pendant la journée dans le reste du pays.
En raison de sa politique d'Apartheid, l'Afrique du Sud est exclue des Jeux olympiques d'été de 1964 qui se déroulent à Tōkyō au Japon.
En 1965, Verwoerd refuse la présence de joueurs et de spectateurs Maoris à l’occasion de la tournée des All Blacks néo-zélandais en Afrique du Sud, prévue en 1967, ce qui oblige la fédération néo-zélandaise de rugby à XV à la faire annuler.
Aux élections du 30 mars 1966, le Parti national remporte 58 % des suffrages alors qu'à ses frontières, la « colonie » de Rhodésie du Sud de Ian Smith a déclaré unilatéralement son indépendance de la Grande-Bretagne pour maintenir le principe de la domination blanche sur son territoire.
Le 6 septembre 1966, un déséquilibré, Dimitri Tsafendas un métis d'origine grecque et mozambicaine assassine Verwoerd en plein cœur du parlement mettant ainsi fin à la phase d'élaboration et d'application intensive et méthodique de l'apartheid.
Le pragmatisme de John Vorster (1966-1978)
Une semaine après l'assassinat de Verwoerd, c'est le ministre de la justice, John Vorster, qui succède à ce dernier au poste de président du parti national et à celui de premier ministre après l'avoir emporté contre le ministre des transports, Ben Schoeman, président du parti national dans le Transvaal.
Beaucoup plus détendu que son prédécesseur, John Vorster autorisa à se laisser photographier en train de jouer au golf en short court[1]. Il n'hésita pas non plus à accueillir des journalistes de l'opposition dans son propre cabinet pour des réunions d'informations régulières[2]. Vorster accueillit également des visiteurs étrangers avec son surprenant salut : bienvenue dans l'État de police le plus heureux dans le monde[1]. Beaucoup plus raisonnable que son prédécesseur, il injecta un peu d'humanité et d'humour dans le lourd climat idéologique en Afrique du Sud[1]. Cette nouvelle perspective dans le leadership de l'Afrique du Sud fut qualifiée par les Sud-Africains blancs de gentillesse raisonnable[1]. Ainsi alors qu'elle avait déclaré que Hendrik Verwoerd avait quelque chose de presque diabolique et d'effrayant, Helen Suzman, qui fut l'unique députée du parti progressiste au parlement sud-africain de 1961 à 1974 considéra par contre que Vorster avait de la chair et du sang[1].
Au racisme explicite de Johannes Strijdom et à celui implicite d'Hendrik Verwoerd avait succédé un homme qui fut le premier premier ministre nationaliste à affirmait qu'il n'avait pas de races supérieures où inférieures en Afrique du Sud[3]. C'est également sous le gouvernement Vorster que fut définitiement abandonné le concept du Baasskap instauré sous Johannes Strijdom et maintenu sous Hendrik Verwoerd au profit de la lutte contre le communisme.
En 1971, John Vorster refusa de faire modifier le drapeau sud-africain contrairement à ce que voulait faire Verwoerd qui souhaitait adopter un nouveau drapeau tricolore, débarrassé de l'Union Jack, et aux bandes verticales orange, blanche et bleue au centre duquel auraient figuré un springbok et des protéas.
En politique intérieure John Vorster a assoupli certaines lois vexatoires du petty apartheid. Il autorisa ainsi l'ouverture des bureaux de poste, des parcs, et de certains hôtels et restaurants aux noirs[4].
L'assouplissement de la politique d'apartheid dans les recontres sportives internationales
Sur le plan sportif, Vorster annonce en 1967 un relâchement des règles en qui concerne les rencontres sportives internationales : il annonce que les équipes sportives internationales comprenant à la fois des joueurs blancs et des joueurs de couleur sont désormais acceptées en Afrique du Sud, à la condition qu'elles n'aient pas de visée politique[5]. La même année, son gouvernement abrogea la législation d'Apartheid interdisant des équipes sportives multi-raciales pour permettre à l'Afrique du Sud d’être admise aux Jeux olympiques de Mexico[1]. Toutefois l'équipe sélectionnée pour ces jeux olympiques ne peut participer en raison des protestations de nombreux pays africains[6].
À la même époque éclate l'affaire D'Oliveira du nom du joueur métis de cricket anglais d'origine sud-africaine annoncé dans l'équipe d'Angleterre de cricket venue en tournée en Afrique du Sud au cours de l'hiver 1968-1969. En dépit des assouplissements à l'apartheid dans le sport, le gouvernement de John Vorster décide que si Basil D'Oliveira est sélectionné par le Marylebone Cricket Club dans l'équipe d'Angleterre, il fera annuler la tournée. Au final, la tournée sera effectivement annulée tout comme celle de l'équipe d'Afrique du Sud de cricket en Angleterre en 1970 à la suite de virulentes manifestations anti-apartheid[7].
Si Vorster refusa que d'Oliveira mette le pied en Afrique du Sud, il autorisa en revanche la présence de joueurs et de spectateurs maoris lors des tournées de l'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV venue rencontrer les Springboks sud-africains en 1970 et en 1976. Cette décision provoqua un schisme au sein du parti national quand une faction radicale menée par Albert Hertzog (fils du général boer et ancien premier ministre James Barry Hertzog), Jaap Marais et Louis Stofberg fit scission pour créer en 1969 le Parti national reconstitué (Herstigte Nasionale Party - HNP)[8]. Reprise en main par Jaap Marais en 1977, cette dissidence restera marginale (3 à 7 % des voix blanches).
Ce schisme renforça la popularité de Vorster au sein de la communauté blanche, y compris chez les progressistes anglophones (pourtant opposés à la politique d'Apartheid). Après avoir été en tant que ministre de la justice intraitable au début des années 1960 avec les nationalistes noirs anti-apartheid en concoctant les lois les plus répressives du régime, John Vorster se montrait à présence intraitable avec les héritiers spirituels de Verwoerd, n'hésitant pas à aller jusqu'à risquer le schisme politique afin de préserver, selon sa vision, l'unité et la source du pouvoir afrikaner[9].
Dans les années 1970, le ministre des sports de Vorster, Piet Koornhof annonce la mise en place d'équipes sportives zoulous, xhosas, indiennes, et métisses. En 1976, le gouvernement sud-africain consent qu'une des premières équipes mixtes sud-africaines affronte la grande Argentine en match amical, à cette occasion Jomo Sono, joueur des Orlando Pirates Football Club marque 4 buts et permet à l'Afrique du Sud de s'imposer 5-0[10].
L’inflexion de la politique sud-africaine dans le Sud-Ouest Africain/Namibie sous John Vorster
Contrairement à son prédécesseur qui avait fait interdire l'ANC en Afrique du Sud, suite au massacre de Sharpeville en 1960, John Vorster n'a pas fait interdire la SWAPO, mouvement anti-Apartheid luttant contre l'occupation sud-africaine du Sud-Ouest Africain/Namibie. En 1967, le gouvernement Vorster annonce qu'il accorde une autonomie limitée à l'Ovamboland une zone tribale du Sud-Ouest Africain[1], fief de la SWAPO.
Suite à la grève de milliers d'ouvriers Ovambos entre décembre 1971 et juin 1972, le gouvernement Vorster entreprend des réformes et abroge la loi de 1920 dite maître et serviteurs. Suite à la désignation de la SWAPO comme représentant unique et authentique du peuple namibien par l'Assemblée générale des Nations Unies, le 12 septembre 1973, et percevant les divisions au sein même des mouvements d'opposition du Sud-Ouest Africain, John Vorster abandonne les objectifs du rapport Odendaal, un rapport de 1964, mis en place en 1968 et qui prévoyait la constitution de dix bantoustans sur le territoire namibien, dont six ayant vocation à devenir autonomes, représentant ainsi plus des deux tiers de la population namibienne. Il décide dans le cadre de sa politique de détente avec les pays africains de s'engager dans la voie de l'autodétermination du territoire « y compris celle de l'indépendance.
Il va ainsi faire de la Namibie un terrain de négociations politiques dont il réutilisera les résultats pour la Rhodésie dirigée par Ian Smith. C'est également sous John Vorster que eu lieu les dernières élections où seuls les blancs de Namibie eurent le droit de voter pour élire l'assemblée législative du Sud-Ouest Africain, qui eurent lieu le 24 avril 1974 et furent remportées comme en 1950, 1953, 1955, 1961, 1965, et 1970 par le parti national du Sud-Ouest Africain.
En novembre 1974, l'ensemble des autorités du territoire, y compris les autorités tribales et les représentants des partis politiques noirs sont invités par l'assemblée législative du Sud-Ouest africain, dominée par le Parti national du Sud-Ouest Africain à déterminer leurs avenir politique. Toutefois l'invitation fut déclinée par la SWAPO et la SWANU.
En juillet 1975, le ministre de l'administration et du développement bantou de John Vorster, Michiel Coenraad Botha mit fin à un projet de délocalisation des tribus Ovaherero dans le Bantoustan du Hereroland dans l'est du Sud-Ouest Africain (actuelle Namibie). Ce faisant, Botha mettait fin à la mise en œuvre des conclusions du rapport Odendaal et amenait Clemens Kapuuo, chef des Ovaherero à rejoindre les pourparlers constitutionnels de la Conférence de la Turnhalle qui dureront de septembre 1975 à octobre 1977.
Le 1er septembre 1977, Vorster nomme comme administrateur du Sud-Ouest africain, Martinus Steyn, un juge à la réputation libérale, qui un mois après sa nomination abroge les lois d'Apartheid sur les mariages mixtes, et sur l'immoralité, et supprime les contrôles intérieurs sur tout le territoire, à l'exception de la zone diamantifère et de la frontière septentrionale.
La conférence de la Turnhalle débouchera sur les premières élections multiraciales namibiennes (boycottées par la SWAPO, la SWANU et le parti national du Sud-ouest africain) qui ont lieu en décembre 1978 et qui sont remportées par l'Alliance démocratique de la Turnhalle avec 82% des voix.
La politique de détente de John Vorster avec les pays africains
Plus pragmatique, plus émotionnel, et surtout moins dogmatique que son prédécesseur, John Vorster, entreprit une politique de détente avec plusieurs pays africains comme Madagascar[11]. Il noua des relations suivies avec de nombreux chefs d'état africains comme l'Ivoirien, Félix Houphouët-Boigny[12]. où le Zambien, Kenneth Kaunda. Il provoqua une certaine agitation en recevant avec toutes les honneurs une délégation commerciale Malawite[1]. et exempta les diplomates de ce pays de l'application des lois d'Apartheid[13]. Il invita Joseph Leabua Jonathan, le premier ministre du Lesotho à déjeuner au majestueux hôtel du Mont Nelson dans la ville du Cap[1]. Dans le même temps il apportait une aide militaire et policière au gouvernement blanc de Ian Smith en Rhodésie.
Son ouverture à l'Afrique a suscitait le plus grand intérêt et lui donna le plus de satisfaction dans sa carrière. L'effondrement de l'empire colonial portugais en 1974 avait créer un vide dangereux en Afrique du Sud. Cette dernière pouvait combler la brèche en devenant une superpuissance régionale vigoureuse, prête à apporter une aide généreuse au développement et à son tour être acceptée par les états africains noirs comme une force de stabilisation.[3].
John Vorster pensait qu'il était prêt à prendre des risques considérables pour y parvenir. John Vorster croyait aussi que les états africains conservateurs accepteraient l'Afrique du Sud à condition qu'il puisse offrir trois choses, un règlement acceptable en Rhodésie et en Namibie et une modification de l'apartheid (donnez-nous six mois pour voir où va l'Afrique du Sud) déclara t'il à la fin de 1974 ce qui déclencha une frénésie de spéculation[3].
En dépit de cette politique de détente, l'Afrique du Sud est de plus en plus critiquée sur la scène internationale. En 1968, l'Assemblée générale des Nations Unies vote la révocation du mandat sud-africain sur le Sud-Ouest africain. La résolution de l'Assemblée générale reste cependant sans effet car l'Afrique du Sud ne reconnaît pas la compétence de celle-ci (ni l'ONU comme le successeur de la SDN). En 1970 le Conseil de sécurité des Nations Unies déclare illégale la présence sud-africaine en Namibie. Le 21 juin 1971 la révocation du mandat sud-africain est confirmée par un avis consultatif de la Cour internationale de justice et en 1974 l'Assemblée générale des Nations Unies refuse les lettres de créance de l'ambassadeur d'Afrique du Sud Pik Botha sous le prétexte de non-représentativité de son peuple alors que le pays est membre fondateur[14].
La médiation de John Vorster dans le conflit en Rhodésie
Pour Robert Jaster, chef de la CIA en Afrique, la Rhodésie était le test majeur pour cette politique de détente d'autant plus que les buts de Vorster étaient différents de ceux de Ian Smith, premier ministre de Rhodésie et seul homme politique blanc de la région dont la côte de popularité était supérieure à celle du premier ministre sud-africain au sein de la communauté blanche[3].
Au début du mois de janvier 1973, Ian Smith provoqua l'hostilité de son grand voisin sud-africain en prenant la décision de fermer sa frontière avec la Zambie où les intérêts économiques de l'Afrique du Sud sont considérables[15]. L’état tampon de Rhodésie du Sud devenait un fardeau pour son puissant voisin. L'éditorial d’un journal sud-africain exprima cette mauvaise humeur en demandant à Monsieur Smith de « rechercher des solutions aux problèmes existants » au lieu d’en créer de nouveaux[16]. Ainsi, un pont aérien fut mis en place entre la Zambie et l’Afrique du Sud pour le transport de matériel d’exploitations des mines[17]. La frontière fut finalement rouverte dès le 5 février 1973 marquant un échec diplomatique pour Smith lâché par ses alliés. Un épisode qui démontrait par ailleurs la dépendance de la Rhodésie envers l’Afrique du Sud.
Dans le cadre de sa politique de détente avec les pays africains, John Vorster décide d'intervenir auprès de Smith pour tenter de l’amener à négocier la fin de la domination de la minorité blanche en Rhodésie. Le 11 décembre 1974, sous la pression de Vorster, Smith annonce la libération de tous les prisonniers politiques, assuré selon lui de la fin des actes de terrorisme en Rhodésie et de l'organisation prochaine d’une conférence constitutionnelle avec des chefs nationalistes noirs modérés mais c'est un échec.
Avec l'effondrement du colonialisme portugais au Mozambique et en Angola, John Vorster réalisa que le cordon sanitaire des états blancs en Afrique se désagrégeait et qu'il s'est rendu compte que l'Afrique du Sud ne pouvait se permettre de soutenir le régime de Ian Smith dans le cas d'une guerre raciale en Rhodésie, en conséquence il ordonna le retrait de 2 000 membres de la police paramilitaire sud-africaine et fit retirer quelque 50 hélicoptères Alouettes appartenant à la flotte sud-africaine qui ont jouait un rôle important dans la lutte contre la guérilla[18]. au moment même où, pour contrer la guérilla, les forces de sécurité du gouvernement rhodésien multiplient les raids contre les bases d’entraînement de la ZANU et de la ZAPU en Zambie, Vorster fit également réduire les liens commerciaux entre l'Afrique du Sud et la Rhodésie. Pour Smith, le comportement de Vorster est une trahison digne de ce qu'il attendait de la Grande-Bretagne et non d'un allié, mais il est obligé de céder. A plusieurs reprises, John Vorster tenta de persuader Ian Smith de se réconcilier avec les leaders nationalistes noirs rhodésiens, après une vaine tentative en juin 1975, l'UNAC dirigée par l'évêque méthodiste Abel Muzorewa déclara que Vorster aboyait sur Smith alors qu'il devait être mordant[18].
En concordance avec Kenneth Kaunda, le président de la Zambie, (avec qui il déjeuna à l'hôtel intercontinental de Musi-o-tunya en présence de deux leaders nationalistes noirs rhodésiens, Abel Muzorewa et Joshua Nkomo et du secrétaire sud-africain pour les affaires étrangères Brand Fourie)[19]. lors de sa visite surprise en Zambie John Vorster fit organiser dans un wagon sud-africain situé au-dessus des Chutes Victoria, une rencontre entre Smith et les principaux chefs rebelles de Rhodésie. Ian Smith insista pour que la rencontre ait lieu en Rhodésie alors que l'UANC voulut qu'elle est lieu ailleurs car au moins deux de ses représentants le révérend Ndabaningi Sitholé et James Chikerema étaient soumis à une arrestation basée sur des accusations de subversion en cas de retour en Rhodésie[18]. Au bout de neuf heures d'entretien, cette conférence entre Smith, Abel Muzorewa, Joshua Nkomo, le révérend Ndabaningi Sitholé, et Robert Mugabe se solda par un échec.
En 1976, inquiet de l'évolution politique du Mozambique et de l'Angola, deux anciennes colonies portugaises récemment indépendantes et dirigées par des gouvernements marxistes favorables aux mouvements de guérilla, Vorster entreprit de calmer la situation en Rhodésie quitte à laisser s'y installer un gouvernement noir modéré. Il avait l'appui des Britanniques mais surtout celui des Américains en effet Henry Kissinger, le secrétaire d’État américain, partisan de la détente avec les régimes « blancs » d’Afrique et de l'adoucissement des relations avec l’Afrique du Sud, avait entreprit de mettre en place une « diplomatie globale » à l’avantage du gouvernement de Pretoria. En échange de pressions de Vorster sur Ian Smith, le gouvernement américain s’abstiendrait de pressions directes sur les questions concernant l’avenir du Sud-Ouest africain et sur la pérennité de l’apartheid.
Le 18 septembre 1976 au cours d'un match de rugby à l'Ellis Park Stadium de Johannesburg entre l'Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, John Vorster réussit à convaincre Ian Smith d'assouplir sa position et d'accepter de rencontrer le secrétaire d’État américain Henry Kissinger, le lendemain matin après 4 heures de discussions Ian Smith accepte le principe de l'accession de la majorité noire au pouvoir en Rhodésie[20]. Mais les obstacles s’amoncelent vite, relatifs notamment au processus de transition (organisation du cessez-le-feu, le désarmement des forces armées, la surveillance des élections, la coordination interne entre les mouvements de guérilla, etc).
En mai 1977, la rencontre au palace Hofburg de Vienne en Autriche entre Vorster et le vice-président américain Walter Mondale aboutit à une impasse[21]. La solution interne rhodésienne basée sur un gouvernement multiracial visé par les accords de Salisbury du 3 mars 1978, signés entre Smith et trois leaders africains modérés, Abel Muzorewa, le révérend Ndabaningi Sitholé et le chef Jeremiah Chirau, ne recevra pas ainsi l'aval de la nouvelle administration américaine. Deux ans plus tard, suite aux accords de Lancaster House, un nouveau processus sous patronage britannique aboutit à l'indépendance du Zimbabwe (ex-Rhodésie) qui sera gouverné par Robert Mugabe, le chef marxiste de la ZANU.
L'invasion de l'Angola par les troupes sud-africaines (aôut-décembre 1975)
En 1975, soutenu par le gouvernement américain de Gerald Ford, John Vorster avec le soutien de Hendrik van der Bergh, chef des services de renseignements sud-africains envisagea une implication minimum et circonstanciée des forces armées sud-africaines pour installer un gouvernement pro-occidental dans le nouvel État indépendant d'Angola, gouverné alors par les marxistes du MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola). Mais Pieter Willem Botha et son chef des armées, Magnus Malan, convaincus de l'existence d'un plan global soviétique dont le but est la prise de pouvoir en Afrique du Sud, se firent alors les avocats d'un plan plus radical, une invasion du pays par les troupes sud-africaines pour chasser le MPLA de Luanda.
Finalement c'est la première option qui est approuvée et en août 1975, les troupes sud-africaines envahirent le sud de l'Angola et poussèrent jusqu'à Luanda. En décembre, le congrès américain fit retirer son aide financière aux mouvements et aux troupes hostiles au MPLA alors que l'armée sud-africaine était aux portes de la capitale angolaise. Furieux et humiliés, les sud-africains apparurent alors comme les seuls coupables de l'invasion et furent obligés de se retirer du pays. Ils apporteront dorénavant une aide logistique au mouvement rebelle de l'UNITA de Jonas Savimbi afin notamment de protéger la frontière nord de leur colonie du Sud-Ouest africain contre les infiltrations de l'organisation indépendantiste SWAPO.
La répression des émeutes de Soweto (1976-1977)
En 1976, l'imposition par le vice-ministre de l’administration et de l'éducation bantoue Andries Treurnicht, membre de l'aile dure du parti national de l'enseignement obligatoire en afrikaans au lieu de l'anglais ou d'une langue locale pour les écoliers noirs provoque un soulèvement de ces derniers dans les townships. Une marche de protestation est organisée dans le district noir de Soweto près de Johannesburg le 16 juin 1976. Environ 20 000 étudiants se présentent et, malgré des appels au calme des organisateurs, affrontent les forces de l'ordre. La répression des forces de sécurité sud-africaine et de la police de Jimmy Kruger est très féroce et fera près de 1500 victimes. La plupart des autres pays, à l'exception du Royaume-Uni et des États-Unis qui craignaient le basculement du pays dans le camp de l'Union soviétique, condamnent la répression et imposent une limitation du commerce ou même des sanctions. Les images et les témoignages sur le massacre de Soweto feront le tour du monde alors que l'Umkhoto We Sizwe reçoit l'apport de nouvelles recrues en provenance des townships.
À partir de 1977, l'organisation est de nouveau capable de commettre des attentats plus ou moins ciblés, voire parfois meurtriers sur le sol sud-africain, visant en priorité les postes de police des townships et les noirs accusés de collaborer avec le régime blanc. En 1977, un des chefs très populaire de la « Conscience noire », Steve Biko, est enlevé et assassiné par les forces de sécurité. C'est le journaliste et éditeur Donald Woods qui alertera l'opinion publique mondiale sur les conditions de la disparition de Biko. Un embargo sur les ventes d'armes à la RSA est alors voté au conseil de sécurité des Nations unies alors que le pays est engagé militairement en Angola contre le gouvernement marxiste en place en soutenant directement ou indirectement le mouvement rebelle de l'UNITA. Cet échec diplomatique pour Vorster s'accompagne d'un scandale financier impliquant son ministre de l'information et de l'Intérieur Connie Mulder. Pourtant lors des élections du 30 novembre 1977, le parti obtient le meilleur score de son histoire (64,8 % des suffrages) laissant en miettes l'opposition parlementaire, désormais principalement représentée par le parti progressiste fédéral (16 %). John Vorster ne tarde pas cependant à être rattrapé par le scandale de l'information et doit céder sous la pression son fauteuil de Premier ministre[4]. En compensation, il obtient d'être élu président de la république, fonction symbolique de laquelle il est contraint de démissionner, officiellement pour raisons de santé, un an plus tard.
Les doutes du pouvoir afrikaner (1978-1989)
Suite à la démission de John Vorster des élections internes au sein du parti national ont lieu pour désigner son successeur au poste de président du parti et à celui de premier ministre d'Afrique du Sud. Trois candidats sont en lice, Pik Botha, ministre des Affaires étrangères, représentant de l'aile libérale du parti très populaire chez les blancs sud-africains et considéré comme le favori de John Vorster[22]. et deux conservateurs Pieter Botha, président du parti national de la province du Cap et ministre de la défense, et Connie Mulder, président du parti national du Transvaal. Au premier tour du scrutin, Pik Botha est éliminé et c'est finalement Pieter Botha qui l'emporte contre Connie Mulder par 78 voix contre 72.
Le gouvernement dirigé par Pieter Botha forme alors un subtil équilibre entre conservateurs (les verkramptes ou crispés en afrikaans) et les libéraux (verligtes ou éclairés en afrikaans). Si Botha confie le ministère de la Défense à un proche, le général Magnus Malan, il maintient au ministère des affaires étrangères Pik Botha et nomme au ministère de l'énergie, Frederik de Klerk, un conservateur du Transvaal, fils de l'ancien ministre Jan de Klerk. Si Botha fait figure à l’origine de partisan intransigeant de l'apartheid, ses fonctions à la tête de l'État l'amènent à trancher en faveur du camp des « verligtes ». Ses discours tels que "Adapt or die[23]". annoncent des changements dans la politique raciale du gouvernement.
En 1979, son ministre de l'emploi Fanie Botha (ami proche et partenaire de classe de John Vorster) procède à l'abandon de la loi d'apartheid réservant les emplois dans les mines aux blancs ce qui le conduira à avoir une violente confrontation avec le syndicat des mineurs blancs (Mine Workers Union) et autorise la formation de syndicats noirs dans le domaine minier.
Le 8 mai 1980, Botha crée une commission parlementaire dirigée par son ministre de la justice Alwyn Schlebusch (qui joua un rôle décisif dans l'admission des premiers avocats noirs au barreau de Pretoria) pour examiner les réformes proposées par la commission Theron, mise en place par son prédécesseur John Vorster trois ans plus tôt. Dans ses rapports, la commission Theron stipula que le système parlementaire de Westminster était obsolète, inadapté pour une société multiculturelle et plurielle comme la société sud-africaine, renforçait les conflits politiques et la domination culturel d'un groupe sur les autres, formant ainsi un obstacle à la bonne gouvernance du pays. La commission en appela au changement de système mais ne remit pas en question le principe des lois d'apartheid mis progressivement en place par le gouvernement sud-africain depuis 1948[24].
Soutenu par les éléments de l'aile libérale du Parti national, Botha et son ministre de la réforme constitutionnelle, Chris Heunis, entreprennent alors une vaste réforme constitutionnelle visant à présidentialiser le régime et surtout octroyer un droit de vote et une représentation séparée pour les métis et les Indiens en instaurant un parlement tricaméral. Mais rien n’est prévu pour les Noirs, pourtant majoritaires. Bien que cette réforme soit limitée et soit qualifiée de bancale par les libéraux, que le principe de la domination blanche ne soit pas remis en question, les conservateurs se crispent. Aux élections de juin 1981, le HNP obtient 13 % des voix révélant la méfiance des ruraux afrikaners vis-à-vis du gouvernement PW Botha alors que le Parti national avec 53 % des voix perd corrélativement 11 points par rapport aux élections de 1977.
À l'annonce des propositions sur les nouvelles institutions, les conservateurs du NP menés par Andries Treurnicht, tentent de censurer le gouvernement. Botha impose cependant sa réforme à la majorité des parlementaires du NP provoquant une cassure idéologique entre Afrikaners du Transvaal et de l'Orange avec ceux du Cap et du Natal. Au Transvaal, Pieter Botha se repose sur Frédérik De Klerk et Pik Botha pour évincer Treurnicht, le président du NP transvaalien en ralliant la majorité des élus du Transvaal.
Andries Treurnicht et un autre ministre du gouvernement, Ferdinand Hartzenberg, ne tardent pas à provoquer un nouveau schisme en quittant le parti national avec 21 autres parlementaires NP pour fonder, le 20 mars 1982, le Parti conservateur (Conservative Party - CP). Lors de son congrès fondateur, celui-ci reçoit le soutien d'anciens hauts dignitaires du parti national en rupture de ban comme, Jimmy Kruger (ancien ministre de la justice et ancien président du sénat sud-africain aboli en 1981), Connie Mulder, chef du Parti national-conservateur, de John Vorster[25], où Betsie Verwoerd (la veuve d'Hendrik Verwoerd). le CP échoue cependant à rallier le HNP, resté fidèle à son héritage verwoerdien, hostile à l'intégration des anglophones et au démembrement même de l'Afrique du Sud pour y créer un réduit blanc (le Volkstaat).
En 1983, les mouvements opposés à l'apartheid s'allient au sein de l'United Democratic Front (UDF) pour coordonner la résistance au régime. L'UDF devint vite le représentant dans le pays de l'ANC.
En novembre 1983, Pieter Botha faisait adopter sa réforme par référendum. Avec 76 % de participation, les Blancs approuvaient à 65 % la nouvelle constitution instituant un système présidentiel et parlementaire tricaméral. Le poste de Premier ministre était supprimé et Botha prenait la fonction de président de la république (State President). Il s'agissait moins pour les blancs d'accorder le droit de vote aux minorités de couleurs que de maintenir l’exclusion des Noirs de toute représentation parlementaire.
En 1984, les émeutes raciales se multiplient dans le pays alors que la situation internationale de la RSA se détériorait. Le pays était soumis à un embargo économique et financier de plus en plus contraignant sous la pression de divers lobbies internationaux anti-apartheid qui exigeaient la fin de la discrimination et des élections multiraciales. L'armée sud-africaine fut alors envoyée dans les townships alors que s'organisait une campagne de boycott des paiements des loyers et services et que des conseillers municipaux noirs étaient assassinés pour trahison envers leur communauté. Les alliés naturels de la RSA comme les États-Unis se désolidarisaient sous la pression de l'opinion publique et des mouvements noirs américains. En RSA même, les présidents des puissants conglomérats miniers, craignant pour leurs intérêts financiers, demandèrent au gouvernement d'adopter une politique plus libérale et d’engager des pourparlers avec les organisations noires.
En 1985, la police tue 21 personnes lors d'une manifestation commémorative du massacre de Sharpeville. L'ANC appelle à rendre les townships ingouvernables. Durant l'année, 35 mille soldats sont déployés pour rétablir l'ordre dans les townships et plus de 1 000 personnes sont tués. De leurs côtés, les principaux syndicats noirs s'unissent dans la COSATU. Botha mit fin à l'interdiction des mariages mixtes et des rapports entre personnes de couleur différentes.
En 1986, Botha proclamait l'état d'urgence dans les townships. Les camps de squatters près du Cap furent détruits en masse puis en signe d'ouverture, Botha abolissait certaines lois emblématiques de l'apartheid comme le « passeport intérieur et reconnaissait la pérennité de la présence des Noirs dans les frontières de la RSA blanche.
L'abolition des mesures vexatoires du « petty apartheid » comme les bancs ou les bus réservés aux Blancs provoqua de vives réactions dans les milieux conservateurs. Aux élections du 6 mai 1987, avec 26 % des suffrages, le parti conservateur gagne le statut d'opposition officielle au détriment des progressistes en fort recul. Aux municipales de 1988, le CP s'empara de 60 des 110 municipalités du Transvaal et d'une municipalité sur quatre dans l'État libre d'Orange. Le NP conserva de justesse Pretoria. Botha se retrouvait alors gêné sur sa droite et devait ralentir sur les réformes. Il voulait éviter une fracture irrémédiable entre Afrikaners.
En 1988, la COSATU est interdite ainsi que 18 autres organisations politiques
Alors qu'elle est engagée dans la lutte contre les forces cubaines depuis l'indépendance de l'Angola en 1975, un retrait réciproque est négocié sous l'égide des Nations-Unis au cours de l'année 1988. Les forces cubaines acceptent de se retirer d'Angola. En contrepartie le gouvernement sud-africain accepte de retirer son soutien militaire et financier au mouvement rebelle UNITA et d'engager le processus politique devant aboutir rapidement à l'indépendance de la Namibie (21 mars 1990) qu'elle considérait jusque-là comme sa cinquième province.
La transition vers la fin de l'apartheid (1989-1992)
En janvier 1989, victime d'une congestion cérébrale, le président Pieter Botha se retirait pendant un mois. À son retour, il renonçait à la présidence du Parti national (NP) mais déclarait vouloir se maintenir jusqu'aux élections générales de 1990.
À la tête du NP lui succède le président du parti dans le Transvaal, Frederik de Klerk, soutenu par l'aile droite du parti.
Bien que catalogué comme conservateur, De Klerk voulait changer l'image du parti et du pays. Proche des milieux économiques, il savait que les sanctions internationales étaient de moins en moins supportables pour le pays. Il avait pris conscience que le poids démographique des Noirs était trop important et que les Blancs étaient devenus trop minoritaires (13 %) pour pouvoir le diriger efficacement. Il avait compris enfin que l'apartheid avait atteint ses limites et avait échoué à empêcher les Noirs de devenir partout majoritaires en RSA blanche à l'exception du Cap-Occidental où les métis demeuraient les plus nombreux et à Pretoria où les Afrikaners dominaient encore significativement.
Durant l'été 1989, Botha est contraint de démissionner par les membres de son cabinet qui voulaient placer De Klerk le plus rapidement possible à la présidence pour sortir d'une situation bloquée et impulser un nouveau souffle au pays.
Dès sa nomination à la présidence de la république, De Klerk s'entoure d'une équipe favorable à des réformes fondamentales. S'il maintenait quelques piliers de l'apartheid comme Magnus Malan à la défense et Adriaan Vlok à la sécurité intérieure, c'était pour donner des gages à l'électorat conservateur. Il maintenait l'inamovible Pik Botha aux affaires étrangères pour rassurer les libéraux ainsi que le pragmatique Kobie Coetsee à la justice et Barend du Plessis aux finances. La nouveauté consiste surtout en la montée en puissance au sein du gouvernement et du parti de nationalistes réformistes comme Leon Wessels, Danie de Villiers ou Roelf Meyer.
De Klerk convoque des élections générales anticipées en septembre 1989. Celles-ci sont mauvaises pour le NP avec la perte d’une trentaine de sièges au profit du Parti conservateur - CP (39 sièges pour 33 % des voix) et du nouveau parti démocratique (Democratic Party - DP), issu d'une fusion entre les petits partis progressistes et libéraux (avec 33 sièges et 21% des voix). Le NP gardait néanmoins une petite majorité mais il n'était plus le premier parti des électeurs afrikaners qui lui avaient préféré le CP pour 45 % d'entre eux (et seulement 7,5 % des voies anglophones).
Dès l'automne 1989, De Klerk faisait supprimer les dernières lois de l'apartheid mesquin malgré l'opposition des mairies CP.
En janvier 1990, il provoquait la fureur des ultras et la surprise du monde entier en autorisant les partis noirs interdits comme l'ANC ou le parti communiste et annonçait la libération prochaine des prisonniers politiques dont Nelson Mandela, figure emblématique de la lutte anti-apartheid.
La riposte de l'ultra-droite ne se fait pas attendre ; des défilés de milices et autres organisations paramilitaires ont lieu dans la plupart des villes afrikaners. Eugène Terre'Blanche, le chef du groupement paramilitaire « Mouvement de résistance afrikaner » (AWB), organisation reconnaissable à son sigle formant une svastika à 3 branches, devient aux yeux de l'opinion mondiale le symbole de l'oppression raciste sud-africaine et de la résistance au changement. Cette image très négative sert cependant les partisans des réformes.
La libération de Nelson Mandela en février 1990 et les pourparlers entre le gouvernement et les ex-partis interdits déchaînent les passions au sein de la communauté blanche. Contre ceux qui criaient à la trahison et au suicide politique d’un peuple, les partisans des réformes affirmaient leur croyance en une transition pacifique des pouvoirs à la majorité noire, transfert jugé inéluctable et seul moyen pour permettre l’obtention de garantie pour les minorités.
En mars 1990, et après des négociations sous l’égide des Nations unies, la RSA abandonne sa tutelle sur la Namibie.
En juin 1991, De Klerk fait abolir par le parlement les dernières lois d'apartheid encore en vigueur concernant l'habitat et la classification raciale. L'état d'urgence est levé à l'exception du Natal où des violences meurtrières entre ANC et partis noirs conservateurs ensanglantaient la région.
Alors que les négociations continuaient, les élections partielles dans les régions afrikaners constituaient de multiples revers pour le NP au profit du CP. De Klerk décide durant l’année 1991 de faire de l'élection locale de Potchefstroom, fief NP du Transvaal, un enjeu national sur l'approbation des Blancs à ses réformes. Cette élection est un cuisant revers électoral pour le NP avec la victoire du CP qui profite alors de l’aubaine pour réclamer des élections anticipées.
De Klerk est affaibli par cette élection qui survenait à la suite d'autres revers électoraux au profit des conservateurs. Les sondages étaient mauvais pour le parti nationaliste. Tous indiquaient sinon une défaite face au CP, en tout cas la perte de la majorité absolue si des élections anticipées avaient lieu. Une seule issue parut apporter des chances de succès, c'était l'organisation d'un référendum sur le bien fondé des réformes qui permettrait aux électorats du NP et du DP de s’additionner dans un même vote face au CP.
La campagne est très dure entre les partisans et les adversaires des réformes. Le but en était la validation ou non par l'électorat blanc de l'abolition de l'apartheid et la continuation des négociations en vue du transfert de pouvoir à la majorité noire.
Durant la campagne, De Klerk reçoit l'appui critique des libéraux lesquels dénonçaient l’exclusivité des négociations NP-ANC et la mise à l’écart des autres formations politiques. De son côté, les adversaires aux réformes réunissent dans un même camp l’extrême droite, le CP et plusieurs conservateurs du NP en dissidence de leur parti, notamment Pieter Botha, l'ancien président. Utilisant adroitement la répulsion que provoquait l’extrémisme de l’AWB d’Eugène Terreblanche dans l'électorat blanc modéré, le NP eu à cœur de mobiliser l'électorat autour d'un projet de passage en douceur du pouvoir vers la majorité et l’obtention des garanties quant aux libertés fondamentales.
Le référendum eu lieu le 17 mars 1992. Avec un taux de participation supérieur à 80 %, les Blancs votèrent à 68,7 % pour le "oui" aux réformes. Le CP n'avait pu mobiliser davantage de son électorat et subissait alors une cruciale défaite. Le référendum avait obligé les Blancs à décider concrètement de leur avenir et à faire un choix clair et définitif sur la politique de réformes constitutionnelles du gouvernement. La défaite des partisans de l’apartheid est sans appel. La plupart des régions fiefs du CP votent oui aux réformes (51 % à Kroonstad et 58 % à Bloemfontein dans l'État Libre d'Orange ; 54 % à Kimberley dans le Cap-nord ; 52 % à Germiston et même 54 % à Pretoria dans le Transvaal). Seule la région de Pietersburg dans le Northern Transvaal manifeste à 58 % son hostilité aux réformes. Dans les régions anglophones, c'est un ras de marée en faveur du oui (78 % à Johannesburg, au Cap, à Port Elizabeth), les records en sa faveur ayant lieu au Natal (78 % à Pietermaritzburg ; 84 % à Durban).
C'est la consécration pour De Klerk qui déclare qu'en ce jour les Sud-Africains avaient décidé par eux-mêmes de refermer définitivement le livre de l'apartheid. Sans condamner le régime passé, il rappelle que le système né de bonnes intentions avait dérapé sur la réalité des faits. Il s’avérait bien que les Blancs ne renonçaient pas au système parce qu'il était moralement condamnable, mais parce qu’avec pragmatisme, la communauté afrikaner prenait acte du fait que l'apartheid était un échec n'ayant pu lui assurer ni la sécurité économique ni la sécurité physique. Une issue négociée était alors d'autant plus vitale, pour la « tribu blanche ».
La fin de la domination blanche (1992-1994)
Les négociations de Kempton Park près de Johannesburg auxquelles se joint le Parti Conservateur (CP) en tant qu'observateur devaient aboutir à une constitution provisoire.
Parallèlement, les sanctions internationales sont progressivement levées.
En 1992, l'Afrique du Sud, exclue depuis 1964, est réintégrée aux Jeux olympiques de Barcelone auxquels elle participe sous un drapeau olympique, l'ANC refusant que des sportifs noirs soient représentés sous les couleurs de l'apartheid. Pour la première fois depuis longtemps, une équipe de rugby étrangère vint en RSA durant l'été 1992 sans opposition mais sous conditions imposées par l'ANC concernant le comportement des officiels sud-africains. Mais lors du premier test-match contre la Nouvelle-Zélande à l'Ellis Park de Johannesburg, en faisant jouer l'hymne national « Die Stem » repris en cœur par un public agitant abondamment les couleurs bleu, blanc et orange, l'ANC menaça d'en appeler à nouveau aux sanctions internationales.
En mars 1993, alors que les négociations continuaient, un des chefs les plus populaires du parti communiste, Chris Hani, est assassiné. L'enquête trouve rapidement les instigateurs de l'attentat parmi les milieux d'extrême-droite. Le commanditaire de l'assassinat était Clive Derby-Lewis, un des chefs anglophones du CP. L'arrestation de ce dernier devient le symbole de la fin de l’impunité pour les tenants de la ségrégation. En avril 1993, un nouveau coup dur frappe le CP : Andries Treurnicht mourait à la suite de problèmes cardio-vasculaire. Un nouveau chef, Ferdinand Hartzenberg, lui succède mais ne peut empêcher le déclin du parti.
Du côté des nationalistes, des scandales éclaboussent le gouvernement De Klerk. Magnus Malan abandonne son poste de ministre de la défense pour celui des eaux et forêts à la suite de mises en cause dans la fourniture d'armes au parti zoulou Inkhata pour contrer les militants de l'ANC. Le ministre de la loi et de l'ordre, Adriaan Vlok, est lui aussi impliqué dans ce scandale et cède également son poste pour un autre moins sensible. La mise à l'écart de ces deux piliers conservateurs du gouvernement compromis dans les exactions des forces de sécurité oblige De Klerk à accélérer les négociations en vue de l'élection d'une assemblée constituante en 1994.
Cependant, ne voulant pas brader les intérêts de la minorité blanche, De Klerk recherche des garanties pour les droits des minorités, pour le maintien et le respect de certaines valeurs fondamentales : respect du droit de propriété afin de prévenir toute redistribution de terres abusive, garantie des intérêts culturels, économiques et sociaux. Il s'agissait pour les Blancs de transférer le pouvoir politique à la majorité noire mais de conserver le pouvoir économique pour plusieurs années encore et éviter le sort des ex-colonies d'Afrique. Des garanties furent également confirmées concernant la rédaction de la future constitution par la future assemblée constituante.
Le 18 novembre 1993, l'ANC et le NP approuvèrent une nouvelle constitution démocratique, des élections pour tous les adultes en avril 1994 et le statut de langue officielle pour neuf langues locales soit un total de onze.
Du côté des radicaux de droite, un front du refus se constitue, regroupant le CP et divers mouvements afrikaners avec les partis et dirigeants conservateurs noirs. Ce regroupement au sein d'une « Alliance pour la liberté » marque l'arrivée sur la scène politique du Général Constand Viljoen, un Afrikaner très respecté jusque dans les rangs de l'ANC. Il regroupe derrière lui la totalité des partis nationalistes, conservateurs ou d'extrême-droite. Mais l'Alliance pour la liberté se brise rapidement, le seul point commun entre ses membres étant le refus des élections. Très vite, certains dirigeants noirs quittent l'alliance, contraints de rejoindre le processus électoral. C'est le cas des chefs du Ciskei ou du Bophuthatswana après l’échec par ce dernier d’une tentative de sécession.
Quand Viljoen obtient la garantie de l'ANC que le prochain gouvernement nommerait une commission pour étudier la faisabilité du projet d'un Volkstaat (État afrikaner) en RSA en contre partie de la renonciation à la violence et de la participation des mouvements afrikaners aux élections, il est désavoué par ses partenaires du CP, du HNP et de l'AWB. L’idée du Volkstaat était pourtant au cœur des revendications afrikaners conservateurs. Le CP avait été créé sur ce programme. Comme une sorte de bantoustan à l’envers, ce Volkstaat regrouperait sur un territoire assez vaste l'ensemble des Afrikaners avec Pretoria pour capitale. Mais ils étaient divisés sur les limites géographiques de ce territoire indépendant ; les plus radicaux voulaient le constituer sur les frontières des anciennes républiques Boers alors que les plus modérés le voulaient dans le nord-ouest de la province du Cap faiblement peuplée et dont la population avait l'afrikaans pour langue maternelle. Déjà, dans une bourgade à la lisière entre l'État libre d'Orange et la province du Cap s'était constituée un embryon de Volkstaat à Orania, ville habitée uniquement par des Afrikaners.
À la suite du désaveu de Viljoen par le CP, le général afrikaner crée un nouveau parti, le Front de la liberté (Freedom Front - FF) pour représenter les Afrikaners aux élections de 1994.
Quant au CP, il livre ses dernières batailles parlementaires puis symboliquement, en pleine session parlementaire, entonne pour oraison funèbre de la domination blanche, l'hymne « Die Stem van Suid Afrika » après que le gouvernement ait fait adopter les dernières lois mettant sur pied un régime multiracial de transition chargé d'élaborer dans les cinq ans une nouvelle constitution.
En avril 1994, après une campagne électorale sous tension où les attentats de gauche et de droite se sont succédé, la RSA allait procéder à ses premières élections multiraciales.
Deux jours avant le vote, un attentat attribué à l'extrême droite a lieu à Johannesburg devant le quartier général de l'ANC. Des attentats meurtriers suivent à Germiston et à l'aéroport Jan Smuts de Johannesburg. Considérés comme un baroud d'honneur de l'extrême droite, ils ne remettent pas en cause les élections.
Notes et références
- www.time.com/time/magazine/article/0,9171,941074,00.html : South Africa Touch of Sweet Reasonableness, 31 mars 1967
- www.time.com/time/magazine/article/0,9171,941074,00.html : South Africa Touch of Sweet Reasonableness, 31 mars 1967
- Hermann Giliomee "BJ Vorster et le cheval du sultan", article du professeur et politicologue
- (en) SOUTH AFRICA: Vorster's Double Shocker sur Time, 2 octobre 1978
- Bruce Murray et Christopher Merrett, Caught Behind: Race and Politics in Springbok Cricket, University of KwaZulu-Natal Press, 2004, p 93
- (en) The Olympics : Boycotting South Africa sur Time, 8 mars 1968
- Jack Williams, Cricket and Race, Berg Publishers, 2001 (réédition), p 64
- E. J. Verwey, E. W. Verwey & Nelly E. Sonderling, New Dictionnary of south african biography, Human Sciences Research Council Press, 1999, p 98-101
- Hermann Giliomee sur Politicsweb, 3 septembre 2008 BJ Vorster et le cheval du sultant, article du professeur et politiste
- nouvel observateur du 27 mai au 2 juin 2010 Le pelé de Soweto, article paru dans le n°2377 du
- 1972 - Voir Daniel Bach, La France et l'Afrique du Sud: histoire, mythes et enjeux contemporains, Karthala, 1990, p 207 et suivantes Jusqu'en
- http://www.dialprod.com/memoire/paix.html Dès 1970, le président ivoirien préconise l'ouverture d'un dialogue avec le pays de l'apartheid, il recevra John Vorster en présence du président sénégalais Léopold Sédar Senghor à Yamoussoukro en 1974. [
- Daniel Bach, ibid, p 204 - le Malawi sera le seul état africain à entretenir avec l'Afrique du Sud des relations diplomatiques au niveau des ambassades. Et c'est au Malawi que John Vorster effectuera sa première visite officielle dans un pays africain en 1970. Le président malawite Kamuzu Banda se rendra en visite officielle en Afrique du Sud un an plus tard
- L'un des rédacteurs de sa charte était Jan Smuts
- Le groupe sud-africain Oppenheimer contrôlait les mines zambiennes de l’Anglo-American corporation et l’Afrique du Sud vendait chaque année pour 100 millions de dollars de produits manufacturés à la Zambie
- The Sunday Times du 28 janvier 1973
- Roland pichon, ibid, p 175
- : RHODESIA: A Bizarre Venue, 25 août 1975
- www.tleg.co.nz/history.php
- Antenne 2 du 19 septembre 1976 sur le site de l'INA journal télévisé d'
- (en) SOUTH AFRICA: Mondale v. Vorster: Tough Talk sur Time, 30 mai 1977
- (en) SOUTH AFRICA : The Not-So-Favorite Choice sur Time, 9 octobre 1978
- South Africa : Adapt or Die, article du Time du 15 octobre 1979
- www.sahistory.org.za/.../tricameral-parliament.htm
- Pierre Haski, L'Afrique blanche : Histoire et enjeux de l'apartheid, Seuil, 1987, p. 137
Voir aussi
- Histoire de l'Afrique du Sud
- Apartheid en Afrique du Sud
- Parti national
- Histoire de l'Afrique du Sud depuis 1994
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