Eugène Terre'Blanche

Eugène Terre'Blanche
Eugène Terre'blanche
Eugène Terre'blanche
Eugène Terre'blanche en 1990 à Pretoria
Nationalité Sud-africaine
Naissance 31 janvier 1941
Ventersdorp, Afrique du Sud
Décès 3 avril 2010 (à 69 ans)
Ventersdorp, Afrique du Sud
Profession officier de police dans la SAP puis fermier
Carrière activiste politique
Parti(s) Mouvement de résistance afrikaner

Eugène Ney Terre'Blanche, né le 31 janvier 1941 et mort le 3 avril 2010[1] était un policier sud-africain reconverti en fermier et surtout le leader du Mouvement de résistance afrikaner (Afrikaner Weerstandsbeweging -AWB), mouvement politique paramilitaire afrikaner, farouche partisan de l'apartheid et de l'établissement d'un Volkstaat. Il était surnommé E.T. par ses détracteurs.

Condamné en 1997 pour agression, Terre'Blanche fut incarcéré trois ans avant d'être remis en liberté en 2004.

Drapeau de l'„Afrikaner Weerstandsbeweging“ ou AWB (Afrikaner Resistance Movement) fondé en 1973 par Eugène Terre'Blanche

Sommaire

Biographie

Origines et carrière professionnelle

Descendant d'Estienne Terre'blanche, huguenot français, originaire de la région de Toulon, immigré en Afrique du Sud en 1704, son grand-père, Étienne Terre'Blanche, avait combattu les Britanniques durant la Seconde Guerre des Boers et son père, De Villebois Mareuil Terre'Blanche (1911-1985), avait été lieutenant-colonel dans l'armée sud-africaine (South African Defence Force - SADF). Le nom de Terre'blanche conserve généralement son orthographe d'origine quoique d'autres orthographes peuvent être utilisées telles que : TerreBlanche, Terre Blanche, Terblanche et Terblans.

Né à Ventersdorp, Province du Nord-Ouest (Afrique du Sud) (Transvaal), en 1941, Eugène Terre'Blanche a suivi sa scolarité à Potchefstroom, une des villes les plus conservatrices et calvinistes du Transvaal. Sa stature massive lui permit d'entrer dans l'équipe de rugby du lycée et d'en devenir le capitaine[2].

Il commença une carrière dans la police en 1964, où il servit comme volontaire dans le Sud-Ouest Africain (l'actuelle Namibie) où il participa aux unités spéciales chargées de la protection des résidences du Premier Ministre et du Président de la République[2].

En 1968, il quitta la police pour se consacrer à l'agriculture sur la ferme familiale de Ventersdorp[2].

Grand admirateur d'Hendrik Verwoerd, premier ministre d'Afrique du Sud (1958-1966) considéré comme l'un des architectes de l'apartheid. Eugène Terre'Blanche milita à partir de 1969 au HNP, une fraction dissidente d'extrême-droite du Parti national alors au pouvoir depuis 1948 pour protester contre la décision du premier ministre John Vorster d'autoriser la présence de joueurs et de spectateurs Maoris lors de la tournée de l'équipe de Nouvelle-Zélande de rugby à XV en Afrique du Sud en 1970. Terre'Blanche se présenta aux élections générales anticipées du 22 avril 1970 dans la circonscription d'Heidelberg mais y fut battu[2].

Un amateur d'essais et de poèmes

Parallèlement à ses activités politiques, Terre'Blanche reçut trois prix de l'Union de la Langue et de la Culture Afrikaans pour avoir écrit, joué et dirigé la pièce lewers langs die pad. Auteur de plusieurs essais et poèmes durant ses années scolaires où il étudia le théâtre et se révèla bon acteur et doué pour la mise en scène[3], il écrivit Sybrand die watermarker qui sera proposée au programme des collégiens des écoles secondaires de la province du Cap en 1982 et 1983 ainsi qu'à l'Université du Natal avant que cette proposition soit retirée à la suite de la médiatisation grandissante de ses activités politiques[4].

Fondation du mouvement de résistance afrikaner (AWB)

Le 3 juillet 1973, il fonda, à Heidelberg, avec six amis le Mouvement de résistance afrikaner (Afrikaner Weerstandsbeweging ou AWB), une association politique dont le but était de combattre pour le maintien de l'apartheid verwoedien, mouvement qui restera confidentiel.

Faits d'armes et ascension médiatique (1979-1988)

En 1979, Terre'Blanche accéda à la notoriété en enduisant de goudron et de plumes Floors Van Jaarsveld, un professeur libéral d'histoire de l'Université de Pretoria qui avait prononcé un discours tentant d'identifier tout ce qui pouvait paraitre être un mythe dans le jour du vœu[n 1]. Le procès qui suivit donna à l'AWB et à Terre'Blanche l'audience et la visibilité médiatique qui leur manquait[2]. Terre'Blanche reçut alors le soutien d'Albert Hertzog au côté du duquel il avait participé à la célébration du jour du vœu le 16 décembre 1978 accompagné de l'ancien ministre Connie Mulder.

Il mena alors de plus en plus d'actions commandos contre les réunions de chefs du parti national au Transvaal. Le 14 novembre 1979, il interrompit à Fochville la réunion politique d'Andries Treurnicht, alors ministre et président de la fédération du parti national au Transvaal[5]. En décembre 1980, il organisa une manifestation en plein centre-ville de Pretoria malgré l'interdiction du gouvernement[6]. Le mouvement restera cependant isolé, repoussé par son allié naturel le plus proche le Herstigte Nasionale Party de Jaap Marais qui refusait toute double appartenance entre les deux mouvements.

En 1982, Terre'Blanche apporta activement son soutien à la campagne d'Andries Treurnicht qui avait quitté le parti national pour créer le Parti conservateur. Lors d'une élection partielle à Waterberg où Treurnicht se représentait pour conserver son siège de député, Terre'Blanche et ses militants perturbèrent les réunions politiques du parti national, notamment celles du ministre Chris Heunis. Le comportement de l'AWB amena le ministre de la Loi et de l'Ordre, Louis le Grange à diligenter une enquête sur l'AWB et ses militants que le premier ministre Pieter Botha qualifiait de « barbares blancs »[7]. Appelé par Botha à condamner les militants de l'AWB, Treurnicht répliqua que ces demandes d'enquêtes sur le mouvement de Terre'Blanche ne seraient jamais suivies d'effets et qu'il n'y voyait qu'une manipulation politique dans la requête qui avait été faite par le ministre de la Loi et de l'Ordre. Treurnicht fut ainsi facilement élu contre le candidat du parti national.

En 1983, des caches d'armes, d'explosifs et de munitions d'origines nord-coréenne, soviétique et yougoslave[n 2] furent découvertes au Transvaal dans la ferme d'Andries Terre'Blanche, le frère d'Eugène[2]. Eugène Terre'Blanche fut alors condamné à deux ans de prison avec sursis.

Terre'blanche, leier (chef) de l'AWB, symbolisait alors médiatiquement l'extrémisme blanc et l'apartheid, davantage encore que tout autre dirigeant favorable au maintien de la domination blanche en Afrique du Sud.

L'apogée de Terre'Blanche (1988-1994)

En 1988, Eugène Terre'Blanche réussit à faire défiler ses partisans dans Pretoria et à débattre à l’Université de Pretoria, contre Frederik Van Zyl Slabbert, un universitaire et responsable politique progressiste opposé à l’apartheid[8]. L'AWB devint particulièrement médiatique avec ses drapeaux et brassards ornés d'un triple 7, rappelant la symbolique nazie mais également par ses défilés paramilitaires et la Brandwag, milice nommée chargée de défendre les intérêts blancs du pays. C'est toujours montant sur un étalon noir ou blanc que Terre'Blanche arrivait à ses meetings politiques, escorté par des gardes du corps en uniformes paramilitaires[2]. Dans ses discours, Eugène Terre'Blanche exaltait les républiques boers du XIXe siècle, déclamait sa farouche opposition à la démocratie parlementaire sous toutes ses formes, et, après avoir défendu le maintien de l'apartheid sur l'ensemble du territoire sud-africain, appelait de ses vœux la création d'un État populaire blanc, un État calviniste[2] plus connu ensuite sous la désignation de Volkstaat. Il devint alors le leader charismatique d'une petite minorité de blancs sud-africains, principalement des petits fermiers boers, des ouvriers et des artisans vivant dans les zones rurales du pays, notamment celles de l'État libre d'Orange et du Transvaal[2].

En 1989, il y eut des révélations dans la presse de la relation ambigüe d'Eugène Terre'Blanche avec une journaliste anglophone progressiste Jani Allan. Tous deux démentirent cette aventure.

En 1990, à la libération de Nelson Mandela, Terre'Blanche menaça de prendre le pouvoir par la force si le gouvernement blanc de Frederik de Klerk « capitulait » devant l'ANC. Terre'Blanche tenta alors de bloquer, par tous les moyens, y compris la violence, les négociations sur le démantèlement de l’apartheid. Ainsi, le 9 août 1991, lorsque le président De Klerk vint participer à un meeting à l'Hôtel de Ville de Ventersdorp, Terre'Blanche organisa une manifestation de deux mille membres de l'AWB pour protester contre sa politique. La manifestation se termina par une confrontation avec la police, confrontation que les médias appelleront la bataille de Ventersdorp et qui se soldera par la mort de trois membres de l'AWB ainsi que d'un passant. C'était la première fois en quarante-trois ans que la police tirait des coups de feu et tuait des manifestants blancs[9].

À la suite de la victoire du candidat du parti conservateur lors d'une élection partielle à Potchefstroom au début de l'année 1992, dans un fief du parti national[10], le président de Klerk, affaibli par ce résultat, décida de consulter la population blanche par référendum afin d'obtenir un soutien franc et massif aux réformes constitutionnelles en cours[11]. Il s'agissait concrètement pour les électeurs blancs de valider l'abolition de l'apartheid ainsi que la poursuite des négociations en vue du transfert de pouvoir à la majorité noire avec en contrepartie l’obtention de garanties quant aux libertés fondamentales.

Orateur talentueux<[8], doué d'un riche sens poétique des cadences du langage[12], Terre'Blanche assimilait dans ses discours la fin de l'apartheid à une capitulation devant le communisme. Le parti national, utilisant adroitement la répulsion que provoquait l’extrémisme de l’AWB d’Eugène Terre'blanche dans l'électorat blanc modéré, assénant un message habile par sa dichotomie (Moi ou le chaos) et bénéficiant, de plus, d'un grand avantage financier et médiatique sur ses adversaires conservateurs, eut à cœur de mobiliser l'électorat sur le péril immense et irréversible manifesté par la généralisation de la violence et la faillite économique qu'enclencherait un vote négatif[13]. Le référendum eut lieu le 17 mars 1992. Avec un taux de participation supérieur à 80 %, les Blancs votèrent à 68,7 % pour le « oui » aux réformes. Les conservateurs et leurs alliés tels l'AWB subirent alors une défaite déterminante.

Le 7 mai 1993, à Potchefstroom, lors du ralliement de quinze mille militants de la droite conservatrice et des mouvements de l'extrême-droite sud-africaine (AWB, Boere Kommando, Boerevolk, Pretoria Boere, le mouvement de résistance Boer, l'armée Boer républicaine ....), Terre'Blanche se rallia au général Constand Viljoen auquel il prêta serment de fidélité[14]. L'Afrikaner Volkfront, coalition regroupant le parti conservateur et diverses milices dont l'AWB, était née. Son objectif était la création d'un État indépendant, un Boerestaat, situé à l'intérieur des frontières de l'Afrique du Sud. C'est sous la bannière de l'Afrikaner Volkfront qu'Eugène Terre'Blanche et l'AWB tentèrent, à nouveau, de jouer la carte de la violence le 25 juin 1993 lorsque trente membres de la milice de l'AWB envahirent le centre de conférence du World Trade Center de Kempton Park où se déroulaient les négociations constitutionnelles en présence de Joe Slovo, le chef du parti communiste sud-africain et de Pik Botha, le ministre des Affaires Étrangères. Ils furent suivis par quatre cent des trois mille manifestants du Volksfront qui s'étaient rassemblés devant le World Trade Center. L'intervention de Constand Viljoen auprès de la délégation de l'ANC, du gouvernement sud-africain et des officiers de police permit d'éviter toute effusion de sang de part et d'autre[15]. En mars-avril 1994, à l'appel de Lucas Mangope, président du Bantoustan du Bophuthatswana et membre de l'alliance des libertés au côté de Viljoen, Viljoen tenta de procéder à une opération de sauvetage de son allié politique mais il fut dépassé et mis en échec à la suite de l'intervention inopinée de Terre'Blanche et de ses partisans qui n'eut pour résultat que de provoquer la révolte des forces de sécurité du Bophuthatswana contre les membres du Volksfront et de provoquer, à nouveau, la mort de trois militants de l'AWB, abattus à bout portant devant les caméras du monde entier. L'échec de cette opération amènera Viljoen à renoncer à la résistance militaire boer et à rompre avec l'AWB pour choisir, en définitive, la voie parlementaire en créant le front de la liberté[16].

Le déclin (1994-2008)

Le 17 juin 1997, Eugène Terre'Blanche fut condamné à six ans de prison pour avoir agressé un pompiste noir dans une station-service ainsi que pour la tentative de meurtre d'un garçon de ferme. Il fut alors incarcéré à la prison de Rooigrond près de Mafikeng dans la province du Nord-Ouest.

Devenu un chrétien repentant, ruiné, Terre'Blanche fut libéré en juin 2004 affirmant avoir abandonné ses convictions racistes.

Le 16 décembre 2005, il célèbra néanmoins le jour de la réconciliation (ancien jour du vœu sous l'apartheid) par un rassemblement sur Church Square au centre de Pretoria. Devant une petite centaine de partisans, il fustigea la « nation artificielle » créée au moyen de la langue anglaise « comme une potion magique ». La lutte contre la criminalité devint alors son nouveau cheval de bataille. Il fonda dans ce cadre le Brandwag van die Christen Boerevolk (Service de défense du peuple boer chrétien), un réseau affilié à l’AWB qui pouvait être mobilisé par SMS afin d'intervenir lorsque ses adhérents avaient des problèmes de sécurité[8].

En 2008, Eugène Terre'Blanche réactiva l'AWB et participa en septembre 2009 à un meeting devant le monument de Vegkop où il réclama que des terres du nord du Natal et du Transvaal oriental soient restituées au Boerevolk, c'est-à-dire au peuple boer mais il récusa vouloir reprendre les armes, du moins dans l'immédiat, préférant militer pour l'obtention d'une république afrikaner autonome, cause qu'il voulait porter devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye sur la base des accords passés entre les Voortrekkers et les chefs tribaux noirs au dix-huitième siècle[8], [17].

Un assassinat qui réveille les tensions raciales (2010)

Le 3 avril 2010, Eugène Terre'Blanche fut battu à mort durant son sommeil par deux employés noirs pour le motif qu'il aurait refusé de leur verser leur salaire mensuel de trois cent rands (trente euros) ce que contestera sa fille adoptive, Bea Terre'Blanche[n 3], déclarant que le règlement des salaires avait juste été différé à la fin du week-end pascal et jusqu'à la réouverture des banques[18]. Terre'Blanche aurait été tué à coups de pangas (machettes) et de tuyaux selon la version de la police, version contredite par la mère de l'un des deux meurtriers présumés, âgés respectivement de quinze et vingt-et-un ans, laquelle évoquait de coups de barre de métal portés à la tête[19], Eugène Terre'Blanche était âgé de soixante-neuf ans.

L'assassinat de Terre'Blanche eut un impact énorme en Afrique du Sud car il s'inscrivait dans un contexte de violence endémique et était révélateur des tensions communautaires[20]. Il en devient le symbole[21].

Le mouvement de résistance afrikaner (AWB), parti de Terre'Blanche qui avait d'abord appelé à le venger avant de se rétracter a analysé que le meurtre e Terre'Blanche était lié à une récente polémique concernant une ancienne chanson datant de l’apartheid et prônant le meurtre des Boers, chanson reprise par Julius Malema, le chef de la ligue des jeunes de l'ANC, alors en visite au Zimbabwe, lors de l'assassinat de Terre'Blanche, afin de soutenir la réforme agraire de Robert Mugabe laquelle, après avoir entrainé le départ des fermiers blancs, a abouti à une chute de la production agricole[22].

Eugène Terre'Blanche s'est toujours présenté comme un Boer et sa mort a fait craindre la résurgence de vives tensions raciales à deux mois de la Coupe du monde de football[23]. Le Président Jacob Zuma a condamné le crime et appelé les Sud-Africains à l'unité et à la responsabilité tandis que le Congrès national africain qualifiait l'assassinat d'inacceptable[24].

Les funérailles

Le service religieux lors des funérailles d'Eugène Terre'Blanche eut lieu au temple de l'église protestante afrikaner de Ventersdorp le 9 avril 2010, sous haute surveillance policière (patrouilles renforcées, hélicoptères, maîtres-chien, démineurs, unités spécialisées dans le contrôle des foules), en présence de plus de dix mille sympathisants blancs, de fermiers et d'une centaine de partisans de l'AWB en tenue paramilitaire qui accueillirent le cercueil de Terre'Blanche en chantant l'ancien hymne national sud-africain[25]. Le gouvernement sud-africain était représenté par Bheki Cele, le chef de la police nationale, et par le ministre de l'agriculture, Tina Joemat-Pettersson, alors qu'un responsable du gouvernement provincial, membre du Congrès national africain (ANC), assistait également à la cérémonie religieuse. Celle-ci fut notamment marquée par le discours de Steve Hofmeyr, un chanteur populaire de langue afrikaans qui imputa la mort de Terre'Blanche à Julius Malema. Dans l'assistance à l'office religieux avait aussi pris place le pasteur noir Bojosi Isaac Medupe, qui avait rendu régulièrement visite à Eugène Terre'Blanche lors de son incarcération, et avec qui il avait tissé des liens personnels au point que l'ancien activiste afrikaner l'avait aidé à acquérir une ferme[26],[27]. Après que l'assistance ait une dernière fois entonné Die Stem, Terre'Blanche a été inhumé dans les terres de sa ferme, située à une dizaine de kilomètres du centre de Ventersdorp[28]. Afin d'éviter tout affrontement, la confédération syndicale COSATU avait appelé les Noirs des alentours à se réunir dans le township voisin de Tshing pendant les funérailles[29],[30].

Motifs du meurtre d'Eugène Terre'blanche

Les deux meurtriers présumés d'Eugène Terre'blanche ont été inculpés pour effraction, meurtre, tentative de vol et atteinte à la dignité de la victime[31]. Le 6 avril 2010 à Ventersdorp s’est tenue une audience mouvementée : des partisans de l'AWB, arborant une vingtaine de drapeaux quadricolores de la république sud-africaine du Transvaal et de l'état libre d'Orange ainsi que l'ancien drapeau national (1928-1994)[32] ont entonné l’hymne sud-africain de 1928 à 1997, Die Stem van Suid Afrika[33],[34] alors que séparés par les forces de police et par des fils de fers barbelés, des militants noirs, dont certains arboraient des Tee-shirts de la ligue de jeunesse de l'ANC, entonnaient l'hymne national sud-africain composé en première partie de Nkosi Sikelel' iAfrika, le chant de lutte de l'ANC, et en seconde partie d'une version écourtée de Die Stem[n 4]. Ils furent interrompus par le jet d'une bouteille d'eau par une femme blanche alors qu'il chantaient le couplet en afrikaans de Die Stem[35].

L'un des deux accusés étant mineur, le procès se tiendra à huis-clos[36],[37].

Dans un premier temps, c'est donc un mobile pécuniaire, des salaires impayés, qui avait été évoqué par la police comme cause du crime. Après les funérailles, c'est la piste d'un crime à caractère sexuel, une tentative de sodomie des accusés, qui a été évoquée par l'un des avocats de la défense[38]. Cette version fut abandonnée le 14 avril lors de la comparution des accusés devant le tribunal et le mobile pécuniaire fut à nouveau évoqué[39].

Anecdotes

En 1991, Eugène Terre'Blanche a fait l'objet d'un film documentaire sarcastique et controversé The Leader, His Driver and the Driver's Wife réalisé par le documentariste britannique Nick Broomfield et diffusé sur Channel 4. En 2006, Broomfield a réalisé un nouveau documentaire ayant de nouveau Terre'Blanche pour sujet, intitulé His big white Self.

Eugène Terre'Blanche figurait en vingt-cinquième position sur une liste des cent plus grands sud-africains, réalisée en 2004.


Notes et Références

Notes

  1. Le jour du vœu correspond au serment que firent les Boers pendant le Grand trek le 16 décembre 1838 juste avant la bataille de Blood River qui consacra leur victoire sur les Zoulous. Il s'agit d'une fête nationale reconvertie après 1994 en Reconciliation Day.
  2. L'origine de ses armes est à mettre en rapport avec l'anti-communisme de Eugène Terre'Blanche
  3. Eugène Terre'Blanche était marié. Son épouse Martie Terre'Blanche est originaire du Sud-Ouest Africain/Namibie. Leur unique enfant est une fille, Bea, qu'ils avaient adoptés.
  4. Les deux hymnes ont fusionné en 1997 pour former l'actuel hymne national sud-africain, Die Stem étant repris en seconde partie de l'hymne dans une version écourtée en afrikaans et aux paroles modifiées en version anglaise

Références

  1. (en)Eugene Terreblanche killed in South Africa sur http://news.bbc.co.uk, 2010. Mis en ligne le 4 avril 2010
  2. a, b, c, d, e, f, g, h et i Georges Lory, Afrique australe, Revue autrement, série monde HS n°45, avril 1990, p 245-246
  3. Anton Ferreira, Clown of the white earth, Times, 10 avril 2010
  4. Arthur Kemp, Victory Or Violence - The Story of the Awb of South Africa, Ostara Publications, 2004, p 3
  5. Arthur Kemp, op. cit. p 16-17
  6. Arthur Kemp, op. cit. p 18
  7. Arthur Kemp, op. cit. p 21-22
  8. a, b, c et d Yolandi Groenewald, Afrikaner forever, article du Mail & Guardian repris dans Courrier international (26 novembre 2009)
  9. La bataille de Ventersdorp
  10. Roger B. Beck, The history of South Africa, Greenwood Press, 2000, ISBN 978-0-313-30730-0, p 186
  11. De Klerk's Job on the Line in White Vote, article du New York Times, 21 février 1992
  12. John Carlin, Playing the ennemy : Nelson Mandela and the game that made a nation, Penguin Group, 2008, trad. française sous le titre Invictus, Ariane éditions, 2009, p 124
  13. Véronique Faure, Afrique du Sud : Référendum 92. le passage, Revue de politique africaine, avril 1992, p 128-129
  14. John Carlin, op. cit. p 120-121
  15. John Carlin, op. cit. p 126-127
  16. John Carlin, op. cit. p.141 et suivantes.
  17. (en) Terre'Blanches relaunch of AWB in order to take the fight of the free Afrikaner to the International Court of Justice in the Hague., 11 octobre 2009
  18. Terre'Blanche's last moments, IOL, 6 avril 2010
  19. Mort d'Eugene Terreblanche: la mère d'un des meurtriers présumés raconte, La Presse canadienne, 6 avril 2010
  20. Dead of Terre'Blanche, Reuters 3 avril 2010
  21. Gustavo Khun, tensions raciales explosives en Afrique du Sud, La Tribune de Genève, 5 avril 2010
  22. Le président des jeunes ANC attise les tensions raciales, Le Temps, 6 avril 2010
  23. France 24, Les internautes Sud-Africains inquiets après le meurtre d'Eugène Terre'blanche, 5 avril 2010
  24. Tensions raciales en Afrique du Sud, Metro, 5 avril 2010
  25. Eugene Terre'Blanche Funeral
  26. Donna Bryson, South African white supremacist laid to rest, ABC News, 9 avril 2010
  27. Thousands at Terre'Blanche funeral, News24.com, 9 avril 2010
  28. obsèques du leader radical Eugène Terre'Blanche
  29. Afrique du sud: affluence et haute sécurité aux funérailles de Terre'Blanche, AFP, 9 avril 2010
  30. Andy Jack, Heavy Security For Terre'blanche Funeral, Sky News, 9 avril 2010
  31. Afrique du Sud: deux hommes inculpés pour le meurtre d'Eugène Terre'Blanche, AFP, 6 avril 2010
  32. Terre Blanche accused leaves court, Times, 6 avril 2010
  33. AWB supporters sing "Die Stem"
  34. http://www.youtube.com/watch?v=M3srv8R5orQ
  35. Anthems + water and Ventersdorp nearly errupts
  36. Les assassins présumés d'Eugène Terre'Blanche inculpés. sur http://www.lexpress.fr, 2010. Mis en ligne le 6 avril 2010
  37. Afsud: deux hommes inculpés du meurtre de Terre'Blanche, AFP
  38. Article du Sunday Times du 10 avrilReprise de l'article par l'AFP cité le site du journal Libération
  39. Meurtre de Terre'Blanche: la piste sexuelle abandonnée, Libération, 15 avril 2010

Annexes

Auto-biographie

  • Blouberge van Nimmer (Trad. Les montagnes bleues de naguère), 2009

Bibliographie

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Eugène Terre'Blanche de Wikipédia en français (auteurs)

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