- VLP (Vive La Peinture)
-
VLP (Vive La Peinture)
VLP (Vive La Peinture) : groupe de 2 peintres (Michel ESPAGNON et Jean GABARET) activistes du mouvement graffiti. VLP vit et travaille à Paris.
Sommaire
VLP (Vive la peinture), pionnier du mouvement graffiti
V L P, né au début des années 80, est le plus ancien groupe français actuel de l’art urbain. Aujourd’hui, ce sont deux peintres : Michel Espagnon (Beaux-Arts de Paris) et Jean Gabaret (faculté d’Arts Plastiques de Paris). Martial Jalabert, le troisième, a quitté le groupe en 1994.
Les idées force
A une époque où les artistes conceptuel dominent, les VLP se posent la question de la modernité en peinture. Ils préfèrent le travail en commun à celui du peintre solitaire et prennent comme exemple le groupe de rock qu’une alchimie fait fonctionner. Ils ne resteront donc pas uniquement dans leur atelier mais iront au devant du public. L’art sera plus vivant in situ. Les VLP s’inspirent de l’actualité, de la bande dessinée et de l’histoire de l’art. Pour eux, les œuvres doivent avoir du sens et donner à réfléchir. Les VLP travaillent comme un laboratoire de recherche où l’ironie et la remise en question sont le moteur. Ils interviennent simultanément sur le même support et les matériaux qu’ils utilisent (affiches publicitaires, cartons d’emballage, palissades de chantiers, tôles de zinc des toits de Paris…) viennent souvent de la rue, qui est pour eux le dernier espace de liberté.
L'histoire
1980-1985 : Des catacombes au canal de l’Ourcq: l’origine du mouvement graffiti
En 1980, les trois peintres se rencontrent dans les Catacombes de Paris lors de fêtes punk-rock et peinture. Ils fondent VLP trois ans plus tard et peignent à la bombe aérosol les palissades du trou des Halles et celles des environs de Beaubourg, du Musée d’Art Moderne… C’est le début du street art en France : dans cette dynamique, d’autres groupes se forment aussi. Les VLP sévissent également en banlieue où ils utilisent la peinture acrylique et la laque industrielle. Leur première expo-perfo a lieu à la Galerie Diagonale à Montparnasse : ils installent dans la cour une palissade empruntée à un chantier, la bombent, la découpent à la tronçonneuse et distribuent les morceaux au public dans des sacs à congélation. C’est le Sacrifice du sovaj. Deux ans plus tard, en 85, les VLP organisent avec la Mairie de Bondy le premier rassemblement des graffitistes le long du canal de l’Ourcq. Des kilomètres de murs et des ponts sont peints et une expo intitulée Les Flamboyants se déroule à l’Espace Maurice Chauzy de Bondy mêlant art graffiti et Figuration Libre. Cette année là aussi, ils réalisent des peintures-affiches pour le spectacle Ma vie ma mort de Pier Paolo Pasolini écrit par Kathie Acker et monté par Richard Foreman au Théâtre de la Bastille qu’ils collent dans le métro.
1986-1999 : Entre France et Allemagne : palissades et performances
S’ensuit une période où les VLP enchaînent peintures sur palissades, collages et performances. D’abord, ils collent des affiches originales, Les cent coups de tête, dans tout Paris. Puis, ils piratent, avec les Frères Ripoulin, des panneaux publicitaires dans les quartiers Opéra et Madeleine. Ils peignent en direct sur la scène du Palace, du Rex Club, de la Locomotive… où se produisent dans le même temps des groupes de rock. De la France à l’Allemagne, il n’y a qu’un pas. Que les VLP franchissent vite. Pendant dix ans, à partir de 1989, ils exposent à Berlin, Leipzig, Coblence, Münich, Trêves… où ils peignent en direct devant le public et sur les plateaux de télévision. Fans d’actions collectives, les VLP fondent en 1996 le groupe Etant donné avec leurs amis Miss Tic, Paëlla Chimicos et Daniel Baugeste avec qui ils réalisent des toiles communes que L’Espace Paul Ricard accueillera pour une grande exposition.
2000 : la naissance de Zuman
Avec le nouveau Millénaire, apparaît Zuman. Créé à partir d’une compilation de photos envoyées par des internautes, c’est un profil qui représente l’anti-héros, l’humain qui se pose des questions. Dans sa tête, se bousculent les informations, représentées par des pixels figuratifs ou abstraits. Tiré sur des affichettes, Zuman est accompagné d’une phrase que chacun peut interpréter librement. Les VLP collent Zuman sur les murs des villes. Parallèlement à ce travail de rue, ce personnage emblématique se retrouve sur les toiles que les VLP exposent dans les galeries : Artazart, l’Espace Beaurepaire, Anne Vignial, G.M. Kahn…
2005 : Zuman Kojito, personnage emblématique de VLP
En 2005, nait Zuman Kojito. Personnage en pied (2 mètres de haut), avec sa bulle qui exprime ses doutes sur lui-même et l’état du monde, il apparaît lui aussi aux angles des rues parisiennes, surprenant le passant avec lequel il entame un dialogue. On le retrouve aussi dans les galeries Marion Meyer, Keller, le Cabinet d’Amateur… Trois ans plus tard, l’expo Vive l’Art Urbain consacre ce travail démarré un quart de siècle plus tôt. Elle se déroule à la Galerie Univer à Paris où VLP et Colette Colla, la directrice du lieu, invitent les amis peintres des débuts : Gérard Zlotykamien, Paëlla ?, Jérôme Mesnager, Dix10 et Jean Faucheur.
Bibliographie
- Le livre du graffiti de Denis Riout (Editions Alternatives , 1985)
- Anonymat et signature de Dominique Estegassy (La Documentation Française, 1989)
- Vive La Peinture, par VLP (Critères éditions, 2003)
- In situ de S. Lemoine et J. Terral (éd. Alternatives, 2008)
Extraits de presse
- Violentes, gaies, hardies, leurs peintures crient contre la grisaille, armées d'enthousiasme, de générosité et d'une rare efficacité graphique (Jean-Louis Pradel ,L'événement du Jeudi, 1986).
- Ce qui me parait significatif aujourd'hui, c'est autant un renouvellement complet de la peinture expressionniste, voire baroque, que l'action des fresquistes tels que VLP (François Pluchart, Pôle Position, 1985)
- Violence et crudité, transe et danse, guérilla urbaine et rituel d'exorcisme : l'art de VLP (André Laude, Artension, 1990)
- Their speciality was painting their frescos sauvages illegally on walls and construction fences, but now they paint everywhere, even for galleries (Kim Levin, The Village Voice - New York, 1988)
- Ils ont un fol amour de leur art... si ça continue, on va leur offrir un musée ! (Christine Masson, L'Express, 1985)
- Ainsi, derrière le nom générique de Vive La Peinture, se cachent des artistes qui partagent le même passé de guérilleros artistiques (Elisabeth Couturier, Paris-Match, 1987)
- VLP, issu de la contre-culture des années 8O, a donné un véritable coup de fouet à la peinture (Harry Kampianne, Art Actuel, 2002)
- Aujourd’hui, ces derniers font partie des rares de cette génération à encore utiliser les murs comme véhicules de communication et d’exposition éphémère (Graff it !, 2002)
- Zuman Kojito habite les murs de Paris… VLP milite pour le retour de la peinture dans la rue (Le Monde 2, 2006)
Liens externes
- Portail de l’art contemporain
Catégories : Graffiti | Art de rue
Wikimedia Foundation. 2010.