- Ernest Pignon-Ernest
-
Ernest Pignon-Ernest, de son vrai nom Ernest Pignon[1], est un artiste plasticien né en 1942 à Nice.
Il est un des initiateurs, avec Daniel Buren et Gérard Zlotykamien, de l'art urbain en France[2].
Sommaire
Vie et œuvre
Hanté par les ombres laissées sur les murs, à Nagasaki et à Hiroshima, par les corps volatilisés, il a apposé des images peintes, dessinées, sérigraphiées sur du papier fragile, sur les murs des cités, dans des cabines téléphoniques, images qui se fondent dans l'architecture urbaine, sont acceptées par les populations qui les défendent même de leur dégradation lente (comme à Naples). Les témoignages photographiques accentuent cette fusion et en gardent les traces. Ernest Pignon-Ernest dénonce l'art construit pour les musées et les expositions, ce qui ne l'empêche pas d'y exposer.
Ernest Pignon-Ernest décrit lui-même son œuvre comme une manière de saisir l'essence d'un lieu. Il puise dans l'histoire du lieu, dans les souvenirs, mais aussi dans la lumière, l'espace. Puis, il vient y inscrire une image élaborée dans son atelier. Cette image est en général le dessin d'une représentation humaine à l'échelle 1, reproduite par sérigraphie. Pignon-Ernest installe lui-même son œuvre dans la ville, durant la nuit. Nourri par un héritage culturel mêlant chrétien et païen, Pignon-Ernest n'hésite pas à s'inspirer et à citer les œuvres de Caravage (comme lors de son travail dans les rues de Naples).
Après son intervention contre le jumelage de Nice avec Le Cap en 1974, Ernest Pignon-Ernest a joué un rôle important dans la campagne Artistes du monde contre l'apartheid. Il a ainsi, depuis plus de vingt ans, gardé des liens étroits avec l'Afrique du Sud. Parti en 2001 pour Johannesburg avec l'intention d'y mener un projet sur le caractère multiculturel du pays, il a été amené à changer de thème en découvrant sur place la gravité de la pandémie de sida et en écoutant les sollicitations des organisations qui luttent contre l'hécatombe annoncée. Après de nombreuses rencontres dans les hôpitaux, les dispensaires, les crèches et en liaison avec les associations, Pignon-Ernest a élaboré une image, née de l'écoute de ceux qui vivent au cœur de ce drame contemporain. Sérigraphiée sur place à plusieurs centaines d'exemplaires, il l'a collée, accompagné des habitants, sur les murs des quartiers particulièrement touchés de Warwick à Durban et de Kliptown à Soweto.
Installations, expositions
- 1972 :
- Les Accidents du travail. Salon de la jeune peinture au Grand Palais (Paris) ; 12 jours d'exposition, 156[3] images d'un homme grandeur nature
- Les Hommes bloqués (Paris)
- 1974 :
- Jumelage Nice-Le Cap. Sujet : l'apartheid
- L’Homme et la Ville (Le Havre)
- 1975 :
- Sur l’avortement (Tours, Nice, Paris, Avignon)
- Les Immigrés (Avignon)
- 1978-1979 : Rimbaud, Paris et Charleville[4]
- 1977 : Les Expulsés
- 1984 : Les Arbrorigènes, au Jardin des plantes (Paris). Des statues vertes de chlorophylle d'hommes et femmes nus, juchées dans des arbres, composées de micro-algues, de mousse de polyuréthane, de végétation naturelle
- 1988-1995 : Naples I, II, III, IV. Incrustations de figures[5] peintes sur papier, sculpturales voire religieuses
- 1988 : La Déposition-Mise au tombeau-Naples-1, dessin, photographie, signé en bas à droite, 2,15 m (h.) x 1,41 m, réalisé à Naples ; musée municipal (ancien évêché) d'Evreux
- 1996 : Derrière la vitre. Silhouettes peintes dans des cabines téléphoniques à Lyon
- 2002 : Soweto-Warwick-Durban, Afrique du Sud. Le fléau du sida en Afrique
- 2003 : Le Parcours Maurice Audin, Alger. Mémoire de la guerre d'Algérie
- 2009 : Décorations peintes sur la cathédrale de Montauban (dégradées par des catholiques traditionalistes[6])
Bibliographie
- Les Icônes païennes. Variations sur Ernest Pignon-Ernest, Michel Onfray, Galilée, 2003
- Ernest Pignon-Ernest par Marie-José Mondzain, Jean Rouaud et André Velter, Bärtschi-Salomon Éditions, 2007 (ISBN 978-2-9402-9206-6)
- « Entretien avec Ernest Pignon-Ernest » par Elizabeth Barillé, Jean-Luc Hennig, Manuel Jover, Le Monde de l'art, #2 Hiver 2011
Notes et références
- Édouard Pignon (leurs initiales portèrent à confusion lors d'une exposition conjointe), il redoubla son prénom derrière son nom. Pour se différencier d'
- Stéphanie Lemoine et Julien Terral, In situ : un panorama de l'art urbain de 1975 à nos jours, Éditions Alternatives, 2005, p. 10.
- 156 : le nombre d'hommes qui allaient mourir d'un accident du travail pendant les 12 jours de l'exposition...
- Ville natale de Rimbaud.
- Fra Angelico, Michel-Ange, Le Caravage...), qu'il recopie. Il tire des sérigraphies de ses dessins et les affiche en ville. Il étudie la religion à cette occasion. L'artiste s'inspire des maîtres italiens (
- Connaissance des arts (30 juillet 2009) reprise sur le site Prochoix. « Des anges d’Ernest Pignon-Ernest censurés à Montauban », brève de
Liens
Lien interne
Liens externes
- Site de performarts.net
- Site de la galerie Lelong
- Ernest Pignon-Ernest, galerie Guy Bärtschi
- Bibliographie sur BiblioMonde
- Vidéo « Atelier d'artiste » sur le site d'Art absolument
Catégories :- Artiste français
- Graffiti-artist
- Naissance en 1942
- Naissance à Nice
- 1972 :
Wikimedia Foundation. 2010.