- Paris Tonkar
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Paris Tonkar Auteur Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath Préface Jean-Pierre Michon Genre Beau livre Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Florent Massot Date de parution 1991 Nombre de pages 250 ISBN 2908382091 Paris Tonkar[1] est un livre qui retrace quatre années de graffiti[2], de 1987 à 1991, à Paris et sa toute proche banlieue[3]. A la suite du succès de ce livre, l'éditeur Florent Massot décide de lancer 1Tox une revue sur le street art[4].
Sommaire
Présentation
Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath, ont conçu ce livre comme un recueil de paroles données aux tagueurs et aux graffiti-artistes et une sorte de sketch-book : ceux-ci nous renseignent sur leurs disciplines, leurs motivations, leur état d'esprit, leur démarche et confient leur sentiment sur les réactions de la société face à ce phénomène. Les pages consacrées aux artistes permettent aux néophytes de s'immerger dans un milieu urbain où les signes, les traits, les couleurs, les formes ne sont que la continuité d'une pratique ancestrale : marquer son passage.
Paris devient une capitale du graffiti
Les auteurs tracent les étapes successives de l'évolution plastique du graffiti à Paris depuis 1985. Plusieurs ouvrages depuis s'accordent à dire que le graffiti à Paris, exécuté par des artistes venus de pays différents, a franchi à cette époque une étape décisive puisqu'il a supplanté le style new-yorkais comme l'affirme Futura 2000. Le graffiti est un mouvement à part entière, avec des idées et des règles concises : un tag sur un immeuble du XIXe siècle, un métro, le long d'une voie ferrée ou dans un terrain vague ne se limite pas à l'inscription d'un pseudo mais aussi à la recherche d'une calligraphique et d'une typographique qui marquent les esprits. Bien souvent, le jeune en question a commencé sur une table de classe ou sur une feuille de brouillon avec un crayon à papier, un stylo bille ou un feutre, poursuit sur un mur avec une bombe de peinture ou sur une banquette de métro avec un marqueur puis il finit dans un atelier de peinture lorsque celui-ci choisit de persévérer. C'est un mouvement qui est certes né aux États-Unis en 1971 avec Taki 183, confirmé par Jean-Michel Basquiat et Keith Haring à New York puis exporté par d'autres artistes dans tous les pays industrialisés mais il a pris un nouvel essor en France. Les auteurs montrent en quoi les années 1987-1991 peuvent être considérées comme un tournant majeur.
Aspects historiques et sociologiques
Ils s'attachent ainsi à nous faire saisir leur logique d'interprétation de la société et de ses leurres. Il faut savoir qu'un tagueur n'est pas nécessairement un délinquant issu des quartiers populaires mais il arrive souvent que celui-ci est originaire d'un milieu plutôt favorisé. L'élément urbain comme support de travail devient alors l'espace d'expression idéal pour ces jeunes peintres. En 1991, les tags et les graffes prolifèrent dans Paris et sa banlieue. Ce livre permet de raconter cette histoire et celle des terrains comme le terrain de Stalingrad (Paris XIXe), le chantier de la Pyramide du Louvre, dans les dépôts du métro, du RER ou de la SNCF. Ces compositions artistiques d'un art éphémère malgré lui sont accompagnées de dessins réalisés par les graffeurs eux-mêmes et d'interviews définissant un nouvel ordre de pensée. Les techniques de peintures, les styles, les motivations et les leitmotiv de ces tagueurs et graffeurs sont aussi abordés pour que le lecteur puisse comprendre la démarche de ceux qui se définissent comme "writer".
Conclusion
D'horizons divers les "writers" ont tous une même passion, le plaisir d'écrire, et une même envie, être reconnus. La communication au sein de ce groupe est à la fois murale et orale. Les exploits se transmettent de bouche à oreille jusqu'à la déformation absolue de la réalité créant parfois des situations compliquées : toyage, bagarre... Pour comprendre l'esprit et les motivations de ceux-ci, il est donc important de voir leur évolution dans le temps et dans l'espace, tout en expliquant les ruses et les techniques employées dans la tentative d'exploits toujours plus dangereux. Paris Tonkar s'attache ainsi à montrer tout cela donnant une vision globale de ce phénomène artistique.
Voir aussi
- Paris art libre dans la ville, Yvan Tessier, Éditions Hersher, 1991 (ISBN 2-7335-0195-X)
- Subway Art, Henry Chalfant and Martha Cooper, Thames and Hudson, 1984 (ISBN 0-500-27320-0)
- Spraycan Art, Henry Chalfant and James Prigoff, Thames and Hudson, 1987 (ISBN 0-500-27469-X)
- La rue aux artistes, MPG Art, éditions Guillaume Garouste Ategalore, 2004 (ISBN 2-9523191-0-3)
Annexes
Quelques graffiti-artistes
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Le blog de Paris Tonkar
- (fr) Site officiel de Tarek
- (fr) [vidéo] Paris Tonkar sur Dailymotion
- (fr) Paris Tonkar en lecture streaming
Notes et références
- Tarek Ben Yakhlef et Sylvain Doriath aux éditions Florent Massot, 1991, seconde édition 1992. Vendu dans 14 pays en langue française et premier ouvrage évoquant les Graffes et les tags français. Paris Tonkar de
- Tarek est conseiller auprès de R. Pillement organisateur de l’exposition Paris Graffiti : 15 peintres qui regroupe des artistes américains et français. Il collabore également au journal 1tox, créé par son éditeur où il rédige des articles sur les peintres et graffiteurs. L'exposition et la revue permettent à l'ouvrage de continuer à être présent dans l'actualité. En 1991,
- Association Espace Défis donne une idée du contenu de l'ouvrage et explique en quoi il est devenu incontournable et le site officiel Hip hop art de la rue l'intègre dans sa bibliographie sélective pour mieux cerner les débuts du mouvement graffiti en France.
- Membre du comité de rédaction d'1Tox, le magazine de l’art de la rue (1993-1995). Publication des éditions Florent Massot après la sortie de Paris Tonkar avec un tirage moyen de 75000 exemplaires.
- Graffiti on the Seine waterfront, by Graffiti Artist Bando (Paris, France) Photographer : Jean-noël Lafargue 1985
Wikimedia Foundation. 2010.