Foufounnette

Foufounnette

Vulve

La vulve, partie apparente du sexe de la femme

La vulve (du latin volva, puis de vulva, « utérus ») est l'ensemble des organes génitaux externes de la femme et de certaines femelles de mammifères, constitué principalement des grandes et des petites lèvres enserrant l'entrée du vagin, du clitoris et du méat urinaire[1].

La vulve comporte de nombreuses structures anatomiques majeures et mineures, dont l'entrée du vagin, organe génital interne. Son développement se fait en plusieurs phases : les périodes fœtale et pubertaire en sont les plus importantes. Véritable porte de la matrice humaine, elle en protège l'ouverture par une « double porte » : les grandes puis les petites lèvres sans oublier le vestibule vulvaire, et une flore microbienne normale qui s'écoule de l'intérieur vers l'extérieur. Cependant, une hygiène régulière permet une bonne santé vulvovaginale, la vulve étant plus sensible aux maladies qu'un pénis.

L'ensemble de ces organes externes ont aussi une fonction sexuelle liée au plaisir : ils sont richement innervés et participent à l'acte sexuel lorsqu'ils sont sollicités adéquatement. Depuis toujours, la vulve fait l'objet de représentations artistiques diverses qui représentent le pouvoir que son organe interne a pour « donner la vie » (c'est-à-dire, souvent associé et confondu avec le vagin depuis la préhistoire et de moins en moins, au fur et à mesure que progresse la science humaine), et le plaisir sexuel qu'il procure, « paradis perdu » des hommes et des femmes.

Cet article traite essentiellement de la vulve humaine, le sexe de la femme. Bien que ses structures soient similaires à celles d'autres mammifères.

Sommaire

Linguistique

Étymologie

Le mot « vulva » a été emprunté au latin médiéval volva ou vulva « utérus, parties génitales femelles », sens littéral : « enveloppe » (pour « couvrir, envelopper » )[2], probablement du latin volvere pour « tourner, retourner, tordre, rouler ». Semblable à l’ulva « utérus » en Sanskrit.

Un terme alternatif en latin, pudendum femininum désigne les organes génitaux femelles externes[3]. Le mot pudendum signifie les parties honteuses en latin, ou ce que la décence interdit de montrer. Beaucoup de cultures ont ainsi décrit la vulve comme quelque chose de honteux à cacher. Cependant, une culture hindou a utilisé le terme sanskrit de « Yoni ( योनि ) » qui comprend de nombreuses significations dont la fontaine de vie, le temple sacré, etc.

Argot

Comme pour n'importe quel aspect du corps humain qui est impliqué dans des fonctions sexuelles ou excrétoires, il y a beaucoup de mots en argot pour la vulve humaine[4], dont le « con », du mot latin cunnus (« vulve »).

Homologie sexuelle

Article détaillé : Homologie sexuelle.

La majorité des organes sexuels mâle et femelle proviennent des mêmes tissus du développement d'un fœtus. La vulve n'est pas différente. L'anatomie de la vulve est liée à l'anatomie des organes génitaux masculins par une biologie développementale partagée. De cette façon, les organes qui ont une ascendance développementale commune seraient homologues.

Le gland du clitoris est homologue au gland du pénis chez les mâles, et le corps du clitoris et la hampe du clitoris sont homologues au corps caverneux du pénis. Les grandes et petites lèvres et le capuchon du clitoris sont homologues au scrotum, à la peau de la hampe du pénis, et au prépuce, respectivement. Les bulbes vestibulaires sous la peau des petites lèvres sont homologues au corpus spongiosum penis, le tissu du pénis qui entoure l'urètre. Les glandes de Bartholin sont homologues aux glandes de Cowper chez les mâles.

Anatomie (structure)

Vulve en position ouverte. 1. Capuchon du clitoris ; 2. Gland du clitoris ; 3. Méat urinaire ; 4. Vestibule vulvaire ; 5. Petites lèvres ; 6. Orifice vaginal ; 7. Grandes lèvres ; 8. Raphé du périnée

Vue d'ensemble

Chez l'être humain, le sexe de la femme est composé de plusieurs structures anatomiques majeures (du haut vers le bas) :

  • le mont de Vénus, et ses poils pubiens : en bas du ventre ;
  • les grandes lèvres ou lèvres externes, placés de part et d'autre, grands replis de peau adipeux ;
  • les petites lèvres, nymphes ou lèvres internes, replis muqueux de peaux, à l'intérieur ;
  • le clitoris, organe érectile et son capuchon ou prépuce clitoridien, au sommet des petites lèvres. Formé de deux corps caverneux, il est placé à l'avant de la vulve, et le gland du clitoris est en partie protégé par le capuchon formé par les petites lèvres. Il est caractérisé par sa sensibilité due à sa grande richesse en terminaisons nerveuses[5] ;
  • le méat urinaire, ouverture de l'urètre par laquelle l'urine est expulsée lors de la miction, en dessous du clitoris ;
  • le vestibule vulvaire, dépression centrale de la vulve, avec au fond de cette dépression le méat urinaire et l'entrée du vagin[5] ;
  • entre les petites lèvres, l'entrée du vagin ou orifice vaginal ;
  • la fourchette vulvaire, en dessous de l'orifice vaginal, qui unit les nymphes, par leur extrémité postérieure pour former le pli commissural de Jayle.

La vulve comporte aussi d'autres structures :

  • le périnée, large ensemble de muscles sous la peau, tout autour de la vulve et pas seulement entre l'anus et les grandes lèvres (voir le schéma dans l'article détaillé), comprenant en particulier le muscle pubo-coccygien dont la tonicité peut être renforcée par un exercice de Kegel et jouer un rôle important dans les relations sexuelles ou simplement pour la rééducation périnéale après un accouchement.
  • des glandes sébacées, sur les grandes lèvres ;
  • les glandes vaginales, moins visibles à l'œil nu :
    • les glandes de Bartholin, deux petits orifices situés à gauche et à droite de l'orifice vaginal, dans l'épaisseur des grandes lèvres, qui sécrètent de la cyprine pour la lubrification vaginale. D'une dimension d'environ 15 mm × 8 mm × 5 mm, leurs orifices s'ouvrent dans le sillon sous-hyménéal entre l'hymen et les petites lèvres[5] ;
    • les glandes de Skene, deux petits orifices à gauche et à droite du méat urinaire, qui peuvent expulser un fluide proche du liquide séminal masculin à l'approche ou au moment de l'orgasme.

Développements

Vulve non épilée. Les lèvres internes sont plus grandes que les lèvres externes.

La vulve a une forme ovoïde qui présente une fente médiane sous un monticule de peau. Elle est située en bas de l'abdomen, et fait suite au pubis.

Le pubis, renflement mou à l'avant de la vulve est constitué d'un tissu adipeux recouvrant la symphyse pubienne, et s'appelle en latin : le mons pubis. Ce terme désigne le « mont du pubis », et son genre est non spécifique. Pour la femme, le mons pubis est désigné sous le nom latin de mons veneris, pour « mont de Vénus » ou « mont de l'amour ». Le mont de Vénus se sépare en deux replis cutanés, allongés sagitalement sur environ huit centimètres, présentent une face interne lisse et une face externe couverte de poils. Leur partie antérieure atteint le mont de Vénus couvert de poils pubiens et leur partie postérieure se rejoint en formant la commissure postérieure[5]. La dénomination courante est les « grandes lèvres » (labia majora en latin, litt. les « lèvres principales ») mais une autre appellation, plus récente et plus juste serait les « lèvres externes » pour les différencier des « lèvres internes » car certaines femmes ont des petites lèvres plus grandes que les lèvres principales (dans ce dernier cas, elles sont mal dénommées : « grandes »).

Les lèvres internes, dénommées aussi « petites lèvres » ((la) labia minorae) sont deux replis mous de peau à l'intérieur des lèvres externes ou « grandes lèvres » ((la) labia majorae). Alors que les labia minorae sont traduites littéralement en tant que « lèvres mineures », ou « petites lèvres », il arrive souvent que ces lèvres « minorae » soient de taille considérable, et saillent extérieurement des « majorae ». Une grande partie des différences entre les vulves est dans la variation significative de la taille, forme et couleur des lèvres internes du sexe de la femme.

Fente pudendale (vulvaire), glabre et en position de repos

La fente antéro-postérieure (d'un axe allant de la partie avant à la partie arrière) entre les deux grandes lèvres s'appelle la « fente vulvaire », dite fente pudendale, dénommée aussi fente de Vénus pour la femme. Elle contient et protège les autres structures plus sensibles de la vulve. Les lèvres externes se divisent sous le mont de Vénus puis se rejoignent dans un secteur plat entre la fente pudendale et l'anus, appelé périnée ((la) perineum). La couleur de la peau extérieure aux lèvres externes est habituellement proche de la couleur globale de la peau de l'être, bien qu'il y ait des variations considérables. La peau et les muqueuses internes sont souvent de couleur rose ou brunâtre. Après le début de la puberté, le mont de Vénus et les lèvres externes deviennent couverts par le poil pubien. Cette pilosité se prolonge parfois aux cuisses et au périnée intérieurs.

Le clitoris est placé à l'avant de la vulve, où se rejoignent les lèvres internes. La partie évidente du clitoris est le gland du clitoris ((la) glans clitoridis, litt. « gland clitoridien »). Typiquement, le gland du clitoris possède la taille et la forme d'un petit pois, bien qu'il puisse être sensiblement plus grand ou plus petit. Il est extrêmement sensible, et contient autant de terminaisons nerveuses que l'organe analogue chez les mâles, le gland du pénis. Le point où s'attachent les lèvres internes, proche du clitoris, s'appelle le frein du clitoris ((la) frenulum clitoridis). Un prépuce, ou capuchon clitoridien, normalement couvre et protège le clitoris. Toutefois chez les femmes avec un clitoris particulièrement grand ou avec un petit prépuce, le gland du clitoris peut s'exposer partiellement ou complètement à tout moment. Il arrive souvent que seul le capuchon du clitoris soit partiellement caché à l'intérieur de la fente pudendale.

La région entre les lèvres internes s'appelle le vestibule vulvaire, et il contient les ouvertures vaginales et urétrales. L'hymen marque la limite entre le vestibule et l'entrée du vagin. Le vestibule est limité latéralement par les petites lèvres[5].

Le méat urinaire ((la) meatus, litt. « ouverture urétrale ») est localisé au-dessous du clitoris et au-dessus de l'ouverture vaginale. C'est par le méat que jaillit l'urine de la vessie vers l'extérieur du corps.

L'ouverture du vagin est localisée au fond du vestibule vulvaire, vers le périnée. Le terme « introït », du latin introitus, est techniquement plus correct que « ouverture », puisque le vagin est effondré en temps normal, avec l'ouverture fermée, à moins que quelque chose n'y soit inséré. L’introït est parfois en partie recouvert par une membrane, appelée hymen. L'hymen se rompt pendant le premier coït vaginal vigoureux, et le sang produit par cette rupture est perçu, dans certaines cultures, comme une confirmation de virginité. Cependant, l'hymen peut également se rompre spontanément au cours d'exercices, ou être étiré par des activités normales telles que l'utilisation de tampons hygiéniques, ou être trop petit pour être apparent. Dans quelques rares cas, l'hymen peut complètement recouvrir l'ouverture vaginale, exigeant la séparation chirurgicale. Légèrement au-dessous, à gauche et à droite de l'ouverture vaginale sont deux glandes de Bartholin qui produisent une substance cireuse, la cyprine qui contient des phéromones, et dont le but n'est pas entièrement connu.

L'aspect de la vulve, la taille de ses diverses parties et leur couleur changent beaucoup d'une femme à une autre[5], et il est commun que les côtés gauches et droits diffèrent dans l'aspect.

Développement

Phases de développement de la vulve, schémas A, B, D et F

Fœtus

Pendant les huit premières semaines suite à la conception, les fœtus masculins et femelles ont les mêmes organes reproducteurs et sexuels rudimentaires, et les hormones maternelles commandent leur développement. Les organes masculins et femelles commencent à devenir distincts quand le fœtus peut commencer à produire ses propres hormones, bien que la détermination évidente du sexe soit difficile jusqu'à la douzième semaine[6].

Pendant la sixième semaine d'aménorrhée gravidique, le tubercule génital se développe devant la membrane cloaquale. Le tubercule contient une fente nommée la fente uréthrale. Le sinus urogénital[7] (précurseur de la vessie) s'ouvre dans cette fente. De chaque côté de la fente, on trouve les plis urogénitaux. Près du tubercule, il existe une paire d'arêtes appelées les plis labioscrotaux.

À partir du troisième mois de développement fœtal, le tubercule génital devient le clitoris. Les plis urogénitaux deviennent les petites lèvres, et les plis labioscrotaux deviennent les grandes lèvres.

Enfance

Tubercule génital du fœtus à 14 semaines

À la naissance, la vulve du nouveau-né (et les seins) peuvent être gonflés ou agrandis en raison de l'exposition, par l'intermédiaire du placenta, à des niveaux d'hormone élevés par sa mère. Le clitoris est proportionnellement plus grand qu'il est susceptible d'être, plus tardivement dans la vie. Au cours d'une période courte quand ces hormones s'en iront, la vulve rétrécira en taille.

D'un an jusqu'au début de la puberté, ou période d'enfance, la vulve ne subit aucun changement d'aspect, autre que sa croissance en proportion avec le reste du corps.

Puberté

Le début de la puberté produit un certain nombre de changements. Les structures de la vulve deviennent proportionnellement plus grandes et peuvent devenir plus prononcées. La coloration peut changer et le poil pubien se développer, d'abord sur les petites lèvres, et s'écarter plus tard au mont de Vénus, et parfois aux cuisses et au périnée intérieurs.

Chez les filles préadolescentes, la vulve semble être placée plus loin en avant que chez les adultes, montrant un plus grand pourcentage des grandes lèvres et de la fissure pudendale en position debout. Pendant la puberté, le mont de Vénus s'élargit, repoussant les grandes lèvres en avant, loin de la symphyse pubienne, et parallèlement au sol (toujours en position debout). Les variations des niveaux de la graisse corporelle affectent l'ampleur avec laquelle ceci se produit.

Accouchement

Pendant l'accouchement, le vagin et la vulve doivent se distendre pour s'adapter à la tête du bébé (approximativement de 9,5 centimètres). Ceci peut avoir comme conséquence un déchirement de la peau à l'ouverture vaginale, des lèvres, du clitoris. Une épisiotomie (l'incision chirurgicale prophylactive du perineum) est parfois exécutée pour limiter une possible déchirure, mais son application systématique en tant que routine chirurgicale est largement discutée actuellement.

Certains des changements qui se produisent pendant la grossesse peuvent être permanents.

Post-ménopause

Pendant la ménopause, les niveaux d'hormone diminuent, et avec eux la sensibilité des tissus vulvaires diminue également. Le mons pubis, les lèvres, et le clitoris peuvent réduire en taille, bien qu'habituellement, pas dans les proportions pré-pubertaires.

Cycle de la réponse sexuelle

Au cours des activités érotiques, l'excitation sexuelle entraîne un certain nombre de modifications physiques dans la vulve. L'excitation peut se décomposer selon les travaux de Masters et Johnson en quatre phases un peu arbitraires : l'excitation, le plateau, l'orgasme et la résolution.

Phase d'excitation

L'excitation sexuelle commence par la lubrification vulvo-vaginale qui agit autant à l'intérieur qu'à l'extérieur du vagin : la cyprine s'écoule des glandes de Bartholin pour lubrifier les petites lèvres. À l'intérieur du vagin, une vasocongestion (le sang qui s'accumule) se forme dans les parois vaginales qui provoque de l'humidité qui suinte à l'extérieur des parois. Cette humidité finit par s'amasser en fines gouttelettes qui perlent alors dans un flux qui sort du vagin pour humidifier la vulve. Contrairement aux hommes, où l'excitation sexuelle produit des variations manifestes – une érection – les femmes ne sont pas nécessairement conscientes du fait que la lubrification vaginale et l'engorgement du sang dans leur vulve s'est produite.

Les grandes lèvres s'aplatissent et s'écartent l'une de l'autre, le clitoris et les petites lèvres augmentent en taille.

Phase en plateau

La vaso-congestion des tissus profonds dans le vagin provoque son gonflement, ce qui fait diminuer de taille l'orifice vaginal d'environ 30 %. L'érection du clitoris est de plus en plus forte, et son gland se déplace vers la symphyse pubienne, restant dissimulé par le prépuce au début de l'excitation mais en deuxième temps, apparaît et disparaît à travers le prépuce en cas d'excitation continue[8].

Les petites lèvres augmentent considérablement, environ 2 à 3 fois en volume : béantes, elles affichent l'ouverture vaginale. Tumescentes, elles changent considérablement de teinte colorée, allant du rose au rouge chez les femmes qui n'ont pas eu la charge d'un enfant (nullipares), ou au rouge (très) vif (couleur vin) chez celles qui ont eu un enfant (multipares).

Les grandes lèvres deviennent plus plates et participent à la contraction musculaire pendant l'excitation et durant l'orgasme chez les femmes nullipares. Chez les femmes multipares qui développent un réseau vasculaire plus étendu, les grandes lèvres peuvent augmenter dans ce cas de 2 à 3 fois de volume sous l'effet de la vaso-congestion.

À ce stade, la femme est entièrement prête pour un rapport vaginal.

L’orgasme

Article détaillé : Orgasme.

Immédiatement avant l'orgasme, le clitoris devient exceptionnellement engorgé, ce qui fait disparaître le gland sous le prépuce clitoridien tumescent. La théorie veut que cela soit pour protéger le gland devenu sensible au cours de l'orgasme. Cependant, quelques réserves sont émises sur le fait que cela soit le cas, puisque dans la structure masculine homologue, le pénis, le même engorgement se produit avant l'orgasme, dont la fonction est censée allonger le pénis aussi près que possible vers le col de l'utérus avant l'éjaculation.

Des contractions musculaires rythmiques et involontaires se produisent dans le tiers externe du vagin, ainsi que dans l'utérus et autour de l'anus. Il s'en produit d'abord une environ toutes les 0,8 secondes, puis elles deviennent moins intenses et plus espacées aléatoirement tant que l'orgasme continue. En fonction de son intensité, un orgasme peut avoir aussi peu qu'une contraction ou avoir plus de quinze contractions (dit aussi « orgasmes répétés »). Il peut aussi être accompagné chez 40% des femmes d'une éjaculation féminine, constituée essentiellement d'urine (parfois jusqu'à 100 ml)[9].

Immédiatement après l'orgasme, le clitoris peut être tellement sensible que toute stimulation en est inconfortable.

Phase de résolution

La période réfractaire se caractérise par une intumescence des vaisseaux sanguins au niveau des structures externes et internes : l'afflux de sang commence à se dissiper, bien qu'à un rythme beaucoup plus lent si l'orgasme n'a pas eu lieu.

Les organes génitaux se replient dans leur emplacement initial : le clitoris se rétracte sous son prépuce ; le vagin et l'ouverture vaginale retournent à leur état normal et détendu. Le reste de la vulve, grandes et petites lèvres reviennent en position, couleur et taille normale.

Fluides et odeurs

Flore vulvo-vaginale microbienne normale. La vulve est habituellement enduite de sécrétions : glaire, smegma, etc.

La vulve est le siège de sécrétions. Des odeurs désagréables ou des changements dans la consistance des fluides (purulence, symptômes d'inflammation, de rougeur) peuvent alerter sur des pathologies. C'est pourquoi son hygiène régulière est importante afin de maintenir une bonne santé vulvovaginale.

Il y a un certain nombre de différentes sécrétions liées à la vulve : la sueur, l'urine, les sécrétions cutanées ou le sébum, et aussi :

Sécrétions liées à l'acte sexuel

Lors de l'excitation sexuelle, l'intérieur des petites lèvres est naturellement lubrifié par les sécrétions des glandes de Bartholin afin de faciliter la pénétration. Les glandes de Skene, elles, participent faiblement à l'éjaculation féminine.

Menstruations

La période des « règles » (ou période menstruelle) est caractérisée par des flux ou saignements plus ou moins importants qui s'écoulent du vagin par la vulve, sauf en cas d'utilisation d'un dispositif hygiénique comme le tampon hygiénique, la serviette hygiénique se contentant de recueillir ces flux à la sortie de la vulve.

Glaires

Sécrétions vaginales

Il s'agit d'un écoulement laiteux qui apparaît sur la vulve, résultat de la desquamation vaginale et/ou de l'utérus : ces « pertes blanches » sont l'exagération de la sécrétion génitale normale pour nettoyer les cellules mortes présentes sur la paroi vaginale (flore vaginale pour la sécrétion liée au vagin, qui comprend le bacille de Doderlein dont l'acidité est protectrice) et/ou celle de l'utérus. Elles peuvent être mousseuses, filantes, glaireuses, blanches ou sales, jaunâtres, verdâtres. Ce sont des sécrétions normales et qui tachent le linge.

Glaire cervicale

Article détaillé : Glaire cervicale.

L'écoulement associé à l'ovulation s'appelle la glaire cervicale. Elle est familièrement appelée « blanc d'œuf » à cause de sa consistance lorsqu'elle est épaisse. Elle apparaît dès la puberté et on la retrouve séchée sous forme de croûte sur le linge.

Suivant les périodes, on la trouve plus ou moins fluide, transparente ou blanche. La période d'ovulation est caractérisée par une glaire importante, cyclique et régulière, ce qui peut être un indice pour la fécondation. Élaborée à l'intérieur du col de l'utérus, elle apparaît 48 heures avant l'ovulation et parvient à son maximum d'abondance et de fluidité au moment même de l'ovulation. Cependant, on peut trouver une abondance de glaire en d'autres périodes. Et cela n'est pas forcément anormal.

Elle n'est pas à confondre avec les pertes blanches, ni avec le smegma, ni avec les leucorrhées pathologiques : de façon générale, la glaire cervicale est un phénomène naturel et régulier du sexe de la femme (sans symptôme, ni inflammation, ni rougeur).

Smegma

Article détaillé : Smegma.

Le smegma est une substance (de type « fromage blanc ») formée d'une combinaison des cellules mortes, de sécrétions cutanées, d'humidité et de bactéries naturelles, qui se forme dans les organes génitaux des mammifères. Chez les femmes, il se rassemble autour du clitoris et des plis labiaux au bout de trente-six heures de négligence hygiénique[10].

Acides aliphatiques

Approximativement un tiers des femmes produisent des acides aliphatiques. Ces acides sont une classe piquante des produits chimiques que d'autres espèces primates produisent en tant que signaux sexuel-olfactifs. Alors que se tient toujours un débat à leur sujet, les chercheurs se réfèrent souvent à eux en tant que phéromones humains. Ces acides sont produits par les bactéries normales résidentes sur la peau. La teneur en acide change avec le cycle menstruel, augmentant le jour d'après la menstruation, et faisant un pic à la moitié du cycle, juste avant l'ovulation.

Pathologies gynécologiques

Gynécologie en 1822. Position de « compromis » du médecin : à genou, pour auscultation des « parties honteuses » et respect des bonnes mœurs de l'époque.

La gynécologie est la branche de la médecine concernant le diagnostic et le traitement des maladies et des troubles liés à la vulve. Comme des examens réguliers permettent de détecter tout changement anormal dans la région vulvaire, une femme devrait se faire ausculter régulièrement tout au long de sa vie pour une prévention efficace des maladies. Plusieurs types de pathologies sont définies, une liste descriptive et complète de celles-ci peut être trouvée dans le chapitre XIV de la liste de codes CIM-10.

Dans la catégorie des taches et des kystes, plusieurs types d'angiome, malformation bénigne, peuvent apparaître sur la vulve. Les éphélides, qui sont des taches de rousseur, ne constituent pas une menace pour sa santé; par contre, le kyste épidermique, la lentigine solaire et le naevus melanocytaire peuvent faire l'objet d'une intervention médicale. La vulve attire des maladies infectieuses nombreuses, dont la blennorragie, infection sexuellement transmissible bactérienne grave si elle n'est pas traitée promptement.

D'autres infections possibles sont : la candidose vaginale, la dermatophytose (une mycose), l'herpès génital (ou « Herpes simplex »), l'hidrosadénite, le molluscum contagiosum, la vaginose bactérienne, les verrues (dues au papillomavirus ou aux condylomes acuminés), le zona (« Herpes zoster »).

Dans le domaine des maladies auto-immunes affectant la peau et les muqueuses de la vulve : l'eczéma (ou dermatite) est une forme d’allergie habituellement non-contagieuse, alors que d'autres formes plus ou moins sévères, peuvent avoir des épisodes de courte durée, intermittentes ou chroniques comme le lichen plan, le lichen scléreux (rare) ou le lichen simplex; le pemphigus profond, la pemphigoïde bulleuse, le psoriasis et la vulvite étant d'autres inflammations.

Des syndromes douloureux peuvent induire des pressions sur l’introït, l’entrée du vagin, par le vaginisme ou la vestibulite vulvaire. La vulvodynie, elle, est une douleur vulvaire diffuse, qui peut être ressentie partout dans la région vulvaire. Le cancer de la vulve est composé de tumeurs malignes : carcinome spinocellulaire (qui est le type le plus courant), le carcinome basocellulaire et le mélanome. Les symptômes du cancer de la vulve incluent des démangeaisons, une grosseur ou une plaie sur la vulve qui ne guérit pas et/ou qui s'agrandit, et cause (parfois) une gêne, une douleur, un renflement dans la région vulvaire. Les traitements peuvent indiquer une vulvectomie, le retrait d'une partie de la vulve.

L'ulcération de la vulve comprend l'ulcère de Lipschätz, le phagédénisme qui induit une destruction des tissus, qu'il soit humide ou sec, l'ulcère aphteux des lèvres vulvaires, et la maladie de Behçet. Des malformations qui sont le plus souvent congénitales sont : le vagin cloisonné, une ouverture vaginale extrêmement proche de l'urètre ou de l'anus, un hymen imperforé, un clitoris agénésique ; différentes étapes de la masculinisation des organes génitaux, y compris par fusion des grandes lèvres, une absence du vagin ou une formation partielle du vagin, l'urètre située sur le clitoris, l'hermaphrodisme.

D'autres classifications pour des atteintes vulvaires sont : les adhérences labiales, l'épisiotomie, le lymphangiome vulvaire, la maladie de Bowen, la néoplasie intraépithéliale vulvaire, la papulose bowénoïde, la périnéodynie (une douleur périnéale), la vaginite, les varices vulvaires.

Altérations

Les formes les plus communes et « douces » sont le rasage des poils du pubis et l'épilation du maillot. Plus intrusives sont les formes de mutilations et autres percements (« piercing ») cutanés.

Esthétique et piercing

Articles détaillés : Esthétique et Piercing.

Dans certains cas, les gens choisissent d'avoir des organes génitaux percés, tatoués ou toute autre modification pour des raisons esthétiques ou autres. La chirurgie esthétique des organes génitaux féminins comprend une chirurgie laser de resurfaçage des lèvres pour enlever les rides, un repositionnement clitoridien pour celles qui n'arrivent pas à atteindre une stimulation optimum, une labiaplastie (réduction de la taille des petites lèvres) et un resserrement du vagin.

Mutilations

Article détaillé : Mutilations génitales féminines.

Dans certains pays, la forme la plus commune des altérations des organes génitaux est la mutilation génitale : l'ablation d'une partie des organes génitaux féminins pour des raisons culturelles, religieuses ou autres raisons non médicales. Ces procédures peuvent être très controversées lorsqu'elles sont effectuées sur des mineures, comme en témoigne leur nom premier, la mutilation.

Dans certaines civilisations, on pratique la « circoncision féminine » ou l'excision (ablation) du clitoris et/ou des petites lèvres, et aussi l'infibulation, c'est-à-dire la suture des petites lèvres de façon à ne laisser passer que les menstruations et l'urine. Cette pratique douloureuse et mutilante est illégale dans les pays occidentaux et de plus en plus d'États de la planète punissent ces violences faites aux femmes qui entraînent une déformation permanente, ou difficilement réversible.

Attitudes culturelles

Depuis les débuts de l'islam, les musulmans, femmes et hommes, ont suivi la tradition de « s'arracher les poils des aisselles et de raser les poils pubien ». Il s'agit là d'une pratique privilégiée plutôt qu'une obligation, et pourrait être réalisée par rasage, épilation, cire, ou toute autre méthode. Et c'est une pratique qui n'est plus considérée comme une forme de culte dans certaines cultures musulmanes pieuses, ni une pratique honteuse, alors que dans d'autres régions moins pieuses, c'est une pratique en vue d'une bonne hygiène. (Voir la jurisprudence islamique.) Les raisons de la suppression de ces poils pourrait également être appliqué aux poils sur le scrotum et autour de l'anus, parce que le but est d'être complètement propre, pur et à l'abri de tout ce qui peut causer de la saleté et des impuretés.

Dans la culture occidentale, le rasage ou l'épilation de la vulve est un phénomène assez récent, surtout aux États-Unis, mais qui a été répandu, le plus souvent sous la forme d'épilation à la cire, dans de nombreux pays d'Europe de l'Est et cultures du Moyen-Orient pendant des siècles, avec la croyance générale que c'est plus hygiénique. Les maillots de bain échancrés à l'aine ont contraint leurs porteurs de se raser les côtés de leurs triangles pubiens. Le rasage peut être intégral ou inclure la presque totalité des poils. Certains styles font conserver une « piste de course » (de chaque côté des lèvres) ou une « piste d'atterrissage » (on dit aussi « ticket de métro » ) directement au-dessus et aligné avec la fente vulvaire. Voir l'article sur les poils pubiens.

Pudeur

Article détaillé : Pudeur.
L'expulsion du Jardin d'Éden, fresque de Masaccio avant et après restauration, Florence, Italie. Tableau peint en 1425, altéré en 1680 et restauré en 1980.

Beaucoup de sculpteurs et de peintres ont choisi de ne pas représenter de vulves dans leurs œuvres, même quand ils représentent des femmes nues. La région pubienne était souvent recouverte d'un morceau de tissu, ou d'une feuille de vigne.

Dans le cas d'une fresque comme celle de L'expulsion d'Adam et Ève du Jardin d'Éden de Masaccio, les feuilles de vigne furent ajoutées trois siècles après que l'original a été peint, probablement à la demande de Cosme III de Médicis à la fin du XVIIe siècle, qui a jugé sa nudité répugnante. Pendant sa restauration dans les années 1980, les feuilles de vigne ont été enlevées, de même que des siècles de saleté pour restaurer la fresque dans son état original.

Souvent, quand elle était affichée ou posée par un modèle féminin nu, la vulve ainsi que sa représentation physique manquait de poils pubiens, indépendamment du fait qu'elle serait effectivement visible dans cette pose. Dans les temps modernes, les artistes japonais de l'anime représentent souvent des personnages féminins, sans vulves (en pornographie hentai, aussi) pour se conformer à la censure des lois. La vue d'une vulve glabre peut être source d'excitation sexuelle pour les uns : voir acomoclitisme.

Comme à travers l'histoire, la représentation réelle ou artistique des vulves était rare, les normes esthétiques de la représentation de la vulve de l'Occident se sont développées après que la pornographie visuelle se fut répandue. Actuellement, la désaturation des couleurs est souvent utilisée pour purger les images photographiques des associations à caractère pornographique.

Représentation artistique et symbolique

Article détaillé : Représentation artistique du nu.

De tous temps, la vulve est l'objet d'images et de symboles divers. Pourtant, de nombreuses cultures ont couramment désigné la vulve comme une chose honteuse qui devrait être caché ; par exemple, le terme latin pudendum, qui désigne les organes génitaux externes, signifie littéralement « chose honteuse ». Cependant, certaines cultures ont célébré et même vénéré la vulve ; certaines sectes hindoues l'adorent sous le nom de yoni, et des textes semblent indiquer une attitude similaire dans certaines anciennes religions du Proche-Orient ancien. Une telle vénération peut faire partie de croyances néopaganiques, comme certains aspects du culte de la Déesse, et peut être indiquée (vue) dans des œuvres d'art paléolithiques. D'autres cultures considèrent certaines parties de la vulve ou son ensemble, d'être « impur » et peuvent aller aussi loin que de préconiser la prétendue « circoncision féminine », qui en fait se décline en plusieurs niveaux de sévérité.

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Notes et références

  1. Le Petit Robert
  2. définition du Littré - XMLLittré
  3. (en) http://cancerweb.ncl.ac.uk/cgi-bin/omd?pudendum+femininum
  4. Liste exhaustive sur Echolalie ou liste des synonymes de la [[wikt:vulve|]] sur le wiktionnaire.
  5. a , b , c , d , e  et f précis d'anatomie Grégoire et Oberlin, 1962, Baillières et fils, tome III, p. 296 à 298
  6. Développement embryonnaire de l'appareil reproducteur - Gilles Bourbonnais
  7. Sexe féminin : différenciation des glandes accessoires et différenciation du sinus urogénital
  8. Réponse sexuelle normale chez la femme - Réseau informations médicales en sexologie
  9. SCHUBACH Gary. Urethral expulsions during sensual arousal and bladder catheterization in seven human females. Ed.D. thesis, Institute for Advanced Study of Human Sexuality, 1996
  10. Livre Le Sexe de la femme de Gérard Zwang

Voir aussi

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Voir « vulve » sur le Wiktionnaire.

Sources

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Vulva ».

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