- Menopause
-
Ménopause
Ménopause CIM-10 : E28.3, N95.1 La ménopause, du grec méno, règles et pause, arrêt, appelée aussi âge climatérique, est l'arrêt des règles. Lors de la ménopause la femme ne possède plus suffisamment de follicules car ceux-ci ont été soit utilisés pour le cycle ovarien soit les cellules folliculaires ont dégénéré par le phénomène d'atrésie folliculaire. On la divise en plusieurs étapes :
- périménopause : période d'irrégularités des cycles menstruels précédant la ménopause et l'année qui suit l'arrêt apparent des règles ;
- post-ménopause (ménopause confirmée)
La ménopause survient en moyenne à l'âge de 51 ans en France.
Sommaire
Préménopause
Période qui débute lorsque la fréquence des cycles diminue (spanioménorrhée) et que la FSH commence à s'élever.
Périménopause
Période qui englobe la préménopause et qui se termine 1 an après les dernières règles.
Les œstrogènes et la progestérone sont des hormones stéroïdes qui possèdent des récepteurs cellulaires, situés à la surface des cellules hypophysaires notamment, et qui réagissent par rétro contrôles pour maintenir le taux d'hormones ovariennes autour d'une valeur stable. C'est une période de dépression des ovaires qui entraine soit une insuffisance en progestérone seule soit accompagnée d'une insuffisance en œstrogènes. Dans ce dernier cas il existe une aménorrhée (absence de règles) ou diminution des celles-ci avec des bouffées de chaleur ; si par contre il y a encore une sécrétion œstrogénique, les troubles sont :
-
- sensation de ventre gonflé et ballonné, constipation
- caractère instable, insomnie en pleine nuit, coup de pompe l'après-midi , dépression, anxiété changement d'humeur soudaine et irritabilité pour un rien .
- maux de tête
- tensions mammaires impression de seins constamment gonflés
- Troubles du cycle menstruel :
- cycle plus court ou plus long ou écoulement très très légers sur plusieurs jours (préménopause) jusqu'à une absence totale de celle-ci (ménopause)
- diminution de la libido
- sueurs nocturnes et matinales.
- métrorragie (écoulement hors période des règles supposées), méno-métrorragie
Ménopause
Définition
Aménorrhée d'au moins 1 an liée à un épuisement du capital folliculaire ovarien. Le diagnostic de ménopause est clinique, il s'appuie donc uniquement sur les symptômes et signes cliniques.
Symptômes
Réunis sous l'appellation de climatère. L'insuffisance en œstrogènes entraîne d'abord :
- Sécheresse vaginale et cutanée
- Troubles psychologiques mineurs (dépression, asthénie, insomnie, diminution de la libido, etc.)
- Bouffées de chaleurs, surtout nocturnes avec des sueurs fréquemment associées
- Aménorrhée définitive ( arrêt définitif d'écoulement sanguin )
- Asthénie avec insomnie
- Accélération de la perte de densité osseuse, réalisant au maximum une ostéoporose
- Prise de poids. En moyenne de 3 à 4 kg
Plus tard, les organes génitaux (vagin, vulve, utérus) s'atrophient, ainsi que les glandes mammaires, avec accentuation du prolapsus.
Tous ces symptômes ne sont que des inconvénients. Les risques sont l'ostéoporose ( diminution de la densité osseuse : risque de fracture plus important et donc réparation plus difficile et plus longue; la perte osseuse s'accentue à la ménopause) et l'augmentation des maladies cardio-vasculaires.
La prise de poids n'est pas due à la ménopause proprement dite mais à la baisse importante du métabolisme de base qui intervient à peu près à la même période
Traitement
Traitement hormonal substitutif
Depuis une trentaine d'années, il existe un traitement hormonal substitutif de la ménopause. Ce traitement permet de compenser l'insuffisance des sécrétions ovariennes d'œstrogènes et de progestérone responsables de troubles à court et à long terme. Il est efficace sur les symptômes de la ménopause et sur la prévention de l'ostéoporose. Théoriquement les œstrogènes ont également un rôle protecteur sur le cœur.
Utilisée largement auparavant, il l'est nettement moins, notamment aux États-Unis depuis la publication d'une étude en 2002 mettant en avant l'absence de bénéfice en termes de maladies cardio-vasculaires et une augmentation du risque de certains cancers, de survenue d'embolie pulmonaire et d'accidents vasculaires cérébraux, dépassant le bénéfice d'un taux moindre de fracture du col du fémur[1]. Cette étude a fait l'objet d'un large débat et il n'est pas clair si elle est applicable à toute forme de traitement substitutif ou seulement à celle qui a cours le plus souvent aux États-Unis. La population étudiée est, par ailleurs, particulièrement âgée (jusqu'à 80 ans).
L'augmentation du risque de cancer du sein liée à ces traitements a été affirmée par une publication de l'OMS[2] et a trouvé un étayage au travers la diminution de l'incidence du cancer du sein en France[3] et aux USA à peu près contemporaine de la chute des ventes des traitements hormonaux après la publication de l'étude WHI en 2002.
Chez les femmes plus jeunes (la cinquantaine), le risque de maladie cardio-vasculaire semble, au contraire, équivalent ou plus faible[4]. De même, les artères coronaires (irriguant le cœur) seraient moins calcifiées chez ces dernières[5].
L'ensemble de ces éléments plaide pour une durée limitée du traitement hormonal mais la durée optimale reste encore à déterminer.
Modulateurs sélectifs des récepteurs aux oestrogènes (SERM)
Les SERM constituent une catégorie de médicaments agissant de manière sélective, soit comme agonistes, soit comme antagonistes, sur les différents récepteurs oestrogéniques du corps. La sélectivité de leur interaction avec ces récepteurs leur confère une sûreté bien meilleure comparé à d’autres traitements également disponibles. Les Phyto-SERM constituent une catégorie de SERM d’origine végétale, ce qui fait d’eux des composés encore plus sûrs dans le cadre d’un traitement efficace. Les phyto-SERM tels que DT56a exercent un effet agoniste sur les récepteurs oestrogéniques localisés dans le cerveau, réduisant ainsi efficacement les bouffées de chaleur, mais parallèlement n’exercent aucun effet sur les récepteurs oestrogéniques du sein[6] et de l’utérus [7][8], raison pour laquelle ils sont considérés comme l’actuel traitement de premier choix des symptômes de la ménopause.
Suppléments alimentaires alternatifs
L’effet des suppléments alimentaires alternatifs dans le traitement des symptômes de la ménopause peut aller d’un soulagement modéré à significatif. On sait que certains composés d’origine végétale, appelés phytoestrogènes, exercent un effet oestrogénique sur le corps, induisant ainsi un effet, quoi que relativement modéré. Les suppléments phytoestrogéniques comprennent les isoflavones de soja, le trèfle violet, l'actée à grappes (Cimicifuga racemosa) et l’igname. Soulignons que l’emploi de l'actée à grappes[9] a été associé à des effets indésirables graves sur la fonction hépatique.
Voir aussi
Aspects culturels
Influence du contexte culturel
Selon son terrain culturel, la femme réagit de différentes manières à la survenue de la ménopause. Aux USA, les études montrent que, selon leur "niveau social", les femmes considèrent soit que la ménopause est une maladie - soit qu'elle n'est qu'un changement prévisible qui survient dans leur vie [10].
Le système socio-culturel de références à l'intérieur duquel la femme évolue [11] influence nettement la façon dont la femme perçoit sa ménopause : pour celles qui pensent que c'est une maladie, le perçu est nettement plus négatif que chez celles pour qui ce n'est qu'une transition , voire même un signe de vieillissement. [12].
L'origine raciale et géographique de la femme a aussi son importance . Aux USA, une étude a montré que les femmes d'origine Caucasienne souffraient plutôt de symptômes de la série psycho-somatique - pendant que les Afro-Américaines se plaignaient plutôt des symptômes de la série vaso-motrice. [13].
Par ailleurs, alors que la plupart des femmes des USA voient la ménopause comme un signe de déclin, quelques études montrent qu'en Asie, au contraire, la ménopause est synonyme de libération, est est fêtée comme la disparition du fardeau des grossesses [14]. Cependant, une étude montre qu'apparemment aux USA la ménopause est envisagée positivement par de nombreuses femmes, pour qui elle serait l'occasion de "libération et de passage à un état valorisant" [15]. Ce résultat traduit-il le fait que les femmes US auraient accepté d'abandonner le concept "feminine for ever" ( "féminine pour toujours") ? Ce concept soutenait l'instauration du traitement de masse de la ménopause par les oestrogènes fortement dosés, traitement qui fut fortement décrié par la suite.
Traduction culturelle de la ménopause
- Pour notre culture occidentale , la ménopause semble un sujet tabou : très peu d'oeuvres (littéraires, cinématographiques...) en font mention. Pourtant la série cartoon "Les Simpson" (iconoclaste et cynique, mais qui reflète bien les tendances socio-culturelles nord-américaines) aborde le théme, et ses grandes têtes de chapitre sont traitées les unes après les autres ... En plein hiver, Selma Bouvier, une des belle-soeurs de Homer, est prise d'une violente bouffée de chaleur inaugurale alors qu'elle fait repasser son permis de conduire ("valable jusqu'en 1909") à Montgomery Burns. Ejectée de la voiture, elle tombe heureusement dans la neige, qui fond à son contact et dans laquelle elle s'enfonce profondément...Hospitalisée, Selma subit un bilan hormonal, et le "médecin-noir-qui-rit-à-tous-propos" lui annonce qu'elle est ménopausée. Selma tombe alors dans une profonde dépression : elle n'avait pas voulu de grossesse jusqu'ici "afin de ne pas abîmer sa silhouette", mais elle ne peut surmonter la déception de ne plus pouvoir avoir d'enfant. Et quand sa nièce lui rappelle qu'elle a son iguane "Jub-Jub", elle éclate en sanglots : " Jub-Jub ne pourra pas s'occuper de moi quand je serai vieille et malade, dit-elle, il ne pourra que me manger quand je serai morte.." Le médecin lui fait alors regarder une vidéo : sur l'écran l'acteur Robert Wagner , très mûr mais bien conservé, la félicite d'arriver enfin " au stade où elle va pouvoir se libérer et se réaliser, etc...". Et il entraîne une file d' "old-timers" dans un pas de can-can au ralenti. Les danseurs sont traités avec la cruauté habituelle à la série. Si le sex-ratio de cette tranche d'âge aux USA est respecté (2 hommes pour 6 femmes) , par contre les défauts physiques fortement accentués (fanons, varices, yeux vides, bouches fripées sur les dentiers, chairs flasques...) sont plutôt ceux d'une série d'octo- , voire nonagénaires. [16]
Finalement Selma se rassérène : elle est encore loin d'être aussi décatie que les personnages de la vidéo, et elle décider d'aller en Chine pour adopter un bébé. Avec Homer, et en le faisant passer pour son époux...
- Dans d'autres cultures :
Articles connexes
- Gynécologie
- Menstruation
- Dysménorrhée
- Phyto-SERM
- Andropause
- L'Hypothèse de la grand-mère tente d'expliquer l'apparition de la ménopause au cours de l'évolution humaine.
Notes et références
- ↑ Women's Health Initiative Investigators,Risks and benefits of estrogen plus progestin in healthy postmenopausal women, JAMA, 2002;288:321-333
- ↑ Centre international de recherche sur le cancer, Le programme des monographies du Circ classe les contraceptifs œstroprogestatifs et l'hormonothérapie ménopausique comme cancérogène, communiqué de presse 29 juillet 2005
- ↑ Baisse de l’incidence des cancers du sein en 2005 et 2006 en France : un phénomène paradoxal, Bulletin du Cancer, 2008;95:11-5
- ↑ Roussouw JE, Prentice RL, Manson JE, et als. Postmenopausal hormone therapy and risk of cardiovascular disease by age and years since menopause, JAMA, 2007;297:1465-77
- ↑ Manson JE, Allison MA, Rossouw, et als. Oestrogen therapy and coronary-artery calcification, N Engl J Med 2007;356:2591-602
- ↑ Yoles I, Lilling G, « Pharmacological doses of the natural phyto-SERM DT56a (Femarelle) have no effect on MCF-7 human breast cancer cell-line », dans Eur. J. Obstet. Gynecol. Reprod. Biol., vol. 130, no 1, January 2007, p. 140–1 [lien PMID lien DOI]
- ↑ Somjen D, Yoles I, « DT56a (Tofupill/Femarelle) selectively stimulates creatine kinase specific activity in skeletal tissues of rats but not in the uterus », dans J. Steroid Biochem. Mol. Biol., vol. 86, no 1, July 2003, p. 93–8 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Oropeza MV, Orozco S, Ponce H, Campos MG, « Tofupill lacks peripheral estrogen-like actions in the rat reproductive tract », dans Reprod. Toxicol., vol. 20, no 2, 2005, p. 261–6 [lien PMID lien DOI]
- ↑ Vitetta L, Thomsen M, Sali A, « Black cohosh and other herbal remedies associated with acute hepatitis », dans Med. J. Aust., vol. 178, no 8, April 2003, p. 411–2 [texte intégral lien PMID]
- ↑ Winterich, J. (August, 20008). "Gender, medicine, and the menopausal body: How biology and culture influence women's experiences with menopause". ( "Genre (i.e. : sexe), médecine et le corps à la ménopause. Le ressenti de la ménopause en fonction de la biologie et du terrain social de la femme". Exposé au symposium annuel de l' American Sociological Association, New York. Retrieved November 11, 2008 from http://www.allacademic.com/meta/p184526_index.html
- ↑ l'auteur utilise le mot "paradigm" ...
- ↑ Gannon, L and Ekstrom, B. (1993). Attitudes toward menopause: The influence of sociocultural paradigms. Psychology of Women Quarterly 17, 275-288
- ↑ Avis, N., Stellato, R. Crawford, S., Bromberger, J., Gan, P., Cain, V., and Kagawa-Singer, M. (2001). Is there a menopausal syndrome? Menopausal status and symptoms across racial/ethnic group. ("Le syndrome ménopausique existe-t-il ? Variations en fonction de l'origine racial/ethnique"). 'Social Science & Medicine 52(3), 345-356
- ↑ Maoz, B., Dowty, N., Antonovsky, A., and Wisjenbeck, H. (1970). Female attitudes to menopause. Social Psychiatry 5, 35-40
- ↑ Stotland, N.L. (2002). Menopause: Social expectations, women's realities.("Ménopause : attentes sociales, et réalités pour la femme") Archives of Women's Mental Health 5, 5-8
- ↑ l'étude par le "WHII" ("Women Health Initiative Investigators : Enquêteurs de la Campagne sur la Santé Feminine") des statistiques nord-américaines a révélé que le traitement oestrogènique avait été suivi par un grand nombre de femmes très âgées, sans doute adeptes du concept "feminine for ever" (cf paragraphe "Traitement hormonal" , et note N° 1)
Liens externes
- Dossier La ménopause par Gilles Desaulniers (2006), gynécologue canadien
- Portail des femmes
- Portail de la médecine
Catégories : Physiologie de l'appareil génital féminin | Psychiatrie féminine
Wikimedia Foundation. 2010.