- Poil pubien
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Les poils pubiens sont, chez l'humain, des poils situés au niveau des organes génitaux, dans l'entre-jambe et quelquefois en haut de l'intérieur des jambes ; cette zone forme la région pubienne. Bien que du fin duvet soit présent dans cette zone pendant l'enfance, le terme « poils pubiens » est généralement restreint aux poils plus longs et plus épais qui se développent pendant la puberté. C'est l'effet de l'augmentation du niveau d'androgènes sur la peau des parties génitales.
Sommaire
Le développement des poils pubiens
Les évolutions morphologiques de la puberté se mesurent à l'aide d'une échelle à 5 niveaux appelée échelle de Tanner.
Avant la puberté, les parties génitales des garçons et des filles ont du duvet très fin (stade 1 de Tanner). Au début de la puberté, en réponse à l'élévation du niveau d'androgènes, la peau des parties génitales commence à produire des poils plus gros et plus longs, avec un taux de croissance plus important. Le changement de chaque follicule est relativement brusque, mais la superficie de la peau sur laquelle poussent ces poils augmente graduellement avec les années. Des exceptions font que certains jeunes hommes n'ont pas de poils pubiens avant 14 ans. La cause en est une productions d'hormones trop faible.
Chez la plupart des filles, les poils pubiens apparaissent aux confins des grandes lèvres (stade 2 de Tanner) vers 12 ans, et s'étendent en avant vers le Mont de Vénus (stade 3 de Tanner) pendant les 2 années suivantes. En 3 ans de puberté, le triangle pubien se densifie. Les 2 années suivantes, les poils pubiens poussent aussi sur le bas des fesses et quelquefois quelques-uns sur l'abdomen vers l'ombilic.
Chez les garçons, les premiers poils pubiens apparaissent de manière éparse sur le scrotum ou en haut de la base du pénis (stade 2 de Tanner). En un an, les poils autour de la base du pénis deviennent innombrables (stade 3 de Tanner), et en 3 ou 4 ans, les poils remplissent toute la zone pubienne (stade 4). En 5 ans, ils s'étendent vers le bas des fesses et remontent sur l'abdomen vers l'ombilic (stade 5 de Tanner). D'autres zones de la peau sont de la même façon, mais un peu moins, sensibles aux androgènes et quelques poils apparaissent donc un peu plus tard. Globalement, la sensibilité aux androgènes et l'apparition de poils se situent au niveau des aisselles, du périnée, de la lèvre supérieure, des pattes (devant les oreilles), des mamelons, du milieu de la poitrine, du cou sous le menton, du reste de la poitrine et de la barbe, des membres et des épaules, du dos et des fesses. Bien qu'elle soit généralement considérée comme une partie du processus de la puberté, l'apparition des premiers poils est distincte et indépendante du processus de maturation des gonades qui mène à la maturation sexuelle et à la fertilité.
Les poils pubiens peuvent se développer grâce aux androgènes seuls, et peuvent se développer même si les ovaires ou les testicules sont défectueux ou non fonctionnels (cf. puberté pour plus de détails).
Entre les hommes et les femmes, il existe une légère différence en termes de capacité de réponse aux androgènes. Le flagrant dimorphisme sexuel en termes de distribution des poils entre hommes et femmes est d'abord le résultat de différences de taux d'androgènes atteint à la maturité.
Les variations
Les motifs des poils pubiens varient selon les personnes. Sur certains, ils sont épais et grossiers, alors que sur d'autres ils peuvent être épars et fins. La couleur des poils pubiens et des poils sous les aisselles peut différer considérablement de celle des cheveux. La plupart du temps, ils sont plus sombres, mais ils peuvent être plus clairs chez certains. Sur de nombreux hommes, la couleur des poils pubiens est très proche de celle de leur barbe (avant que celle-ci ne blanchisse avec l'âge), qui encore une fois peut différer de la couleur des cheveux. Sur la plupart des femmes, la toison pubienne est triangulaire et recouvre le Mont de Vénus. Sur de nombreux hommes, cette toison diminue vers le haut en une ligne de poils vers le nombril. De la même manière que pour les aisselles, les poils pubiens sont associés à la concentration localisée de glandes sébacées. Comme les cheveux, les poils pubiens peuvent être infestés de poux, il s'agit des morpions.
La fonction des poils pubiens
Certains pensent que les fonctions des poils pubiens incluent la dissémination de phéromones et la protection contre les frictions lors de rapports sexuels. Les poils pubiens forment également une protection naturelle contre les microbes auxquels une vulve épilée serait plus vulnérable.
Culture
Attitudes
Différentes attitudes existent à travers les termes argotiques utilisées pour les poils pubiens : « buisson », « toison », « pelouse », « gazon », « jardin », « motte », « touffe », etc.
Dans les dessins japonais, les poils pubiens sont souvent omis pour des raisons légales (cf. hentai), puisque depuis très longtemps il y est interdit de montrer des poils pubiens. Récemment, l'interprétation de la loi a changé.
Dans l'islam, enlever les poils pubiens est une pratique approuvée, aux côtés de la circoncision, la coupe des ongles, le brossage des dents, etc. (pour plus de détails, cf. fitra).
Avant le vingtième siècle, les peintures et sculptures occidentales dépeignaient les femmes sans poils pubiens. John Ruskin, le célèbre auteur, artiste, et critique d'art, était apparemment accoutumé à ces représentations et était naïf à propos de la réelle apparence d'une femme nue. Lors de sa nuit de noce, il a été prétendument tellement choqué en découvrant le sexe de sa femme Effie Gray qu'il la rejeta, si bien que le mariage fut annulé (en toute légalité). La Maja nue de Francisco Goya fut probablement la première peinture européenne à montrer les poils pubiens d'une femme, bien que d'autres y fissent allusion.
Depuis les années 1960 il est devenu populaire de tailler ou bien d'épiler entièrement les poils pubiens dans les sociétés occidentales. Différentes cultures ont différentes habitudes de rasage, autant que de raisons justifiant ces modifications de la pilosité. Ces modifications sont motivées par des préoccupations extrêmement multiples et intéressent des populations diverses : modèles pour photographes des années 1920 aux années 1970, pionniers du naturisme dans les années 1930, populations méditerranéennes, adhésion à l'islam, acteurs et actrices du cinéma X. Elles accompagnent aussi des comportements exploratoires homo ou hétérosexuels[1].
L'épilation intime constitue aussi aujourd'hui un phénomène de mode pour des raisons tant esthétiques que sexuelles, ceci depuis la fin des années 1980.
Styles, cultures, normes et tabous
Article détaillé : Épilation.Parmi les styles de rasages et taillages de poils les plus populaires, reviennent souvent :
- l'épilation du maillot : on taille les côtés de telle sorte que rien ne dépasse du maillot de bain ;
- l'épilation « ticket de métro » ;
- l'épilation à la brésilienne.
- l'épilation intégrale.
Quelqu'un qui a une préférence pour les parties génitales dépourvues de poils est acomoclitique.
Enlever les poils pubiens
Les poils pubiens sont habituellement enlevés ou réduits par le rasage, mais quelquefois pour une épilation à long terme, la cire ou des techniques chimiques sont utilisées pour tirer le poil hors de sa racine.
L'épilation masculine peut être associée au courant du manscaping (désignant les soins du corps pour les hommes tels que l'épilation du torse et des jambes). Dans le milieu du nudisme ceux qui rasent leur poils pubiens sont appelés smoothies.
Dans les années 1990, une nouvelle méthode d'épilation permanente fut découverte et mise en pratique pour les poils pubiens. Celle-ci impliquait l'utilisation d'un très puissant rayon lumineux. Ce type d'épilation peut être classifié en deux catégories : la « lumière intense pulsée » (ou IPL pour Intense Pulsed Light) et l'épilation laser. L'objectif de ces deux méthodes est de détruire les follicules, les glandes productrices des poils. L'efficacité des deux méthodes semble équivalente.
Méthodes de suppression
Une liste complète de méthodes de suppression de poils pubiens inclut :
- le rasage humide : requiert un bon rasoir, de l'eau savonneuse ou du gel ;
- le rasage électrique : coupent les poils très près de la peau grâce à leurs lames mouvantes ;
- les épilateurs : ces machines utilisent des bobines pour tirer les poils hors de leur racine
- l'épilation laser et l’Intense Pulsed Light (IPL) ;
- l'épilation à la cire ou au sucre : certains salons de beauté proposent un « épilé complet » i.e. une épilation totale à la cire. La cire peut être chaude ou froide, dans ce second cas, elle est appliquée à l'aide de bandes de plastique posées sur la peau ;
- crèmes et lotions dépilatoires ;
- électrolyse : utilise un courant électrique le long du poil pour tuer sa racine ;
- la pince à épiler : méthode manuelle à utiliser afin de finaliser les détails (après un autre traitement).
Notes et références
- Jean Da Silva, Du velu au lisse : histoire et esthétique de l'épilation intime, 2009.
Bibliographie
- Martin Monestier, Les Poils, Histoire et bizarreries des cheveux, toisons, coiffeurs, moustaches, barbes, chauves, rasés, albinos..., Paris, Le cherche midi, 2002
- Karin Lesnik-Oberstein, The last Taboo, Manchester, Manchester University Press, 2007
- Jean Da Silva, Du velu au lisse : histoire et esthétique de l'épilation intime, Paris, Complexe, 2009 (ISBN 9782804801717)
Liens internes
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