- Chirurgie esthétique
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Chirurgie plastique
La chirurgie plastique est une spécialité chirurgicale qui répare ou remodèle une structure tégumentaire ou une forme du corps humain[1] (ou animal en chirurgie vétérinaire). Touchant presque toutes les régions anatomiques, exceptés l'intérieur du crâne, du thorax et de l'abdomen, son champ d'action est vaste. Ses grands champs d'activités sont: chirurgie esthétique, chirurgie de la main, chirurgie crânio-faciale, chirurgie des brûlés, chirurgie reconstructive et chirurgie plastique pédiatrique
Sommaire
Domaines dépendants de la chirurgie plastique
Tumeurs de la peau et des tissus mous
- Tumeurs bénignes (exérèse de naevus)
- Tumeurs malignes (carcinome basocellulaire, carcinome spinocellulaire, mélanome...)
- Tumeurs intermédiaires (dermatofibrosarcome de Darier et Ferrand)
- Angiomes
Infections et nécroses de la peau et des tissus mous
- Infections aiguës (dermohypodermite, fasciite nécrosante, gangrène)
- Infections chroniques (hidrosadénite suppurée, kyste pilonidal)
Reprise de cicatrices
- Cicatrices inesthétiques
- Cicatrices hypertrophiques
- Cicatrices chéloïdes
Reconstructions/Changement d'aspect
- Du sein notamment : suite à une mastectomie, pour une hypertrophie mammaire, cure de ptôse - comme les seins qui tombent de manière inesthétique suite à une perte de poids importante ou après plusieurs grossesses
- Faciale (après traumatismes par exemple)
- Abdominale (après grossesses, perte de poids importante, malformation de type diastasis des muscles abdominaux)
- Comblement de pertes de substance (après exérèse de tumeurs ou post-chirurgie délabrante)
Soins aux brûlés
- Pansements en stérile pour les brûlés en attente de greffe de peau
- Greffes de peau pour remplacer celle brûlée
- Retouches de la peau greffée (section des brides éventuelles qui limitent les capacités de mouvements)
Chirurgie de la main
Ce domaine est partagé avec la chirurgie orthopédique.
- Amputation
- Kystes synoviaux
- Traitement du syndrome du canal carpien
- Lésions des tendons fléchisseurs
- Lésions des tendons extenseurs
- Replantation
- Revascularisation
- Microchirurgie nerveuse
- Lésions des poulies
- Transferts tendineux, réhabilitation des tétraplégies
Chirurgie esthétique
La chirurgie esthétique n'est qu'une des nombreuses applications de la chirurgie plastique.
Correspondant à une demande de la personne qui souhaite y avoir recours, la chirurgie esthétique n'est motivée ni par une pathologie ni par ses séquelles, mais par les conséquences morphologiques du vieillissement (exemples : lifting cervico-facial, resurfaçage cutané par laser, blépharoplastie, calvitie, ptôse mammaire, etc.), de la grossesse (ptôse mammaire, plastie abdominale), ou de disgrâces acquises ou constitutionnelles non pathologiques (exemples : rhinoplastie, implants mammaires, lipoaspiration). Elle comprend des actes thérapeutiques effractifs (c'est à dire chirurgicaux) et non effractifs (c'est à dire médicaux). Non pris en charge par les organismes sociaux, ces actes doivent être effectués en France dans le strict respect de la Loi Kouchner de mars 2002 et de ses décrets d'application et circulaires de 2005, par des spécialistes autorisés par la loi, dans des structures agréées.
La chirurgie esthétique ne peut être pratiquée que par des chirurgiens compétents dans le territoire anatomique de leur spécialité (par exemple paupières par un chirurgien ophtalmologiste, ou rhinoplastie par un chirurgien ORL). Les actes médicaux à visée esthétique ne peuvent être « effractifs » selon la définition de l'Académie de Médecine (qui définit l'acte « chirurgical » comme « un acte médical effractif, à visée diagnostique ou thérapeutique, dont la réalisation est confiée à un membre d’une profession médicale ayant été dûment formé et validé dans une spécialité chirurgicale officielle, acte effectué dans les conditions réglementaires en vigueur ») et ne peuvent introduire dans l'organisme, par effraction ou injection, de matériels ou de substances non résorbables. Ces actes médicaux ne peuvent être éventuellement pratiqués que par les mêmes chirurgiens ou par les médecins spécialisés en dermatologie. Seule la qualification hospitalo-universitaire et ordinale (Conseil de l'Ordre des Médecins) donne le droit d'exercice, les diplômes d'université n'étant que des formations complémentaires.
Chirurgie cranio-faciale
Domaine s'intéressant au traitement et à la reconstruction des traumatismes et des malformations congénitales impliquant entre autres le crâne, les orbites, le maxillaire et la mandibule. Chez l'enfant, cela peut impliquer le remodelage de la voute crânienne, la chirurgie fronto-orbitaire, la chirurgie orthognathique et la réparation de fissures labio-palatines. Chez l'adulte, cela implique parfois le traitement de cancers ORL, mais surtout la reconstruction du visage post résection oncologique et le traitement des fractures faciales.
Liste non exhaustive
Dimension psychologique du changement d'aspect
L'image de soi est un élément important de l'équilibre psychologique. L'apparence conditionne en effet le premier jugement que l'on se fait d'une personne, le regard de l'autre est un « reflet ».
La chirurgie plastique a donc un grand rôle dans la guérison de maladies ou d'accidents défigurants.
Mais elle peut aussi être voulue non pas en tant que soin réparateur, mais par volonté de changer d'apparence. C'est alors un problème qui peut être complexe : une personne est-elle « mal dans sa peau » parce que son apparence ne correspond pas à son idée, ou bien la personne attribue-t-elle son mal-être à son apparence alors qu'il y a une autre cause ?
C'est le concept du corps écran où l'aspect physique décrit et vécu comme une difformité cache en fait un lourd problème psychologique, c'est aussi en psychiatrie ce que l'on nomme la dysmorphophobie.
Techniques chirurgicales
La cicatrisation dirigée
Les pertes de substances (morceaux de chair ayant disparu) causées par la chirurgie ne sont pas systématiquement remplacées pour diverses raisons. On laisse alors la peau se reformer seule, seulement facilitée par quelques pansements qui protègent la zone en cours de cicatrisation contre d'éventuelles infections. Dans une faible mesure, ces pansements peuvent diriger la cicatrisation.
Les greffes cutanées
Les greffes le plus souvent pratiquées sont les auto-greffes, c’est-à-dire que la peau est prélevée sur le patient et utilisée sur ce même patient. On dispose de plusieurs épaisseurs de coupe possible pour la peau.
- La greffe de peau mince : on prélève à l'aide d'une sorte de rasoir géant l'épiderme et la partie superficielle du derme, car seules les cellules basales de l'épiderme peuvent survivre et se multiplier : pour les emporter, il faut prendre une partie du derme sous-jacent. La cicatrisation de la zone donneuse se fait à partir des enclaves épidermiques du derme (follicules pileux, glandes sébacées et sudoripares).
- La greffe de peau mince en filet : selon le même procédé que précédemment, mais au lieu de poser la peau directement sur l'endroit à couvrir, on perfore le greffon de peau afin de lui donner un aspect de mailles qui sera ainsi extensible.
- La greffe de peau totale : toute l'épaisseur de la peau est emportée, le prélèvement se fait par section au bistouri d'une certaine surface de peau. La surface donneuse est alors suturée (on referme la plaie créée en suturant les deux bords de la plaie), car elle ne peut plus cicatriser d'elle-même. Le lambeau de peau récupéré est alors débarrassé de la graisse de l'hypoderme afin que le greffon ait le plus de chance d'adhérer à la surface receveuse.
Article détaillé : Greffe cutanée.Les lambeaux
Les lambeaux sont des déplacements de peau et/ou de tissu mou et des structures vasculaires les alimentant vers un site receveur.
Les lambeaux translation
La peau est sectionnée jusqu'a une certaine profondeur de manière à conserver son réseau vasculaire. Puis par rotation ou translation du site donneur sur le site receveur, on comble une perte de substance. Cette technique n'est applicable qu'à des lambeaux de peau et non aux lambeaux de parties molles.
Les lambeaux pédiculés
Selon le même procédé que précédemment, à la différence que la peau, les tissus mous sous jacents voire les muscles plus en profondeurs peuvent être déplacés en prenant comme point de rotation l'axe vasculaire (artère + veine) alimentant le lambeau.
Les lambeaux libres
Le lambeau et son pédicule vasculaire sont individualisés et transportés sur un site receveur situé à distance du site donneur et le lambeau est branché sur un axe vasculaire situé dans la région receveuse.
- Le lambeau chinois (ou chinese flap) : utilisé pour les reconstructions de la face, il consiste à prélever un lambeau sur l'avant-bras, en prélevant la peau, les tissus sous-jacents, l'artère et la veine les alimentant, à les brancher sur des artères et veines du cou. On suture ensuite les lambeaux de manière à combler une perte de substance sur la face. On peut lors de cette opération combler la perte de substance de l'avant-bras par un greffon de peau totale provenant du ventre. Il en résulte une mini plastie abdominale avec greffe de peau totale, lambeau libre et chirurgie vasculaire.
- Le Lambeau DIEP (Deep Inferior Epigastric Artery Perforator Flap) : le lambeau est prélevé sur la partie inférieure de l'abdomen en épargnant le muscle grand droit, pour reconstruire le sein le plus souvent [2].
Traitement des grands brûlés
On entend par grand brûlé une personne ayant plus de 50% de la surface corporelle brûlée de manière superficielle ou plus de 15% brûlée de manière profonde. Ces cas sont des urgences vitales pour plusieurs raisons :
- Ces patients ont des pertes hydriques très importantes car la peau brûlée n'est plus imperméable, que ce soit pour les entrées ou les sorties de substances
- Ces patients sont privés d'une barrière essentielle à la protection face aux organismes pathogènes (bactéries)
La première urgence est de rétablir l'équilibre hydro-électrolytique en leur évitant la déshydratation et la fuite des sels minéraux.
On greffe ensuite sur le patient de la peau d'origine animale, qui sera rejetée par les défenses immunitaires de celui-ci mais qui servira, durant quelque temps, de pansement biologique. Ce laps de temps sera exploité pour faire de la culture cellulaire : des cellules de peau du patient sont prélevées et envoyées dans le seul laboratoire capable de faire de la culture « industrielle » de peau situé aux États-Unis[réf. nécessaire]. Une fois la surface de peau requise cultivée, le patient est greffé avec cette peau cultivée et reconnue comme du « soi » par ses défenses immunitaires.
Le résultat n'est en rien miraculeux, on ne rétablit que la fonction de barrière de la peau. Les aspects esthétique et fonctionnel (capacité de mouvements) sont moins probants.
Bibliographie
Voir aussi
- Toxine botulique (utilisée sous le nom de Botox)
- Restalyne
- Expansion tissulaire
Liens internes
- Nip/Tuck : Série télévisée mettant en scène le quotidien de deux chirurgiens plasticiens.
- Vladimir Mitz : Chirurgien auteur de nombreux ouvrages sur la chirurgie réparatrice.
- Dr. 90210 : Émission de télé-réalité focalisée sur la chirurgie esthétique mettant en scène des vrais chirurgiens, en Californie à Beverly Hills.
- L'artiste française Orlan interroge le statut du corps et les pressions politiques, religieuses, sociales qui s'y impriment. Son travail dénonce la violence faite aux corps et en particulier aux corps des femmes, par le biais d'opérations chirurgicales / performances qu'elle a faites entre 1990 et 1993.
Liens externes
- Site de la Société Canadienne des Chirurgiens Plasticiens
- Site de la Société Française des Chirurgiens Plasticiens
Références
- Portail de la médecine
Catégorie : Chirurgie plastique
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