- Fort l'Écluse
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Fort l'Écluse (appelé également Fort de l'Écluse ou plus anciennement Fort de la Cluse) est un ouvrage militaire fortifié construit à flanc de montagne pour contrôler le défilé de l'Écluse passage du Rhône en sortie ouest du bassin genevois. C'est un site classé qui offre les vestiges de plusieurs siècles d'architectures militaires (tours, tourelles de guets, meurtrières, échauguettes, casemates, chambres à munitions...)
Sommaire
Géographie
Il est situé sur la commune de Léaz, département de l'Ain, au lieu-dit du Longeray, une des entrées du Parc naturel régional du Haut-Jura.
Histoire
Construction
La cluse de Gex est depuis l'époque romaine un passage naturel stratégique entre le Jura et les Alpes. Dès 58 av. J.-C., César fait bâtir une tour en bois — la "tour de César" — et une enceinte, ce qui n'empêchera pas les Helvètes de la prendre. Au Moyen Âge, un village se construit à proximité[1].
Au XIIe siècle, le site appartient aux religieux de Saint-Claude qui bâtissent en 1184, une chapelle. En 1225, Amédée de Gex échange le site contre une abbaye, et en 1278, il y fait construire une maison forte, pour assurer le passage et prélever un droit de passage sur les personnes et les marchandises empruntant cette importante route entre le bassin Lémanique et le Bellegarde [2].
XIIe au XIXe siècle
En 1293, la famille de Gex cède le site au comte Amédée V de Savoie. Enjeu de conflits avec le comte de Jean de Châlon, la maison forte est prise est reprise en 1305, 1311 et 1318. En 1323, elle devient définitivement savoyarde et chef-lieu de châtellenie.
Vers la fin du XVe siècle, d'importants travaux de restauration et de consolidation sont entrepris. En 1536, les troupes bernoises s'en accaparent et ne la restituent aux savoyards qu'en 1564 avec le traité de Lausanne. En 1590, les troupes genevoises assiègent le site qui se retrouve en l'état de ruines.
Avec le rattachement de la Bresse, du Bugey et du bailliage de Gex à la France en 1601, par le traité de Lyon, signé entre le roi Henri IV de France et le duc de Savoie, le site devient territoire français. Tout au long des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les ingénieurs du Roi vont le doter d'une enceinte et d'une tour ronde (1638), de fossés et d'un renforcement de la muraille (1677), d'embrasures d'artillerie, d'une casemate, d'une passerelle (1690-1700), d'une place d'arme, d'une plate-forme d'artillerie, d'une nouvelle enceinte et d'une route passant à l'intérieur du fort (1721-1723). Cet ensemble constitue l'actuel fort inférieur.
XIXe à sa désaffection en 1956
Article détaillé : Prise de Fort l'Écluse.Le fort défendu par une garnison autrichienne est pris par les Français du général Bardet lors d'une bataille livrée le 1er mars 1814.
De 1821 à 1830, des travaux de reconstruction sont entrepris. De 1831 à 1841, un fort supérieur est construit afin de protéger le fort inférieur d'une possible attaque par la montagne, plusieurs casemates d'artillerie et de batteries-terrasses y sont aménagées. De nouveaux bâtiments de logements y sont aussi construits. Pour relier les deux forts un escalier souterrain de 1165 marches est creusé dans la roche.
Avec le rattachement de la Savoie à la France en 1860, Fort l'Écluse perd tout son intérêt stratégique. Durant la guerre de 14-18, le fort est réoccupé par des garnisons, afin de contrôler la route de passage. En 1936, un tunnel routier est construit dans la montagne sous le fort : il permet aux véhicules d'éviter la traversée du fort et de gagner du temps sur le trajet. Entre 1936 et 1939, des ouvrages militaires de type Maginot sont rajoutés pour contrôler à nouveau le passage.
Durant la guerre le fort est occupé par l'armée allemande, puis après la guerre par l'armée française jusqu'à sa désaffection en 1956.
L'histoire récente
Laissé à l'abandon, le fort est victime d'actes de vandalisme, avant d'être mis en vente dans les années 1970. Une association est créée en 1978 avec comme objectifs de réaliser des chantiers de nettoyage, de petits travaux et des animations (son et lumière, spectacles,visites guidées, expositions artistiques, etc): l'Association pour la Protection et la Mise en Valeur du Fort l'Ecluse. En 1981, le Syndicat intercommunal des dix-neuf communes du pays de Gex achète le site pour 50 000 FF. En 1993, la décision est prise de mettre le fort en lumière, le projet plus ancien d'y créer le musée des Pays de l'Ain sur le thème de la frontière n'aboutira pas, malgré la création d'expositions sur ce sujet. En 1995, une nouvelle association est créée dans le but de gérer les animations. En 1997, la propriété du fort passe à la communauté de communes du Pays de Gex chargée de la réhabilitation et de la mise en valeur. Elle succède en 2008 à l'association "Fort l'Ecluse Animation" dans la gestion du site et des animations.
Tourisme
Le fort s'étend sur 1 844 hectares de zone classée. Le fort inférieur se visite avec ou sans guide de mi-juin à mi-septembre. Il est également possible de gravir un peu plus de 800 marches creusées dans la roche pour atteindre le fort supérieur, lequel est fermé à la visite pour des raisons de sécurité.
Galerie photos
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Vue du défilé de l'Ecluse et du pied de la montagne du Vuache (gauche) depuis le fort supérieur.
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Liens externes
- Site officiel du Fort l'Écluse
- Autre site très complet : lesitedefortlecluse.org
- Tourisme dans le Pays de Gex
- Office de tourisme de Collonges
- Via ferrata du Fort l'Ecluse
Bibliographie
- Bruno, Agnès - Qui Sont Ses Frontaliers ,-Fort L'écluse Léaz-ain- éditeur les Musées Des Pays De L'ain - 2007.
- revue «Militaria Magazine » - numéro 261 - avril 2007.
- Yves Macaire - Fort l'Écluse- des légions de César aux Mongols de Vlassov - 2003 - (ISBN 978-2910267605)
Catégories :- Fort de l'Ain
- Massif du Jura
- Monument du Pays de Gex
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