Amedee V de Savoie

Amedee V de Savoie

Amédée V de Savoie

Amédée V de Savoie
Portrait d'Amédée V de Savoie
Portrait d'Amédée V de Savoie
Dynastie Maison de Savoie
Naissance 1249
château du Bourget
Décès 16 octobre 1323
Avignon
Pays Armoiries Savoie 1180.svg Savoie
Titre Comte de Savoie
Comte d'Aoste
Comte de Maurienne
(1282 - 1323)
Prédécesseur Philippe Ier
Successeur Édouard
Faits d'armes Bataille de Mons-en-Pévèle
Distinctions Prince du Saint-Empire
Enfant de Thomas II
et de
Béatrice Fieschi
Conjoint Sibylle de Baugé (1255-1294)
Marie de Brabant (1280-1340)
Enfants Jean de Savoie (1273-1284)
Bonne de Savoie (1275-1300)
Béatrice de Savoie (1278-1291)
Éléonore de Savoie (1280-1324)
Édouard de Savoie (1284-1329)
Agnès de Savoie (1286-1322)
Aymon de Savoie (1291-1343)
Marguerite de Savoie(1295-1339)
Marie de Savoie (1298-1336)
Catherine de Savoie (1304-1336)
Jeanne (1306-1359)
Béatrice de Savoie (1310-1331)

Amédée V de Savoie, dit « le Grand », né au château du Bourget[1] (Savoie) en 1249 et mort à Avignon le 16 octobre 1323, est comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne 1282 à 1323. Il est fils cadet de Thomas II, seigneur de Piémont, et de la génoise Béatrice Fieschi.

« Pendant que l'Empire longtemps en proie à l'anarchie revient à un gouvernement plus régulier, que la maison de Habsbourg se consolide en Autriche, que la Suisse devient libre, et qu'en France la dynastie des Valois commence contre l'Angleterre la longue guerre de Cent Ans, le comte de Savoie, contemporain de tous ces grands événements, est un homme intelligent, redoutable à ses ennemis par une grande valeur, aimé de ses sujets à cause de son caractère juste et bienfaisant, sage dans sa conduite et heureux dans toutes ses entreprises. Il mérite le nom de « Grand » et la postérité n'a pas songé à lui discuter un si beau titre. »[2].

Sommaire

Sa famille

Son père meurt quand il a dix ans. Sa mère l'élève, jusqu'au moment où son oncle, Philippe, le fait venir à Lyon pour étudier[3].

Amédée V de Savoie succède, en 1285, à l'âge de 36 ans, à son oncle Philippe Ier, étant son plus proche parent, et ce malgré l'existence d'un fils de son frère aîné. Ce dernier, Philippe, est d'ailleurs encore mineur. Amédée est son tuteur et lui confirme par la suite l'apanage du Piémont, sous la suzeraineté du comté de Savoie.

Biographie

Amédée V de Savoie est tout d'abord par son mariage seigneur du Baugé (1272) et d'une partie de la Bresse du fait d'échanges de terres contre deux châteaux, avec son cousin, le comte Robert II de Bourgogne (1289)[2].

Les guerres des principautés et des républiques italiennes (1292)

Le nouvel empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire attaque les partisans de Charles Ier d'Anjou qui est à l'origine de bien des guerres en Italie.

Son règne est long et glorieux, quoique presque constamment troublé par la guerre avec ses voisins[4].

Le marquis de Saluces et le marquis de Montferrat ressentaient déjà contre les comtes de Savoie cette haine et cette jalousie d'instinct qui va finir par leur devenir fatale, mais qui ne laisse pas durant plusieurs siècles de faire courir d'innombrables périls aux Savoyards.

Les villes libres du nord-ouest de l'Italie qui imploraient constamment la protection de l'un ou de l'autre de leurs puissants voisins, mais qui se révoltaient toujours à la seule pensée de se donner définitivement un maître, étaient comme l'enjeu de toutes ces parties armées entre les princes italiens ou pour mieux dire piémontais et lombards.

Deux nouvelles puissances s'étaient formées dans les derniers temps, et faisaient concurrence aux protecteurs accoutumés des villes républicaines, soit par la terreur qu'elles leur inspiraient soit par la cupidité qu'elles flattaient. Ces deux astres nouvellement surgis étaient les Visconti, en Lombardie, et les Angevins, dans le royaume de Naples.

Conradin est le dernier représentant légitime de la maison de Hohenstaufen. Il combat l'Église avec l'appui aux forces gibelines du Nord de l'Italie et des soldats allemands.

Lors de son passage, à travers l'Italie septentrionale, en allant conquérir le royaume de Naples, Charles Ier d'Anjou et Béatrix de Provence, sa femme, avaient reçu l'hommage des villes principales de ces contrées, telles que Turin, Alexandrie (Italie), etc.

Plus tard, c'est-à-dire lors de la défaite de Conradin, par le même Charles Ier d'Anjou, et des actes cruels de vengeance exécutés par le vainqueur, d'autres villes telles que Alba (Italie), Ivrée, Savillan, etc., s'unissent aux premières et se placent sous la domination du roi de Naples.

Malgré le dépit avec lequel le marquis de Saluces voie cet usurpateur fortuné et cruel étendre sa main puissante, jusqu au milieu de ses propres domaines, il se met sous ses ordres et entreprend de le venger de la famille del Carretto, qui avait pris part à la tentative de Conradin, en la contraignant à lui prêter main forte pour punir Gênes, d'avoir suivi le même parti[5].

D'autre part, Guillaume VII de Montferrat, ligué avec les habitants de la ville d'Asti, avec les Milanais et les Génois et encouragé par le roi de Castille et par le nouvel empereur Rodolphe Ier du Saint-Empire attaque les partisans de Charles Ier d'Anjou, prend Turin, Alba et enlève au marquis de Saluces plusieurs de ses terres, ce que voyant ce dernier et craignant que les secours du roi Charles ne vinssent à lui manquer, il préfère s'allier à ceux-là mêmes qui venaient de le dépouiller à condition que ses dépouilles lui soient rendues.

Guillaume VII de Montferrat atteint à cette époque un degré de puissance, dont ses prédécesseurs avaient été fort éloignés. Turin est presque aussitôt repris par le comte de Savoie, mais Tortone, Verceil, Ivrée, Novare, Alexandrie (Italie) et Alba lui demeurent, malgré la ligue que les Génois, les Milanais, les Plaisantins, les Pavesans, et les Bressans forment contre lui. Pavie ne tarde pas à tomber en son pouvoir.

Amédée V le Grand entre en guerre

Amédée V le Grand succède alors à ses oncles Pierre et Philippe. Les princes de sa maison avaient pour coutume de demeurer étrangers aux contestations entre les villes et les seigneurs du voisinage, excepté lorsqu'ils étaient pour ainsi dire assurés de tirer quelque avantage bien défini de leur intervention ou lorsqu'ils étaient appelés à y jouer le rôle d'arbitres entre les parties opposées[5] .

Imploré cette fois par les habitants d'Asti, Amédée V de Savoie joint ses troupes en nombre fort considérable aux leurs, et à l'aide d'une conspiration ourdie par les membres de la famille del Pozzo d'Alexandrie, il parvient à se rendre maître de Guillaume de Montferrat, que les Astésans irrités enferment dans une cage de fer. Ce marquis de Montferrat meurt en prison en 1292.

Amédée V de Savoie ne tire pas de cette victoire tout le profit qu'il pouvait en attendre puisque les villes délivrées par lui se donnent immédiatement à Mathieu Ier Visconti, seigneur de Milan, nouveau rival de la puissance savoyarde, mais il en profite autrement.

Affaibli d'abord par son alliance avec la Maison d'Anjou, plus tard par son abandon de cette alliance même, et, tout récemment enfin, par la captivité de son nouvel allié, le marquis Guillaume de Montferrat, Thomas de Saluces est hors d'état d'opposer à Amédée V de Savoie une résistance sérieuse, lorsque celui-ci réclame de lui l'hommage pour les terres de Bucca, de Bernesco, de Scarnafigio, et de Barge, qui relèvent en effet de la Savoie[6].

En 1295, Amédée V de Savoie achète le château des ducs de Savoie, à Chambéry, qui devient rapidement la principale résidence comtale. Dès la fin du XIIIe siècle, des travaux considérables sont entrepris.

L'attitude du marquis Thomas de Saluces

Mathieu Visconti le Grand est sans cesse un rival.

Aveuglé par sa fatale jalousie, Thomas de Saluces refuse l'hommage requis, mais à la première démonstration hostile que fait Amédée V de Savoie, suivi par les habitants d'Asti et quelques autres de ses alliés, il se ravise et envoie l'un des seigneurs de sa cour, faire en son nom sa soumission à Amédée V de Savoie.

Malgré sa haine contre la maison de Savoie, le jeune marquis de Saluces en vient à un tel degré de découragement et de désespoir qu'il propose à Amédée V de Savoie de s'inféoder à lui pour tous ses domaines et pour la portion du Montferrat qu'il convoitait s'il lui porte secours.

Amédée V de Savoie accepte d'abord mais prévoyant que ces promesses ne seront pas respectées par le marquis, il déclare vouloir conserver la neutralité entre les deux adversaires. Le marquis adresse aussitôt aux Visconti, de Milan, les mêmes propositions qui cette fois ne sont pas repoussées[5].

Mais Amédée V de Savoie agit de même. D'abord allié au roi d'Angleterre, Édouard Ier, il se rallie en 1304 au roi de France, Philippe IV le Bel, et participe aux luttes contre les Flamands. Amédée V de Savoie prend notamment une part glorieuse à la célèbre bataille de Mons-en-Pévèle, en 1304. Il négocie la paix entre la France et l'Angleterre. Amédée assiste au mariage de sa fille aînée, Isabelle de France (1292-1358) avec le prince de Galles, en 1308.

Amédée V de Savoie fait la guerre à Humbert Ier du Viennois pour défendre les droits de Robert II de Bourgogne sur le Dauphiné.

Une nouvelle guerre contre les Angevins (1306) et la défense de Rhodes.

Le roi Robert Ier de Naples, qui vient l'année suivante en Piémont, se fait rendre hommage non seulement par un grand nombre de villes mais par le marquis de Saluces lui-même. Ce voyage, les exactions et les vexations de tout genre que ce roi n'épargne à personne dans le Nord de l'Italie, font qu'Amédée V de Savoie réussit à réconcilier les deux marquis et à en faire ses alliés contre l'Angevin.

Les Astésans font aussi partie de la ligue et la première démarche des alliés est d'appeler en Italie l'empereur Henri VII du Saint-Empire. Le nouvel empereur se rend sans peine à leur appel, en 1310, et vient accroître la discorde qui déchire déjà l'Italie en même temps qu'affaiblir la maison d'Anjou en lui suscitant des ennemis nouveaux et en lui enlevant d'anciens amis[5].

Amédée V de Savoie ne tire de cette expédition que de vains honneurs plus propres à satisfaire la vanité d'un courtisan que l'ambition d'un prince. Le titre de comte du Saint-Empire et le fait qu'il reçoit de l'empereur Henri VII les seigneuries d'Asti et d'Ivrée, le font changer d'avis. Il réunit également à ses domaines une partie de Genève et le bas-Faucigny.

Amédée V de Savoie resserre son alliance avec les deux marquis.

Philippe Ier de Piémont, prince d'Achaïe, est toujours le vassal le plus fidèle de son oncle et il l'accompagne même lors de son expédition dans l'île de Rhodes, pour assurer cet asile aux chevaliers de Saint Jean, en 1315. L'arrivée de la flotte d'Amédée V de Savoie sauve la ville assiégée par les Ottomans. Il adopte la croix d'argent en champ de gueule de la religion de Rhodes au lieu des aigles.

Quand Amédée V de Savoie meurt en 1323, en comptant ce siège de Rhodes, on a calculé qu'il a fait dans le cours de sa carrière trente deux sièges. Du reste il fut constamment heureux dans ses entreprises et le résultat définitif de son règne fut d'ajouter aux États de Savoie, les seigneuries d'Asti et d'Ivrée, la moitié de la Bresse, le bas-Faucigny et une partie de la ville de Genève. En outre, sa race se trouvait grandie en importance par l'effet de la haute considération qui s'attachait à sa personne. Les papes Clément V et Jean XXII le tenaient en très grande estime le roi Philippe le Bel suivait volontiers ses avis et l'empereur Henri VII, son beau frère, qui l'avait créé comte de l'Empire recommanda très instamment à son fils, lorsqu il l'envoya en Italie, de ne pas écouter d'autres conseils que ceux du comte de Savoie[7].

Descendance

Le blason du Bugey est identique à celui des Baugé, excepté que le d'azur remplace le de gueule.

Amédée V de Savoie épouse, le 5 juillet 1272, à Lyon[8], Sibylle de Baugé (1255-1294), fille unique de Guy II, dernier seigneur du Baugé[9] et de la Bresse, et de Béatrix de Montferrat. Sibylle de Baugé est donc l'héritière de riches domaines près de Mâcon[10]. Ils ont sept enfants :

Marie de Brabant est la fille de Jean Ier de Brabant

En secondes noces, Amédée V de Savoie épouse en avril 1297 Marie de Brabant (1280-1340), fille de Jean Ier de Brabant (1253-1294), duc de Brabant et de Marguerite de Flandre.

Notes et références de l'article

  1. Les châteaux de Savoie, par Michèle Brocard, p.69.
  2. a  et b Histoire de la Savoie et du Piémont, par Armand Le Gallais, p.78.
  3. Histoire de Savoie, depuis la domination romaine jusqu'à nos jours, par Claude Genoux, p.135.
  4. Histoire de la maison de Savoie Par Cristina Belgioioso, Christine Trivulce de Belgiojoso, p.24.
  5. a , b , c  et d Histoire de la maison de Savoie Par Cristina Belgioioso, Christine Trivulce de Belgiojoso, p.24 et suivantes.
  6. Histoire de la maison de Savoie, par Cristina Belgioioso, Christine Trivulce de Belgiojoso, p.24 et suivantes.
  7. Histoire de la Savoie et du Piémont, par Armand Le Gallais, p.78., p.86.
  8. Histoire de Savoie, depuis la domination romaine jusqu'à nos jours, par Claude Genoux, p.135.
  9. Et pas des Bauges !
  10. Histoire de la Savoie et du Piémont, par Armand Le Gallais, p.79.

Bibliographie

  • Colombo A., Amedeo V e il suo vicario in Lombardia, in Miscellanea Manno, Turin, 1913
  • Louis Charles Dezobry et Théodore Bachelet, Dictionnaire de Biographie et d’Histoire, Paris, 1863  [détail de l’édition].

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