Abbaye de saint-wandrille de fontenelle

Abbaye de saint-wandrille de fontenelle

Abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle

49° 31′ 46″ N 0° 46′ 00″ E / 49.529562, 0.766551

Abbaye Saint-Wandrille
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Latitude
Longitude
49° 31′ 46″ Nord
       0° 46′ 00″ Est
/ 49.529562, 0.766551
 
Pays France France
Région Haute-Normandie
Département Seine-Maritime
Ville Saint-Wandrille-Rançon
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Début de la construction 650
Fin des travaux XVIIIe siècle
Style(s) dominant(s) Roman
Gothique
Classé(e) Monument historique
Localisation
  Géolocalisation sur la carte : France
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Abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle

L'abbaye de Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie (France). L'abbaye, fondée en 649, a connu une longue histoire, avec trois grandes périodes de destructions : celle de l'invasion des Vikings, puis celle des Huguenots, et enfin la Révolution française. C'est aujourd'hui une abbaye de moines bénédictins.

L'abbaye fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862[1].

Sommaire

Histoire de l'abbaye

Pavillon classique et emplacement de l'ancien porche d'entrée de l'église Saint-Pierre.

De la fondation du monastère de Fontenelle aux invasions vikings (649-858)

Lieux de Fontenelle[2]

Avant la fondation de l'abbaye, il y aurait eu un domaine gallo-romain, mais on ignore l'ancien nom du ruisseau aujourd'hui dénommé Fontenelle, où un moulin aurait été construit. Le 4 mars 638, le domaine fut concédé au roi Dagobert à titre personnel, puis confirmé par Clovis II, le 4 février 639. Le domaine fut alors abandonné et l'acte de vente des droits fut passé à Compiègne le 1er mars 649 par saint Gond (neveu de saint Wandrille). Le 1er mars 650, Clovis II ratifia la vente, et transféra aux religieux les droits.

Fondation de l'abbaye

Saint Wandrille fonde en 649 une abbaye qu'il baptise peut-être lui-même Fontenelle (attesté sous la forme latinisée Fontanella) en référence au ruisseau qui la traverse, le nom s'appliquera peut-être au ruisseau par la suite. La terre est concédée par Erchinoald, maire du palais de Neustrie[3]. De 650 à 668, saint Wandrille et les moines construisent les bâtiments et églises Saint-Pierre, Saint-Paul, Saint-Laurent, Saint-Amand, Saint-Saturnin et, dit-on, de Saint-Pancrace et Notre-Dame de Caillouville, mais aussi une bibliothèque, contenant les œuvres de saint Grégoire Ier (rapportées de Rome par saint Gond), ainsi que la règle de saint Colomban[4]. De 678 à 690, saint Ansbert est le nouvel abbé de l'abbaye et il construit un hôpital pour douze pauvres et seize malades. En 787, sur ordre de Charlemagne, un polyptyque, aujourd'hui perdu, est établi par Landry, abbé de Jumièges et Richard, comte de Rouen. Elle est la troisième abbaye de la province de Rouen après Saint-Ouen et Saint-Evrault.

Dans une charte de Charles le Chauve, datée du 21 mars 854, il est précisé que les religieux de Fontenelle possèdent des biens au Pecq (Yvelines), à Chaussy-en-Vexin (Val-d'Oise), à Pierrepont, dans la commune de Grancourt (Somme), Bution[5] et Marcoussis dans l'Essonne.

Invasions Vikings[6]

Une première invasion de pirates nordiques, conduits par Oskar (Ásgeir), brûle Jumièges et ses environs, mais ne touche pas à l'abbaye dont les moines parviennent à payer une rançon en 852. Au printemps 858, l'abbaye de Fontenelle est pillée par les Nortmanni, et les moines l'abandonnent, emportant les reliques de saint Wandrille et de saint Ansbert. Les moines fuient à Chartres, puis vont à Boulogne et déposent les corps des deux saints au Mont-Blandin[7] où ils s'établissent un temps en 944.

De la restauration de l'abbaye à la destruction par les huguenots (858-1566)

Vers 960, Richard Ier, duc de Normandie, soutient le rétablissement des moines menés par Gérard de Brogne. Robert le Magnifique émet des chartes de restitution de biens usurpés. De 960 à 966, Maynard Ier dirige l'abbaye avant de partir pour fonder la très célèbre abbaye du Mont-Saint-Michel, et d'en devenir le premier abbé. En 1008 saint Gérard obtient de Richard II de Normandie l'abbatiat de Fontenelle. La foudre détruit en partie la basilique de Saint-Pierre, qu'il réédifie de manière plus élégante. C'est au cours de ces travaux qu'en 1027, neuf tombeaux sont découverts, deux vides, ceux de saint Wandrille et de saint Ansbert, et les restes de saint Vulfran. Son successeur saint Gradulphe envoie des moines de l'abbaye afin de peupler l'abbaye de Préaux, vers 1040. De même l'abbaye contribue à la fondation de l'abbaye de Grestain vers 1050. En 1145 le pape Innocent II et en 1164 le pape Eugène III confirment les biens et privilèges de l'abbaye. Sous l'abbatiat de Pierre Mauviel (1244-1255), un incendie détruit une partie de l'abbaye. Le pape Innocent IV et l'archevêque de Rouen Eudes Rigaud[8] publient alors des indulgences afin de permettre la reconstruction de l'abbaye.

Pierre Mauviel commence la reconstruction dont le chœur gothique et le transept, achevé sous Geoffroy de Noytot. Guillaume Le Douillé construit la nef et le clocher, trois travées sont construites, ainsi que le cloître. À sa mort en 1342, les travaux ralentissent. Ce n'est qu'avec l'abbatiat de Jean de Rochois (1362-1389) que l'église Saint-Paul est finie. Le pape Boniface IX accorde alors le privilège de la mitre et des insignes pontificaux à l'abbaye de Saint-Wandrille. L'abbaye est à nouveau abandonnée durant la guerre de Cent Ans. Les moines s'établissent à « l'Hostel Saint-Wandrille » à Rouen. En 1483, André cardinal d'Espinay, archevêque de Lyon et de Bordeaux, se fait adjuger l'abbaye. Les abbés sont alors élus. En 1523, Claude de Poitiers prend possession de l'abbaye, le père abbé est alors nommé et non élu. C'est alors la période des guerres de religion.

Pendant les guerres de religion, l'abbaye est pillée en mai 1562 par les protestants et leurs partisans. Ainsi des ornements de la sacristie sont brûlés sur le tombeau de cuivre de l'abbé Jean de Rochois[9]. En 1566, les reliques de saint Wandrille et saint Vulfran sont en partie détruites ainsi que des parties de l'abbaye.

De la restauration et la réforme de Saint-Maur à la Révolution française (1566-1790)

1566-1636 Effondrement de l'abbaye

Suite à la destruction des huguenots, les ruines sont importantes. L'abbaye est considérée alors comme une propriété de la famille de Neuville. En 1631, le clocher bâti en 1331 s'effondre, faute de réparation et entraîne avec lui une partie des voûtes de l'abbaye. C'est donc l'abbé Ferdinand de Neufville de Villeroy[10], évêque de Saint-Malo puis de Chartres, qui entreprend la restauration de l'abbaye affirmant qu'il « n'y avoit rien à profiter pour lui des mines de pierres cassées, des voutes tombées par la chute du clocher, voûtes qu'il falloit absolument réparer ». C'est lui qui favorise l'introduction de la Réforme de saint Maur.

1636-1789 Réforme Saint-Maur[11]

En 1636, dom Guillaume Gérard et de dix-huit moines de Jumièges introduisent la réforme de Saint-Maur, réforme de l'ordre bénédictin en France. Dom Phillibert Cotelle, nommé en 1635 fait rénover le chœur, en 1647 le cloître est à son tour restauré, ainsi que les « piliers et arcs-boutants » de la nef, le plan de la coupole, qui devait remplacer la tour à la croisée du transept. Entre 1678 et 1684, Dom Hunault et Marc Rivard construisent la salle capitulaire et le dortoir, qui existe encore maintenant. En 1757 deux pavillons sont construits : le « pavillon de la Nature » et le « pavillon de la Grâce », ainsi que la grande porte nommée « porte de Jarente » (1760).

Révolution française et destruction de l'abbaye

Lors de la Révolution française les ordres religieux sont supprimés, à la fin de 1790, les moines de Saint-Wandrille doivent quitter l'abbaye, dont l'un des moines, dom Louis-François Lebrun meurt martyr pour avoir refusé un poste dans l'église constitutionnelle, il meurt sur un ponton à Rochefort. Le 1er octobre 1995, il a été béatifié par le pape Jean-Paul II, sur la place Saint-Pierre à Rome[12].

Le 17 janvier 1792, lors de la Révolution française, l'abbaye vide de ses habitants est qualifiée de bien national, vendue, cent mille francs payés en assignats, au citoyen Cyprien Lenoir. L'église abbatiale est considérée comme carrière de pierres, et démolie.

En 1826, l'abbaye propriété de Cyprien Lenoir, reçoit la visite de l'archéologue Eustache-Hyacinthe Langlois. Sous la Restauration l'intérêt pour le style gothique renaît entraînant la visite à l'abbaye Saint-Wandrille de la duchesse de Berry et de Victor Hugo.

En 1863, l'abbaye est rachetée par Stackpoole, qui tenta de la restaurer.

De la restauration fin du XIXe siècle au XXIe siècle

Le cardinal Léon Thomas (cardinal, archevêque de Rouen) ayant le projet de faire revivre « Fontenelle la Sainte », l'abbaye est rachetée par une société civile, et est louée aux moines de Ligugé, issus de l'Abbaye de Solesmes. Le 13 février 1894, les bénédictins rentrent à Saint-Wandrille. La communauté est relevée au rang d'abbaye en 1898. Le premier père abbé est dom Joseph Pothier.

1901-1931 Exil des moines, parenthèse privée de l'abbaye[13].

En 1901, la République française impose la loi sur la séparation des Églises et de l'État, et de nombreuses congrégations partent en exil, dont les moines de Saint-Wandrille qui partent en exil le 29 septembre 1901 en Belgique.

Durant cette période l'abbaye redevient une propriété privée, celle de l'écrivain belge Maurice Maeterlinck. Le grand réfectoire sert de lieu de scène. On sait que Georgette Leblanc y joua.

1931 – XXIe siècle

Les moines reviennent d'exil le 26 janvier 1931. Depuis l'abbaye est habitée sans discontinuer par les moines.

Le 17 juin 1940, le monastère est pillé par les Allemands, mais ils ne touchent pas à l'oratoire, la sacristie et la bibliothèque. Dans la nuit du 9 au 10 août 1944, l'aile ouest du monastère datant du XVIIe siècle est endommagée par les Alliés, détruisant le deuxième étage de l'aile et l'escalier Saint-Jacques, et provoquant des dégâts aux toits des autres bâtiments[14].

Le 21 juillet 1954, veille de la Saint-Wandrille, une partie des communs subit un incendie, là où se situait les ateliers de l'abbaye[15].

En 1969, une grange seigneuriale des XIIIe et XVe siècles, provenant du hameau de Canteloup à La Neuville-du-Bosc dans l'Eure, reconstruite dans l'enceinte du monastère, devint la nouvelle église abbatiale.

L'abbé Pierre y séjourna durant la fin de sa vie, de 1983 à 1991[16], il est d'ailleurs enterré non loin de là, à Esteville.

Nom et armoiries du monastère

Tympan du portail de Jarente, comportant le blason de l'abbaye, au-dessus du porche donnant accès au domaine réservé aux moines
  • Nom de l'abbaye : Fontenelle puis Saint-Wandrille

Les premières sources de présence de l'abbaye parlent de l'abbaye de Fontenelle (Fontanella en version latine)[17] L'abbaye est fondée sur les ruines d'une villa gallo-romaine tombée en ruine au moment de la chute de l'Empire romain. Lors des incursions Vikings, le monastère de Fontenelle disparut et réapparut en 960, sous le nom d'abbaye de Saint-Wandrille. La tradition a ainsi réuni les deux appellations Fontenelle et Saint Wandrille[18].

Le blason est "d'azur à la fasce ondée d'argent accompagnées de trois fleurs de lys d'or, posées deux et un", l'"onde d'argent" exprime en terme héraldiques la brisure des cent-quatre ans d'interruption de la vie monastique à Saint-Wandrille (1790-1894). Ce blason qui ressemble à celui des rois de France est dû au fait que l'abbaye était sur le domaine royal, et était donc autorisée à porter les armes de France. Une devise a été rajoutée en 1894 "Quasi lilia quoe sunt in transitu aquae" ("Comme les lys sur les bord des eaux) tiré du livre de l'Ecclésiastique (Livre 8).

Bâtiments

Le cloître gothique

Cloître de l'abbaye Saint-Wandrille : remplages gothiques flamboyants. Derrière à gauche : le grand réfectoire

C'est le seul cloître gothique complet de Haute-Normandie[19]. Ce cloître a été construit sur l'emplacement de deux autres cloîtres, l'un construit par saint Wandrille et relevé par saint Anségise et l'autre construit par Maynard Ier. L'actuel cloître date sur sa partie la plus ancienne, c'est-à-dire celle qui s'appuyait sur le nef de l'église (galerie sud), aux premières années du XIVe siècle. Il compte sept travées en arc brisé (auparavant fermés par des vitraux au XVIIe siècle), les arcades reposent sur des piles qui s'allonge en colonnettes et renforce les contreforts avancés sur le préau.

La voûte repose sur des croisées d'ogives elles-mêmes décorées. Sur chaque clé de voûte on trouve des armes de l'abbaye, puis celle de l'abbé Jean de Brametot, et un groupe de six personnages. Les galeries de l'est, ouest et nord sont plus basses et datent du gothique flamboyant (1410-1530). C'est sur la galerie est que s'ouvre la porte de la sacristie (refait par M. de Stackpoole).

Grand réfectoire

C'est la partie la plus ancienne de l'abbaye, vaste nef de trente-trois mètres cinquante de long et neuf mètres de large. Le temps de la construction remonte à l'an 1027, sur la paroi qui longe le cloître et sur celle de l'est, court une arcature romane de la fin du XIIe siècle, qui a disparue au XIVe siècle remplacée par un mur percé de sept fenêtres. Le vaisseau est recouvert d'une haute voûte de bois en arc brisé du XVIe siècle. Actuellement la salle est encore le réfectoire des moines, où le repas commence par le bénédicité et les grâces, et pendant le repas est lu la « lecture de table ». En outre, les repas sont soumis à « la tradition du silence », comme l'ensemble des tâches dans l'abbaye, sauf exception.

L'église abbatiale Saint-Pierre

Baie gothique rayonnant du bras du transept.
  • Le chœur gothique comptait six travées droites et une abside. Les arcades, en tiers-point, reposaient sur des piliers cylindriques dans la tradition du chœur de Notre-Dame de Rouen[20]. L'entrée du chœur était fermée par un jubé, détruit en 1631, et remplacé par un autre orné de statues en 1672. Un déambulatoire faisait le tour du chœur et s'ouvrait sur 17 chapelles rayonnantes carrées ou pentagonales comme à l'abbatiale de la trinité de Fécamp, celles-ci correspondant aux travées du chœur. Il y avait ainsi les chapelles Saints-Sébastien-Roch-et-Adrien, Sainte Geneviève, Saint Vulfran, Saint Éloi, les douze apôtres, Sainte Marie-Madeleine, Saint Nicolas, les Saintes Vierges, Saint Martin, Sainte Anne, le Saint-Sépulcre, Notre-Dame et Saint Benoît. Il ne reste du chœur que quelques pans de mur et des marques au sol.
  • Une tour lanterne de 75 mètres se dressait sur la croisée du transept, selon la tradition normande, mais elle s'est effondrée suite aux guerres de religion. On peut encore observer outre les deux piliers conservés, la base des deux autres piliers. Ils étaient plus massifs que ceux de la nef.
  • Un des bras du transept a été en partie conservé et l'on peut admirer ses arcatures gothiques
  • Les murs de la nef sur le côté du cloître subsistent et l'on peut y remarquer les impacts de bombes laissés par un bombardement pendant la seconde guerre mondiale.

La nouvelle église

Elle est remplace l'église gothique trop mutilée pour être reconstruite et est destinée en partie à accueillir le public.

À l'origine, il s'agit d'une grange seigneuriale qui se trouvait à Canteloup dans l'Eure (voir ci-dessus). C'est un édifice en silex épaulé par des contreforts en pierre de Caen, un toit de tuile remplace l'ancien en chaume. A l'emplacement des entrées latérales pour piétons et charrois, les moines ont bâti la chapelle du Saint Sacrement. Deux nouveaux porches ont été ouverts sur la façade et donnent accès à l'intérieur de cette nouvelle église.

La lumière naturelle à l'intérieur est faible, malgré le percement de quelques fenêtres qui n'éclairaient pas la grange à l'origine. La charpente est une belle construction de chêne datée du XVe siècle, sur le balcon à gauche se trouve l'orgue moderne. Les murs ne sont ornés d'aucun radiateur, car c'est un chauffage au sol. Une corde délimite les parties réservées au public (la nef) de celles réservées aux moines (le déambulatoire et le chœur). À gauche du déambulatoire est accroché au mur, le reliquaire moderne contenant le chef (le crâne) de saint Wandrille, rapatrié de Belgique lors de la dédicace de cette nouvelle église.

Chapelle Saint-Saturnin

La chapelle Saint-Saturnin remonte selon certains à l'époque de Saint Wandrille[21]. Cependant on date l'édifice de la fin du Xe ou début XIe siècle, car elle est bâtie sur un plan tréflé, et des restes de chapiteaux archaïques laissent penser à une reconstruction sur des fondations de l'époque carolingien[22].

Bâtiments conventuels du XVII-XVIIIe siècle

Hôtellerie masculine de l'abbaye, jouxtant l'entrée publique.

Ces bâtiments sont dus aux moines mauristes, rebâtis entre 1640 et 1685 dans le style classique mauriste, concentrant les divers services en quelques bâtiments hauts et vastes. Le plan est régulier et rectiligne. Pourvues de grandes fenêtres, les nobles façades coiffées de hautes toitures percées de lucarnes, mais dépourvues de toute ornementation superflue, reflètent à la fois la majesté du Grand Siècle et l'austérité des moines mauristes. Le bâtiment de l'ouest présente une longue façade prolongée par le pavillon de la Grâce, postérieur de quatre-vingts ans. Ce bâtiment abrite entre autres la bibliothèque du monastère.

bâtiments annexes

Portail privé des moines et entrée publique du magasin dans les anciennes écuries de style gothique.

À l'extrémité du domaine un bâtiment en longueur faisait office d'écurie et de grange. Dans la partie gothique du XIVe siècle est installée la librairie-magasin de l'abbaye, où le public peut accéder par une porte donnant à l'extérieur de l'abbaye. L'étage est occupé par les ateliers et bureaux de Fontenelle Microcopie, du négoce de produits d'entretien et des éditions de Fontenelle. La partie droite de ce bâtiment fut reconstruite en 1699 en style classique, elle est occupé aujourd'hui par divers ateliers[23].

Activité actuelle des moines

Prière

La communauté monastique de l'abbaye Saint-Wandrille perpétue une longue tradition de prière dans le recueillement et le travail, la solitude et la communion. La prière liturgique tient une place essentielle dans la vie des moines, les rassemblant sept fois par jour dans l'église du monastère. L'abbaye Saint-Wandrille accueille aussi des hôtes désireux de vivre un temps de silence et de recueillement spirituel aux côtés de la communauté monastique. Il existe une hôtellerie intérieure pour les messieurs, et une hôtellerie extérieure pour les dames et les familles, avec une capacité respective d'accueil de vingt et vingt-cinq personnes.

  • Horaires des offices[24] :

Vigiles : 5h25, Laudes : 7h30, Messe : 9h45 (semaine) 10 h (dimanche et fêtes), Sexte : 12h45, None : 14h15 (semaine) 14h30 (dimanche et fêtes), Vêpres : 17h30 (semaine) 17h (dimanche et fêtes), Complies : 20h35

Activité professionnelle des moines

Boutique : Les moines vendent leurs propres produits (encaustique, produits d'entretien, miels, produits alimentaires), ainsi que d'autres produits d'autres communautés dans la boutique de l'Abbaye[25].

Produits monastiques : Depuis 65 ans l'abbaye fabrique des produits d’entretien (nettoyage des sols et cuisines, désinfection et le lavage du linge)[26].

Édition de Fontenelle : L'abbaye réimprime des livres anciens, ainsi que des éditions nouvelles à petit tirage[27].

Renascentis : Les moines sont aussi spécialisés dans la rénovation et la conservation de peintures et d'œuvres d'art[28]

Fontenelle Microcopie : Depuis 1971, les moines se sont spécialisés dans la microcopie et les microfilms qui constituent aujourd'hui une source importante de revenus pour l'abbaye.

Listes des abbés et prieurs

Liste des abbés de Fontenelle / Saint-Wandrille

In manu regis, 867-886

  • 24e : Ebles, 886-892
  • 25e : Womar, 950-960
  • 26e : Maynard, qui quitte Saint-Wandrille pour être le premier abbé de l'abbaye du Mont-Saint-Michel, 960-966
  • 27e : ?
  • 28e : Ensulbert ou Enjoubert, v. 980-†993
  • 29e : ?
  • 30e : Saint Gérard, 1006-1029
  • 31e : saint Gradulphe, 1029-1048
  • 32e : Robert Ier, 1048-1063
  • 33e : saint Gerbert, 1063-1089
  • 34e : Lanfranc, neveu de Lanfranc du Bec, 1089-1091
  • 35e : abbé Gérard II (1091-1125)
  • 36e : Alain (1125-1137)
  • 37e : saint Gautier (1137-1150)
  • 38e : Roger (1150-1165)
  • 39e : Anfroy (1165-1178)
  • 40e : Gautier II (1178-1187)
  • 41e : Geoffroy Ier (1187-1193)
  • 42e : Robert II (1193-1194)
  • 43e : Reginald (1194-1207)
  • 44e : Robert III de Montivilliers (1207-1219)
  • 45e : Guillaume I de Bray (1219-1235)
  • - : Guillaume de Suille, élu en 1235
  • 46e : Robert IV d'Hautonne, 1235-1244
  • 47e : Pierre Mauviel, 1244-1254
  • 48e : Geoffroy II de Nointot, 1254-1288
  • 49e : Guillaume II de Norville, 1288-1304
  • 50e : Guillaume III de La Douillé, 1304-1342
  • 51e : Jean I de Saint-Léger, 1342-1344
  • 52e : Richard de Chantemerle, 1344-1345
  • 53e : Robert V Balbet, 1345-1362
  • 54e : Geoffroy III Savary, 1362-1367
  • 55e : Geoffroy IV de Hotot, 1367-1389
  • 56e : Jean II de Rochois, 1389-1412
  • - : Guillaume de Hotot, élu en 1410
  • 57e : Jean III de Bouquetot, 1412-1418
  • - : Jean Langret, bénéficiaire, 1418-1419
  • 58e : Guillaume IV Ferrechat, 1419-1430
  • - Nicolas Lovier bénéficiaire, 1419
  • 59e : Jean IV de Bourbon, 1431-1444
  • 60e : Jean de Brametot, 1444-1483
  • 61e : cardinal André d'Espinay, abbé commendataire, archevêque de Bordeaux, 1483-1500
  • - : Urbain de Fiesque, nommé par le Pape, 1483-1485
  • - : Jean VI Mallet, élu en 1500, non confirmé
  • 62e : Philippe de Clèves, abbé commendataire, 1502-1505
  • 63e : Jacques Hommet, dernier abbé régulier, 1505-1523
  • - : Clermont-Lodève nommé par le Pape, débouté
  • 64e : Claude de Poitiers, abbé commendataire, 1523-1546
  • 65e : Michel Bayard, 1546-1565
  • - : Gilles Duret garde et gouverneur du temporel, 1565-1567
  • 66e : Pierre II Gourreau, 1567-1569
  • 67e : Cardinal Charles de Bourbon, 1569-1578
  • 68e : Gilles de Vaugirault, 1578-1585
  • 69e : Nicolas de Neufville, 1585-1616
  • 70e : Camille de Neufville, 1616-1622
  • 71e : Ferdinand de Neufville, 1622-1690
  • 72e : Balthazar-Henri de Fourcy, 1690-1754

Mise en économat de l'abbaye, 1754 à 1755

Restauration de 1894

Lors de la restauration de la vie religieuse en 1894, Jean Martial Besse et François Chamard sont nommés supérieurs, puis Joseph Bourigaud abbé de Ligugé, est nommé administrateur apostolique en 1895 jusqu'à la nomination d'un abbé en 1898.

  • 76e : dom Joseph Pothier, premier abbé régulier de Saint-Wandrille depuis Jacques Hommet au XVIe siècle, premier abbé de Saint-Wandrille depuis la suppression de l'abbaye par la Révolution française, prieur de Saint-Wandrille (1895), abbé mitré (1898-1923), OSB
  • 77e : dom Jean-Louis Pierdait, prieur à Silos, coadjuteur à Saint-Wandrille (1920-1923), abbé mitré de Saint-Wandrille (1923-1941), OSB
  • 78e : dom Gabriel Gonthard, abbé mitré de Saint-Wandrille, OSB, 1943-1962
  • 79e : dom Ignace Dalle, abbé mitré de Saint-Wandrille, OSB, 1962-1969
  • 80e : dom Antoine Levasseur, abbé de Saint-Wandrille, abbé-émérite, OSB, 1969-1996
  • 81e : dom Pierre III Massein, abbé de Saint-Wandrille, abbé émérite, OSB, 1996-2009
  • 82e : dom Jean-Charles Nault, abbé de Saint-Wandrille, OSB, 2009-

Liste des prieurs de l'abbaye

  • Guillaume Girard, prieur de Jumièges, et administrateur de Saint-Wandrille, 1636
  • Philippe Codebret, sous-prieur, 1636.
  • Paul de Riveri, 1636-1637.
  • Charles Fuscien de Lattre, 1637-1639.
  • Hervé Philibert Cotelle, 1639-1645.
  • Jacques Aicadre Picard, 1645-1651.
  • Guillaume Benoît Bonté, 1651-1652.
  • Jean Timothée Bourgeois, 1652-1656.
  • Jean Bernard Hamelin, 1656-1660.
  • Martin Bruno Valles, 1660-1663.
  • Jean Matthieu Jouault, 1663-1666.
  • Vincent Humery, 1666-1669.
  • René Anselme des Rousseaux, 1669-1670.
  • Edme du Monceau, sous-prieur, 1669-1670.
  • Pierre Laurent Hunault, 1670-1674.
  • Pierre Boniface Le Tan, 1674-1675.
  • Claude Carrel, 1675-1678.
  • Marc Rivard, 1678-1684.
  • Pierre Noblet, 1684.
  • Gabriel Dudan, 1684-1687.
  • Guillaume Hue, 1687-1693.
  • Robert Deslandes, 1693.
  • Nicolas Sacquespée, 1693-1696.
  • Gabriel Pouget, 1696-1699.
  • Claude Hémin, 1699-1705.
  • Jean-Baptiste Jouault, 1705.
  • Jacques Joseph Le Paulmier, 1705-1711.
  • Pierre Chevillart, 1711-1714.
  • Martin Filland, 1714-1717.
  • Louis Clouet, 1717-1723.
  • François L'héritier, 1723-1729.
  • Jean Foulques, 1729-1733.
  • Louis Barbe, 1733-1739 et 1740-1745.
  • Pierre Eudes, 1739-1740.
  • Jean Lefebvre, 1745-1748.
  • Jacques Martin Le Sec, 1748-1752.
  • Jean-Baptiste Duval, 1752-1757.
  • François René Desmares, 1757-1761.
  • Nicolas Faverotte, 1761-1768.
  • Louis Valincourt, 1768-1769 et 1775-1778.
  • Noël Nicolas Bourdon, 1769-1775.
  • Philippe Nicolas Dupont, 1778-1781.
  • Jean François Daspres, 1781-1783.
  • Mathurin François Brissier, sous-prieur, 1783.
  • Alexandre Jean Ruault, 1783-1790.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Joseph Daoust, L'Abbaye de Saint-Wandrille, Ouest-France, Rennes, 1987.
  • dom Gabriel Gontard, L’Abbaye Saint-Vandrille de Fontenelle, éd. de Fontenelle, Saint-Wandrille, 1954.
  • Eustache-Hyacinthe Langlois, Essai historique et descriptif sur l'abbaye de Fontenelle ou de Saint-Wandrille, et sur plusieurs autres monuments des environs, éd. de Fontenelle, Saint-Wandrille, 1827.
  • Jean Laporte, « Inventio et miracula sancti Vulfranni », in Mélanges, 14e série, Société d’Histoire de Normandie, Rouen-Paris, 1938, p. 8-83.
  • Jean Laporte, « Annales Fontanellenses priores (Chronicon Fontanellense) », in Mélanges, 15e série, Société d’Histoire de Normandie, Rouen-Paris, 1951, p. 65-90.
  • Jean Laporte, « Fontenelle », in DHGE, t. XVIII, col. 915-953.
  • Pierre Le Gall, Saint-Wandrille, le monastère au quotidien, Dieppe, 1979.
  • Ferdinand Lot, Études critiques sur l’abbaye de Saint-Wandrille, Honoré Champion, Paris, 1913.
  • Fernand Lohier et Jean Laporte, Gesta sanctorum patrum Fontanellensium, Société d’histoire de Normandie, Rouen-Paris, 1936.
  • Michel Nortier, « Les sources de l’histoire de la Normandie à la Bibliothèque nationale », in Aspects du monachisme en Normandie, Paris, 1982, p. 158-183.
  • Yves Poncelet, « Le temporel de l’abbaye de Saint-Wandrille aux XIVe et XVe siècles », in Annales de Normandie, 29, octobre 1979, p. 301-330.
  • Yves Poncelet, « les possessions anglaises de l’abbaye de Saint-Wandrille », in Annales de Normandie, 37, mai 1987, p. 149-171.
  • Yves Poncelet, « Le temporel de l’abbaye des origines à la restauration de 960 », in l'Abbaye Saint-Wandrille, 36, 1987, p. 10-42.
  • Yves Poncelet, Recherches sur le temporel médiéval de l’abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle des origines au XIVe siècle, mémoire de l’École des hautes études en sciences sociales, 1984.
  • Edmond Spalikowski, Saint-Wandrille, l'abbaye Saint-Wandrille-Rançon, Maugard, Rouen, 1937.
  • dom Ch. Fr. Toustain et René-Prosper Tassin, Histoire de l’abbaïe de Saint-Vandrille depuis l’an 1604 jusqu’en 1734, éd. Jean Laporte, Saint-Wandrille, 1936.
  • L'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, éditions de Fontenelle, Saint-Wandrille-Rançon, 1989.

Liens externes

Notes et références

  1. Base Mérimée
  2. Revue de l'Abbaye S. Wandrille de Fontenelle, 1953, n°3, p19 à 23
  3. La plus ancienne vie de Saint Wandrille Éditions de Fontenelle (abbaye Saint-Wandrille)
  4. Revue de l'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, n°3, p14-15
  5. Lieu non localisé, mais se trouvant près d'Arpajon
  6. Revue de l'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, Noël 1953, n°3, p23 à 31
  7. Monastère Saint-Pierre-au-Mont-Blandin, disparu mais situé avant l'incendie à Gand
  8. Eudes Rigaud - Wikitau
  9. Saint-Wandrille, G.A. Simon O.S.B. , 1937, Édition Arthaud, p.33
  10. Saint-Wandrille, G.A. Simon O.S.B. , 1937, Édition Arthaud, p 34.
  11. Histoire de l'abbaïe de Saint Vandrille, 1734 Dom Toustain, Dom Tassin (réédité 1936 par R. P. Laporte)
  12. Vie de Louis-François Lebrun sur le site de l'abbaye
  13. Ames monastiques, P. Lépicier
  14. L'abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, Noël 1954, no 4, p.32
  15. L'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, Noël 1954, no 4, p.20-29
  16. Article du journal La Croix.
  17. « Wandrille établit son monastère auprès d'une source abondante qui était appelée Fontenelle ». La plus ancienne vie de Saint Wandrille, Éditions de Fontenelle (abbaye Saint-Wandrille)
  18. a  et b Revue de l'Abbaye de l'Abbaye Saint-Wandrille de Fontenelle, Noël 1953, no 3, p.35-36-37
  19. Mont-Saint-Michel, Marcel Aubert
  20. Voir les dessins de Civeton de 1825
  21. « Wandrille bâtit en l'honneur de saint Saturnin une église située sur le sommet d'une colline jadis riche en vignobles », La plus ancienne vie de Saint Wandrille, Éditions de Fontenelle (Abbaye Saint Wandrille)
  22. Saint-Wandrille G.-A. Simon OSB
  23. Site de l'abbaye sur les ateliers, http://www.st-wandrille.com/fr/abbaye/visite/visi_ateliers1.php
  24. (fr) Horaires des offices
  25. Site de la Boutique de l'Abbaye, http://www.st-wandrille.com/fr/ascendi/boutique/
  26. Site des produits monastiques, http://www.st-wandrille.com/fr/ascendi/pm/
  27. Site des Éditions de Fontenelle, http://www.st-wandrille.com/fr/ascendi/editions/
  28. Site de rénovation des œuvres d'art, http://www.st-wandrille.com/fr/ascendi/renascentis/

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