- Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte
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Abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte
L’abbaye Saint Sauveur actuelle (2007)Présentation Culte Catholique romain Type Abbaye Rattaché à Ordre Bénédictin jusqu'à la Révolution,
Congrégation des Sœurs de Sainte Marie-Madeleine Postel depuis le XIXe siècle
Début de la construction 1067 Fin des travaux XIXe siècle Site web www.mmpostel.com/indexx.htm Géographie Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Ville Saint-Sauveur-le-Vicomte Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
Géolocalisation sur la carte : France
modifier L’abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, située à Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans le département de la Manche a été fondée au XIe siècle par Néel de Néhou, vicomte de Saint-Sauveur.
Sommaire
Historique
Jusqu'à la Révolution
L’abbaye fut construite à partir de 1067[1] par les moines de l’abbaye de Jumièges. Le vicomte de Néhou souhaitant remplacer le collège de clercs séculiers qui officiaient dans la chapelle de son château. Aux environs de 1180, le premier moulin à vent y a été installé[2]. De cette époque, l’église abbatiale garde encore un mur latéral (mur sud) qui présente des arcades en plein cintre, surmontées d’un triforium. D’autres éléments peuvent encore se voir dans le transept nord. La consécration de l'abbatiale eut lieu « dans les premières années de la seconde moitié du XIIe siècle » par l'évêque Algare[1]. Toutefois, elle n'était pas encore terminée en 1198, lors du mariage de la fille de Raoul Tesson, Mathilde Tesson, avec Richard d'Harcourt[1]. La construction de l'abbatiale dura plus de trente ans et fut l'œuvre de trois familles: les Saint-Sauveur, La Roche-Tesson et les d'Harcourt[1].
Lors de la Guerre de Cent Ans, Geoffroy d'Harcourt ayant dû céder son château aux Anglais, le commandant des troupes anglaises, Jean Chandos, fit raser le chœur de l'abbatiale, obligeant les moines à s’exiler. Les moines se sont réfugiés à Cherbourg puis dans leurs possessions de Jersey[1]. En 1375, Jean de Vienne y installe des canons pour le siège de la forteresse[1]. Ces derniers durent attendre 1422 pour revenir[1]. Les travaux de restauration sont entrepris après la bataille de Formigny et l'expulsion des anglais, avec l'élection en 1451 de l'abbé Jean Caillot[1]. Le chœur, arasé, a dû être reconstruit au XVe siècle[1].
Mais une partie des bâtiments conventuels disparut, à cause du régime de la commende qui empêchait d’avoir les moyens d’en assurer un entretien suffisant.
Jacques Le Febvre du Quesnoy, évêque de Coutances et abbé de Saint-Sauveur, meurt à l'abbaye et est inhumé dans le chœur de l'abbatiale[1],[3].
Un décret interdit les vœux monastiques le 13 février 1790, le 14 septembre suivant, c'est au tour du port de l'habit religieux[1]. L’abbaye fut vendue comme bien national à la Révolution le 4 juin 1791[1]. Le bailli Louis Hector Amédée Ango, grand-père de Barbey d'Aurevilly, pensait sauvegarder l'abbatiale en y transférant le service paroissial, mais il rencontra l'opposition du curé constitutionnel Nigault de Lecange[1]. L’église est achetée pour 8 525 livres le 23 mai 1793 par Desmares, Marie Thion et Deshayes[1]. Elle servit de carrière de pierres par intermittences, les matériaux se vendant difficilement et à bas prix[1].
Au XIXe siècle
Gerville note qu'en 1825 « la démolition des bâtiments est avancée »[1]. En 1831, la démolition continue comme le mentionne l'antiquaire anglais Gally-Knight (en)[1]. C’est en 1832 que Mère Marie-Madeleine Postel put acheter les ruines de l’abbaye dont elle voulait faire la maison mère de la congrégation qu’elle venait de fonder à Cherbourg. Il ne subsistait alors que deux petites maisons basses, à gauche de l’église, ainsi que le porche d’entrée et la partie basse du bâtiment qui servit longtemps de cellier et de remise.
En 1842, le clocher reconstruit s’effondra, suite à une violente tempête, sur le transept et les premières travées du chœur. Pas découragée, Mère Marie-Madeleine Postel, malgré son grand âge, entreprit de reconstruire la totalité de l’édifice en confiant les travaux à François Halley, architecte et sculpteur local. Afin de financer ces travaux, elle envoya la sœur Placide Viel demander des subsides jusqu’auprès de la reine Marie-Amélie, épouse de Louis-Philippe Ier, roi des Français.
Article détaillé : Placide Viel.La reconstruction sera achevée en 1855, neuf ans après la mort de son instigatrice. Dans le transept nord, ses reliques sont conservées, et dans la même chapelle se trouvent les reliques de la bienheureuse Placide Viel et celles de la bienheureuse Marthe Le Bouteiller. Le tombeau de sainte Marie-Madeleine Postel est une œuvre de François Halley.
Article détaillé : Marie-Madeleine Postel.Après la Seconde Guerre Mondiale
Durant les combats de la Libération, en juin 1944, l’abbaye fut bombardée et incendiée. Sa restauration fut assurée par les Services de la Reconstruction et des Monuments Historiques, sous la direction de Y. M. Froidevaux. La chaire, œuvre inachevée de Halley fut alors déplacée. Elle se trouve actuellement au bas de la nef latérale nord, à gauche en entrant.
Dans le chœur, on peut voir un autel sculpté du XVe siècle illustrant des scènes de l’enfance de Jésus. Les vitraux qui ornent le chœur, l’abside, le transept et les verrières de la façade sont l'œuvre de Adeline Bony-Hébert-Stevens.
Une petite maison, appelée la Gloriette conserve les souvenirs de sainte Marie-Madeleine Postel, à l’endroit où se trouvait la bibliothèque du temps des moines bénédictins, et où la sainte vécut entre 1832 et 1846.
Armes de l'abbaye
écartelé au 1er d'azur à trois fleurs de lys d'or, au 2e de gueules à trois léopards d'or, au 3e de gueules à trois tourelles d'or, au 4e palé d'argent et d'azur[4].
Privilèges et possessions
Bailliage avec haute, moyenne et basse justice; siège d'un doyenné de 14 paroisses; droit de présentation dans 19 cures; possession en 1665 de 8 prieurés:
- Notre-Dame de Selsouef. Fondé en 1080 par Létice de Saint-Sauveur, à 2 km de l'abbaye;
- Saint-Pierre de la Luthumière ou Saint-Jouvin. Fondé en 1106 par Adam de Bruis, à Brix;
- Saint-Michel de Clitourps. En 1120, Simon donna le manoir de Torgistorps qui devint prieuré;
- Notre-Dame de la Couperie, à La Colombe. Fondé en 1188 par Raoul Tesson;
- Sainte-Croix de Virandeville. Fondé en 1197 par Roger de Teurthéville;
- Estoublon, à Bricquebosq,
- Bonne-Nuit, à Jersey;
- Lecq, à Jersey.
Abbés et Mères Supérieures
Liste des abbés et mères supérieures:- Bénigne, moine de Jumièges, 1er abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
- Ancelin
- -1147 : Ansfroi ou Onsfroy, disciple de Robert de Tombelaine, abbé de Saint-Vigor de Bayeux.
- 1147-après 1168 : Hugues Ier, moine du Mont-Saint-Michel.
- Guillaume Ier
- 1173- : Roger Ier de Salmonville
- Hugues II
- Robert de Veules appelé aussi Robuste de Viroles.
- Onfroy II
- 1250- : Pierre Ier, 10e abbé.
- 1266- : Guillaume II
- Thomas Ier
- -après 1298 : Jean Ier de Condren
- 1299-1305 : Thomas II d’Aubigny ou d’Aubigné, procureur de l’abbaye.
- Thomas III
- -1322 : Nicolas Ier du Jardin
- 1322-1362 : Pierre II Morice
- 1362-1376 : Pierre III Langlois
- 1376-1390 : Thomas IV du Bigard
- -1394 : Denis Loquet, 20e abbé.
- -vers 1422 : Michel de la Hougue
- 1429-1439 : Guillaume III Le Révérend, député au Concile de Bâle en 1435.
- 1440-1444 : Etienne de Hauquet
- 1444-1451 : Louis Ier Hermon ou Hervieu
- 1451-1470 : Jean II Caillot
- -1471 : Jacques Ier Caillot
Abbaye sous commende.
- 1472-1473 : Reginald ou Renaud de Bourbon, évêque de Laon. Après s’être démis, il devint archevêque de Narbonne[5].
- 1473- : Guy Lauvet ou Lauret, protonotaire apostolique.
- Hyacinthe Chamillard
- 1483- : Guillaume IV de Saint-Félix, 30e abbé. Il assiste aux Etats Généraux de Normandie en 1485.
- 1486-1505 : Rodolphe ou Raoul Boniface, moine puis évêque de Carpentras.
- -1514 : Jacques II Mahieu
- -1517 : Jacques III Langlois, élu par les moines.
- 1522-1529 : Guillaume V Troussey, moine de l’abbaye, dernier abbé régulier.
- 1529-1548 : Charles Ier Panyot, abbé commendataire.
- -1557 : Jean III Le Gruyer, doyen du chapitre de Troyes. Il se retire de ses fonctions.
- 1557-1573 : Jacques IV de Grimouville
- 1576- : Jacques IV du Cerceau
- -1628 : Louis II de Nogaret, archevêque de Toulouse, cardinal.
- 1628- : Charles II de Montchal, 40e abbé. Précepteur de Louis de Nogaret, archevêque de Toulouse, Il enleva les manuscrits de l'abbaye pour enrichir sa propre bibliothèque. Il se résigna au profit de son neveu.
- Charles III de Ruolz, docteur de la Sorbonne, conseiller aumônier ordinaire du roi, neveu de Charles de Montchal.
- vers 1653-1683 : Jean IV d’Orange des Roches
- 1684-1740 : Simon Cuvier de la Bussière, chanoine de Prémery. Il reconstitua les archives de l’abbaye.
- 1740-1743 : Louis III Auguste ou Louis François de Rohan-Chabot[6].
- 1743-1764 : Jacques VI Le Fèvre du Quesnoy, chanoine de Coutances, archidiacre de Léonor II de Matignon (évêque de Coutances) puis évêque de Coutances. Mort le 2 septembre 1764, il est inhumé dans le chœur de l’église abbatiale. Il sera plus tard transféré dans l’église paroissiale de Saint-Sauveur-le-Vicomte.
- De Choiseul
- 1766-1790 : Aimar-Claude de Nicolaï, 47e et dernier abbé de Saint-Sauveur-le-Vicomte. Chanoine de Paris, vicaire général de Verdun et Reims, évêque de Béziers.
Congrégation des Sœurs des Écoles chrétiennes de la Miséricorde- 1832 : sainte Marie-Madeleine Postel
- 1846 : bienheureuse Placide Viel
- 1877 : ...
- 1??? : Aline de La Croix
...
- 2002 : Cécile Banse
Sources
- Monographie - Guide du pèlerin de l’Abbaye de Saint-Sauveur-Le-Vicomte.
- Pierre Le berruyer, L'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) (des origines à nos jours), Éditions Notre-Dame, Coutances, 1959, 36 p.
- Auguste Lerosey, Histoire de l’abbaye bénédictine de Saint-Sauveur-le-Vicomte, C. Paillart, Abbeville, 1894.
- Frère Albert-Bruno, L'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte, Études normandes, 1971, n°239, 20 p.
Références
- Pierre Leberruyer, L'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte (Manche) (des origines à nos jours), Coutances: Editions Notre-Dame, 1959, 36 p.
- La vie quotidienne des religieux au Moyen Age - Léo Moulin - 1981
- Dupont de Poursat, dans la chapelle Saint-Pierre Saint-Paul de l'église paroissiale. Ses cendres sont déplacés en 1810, sur décision de l'évêque
- Armes de l'abbaye, p. 230.
- Fils naturel de Charles Ier, duc de Bourbon et d’Auvergne, il eut 2 enfants dont Charles, évêque de Clermont de 1489 à 1504.
- Louis Bretagne de Rohan-Chabot, prince de Léon, duc et pair de France, mort en 1738, et de Françoise de Roquelaure, morte en 1741. Il est le frère d’Armande de Rohan-Chabot, prieure perpétuelle de Notre-Dame du Bon-Secours. Il est le fils de
Liens internes
Liens externes
- Site officiel de la ville de Saint-Sauveur-le-Vicomte
- Les Sœurs de Ste Marie-Madeleine Postel
- sur l’abbaye de Saint-Sauveur
Renseignements pratiques
L’abbaye est ouverte toute l’année aux pèlerins et aux visiteurs tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 17h.
Autres vues de l’abbaye
Catégories :- Abbaye de la Manche
- Abbaye du Moyen Âge
- Monument historique de la Manche
- Monument historique classé en 1840
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