Château de Chenonceau

Château de Chenonceau
Le Château de Chenonceau
Image illustrative de l'article Château de Chenonceau
Vue du château depuis les jardins de Catherine de Médicis
Architecte Philibert Delorme
Début construction XVe siècle
Propriétaire actuel famille Menier
Protection  Classé MH (1840, 1962)
Site web www.chenonceau.com/
Coordonnées 47° 19′ 30″ N 1° 04′ 13″ E / 47.324869, 1.07028747° 19′ 30″ Nord
       1° 04′ 13″ Est
/ 47.324869, 1.070287
  [1]
Pays Drapeau de France France
Anciennes provinces de France Touraine
Région Centre
Département Indre-et-Loire
Commune Chenonceaux

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Le Château de Chenonceau

Le château de Chenonceau est situé dans la commune de Chenonceaux en Indre-et-Loire (France). Il fait partie des châteaux communément appelés les châteaux de la Loire. Bâti en 1513 par Katherine Briçonnet, embelli par Diane de Poitiers puis Catherine de Médicis, sauvé pendant la Révolution française par Louise Dupin, il est aussi appelé château des Dames[2].

Château meublé, décoré de rares tapisseries et peintures anciennes, fleuri à chaque saison, c'est le monument historique privé le plus visité de France[réf. nécessaire], serti de plusieurs jardins d'agrément, un parc et un domaine viticole.

La gare de Chenonceaux a été déplacée pour permettre un accès plus rapide au château, offrant ainsi une desserte attractive depuis Tours et Vierzon.[réf. souhaitée]

Le château fait l'objet d'un classement au titre objet des monuments historiques par la liste de 1840. Le parc fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 7 novembre 1962[3].

Sommaire

Histoire

Famille Marques

Le château de Chenonceau, construit sur le Cher en Touraine (région Centre, France). Ce château de la Loire fut bâti par Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet, mais c’est à Catherine de Médicis que l’on doit les galeries sur la rivière.

Le premier château édifié à Chenonceau remonte au XIIIe siècle, ainsi qu’un moulin fortifié datant de 1230, date à laquelle il est aux mains de la famille Marques. Le pont n'existe pas encore, et ne sera construit que bien plus tard. Ainsi, l'aspect stratégique du premier château ne réside pas dans un quelconque contrôle du passage d'une rive à l'autre, mais davantage dans une gestion du trafic fluvial sur le Cher, entre la Sologne et le Berry d'un côté, et la Touraine et l'Anjou de l'autre. Le Cher est alors largement utilisé dans le transport de bois, de matériaux de construction, de sel, de vin, et de fourrage[4]. Il subit les dévastations de la guerre de Cent Ans, époque durant laquelle Jean Marques se dresse contre le dauphin (futur Charles VII de France) et livre Chenonceau aux troupes anglaises. Chenonceau est reprise par les Français en 1411, grâce à la victoire de Boucicaut dans les prés de Vestin. Le château est alors brûlé et rasé, ainsi que le château des Houdes, lui aussi propriété de la famille Marques.

Plus tard, Jean II Marques sollicite Charles VII dans le but de reconstruire un château sur le domaine. L’autorisation lui est donnée par lettres patentes en 1432. Le château est alors reconstruit à un autre emplacement, et présente une architecture nouvelle : appuyé au Cher, il délimite un espace presque carré (de 50 x 55m), terrassé et maçonné, entouré sur trois côtés de fossés d’eaux vives, le Cher terminant d’isoler le bâtiment[5]. Il est cantonné aux angles de quatre tours rondes, les bases baignant dans les douves, munies de courtines, entre lesquelles se dressent les corps de logis, interrompus par les fortifications de la porte d’entrée. De ce château féodal ne subsiste de nos jours que la tour sud-ouest connue sous le nom de « tour des Marques ». Derrière le château, sur les rives du Cher, est bâti un moulin sur deux piles de pierre.

Thomas Bohier

Plan du logis par Jacques Androuet du Cerceau.

L’un des successeurs de Jean II, Pierre Marques, épouse Martine Bérart, fille d’un trésorier de France et maître d’hôtel de Louis XI. Une mauvaise gestion du domaine, entrainant la famille dans de graves difficultés financières, contraint cependant à la vente du fief, dont Thomas Bohier, bourgeois de Tours récemment anobli, se porte acquéreur[6]. Les Marques se retirent ainsi au manoir du Couldray, à Saint-Martin-le-Beau. En 1499, Guillaume Marques, frère de Pierre, revendique le domaine en invoquant la clause de retrait lignager, et engage des procédures en vue de récupérer le domaine. À son décès, sa fille Catherine Marques reprend le flambeau, et obtient en partie satisfaction, forçant Thomas Bohier à loger au château des Houdes, où il avait fait construire un logis. Catherine épouse François Fumée (le fils d’Adam Fumée), seigneur des Fourneaux. Elle engage de nouvelles procédures en vue d’acquérir également les Houdes, afin que l’ensemble des anciennes terres de la famille lui revienne. Au terme d’une difficile bataille judiciaire, le 8 février 1513 voit la confiscation de la seigneurie de Chenonceau et son adjudication au bailliage de Tours. Catherine et François sont contraints de déménager au manoir des Fourneaux. Thomas Bohier peut ainsi librement prendre possession du domaine le 10 février (le dernier versement se porte à hauteur de 12 500 livres). Le 17 février, à Blois, il rend hommage à Louis XII, représenté pour l’occasion par l’évêque de Paris Étienne Poncher[7].

Thomas Bohier est un homme d’état influent et un financier habile. Notaire et secrétaire du roi en 1491, chambellan de Charles VIII, maître des comptes à Paris, il devient général des finances en Normandie. Il épouse Catherine Briçonnet, elle aussi issue d’une riche famille provinciale qui s’est enrichie en gravissant peu à peu les échelons menant aux charges les plus importantes de l’État. Thomas Bohier sert également dans l’administration de Louis XII et de François Ier. Il avait pour devise : « S'il vient à point m'en souviendra ».

Les six fiefs ainsi acquis par Thomas Bohier sont érigés en châtellenie (dépendante de la baronnie d’Amboise), couvrant près de 1 680 ha, sur une dizaine de paroisses, en février 1514[8]. Il rend hommage le 27 février 1515 à Reims, au jeune François Ier tout juste sacré.

Nouveaux travaux

Thomas Bohier et sa femme vont entreprendre de nombreux travaux, amorçant la transformation du domaine, et sa mue vers ce que nous observons aujourd’hui. Il rase l’ancien château des Marques. La plate forme d’origine est gardée mais ne devient qu’une esplanade d’accès au nouveau château. Ce nouveau logis est édifié sur les piles de l’ancien moulin. Des anciens bâtiments, ne restent que la tour des Marques et le puits attenant. Les travaux durent de 1513 à 1521, et sont surtout dirigés par Catherine Briçonnet, pendant les longues absences de son mari.

Thomas Bohier meurt en 1524. Sa veuve meurt deux ans après, en 1526.

À sa mort un contrôle des comptes publics met en évidence des malversations. François Ier impose alors une forte amende à ses héritiers (le roi réclame près de 190 000 livres tournois au fils de Thomas, Antoine) et confisque le domaine en 1535.

Domaine royal

Le plan du château retenu par Catherine de Médicis, mais qui ne verra jamais le jour.

Henri II l'offre à sa favorite Diane de Poitiers, jeune veuve du vieux maréchal de Brézé, duchesse de Valentinois. Elle fait aménager sur la rive droite du Cher, par dom Pacello da Mercogliano le jardin qui porte son nom et confie à son architecte ordinaire, Philibert de l'Orme ou Delorme - qui donna son nom à un célèbre type de charpente - le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d'y créer de nouveaux jardins et d'accéder à de plus grandes chasses ; ce pont faisait partie des plans originels des Bohier.

À la disparition de Henri II, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559 par le capitaine de sa garde écossaise Gabriel Ier de Montgomery, Catherine de Médicis tient enfin sa revanche après des années d’humiliation passées dans l’ombre de la favorite et contraint sa rivale Diane de Poitiers, à restituer Chenonceau à la Couronne et à accepter en échange le château de Chaumont-sur-Loire, dominant la Loire, entre Blois et Amboise.

Reine-mère après les accessions successives au trône de ses fils, François II, Charles IX et Henri III, Catherine fait édifier sur le pont de Diane deux galeries superposées formant un espace de réception unique au monde, et donnant ainsi au château son aspect actuel.

Louis XIV lors de sa visite le 14 juillet 1650, offre un grand portrait d'apparat qui est exposé dans le salon Louis XIV.

L'histoire du château est marquée par les femmes qui en furent les propriétaires et les bâtisseuses, d'où son surnom de « château des Dames ». Parmi elles, Louise de Lorraine épouse de Henri III dont la chambre, au second étage, porte le deuil de son mari assassiné en 1589. Elle vécut ainsi à Chenonceau jusqu'à sa mort, et fut entourée de religieuses qui avaient élu domicile à Chenonceau, le transformant en une sorte de couvent à la mort de Catherine. Une pièce est dédiée aux filles et belles-filles de Catherine de Médicis, la chambre des Cinq Reines (Marie Stuart, Marguerite de France (la reine Margot), Louise de Lorraine, Élisabeth d'Autriche et Élisabeth de France).

Au lendemain des fastes royaux de la Renaissance, Chenonceau retourne dans le domaine privé au fil de successions multiples et de mutations diverses.

Famille Dupin

La tombe de Louise Dupin dans la forêt de Chenonceau.

Claude Dupin, fermier général, acheta le château en 1733 au duc de Bourbon. Sa seconde femme, Louise Dupin, y tint salon et y reçut notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon et Rousseau. C'est à Louise Dupin que l'on attribue la différence d'orthographe entre le nom de la ville (Chenonceaux) et celui du château (Chenonceau), bien qu'aucune source n'ait véritablement confirmé ce fait. Propriétaire du château pendant la Révolution française et grande amie des villageois - elle sauva la chapelle en permettant qu'elle soit transformée en resserre à bois - elle voulut faire un geste pour différencier la Royauté, dont le château était un symbole fort, de la République.

En 1799, son petit-neveu René Vallet de Villeneuve, né en 1777, hérita du château qui resta dans sa famille 65 ans ; à partir de 1859, l'abbé Casimir Chevalier inventoria, classa et publia les archives du domaine, irremplaçable référence documentaire pour les grands travaux entrepris ensuite par Mme Pelouze.

Les comtes de Villeneuve y reçurent la visite du duc et de la duchesse d'Orléans en 1840, celle de leur cousine George Sand, petite-fille de Charles-Louis Dupin de Francueil, en 1842, ou encore celle de Gustave Flaubert et de son ami Maxime Du Camp en 1847 et celle d'Abd el-Kader en 1851. De février 1863 à 1864, le château appartint à Septime de Villeneuve et à la marquise douairière de La Roche-Aymon.

Dorothée de Courlande, duchesse de Dino et nièce de Talleyrand, qui y fit halte vers 1840 en se rendant à celui de Saint-Aignan, a brièvement évoqué le château et son mobilier dans son journal.

Travaux de madame Pelouze

Photographie de la façade Nord du château en 1851.

En mai 1864, les Villeneuve, après la création de la gare de Chenonceaux, vendent le château et 136 hectares de terres pour 850 000 francs à Marguerite Pelouze, née Wilson, richissime héritière qui de 1867 à 1878 en confia la restauration à l'architecte Félix Roguet ; parmi ses grands - et ruineux - travaux figurent le rétablissement dans son état initial de la façade d'entrée modifiée par Catherine de Médicis, la seconde volée de l'escalier, plusieurs cheminées de style Renaissance et la porte de la chapelle, à la sculpture de très grande qualité[9].

Certaines fresques intérieures sont dues au peintre, aquarelliste et illustrateur Charles Toché (Nantes, 1851 - Paris,1916) que Paul Morand connut à Venise en 1909 :

« Personnage resté très Mac-Mahon ; il continuait à peindre à fresque comme l'on peignait à Venise trois siècles auparavant (...) bel homme, il avait séduit la propriétaire de Chenonceaux, lui faisant donner des fêtes vénitiennes où erraient des gondoles amenées de la piazetta (...) il redescendait notre escalier en fredonnant quelque Ombra adorata, frisant une moustache de reître à la Roybet »

.

Le peintre, après des études d'architecture, avait séjourné cinq ans à Venise, copié les maîtres anciens et rencontré Édouard Manet. Il travailla dix ans à ces décors, et en 1887 il exposa à la galerie Georges Petit à Paris une série de cartons aquarellés de ces fresques allégoriques qui le firent connaître.

C'est au château qu'il connut Gustave Flaubert, se lia d'amitié avec lui et illustra sa Tentation de Saint-Antoine[10]. Il exposa au Petit Palais à Paris en 1887, décora de fresques le théâtre de Nantes, ainsi - entre autres établissements parisiens - que « Le Chabanais », célèbre maison close fréquentée entre autres célébrités par le prince de Galles, futur Édouard VII, où le peintre tint table ouverte pendant un an, d'où le sobriquet de « Pubis de Chabanais » que lui donnèrent alors les élèves des Beaux-Arts[11].

Dans l'été 1879 Mme Pelouze reçut dans son orchestre de chambre le jeune pianiste Claude Debussy, et en 1886 Toché organisa pour Jules Grévy, président de la République de 1879 à 1887, beau-père du frère de la châtelaine - et son probable amant - « une fête de nuit sur le Cher, avec reconstitution du Bucentaure entouré de gondoles » (Paul Morand, op.cit.) - dont témoigne encore une Allégorie du Cher où figure un gondolier (tapisserie de Neuilly, fin XIXe siècle) exposée dans le vestibule du deuxième étage du château.

Son frère Daniel Wilson (1840-1919), député radical d'Indre-et-Loire en 1869 et 1871, puis député de Loches (1876-1889), y reçut l'opposition républicaine locale ; en octobre 1881 s'y déroula la réception de son mariage avec Alice Grévy. Il fut l'instigateur du « scandale des décorations » qui éclata le 7 octobre 1887 et entraîna en décembre la démission de Grévy.

Nouveaux propriétaires

L'année suivante, le domaine est saisi à la demande des créanciers et racheté par le Crédit foncier. En 1891, il est acquis par M. Terry, riche américain ; le 5 avril 1913, il est mis en vente aux enchères publiques par ses héritiers pour 1 300 000 francs à l'audience des criées, où trois compétiteurs sont en lice : l'industriel Henri Menier, le fabricant de cycles Clément et l'antiquaire Guérault.

Cette vente judiciaire par adjudication le fait entrer pour 1 361 660 francs dans le patrimoine de Henri Menier (1853-1913), homme de la grande bourgeoisie industrielle, mais celui-ci meurt d'une phtisie le 7 septembre ; son frère Gaston (1854-1934) en hérite et le transmet, son fils aîné Georges étant mort un an avant lui, à son petit-fils Antoine, disparu sans enfants en 1965.

Suite à un imbroglio juridique qui donna lieu à un procès avec l'association « La Demeure historique », légataire des parts d'Antoine, la Cour de Cassation en 1975 établit la pleine propriété du domaine aux propriétaires actuels du château.

Époque contemporaine

Pendant la Première Guerre mondiale, comme d'autres châtelains français, Gaston Menier installa au château un hôpital militaire où 2 254 soldats blessés furent soignés ; « les grandes fresques furent recouvertes d'une peinture blanche, que l'Armée imaginait plus hygiénique. Les deux galeries comptaient 120 lits, 70 dans celle du premier étage et 50 dans celle du rez-de-chaussée, où avait été aménagée une salle d'opération ».

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice se retrouve à cheval sur la ligne de démarcation avec un côté en zone occupée et l'autre en zone libre. En 1944 une bombe tomba à proximité de la chapelle et détruisit les vitraux d'origine, remplacés ensuite par Max Ingrand.

Le 9 novembre 1988, le prince Charles et son épouse lady Diana, pendant un séjour en France, visitent le domaine de Chenonceau. Le château fut fermé au public pour l'occasion.

Architecture extérieure

Le château présente en réalité deux parties :

  • Un donjon médiéval élevé sur la rive droite du Cher qui fut remanié au XVIe siècle.
  • Un corps de logis Renaissance bâti sur la rivière elle-même, constituant l'essentiel du château.

La tour des Marques

La tour des Marques.

La tour des Marques n'est autre que les restes de l'ancien château médiéval de la famille des Marques, rasé par Thomas Bohier en 1515. Elle correspond au donjon de l'ancienne bâtisse, et est constitué d'une tour ronde, ainsi que d'une tourelle abritant la cage d'escalier. Thomas Bohier va réhabiliter la tour en lui donnant un aspect plus moderne, dans le goût Renaissance, grâce au percement de larges fenêtres à meneaux, d'une porte ouvragée, de lucarnes en pierre blanche, et l'ajout d'un clocheton (dont la cloche porte la date de 1513). Bohier fait également installer de petites consoles sur le chemin de ronde, et recouvre l'ancienne maçonnerie de mortier, cachant ainsi les anciennes archères (dont il subsiste néanmoins des traces).

Il réalise également un perron de pierre (du type de ceux visibles à Bury, Nantouillet, ou encore au premier château de Chantilly), correspondant à une certaine mise en scène de l'entrée, à la mode au XVIe siècle. Enfin, Thomas Bohier fait sculpter les lettres TBK sur la tour (signifiant Thomas Bohier/Briçonnet Katherine).

Sur le côté, on peut encore apercevoir le puits, orné sur la margelle d'une chimère et d'un aigle bicéphale, emblème des Marques.

Cette tour abrite aujourd'hui la boutique de souvenirs, mais le public ne peut pas accéder au sommet.

Le logis Renaissance

Il est constitué d'un corps de logis presque carré (22m sur 23) de deux étages (plus un sous-sol) flanqué de tourelles d'angle, construit sur les puissantes assises de pierre de l'ancien moulin bordant naguère la rive droite. Celui-ci est prolongé d'un corps de bâtiment de deux étages et d'un comble qui s'appuie sur la façade sud du logis, construit en 1560 par Philibert Delorme dans un style déjà presque classique, et reposant sur un pont de cinq arches enjambant le Cher. L'étage inférieur est notamment occupé par une galerie.

On accède au rez-de-chaussée du corps de logis principal par un escalier suivit d'un petit pont.

Intérieurs

Entrée du château.

L'entrée donne sur un vestibule central ouvrant sur quatre pièces de part et d'autre. D'un côté : une salle des Gardes, par laquelle on accède à une chapelle, la « chambre de Diane de Poitiers » et le « cabinet de travail de Catherine de Médicis ». De l'autre : se trouve, une escalier donnant accès aux cuisines situées au sous-sol, la « chambre François Ier » et le « salon Louis XIV ». Au bout du vestibule, on accède à la galerie inférieure.

L'escalier, à doubles volées droites, est accessible derrière une porte qui se situe au milieu du vestibule d'entrée. Il permet d'accéder aux étages supérieurs s'ouvrant chacun sur un vestibule :

  • Le premier étage est constitué par le « vestibule Catherine Briçonnet », autour duquel se trouvent quatre chambres : la « chambre des Cinq Reines », la « chambre de Catherine de Médicis » (au-dessus de son cabinet vert), celle de César de Vendôme, et celle de Gabrielle d'Estrées (favorite d’Henri IV). Au fond de ce vestibule, se trouve là aussi une porte donnant aux pièces situées au-dessus de la galerie (celles-ci non visitables).
  • Le second étage comporte, outre le vestibule, quatre pièces dont seule la « chambre de Louise de Lorraine » est visitable.

Rez-de-chaussée

Plan du rez-de-chaussée :
1 : Chapelle
2 : Librairie
3 : Cabinet vert
4 : Chambre de Diane de Poitiers
5 : Salle des Gardes
6 : Vestibule
7 : Salon Louis XIV
8 : Escalier
9 : Salon François I er
10 : Galerie

Vestibule

Vestibule du rez-de-chaussée.

Le vestibule du rez-de-chaussée est couvert par un plafond en voûtes d'ogives dont les clefs, décalées les unes par rapport aux autres, forment une ligne brisée. Les corbeilles, réalisées en 1515, représente un ensemble de feuillages, de roses, de têtes d'anges, de chimères, et de cornes d'abondance. Au-dessus des portes, dans deux niches, sont sculptés saint Jean-Baptiste, patron de Chenonceau, et une Madone italienne dans le style de Lucca della Robia. Le mobilier est composé d'une table de chasse en marbre italien. Au-dessus de la porte d'entrée, un vitrail moderne, réalisé en 1954 par Max Ingrand, représentant la légende de saint Hubert.

La salle des Gardes

Au-dessus de la porte en chêne du XVIe siècle, on retrouve, sous la forme de leurs saints-patrons (sainte Catherine, et saint Thomas), les anciens propriétaires, ainsi que leur devise : « S'il vient à point, me souviendra ». Les plafonds à solives apparentes, dits « à la française » portent les deux C entrelacés de Catherine de Médicis. Le sol contient les vestiges d'une majolique du XVIe siècle. La cheminée est ornée des armes de Thomas Bohier, tandis que les murs sont décorés d'une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant la vie de château, une demande en mariage, ou encore une scène de chasse. Les coffres, gothiques et Renaissance, contenaient l'argenterie avec laquelle la cour se déplaçait.

La chapelle

Chœur de la chapelle.

On pénètre dans la chapelle à partir de la salle des Gardes, par une porte en chêne surmontée d'une statue de la Vierge. Ses vantaux représentent quant à eux le Christ et saint Thomas et reprennent les paroles de l'Évangile selon saint Jean : « Avance ton doigt ici », « Tu es mon Seigneur et mon Dieu ». Les vitraux ayant été détruits en 1944, ils ont été remplacés par des œuvres de Max Ingrand en 1954. On observe dans la « loggia » de droite, une Vierge à l'Enfant en marbre de Carrare par Mino da Fiesole. À droite de l'autel, une crédence ouvragée ornée de la devise des Bohier.

Au mur, des peintures religieuses : La Vierge au voile bleu par Il Sassoferrato, Jésus prêchant devant Alfonso et Isabella par Alonso Cano, un Saint-Antoine de Padoue par Murillo, et une Assomption par Jouvenet. Les murs portent les graffitis gravés par les gardes écossais de Marie Stuart : à droite, en entrant, datée de 1543 : « La colère de l'Homme n'accomplit pas la justice de Dieu », et de 1546 : « Ne soyez pas vaincus par le Mal ».

Dominant la nef, une tribune royale donnant sur la chambre des cinq reines au premier étage, datant de 1521.

Cette chapelle fut sauvegardée pendant la Révolution, madame Dupin ayant eu l'idée d'en faire une réserve de bois de chauffage.

Chambre de Diane de Poitiers

Chambre de Diane de Poitiers.

La cheminée de Jean Goujon ainsi que le plafond portent les initiales de Henri II et de Catherine de Médicis entrelacées. Le « H » et le « C » forment par ailleurs malicieusement le « D » de Diane de Poitiers, la favorite de Roi. Le mobilier est composé d'un lit à baldaquin du XVIIe siècle, ainsi que de fauteuils en cuir de Cordoue. Sur la cheminée, on observe un portrait du XIXe représentant Catherine de Médicis, par Sauvage. À gauche de la fenêtre, une Vierge à l'Enfant, par Murillo. À droite de la cheminée, une toile de l'école italienne du XVIIe siècle, Le Christ dépouillé de ses vêtements par Ribalta.

Sous ce tableau une bibliothèque grillagée abrite les archives du domaine dont une pièce exposée porte les signatures de Thomas Bohier et Catherine Briçonnet.

Sur les murs, deux tapisseries des Flandres du XVIe siècle, Le Triomphe de la Force, montée sur un char tiré par deux lions, et environnée de scènes de l'Ancien Testament. Dans la bordure supérieure, la phrase latine se traduit par « Celui qui aime de tout son cœur les dons célestes, ne recule pas devant les actes que la piété lui dicte » ; l'autre pièce est Le Triomphe de la Charité, sur un char, tenant dans ses mains un cœur et montrant le Soleil, entouré d'épisodes bibliques ; la devise latine se traduit par : « Celui qui montre un cœur fort dans les périls, reçoit à sa mort, comme récompense, le Salut ».

Cabinet Vert

C'est l'ancien cabinet de travail de Catherine de Médicis, pendant sa régence. On distingue sur le plafond les deux C entrelacés. Dans cette pièce est exposée une tapisserie de Bruxelles dite « à l'Aristoloche », à la fois gothique et Renaissance. Sa couleur verte d'origine a viré au bleu. Son thème est inspiré de la découverte des Amériques, et représente une faune et une flore exotique : faisans argentés du Pérou, ananas, orchidées, grenades, et végétaux inconnus en Europe.

Deux cabinets italiens du XVIe siècle sont disposés à côté de la porte. Au mur, une collection de tableaux dont :

Librairie

Plafond de la librairie.

Cette ancienne bibliothèque de Catherine de Médicis donne une vue sur le Cher ; le plafond en chêne compartimenté de caissons datant de 1525 est de style italien, avec de petites clefs pendantes, et l'un des premiers de ce type connu en France. Il porte les initiales T, B, K, en référence aux Bohier.

Au-dessus de la porte, on observe une Sainte-Famille d'après Andrea del Sarto[13].). Sont conservées dans cette pièce une Scène de la vie de Saint-Benoît, par Bassano, Une martyre par Le Corrège, Héliodore par Jouvenet, et deux médaillons, Hébé et Ganymède, les échansons des dieux, enlevés vers l'Olympe de l'école française du XVIIe siècle.

Galerie

Galerie du Rez-de-Chaussée.

La galerie, longue de 60 mètres, large de 6 mètres, et comportant 18 fenêtres, possède un sol carrelé de tuffeau d'ardoise, ainsi qu'un plafond à solives apparentes, servant de salle de bal, elle fut inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis et son fils Henri III. À chaque extrémité, deux cheminées Renaissance, dont l'une n'est qu'un décor entourant la porte Sud qui mène à la rive gauche du Cher.

La série de médaillons représentant des personnages célèbres sur les murs fut posée au XVIIIe siècle.

Chambre de François Ier

La cheminée monumentale de la chambre de François Ier.

Cette chambre contient la plus belle cheminée du château (refaite au XIXe siècle, ses trois niches à « baldaquins » étaient ornées de statues) ; sur son manteau court la devise de Thomas Bohier, faisant écho à ses armes représentées sur la porte. Le mobilier se compose de trois crédences françaises du XVe siècle et d'un cabinet italien du XVIe siècle, incrusté de nacre et d'ivoire gravée à la plume, offert à François II et Marie Stuart pour leur mariage.

Sur les murs sont exposés un portrait de Diane de Poitiers en Diane chasseresse par Le Primatice, qui l'a réalisé ici en 1556, des toiles de Mirevelt, Ravenstein, un Autoportrait de Van Dyck, un portrait de Gabrielle d'Estrées en Diane Chasseresse par Ambroise Dubois[14], Archimède par Zurbaran, Deux évêques de l'école allemande du XVIIe siècle, ainsi que Les Trois Grâces par Carle van Loo représentant les sœurs de Mailly-Nesles, qui furent parmi les maîtresses de Louis XV.

Salon Louis XIV

Salon Louis XIV.

Ce salon, tendu de rouge, évoque le souvenir du séjour que fit Louis XIV à Chenonceau le 14 juillet 1650, au cours duquel il offrit à son oncle le duc de Vendôme son portrait d'apparat par Rigaud, dont le grand cadre en bois sculpté et doré par Lepautre est composé seulement de quatre énormes pièces de bois, ainsi que le mobilier recouvert de tapisserie d'Aubusson, et une console de style Boulle.

La cheminée de style Renaissance est ornée de la Salamandre et de l'Hermine, en référence au roi François Ier et à Claude de France. La corniche entourant le plafond à solives apparentes porte les initiales de Bohier.

Au-dessus de la console, L'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste par Rubens, acheté en 1889 à la vente de la collection de Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Ier qui le fit roi d'Espagne. Le salon possède également une collection de portraits des XVIIe et XVIIIe siècles français, ceux de Louis XV par Van Loo, d'une princesse de Rohan, de madame Dupin par Nattier, de Chamillard, ministre de Louis XIV, un portrait d'homme par Netscher, le portrait de Philippe V d'Espagne par Ranc et celui de Samuel Bernard par Mignard.

L'escalier

Descente d'escalier.

Une porte en chêne du XVIe siècle donne l'accès à l'escalier. Il s'agit d'un des premiers escaliers droits, (rampe sur rampe) construit en France sur le modèle italien. Il est couvert d'une voûte rampante à nervures se coupant à angles droits. Les caissons sont ornés de figures humaines, de fruits et de fleurs (certains motifs ont été martelés à la Révolution).

Les vantaux sculptés représentent l'Ancienne Loi sous la forme d'une femme aux yeux bandés munie d'un livre et d'un bâton de pèlerin, et la Loi Nouvelle, au visage découvert et tenant une palme et un calice. L'escalier est coupé d'un palier formant deux « loggias » à balustrades donnant une vue sur le Cher. Au-dessus de l'une d'entre elle, un médaillon ancien représentant un buste de femme aux cheveux épars, souvent symbole de la folie.

Cuisines du sous-sol

Les cuisines sont installées au sous-sol auquel on accède par un escalier situé entre la galerie et la chambre de François Ier. Elles ont été aménagées dans les piles assises du moulin ayant précédé le château qui forme un énorme soubassement. Elles sont composées de plusieurs salles, dont l'office, salle basse aux deux voûtes en croisées d'ogives comportant une cheminée qui est la plus grande du château. À côté se trouve le four à pain. L'office dessert la salle à manger du personnel du château, la boucherie dans laquelle sont exposés les crochets pour suspendre le gibier et les billots pour les dépecer, ainsi que le garde-manger. Un pont se tient entre l'office et la cuisine à proprement parler. Le mobilier du XVIe siècle a été remplacé pendant la Première Guerre mondiale en un équipement plus moderne, pour soutenir les besoins de l'hôpital.

Un quai de débarquement permettait d'amener directement des marchandises dans la cuisine. Il est appelé selon la légende, le « Bain de Diane ».

Premier étage

Vestibule de Catherine Briçonnet

Plan du premier étage :
1 : tribune de la chapelle
2 et 3 : cabinet des estampes
4 : chambre de Catherine de Médicis
5 : chambre des Cinq Reines
6 : vestibule de Catherine Briçonnet
7 : chambre de Gabrielle d'Estrées
8 : Escalier
9 : chambre de César de Vendôme
10 : galerie du premier étage.

Le vestibule du premier étage est pavé de petits carreaux de terre cuite marqués d'une fleur de lys traversée par une dague. Le plafond est à solives apparentes. Au-dessus des portes est disposée une série de médaillons en marbre rapportés d'Italie par Catherine de Médicis, représentant les empereurs romains Galba, Claude, Germanicus, Vitellius et Néron. La suite de six tapisseries d'Audenarde du XVIIe siècle représentent des scènes de chasses et de pique-nique d'après des cartons de Van der Meulen.

Chambre de Gabrielle d'Estrées

Chambre de Gabrielle d'Estrées.

Le plafond à solives apparentes, le sol, la cheminée et le mobilier sont Renaissance. On voit près du lit à baldaquin une tapisserie des Flandres du XVIe siècle.

Les autres murs sont ornés de la tenture dite des mois Lucas dont Juin, le signe du Cancer - La tonte des moutons, Juillet, le signe du lion - La chasse au faucon, et Août, le signe de la Vierge - La paie des moissonneurs; les cartons de ces tapisseries sont de Lucas de Leyde ou Lucas van Nevele.

Au-dessus du cabinet est exposée une toile de l'école florentine du XVIIe siècle représentant sainte Cécile, patronne des musiciens, et au-dessus de la porte, l'Enfant à l'Agneau de Francisco Ribalta.

Chambre des Cinq Reines

Chambre des cinq reines.

Cette chambre rend hommage aux deux filles et aux trois belles-filles de Catherine de Médicis : la reine Margot, Élisabeth de France, Marie Stuart, Élisabeth d'Autriche, et Louise de Lorraine. Le plafond à caissons du XVIe siècle arbore en effet les armoiries des cinq reines.

Sur les murs, on peut voir une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant le siège de Troie et l'enlèvement d'Hélène, les jeux du cirque dans le Colisée, et le couronnement du roi David. Une autre tapisserie évoque un épisode de la vie de Samson. Le mobilier se compose d'un lit à baldaquin, de deux crédences gothiques surmontées de deux têtes de femmes en bois polychrome et d'un coffre de voyage recouvert de cuir clouté.

Aux murs sont exposés L'Adoration des Mages, étude pour le tableau de Rubens (musée du Prado), un portrait de la duchesse d'Olonne de Mignard, ainsi qu’Apollon chez Admète l'argonaute, dû à l'école italienne du XVIIe siècle.

Chambre de Catherine de Médicis

Chambre de Catherine de Médicis.

La chambre de Catherine de Médicis est meublée d'un ensemble du XVIe siècle ainsi que de tapisseries des Flandres du XVIe siècle retraçant la vie de Samson, remarquables par leurs bordures peuplées d'animaux symbolisant des proverbes et des fables comme L'Écrevisse et l'huître, ou l'Habileté est supérieure à la Ruse. La cheminée et le sol de tomettes sont d'époque Renaissance.

Dominant la pièce, une peinture sur bois, L'Éducation de l'Amour par Le Corrège.

Cabinet des Estampes

Gravure de 1850.

Ces petits appartements, ornés d'une cheminée de la fin du XVIIIe siècle dans la première pièce, d'une autre du XVIe siècle dans la seconde, présentent une collection de dessins, de gravures, et d'estampes représentant le château datant de 1560 pour le plus ancien, du XIXe siècle pour les plus récents.

Chambre de César de Vendôme

Cheminée peinte de la chambre de César de Vendôme.
Galerie du 1e étage.

Le plafond à solives apparentes est soutenu par une corniche décorée de canons. La cheminée Renaissance fut peinte au XIXe siècle aux armes de Thomas Bohier. La fenêtre ouvrant à l'Ouest est encadrée par deux grandes cariatides de bois du XVIIe siècle. Les murs sont tendus d'une suite de trois tapisseries de Bruxelles du XVIIe siècle illustrant le mythe antique de Déméter et Perséphone : Le voyage de Déméter, Perséphone aux Enfers, Déméter donne les fruits aux humains, et Perséphone revenant passer six mois par an sur la Terre.

On voit à gauche de la fenêtre, en face du lit à baldaquin du XVIe siècle, un portrait de Saint-Joseph par Murillo.

Deuxième étage

Vestibule du deuxième étage

Plan du deuxième étage :
1, 2, 3, 4, 5, 7 : Salles fermées
6 : Vestibule du deuxième étage
8 : Escalier
9 : Chambre de Louise de Lorraine
10 : Comble de la galerie (fermé)
Vestibule du second étage.

On peut voir dans ce vestibule les traces de la restauration menée au XIXe siècle par Roguet, disciple de Viollet-le-Duc.

Sur le mur, une tapisserie dite de Neuilly du XIXe siècle symbolisant le Cher, sur laquelle figure une gondole vénitienne, en référence à la gondole que fit transporter jusqu'à Chenonceau Marguerite Pelouze afin d'y organiser la fête qu'elle offrit à son ami ou amant Jules Grévy en 1886, évoquée par Paul Morand. Les deux crédences et le pavage au sol sont d'époque Renaissance.

Chambre de Louise de Lorraine

Chambre de Louise de Lorraine.

La chambre de Louise de Lorraine, reflète le deuil de la femme d'Henri III. On y remarque la couleur noire dominante des lambris, les peintures macabres, le prie-Dieu tourné vers la fenêtre et les décorations religieuses évoquant le deuil. Louise est alors entourée de religieuses qui vivent à Chenonceau comme dans un couvent. Toujours vêtue de blanc, comme le veut la tradition pour une veuve de roi de France, elle sera surnommée « la Reine Blanche ».

Sa chambre a pu être reconstituée à partir du plafond d'origine orné de larmes d'argent, de cordelières de veuves, de couronnes d'épines et de la lettre λ, lambda, initiale de Louise de Lorraine, entrelacée du H de Henri III. L'atmosphère pieuse de la pièce est soulignée par le Christ à la couronne d'épines et d'une scène religieuse peinte sur bois du XVIe siècle qui orne la cheminée.

Jardins

On compte deux jardins principaux : le jardin de Diane de Poitiers et le jardin de Catherine de Médicis, situés de part et d'autre de la tour des Marques, vestige des fortifications précédant l'édification du château actuel.

En 1565 les jardins de la rive gauche du Cher étaient « nouvellement construits » (terrier du château).

« (...) la fontaine du rocher de Chenonceau construite par Bernard (Palissy) pour Catherine (de Médicis); elle était déjà existante du temps de Diane de Poitiers, et avait servi à alimenter les bassins de son parterre (...) (dans) le parc de Francueil, sur la rive gauche du Cher (...) fut aménagé un jardin bas en bordure du fleuve, composé de deux vastes carrés séparés d'une allée tracée dans le prolongement de la galerie, accentuant l'axe Nord-Sud déjà si fort. Le coteau était percé de grottes » (S. Lesot, op.cit. p. 102).

Jardin de Diane

Le jardin de Diane de Poitiers, dont l'entrée est commandée par la maison du Régisseur : la chancellerie, construite au XVIe siècle ; au pied de laquelle se trouve un embarcadère, agrémenté d'une vigne, accès indispensable à toute promenade sur le Cher. En son centre se trouve un jet d'eau, décrit par Jacques Androuet du Cerceau dans son livre Les plus excellens bastiments de France (1576). D'une conception surprenante pour l'époque, le jet d'eau jaillit d'un gros caillou taillé en conséquence et retombe « en gerbe » vers un réceptacle pentagonal de pierre blanche.

Ce jardin est protégé des crues du Cher par des terrasses surélevées depuis lesquelles on a de beaux points de vue sur les parterres de fleurs et le château.

Jardin de Catherine de Médicis

Le jardin de Catherine de Médicis est plus intime, avec un bassin central, et fait face au côté Ouest du château.

La décoration florale des jardins, renouvelée au printemps et en été, nécessite la mise en place de 130 000 plants de fleurs cultivés sur le domaine.

Allée d'honneur

La grande allée d'honneur menant au château est plantée de platanes sur presque 1 km.

La paire de sphinges du XVIIIe siècle encadrant l'allée d'honneur, installée par les marquis de Villeneuve provient du château de Chanteloup à Amboise, ancien domaine du duc de Choiseul, dépecé au XIXe siècle; on voit, entre autres lieux, une paire de sphinges en pierre au départ de l'escalier d'honneur du Château-Margaux (1810), en Gironde.

En littérature

Notes et références

  1. Coordonnées vérifiées sur Géoportail et Google Maps
  2. Château de Chenonceau Site La vallée de la Loire et ses châteaux
  3. Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00097654 » sur www.culture.gouv.fr.
  4. Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, Adam Biro, Paris, 2002, p. 17
  5. Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, Adam Biro, Paris, 2002, p.19
  6. Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, Adam Biro, Paris, 2002, p. 22
  7. Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, Adam Biro, Paris, 2002, p. 23
  8. Jean-Pierre Babelon, Chenonceau, Adam Biro, Paris, 2002, p. 33
  9. Jean Guillaume, Chenonceau, hors-série n° 37 de Connaissance des Arts, 2001, p. 31
  10. base « Joconde » du ministère de la Culture, juillet 2009
  11. Venises (Gallimard, 1971, p. 44 et 45), Journal d'un attaché d'ambassade, 1916-1917 (idem. 1963, p. 17 et 18) et E.Bénézit, Dictionnaire des peintres, etc. Grund, 1955, p. 328
  12. Original au musée des Beaux-arts de Lyon, aucun tableau de Jean Jouvenet localisé à Chenonceau n'est cité par Antoine Schnapper dans le catalogue raisonné de Jean Jouvenet.
  13. L'original, connu sous le nom de La Madone Borghèse (Galerie Borghèse); l'œuvre conservée à Chenonceau est listée par John Shearman comme la douzième copie sur treize connues (cf. Andrea del Sarto, Oxford, 1965, vol. II, n°45, p.235
  14. En fait, sans doute, de Claude Deruet.
  15. Sur Catherine de Médicis, Édition dite du Furne, vol.15 des Études philosophiques, p.477, 479, 480, 498, 500, 530 et passim jusqu'à 580

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Jean-Pierre Babelon et Jean-Pierre Godeaut, Chenonceau, Paris, Adam Biro, 2002, 215 p. (ISBN 2-87660-342-X) 
  • Casimir Chevalier, La Vigne, les jardins et les vers à soie à Chenonceau au XVIe siècle, Tours, Ladevèze, 1860 
  • Casimir Chevalier, Les archives royales de Chenonceau, Téchener, 1864 
  • Casimir Chevalier, Les Jardins de Catherine de Médicis à Chenonceau, Tours, Ladevèze, 1868 
  • Casimir Chevalier, Histoire de Chenonceau, ses artistes, ses fêtes et ses vicissitudes, Lyon, Perrin, 1868 
  • Cécile Catherine, Les châteaux de la Loire, Ouest-France, janvier 1991, 125 p. (ISBN 978-2737308093) 
  • Axelle Gaigneron, Ivan Cloulas et Jean Guillaume, Connaissance des Arts : Chenonceaux, vol. hors-série, Paris, Société française de promotion artistique, 1993, 66 p. 
  • Ch. Grandmaison, Bulletin de la Société archéologique de Touraine : Château de Chenonceau, fin des constructions, janvier 1521, Tours, 1871-1873, p. p. 508-510 
  • Jean Guillaume, Gazette des Beaux-Arts : Chenonceaux avant la construction de la galerie, 1969, p. p. 20 à 47 
  • Sonia Lesot et Henri Gaud, Chenonceau. Des jardins de la Renaissance, Gaud, 13 mai 2005, 166 p. (ISBN 978-2840801207) 
  • J. Vacquier, Les anciens châteaux de France : La Touraine : Amboise, Chenonceau, Ussé : notices historiques et descriptives, Paris, F. Contet, 1928 
  • Le magazine de la Touraine : Du haut d'un clocher, Chenonceaux... et Chenonceau, vol. 56, octobre 1995, p. 3 à 21 
  • Connaissance des Arts : Chenonceau, vol. hors-série n°37, Paris, Société française de promotion artistique, janvier 2002 

Articles connexes

Liens externes



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