Chenonceau

Chenonceau

Château de Chenonceau

47° 19′ 31″ N 1° 04′ 13″ E / 47.32522, 1.070361

Château de Chenonceau

Vue du château depuis les jardins de Catherine de Médicis
Vue du château depuis les jardins de Catherine de Médicis

Présentation
Période ou style
Début construction XVe siècle
Propriétaire actuel famille Menier
Classement Monument historique (1840)
Site internet Consulter
Géographie
Latitude
Longitude
47° 19′ 31″ Nord
       1° 04′ 13″ Est
/ 47.32522, 1.070361
 
Pays France France
Région historique Touraine
Subdivision administrative Indre-et-Loire
Subdivision administrative Centre
Commune Chenonceaux
  Géolocalisation sur la carte : France
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Château de Chenonceau

Le château de Chenonceau est situé dans la commune de Chenonceaux en Indre-et-Loire (France). Il fait partie des châteaux communément appelés les châteaux de la Loire.

Château meublé, décoré de rares tapisseries et peintures anciennes, fleuri à chaque saison, c'est le monument historique privé le plus visité de France, serti de plusieurs jardins d'agrément, un parc et un domaine viticole.

La gare de Chenonceaux a été déplacée pour permettre un accès plus rapide au château, offrant ainsi une desserte attractive depuis Tours et Vierzon.


Sommaire

Histoire

Le château de Chenonceau, construit sur le Cher en Touraine (région Centre, France). Ce château de la Loire fut bâti par Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet, mais c’est à Catherine de Médicis que l’on doit les galeries sur la rivière
Plan du logis par Jacques Androuet du Cerceau

Le château est édifié dans le lit du Cher, sur les piliers d'un pont devenu un moulin fortifié vers 1230 puis un château fort construit par la famille des Marques. À la fin du XVe siècle, Pierre de Marques, alors en difficultés financières, est contraint de s'en séparer. Il est acquis en plusieurs parties par Thomas Bohier, secrétaire général des finances du roi François Ier, de 1496 à 1512. Le 8 février 1513, avec un dernier versement de 12 500 livres, Thomas Bohier en devient l'unique propriétaire. Il fait raser le vieux château-fort, à l'exception du donjon (la tour des Marques, adaptée en style Renaissance) et du puits qui le jouxte. Le corps de logis carré qui constitue le château originel est construit entre 1513 et 1521. Bohier étant occupé par la guerre, c'est surtout sa femme, Katherine Briçonnet, une tourangelle appartenant à une famille de grands financiers qui dirige les travaux et fait les choix architecturaux. C'est ainsi que, pour la première fois, les pièces sont réparties de chaque côté d'un vestibule central, ce qui facilite grandement le service. De même, autre nouveauté de Chenonceau: l'escalier en rampe droite, plus pratique et mieux adapté aux réceptions que l'escalier à vis.

Thomas Bohier meurt en 1524. Il était receveur des finances puis intendant général des Finances de Charles VIII, Louis XII, puis de François ler et avait pour devise : « S'il vient à point m'en souviendra ». Sa veuve meurt deux ans après, en 1526.

À sa mort un contrôle des comptes publics met en évidence des malversations. François Ier impose alors une forte amende à ses héritiers (le roi réclame près de 190 000 livres tournois au fils de Thomas, Antoine) et confisque le domaine en 1535.

Henri II l'offre à sa favorite Diane de Poitiers, jeune veuve du vieux maréchal de Brézé, duchesse de Valentinois. Elle fait aménager sur la rive droite du Cher, par Pacello da Mercoliano le jardin qui porte son nom et confie à son architecte ordinaire, Philibert de l'Orme ou Delorme - qui donna son nom à un célèbre type de charpente - le soin de construire un pont reliant le château à la rive gauche afin d'y créer de nouveaux jardins et d'accéder à de plus grandes chasses; ce pont faisait partie des plans originels des Bohier.

La tombe de Louise Dupin dans la forêt de Chenonceau

À la disparition de Henri II, mortellement blessé lors d'un tournoi en 1559 par le capitaine de sa garde écossaise Gabriel Ier de Montgomery, Catherine de Médicis, devenue régente, contraint sa rivale Diane de Poitiers, à restituer Chenonceau à la Couronne et à accepter en échange le château de Chaumont-sur-Loire, dominant la Loire, entre Blois et Amboise.

Reine-mère après les accessions successives au trône de ses fils, François II, Charles IX et Henri III, Catherine fait édifier sur le pont de Diane deux galeries superposées formant un espace de réception unique au monde, et donnant ainsi au château son aspect actuel.

Louis XIV lors de sa visite le 14 juillet 1650, offre un grand portrait d'apparat qui est exposé dans le salon Louis XIV.

L'histoire du château est marquée par les femmes qui en furent les propriétaires et les bâtisseuses, d'où son surnom de Château des Dames. Parmi elles, Louise de Lorraine épouse de Henri III dont la chambre, au second étage, porte le deuil de son mari assassiné en 1589. Elle vécut ainsi à Chenonceau jusqu'à sa mort, et fut entourée de religieuses qui avaient élu domicile à Chenonceau, le transformant en une sorte de couvent à la mort de Catherine. Une pièce est dédiée aux filles et belles-filles de Catherine de Médicis, la "chambre des Cinq Reines (Marie Stuart, Marguerite de France (la reine Margot), Louise de Lorraine, Élisabeth d'Autriche et Élisabeth de France).

Le plan du château retenu par Catherine de Médicis, mais qui ne verra jamais le jour.

Au lendemain des fastes royaux de la Renaissance, Chenonceau retourne dans le domaine privé au fil de successions multiples et de mutations diverses.

Claude Dupin, fermier général, acheta le château en 1733 au duc de Bourbon. Sa seconde femme, Louise Dupin, y tint salon et y reçut notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon et Rousseau. C'est à Louise Dupin que l'on attribue la différence d'orthographe entre le nom de la ville (Chenonceaux) et celui du château (Chenonceau), bien qu'aucune source n'ait véritablement confirmé ce fait. Propriétaire du château pendant la Révolution française et grande amie des villageois - elle sauva la chapelle en la laissant être transformée en resserre à bois - elle voulut faire un geste pour différencier la Royauté, dont le château était un symbole fort, de la République.

En 1799, René Vallet de Villeneuve (né en 1777) hérite de sa grand-tante, Louise Dupin. Il y reçut notamment la visite du duc et de la duchesse d'Orléans en 1840, celle de George Sand petite-fille de Charles-Louis Dupin de Francueil et donc sa cousine, en 1842 ou encore celle de Gustave Flaubert et de son ami Maxime Du Camp en 1847 et celle d'Abd el-Kader en 1851.

De février 1863 à 1864, le château fut la possession du comte Septime de Villeneuve et de la marquise douairière de la Roche-Aymon.

Dorothée de Courlande, duchesse de Dino et nièce de Talleyrand, qui y fit halte vers 1840 en se rendant à celui de Saint-Aignan, a brièvement évoqué le château et son mobilier ds son journal.

Photographie de la façade Nord du château en 1851.

En mai 1864, les Villeneuve, après la création de la gare de Chenonceaux, vendirent le château et 136 hectares de terres pour 850 000 francs à Marguerite Pelouze, née Wilson, richissime héritière qui de 1867 à 1878 en confia la restauration à Félix Roguet ; parmi ses grands - et ruineux - travaux figurent le rétablissement dans son état initial de la façade d'entrée modifiée par Catherine de Médicis, la seconde volée de l'escalier, plusieurs cheminées de style Renaissance et la porte de la chapelle, à la sculpture de très grande qualité[1].

Certaines fresques intérieures sont dues au peintre, aquarelliste et illustrateur Charles Toché (Nantes,1851 - Paris,1916) que Paul Morand connut à Venise en 1909: "personnage resté très Mac-Mahon; il continuait à peindre à fresque comme l'on peignait à Venise trois siècles auparavant (..) bel homme, il avait séduit la propriétaire de Chenonceaux, lui faisant donner des fêtes vénitiennes où erraient des gondoles amenées de la piazetta (...) il redescendait notre escalier en fredonnant quelque "Ombra adorata", frisant une moustache de reître à la Roybet". Le peintre, qui après des études d'architecture, avait séjourné cinq ans à Venise, copié les maîtres anciens et rencontré Edouard Manet, travailla dix ans à ces décors, et en 1887 il exposa à la galerie Georges Petit à Paris une série de cartons aquarellés de ces fresques allégoriques qui le firent connaître.

C'est au château qu'il connut Gustave Flaubert, se lia d'amitié avec lui et illustra sa "Tentation de Saint-Antoine" (réf. base "Joconde" du ministère de la Culture, juillet 2009). Il exposa au Petit Palais à Paris en 1887, décora de fresques le théâtre de Nantes, ainsi - entre autres établissements parisiens - que Le Chabanais, célèbre maison close fréquentée par le prince de Galles, futur Edouard VII, où il tint table ouverte pendant un an, d'où le sobriquet de "Pubis de Chabanais" que lui donnèrent alors les élèves des Beaux-Arts...[2].

Dans l'été 1879 Mme Pelouze reçut dans son orchestre de chambre le jeune pianiste Claude Debussy, et en 1886 Toché amant de la châtelaine, organisa pour Jules Grévy, Président de la République de 1879 à 1887, « une fête de nuit sur le Cher, avec reconstitution du Bucentaure entouré de gondoles » (Paul Morand, op.cit.) - dont témoigne encore une "Allégorie du Cher" où figure un gondolier (tapisserie de Neuilly, fin XIXe siècle) exposée dans le vestibule du 2ème étage du château.

Son frère Daniel Wilson (1840-1919), député radical d'Indre-et-Loire en 1869 et 1871, puis député de Loches (1876-1889), y reçut l'opposition républicaine locale; en octobre 1881 s'y déroula la réception de son mariage avec Alice Grévy. Il fut l'instigateur du "scandale des décorations" qui éclata le 7 octobre 1887 et entraîna en décembre la démission de Grévy.


L'année suivante, le domaine est saisi à la demande des créanciers et racheté par le Crédit Foncier.

Le 5 avril 1913, une vente judiciaire par adjudication le fait entrer pour 1 361 660 francs dans le patrimoine d'Henri Menier (1853-1913), homme de la grande bourgeoisie industrielle, mais il meurt en septembre, et son frère Gaston (1854-1934) en hérite et le transmet à ses descendants. Le château appartient toujours à la famille.

Pendant la Première Guerre mondiale, comme d'autres châtelains français, Gaston Menier installa au château un hôpital militaire où 2 254 soldats blessés furent soignés.

Durant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice se retrouve à cheval sur la ligne de démarcation avec un côté en zone occupée et l'autre en zone libre. En 1944 une bombe tomba à proximité de la chapelle et détruisit les vitraux d'origine, remplacés ensuite par Max Ingrand.

Le 9 novembre 1988, le prince Charles et son épouse lady Diana, pendant un séjour en France, visitent le domaine de Chenonceau. Le château fut fermé au public pour l'occasion.

Architecture

Extérieur

La tour des Marques

Le château présente en réalité deux parties :

  • Un donjon médiéval élevé sur la rive droite du Cher qui fut remanié au XVIe siècle.
  • Un corps de logis renaissance batie sur la rivière elle-même, constituant l'essentiel du château.

La Tour des Marques

La tour des Marques n'est autre que les restes de l'ancien château médiéval de la famille de Marques, rasé par Thomas Bohier. Cette tour correspond au donjon de l'ancienne bâtisse, et est constitué par une tour ronde, ainis que d'une tourelle abritant la cage d'escalier. Thomas Bohier va réhabiliter la tour en lui donnant un aspect plus moderne, dans le goût Renaissance, grâce au percement de larges fenêtres à meneaux et l'ajout d'un clocheton. Sur le côté, on peut encore apercevoir le puits, orné d'une chimère et d'un aigle, l'emblème de la famille Marques.

Cette tour abrite aujourd'hui la boutique de souvenir, mais le public ne peut pas atteindre son sommet.

Le logis Renaissance

Entrée du château

Il est constitué d'un corps de logis carré de deux étages (plus un sous-sol) flanqué de tourelles d'angle, construit sur les puissance assises de l'ancien moulin bordant naguère la rive droite. Celui-ci est prolongé d'un corps de batiment de deux étages qui s'appuie sur la façade sud du logis, construit en 1560 par Philibert Delorme dans un style déjà presque classique, et reposant sur un pont de cinq arches enjambant le Cher. L'étage inférieur étant notamment occupé par une galerie.

On accède au rez-de-chaussée du corps de logis principal par un escalier suivit d'un petit pont.

Intérieur

L'entrée donne sur un vestibule central ouvrant sur quatre pièces de part et d'autre. D'un côté : une salle des Gardes, par laquelle on accède à une chapelle, la "chambre de Diane de Poitiers" et le "cabinet de travail de Catherine de Médicis". De l'autre : se trouve, une escalier donnant accès aux cuisines situées au sous-sol, la "chambre François Ier" et le "salon Louis XIV". Au bout du vestibule, on accède à la galerie inférieure.

L'escalier, à doubles volées droites, est accessible derrière une porte qui se situe au milieu du vestibule d'entrée. Il permet d'accéder aux étages supérieurs s'ouvrant chacun sur un vestibule :

  • Le premier étage est constitué par le "vestibule Catherine Briçonnet", autour duquel se trouve quatre chambres : la "chambre des Cinq Reines", la "chambre de Catherine de Médicis" (au-dessus de son cabinet vert), celle de César de Vendôme, et celle de Gabrielle d'Estrées (favorite de Henri IV). Au fond de ce vestibule, se trouve là aussi une porte donnant aux pièces situées au-dessus de la galerie (cependant, celles-ci ne visitent pas) .
  • Le second étage comporte outre le vestibule, quatre pièces dont seul la "chambre de Louise de Lorraine" se visite.

Vestibule

Vestibule du rez-de-Chaussée

Le vestibule du rez-de-chaussée est couvert par un plafond en voûtes d'ogives dont les clefs, décalées les unes par rapport aux autres, forment une ligne brisée. Les corbeilles, réalisées en 1515, représente un ensemble de feuillages, de roses, de têtes d'anges, de chimères, et de cornes d'abondance. Au-dessus des portes, dans deux niches, sont sculptés Saint-Jean-Baptiste, patron de Chenonceau, et une Madone italienne dans le style de Lucca della Robia. Le mobilier du vestibule n'est composé que d'une table de chasse en marbre italien. Au-dessus de la porte d'entrée, un vitrail moderne, réalisé en 1954 par Max Ingrand et représentant la légende de Saint-Hubert.

La salle des Gardes

Au-dessus de la porte en chêne du XVIe siècle, on retrouve, sous la forme de leurs saints-patrons (Sainte-Catherine, et Saint-Thomas), les anciens propriétaires du châteaux, ainsi que leur devise: "S'il vient à point, me souviendra". Les plafonds, à solives apparentes, portent les deux C entrelacés de Catherine de Médicis. Le sol contient les vestiges d'une majolique du XVIe siècle. La cheminée est ornée des armes de Thomas Bohier, tandis que les murs sont décorés d'une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant la vie de château, une demande en mariage, ou encore une scène de chasse. Les coffres, gothiques et Renaissance, contenaient l'argenterie avec laquelle la cour se déplaçait.

La Chapelle

Choeur de la Chapelle

On pénètre dans la chapelle à partir de la Salle des Gardes, par une porte en chêne surmontée d'une statue de la Vierge. Ses vantaux représentent quant à eux le Christ et Saint-Thomas et reprennent les paroles de l'Évangile selon Saint-Jean: "Avance ton doigt ici", "Tu es mon Seigneur et mon Dieu". Les vitraux ayant été détruits en 1944, ils ont été remplacés par des œuvres de Max Ingrand en 1954. On observe dans la logia de droite, une Vierge à l'Enfant en marbre de Carrare par Mino da Fiesole. À droite de l'autel, une crédence ouvragée ornée de la devise des Bohier.

Au mur, des peintures religieuses: "La Vierge au voile bleu" par Il Sassoferrato, "Jésus, prêchant devant Alfonso et Isabella" par Alonso Cano, "Saint-Antoine de Padoue" par Murillo, et "Assomption" par Jouvenet. Les murs portent également des inscriptions laissés par des gardes écossais de Marie Stuart: à droite, en entrant, datée de 1543: "La colère de l'Homme n'accomplit pas la justice de Dieu", et de 1546: "Ne soyez pas vaincus par le Mal".

Dominant la nef, une tribune royale donnant sur la chambre des cinq reines au premier étage, datant de 1521.

Cette chapelle fut sauvée pendant la révolution, Madame Dupin ayant eue l'idée d'en faire une réserve de bois.

Chambre de Diane de Poitiers

Chambre de Diane de Poitiers

La cheminée de Jean Goujon ainsi que le plafond portent les initiales de Henri II et de Catherine de Médicis entrelacées. Le "H" et le "C" forment par ailleurs malicieusement le "D" de Diane de Poitiers, la favorite de Roi. Le mobilier est composé d'un lit à baldaquin du XVIIe siècle, ainsi que de fauteuils en cuir de Cordoue. Sur la cheminée, on observe un portrait du XIXe représentant Catherine de Médicis, par Sauvage. À gauche de la fenêtre, une "Vierge à l'enfant", par Murillo. À droite de la cheminée, une toile de l'école italienne du XVIIe siècle représentant "Le Christ dépouillé de ses vêtements", par Ribalta. Sous ce tableau sont conservées les archives de Chenonceau dont un exemplaire exposé permet de reconnaitre les signatures de Thomas Bohier et Catherine Briçonnet.

Sur les murs, deux tapisseries des Flandres du XVIe siècle, représentant "Le Triomphe de la Force" (Montée sur un char tiré par deux lions, et environné de scènes de l'ancien testament. Dans la bordure supérieure, la phrase latine se traduit par "Celui qui aime de tout son cœur les dons célestes, ne recule pas devant les actes que la piété lui dicte"), ainsi que "Le Triomphe de la Charité" (Figée sur un char, tenant dans ses mains un cœur et montrant le soleil, entouré d'épisodes bibliques. La devise latine se traduit par: "Celui qui montre un cœur fort dans les périls, reçoit à sa mort, comme récompense, le Salut".

Cabinet Vert

Le cabinet Vert est le cabinet de travail de Catherine de Médicis, pendant sa régence. On distingue sur le plafond les deux C entrelacés. Dans cette pièce est exposée une tapisserie de Bruxelles dite "à l'Aristoloche", à la fois gothique et Renaissance. Sa couleur verte d'origine a viré au bleu. Son thème est inspiré de la découverte des Amériques, et représente une faune et une flore exotique: faisans argentés du Pérou, ananas, orchidées, grenades, et végétaux inconnus en Europe.

Deux cabinets italiens du XVIe siècle sont disposés à côté de la porte. Au mur, une collection de tableaux, dont:

Librairie

Plafond de la librairie

Cette ancienne bibliothèque de Catherine de Médicis donne une vue sur le Cher. Le plafond en bois de chêne à caissons datant de 1525, de style italien, avec de petites clefs pendantes, et l'un des premiers de ce type connu en France. Il porte les initiales T, B, K, en référence aux Bohier.

Au-dessus de la porte, on observe une "Sainte-Famille", d'après Andrea del Sarto[4]. Sont conservées dans cette pièce des œuvres telles qu'une "Scène de la vie de Saint-Benoît", par Bassano, "Une martyre" par Le Corrège, "Héliodore" par Jouvenet, ainsi que deux médaillons "Hébé et Ganymède, les échansons des dieux, enlevés vers l'Olympe" de l'école française du XVIIe siècle.

Galerie

Galerie du Rez-de-Chaussée

La galerie de Chenonceau, longue de 60 mètres, large de 6 mètres, et comportant 18 fenêtres, possède un sol carrelé de tuffeau d'ardoise, ainsi qu'un plafond à solives apparentes. Elle servait de salle de Bal et fut inaugurée en 1577 lors des fêtes données par Catherine de Médicis et son fils Henri III à Chenonceau. À chaque extrémité, deux cheminées Renaissance, dont l'une n'est qu'un décor entourant la porte sud qui mène à la rive gauche du Cher.

Les médaillons sur les murs furent rajoutés au XVIIIe siècle et représentent des personnages célèbres.

Cuisines

Réféctoire des cuisines

Les cuisines sont installées au sous-sol auquel on accède par un escalier situé entre la galerie et la Chambre de François Ier. Elles été aménagées dans les piles assises du moulin ayant précédé le château qui forme un énorme soubassement. Elles sont composées de plusieurs salles, dont l'Office, salle basse aux deux voûtes en croisées d'ogives comportant une cheminée qui est la plus grande du château. À côté se trouve le four à pain. L'Office dessert la salle à manger du personnel du château, la boucherie dans laquelle sont exposés les crochets pour suspendre le gibier et les billots pour les dépecer, ainsi que le garde-manger. Un pont se tient entre l'Office et la cuisine à proprement parler. Le mobilier du XVIe siècle a été remplacé pendant la Première guerre Mondiale en un équipement plus moderne, pour soutenir les besoins de l'hôpital.

Un quai de débarquement permettait d'amener directement des marchandises dans la cuisine. Il est appelé selon la légende, le "Bain de Diane".

Chambre de François Ier

La cheminée monumentale de la chambre de François Ier

Cette chambre contient la plus belle cheminée du château (refaite au XIXème - les trois niches à "baldaquins" furent ornées de statues). Sur son manteau est inscrit la devise de Thomas Bohier, faisant écho à ses armes représentées sur la porte. Le mobilier se compose de trois crédences françaises du XVe siècle et d'un cabinet italien du XVIe siècle, incrusté de nacre et d'ivoire gravée à la plume, offert à François II et Marie Stuart pour leur mariage.

Sur les murs sont exposés un "Portrait de Diane de Poitiers en Diane chasseresse" par Le Primatice, qui l'a réalisé à Chenonceau en 1556, des toiles de Mirevelt, Ravenstein, un autoportrait de Van Dyck, un portrait de "Gabrielle d'Estrées en Diane Chasseresse" par Ambroise Dubois[5], "Archimède" par Zurbaran, "Deux évêques" issus de l'école allemande du XVIIe siècle, ainsi que "Les trois Grâces" par Carle van Loo représentant les trois maîtresses de Louis XV.

Salon Louis XIV

Salon Louis XIV

Ce salon porte le souvenir d'un séjour de Louis XIV à Chenonceau le 14 juillet 1650. Celui-ci offrit à son oncle le duc de Vendôme son portrait par Rigaud, avec son cadre réalisé par Lepautre, composé seulement de quatre énormes pièces de bois, ainsi que le mobilier recouvert de tapisseries d'Aubusson et une console de style Boulle.

La cheminée Renaissance est ornée de la Salamandre et de l'Hermine, en référence au roi François Ier et à sa femme Claude de France. La corniche entourant le plafond à solives apparentes porte les initiales de Bohier.

Au-dessus de la console, "L'enfant Jésus et Saint-Jean-Baptiste" par Rubens, acheté en 1889 à la vente de la collection du roi d'Espagne Joseph Bonaparte. Le salon possède également une collection de portraits du XVIIIe siècle français dont un "Portrait du roi Louis XV" par Van Loo, "Princesse de Rohan" et "Madame Dupin" par Nattier, "Portrait de Chamillard, ministre de Louis XIV" ainsi que "Portrait d'homme" par Netscher, "Portrait de Philippe V d'Espagne" par Ranc, et "Portrait de Samuel Bernard" par Mignard.

L'escalier

Descente d'escalier

Une porte en chêne du XVIe siècle donne l'accès à l'escalier. Il s'agit d'un des premiers escaliers droits, (rampe sur rampe) construit en France sur le modèle italien. Il est couvert d'une voûte rampante à nervures se coupant à angles droits. Les caissons sont ornés de figures humaines, de fruits et de fleurs (certains motifs ont été martelés à la Révolution).

Les vantaux sculptés représentent l'Ancienne Loi, sous la forme d'une femme aux yeux bandés munie d'un livre et d'un bâton de pèlerin, et la Loi Nouvelle, au visage découvert et tenant une palme et un calice. L'escalier est coupé d'un palier formant deux loggias à balustrades donnant une vue sur le Cher. Au-dessus de l'une d'entre elle, un médaillon ancien représentant un buste de femme aux cheveux épars.

Vestibule de Catherine Briçonnet

Le vestibule du premier étage est pavé de petits carreaux de terre cuite timbrés d'une fleur de lys traversée par une dague. Le plafond est à solives apparentes. Au-dessus des portes sont disposés des médaillons de marbres rapportés d'Italie par Catherine de Médicis sur lesquels figurent les empereurs romains Galba, Claude, Germanicus, Vitellius et Néron. La suite de six tapisseries d'Audenarde du XVIIe siècle représentent des scènes de chasses et de pique-nique d'après des cartons de Van der Meulen.

Chambre de Gabrielle d'Estrées

chambre de Gabrielle d'Estrées

Le plafond à solives apparentes, le sol, la cheminées et le mobilier sont Renaissance. On observe, près du lit à baldaquin, une tapisserie des Flandres du XVIe siècle. Les autres murs sont ornés d'une suite de tapisseries dite "Les mois Lucas" dont "Juin, le signe du Cancer, la tonte des moutons", "Juillet, le signe du lion, la chasse au faucon", et "Août, le signe de la vierge, la paye des moissonneurs". Leurs cartons sont de Lucas de Leyde ou Lucas van Nevele.

Au-dessus du cabinet est exposée une toile de l'école florentine du XVIIe siècle représentant "Sainte-Cécile", patronne des musiciens. Au-dessus de la porte, on peut admirer, "l'Enfant à l'agneau" de Francisco Ribalta.

Chambre des cinq reines

Chambre des cinq reines

Cette chambre rend hommage aux deux filles et aux trois belles-filles de Catherine de Médicis : la reine Margot, Élisabeth de France, Marie Stuart, Élisabeth d'Autriche, et Louise de Lorraine. Le plafond à caissons du XVIe siècle arbore en effet les armoiries des cinq reines.

Sur les murs, on peut voir une suite de tapisseries des Flandres du XVIe siècle représentant le siège de Troie et l'enlèvement d'Hélène, les jeux du cirque dans le Colisée, et le couronnement du roi David. Une autre tapisserie évoque un épisode de la vie de Samson. Le mobilier se compose d'un lit à baldaquin, de deux crédences gothiques surmontées de deux têtes de femmes en bois polychrome et d'un coffre de voyage clouté.

Aux murs sont exposés "L'adoration des mages", étude pour le tableau conservé aujourd'hui au musée du Prado, par Rubens, "Portrait de la duchesse d'Olonne" de Mignard, ainsi qu'un "Apollon chez Admète l'argonaute", dû à l'école italienne du XVIIe siècle.

Chambre de Catherine de Médicis

Chambre de Catherine de Médicis

La chambre de Catherine de Médicis est meublée d'un ensemble du XVIe siècle ainsi que de tapisseries des Flandres du XVIe siècle retraçant la vie de Samson, remarquables par leurs bordures peuplées d'animaux symbolisant des proverbes et des fables comme l'écrevisse et l'huitre, ou l'habileté est supérieure à la ruse. La cheminée et le sol de tomettes sont Renaissance.

Dominant la pièce, une peinture sur bois: L'éducation de l'amour par Le Corrège.

Cabinet des estampes

Gravure de 1850

Ces petits appartements, ornés d'une cheminée du XVIIIe siècle dans la première pièce, d'une autre du XVIe siècle dans la seconde, abritent une collection de dessins et de gravures représentant le château de Chenonceau, qui s'étend de 1560 pour le plus ancien, au XIXe siècle.

Chambre de César de Vendôme

Cheminée peinte de la chambre de César de Vendôme

Le plafond à solives apparentes est soutenu par une corniche décorée de canons. La cheminée Renaissance fut peinte au XIXe siècle aux armes de Thomas Bohier. La fenêtre ouvrant à l'ouest est encadrée par deux cariatides de bois du XVIIe siècle. Les murs sont tendus d'une suite de trois tapisseries de Bruxelles du XVIIe siècle illustrant le mythe antique de Déméter et Perséphone: Le voyage de Déméter, Perséphone aux enfers, Déméter donne les fruits aux humains, et Perséphone revenant passer six mois par an sur la terre.

On observe aussi à gauche de la fenêtre, en face du lit à baldaquin du XVIe siècle, un portrait de Saint-Joseph par Murillo.

Vestibule du second étage

Vestibule du second étage

On peut voir dans ce vestibule les traces de la restauration menée au XIXe siècle par l'architecte Roguet, disciple de Viollet-le-Duc. Sur le mur, une tapisserie de Neuilly du XIXe siècle symbolisant le Cher, sur laquelle figure une gondole vénitienne, en référence à la gondole que fit transporter jusqu'à Chenonceau, Marguerite Pelouze, propriétaire au XIXe siècle pour y organiser la "fête vénitienne" offerte à Jules Grévy en 1886, évoquée par Paul Morand. Les deux crédences et le pavage au sol sont Renaissance.

Chambre de Louise de Lorraine

Chambre de Louise de Lorraine

La chambre de Louise de Lorraine, reflète le deuil de la femme d'Henri III. On y remarque la couleur noire dominante des lambris, les peintures macabres, le prie-dieu tourné vers la fenêtre et les décorations religieuses évoquant le deuil.

Louise est alors entourée de religieuses qui vivent à Chenonceau comme dans un couvent. Elle est toujours vêtue de blanc, comme le veut la tradition pour une veuve de roi de France. Elle sera d'ailleurs surnommée la reine blanche.

Sa chambre a pu être reconstituée à partir du plafond d'origine, orné de larmes d'argent, de cordelières de veuves, de couronnes d'épines et de la lettre λ, lambda, initiale de Louise de Lorraine, entrelacée du H de Henri III. L'atmosphère pieuse de la pièce est soulignée par le Christ à la couronne d'épines et d'une scène religieuse peinte sur bois du XVIe siècle qui orne la cheminée.

Jardins

On compte deux jardins principaux : le jardin de Diane de Poitiers et le jardin de Catherine de Médicis, situés de part et d'autre de la Tour des Marques, vestige des fortifications précédant l'édification du château actuel.

Le jardin de Diane de Poitiers, dont l'entrée est commandée par la maison du Régisseur : la Chancellerie, construite au XVIe siècle ; au pied de laquelle se trouve un embarcadère, agrémenté d'une vigne, accès indispensable à toute promenade sur le Cher. En son centre se trouve un jet d'eau, décrit par Jacques Androuet du Cerceau dans son livre Les plus excellents bastiments de France (1576). D'une conception surprenante pour l'époque, le jet d'eau jaillit d'un gros caillou taillé en conséquence et retombe "en gerbe" vers un réceptacle pentagonal de pierre blanche.

Ce jardin est protégé des crues du Cher par des terrasses surélevées depuis lesquelles on a de beaux points de vue sur les parterres de fleurs et le château.

Le jardin de Catherine de Médicis est plus intime, avec un bassin central, et fait face au côté Ouest du château.

La décoration florale des jardins, renouvelée au printemps et en été, nécessite la mise en place de 130 000 plants de fleurs cultivés sur le domaine.

La paire de sphinx du XVIIIe siècle encadrant l'allée d'honneur proviendrait du château de Chanteloup à Amboise, ancien domaine du duc de Choiseul.

En littérature

Voir aussi

Compléments

Liens externes

Bibliographie

  • "Les châteaux de la Loire" par Cécile Catherine, EDITIONS OUEST-FRANCE (1986) I.S.B.N.2.85882.0994.2

Iconographie

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Le château et les jardins
Intérieur du château

Notes et références

  1. Jean Guillaume, Chenonceau, hors-série n° 37 de Connaissance des Arts, 2001, p.31
  2. "Venises" (Gallimard, 1971, pp. 44 et 45), "Journal d'un attaché d'ambassade, 1916-1917 (idem. 1963, pp. 17 et 18) et E.Bénézit, "Dictionnaire des peintres,etc. Grund, 1955, p.328
  3. Original au musée des Beaux-arts de Lyon, aucun tableau de Jean Jouvenet localisé à Chenonceau n'est cité par Antoine Schnapper dans le catalogue raisonné de Jean Jouvenet.
  4. L'original connu sous le nom de la Madonne Borghèse se trouve à la Galerie Borghèse, l'œuvre conservée à Chenonceau est listée par John Shearman comme une des nombreuses copies, il s'agit de la douzième sur treize. Cf Andrea del Sarto par John Shearman, Oxford, 1965, vol. II, n°45, p.235
  5. En fait, sans doute, de Claude Deruet.
  6. Sur Catherine de Médicis, Édition dite du Furne, vol.15 des études philosophiques, p.477, 479, 480, 498, 500, 530 et passim jusqu'à 580


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