Abbaye de Hohenbourg

Abbaye de Hohenbourg
Abbaye de Hohenbourg
Image illustrative de l'article Abbaye de Hohenbourg
Les bâtiments conventuels de Hohenbourg (Mont sainte Odile)
Présentation
Culte Catholicisme
Type Abbaye
Début de la construction 680
Protection  Classé MH (1840, chapelles, cloître)
 Classé MH (1997, église conventuelle)
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Ville Ottrott
Coordonnées 48° 26′ 15″ N 7° 24′ 18″ E / 48.4375, 7.40548° 26′ 15″ Nord
       7° 24′ 18″ Est
/ 48.4375, 7.405
  

Géolocalisation sur la carte : Alsace

(Voir situation sur carte : Alsace)
Abbaye de Hohenbourg

L'Abbaye de Hohenbourg (Altitona ou Altodunum dans l'ancienne désignation celtique) fut fondé en 680 par Sainte Odile. Le couvent de Hohenbourg connut un essor exceptionnel au cours de la moitié du XIIe siècle avec l'arrivée en 1150 de l'abbesse Relinde († 1176). C'est elle qui introduit dans la communauté la règle de saint Augustin.

À la mort de Relinde, Herrade de Landsberg († 1195) lui succéda. Herrade appela en 1178 les Prémontrés d'Etival pour administrer l'abbaye, puis fonde vers 1186 l'abbaye de Truttenhausen. L'abbaye de Hohenbourg fut incendiée et réparée à plusieurs reprises: en 1115, 1200, 1224, 1243, 1277, 1301, 1365, 1400 et 1473. En 1546 un incendie détruit entièrement le couvent de Hohenbourg et marque la fin de l'abbaye de femmes. En 1648 l'Alsace devint française, les Prémontrés reconstruisent Hohenbourg entre 1649 et 1650. Un nouvel incendie ravage l'abbaye vers 1681 qui est reconstruit par les Prémontrés. En 1791 au cours de la Révolution, l'abbaye est vendue comme biens national. Vers 1796 le chanoine François Louis Rumpler rachète le tout et devient propriétaire du couvent jusqu'en 1806 année de son décès. De 1806 à 1853 plusieurs propriétaires deviennent acquéreur du site. En 1853, monseigneur André Raess (1794-1887), évêque de Strasbourg, rachète le mont Sainte-Odile et fait appel aux religieuses de la Congrégation des Sœurs franciscaines de la Miséricorde de Reinacke pour administrer le lieu. En 1988 le Pape Jean-Paul II visite le lieu. En 2006 d'importants travaux de réaménagement de réhabilitation permettent de mieux recevoir les nombreux fidèles. L'église du mont Sainte-Odile est élevée au rang de basilique pontificale.

Sommaire

Localisation

Chapelle des larmes au mont Sainte-Odile
Tombeau de Sainte Odile
Mosaïques situées dans la chapelle des larmes. De nombreux saints alsaciens sont représentés sur les murs, en particulier Saint Léon, à gauche de l'autel et sainte Eugénie à droite
Herrade de landsberg, miniature de l'ouvrage manuscrit Hortus Deliciarum
Cadran solaire du XVIIIe siècle réalisé par les moines de l'abbaye cistércienne de Neubourg en Alsace et installé au mont Sainte-Odile en 1935

L'abbaye de Hohenbourg a été construite sur ce qu'on appelle maintenant le mont Sainte-Odile, éminence située dans l'actuelle commune d'Ottrott (Bas-Rhin, canton de Rosheim), à une altitude de 763 mètres.

Le massif du Mont Sainte Odile est délimité au sud par la vallée de Barr (Kirneck), au nord par la vallée de Boersch (Ehn) et à l'est par le Piémont des Vosges. L'abbaye occupait une situation privilégiée, sur un plateau rocheux au milieu des forêts, dominant la plaine d'Alsace, et en particulier, du sud vers le nord, la ville de Barr et les villages de Heiligenstein, Saint-Nabor, Ottrott, Klingenthal et Boersch.

Le territoire de Hohenbourg était délimité par une construction ancienne appelée le mur païen ; au sein du royaume franc, à l'époque mérovingienne, il relevait du duché d'Alsace.

Fondation de l'abbaye

Statue de Sainte Odile sur le toit du couvent orientée vers la plaine d'Alsace
Aldaric et Bereswinde, parents de sainte Odile. Fresque de Charles Spindler (1865-1938) exposé à l'entrée du mont Sainte-Odile, à côté du kiosque
Sarcophage dans lequel reposait Adalric, père de Sainte Odile. À droite Sainte Odile priant pour le repos de l'âme de son père, le duc Adalric
Relique de Sainte Eugénie au Mont Sainte Odile
Chapelle des Anges installée sur un rocher en saillie
Anciennes tombes creusées dans le rocher à côté de la chapelle des larmes, face à la plaine
Sur l'une des faces de la stèle du XIIe siècle la Vierge et l'enfant (dont les têtes ont été martelées en 1793 par les Révolutionnaires) et au pied les abbesses Herrade de Landsberg et Relinde

Le Hohenbourg désignait primitivement un château fort sur le sommet de la montagne relevant du duché d'Alsace. Au VIIe siècle, les ducs d'Alsace utilisèrent cette forteresse comme leur résidence. Vers 673 jusqu'à 682 Adalric et Bereswinde, la belle-sœur du roi Childéric et d'Obernai la ville natale, qui appartenaient tout deux à l'aristocratie mérovingienne prirent leur distance avec Ebroïn, maire du palais de la Neustrie pour se rapprocher des souverains d'Austrasie. L'abbaye de Hohenbourg est fondé en 680 par Sainte Odile, fille d'Aldaric (dit aussi Athic ou Etichon) [1] duc d'Alsace et de Bereswinde[2] à l'emplacement d'un château dénommé Hohenbourg ou encore Altitona. Née aveugle, Odile aurait été cachée pour être protégée de son père qui a donné l'ordre de la tuer. Ayant retrouvé la vue lors de son baptême, son père lui aurait plus tard offert son château de Hohenbourg ou Altitona pour y fonder une abbaye et se racheter de ses fautes. Après le décès de Sainte Odile le centre devint le lieu d'un pèlerinage. Trois filles du frère d'Odile, Adalbert (vers 673-722) devinrent abbesses : sainte Eugénie († 735), sainte Gundelinde ou Gerlinde, première abbesse de l'abbaye de Niedermunster et Sainte Attale (vers 690-741) première abbesse vers 718 de l'abbaye de Saint-Étienne de Strasbourg[3]. Par un privilège de Charlemagne, renouvelé par Louis le Pieux, le monastère de Hohenbourg fut protégé par l'immunité impériale. À la fin du XIIe siècle, l'évêque Conrad de Strasbourg confirma l'exemption du haut plateau qui en temps que terre salique était soustrait à toute juridiction civile ou ecclésiastique. Seule l'abbesse était avait le pouvoir d'administrer le monastère. En 1045, Bruno d'Eguisheim, évêque de Toul consacra l'église de Hohenbourg. En 1050 il visita le monastère comme souverain pontife sous le nom de Léon IX et accorde à l'abbesse Bertha une bulle confirmant les biens de Hohenbourg ainsi qu'un certain nombre de privilèges et le droit d'élire librement leur abbesse[4].

La vie de Sainte Odile

La légende rapporte que sainte Odile vint au monde aveugle et que son père, le duc Aldaric qui s'attendait à la naissance d'un fils en fut tellement irrité qu'il voulut la faire périr. À la demande de sa mère Bereswinde belle sœur dit-on du roi Childéric[5], la nourrice cacha la jeune enfant au monastère de Palme en Bourgogne (aujourd'hui Baume-les-Dames).Elle recouvra la vue, au moment même où elle fut baptisée par saint Erhard et son frère saint Hydulphe. Mais ce miracle n'eut aucune influence sur les sentiments peu paternels d'Etichon. Il maltraita même tellement le comte Hugo, frère de Sainte Odile, qui n'avait d'autre tort que d'avoir voulu ramener sa sœur à Hohenbourg, que le malheureux jeune homme en mourut. Etichon, pris de remords finit toutefois par se laisser désarmer par la douceur d'Odile et la reçut dans son palais d'Oberehnheim (Obernai). Etichon veut la marier de force, mais elle refuse et va se réfugier outre Rhin. il l'a poursuit par monts et vaux afin de la forcer à céder à sa volonté. Elle est sur le point d'être atteinte, lorsque le rocher sur lequel elle priait s'ouvre et se dérobe miraculeusement aux mains duc duc.Voyant la volonté de Dieu se manifester aussi ouvertement, le duc consent à ne plus la contrarier et lui donne le château de Hohenbourg qu'elle transforme en asile pour jeunes filles pieuses de la noblesse austrasienne et bourguignognes. Après la mort d'Etichon en 700 et de sa femme Bereswinde, qui furent enterrés à Hohenbourg, sainte Odile fonda un nouveau monastère au bas de la montagne et lui donna le nom de Niedermunster. D'après la tradition, la mort de sainte Odile remonte au 13 décembre 720.

L'essor de l'abbaye

L'évêque Brunon de Toul, élu pape sous le nom de Léon IX passe au Mont sainte Odile et visite les tombes mérovingiennes. Vers 1153 l'empereur Frédéric Ier Barberousse (1122-1190) visite l'abbaye de Hohenbourg et décide de reconstruire les deux monastères, Niedermunster et Hohenbourg ruinés par son père Frédéric II de Souabe dit Le Borgne durant la Querelle des Investitures pour déloger les Hohenbourg, ses ennemis. Il avait dit-on fait mettre le feu aux abbayes de Hohenbourg et de Niedermunster. Frédéric Ier Barberousse charge une de ses parentes, Relinde, abbesse augustine de Rastibonne de reconstruire les deux monastère à titre expiatoire. Avec l'arrivée vers 1153 de l'abbesse Relinde (+ 1176) d'importants travaux sont réalisés à Hohenbourg. C'est de cette époque que semble dater la partie basse des murs de l'église, la chapelle de la croix, la chapelle des larmes et la chapelle des Anges. À la mort de Relinde, Frédéric Ier Barberousse nomme magister operis, Herrade au couvent de Hohenbourg et Edelinde à Niedermunster, les deux abbesses issues de la noble famille des Landsberg. Herrade s'illustra comme auteur de l'ouvrage manuscrit Hortus Deliciarum.Elle fit appel en 1178 aux Prémontrés d'Etival pour desservir l'abbaye, puis fonda vers 1180 l'abbaye de Truttenhausen qu'elle confie aux Augustins de l'abbaye de Marbach. Vers 1194, l'abbaye de Hohenbourg reçoit la visite de Richard Cœur de Lion en personne libéré de captivité. Sous l'abbatiar de l'abbesse Elisabeth de Lutzelburg, Egelolf de Mundingen cède à l'abbaye des biens se trouvant à Bolsenheim et à Uttenheim pour assurer la prébende d'un prêtre qui célèbre chaque jour la messe à l'autel de la croix. Sous l'abbatiat d'Élisabeth II, Louis de Bavière (1229-1294) confirme au couvent de Hohenbourg tous ses anciens avantages et droits, tandis que le pape Jean XXII (pape de 1316 à 1334) charge le prévôt de Saint-Amarin, le Doyen de la cathédrale de Bâle et le trésorier de Lautenbach de se pencher sur la contestation opposant Hohenbourg au Grand Chapitre de la cathédrale de Strasbourg. Le roi Charles IV qui sera consacré empereur en 1355 gravit la montagne du Hohenbourg avec une nombreuses suite parmi les quels Jean de Lichtenberg, évêque de Strasbourg.

L'abbaye réduite plusieurs fois en cendre

Le couvent et l'église de Sainte-Odile eurent à subir de grands désastres dans le cours des siècles. Ce sont d'abord les Hongrois qui dévastent et pillent vers 917 et 925 le couvent et ses dépendances. En 1045, on ne sait pas quel évènement l'église est détruite par les flammes puis reconstruite par le pape Léon IX. Quatre années plus tard un nouvel incendie se déclare au sommet du Hohenbourg communiqué dit-on par la forêt en flamme. Vers 1115 le duc Frédéric le Borgne incendie le monastère pour se venger des Hohenbourg ses pires ennemis. À peine nommée, en 1200, Edelinde de Landsberg doit faire face à un violent incendie à Hohenbourg communiqué par la forêt en feu qui réduit une grande partie du couvent en cendres. Les travaux de reconstruction achevés, un autre incendie provoqué accidentellement vers 1224 se déclare sur le haut de la montagne. Henri, roi des romains, accorde un privilège spécial aux habitants de la montagne en les exemptant de tailles et d'impôts. La même année, selon la tradition, Sainte Elisabeth de Thuringe vient se recueillir à Hohenbourg. Les deux reconstruction en un quart de siècle grève lourdement le budget de la communauté. En 1229, l'abbaye d'Hohenbourg est dirigée par une dénommée Werentrude qui succède à Elisabeth de Lutzelbourg qui meurt en 1223. En 1243 le couvent est à nouveau en feu. Sous le règne de l'abbesse Agnès II un nouvel incendie se déclare en 1277 au couvent. À peine reconstruit, la forêt voisine brûle à nouveau vers 1301 communiquant le feu à l'abbaye. En 1365 les Routiers avec à sa tête Arnaud de Cervole écument la région. Ils montent au sommet du Hohenbourg en pillant et en commettant les pires atrocités. En juillet 1473, une forte canicule provoque un feu de forêt. Les flammes arrivent jusqu'au sommet de la montagne et communiquent le feu au monastère qui est presque entièrement consumé.On soupçonne les Bourguignons de Charles le Téméraire d'être à l'origine des incendies de forêts. Il faut une fois de plus tout reconstruire. C'est sans doute de cette époque, au moins en partie, que datent les murs actuels de l'église avec leurs fenêtres gothiques. Au début du XVIe siècle des agitateurs profitant de la réforme luthérienne soulèvent les paysans, non seulement contre les nobles, mais surtout aussi contre le clergé, les couvents. Un des lieux de rassemblement se trouvait non loin de Heiligenstein, au pied du Mont sainte-Odile. Le couvent de Hohenbourg est pillé et incendié, ainsi que le prieuré de Saint-Gorgon et l'abbaye de Truttenhausen. L'écrasement des paysans à Scherwiller par les troupes du duc de Lorraine ne ramena pas pour autant le calme. De nombreux strasbourgeois embrassèrent avec enthousiasme le réforme et divisèrent ainsi l'Alsace en deux camps qui cherchèrent à triompher l'un contre l'autre. Les chanoinesses de Hohenbourg qui avaient vu disparaître le couvent de Niedermunster et le prieuré de Saint-Gorgon n'eurent plus la volonté, ni le désir de reconstruire les bâtiments abbatiaux. À la veille de l'Annonciation, en mars 1546, des flammes se mettent à jaillir du toit alors que l'abbesse prend son bain, elle a juste le temps de sortir de la pièce. On parvient à sauver des flammes la croix de Niedermunster, le calice de Sainte Odile et l'Hortus Deliciarum. Il n'y a semble-t-il pas de pertes humaines, mais d'énormes dégâts. Des pans entiers de maçonnerie, les murs de l'église, la chapelle de la croix, les deux chapelles à l'extrémité du rocher sont consumés. Le tombeau de Sainte Odile, ainsi que le sarcophage de l'abbesse Eugénie et celui d'Aldaric ont été miraculeusement préservés de la destruction. Après l'incendie de 1546, les chanoinesses abandonnèrent cette abbaye, et plusieurs d'entre elles, entre autres l'abbesse Agnès d'Oberkirch adoptèrent les doctrines de la Réforme protestante. Les revenus des deux monastères (Hohenbourg et Niedermunster) furent alors réunis à ceux de l'évêché.En 1572 l'église est complètement détruit par la foudre. Mais bientôt, la guerre de Trente Ans devait débuter qui mit aux prises les troupes de la Ligue Catholique aux ordres de l'empereur Ferdinand II et celles de l'Union Évangélique des princes allemands commandés à l'époque par le comte Ernst von Mansfield. En 1622, les soldats de ce chef pillèrent et incendièrent tout ce qui avait été reconstruit à cette époque au mont Sainte-Odile. Ce n'est qu'après les traités de Westphalie en 1648 que les fonds furent rassemblés permettant la réinstallation des prémontrés.Hélas, à peine les chanoines prémontrés avaient-ils eu le temps de remettre en état le couvent, que le couvent est à nouveau la proie des flammes le 7 mai 1681. Une vaste collecte publique est alors organisée en Alsace et dans le Sundgau et jusqu'en Souabe, en Bavière et en Rhénanie jusqu'à Cologne pour restaurer les ancienne constructions et édifier une nouvelle église conventuelle. Celle-ci est consacrée le 20 octobre 1696.

La guerre de Cent Ans

En France durant la guerre de trente ans des bandes de pillards désarmés cherchent à faire fortune en Alsace.Ils mettent semble-t-il le feu à l'abbaye vers 1365. En 1375, Enguerrand de Coucy lance ses soudards sur Hohenbourg et provoque des dégâts considérables à l'abbaye. Sous l'abbatiat d'Anastasie d'Oberkirch, la guerre des paysans met l'abbaye en ébullition entre février et mai 1525. Un groupe de paysans occupe Hohenbourg. Les chanoinesses se mettent à l'abri dès l'approche du danger en se rendant le plus souvent dans leur propre famille.Agnès de Zuckmantel, future abbesse, cherche refuge derrière es murailles de Strasbourg.En 1632, ce sont les Suédois qui occupent la montagne où se trouve l'abbaye et commettent des dégâts dans les bâtiments fraichement rénovés.

Un couvent des Prémontrés

En 1178 Herrade dite de Landsberg fait venir les Prémontrés d'Etival pour desservir Hohenbourg. Elle donne un petit domaine appelé Saint-Gorgon [6], de même que des revenus de plusieurs villages. Les Prémontrés recevront en outre un petit bois à Ergesheim, localité plus connue aujourd'hui sous le nom de Krautergersheim.Après plusieurs incendies et reconstruction l'incendie de 1546 marque la fin des Prémontrés au Hohenbourg et aussi celle des nonnes. Une église voit le jour en 1573, mais la guerre de Trente Ans amène la désolation sur la montagne. L'évêque de Strasbourg demande aux Prémontrés d'Etival d'assurer une présence près de tombeau déserté de sainte Odile sur les ruines du monastère en 1605. En 1605, le vicaire épiscopal Adam Petz y fonda un couvent de Prémontrés qui fut ravagé en 1622 par les Troupes de Ernst von Mansfeld (1580-1629). Les religieux abandonnent le site en 1632. Ils reviendront à Hohenbourg en 1661, vingt trois ans après le traité de Westphalie. Restauré par l'archiduc Léopold II d'Autriche (1586-1632), prince-évêque de Passau en 1598, puis de Strasbourg de 1608 à 1625, mais sans cesse menacé, mis à rançon et pillé pendant la guerre de Trente Ans, il semblait en meilleure voie de prospérité à partir de 1642 lorsqu'il fut de nouveau détruit par un incendie en 1681, à l'exception cependant des antiques chapelles de la croix et de Saint-Jean ou de Sainte Odile, qui existent encore de nos jours et qui renferment la première, le tombeau d'Aldaric et le second celui de sa fille, sainte Odile. L'église actuelle fut construite entre les années 1687 et 1692, les autres bâtiments sont d'une construction plus moderne.

Depuis la Révolution

À la Révolution, la population des communes voisines pilla le couvent. Dans les objets volés se trouvait un œil d'or massif, riche ex-voto inestimable. En 1791, la maison de ferme et d'hôtellerie, qui était propriété national, fut adjugée avec une bonne partie des terres et la forêt, au sieur Meinrad Bruder, maire de Mutzig, et le 27 mai 1796 le couvent, y compris l'église, les chapelles et la grande cour plantée de tilleuls, fut acquis, au prix de 3195 livres, par François Louis Rumpler, ancien chanoine de la collégiale de Saint Pierre-le-Jeune à Strasbourg. En 1798 le domaine de Sainte Odile, ferme et couvent, devint la propriété de la famille Laquiante, qui le vendit en 1831 aux sieurs Wittmann de Heiligenstein, et Steinmetz de Barr, tous deux propriétaires. Ceux-ci, dès l'année suivante, cédèrent le tout à l'abbé Lhulier, ancien curé de Mandray près de Saint-Dié qui vendit à son tour le domaine aux frères Baillard en 1837. Douze ans plus tard, il fut acheté par M.Lauge de Strasbourg qui le céda à M.Rohmer d'Illkirch. C'est de ce dernier propriétaire que l'évêché en fit l'acquisition le 16 août 1853, M. Schir, vicaire-général, fut chargé de tout ce qui concerne l'administration spirituelle et matérielle du pèlerinage. Les religieuses du Tiers-Ordre de Saint François, établies à Reinacker, près de Saverne, furent appelées pour diriger l'hôtellerie et cultiver les terres.

Les chapelles vouées à Sainte-Odile, à la Croix, aux Larmes et aux Anges, ainsi que la bibliothèque et les sculptures du cloître du monastère ont été classés au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840[7]. L'église conventuelle Sainte-Odile, à présent basilique, est elle classée au titre des monuments historiques par arrêté du 22 juillet 1997[7].

Abbesses connues de l'abbaye de Hohenbourg

  • Sainte Odile (décédée un 13 décembre 720)
  • Eugénie (721-735) Décédée le 16 septembre 735
  • Werentrude ou Warnetrude (abbesse décédée en 741)
  • Adala ou Attala - abbesse citée en 783 dans un texte où une pieuse femme nommée Odsindin offre à Hohenbourg des vignes à Sigolsheim.
  • Ruthrude (abbesse en 831) du temps de Liutfrid, 5e et dernier duc d'Alsace
  • Odile II, fille du comte de Verdun (abbesse à partir de 1010)- Cousine de Brunon d'Eguisheim, évêque de Toul.
  • Eugénie de Stehelin (abbesse à partir de 1040-1045)
  • Bertha (cité vers 1045-1051)
  • Relinde (Abbesse à partir de 1151 décédée le 22 août 1176)
  • Herrade de Landsberg (1176-1195) Fonde vers 1180 l'abbaye de Truttenhausen (décédée le 25 juillet 1195 à Hohenbourg)
  • Luchard ou Lugarde de Wertenbach (ou de Luppffen)
  • Adélaide de Vermingen cité vers 1195
  • Edelinde de Landsberg (1199) Sous son abbatiat un gigantesque incendie se déclare au Hohenbourg
  • Attale II (Décédée le 13 janvier 1206)
  • Mathilde de Niphen (décédée un 15 juillet ??)
  • Cunégonde ou Kunegundis (décédée un 7 janvier ??)
  • Luchardis de Werdenbach
  • Werentrude ou Olizensa de Luxembourg ? 1229
  • Elisabeth I de Lutzelbourg (1230-1233)décédée le 7 septembre 1233
  • Elisabeth II Abbesse à partir de 1249)
  • Marguerite de Senones (Abbesse vers 1250)
  • Agnès I (Abbesse de 1255-1263)
  • Gerlinde (abbesse vers 1263 - Décédée le 21 août 1273)
  • Agnès II (Abbesse vers 1277 - Décédée le 6 janvier 1286)
  • Elisabeth III (abbesse à partir de 1286-1299)
  • Catherine de Stauffenberg (abbesse de 1304-1312)
  • Elisabeth IV de Bavière (abbesse à partir de 1325 jusqu'à 1326)
  • Mathilde IV (1326-1329)
  • Elisabeth V (1338-1341)
  • Agnès III de Stauffenberg (abbesse vers 1350)
  • Marguerite II de Wyllerstein (abbesse vers 1362-1385)
  • Agnès III de Stauffenberg (1286-1390)
  • Catherine II de Stauffenberg (+ le 15 août 1409)
  • Marguerite III de Willrich (décès en 1442)
  • Clara de Lutzelbourg (décédée le 13 juillet 1453)
  • Suzanne de Hohenstein (élue en 1462)
  • Marguerite IV de Kanell (parfois appelée Kandelin)
  • Suzanne de Hohenstein (Démission en 1470)
  • Catherine III (1509)
  • Véronique d'Andlau ( + 15 avril 1524)
  • Agnès IV de Zuckmantel (Elue en 1542 + 29 janvier 1542)
  • Ursula de Rathsamhausen, Élue en 1434 (décédée en 1534)
  • Agnès V de Zuckmantel (élue en 1534) décédée le 29 janvier 1542
  • Agnès VI d'Oberkirch (élue le 10 mars 1542)

Notes et références

  1. duc d'Alsace de 673 à 700 environ
  2. Décédée vers 690
  3. Sainte Attale: fille aînée du duc Adalbert. Elle aurait vécu 14 ans à Hohenbourg sous la conduite de sa tante Odile avant de devenir la première abbesse du monastère de Saint-Etienne à Strasbourg fondé par son père
  4. Marie-Thérèse Fischer, Treize siècle d'histoire au Mont Sainte Odile, p.29
  5. On fait aussi de Bereswinde tantôt la sœur, tantôt la nièce de saint Léger, évêque d'Autun ou encore une parente de Clotilde parente de Clovis
  6. Saint-Gorgon, un petit prieuré avec chapelle pour les Prémontrés d'Etival fondé en 1178 par l'abbesse Herrade de Landsberg, était situé en bordure du sentier des pèlerins partant d'Ottrott (rectangle blanc). De l'endroit on atteint le Mont Sainte Odile en 45 minutes. Le prieuré fut inoccupé dès le XVIe siècle et tomba en ruines. En 1733 une métairie fut construite, complétée en 1746 par un petit oratoire en bordure du chemin. En 1820, J.G. Schweighaeuser signale la découverte d'un sarcophage sur le Korisacker, le champ de Saint-Gorgon. Depuis le début du XXe siècle tout a disparu. En 1991 un incendie criminel dont les coupables n'ont jamais été retrouvés, fera disparaître les rares vestiges du prieuré et de la métairie construite en 1733
  7. a et b Monastère de Sainte-Odile, au Mont-Saint-Odile, sur la base Mérimée, ministère de la Culture

Bibliographie

  • Albrecht, Dionysius, History von Hohenburg oder St. Odilienberg, Sélestat, 1751
  • Calmet, Augustin, Histoire des hommes illustres, bibliothèque de Lorraine, Nancy, 1751
  • Collectif (Jean-Marie Le Minor, Alphonse Troesler, Franck Bilmann), Le Mont sainte Odile, ID Édition, 2008
  • Grandidier, Philippe André, Histoire de l'église et des évêques-princes de Strasbourg depuis la fondation de l'évêché jusqu'à nos jours, Strasbourg, 1776
  • Fischer, Marie Thérèse, Treize siècle d'histoire au Mont Saint-Odile, Édition du Signe, 2006
  • Le Minor, Jean-Marie, Le Mont Sainte-Odile, Éditions Alan Sutton, Saint-Cyr-sur-Loire, 2003
  • Laguille, Louis, Histoire de la province d'Alsace depuis Jules César jusqu'au mariage de Louis XV roy de France et de Navarre, Strasbourg, 1727
  • Pétry, François & Robert Will, Le Mont Sainte Odile (Bas-Rhin), Direction du Patrimoine - Sous-direction de l'archéologie, Imprimerie Nationale, 1988, 168 page

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