- Odile de Hohenbourg
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Odile de Hohenbourg, ou sainte Odile, née vers 662 à Obernai (Bas-Rhin), morte vers 720 à Hohenbourg, est une aristocrate de l'époque mérovingienne, fille du duc Etichon-Adalric d'Alsace, abbesse du monastère de Hohenbourg, sur l'actuel mont Sainte-Odile.
Elle a été canonisée au XIe siècle et est considérée comme la sainte patronne de l'Alsace.
Sommaire
Biographie
Un texte anonyme écrit peu avant 950 raconte la vie d'Odile, mais il s'agit d'une hagiographie, en partie légendaire. Les éléments véritablement biographiques sont donc limités.
Elle est la fille d'Etichon-Adalric, duc d'Alsace, mort vers 689, et de son épouse Berswinde.
Avec l'appui de son père, elle crée dans les années 680, près du château de Hohenbourg, un établissement religieux qui devient ensuite une abbaye.
Elle devient abbesse de Hohenbourg vers 700[réf. nécessaire].
On situe la date de la mort d'Odile vers l'an 720.
La légende de sainte Odile
Selon le texte de la Vie de sainte Odile, son père aurait préféré avoir un garçon, d'autant plus qu'Odile naît aveugle. Le duc décide de faire mourir cette enfant qui déshonore sa famille. Mais Berswinde la confie à une nourrice par qui elle est élevée pendant douze ans, avant d'être envoyée au monastère de Balme (aujourd'hui Baume-les-Dames, entre Besançon et Montbéliard).
L'enfant n'a alors pas encore reçu le baptême. Or, c'est le moment où saint Erhard (en), un moine irlandais, évêque d'Ardagh (Comté de Longford), parcourant la Bavière, a une vision dans laquelle Dieu lui ordonne de se rendre à Baume afin de procéder à ce baptême. Ce qu'il fait quelques jours plus tard : au moment où l'huile sainte touche les yeux de l'enfant, celle-ci retrouve la vue. C'est à ce moment qu'elle reçoit le nom d'Odile, qui signifie "fille de la lumière"[1]
Le miracle fait grand bruit, mais ne suffit pas à apaiser Adalric. Loin de se réjouir lorsqu'Odile revient le voir, accompagnée de son frère Hugues, il se met dans une telle fureur qu'il tue ce dernier. Plus tard, il se repent et donne à Odile son château de Hohenbourg, qu'elle transforme en monastère. Le château étant construit sur une montagne, beaucoup de fidèles, notamment les malades, ont du mal à y accéder. Aussi, Odile fait-elle construire pour eux un second établissement appelé Niedermünster, c'est-à-dire "le monastère d'en bas".
Postérité
La canonisation d'Odile
Elle est canonisée par le pape Léon IX, élu en 1049 et mort en 1054.
Sa fête a longtemps été célébrée le 13 décembre, qui était aussi la fête de sainte Lucie, elle aussi invoquée par les fidèles pour guérir les maladies oculaires ; on a donc préféré reporter la fête d'Odile au 14 décembre.
En 1946, sainte Odile est proclamée « patronne de l'Alsace » par le pape Pie XII.
Sur le Hohenbourg, auquel a été donné le nom de mont Sainte-Odile, on trouve des vestiges importants de l'ancienne abbaye, notamment les tombeaux d'Odile et de ses parents, ainsi qu'une basilique de l'Assomption qui remonte au XVIIème siècle et a été érigée en basilique mineure en 2006. Le site reçoit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs.
Représentations de la sainte
Elle apparaît toujours en robe d'abbesse bénédictine, ce qui la distingue de Lucie de Syracuse, et parfois avec des parements d'hermine, rappelant l'ascendance royale racontée dans sa légende.
Sur un vitrail de la cathédrale de Strasbourg, elle figure tenant le livre de la Règle bénédictine, sur lequel sont disposés deux yeux.
Hommages
- Voies publiques
- rue Sainte Odile : à Strasbourg, Meistratzheim (Bas-Rhin), Molsheim (Bas-Rhin)
- impasse Sainte Odile : à Rouffach (Haut-Rhin)
- Etablissements scolaires (catholiques)
- Ecole, collège et lycée Sainte Odile : à Lambersart (Nord)
- Ecole et collège Sainte Odile : à Courset (Pas-de-Calais)
- Ecole Sainte Odile : à Montpellier, Le Vésinet (Yvelines) ; Grivegnée-Liège (Belgique) ; Québec (Canada)
Voir aussi
Sources
Le texte de la Vie de sainte Odile (Vita Odiliae, abbatissae Hohenburgensis) a été éditée à plusieurs reprises, notamment par :
- Editions anciennes
- Hugues Peltre, La Vie de sainte Odile, Storck, Strasbourg, 1699. Localisation : BnF-Tolbiac[2].
- Editions récentes
- Marie-Thérèse Fischer, La Vie de sainte Odile et les textes postérieurs, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 127 p. Edition, traduction et notes de M.-T. Fischer. [ISBN 978-2-7468-1725-8]. Localisation : BnF-Tolbiac[3], B. Ste-Geneviève, BNU Strasbourg.
Bibliographie
- Marie-Thérèse Fischer, Treize siècles d'histoire au mont Sainte-Odile, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 527 p. [ISBN 978-2-7468-1742-5]
Liens externes
- Pèlerinage et hostellerie du mont Sainte-Odile
- Sainte Odile, abbesse de Hohenbourg en Alsace
- Congrégation des Missionnaires bénédictins de Sainte-Odile
Notes et références
- Cela semble être de notoriété publique, si on se fie à de nombreux sites internet. Il serait cependant nécessaire de préciser l'étymologie du nom "Odile" et de trouver son nom antérieur, si possible.
- BnF : Hugues Peltre
- BnF : Marie-Thérèse Fischer
Catégories :- Naissance à Obernai
- Date de naissance inconnue (VIIe siècle)
- Date de décès inconnue (VIIIe siècle)
- Étichonide
- Personnalité alsacienne
- Saint catholique et orthodoxe
- Aveugle
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