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Mont Sainte-Odile
Le couvent du mont Sainte-Odile, commune d’OttrottGéographie Altitude 764 m Massif Vosges Coordonnées Administration Pays France Région Alsace Département Bas-Rhin modifier Le mont Sainte-Odile (Odilienberg en allemand) est une montagne vosgienne, située dans le département du Bas-Rhin, culminant à 764 mètres d'altitude. Elle est surmontée par un couvent qui surplombe la plaine d'Alsace. Par temps clair, la vue s'étend jusqu'à la Forêt Noire. Il s'y trouve aussi les vestiges d'une muraille ancienne, le « mur païen ».
Haut lieu de la culture alsacienne, c'est un lieu de pèlerinage très fréquenté (1 300 000 visiteurs par an)[1] consacré à sainte Odile, patronne de l'Alsace.
Sommaire
Histoire ancienne : le « mur païen »
À l'époque celtique, la montagne est appelée Altitona, la « montagne haute ». C'est un lieu de culte celte.
Proto-celtes, celtes, Romains et Alamans construisent une forteresse au sommet.
Le mur païen (en allemand : Heidenmauer) est une enceinte d'une longueur totale de onze de kilomètres faisant le tour du plateau du mont Sainte-Odile pour former une enceinte. Formé d'environ 300 000 blocs cyclopéens, il fait entre 1,60 m et 1,80 m de large et peut atteindre trois mètres de hauteur. Ses origines restent obscures et controversées et source de fantasmes. Certaines origines que l'on attribue au mur tiennent en effet plus des contes et légendes que de faits historiques incontestables. Le qualificatif de païen lui a été donné par Léon IX.
Les chercheurs n'ont pu définir s'il s'agit d'une enceinte défensive ou d'une enceinte cultuelle, et sa période de construction n'a pu être définie que récemment. Après avoir été daté du IIe siècle av. J.‑C., voire d'une époque beaucoup plus ancienne (âge du bronze), les analyses réalisées ont permis de le dater beaucoup plus tardivement, du VIIe siècle.
Le mur a été classé au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840[2]. La qualité de conservation du mur est assez variable. Il a en effet servi de carrière au Moyen Âge et a subi diverses autres dégradations. Les collectivités locales et l'État ainsi que le Club vosgien mettent peu à peu le mur en valeur et réparent les outrages et vandalismes récents dont il a pu faire l'objet, notamment les fouilles archéologiques non autorisées.
La « marche druidique » de onze kilomètres permet d'aller à la rencontre de tumuli, de grottes et autres vestiges pré-romains voire pré-celtiques.
Récemment, une étude portant sur des tenons en chêne en forme de queue d'aronde[3] retrouvés sur le mur leur ont donné pour date la fin du VIIe siècle, époque de la création du couvent. Cela ne signifie cependant pas que le mur ait été entièrement construit à cette époque, ces tenons pouvant faire partie d'un travail de réfection de l'ouvrage.
L'abbaye de Hohenbourg
Article détaillé : Abbaye de Hohenbourg.Le monastère
À la fin du VIIe siècle, à l'époque des rois mérovingiens, l'Altitona est la propriété du duc d'Alsace Etichon-Adalric, père de la future sainte Odile.
Il y fait construire une demeure noble, le château de Hohenbourg[4].
Le monastère est créé vers 700[5], après que le père d'Odile lui a légué le château, qu'elle transforme en couvent.
Très populaire, l'endroit devint un lieu de pèlerinage très fréquenté, notamment par les personnes atteintes de maladies oculaires et accueillit jusqu'à 130 moniales.
Sous la Révolution française, le couvent est vendu comme bien national. L'évêché de Strasbourg le rachète en 1853 et le rétablit à sa vocation monacale.
On peut encore voir le tombeau de sainte Odile dans une chapelle attenante au cloître. Les tombeaux de ses parents, Adalric (aussi appelé Etichon) et Bererswinde, y sont aussi conservés, bien qu'ils soient des ajouts plus tardifs (IXe siècle et XIe siècle). Ces caveaux sont ornés de mosaïques remarquables.
Les chapelles vouées à Sainte-Odile, à la Croix, aux Larmes et aux Anges, ainsi que la bibliothèque et les sculptures du cloître du monastère ont été classés au titre des monuments historiques par la liste des monuments historiques de 1840[6].
La basilique
À côté des nombreuses chapelles du Mont, on compte l'église dédiée à l'Assomption de la Vierge Marie. Cette église conventuelle, détruite à de nombreuses reprises par le feu, a été reconstruite en style baroque. La première pierre a été posée en 1687, les travaux sont achevés en 1692. La consécration de l'édifice est célébrée avec faste le 20 octobre 1696 par Mgr Peter Creagh, archevêque de Dublin et primat d'Irlande en exil à Strasbourg.
Le mobilier de l'église sera partiellement détruit lors de la Révolution française, puis reconstitué. Un nouvel orgue est notamment installé en 1862 (l'orgue actuel date de 1964).
En 1924 est inauguré le clocher, remplaçant le petit clocheton qui existait jusqu'alors. Ce clocher est flanqué d'une tourelle que domine une imposante statue de Sainte Odile bénissant l'Alsace. Cette statue est l'œuvre du sculpteur colmarien Alfred Klem. Le clocher contient par ailleurs un ensemble de 31 cloches, dont la plus grande pèse 5 tonnes.
L'église conventuelle Sainte-Odile est elle classée au titre des monuments historiques par arrêté du 22 juillet 1997[6].
Le 16 juin 2006, le Pape Benoît XVI a érigé l'église en basilique mineure. C'est la quatrième basilique mineure du diocèse de Strasbourg.
Le chemin de croix, la source et la chapelle des Rochers
Un chemin de croix monumental, réalisé de 1933 à 1935 par le céramiste Léon Elchinger (1871-1942), orne les parois rocheuses du plateau du couvent[7].
La source (ou fontaine) de Sainte-Odile se situe en contrebas du couvent. Son eau aurait la vertu de guérir les maladies des yeux. Selon la légende, c'est Sainte Odile qui l'a fait jaillir en frappant le rocher de son bâton[7].
La chapelle des Rochers, inaugurée en 1927, a été détruite vers 1970, car délabrée ; son soubassement est toujours visible. Elle avait été construite originellement pour représenter l'Alsace à l'Exposition Internationale des Arts décoratifs de Paris en 1925, puis remontée sur le Mont, à proximité de la Porte romaine, et inaugurée en 1927[7].
La catastrophe aérienne du 20 janvier 1992
Article détaillé : Crash du mont Sainte-Odile.Le 20 janvier 1992 à 19h20, un Airbus A320 assurant le vol 148 Air Inter s'écrase sur une crête proche du mont Sainte-Odile faisant 87 morts et laissant 9 survivants.
Voir aussi
Bibliographie
- Marie-Thérèse Fischer, Treize siècles d'histoire au mont Sainte-Odile, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 527 p. [ISBN 978-2-7468-1742-5]
Articles connexes
- Abbaye de Hohenbourg (Ottrott)
- Abbaye de Niedermunster (Saint-Nabor)
- Abbaye de Truttenhausen (Heiligenstein)
- Prieuré de Saint-Gorgon (Saint-Nabor)
Liens externes
Notes et références
- GEO no 387, mai 2011, p. 94
- Notice Mérimée
- DRAC d'Alsace, Mur païen du Mont Sainte-Odile, le dossier du mois.
- En allemand, Hohenburg : « le château d'en haut », Burg impliquant des fortifications et Hohen désignant la hauteur (les bâtiments sont perchés à l'extrémité d'un plateau rocheux d'environ 700 mètres d'altitude).
- Date à vérifier.
- Monastère de Sainte-Odile, au Mont-Saint-Odile, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ISBN 978-2-915626-42-1) J.M. Le Minor, A. Troestler et F. Billmann, Le Mont Sainte-Odile, I.D. L'Édition coll. Découvertes, 2010 (
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- Archevêché de Strasbourg
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