- Voies ferrées du Dauphiné
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La Société d'économie mixte des Voies ferrées du Dauphiné abrégé VFD auparavant Société des voies ferrées du Dauphiné (SVFD) puis régie départementale des Voies ferrées du Dauphiné , est une entreprise de transport du département de l'Isère, à l'origine axée sur le transport ferroviaire de voyageurs et de fret.
La régie transporte en 2010 des voyageurs par autobus et autocars. Ses principales relations sont effectuées au sein des réseaux TAG et Transisère. À ces lignes s'ajoute une Ligne express régionale (LER) et la relation Aérocar.
Sommaire
Chronologie historique
La concession d'une ligne de Jarrie à Bourg d'Oisans est attribuée à la Compagnie Française des Voies Ferrées Économiques (VFE). Les autorités locales refusent l'attribution de la concession à cette société. Une nouvelle société est fondée en 1892, la Société des voies ferrées du Dauphiné (VFD). Société de droit privé, elle se voit accorder une concession en 1893 sous le régime des voies ferrées d'intérêt local par le Département de l'Isère[1].
La ligne de Grenoble à Vizille est électrifiée au début du XXe siècle (600V courant continu, captation par perche orientable). L'électrification concerne également la ligne de Domène, prolongée par la suite vers Froges.
La gestion du réseau par la société privée VFD fait rapidement l'objet de critiques et le réseau est racheté en 1920 par le Conseil Général de l'Isère, l'exploitation étant faite désormais par une régie départementale.
La régie départementale des VFD reprendra en 1921 l'exploitation du réseaux de la compagnie VFD alors en mauvaise santé financière.
Le rachat est suivi d'importants travaux de modernisation jusqu'au début des années 1930.
Durant les années 1920-1930, la régie se voit également confier l'exploitation de plusieurs réseaux, en difficulté ou confrontés à la concurrence routière, notamment dans l'ouest du département
- En 1922 : les Tramways de l'Ouest du Dauphiné, ex Tramways Départementaux de l'Isère
- En 1930 : les Chemins de fer économiques du Nord (CEN), réseau de l'Isère, lignes Vienne - Voiron, et La Ravignhouse - Charavines
- En 1930 : le tramway Grenoble - Chapareillan (TGC),
- En 1933 : le Chemin de fer Voiron - Saint-Béron
Toutes ces lignes fermeront entre 1933 et 1938 et sont déclassées en 1939, sauf le tramway de Chapareillan dont la dernière section ferme en 1947;
Pour assurer les services de remplacement, la régie est amenée progressivement à développer un important réseau d'autocar. Sur les lignes d'origine, certains services voyageurs sont désormais assurés par voie routière.
L'exploitation ferroviaire connaît un regain d'activité, dans le contexte très difficile de la Deuxième Guerre mondiale, le réseau ferré rendant d'importants services.
Les services d'autocar réapparaissent après la guerre et le trafic ferroviaire voyageurs est progressivement suspendu. Les dernières circulations régulières entre Grenoble et Uriage ont lieu en 1951. La ligne de Bourg d'Oisans est limitée à Livet, le trafic marchandises se poursuit jusqu'en 1964.
La section de voie comprise entre Jarrie et Vizille bénéficie de la pose d'un troisième rail à partir de 1949, permettant le trafic direct de wagons à voie normale (SNCF ou réseaux étrangers) à la gare de Vizille-Terrasse, où d'importantes installations de transbordement sont construites.
L'activité du réseau métrique cesse complètement le 10 novembre 1964, la section Jarrie-Vizille continuant d'être exploitée par voie normale. Par ailleurs les lignes d'autocar connaissent un développement important et deviennent désormais l'activité principale des VFD.
La desserte de la vallée de la Romanche
Cette desserte avait deux objectifs : améliorer les communications avec le pays de l'Oisans et assurer la desserte des usines de la vallée situées à Rioupéroux et Livet. Des moyens considérables seront mis en œuvre pour convoyer dans les usines les matières premières et évacuer la production.
Infrastructure et matériel
Les lignes
Réseau d'origine
Les Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) ont exploité directement trois lignes de chemins de fer secondaires principalement à voie métrique Le réseau d'origine atteint 72 kilomètres[2]. Il assure un trafic voyageur et aussi un trafic marchandise. Le tonnage de ce dernier est le deuxième plus important du département, après la ligne de La Mure.
Jarrie - Vizille - Le Bourg-d'Oisans (35 km) :
- Jarrie - Vizille (9 décembre 1893 - 1939)
- Vizille - Rioupéroux (9 décembre 1893 - 31 juillet 1946)
- Rioupéroux - Le Bourg-d'Oisans (2 juin 1894 - 31 juillet 1946)
Grenoble - Gières - Uriage-les-Bains - Vizille (24 km)[note 1]
- Grenoble - Gières (2 juillet 1894 - 31 janvier 1948)
- Gières - Vizille (2 juillet 1894 - 30 novembre 1946)
Grenoble - Gières - Domène - Froges (22 km)
- Grenoble - Gières (2 juillet 1894 - 31 janvier 1948)
- Gières - Domène (30 juin 1898 - 2 décembre 1935)
- Domène - Lancey (18 aout 1908 - 2 décembre 1935)
- Lancey - Brignoud (10 octobre 1913 - 2 décembre 1935)
- Brignoud - Froges (1914 - 2 décembre 1935)
Lignes acquises
Après avoir été transformées en régie départementale, plusieurs compagnies de tramways et chemins de fer sont rachetées par le département de l'Isère et confiées aux VFD :
les lignes à voie métrique des futurs Tramways de l'Ouest du Dauphiné (TOD) racheté à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France en 1922 :
- Lyon-Monplaisir - Saint-Marcellin
- La Côte-Saint-André - Le Grand-Lemps
- Le Pont-de-Beauvoisin - Bonpertuis
- La Tour-du-Pin - Les Avenières
Une ligne à voie métrique des Chemins de fer économiques du Nord (CEN) retrocédée aux VFD en 1929 :
- Vienne - Voiron
- La Ravignhouse - Charavines
La ligne à voie métrique du Tramway Grenoble - Chapareillan (TGC) rachetée par le département en 1930 :
- Gare PLM - Notre-Dame - La Tronche - Montbonnot - Saint-Ismier - Crolles - Le Touvet- Chapareillan
la ligne à voir métrique du Chemin de fer Voiron - Saint-Béron (VSB) racheté par le département 1932
- Voiron - Saint-Laurent-du-Pont - Saint-Béron et l'embranchement Saint-Laurent-du-Pont à Fouvoirie
La ligne 16 du réseau des tramways lyonnais est rachetée à la compagnie OTL en 1936, et son exploitation assurée par la régie à partir du 1er juillet 1937, au moyen d'autobus.
La ligne à voie normale des Chemin de fer de l'Est de Lyon (CFEL) rétrocédée aux VFD le 11 mai 1939, uniquement pour le trafic voyageur, assuré dès lors par la route.
- Lyon-Est - Saint Hilaire - Sablonnières - Saint-Genix-d'Aoste
- Lyon-Est - Saint Hilaire - Jallieu
- Lyon-Est - Sablonnières - Montalieu
Matériel roulant
Traction vapeur
Les premières locomotives à vapeur de type 030T bicabines, sont fournies par les établissements Blanc-Misseron et autorisées à circuler à partir de 1894.
- 1-4, 030 Blanc-Misseron, 1892, N° construction (71-74)
- 5-16,030 Blanc-Misseron, 1893, N° construction (80-91)[3]
Des locomotives 040T plus puissantes sont livrées par les établissements Pinguely quelques années plus tard. C'est une locomotive de ce type qui est visible sur la photo 1.
- 17-19, 040 Pinguely, 1922, N° construction (365-67)
Des locomotives 130T provenant du même constructeur sont également utilisées[4],
- 21, 130 Pinguely, 1914, N° construction (336), acquise neuve
- 22, 130 Pinguely, 1914, N° construction (342), acquise neuve
- 23, 130 Pinguely, 1914, N° construction (292), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
- 24, 130 Pinguely, 1914, N° construction (294), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
D'autres locomotives sont fournies par les établissements Corpet-Louvet
- 25, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1442)
- 26, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1444)
- 27, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1445)
ou encore par les établissements Piguet,
- 30, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 31, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 32, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
deux 130 ex chemin de fer Rhône et Loire sont acquises
- 41, 130 Pinguely, 1914, N° construction(295), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
- 42, 130 Pinguely, 1914, N° construction(297), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
des locomotives 030T bicabines, dont un exemplaire (ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné) est préservé par les Chemins de Fer du Vivarais pour la ligne touristique Tournon-Lamastre, après avoir circulé aux forges de Geugnon en Saône-et-Loire.
- 51, 030 Pinguely, 1909, N° construction (240), ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné, acquise en 1939, vendue aux forges de Gueugnon, préservée CFV
- 52, 030 Pinguely, 1909, N° construction (241), ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné, acquise en 1939
En 1947, les VFD achètent d'occasion des locomotives suisses d'origine SLM Winterthur
- N°1, 030 SLM Winterthur, 1894, N° construction (883), acquise en 1947, ex Bière-Apples-Morges (BAM)
- N°6, 130 SLM Winterthur, 1914, N° construction (2416), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO) de la série HG 3/4.
- N°7, 130 SLM Winterthur, 1914, N° construction (2417), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO) de la série HG 3/4[5].
Traction électrique
Le matériel moteur électrique comprend:
- 16 motrices à truck Brill , n° 1001 à 1016, construites par la Compagnie Française de Matériel de Transport, livrées à partir de 1902 et dont un exemplaire est visible sur la photo 1. Ces motrices ont une capacité de 40 places. Certaines sont équipées d'essieux radiants,
- 2 motrices à bogies, n°1020 et 1021, (Société Franco-Belge/Société Alsacienne) sont livrées à partir de 1927. L'une d'elles sera reconstruite avec une nouvelle caisse métallique, à la suite d'un incendie de la caisse en bois d'origine.
Différents tracteurs électriques, certains construits par les ateliers de Vizille, complètent le parc et permettent notamment la traction de trains de marchandises entre Grenoble et Vizille, particulièrement sur la section urbaine.
Traction Diesel
Le matériel à moteur Diesel pour la voie métrique comprend :
- locomotives BB diesel-électriques de 50 tonnes, Brissonneau et Lotz à moteurs Renault, livrées en 1951.
- T 1 : voie métrique, vendue aux Chemins de fer du Jura en 1977, transférée aux Chemins de fer de Provence, a bénéficié d'une remotorisation
- T 2 : voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984,
- T 3 : voie métrique, transférée aux Chemins de fer de Provence 1964,
- T 4 : voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984,
- T 6 : voie normale, Fauvet-Girel (1014), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 7 : voie normale, Fauvet-Girel (1022), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 10 : voie normale, (CFD Montmirail, 1955, BB 205), acquis en février 1962
- tracteurs à 3 essieux construits sur châssis de locomotive
- T 11 : voie normale, construit à Vizille en 1950, sur châssis locomotive Pinguely type 030 n°24
- T 12 : voie normale, construit à Vizille en 1952, sur châssis locomotive Pinguely type 030 n°21
- T 13 : voie métrique, construit à Vizille en 1953, sur châssis locomotive Pinguely type 030 n°22,
- T 14 : voie métrique, construit à Montmirail 1948, sur châssis locomotive Corpet-Louvet n°13, , CFD Doux, acquis en 1954,
- T 15 : voie normale, CFD Montmirail, 1955, BB 207, acquis en 1978, moteur Poyaud, à bogies (photos 4 à 6).
A noter encore que quelques autorails sont utilisés sur le réseau, avant la Deuxième Guerre mondiale, cela de façon marginale
Voitures voyageurs
Tous ces véhicules étaient à voie métrique.
- Voitures à bogies
Matériel d'origine
- ASf 1, 1893, 1 compartiment de 1ère classe, 1 compartiment salon, accès par plate forme centrale
- AAf 1 à 4, 1893, 2 compartiments de 1ère classe, accès par plate forme centrale
- ABf 1 à 4, 1893, 1 compartiment de 1ère classe, 1 compartiment de 2ème classe, accès par plate forme centrale
- Bf 201 à 214, 1893, 1 compartiment de 2ème classe,
- Voitures à 2 essieux
- Bf 71 à 79, 1 compartiment de 2ème classe, voiture à 7 glaces, accès par plate formes extrêmes
- Bf 301-304, dites "Petit Break", 1 compartiment de 2ème classe, caisse ouverte sur les côtés
- Bf 305-308, dites "Grand Break", 1 compartiment de 2ème classe, caisse ouverte sur les côtés
Wagons de marchandises
- Wagons à 2 essieux
- Tombereaux:
- 168 (caisse en bois),
- 100 (caisse en fer),
- Couverts: 86,
- Plats: 54,
- Wagons spéciaux:
- 2 plats à bogies,
- 2 plats à 3 essieux, pour transport de charges lourdes
Évolution
En 1987, les Voies Ferrées du Dauphiné exploitent un réseau régional d'autocar important.
Les activités de transport de marchandises entre Jarrie et Vizille (photos 7 et 8) sont devenues marginales (et déficitaires). Le secteur marchandises est cédé à une autre société (VFT) qui poursuit l'exploitation durant quelques années. C'est la fin de l'activité ferroviaire des VFD. Aujourd'hui cette section n'est plus exploitée.
C'est en milieu urbain que le rail a trouvé un regain d'intérêt et il existe désormais à Grenoble une ligne de tramway moderne, à voie normale, au sein d'un réseau (TAG) ayant connu un développement important (photo 9), reliant notamment la gare de Grenoble et Gières, stations autrefois desservies par les VFD jusqu'en 1948...
Situation actuelle
Depuis 2006, la régie des VFD change de statut et se nomme SEM VFD, société d'économie mixte VFD (Voies ferrées du Dauphiné), une Société d'économie mixte[6] au capital de 1 480 530 euros, ayant comme actionnaire majoritaire le conseil général de l'Isère ainsi que la présence d'entreprises privées dont le groupe Kéolis (15% du capital) exploitant aussi plusieurs lignes dans la région. Elle possède un parc de 300 véhicules sillonnant les routes de la région Rhône-Alpes et emploie plus de 600 personnes.
Elle participe à hauteur de 40% au réseau Transisère et fait les liaisons Grenoble-Briançon (ligne LER n°35) en coopération avec les régions PACA et Rhône-Alpes ainsi que Grenoble-Aéroport international de Genève via Chambéry (navette AEROCAR). La VFD est interconnectée au réseau de transport de l'agglomération grenobloise.
Elle dessert 21 stations de ski à partir de la gare routière de Grenoble et s'occupe du transport scolaire. La majorité des véhicules de l'entreprise portent les couleurs du réseau Trans'Isère.
Notes et références
- Bulletin des lois, Volume 47, France, 1894 [lire en ligne]
- Les Chemins de Fer Secondaires de France, trains-fr.org. Consulté le 28 août 2010
- FOL pour circuler sur le train de Vaugneray et la ligne de Mornant. Les locomotives 15 et 16 furent cédées à la compagnie
- locotracteur au début des années 1950 Le châssis de certaines 130T a été transformé en
- Bière-Apples-Morges transférée de 1941 à 47 sur le
- http://www.cg38.fr/uploads/Document/WEB_CHEMIN_31760_1158069498.pdf Annonce du Conseil général de l'Isère septembre 2006
- Il subsiste un service voyageur, le dimanche et jours de fêtes entre Grenoble et Vizille jusqu'au printemps 1951
Bibliographie
- Dominique Allemand et Patrice Bouillin (préf. Éric Brassart), Le tramway de Grenoble à Chapareillan (TGC) : Le funiculaire de Saint-Hilaire du Touvet, Grenoble, Auto-édition Patrice Bouillin, mai 1985, 191 p. (ISBN 978-2-905447-02-9)
- Henri Boyer et Patrice Bouillin (préf. Paul Chenguelia), Les voies ferrées du Dauphiné, Grenoble, Auto-édition Patrice Bouillin, mars 1983, 335 p.
- A. Stocco, « Transports dauphinois : des VFD aux VFT », dans La Vie du Rail, no 2136, 1988
Voir aussi
Articles connexes
- Tramway de Grenoble
- Chemin de fer de la Mure
- Transisère
- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
- Voie ferrée d'intérêt local
Liens externes
- Transports de l'Agglomération Grenobloise
- Site correspondant aux activités actuelles de transport public des VFD
- Documentation (avec illustrations) sur les Tramways de L'Ouest du Dauphiné (TOD)
- Documentation (avec illustrations) sur la ville de Gières
- Documentation comprenant une évocation du Tramway Grenoble-Chapareillan (TGC)
- Association pour le musée des transports urbains, interurbains et ruraux
Catégories :- Ligne à voie métrique de France
- Ancienne compagnie de chemin de fer secondaire en France
- Chemin de fer historique
- Entreprise de l'Isère
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