- Voies Ferrées du Dauphiné
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Voies ferrées du Dauphiné
Les Voies ferrées du Dauphiné (ou VFD) sont une entreprise de transport du département de l'Isère. Toutes les liaisons, après avoir été ferroviaires, se réalisent actuellement par autocar.
Sommaire
Lignes exploitées (réseau d'origine)
Les Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) ont exploité directement trois lignes de chemins de fer secondaires principalement à voie métrique.
- La première relie Grenoble à Vizille en passant par Uriage, importante station thermale.
- La deuxième relie Jarrie à Bourg-d'Oisans et rejoint la précédente à Vizille, où est installé un dépôt.
- La troisième relie Grenoble à Froges en passant par Domène, le tracé étant commun avec la première ligne jusqu'à Gières (au-delà le tracé est situé à proximité de la ligne PLM de Chambéry, sur la rive gauche de l'Isère).
Le réseau d'origine atteint 72 kilomètres. Il comporte à la fois un trafic voyageurs et un trafic marchandises. Le tonnage de ce dernier est le deuxième plus important du département, après la ligne de La Mure.
Un peu d'histoire
La concession est accordée en 1893 sous le régime des voies ferrées d'intérêt local par le Département de l'Isère, la compagnie des Voies Ferrées du Dauphiné étant alors une société privée.
La ligne de Grenoble à Vizille est électrifiée au tout début du XXe siècle (600V courant continu, captation par perche orientable). L'électrification concerne également la ligne de Domène, prolongée par la suite vers Froges.
La gestion du réseau par la société privée VFD fait rapidement l'objet de critiques et le réseau est racheté en 1920 par le Conseil Général de l'Isère, l'exploitation étant faite désormais par une régie départementale.
Le rachat est suivi d'importants travaux de modernisation jusqu'au début des années 1930.
Durant les années 1920-1930, la régie se voit également confier l'exploitation de plusieurs réseaux, en difficulté ou confrontés à la concurrence routière, notamment dans l'ouest du département
- les Tramways de l’Ouest du Dauphiné
- les Chemins de fer économiques du Nord (CEN), ligne Vienne - Charavines - Voiron
- le Chemin de fer Voiron - St-Béron
- le tramway de Pont de Beauvoisin
Toutes ces lignes fermeront entre 1933 et 1938 et sont déclassées en 1939.
En 1930, les VFD reprennent également l'exploitation de la ligne de tramway de Grenoble à Chapareillan (TGC), en grande partie sur la rive droite de l'Isère, ouverte en 1900.
Pour assurer les services de remplacement, la régie est amenée progressivement à développer un important réseau d'autocar. Sur les lignes d'origine, certains services voyageurs sont également désormais assurés par voie routière. Sur le TGC, les tramways cèdent la place aux autocars en 1947, le passage à la route ayant débuté à partir des années 1930, sur certaines sections.
L'exploitation ferroviaire connaît un regain d'activité, dans le contexte très difficile de la Deuxième Guerre mondiale, le réseau ferré rendant d'importants services. Les services d'autocar réapparaissent après la guerre et le trafic voyageurs est progressivement suspendu, les dernières circulations régulières entre Grenoble et Uriage ayant lieu en 1951. La ligne de Bourg d'Oisans est limitée à Livet, le trafic marchandises se poursuivant jusqu'en 1964.
La section entre Jarrie et Vizille bénéficie de la pause d'un troisième rail à partir de 1949, permettant le trafic direct de wagons à voie normale (SNCF ou réseaux étrangers) jusqu'aux installations de la gare de Vizille-Terrasse, où d'importantes installations de transbordement sont construites.
L'activité du réseau métrique cesse complètement le 10 novembre 1964, la section Jarrie-Vizille continuant d'être exploitée par voie normale. Par ailleurs les lignes d'autocar connaissent un développement important et deviennent désormais l'activité principale des VFD.
Traction vapeur
Les premières locomotives à vapeur de type 030T bicabines, sont fournies par les établissements Blanc-Misseron et autorisées à circuler à partir de 1894.
- 1-4, 030 Blanc-Misseron ,1892 (71-74)
- 5-16,030 Blanc-Misseron ,1893 (80-91)
Des locomotives 040T plus puissantes sont livrées par les établissements Pinguely quelques années plus tard. C'est une locomotive de ce type qui est visible sur la photo 1.
- 17-19, 040 Pinguely, 1922 (365-67)
Des locomotives 130T provenant du même constructeur sont également utilisées[1],
- 21, 130 Pinguely, 1922 (336), acquise neuve
- 22, 130 Pinguely, 1922 (342), acquise neuve
- 23, 130 Pinguely, 1922 (292), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
- 24, 130 Pinguely, 1922 (294), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
D'autres locomotives sont fournies par les établissements Corpet-Louvet
- 25, 030 Corpet-Louvet, 1914 (1442)
- 26, 030 Corpet-Louvet, 1914 (1444)
- 27, 030 Corpet-Louvet, 1914 (1445)
ou encore par les établissements Piguet,
- 30, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 31, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 32, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
deux 130 ex chemin de fer Rhône et Loire sont acquises
- 41, 130 Pinguely, 1914 (295), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
- 42, 130 Pinguely, 1914 (297), ex chemin de fer Rhône et Loire (CRL)
des locomotives 030T bicabines, dont un exemplaire (ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné) est préservé par les Chemins de Fer du Vivarais pour la ligne touristique Tournon-Lamastre, après avoir circulé aux forges de Geugnon en Saône et Loire.
- 51, 030 Pinguely, 1909 (240), ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné,acquise en 1939, vendue aux forges de Gueugnon , préservée CFV
- 52, 030 Pinguely, 1909 (241), ex Tramways de l’Ouest du Dauphiné,acquise en 1939
En 1947, les VFD achètent d'occasion des locomotives suisses d'origine SLM Winterthur
- N°1, 030 SLM Winterthur , 1894 ( 883), acquise en 1947, ex Bière-Apples-Morges (BAM)
- N°6, 130 SLM Winterthur , 1914 (2416), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO).
- N°7, 130 SLM Winterthur , 1914 (2417), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO)[2].
Traction électrique
Le matériel moteur électrique comprend:
- 16 motrices à truck Brill , n° 1001 à 1016, construites par la Compagnie Française de Matériel de Transport, livrées à partir de 1902 et dont un exemplaire est visible sur la photo 1. Ces motrices ont une capacité de 40 places. Certaines sont équipées d' essieux radiants,
- 2 motrices à bogies, n°1020 et 1021, (Société Franco-Belge/Société Alsacienne) sont livrées à partir de 1927. L'une d'elles sera reconstruite avec une nouvelle caisse métallique, à la suite d'un incendie de la caisse en bois d'origine.
Différents tracteurs électriques, certains construits par les ateliers de Vizille, complètent le parc et permettent notamment la traction de trains de marchandises entre Grenoble et Vizille, particulièrement sur la section urbaine.
Traction Diesel
Le matériel à moteur Diesel pour la voie métrique comprend :
- - locomotives BB diesel-électriques de 50 tonnes, Brissonneau et Lotz à moteurs Renault, livrées en 1951.
- T 1: voie métrique, vendue aux Chemins de fer du Jura en 1977, transférée aux Chemins de fer de Provence, a bénéficié d'une remotorisation
- T 2: voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984, (photos 2 à 3a)
- T 3: voie métrique, transférée aux Chemins de fer de Provence 1964,
- T 4: voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984, (photos 2 à 3a)
- T 6: voie normale, Fauvet-Girel (1014), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 7: voie normale, Fauvet-Girel (1022), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 10: voie normale, (CFD Montmirail, 1955, BB 205), acquis en février 1962
- - tracteurs à 3 essieux construits sur chassis de locomotive
- T 11: voie normale, construit à Vizille en 1950, sur chassis locomotive Pinguely type 030 n°24
- T 12: voie normale, construit à Vizille en 1952, sur chassis locomotive Pinguely type 030 n°21
- T 13: voie métrique, construit à Vizille en 1953, sur chassis locomotive Pinguely type 030 n°22,
- T 14: voie métrique, construit à Montmirail 1948, sur chassis locomotive Corpet-Louvet n°13, , CFD Doux, acquis en 1954,
- T 15: voie normale, CFD Montmirail, 1955, BB 207, acquis en 1978, moteur Poyaud, à bogies (photos 4 à 6).
A noter encore que quelques autorails sont utilisés sur le réseau, avant la deuxième guerre mondiale, celà de façon marginale.Le parc roulant comprend également plusieurs types de voitures voyageurs et de nombreux types de wagons pour le transport de marchandises.
Évolution
En 1987, les Voies Ferrées du Dauphiné exploitent un réseau régional d'autocar important .
Les activités de transport de marchandises entre Jarrie et Vizille (photos 7 et 8) sont devenues marginales (et déficitaires). Le secteur marchandises est cédé à une autre société (VFT) qui poursuit l'exploitation durant quelques années. C'est la fin de l'activité ferroviaire des VFD. Aujourd'hui cette section n'est plus exploitée.
C'est en milieu urbain que le rail a trouvé un regain d'intérêt et il existe désormais à Grenoble une ligne de tramway moderne, à voie normale, au sein d'un réseau (TAG) ayant connu un développement important (photo 9), reliant notamment la gare de Grenoble et Gières, stations autrefois desservies par les VFD jusqu'en 1948...
Situation actuelle
Depuis 2006, la régie des VFD change de statut et se nomme SEM VFD, société d'économie mixte VFD (Voies ferrées du Dauphiné), une Société d'économie mixte[3] au capital de 1.480.530 euros, ayant comme actionnaire majoritaire le conseil général de l'Isère ainsi que la présence d'entreprises privées dont le groupe Kéolis (15% du capital) exploitant aussi plusieurs lignes dans la région. Elle possède un parc de 300 véhicules sillonnant les routes de la région Rhône-Alpes et emploie plus de 600 personnes. Elle participe à hauteur de 40% au réseau Transisère et fait les liaisons Grenoble-Briançon (LER35) en coopération avec les régions PACA et Rhône-Alpes ainsi que Grenoble-Aéroport international de Genève via Chambéry (AEROCAR). La VFD est interconnectée au réseau de transport de l'agglomération grenobloise.
Elle dessert 21 stations de ski à partir de la gare routière de Grenoble et s'occupe du transport scolaire. La majorité des véhicules de l'entreprise portent les couleurs du réseau Trans'Isère.
Notes et références
- ↑ Le châssis de certaines 130T a été transformé en locotracteur au début des années 1950
- ↑ transférée de 1941 à 47 sur le Bière-Apples-Morges
- ↑ http://www.cg38.fr/uploads/Document/WEB_CHEMIN_31760_1158069498.pdf Annonce du Conseil général de l'Isère septembre 2006
Bibliographie
- Allemand D, Bouillin P, Le tramway de Grenoble à Chapareillan, Patrice Bouillin, Grenoble, 1985.
- Boyer H et Bouillin P, Les Voies Ferrées du Dauphiné, Patrice Bouillin, Grenoble, 1983.
- Stocco A, Transports dauphinois: des VFD aux VFT, La Vie Du Rail, 1988, n° 2136.
Voir aussi
Articles connexes
- Tramway de Grenoble
- Chemin de fer de la Mure
- Transisère
- Liste des chemins de fer à voie métrique de France
- Voie ferrée d'intérêt local
Liens externes
- Transports de l'Agglomération Grenobloise
- Site correspondant aux activités actuelles de transport public des VFD
- Documentation (avec illustrations) sur les Tramways de L'Ouest du Dauphiné (TOD)
- Documentation (avec illustrations) sur la ville de Gières
- Documentation comprenant une évocation du Tramway Grenoble-Chapareillan (TGC)
- Association pour le musée des transports urbains, interurbains et ruraux
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