- Torique
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Tore
Un tore est un solide géométrique représentant un tube courbé refermé sur lui-même. Le terme « tore » comporte différentes acceptions plus spécifiques selon le contexte :
- En ingénierie ou en géométrie élémentaire, un tore désigne un solide de révolution de l'espace obtenu à partir d'un cercle, ou bien sa surface. Une chambre à air, une bouée, certains joint toriques d'étanchéité ou encore un beignet ("donut" nord-américain) encore ont ainsi une forme plus ou moins torique.
- En architecture, un tore correspond à une moulure ronde, semi-cylindrique, entourant le pied d'une colonne ou d'un pilier.
- En mathématiques, plus particulièrement en topologie, un tore est un quotient d'un espace vectoriel réel de dimension finie par un réseau, ou tout espace topologique qui lui est homéomorphe. La surface du solide de révolution décrit ci-dessus est généralement homéomorphe à (R/Z)×(R/Z), exception faite des cas de dégénérescence.
Sommaire
Le solide de révolution
Un tore désigne le volume de l'espace euclidien R3 engendré par la rotation d'un cercle C de rayon r autour d'une droite affine D située dans son plan à une distance R de son centre. Dans cette acceptation, certains auteurs désignent par tore plein le solide obtenu, réservant le terme tore pour la surface correspondante. À l'action d'une isométrie affine directe près, le tore (plein) est uniquement déterminé par les deux paramètres réels R et r.
La forme du tore (plein) dépend du signe de R-r :
- Si R < r, le tore est dit « croisé » et ressemble visuellement à une citrouille ; le solide est topologiquement une boule fermée de l'espace tridimensionnel, sa surface est une sphère.
- Si R = r, le tore est dit « à collier nul ».
- si R > r, le tore est dit « ouvert » et ressemble à une chambre à air (exemple francophone) ou à un donut (exemple anglophone).
Pour R = 0, alors le tore (plein) correspondant est effectivement une boule (solide obtenu par la rotation d'un disque autour de l'un de ses diamètres). Certains auteurs réservent la dénomination tore pour R-r positif, voire strictement positif.
Les trois types de tores : Tore croisé, à collier nul, et ouvert. Aire et volume
Pour R-r positif ou nul, on a :
Les théorèmes de Gysin permettent de déterminer les formules de l'aire et du volume du tore croisé (pour R<r).
Groupe des isométries
Pour R>0, parmi les isométries remarquables du tore, on distingue :
- Les rotations ru d'axe (supposé orienté) D et d'angle u ;
- Le retournement a par rapport au plan affine P orthogonal à D passant par le centre de C ;
- Le retournement bQ par rapport à tout plan affine Q contenant D ;
- La symétrie centrale s par rapport au projeté orthogonal O de C sur D ;
- Les symétries axiales par rapport à toute droite passant par O et contenue dans P ;
- Les composées d'une rotation ru par le retournement a.
Evidemment, la symétrie centrale et les symétries axiales s'obtiennent comme composées des retournements décrits. Le groupe G des isométries du tore est isomorphe au produit direct de Z/2Z par le produit semi-direct de S1 par Z/2Z :
- .
Un isomorphe naturel est décrit comme suit :
- ru correspond à (0,u,0) ;
- a correspond à (1,0,0) ;
- Pour un plan Q fixé arbitraire, bQ correspond à (0,0,1).
En particulier, bru(Q)=rubQr-u correspond à (0,u,1) ; s correspond à (1,π,0) ; ...
Colorier un tore
Le théorème des quatre couleurs ne s'applique pas pour un tore : il est possible de diviser la surface d'un tore en 7 zones de couleurs différentes (maximum) de sorte que chacune touche toutes les autres.
Applications
- En recherche nucléaire énergétique, dans les réacteurs de type tokamak, le plasma est contenu par de forts champs magnétiques dans une chambre de forme torique. L'un de ces réacteurs porte d'ailleurs le nom de Tore Supra. C'est aussi la forme des accélérateurs de particules les synchrotrons
- En électricité, la forme idéale du bobinage d'un transformateur est celle du tore.
Le tore de dimension n
En topologie, le terme tore est réservé pour désigner des espaces topologiques bien définis à difféomorphisme près. Il existe plusieurs présentations, toutes équivalentes. On appelle tore de dimension n , habituellement noté dans la littérature mathématique Tn, l'espace topologique unique à homéomorphisme près défini comme :
- Produit cartésien de n copies du cercle ;
- Quotient de Rn par Zn ;
- Plus généralement, quotient d'un espace vectoriel réel de dimension finie n par un réseau (ici, sous-groupe additif discret maximal) ;
Le tore de dimension n est une variété topologique compacte et connexe de dimension n. Obtenu comme quotient d'un espace vectoriel réel, Tn est une variété différentielle (compacte et connexe de dimension n) ; l'atlas maximal correspondant ne dépend ni du réseau, ni de l'espace vectoriel.
Si E est un espace vectoriel euclidien de dimension n et G un réseau de E, le quotient Tn=E/G se présente naturellement comme une variété plate.
De la même façon que pour construire un tore de surface externe de dimension 2 il fallait joindre deux à deux les côtés opposés d'un carré en le pliant dans une troisième dimension, pour construire un tore de surface n dimensionnelle, il faut joindre deux à deux les faces n-1 dimensionnelles opposées d'un hypercube de dimension n en pliant cet hypercube dans une nouvelle dimension n+1. Ainsi, un tore de surface externe 3 est le recollement des 3 paires de faces opposées d'un cube dans une quatrième dimension.
Le groupe fondamental de Tn est le groupe abélien libre à n générateurs, soit Zn.
Le tore de dimension n est l'unique groupe de Lie abélien compact. L'introduction des tores maximaux (sous-groupe de Lie abélien compact maximal) est d'une importance capitale dans l'étude des groupes de Lie compacts.
Voir aussi
- Univers en tore bidimensionnel.
- Cercles de Villarceau
- Bouteille de Klein
- Plan projectif
- Tore de Stanford
- Portail de la géométrie
Catégorie : Surface
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