Problème israélo-palestinien

Problème israélo-palestinien

Conflit israélo-palestinien

Page d'aide sur l'homonymie Pour le conflit israélo-arabe, voir conflit israélo-arabe.
Boy and soldier in front of Israeli wall.jpg

Le conflit israélo-palestinien fait référence au conflit qui oppose les Israéliens et les Palestiniens au Proche-Orient depuis 1948 mais qui commença en 1920 quand les nationalistes juifs et arabes commencèrent à s'affronter en Palestine mandataire.

Le conflit est à caractère principalement nationaliste mais inclut également une dimension religieuse importante entre les Israéliens, principalement juifs, et les arabes palestiniens à majorité musulmane.

Le conflit est étroitement lié au conflit israélo-arabe. Il a provoqué à ce jour près de 100 000 victimes lors de 10 conflits d'envergure[1], d'opérations militaires ou armées, de massacres, d'attentats et d'assassinats. Le conflit est également à l'origine de l'exode de 700 000 Palestiniens et 800 000 Juifs après la guerre de 1948 et encore de 300 000 Palestiniens en 1967, ce qui a débouché sur la problématique des réfugiés palestiniens qui sont près de 4 000 000 aujourd'hui.

Initialement géré par les Britanniques, qui contrôlaient la Palestine dans le cadre d'un mandat de la SDN, le dossier a été transmis à l'ONU en 1947. Celle-ci a alors voté le Plan de Partage de la Palestine, ce qui a encore amplifié le conflit en le généralisant au monde arabe et de par les conséquences directes de la guerre qui suivit pour la nation palestinienne. Depuis, le conflit a fait l'objet de près d'une centaine de résolutions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale ainsi que de plusieurs tentatives de négociations et de conférence de Paix.

Les Nations unies
face au conflit israélo-palestinien

Flag of Israel.svg Flag of the United Nations.svg Flag of Palestine.svg

Résolutions du Conseil de sécurité
Résolution 194 (1964)
Résolution 242 (1967)
Résolution 338 (1973)
Résolution 476 (1980)
Résolution 478 (1980)
Résolution 1322 (2000)
Résolution 1397 (2002)
Résolutions de l'AG des Nations unies
Résolution 181, 1947
Résolution 194, 1948
Résolution 3236, 1974
Résolutions 3376 et 3379, 1975
Résolution 4686, 1991
Instruments et législations
Convention contre la discrimination raciale (1965)
Convention sur le crime d'apartheid (1973)
Statut de Rome (1998)
définissant la Cour pénale internationale
Conférences et comités
Conférence mondiale contre le racisme
(1978, 1983, 2001, 2009)
Comité pour l'exercice des droits inaliénables
du peuple palestinien (1975 à nos jours)

Sommaire

Origines du conflit

Sur les décombres de l'Empire ottoman

Lors de la Première Guerre mondiale, la Palestine est une contrée de l'empire ottoman; sur les 690 000 habitants présents en 1914, 94 000 étaient juifs. La politique étrangère du Royaume-Uni ont des conséquences sur le début du conflit : le Royaume-Uni a une forte influence au Moyen-Orient, il a une présence militaire en Irak dès 1914 et occupe Bagdad en 1917. Le Royaume-Uni appuie la révolte arabe et leur fait la promesse d'un grand État musulman. En contre-partie, ils se battent avec les Alliés.

En mai 1916, le Royaume-Uni passe l'accord secret « Sykes-Picot » en parallèle avec la France, qui est en contradiction avec sa promesse car il projette de diviser la région en 2 zones d'influence entre les 2 puissances coloniales européennes.

En 1917 : déclaration Balfour. Le gouvernement de Londres envisage favorablement l'établissement d'un foyer national juif en Palestine, s'il ne porte pas préjudice aux droits des populations dans le pays. C'est la consécration du sionisme.

Le sionisme est la réponse à l'évolution du sentiment antisémite qui s'est développé au cours du XIXe siècle, en Europe et en Russie. 1896 : Theodor Herzl publie l'État juif, manifeste fondateur du sionisme politique. Selon lui, l'antisémitisme étant inéluctable, il est nécessaire d'y répondre politiquement par un foyer juif, pour leur survie. Le peuple juif doit se pencher sur son avenir national en disposant d'une terre à lui. Herzl s'engage alors dans un travail diplomatique. La population juive n'est pas unanime sur cette position, jusqu'à la Shoah. Les critiques de milieux laïcs, assimilés portent avant tout sur la localisation de ce foyer pour les Juifs (La terre d'Israël, en Palestine, est sous domination turque à l'époque). Cela ne résoudra un problème que pour en poser un autre : la cohabitation avec les Arabes. Donc, Jérusalem doit être un centre culturel et non un centre politique. Autre critique : cela banalisera le peuple juif, en mettant l'accent sur le politique plutôt que sur le côté religieux. 1897 : Premier congrès sioniste mondial et Herzl en devient le président. Il faut encourager la colonisation en Palestine en organisant le judaïsme en corps locaux, des mini-sociétés pour fonder les buts du sionisme. Herzl engage des négociations avec le sultan, mais c'est un échec. Il se tourne alors vers le Royaume-Uni pour une colonie juive dans le Sinaï ou en Ouganda ; c'est aussi un échec tout en marquant un pas en avant, car les demandes juives semblent être reconnues. C'est donc une reconnaissance du peuple juif comme nation, qui a une légitime recherche de terre, et qui est un vrai interlocuteur diplomatique. Les grandes puissances hésitent, il y a une hostilité de l'Église catholique, mais les premières grandes colonies commencent en Palestine. La déclaration de Balfour est donc la consécration du sionisme politique, car elle reprend des termes du congrès, et elle a une portée internationale.

Le Royaume-Uni a signé cette déclaration surtout pour des problèmes liés à la guerre, pour s'attirer la bienveillance des populations juives des pays alliés. De plus, elle permet de prendre pied dans le Moyen-Orient à plus long terme, et donc le Royaume-Uni étend son influence sur les territoires autonomes. Mise en place des mandats sur la Palestine, mandats entérinés par la Société des Nations (=sorte de tutelle du Royaume-Uni sur ces territoires.) Tutelle aussi sur la Transjordanie tout juste créée. Le mandat repose sur une ambiguïté : le Royaume-Uni considère que la situation doit mener à la création d'un foyer national pour le peuple juif, mais insiste sur le fait que la Palestine ne doit pas être un foyer national pour les Juifs.

Mobilisations sionistes et réactions arabes

  • 1897 : création de l'Organisation sioniste mondiale pour représenter « le peuple juif tout entier » et en être le porte-parole auprès des puissances mandataires. L'OSM rachète des terres en Palestine et développe l'immigration, pour renforcer la présence juive sur le territoire, pour créer un État de fait, qui soit un précédent favorable pour la réalisation des objectifs juifs.
  • 1917 : déclaration Balfour, qui promet un "Foyer National Juif" en Palestine. Les arabes s'y opposent.
  • 1920 : conférence de San Rémo qui se déclare favorable à un mandat britannique sur la Palestine en vue de favoriser la mise en place du "Foyer National Juif". Premières émeutes arabes antisioniste (Jérusalem). Création de la Haganah.
  • 1921 : nouvelles émeutes arabes antisionistes.
  • 1922 : la Société des Nations donne mandat au Royaume-Uni pour établir en Palestine un "Foyer National Juif".
  • En 1928 : institutionnalisation de revendications par des comités de grève et le haut comité arabe en 1930 pour faire face à l'agence juive. Ils revendiquent l'arabité de la Palestine, et les habitants font valoir leurs droits.
  • 1930 et 1931 : nouvelles émeutes arabes anti-sionistes. Destruction du quartier juif de Hébron.
  • En 1936, grande révolte arabe en Palestine, finalement écrasée en 1939. Le développement du peuplement juif en est une des causes importantes. Alors qu'au début du XIXe, il y avait 1 Juif pour 40 Arabes, en 1947, il y en aura 1 pour 2.
  • 1939 : le Royaume-Uni veut éviter l'instabilité. À l'orée de la Seconde Guerre mondiale, il a trop besoin de l'appui du monde arabe (et de son pétrole), qui risque autrement de s'allier avec Hitler, ce que les Juifs ne peuvent évidemment pas menacer de faire. Publication d'un "livre blanc" qui limite l'immigration juive à 75 000 personnes pour les 5 ans à venir, et uniquement avec l'accord des représentants arabes, et promet l'indépendance d'un État unitaire (donc à majorité arabe) pour 1949. Ce livre blanc est refusé et il y a une politique d'immigration illégale à partir de 1939. Cependant, la majorité des sionistes de Palestine se bat loyalement aux côtés des Britanniques contre le IIIe Reich au cours de la guerre.
  • Mai 1942 : au congrès sioniste de Biltmore, adoption d'un programme qui revendique la formation d'un État juif sur toute la Palestine, avec une immigration illimitée et la création d'une armée juive.
  • 1944 : début des actions armées des organisations militaires sionistes clandestines que sont l'Irgoun et le Lehi.
  • 1945 : La pression sioniste s'accentue, pour permettre l'accueil en Palestine des rescapés des camps de concentration nazi. Le Royaume-Uni s'y oppose. La Haganah lance à son tour des actions armées contre le Royaume-Uni. La découverte de l'Holocauste (ou Shoah) provoque un courant de sympathie pour la cause sioniste.
  • Mai 1946 : le Royaume-Uni abandonne sa tentative de trouver une solution, ne voulant pas imposer une solution aux 2 parties.
  • 1947 : Conjonction des vues entre l'Union soviétique et les É.-U. en faveur de la création d'un état juif : aux USA le président Truman considère que le réservoir des votes juifs peut lui être important. L'Union Soviétique considère le sionisme comme un moyen de chasser le Royaume-Uni du Moyen-Orient. Plan de partage de l'ONU.

Le plan de partage

Article détaillé : Plan de partage de la Palestine.

Commission spéciale pour gérer le problème : partage de la Palestine en deux États, l'un juif avec 50% du territoire et l'autre arabe sur 43%, le reste étant la ville sainte et ses environs administrée internationalement. Ce plan est refusé par les Arabes, car le rapport au sol est inégal. Autre plan : État unitaire avec partage des responsabilités, mais va contre la stratégie sioniste. Approbation du premier plan par le Conseil de sécurité (à sept voix contre trois), puis à l'Assemblée Générale de l'ONU. Ce plan prévoit un calendrier d'évacuation du Royaume-Uni puis deux mois plus tard, la création des deux États. Le Royaume-Uni décide de remettre son mandat de puissance mandataire à l'ONU le 15 mai 1948. La veille : création d'un conseil provisoire d'Israël. Le 15 mai à minuit, Israël est proclamé et reconnu par les grandes puissances.

Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël de 1948

Guerre de Palestine de 1948

Article détaillé : Guerre de Palestine de 1948.

'

Réfugiés palestiniens

Articles détaillés : Exode palestinien et Réfugiés palestiniens.

Conflit international

Les nouvelles frontières israéliennes

Mobilisation internationale sur ce conflit

Ce conflit suscite des réactions et des mobilisations dans de nombreux pays[2]. Les réactions gouvernementales visent l'élaboration d'un processus de paix.

Réactions à l'ONU

Résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies :

Résolutions de l'Assemblée générale de l’ONU :

Comités et conférences à l'ONU :

Activisme palestinien et opérations militaires israéliennes

Les organisations palestiniennes

Guerre du Liban

Article détaillé : Guerre du Liban.

La Première Intifada ou l'émergence de la société palestinienne

Années 1980 : blocage du mouvement palestinien. Fait nouveau : la Première Intifada. Intifada ou la « guerre des pierres ». Marque l'entrée en scène d'un acteur nouveau : la population palestinienne. Dans les premiers jours, on ne croit pas à un changement réel. Contexte de pérennisation de l'occupation par l'accélération de la colonisation et de la dépendance économique des territoires occupés. La hausse du niveau de vie des Palestiniens va de pair avec une dépendance très forte au niveau des revenus et des échanges commerciaux (profond déséquilibre). La dépendance économique creuse les disparités entre ceux qui en profitent et ceux qui en souffrent. Développement du peuple juif, réseaux d'implantation avec pour objectif la reconstitution du grand Israël, passant par un ancrage territorial. Pérennisation du peuple par l'appropriation de la terre. L'occupation et le contrôle sont de plus en plus grands : 56% des terres de Jordanie, par la prise de contrôle des propriétés de l'État jordanien et de toutes les terres qui n'ont pas été enregistrées ni cultivées. 11% du territoire de Gaza en 1988. À l'extérieur, s'est développé la thématique de libération des territoires, tandis qu'à l'intérieur : logique d'intégration. L'activisme laisse la place à une résistance passive à l'occupation. Repli sur les bases les plus traditionnelles de l'économie (rurales, familiales), autarcie, instrument de la fécondité. Il y a des initiatives dans les villes par les intellectuels qui tentent des pourparlers avec les Israéliens, mais ils sont marginaux et coupés de la majorité de l'opinion et de la population. L'Intifada est un soulèvement spontané des Palestiniens de l'intérieur.

  • 1er objectif : territorialiser le conflit, le ramener au centre géographique.
  • 2e objectif : permettre le retour de l'OLP en terre palestinienne. Créer une liaison entre les différentes composantes de la population palestinienne. Mettre à jour un projet national commun : une entité politique souveraine à Gaza et en Cisjordanie.
  • 3e objectif : impliquer les puissances extérieures et surtout les É.-U., dans une tentative de médiation pour le règlement global acceptable pour les 2 parties.

Processus de Paix

Affiche prônant la réconciliation: Drapeaux israëlien et palestinien et le mot paix en arabe et en hébreu. Des images similaires ont été utilisées par différents groupes défendant l'idée de cohabitation des deux États

Le processus de paix israélo-palestinien regroupe l'ensemble des discussions diplomatiques qui ont été tentées pour trouver une solution définitive au conflit israélo-palestinien, depuis la reconnaissance de l'OLP par Israël comme d'un partenaire palestinien pour la paix.

Conférence de Madrid de 1991

Article détaillé : Conférence de Madrid.

Accords d'Oslo de 1993

Article détaillé : Accords d'Oslo.

Accords de Wye Plantation de 1998

Sommet de Camp David de juillet 2000

Article détaillé : Sommet de Camp David II.

Conséquences de l'échec des négociations: la seconde Intifada

Peu de temps après l'effondrement des discussions, Ariel Sharon et d'autres membres du Likoud visitèrent le l'esplanade des Mosquées/Mont du Temple pour démontrer le contrôle israélien sur ce lieu saint. Le lendemain, une manifestation palestinienne tourna à l'affrontement avec la police israélienne. L'escalade de la violence conduisit au soulèvement de la seconde Intifada.

Une vague d'attentats-suicides organisés par les mouvements extrémistes palestiniens visa les civils israéliens. Les représailles israéliennes prirent la forme d'un bouclage de la Bande de Gaza et d'un redéploiement de Tsahal en Cisjordanie. Israël déclencha également des opérations d'assassinats ciblés contre les dirigeants des organisations islamistes palestiniennes. Ces opérations furent l'occasion d'appels à la vengeance de la part de ces organisations. Ce cycle de la violence tua un millier d'Israéliens et trois milliers de Palestiniens.

Le 7 octobre 2000, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait la Résolution 1322 (2000) déplorant tout à la fois la provocation d'Ariel Sharon, le chef du Likoud, et les violences qui s'en sont suivies dès le lendemain avec le déclenchement de la Seconde Intifada.

Discussions de paix à Paris de octobre 2000

Madeleine Albright rencontre tour à tour Yasser Arafat et Ehud Barak dans la capitale française. Arafat serait sur le point d'accepter le compromis qui lui est proposé mais Jacques Chirac serait intervenu pour durcir la position d'Arafat[3][4].

Sommet de Taba de 2001

Les appels au calme et à la reprise des discussions se multiplièrent en vain. Bill Clinton proposa par écrit de nouveaux paramètres de négociations. Barak les accepta avec des réserves, Arafat retarda sa réponse par laquelle il accepta avec des questions et des réserves. Les initiatives du Président Clinton amenèrent Barak et Arafat à des discussions à Taba en janvier 2001 au cours desquelles les délégations confièrent n'avoir jamais été aussi près d'un accord. Mais Barak dut interrompre les discussions à la veille d'échéances électorales anticipées.

Nouvelles tentatives

Un mois plus tard, les violences de la seconde Intifada et le sentiment d'insécurité entraîna une alternance politique au pouvoir en Israël, à l'issue du scrutin, amenant la droite et Ariel Sharon à la tête d'un nouveau gouvernement.

Le nouveau gouvernement d'Ariel Sharon exige alors un arrêt des attentats terroristes avant toute reprise du dialogue.

Les initiatives pour sortir de l'impasse furent multiples :

  • Le Quartet constitué du nouveau Président américain George Walker Bush, de l'Union européenne, de la Russie et de l'ONU élaborèrent la feuille de route pour la paix qui appelle à la création d'un État palestinien avant 2005, sous les conditions d'un arrêt du terrorisme, et du déroulement d'élections démocratiques dans les territoires palestiniens.
  • La Ligue arabe réunie à Beyrouth au Liban fit également un plan de paix qui appelait au retour aux frontières de 1967 en échange d'une reconnaissance mutuelle et de la paix. Le gouvernement israélien salua cette proposition.
  • En 2003, une assemblée non officielle de personnalités politiques modérées des deux parties se rencontrèrent pour s'entendre sur les termes d'une proposition de paix connue sous le nom d'initiative de Genève. Arafat reçut favorablement ce document et Sharon le rejeta.

Sommet de Sharm el-Sheikh de 2005

Article détaillé : Sommet de Sharm el-Sheikh.

Plan de désengagement unilatéral de 2005

Le gouvernement israélien prit des dispositions unilatérales pour assurer la sécurité de sa population. La construction d'une barrière, qui avait été pensée par un précédent gouvernement de coalition gauche-droite, commença. Son tracé, qui empiète largement sur les territoires de Cisjordanie annexés en 1967, provoque d'importantes contestations et des condamnations internationales.

Le même gouvernement prit ensuite l'initiative du plan de désengagement concernant l'évacuation définitive et la destruction de toutes les colonies de la Bande de Gaza et de quatre implantations israéliennes dans le nord de la Cisjordanie.

Projet de création d'un État palestinien

Depuis que, en 1988, l'État palestinien a été proclamé en novembre à Alger lors du dix-neuvième Conseil national d’Alger[5], la revendication d'un État palestinien autonome n'a cessé d'être portée par les Palestiniens, sous la direction de l'OLP et de Yasser Arafat, et n'a cessé d'avancer, un certain nombre d'États et d'instances internationales s'y ralliant au fil des années.

Le 19 janvier 1993, le Parlement israélien abroge la loi interdisant les contacts avec l'OLP. Et le 13 septembre 1993, les accords dits d'Oslo] sur l'autonomie palestinienne, d'abord mis au point à Oslo puis signés à Washington, donnent lieu à une déclaration qui aboutit à la reconnaissance mutuelle de la Palestine et d'Israël.

Le 4 mai 1994 est signé un accord israëlo-palestinien, entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et l'État d'Israël : accord d'"Oslo I" signé au Caire (Égypte), prévoyant l’autonomie de la bande de Gaza et de la ville de Jéricho (Cisjordanie).

Le 28 septembre 1995, Israël et l'OLP signent à Washington l’accord négocié à Taba ("Oslo II") étendant l'autonomie en Cisjordanie et prévoyant une série de retraits israéliens par étapes. Fin 1995, Israël se retire de six villes de Cisjordanie qui deviennent autonomes. Le 20 janvier 1996, Yasser Arafat est élu président de l'Autorité palestinienne. Le CNP (parlement palestinien en exil), réuni pour la première fois en Palestine, élimine de sa charte les articles mettant en cause le droit à l'existence de l'État d'Israël.

La création de l'État palestinien, aux termes des accords d’Oslo, aurait dû intervenir en décembre 1998 selon des modalités préparées en commun par le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne.

Le 25 mars 1999, l'Union européenne se prononce en faveur du droit à l’autodétermination des Palestiniens et à celui de créer un État : appui qui s'ajoute au projet de création du futur État palestinien.

En mars 2002, c'est au tour de l'ONU de soutenir la revendication : le Conseil de sécurité adopte la résolution 1397 qui évoque pour la première fois un État palestinien aux côtés d’Israël. Ce pour quoi le Président Georges Bush nouvellement élu se prononce également.

Aujourd'hui l'Autorité palestinienne, sous la présidence de Mahmoud Abbas et à la suite de Yasser Arafat, son premier président élu en 1996, œuvre en vue de la création d'un État palestinien. Le 25 mai 2006, Mahmoud Abbas annonce la tenue d'un référendum en ce sens[6].

Toutefois, à la suite de violents affrontements inter-palestiniens, les islamistes du Hamas ont pris le contrôle de la bande de Gaza le 14 juin 2007, tandis que Mahmoud Abbas, soutenu par le Fatah, annonçait la mise en place d'un "cabinet d'urgence" à Ramallah, en Cisjordanie. Ainsi, avant même d'avoir pu accéder à la souveraineté internationale, le futur État palestinien se trouve partagé de fait en deux entités rivales, l'une à Gaza et l'autre en Cisjordanie.

Le contrôle des ressources en eau

Selon le professeur Malin Falkenmark, il faudrait 1 000 m³ d'eau par habitant et par an, soit 2 740 l par personne et par jour, pour satisfaire les besoins de la population. En dessous de ce seuil, on est en situation de pénurie. À partir de 500 m³ par personne et par an, la situation devient critique[7].

Pour l'État hébreu, la situation est critique puisqu'il ne dispose que de 390 m³ par habitant et par an. Cette situation empirera dans le futur puisque qu'on avance le chiffre de 258 m³ par habitant et par an en 2020[8].

Aujourd'hui, l'État hébreu dispose de la majorité des ressources en eau et, dans le cadre de la création d'un État palestinien, le consensus est difficile à trouver sur un partage de cette ressource précieuse entre Israéliens et Palestiniens.

Pour Noam Chomsky, le contrôle des ressources en eau est le principal motif du maintien de la mainmise d'Israël sur la Cisjordanie qui lui fournit actuellement un tiers de sa consommation[9].

Notes et références

  1. La Grande révolte arabe en Palestine (guerre civile), la Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire, la Guerre israélo-arabe de 1948-1949, la Crise de Suez, la Guerre des six jours, la Guerre du Kippour, l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982, la Première Intifada, la Seconde Intifada et la Conflit israélo-libanais de 2006
  2. [1]
  3. rfi.fr
  4. jewishsf.com
  5. monde-diplomatique.fr
  6. lapaixmaintenant.org
  7. Jacques Sirobbeau, L'eau, nouvel enjeu stratégique mondial, Paris, Economica, 1996, p. 17-18.
  8. Aymeric Chauprade, Géopolitique. Constantes et changements dans l'Histoire, 3e éditions Ellipses, 2006, chapitre « La guerre de l'eau », p. 641.
  9. Noam Chomsky, Comprendre le pouvoir : Tome II, Aden, 2006, p. 50-51.

Annexes

Bibliographie

Ouvrages

  • (en) Noam Chomsky, The Fateful Triangle: The United States, Israel and the Palestinians, South End Press, 1999.

Articles

  • (fr) Frédéric Giraut, « Apartheid et Israël/Palestine, analogie et contresens », Outre-Terre, n° 9 2004/4, p. 145 à 154. [pdf] [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

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