Politique étrangère de l'Allemagne

Politique étrangère de l'Allemagne

Du milieu du XIXe siècle à 1989, la question allemande a été au cœur de la diplomatie et des conflits européens. La politique étrangère de l'Allemagne a ainsi joué un grand rôle dans la formation de l'Europe contemporaine. Pourtant, lAllemagne en tant quÉtat-nation na véritablement existé quà partir de 1871, date à laquelle le Reich est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles. Mais lélaboration de lunité allemande a été un enjeu important des relations européennes, avec la révolution de 1848 dune part, et larrivée au pouvoir de Bismarck dautre part. Elle conditionne les relations austro-prussiennes puis les relations franco-prussiennes. Otto von Bismarck, chancelier prussien à partir de 1862 a voulu faire lunité allemande par « le fer et le sang ». Cela suppose des relations tendues avec les États susceptibles dêtre un obstacle à cette unité et à la grandeur de lAllemagne. Le jeune Empire allemand na ensuite de cesse dêtre reconnu à légal des autres nations dans la diplomatie européenne. Cette volonté est une constante de la diplomatie allemande même si de 1945 à 1990, elle ne peut sexercer que dans le cadre dune souveraineté limitée.

Otto von Bismarck, lartisan de lunité allemande

Sommaire

Les relations internationales de la naissance de lEmpire allemand jusquen 1918

L'Allemagne s'est constituée en État moderne par opposition à la France et autour de la Prusse qui est parvenu à exclure sa rivale autrichienne de la Confédération germanique, ancêtre de l'Allemagne moderne.

La Weltpolitik

Article détaillé : Weltpolitik.

Après la proclamation de lempire en 1871, lAllemagne rattrape, en quelques décennies, un siècle de retard sur le Royaume-Uni. Sa nouvelle puissance économique la pousse à regarder vers létranger. On peut, à cet égard, parler dimpérialisme économique et culturel. Dès 1879, alors que lEmpire austro-hongrois et lEmpire allemand scellent lalliance austro-germanique, les deux pays amorcent un rapprochement économique. Lidée est de former une union douanière pour créer au centre de lEurope une vaste zone de libre-échange pourraient sécouler les produits allemands. Le Reich est de plus le premier pourvoyeur de capitaux de lEmpire austro-hongrois[1]. LEmpire ottoman est un autre marché : le Bagdadbahn commencé en 1903 est un exemple connu de la présence allemande à létranger[2]. Cet impérialisme économique est soutenu par la ligue pangermaniste, fondée en 1893. En 1905, Ernst Hasse, professeur à luniversité de Leipzig publie Weltpolitik, reprenant les théories de Fichte, et affirme : « La limite de la nation allemande cest la langue[1]. » Lexpansion territoriale est justifiée par le désir de rassembler tous les germanophones au sein dun même État. Le pangermanisme exerce une certaine influence dans les milieux daffaires, politiques et universitaires.

LAllemagne a aussi des visées vers l'Empire ottoman[3], lAfrique et le Pacifique elle espère trouver des matières premières à bon marché ou même fonder des comptoirs pour écouler ses produits manufacturés, mais la France, le Royaume-Uni et le roi Léopold II pour le compte de la Belgique se sont depuis longtemps partagés lAfrique. De même, en Asie, ce sont les puissances anglaises et françaises qui dominent. LAllemagne, sauf en de rares endroits comme au Cameroun, ne peut espérer obtenir de zones dinfluence dans les colonies. Ceci alimente son ressentiment à légard des deux principales puissances coloniales. En Extrême-Orient, lAllemagne reçoit le droit doccuper la baie de Jiaozhou et y construit la base navale de Qingdao. Le Nord-Est de la Nouvelle-Guinée, plusieurs archipels du Pacifique (Marshall, Palaos, Bismarck, Salomon, Carolines, Mariannes, partie des Samoa) deviennent aussi des colonies fort appréciées par la flotte de guerre[2]. Au début du XXe siècle, le Reich, au nom de la Weltpolitik initiée par son empereur Guillaume II, souhaite prendre pied au Maroc. On découvrira, après 1918, que les intrigues de certains cercles britanniques contre la présence belge au Congo étaient menées par des agents allemands relayés par le consul anglais d'origine irlandaise Roger Casement, tandis que des troupes Mahdistes en lutte contre la présence anglaise au Soudan et belge dans le Bahr-el-Gazal étaient commandées par un agent allemand dissimulé sous le nom d' Emir Pacha. C'est aussi un trafiquant allemand, Stokes, qui fournit des armes à feu aux trafiquants africains.

En 1905, Guillaume II effectue une visite au Maroc, mis sous tutelle financière française un an auparavant, et y affirme son indépendance. Ce « coup de Tanger » entraîne une poussée de germanophobie en France et la réunion lannée suivante dune conférence internationale à Algésiras, au Sud de lEspagne, qui établit aussi implicitement des « droits » particuliers de la France sur lempire chérifien. LAllemagne voit ainsi ses prétentions sur le Maroc battues en brèche. Pour protester contre la mainmise progressive de la France sur le Maroc, lAllemagne envoie une canonnière à Agadir. La tension est alors à son comble et un conflit semble imminent. Finalement, laffaire se résout grâce à la politique dapaisement du président du Conseil français, Joseph Caillaux. Un traité franco-allemand, le 4 novembre 1911, permet un échange de territoires en Afrique équatoriale, entre le Cameroun, colonie allemande, et le Congo, colonie française, mais lAllemagne renonce à toute prétention au Maroc.

Plus que la colonisation, le Deutschtum im Ausland permet le rayonnement de lAllemagne à létranger. 10 à 12 millions démigrés allemands et de descendants dAllemands vivent dans le monde. Ils constituent un appui de choix pour la propagande allemande. En 1913, la loi Delbrück permet aux émigrés de conserver la nationalité allemande[2].

LAllemagne dans le jeu européen

Après lavènement de lEmpire allemand, Bismarck cherche donc à convaincre ses voisins européens qu'il ny a plus de raison de craindre le nationalisme pan germanique. Mais la situation reste instable[4]. En effet, depuis lannexion de lAlsace et la Lorraine, les relations entre la France et le Reich sont très tendues. Le chancelier Bismarck sévertue à isoler la France pour lempêcher de nouer une alliance contre le Reich. Dans un premier temps, Bismark sévertue à nouer des alliances avec lAutriche-Hongrie et lempire russe, même si ces deux empires ont tous les deux des ambitions hégémoniques sur les Balkans. En 1872-1873, « lEntente des Trois Empereurs » isole diplomatiquement la France. Elle prend la forme dune série de conventions dont une alliance défensive germano-russe[5]. après le congrès de Berlin de 1878 sur la question du partage de la partie européenne de lEmpire ottoman, la rivalité austro-russe sexacerbe dans les Balkans. Bismarck est accusé par la Russie davoir favorisé lallié autrichien. Le tsar Alexandre II déclare caduque lentente des Trois empereurs. En 1879, sous limpulsion de Bismark, lAutriche-Hongrie et lAllemagne signent une alliance militaire. Il sagit dune alliance défensive au cas lune des deux puissances serait attaquée par la Russie et dun engagement de neutralité si lagresseur est une autre puissance[5]. Le tsar soucieux de ne pas être isolé sur léchiquier européen, renoue avec les deux empires centraux et rentre de nouveau dans le système bismarckien par un traité de neutralité. En 1881, lItalie demande son intégration dans lassociation germano-autrichienne par opposition à la France qui a pris pied en Tunisie, territoire que lItalie revendiquait. Le 20 mai, un accord tripartite voit donc le jour : la Triplice ou Triple Alliance. Mais lItalie nest pas une alliée sûre : elle revendique le Trentin et lIstrie à lAutriche.

Contenir lesprit de revanche français reste une préoccupation de la politique étrangère de lAllemagne bismarckienne. Laffaire Schnæbelé en 1887 reste un point culminant de la crise. La guerre est évitée de justesse. Pour les nationalistes français, lenlèvement de Schnæbelé est une provocation de lAllemagne dans le but daccroître ses moyens militaires et déclencher une guerre préventive[5]. LAllemagne, inquiète dun rapprochement franco-russe, signe un pacte de contre-assurance avec la Russie en 1887. En mars 1890, Bismarck donne sa démission car le nouvel empereur (Guillaume II) trouve le traité de contre-assurance contraire à la Triple-Alliance et refuse le renouvellement. Cest la chute du système bismarckien. La Russie, dédaignée par Guillaume II, se rapproche de la France. Ceci permet lalliance franco-russe de 1894.

Lempereur Guillaume II (1888-1918).

Guillaume II (1888-1918) veut faire de lAllemagne une grande puissance navale et coloniale. Il est conseillé par Friedrich von Holstein et par Bernhard von Bülow, secrétaire dÉtat aux Affaires étrangères en 1897 puis chancelier dEmpire en 1900. Alfred von Tirpitz, ministre de la Marine à partir de 1898, fait voter les lois-programmes de 1898 et 1900, dont lobjectif est de créer en seize ans une flotte capable de se mesurer avec la flotte britannique en mer du Nord. Lobjectif est de forcer le Royaume-Uni à demeurer neutre en cas de guerre continentale sur deux fronts[6]. Mais cette politique de construction de navires de guerre mécontente le Royaume-Uni.

Au début du XXe siècle, lAllemagne ne peut vraiment compter que sur un seul allié, lAutriche-Hongrie. LAllemagne de Guillaume II connaît ainsi un isolement croissant. En 1914, lAllemagne peut cependant compter sur la sympathie de la Turquie. La Turquie nignore pas que la Russie a toujours cherché un débouché sur la Méditerranée et quelle ne cessait de revendiquer les Détroits. La menace se précise, puisque le Royaume-Uni qui, naguère, protégeait la Sublime Porte, est maintenant alliée à la Russie. Pour la Turquie, seul un rapprochement avec lAllemagne de Guillaume II pouvait rompre lisolement elle se sentait emprisonnée. LAllemagne, qui na guère de colonies, a accompli une œuvre de belle propagande, en se présentant comme la protectrice des nations doutre-mer et comme la garante de leur indépendance. Ainsi a-elle pu trouver des sympathies auprès des peuples colonisés dans tout le bassin de la Méditerranée, du Caucase à Marrakech.

La Première Guerre mondiale

Après lattentat de Sarajevo, le 28 juin 1914, Berlin conseille la fermeté à la couronne dAutriche. Il semble au haut commandement que jamais les chances dun succès contre la Serbie, la Russie et la France ne seraient aussi favorables. Berlin pense que, manquant dartillerie lourde, la France retiendrait la Russie. Si on sait quil y a risque de guerre, on le pense limité. Cest la politique dite « du risque calculé » définie par le chancelier Bethmann-Hollweg. Car on ne croit pas à un soutien inconditionnel de la Russie aux Serbes. Le 28 juillet, lAutriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. Le mécanisme des alliances se met en marche. Le 30 juillet, la Russie, alliée de la Serbie mobilise. Le 1er août, lAllemagne déclare la guerre à la Russie ; la France mobilise. Le 3 août, lAllemagne qui doit prendre linitiative militaire suivant le plan Schlieffen, déclare la guerre à la France. Le 4 août, lAllemagne envahit le territoire de la Belgique neutre. En conséquence de cette infraction au traité de 1831 établissant la neutralité de la Belgique sous la garantie des puissances européennes, le Royaume-Uni déclare la guerre à lAllemagne. La Première Guerre mondiale commence.

En septembre 1914, le chancelier Theobald von Bethmann-Hollweg énonce son programme des buts de la guerre. Il projette une grande zone dinfluence économique allemande de la Scandinavie jusquaux Balkans. Par la suite, lAllemagne affiche des buts de guerre presque illimités : lannexion dune vaste zone en France, de Boulogne à la Meuse et au Rhône, plus, Brest, Toulon, de la Belgique et du Luxembourg. LAllemagne veut aussi se constituer un vaste empire colonial. Elle envisage de sapproprier les possessions belges et néerlandaises, le Maroc, lAfrique équatoriale, Madagascar et les colonies portugaises[7]. Mais le redressement français, dès septembre 1914, lors de la bataille de la Marne et la résistance inattendue de la Belgique à Liège, puis à Anvers rendent irréalisable le plan allemand de débordement des alliés par l'ouest. Les combats se stabilisent sur l'Yser, à l'ouest de la Belgique. Cette position sera défendue pendant quatre ans par les armées française, anglaise et belge à l'extrémité d'une ligne de front qui s'étend de la mer du nord à la Suisse et tout au long de laquelle des batailles vont se succéder sans succès de part et d'autre. Par ailleurs, les troupes allemandes sont vaincues par les Français au Cameroun dès 1914 et par les Anglais et les Belges en Afrique orientale allemande en 1916 et 1917.

A l'est, la résistance russe simultanément à la stabilisation du front ouest, qui s'étend de la Belgique à la Suisse, a entraîné une guerre sur deux fronts. En novembre 1916, le chancelier Bethmann Hollweg envoie l'ambassadeur Johann Heinrich Graf von Bernstorff se renseigner à Washington sur une éventuelle conférence de paix[8], la bataille de Verdun, qui devait saigner à blanc l'armée française, n'ayant pas le succès escompté. Devant l'indécision de la Maison Blanche, Bethmann Hollweg décide de faire sa propre proposition de paix, y voyant la dernière chance d'obtenir une paix équitable, car, selon lui, l'issue de la guerre sera défavorable à l'Allemagne[9]. Après l'invasion de la Roumanie, sous l'impulsion de l'Autriche-Hongrie, Bethmann Hollweg propose une paix au Reichstag le 12 décembre 1916 au nom des Empires centraux. Guillaume II soutient alors son chancelier pour une proposition permettant à l'Allemagne de garder les territoires occupés. Les alliés refusent.

Dès lété 1914, le blocus imposé par la flotte de lEntente met pratiquement fin aux échanges commerciaux avec les États-Unis qui restent cependant neutres. Le 10 janvier 1917, le président américain Wilson soutient dans ses déclarations les positions des adversaires de l'Allemagne. Outre le rétablissement de la Serbie, du Monténégro et de la Belgique dans leurs droits[10]. les Alliés exigent l'évacuation des territoires occupés ou annexés comme l'Alsace-Lorraine[11]. Wilson se consacre alors au projet de créer une ligue internationale après la guerre et plaide pour une « paix sans victoire »[12]. Le 31 janvier 1917, le chancelier allemand adresse une nouvelle note au président Wilson. Pour lui, la paix passe par l'acceptation d'une politique d'annexion allemande[13]. Le Kaiser autorise aussi la guerre sous-marine à outrance le 31 janvier. Tous les navires qui se rendent au Royaume-Uni doivent être coulés par les sous-marins allemands, même les neutres. Cette politique lèse gravement les intérêts américains et aboutit à la mort de civils américains (notamment lors du torpillage du Lusitania). En janvier 1917, le ministre-conseiller Zimmermann nhésite pas à promettre par un télégramme au Mexique lalliance de lAllemagne contre les États-Unis en cas de guerre et le retour du Texas, de lArizona, du Nouveau-Mexique perdus au XIXe siècle. Cette intervention allemande dans les affaires américaines indigne les Américains. Le 3 février 1917, Wilson rompt tout contact diplomatique avec l'Allemagne et fait entrer son pays dans la guerre le 2 avril.

En Russie, après les révolutions de 1917, le désir de paix est omniprésent dans le pays. Dès leur arrivée au pouvoir, les Soviets ratifient un décret de paix le 26 octobre 1917 et Léon Trotsky propose une paix générale. Les bolcheviks veulent une « paix sans annexion ni indemnité »[14]. Les négociations commencent le 22 décembre 1917, l'Allemagne contrôle une grande partie du territoire occidental. Les relations diplomatiques entre les deux empires se détériorent lorsque l'Allemagne signe une paix avec l'Ukraine le 9 février 1918. Les combats reprennent même le 18 février. Ne voulant pas perdre le bénéfice de la révolution, les Russes signent forcés une paix séparée le 3 mars 1918 à Brest-Litovsk[15] et renoncent à de nombreux territoires. Le traité confirme le recul de la puissance russe et limplantation économique et politique de lAllemagne jusquen Ukraine. Ainsi est mis un terme au front de l'Est, l'Allemagne peut se consacrer à une offensive à l'ouest. Au même moment, au printemps 1918, des discussions ont lieu à La Haye entre le général von Haeften et des représentants de l'ambassade américaine. Les conditions américaines sont trop défavorables à l'Allemagne pour que les négociations aboutissent[16].

De la République de Weimar à la chute du nazisme

Le traité de Versailles et laffaiblissement de lAllemagne

Le Diktat

Le traité de Versailles vu par les Allemands

La défaite allemande en 1918 provoque la fin du régime impérial et la naissance de la République de Weimar. Les négociateurs allemands conduits par Brockdorff-Rantzau, tentent de défendre lancien régime impérial. Mais la délégation allemande ne participe pas à lélaboration du traité. Les négociateurs reçoivent le traité le 7 mai 1919 et doivent donner leur réponse dans les 15 jours. Les contre-propositions allemandes sont refusées par les vainqueurs sauf une, lorganisation dun référendum en Haute-Silésie. Après une longue hésitation, le nouveau chef du gouvernement, le centriste Bauer prend la décision daccepter de signer le traité de Versailles le 28 juin 1919[17]. LAllemagne perd 1/7e de son territoire et près de 10 % de sa population : outre lAlsace et la Lorraine déjà restituées à la France, Moresnet, Eupen et Malmedy sont rattachés à la Belgique. LAllemagne perd aussi toutes ses colonies africaines qui sont réparties entre la France, l'Angleterre et la Belgique. En Europe, l'Allemagne perd la Posnanie, Memel et une partie de la Prusse-Orientale pour permettre la recréation de la Pologne. Le territoire allemand est coupé en deux par le « couloir de Dantzig » donné à la Pologne comme accès à la mer. La partie nord du Schleswig est rattachée au Danemark à lissue dun référendum. La Haute-Silésie doit être elle aussi lobjet dun référendum pour statuer de son rattachement à la Pologne ou à lAllemagne. La Sarre est séparée de lAllemagne pour 15 ans. Elle est administrée par la Société des Nations tandis que son charbon est exploité par la France à titre de dédommagement. Le traité de Versailles place lAllemagne dans une situation dinfériorité sur le plan des relations internationales. Ses forces armées sont considérablement réduites (100 000 hommes au maximum). La fabrication davions militaires, de chars, de sous-marins, de cuirassés et de gaz toxiques lui sont interdites[18]. Elle doit accepter la présence de commissions de contrôle alliées. Le traité comprend aussi une clause de « responsabilité de guerre ». LAllemagne est reconnue responsable du déclenchement de la Première Guerre mondiale et doit verser des indemnités pour tous les dégâts civils causés par le conflit dont le montant définitif doit être fixé le 1er mai 1921. En attendant, lAllemagne doit verser cinq milliards de dollars[18]. Les Allemands considèrent le traité comme un Diktat. Sa révision devient un thème central de la vie politique de la République de Weimar.

La lente normalisation des relations internationales allemandes

En 1921, le montant des réparations est fixé à 226 milliards de marks-or, en plus des 20 milliards du traité de Versailles, payables en 42 ans[19], somme colossale que lAllemagne ne peut payer vue la fragilité de son économie. Les relations internationales de la première moitié des années 1920 sont donc marquées par des problèmes liés au versement des réparations. Cest un sujet constant de tensions entre la France appuyée par la Belgique. En 1923, les gouvernements français et belge décident loccupation militaire de la Ruhr pour obliger lAllemagne à payer. Outre un profond ressentiment dans la population allemande, loccupation se traduit par une grève générale, des attentats, des sabotages, ce qui accélère leffondrement du mark. Le chaos économique est tel que la Rhénanie songe un temps à faire sécession[20] pour pouvoir négocier des conditions moins dures de la part des vainqueurs de la Grande Guerre. Les Américains et les Britanniques conseillent la modération devant leffondrement de léconomie allemande. La France et la Belgique doivent retirer leurs troupes de la Ruhr en 1924 en acceptant, en contrepartie, le plan Dawes. Celui-ci accorde un prêt américain à lAllemagne pour laider à effectuer ses premiers versements et pose le principe dannuités progressives fondées sur le redressement économique de lAllemagne[21]. En 1929, le plan Young réévalue les réparations à payer. Les Allemands doivent dorénavant verser 112 milliards de reichmarks sur 59 ans. Lacceptation de ce plan par le régime provoqua une flambée de nationalisme basée sur la dénonciation de « lesclavage du peuple allemand »[22].

LAllemagne doit aussi régler le problème de ses frontières définitives. Elle est obligée de pratiquer la politique « dexécution ». Lors du référendum du 20 mars 1921, les habitants de Haute-Silésie choisissent lAllemagne mais les Polonais prennent alors les armes. La SDN finit par leur attribuer la partie orientale de la Haute-Silésie. Cette affaire pousse lAllemagne à se rapprocher de la Russie. Les négociations aboutissent à la signature du traité de Rapallo en avril 1922 : la Russie renonce à toute réparation et lAllemagne à toute demande dindemnisations pour les biens confisqués après la Révolution bolchévique. Il sagit donc avant tout dun traité économique[23].

Dans les années 1923-24, Aristide Briand et Gustav Stresemann amorcent un rapprochement entre les deux États. Lhabileté de Stresemann et le désir de stabilité en Europe permettent en octobre 1925 la signature du traité de Locarno par la France, le Royaume-Uni, la Belgique, lItalie et lAllemagne. Ce traité règle les questions des frontières occidentales de lAllemagne. LAllemagne sengage à respecter les accords concernant la zone démilitarisée de Rhénanie. En cas de conflit, les participants, sauf lItalie sengagent à recourir à larbitrage. Mais lAllemagne se refuse à reconnaître ses frontières orientales. 10 à 12 millions dAllemands vivent à lEst en dehors des frontières de la république de Weimar et celle-ci veut défendre leurs intérêts[24]. En 1926, lAllemagne et lUnion soviétique signent un traité assurant la neutralité des deux pays en cas dagression dun tiers. Elle utilise ainsi lURSS pour contrebalancer le poids de la France et du Royaume-Uni[25] et pour faire pression sur la Pologne. Stresemann cherche même à ruiner la Pologne en engageant une « guerre douanière »[26]. Lhostilité envers la Pologne est une des constantes de la politique de la république de Weimar[2]. La même année, lAllemagne devient un membre de la Société des Nations[27]. Avant dy entrer, lAllemagne obtient la suppression de toute référence à la culpabilité du Reich dans le déclenchement de la Première Guerre mondiale et un siège de membre permanent au conseil. Elle retrouve donc sa place dans le système des relations internationales. En 1928, la République de Weimar signe même un pacte de renonciation à la guerre.

La crise économique des années trente frappe durement lAllemagne. Le chancelier Brüning cherche à utiliser les difficultés économiques du moment pour mettre fins aux dures conditions du Traité de Versailles. En mars 1931, il prépare un traité dUnion douanière avec lAutriche. Mais ce projet doit être abandonné car il reviendrait à une sorte danschluss économique[28]. LAllemagne cherche aussi à obtenir une suppression des réparations et une égalité des droits de lAllemagne pour larmement. En 1932, Franz von Papen, qui a remplacé Brüning comme chancelier participe à la conférence de Lausanne sur légalité des droits. Il y obtient la suspension du plan Young pour trois ans. Il continue dexiger légalité des droits en matière darmement et menace de ne plus respecter le traité de Versailles[29]. Finalement le 11 décembre 1932, Schleicher, le successeur de Von Papen obtient satisfaction[30].

Le Troisième Reich

Lavènement du nazisme marque une rupture fondamentale dans la politique étrangère de lAllemagne. Les aspirations à une grande Allemagne tombent dans la démesure. La doctrine de la supériorité de la race « aryenne » implique que lidée dune grande Allemagne est insuffisante pour les nazis[31]. Il sagit aussi dacquérir un nouvel et immense empire constituant un « espace vital » (Lebensraum) en Europe centrale et orientale. Sa conquête permettrait en outre déliminer le « judéo-communisme ». Pour Hitler, lextension à lEst doit saccompagner dune alliance avec le Royaume-Uni. Lisolement de la France est recherché[32].

Le retour de lAllemagne sur la scène internationale

Affiche de propagande nazie de 1935 contre les frontières de lEst issus des traités de 1919

Hitler a comme premier objectif de faire sauter les dernières entraves du traité de Versailles. Konstantin von Neurath, son ministre des Affaires étrangères de 1933 à 1938, est assisté de Bülow et de Hindenburg. Dans un premier temps, il négocie le statut dégalité obtenu par Schleicher. Son but est de pouvoir réarmer lAllemagne librement. Il fait échouer la conférence de Genève sur le désarmement en formulant des exigences excessives. En attendant de pouvoir mener librement leur politique étrangère, les nazis prennent le contrôle des organisations des Allemands de létranger, environ 25 millions de personnes. Il les réunit dès octobre 1933 au sein du Volksdeutsche Rat (VR) sous la direction du ministère des affaires étrangères[33]. À côté du ministères dautres instances soccupent de politique étrangère : loffice de politique étrangère du NSDAP dirigé par Rosenberg, les services de Goebbels et à partir de 1934 la Dienststelle de Von Ribbentrop qui soccupe plus spécialement des relations avec le Royaume-Uni[34].

Dès janvier 1934, Hitler signe un pacte de non-agression de 10 ans avec la Pologne, sans pour autant en reconnaître les limites. Ceci lui permet de briser lalliance franco-polonaise et de semer le trouble quant à ses intentions en matière diplomatique. Par contre, il montre clairement son intention de réaliser lAnschluss avec lAutriche en sappuyant sur les nazis autrichiens. Ceux-ci assassinent le chancelier autrichien Dollfus le 25 juillet 1934. Mais Mussolini envoie 5 divisions sur le Brenner empêchant le succès de lannexion. Hitler sen tire en niant toute participation et en désavouant les nazis autrichiens. Le 14 octobre 1934, lAllemagne quitte la Société des Nations tout en proposant des discussions bilatérales sur la sécurité[35].

En janvier 1935, les Sarrois votent massivement leur rattachement à lAllemagne. Cette victoire améliore limage des nazis à létranger[36]. La conscription est réintroduite le 16 mars 1935, en violation ouverte du Traité de Versailles. Les effectifs de larmée allemande sont portés à 550 000 hommes[37]. En même temps, Hitler négocie avec les Britanniques. Le 18 juin 1935, un accord germano-britannique autorise lAllemagne à se doter dune flotte équivalente à 35 % de celle du Royaume-Uni. En fait, les Allemands cherchent à dessiner un nouveau partage du monde qui leur réserverait lEst de lEurope[36]. Malgré toutes ses démarches, Hitler ne parvient à obtenir des Britanniques les mains libres à lEst. Quand Neville Chamberlain devient premier ministre, Hitler mise sur le pacifisme britannique et ne sintéresse plus à une alliance germano-britannique[38].

Le 7 mars 1936, la Wehrmacht entre en Rhénanie, démilitarisée depuis le traité de Versailles. Le Royaume-Uni et la France condamnent cette action mais ninterviennent pas[37] alors quHitler avait prévu de reculer sil rencontrait une résistance. Linaction des démocraties conforte la volonté dHitler de réaliser la grande Allemagne et en protestant publiquement de son pacifisme. LAllemagne signe aussi un pacte de non-agression avec la Russie. Elle aide militairement les partisans de Franco pendant la guerre civile en Espagne[39]. Elle leur fournit des avions, des camions contre des minerais indispensables pour le réarmement allemand. La fin de lannée 1936 est occupée par la formation de laxe Berlin-Rome. La guerre d'Espagne et lantibolchevisme rapprochent les deux régimes au départ opposés sur la question de lAnschluss. Quand Mussolini se rend à Berlin en 1937, il reçoit un accueil grandiose sans quaucun accord ne soit conclu cependant. Au cours de lannée 1937, Hitler se sent assez fort pour dévoiler aux diplomates et à létat-major de larmée ses projets dexpansion. Devant la réticence de ceux-ci, –ils sont les héritiers de la politique wilhémienne –, Hitler sen sépare et nomme à des postes des clés, des fidèles nazis.

La politique dagression dHitler

Signature du pacte par Molotov. Ribbentrop et Staline sont en arrière-plan.

Entre 1938 et 1945, le poste de ministre des Affaires étrangères est occupé par Joachim von Ribbentrop. Hitler multiplie les pressions sur le chancelier autrichien Schuschnigg pour quil cède le pouvoir au nazi Seyss-Inquart. Sans soutien extérieur, le chancelier cède et le 1er mars 1938, Hitler entre en Autriche. Il annonce le rattachement du pays au Reich et obtient 99 % de « oui » de la part des Autrichiens au plébiscite davril[40]. Après lAnschluss de lAutriche, Hitler, désormais convaincu de la faiblesse des démocraties occidentales, décide de se tourner vers les régions habitées par des Allemands des Sudètes et appartenant à la Tchécoslovaquie. Il demande à Konrad Henlein, le chef des Sudètes, de déstabiliser la Tchécoslovaquie. Les Britanniques et les Français demandent à leur allié tchèque de céder devant les exigences de plus en plus excessives dHitler. Cest à loccasion de la crise des Sudètes que les accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938. Le Premier ministre britannique Neville Chamberlain, partisan dune politique de lapaisement, le président du Conseil français Édouard Daladier, Benito Mussolini pour lItalie et Hitler saccordent sans demander à la Tchécoslovaquie son avis pour céder les Sudètes à lAllemagne. Le 15 mars 1939, lAllemagne occupe et démembre ce qui reste de la Tchécoslovaquie[39]. Avec lannexion de la Bohème-Moravie, des populations non-allemandes sont pour la première fois intégrées au Reich. Le 23 mars 1939, larmée allemande occupe la ville libre de Memel en Lituanie[37]. Fort de ses succès, Hitler cherche à nouer des alliances pour poursuivre sa politique agressive. LAllemagne signe le Pacte d'Acier avec lItalie en mai 1939 et, après le début de la guerre, laccord des Trois Puissances avec lItalie et le Japon.

La frontière germano-polonaise devient alors lobjet des toutes les tensions. Dès le 24 octobre 1938, Ribbentrop propose à la Pologne un pacte de non-agression et une reconnaissance des frontières. En échange, la Pologne devrait céder Danzig et permettre la construction dune autoroute vers la Prusse-Orientale. La Pologne refuse par crainte de froisser lURSS[41]. Hitler durcit alors le ton envers la Pologne. Alors que la France et le Royaume-Uni cherchent à se rapprocher de lURSS, cette dernière fait des propositions de rapprochement à lAllemagne nazie. Hitler confie alors quil est décidé à sallier au régime communiste pour écraser les démocraties de lOuest de lEurope mais quaprès, il compte bien écraser son ancien allié[41]. La signature du Pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, donne à Hitler toute latitude pour attaquer la Pologne sans craindre une intervention soviétique. De plus les deux pays sentendent, dans une clause secrète pour se partager la Pologne. Le 1er septembre 1939, celle-ci est envahie par la Wehrmarcht. Le Royaume-Uni et la France, alliées de la Pologne, sont décidées à ne plus céder devant Hitler et déclarent la guerre à lAllemagne le 3 et 4 septembre. La politique étrangère agressive dHitler aboutit au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale[39].

La Seconde Guerre mondiale

De septembre 1939 à novembre 1942, la politique étrangère allemande se caractérise par une expansion territoriale et loccupation dun grand nombre dÉtats européens grâce aux victoires militaires des nazis. La Pologne est rapidement soumise. Après linvasion de la Pologne, la ville libre de Dantzig, la Pologne occidentale, comprenant les provinces de Prusse occidentale, de Poznan, de Haute-Silésie et de Lodz sont annexées. La Pologne centrale et méridionale est transformée en Gouvernement général en octobre 1939[42]. Entre avril et juin 1940, les Allemands occupent le Danemark et la Norvège. Cette offensive est motivée par la volonté de contrôler la route de fer de Kiruna en Suède[43]. Le 10 mai 1940, loffensive à lOuest de larmée allemande débute suivant la stratégie de la guerre éclair. Le Luxembourg capitule le jour même. Puis cest le tour des Pays-Bas le 15 mai, de la Belgique le 28 mai. Le Luxembourg est annexé, les Pays-Bas sont soumis à un commissaire du Reich et la Belgique est maintenue sous occupation militaire avec un général gouverneur qui régente la totalité de la vie économique et civile. Le 22 juin 1940, la France signe larmistice avec lAllemagne. Le nord et la côte atlantique de la France sont occupées, tandis que le Sud de la France, dont la côte méditerranéenne, reste sous la responsabilité du gouvernement français installé à Vichy, dans ce que l'on appelle la zone libre, avec à sa tête le maréchal Pétain. Cependant, les préfets des départements occupés dépendent toujours du gouvernement de Vichy, mais sous la tutelle de l'Allemagne qui s'arroge le droit de précellence dans cette partie de la France[42]. Mais le triomphe à lOuest reste incomplet car le Royaume-Uni reste en guerre. En mars 1941, lAllemagne nazie envahit la Yougoslavie et la Grèce pour venir en aide à son allié italien. La Yougoslavie est vaincue en deux semaines. Les Allemands partagent la Slovénie avec les Italiens et annexent la partie nord-est du pays. La Serbie est placée sous occupation militaire. La Grèce est divisée en deux zones doccupation, lune allemande et lautre italienne et placée sous administration militaire[42].

Parallèlement, lAllemagne pénètre en Europe orientale. Elle oblige la Roumanie à céder la Transylvanie à la Hongrie et la Bukovine à la Bulgarie[44]. Elle pénètre ensuite en Roumanie qui livre de plus en plus de pétrole au Reich. Les trois pays dEurope orientale adhèrent au pacte dacier en septembre 1940 bientôt suivis de la Slovaquie et de la Finlande[45]. Quant à lUnion soviétique, Le Reich en obtient des matières premières : blé, pétrole, minerais. Mais dès mars 1941, Hitler confie à ses généraux son projet denvahir lURSS et dy mener une guerre idéologique et une guerre danéantissement. Le 22 juin 1941, lAllemagne nazie attaque lUnion Soviétique. Elle prend le contrôle des parties de la Pologne qui avaient été annexées par lURSS en 1939 conformément au Pacte germano-soviétique. Le district de Bialystok est ainsi rattaché à la Prusse orientale. Entre juillet et début décembre 1941, larmée allemande conquiert les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie), la Biélorussie, lessentiel de lUkraine, et une partie du territoire russe. En décembre 1941, le siège de Leningrad commence ; les Allemands sont proches de la région de Moscou au centre, et occupent Rostov-sur-le-Don, la porte vers le Sud du Caucase[42]. La Blitzkrieg est un échec et pour la première fois, larmée allemande napparaît plus comme invincible[46].

Léchec de la Wehrmacht à conquérir rapidement lURSS conduit Hitler à assurer le Japon de son soutien pour toute initiative. LAllemagne déclara donc la guerre aux États-Unis quatre jours après Pearl Harbour sans avoir la moindre idée de la stratégie à utiliser pour les vaincre. Il devient alors impératif de vaincre à lEst rapidement[47]. Durant loffensive de 1942, larmée allemande atteint Stalingrad. Lespace allemand sest complètement dilaté et, finalement, l'armée allemande ne peut plus assumer l'occupation et la défense des territoires immenses de l'URSS. Il en résulte la défaite de Stalingrad qui sonne le début d'une retraite allemande qui ne s'arrêtera plus. D'autant plus que l'Allemagne est amenée à distraire une partie de ses forces pour remplacer l'armée italienne qui capitule devant l'invasion de la péninsule par les alliés en septembre 1943. C'est la conséquence des défaites italiennes et allemandes d'Afrique du nord devant les Anglais et en Abyssinie sous les coups des Anglos-Français au nord et des Belges au sud. Pour tenter d'enrayer l'avance alliée sur son flanc sud l'Allemagne est obligée d'envahir lItalie septentrionale et centrale ainsi que les territoires grecs, yougoslaves et albanais jusque sous contrôle italien.

Cette politique de contrôle des anciens alliés défaillants se poursuit en 1944 : en mars 1944, la Hongrie, qui voulait sortir de lAxe est occupée ; en août 1944, larmée allemande envahit la Slovaquie, après un soulèvement organisé par la résistance slovaque alors même que les troupes soviétiques sont entrées en Prusse orientale[42].

Finalement, après les débarquements alliés en Afrique du nord (1943) et en France (1944), le territoire allemand est envahi par les armées alliées en 1945 après la libération de la France, de la Belgique et des Pays-Bas. L'Allemagne est pilonnée jour et nuit par des escadrilles de bombardement américano-anglaises qui réduisent ses capacités militaires. Finalement, le 8 mai 1945, une capitulation sans conditions est signée par un gouvernement allemand aux abois désigné par le dictateur Hitler avant son suicide.

De 1945 à 1949, le sentiment de honte et danéantissement qui envahit les populations allemandes après la défaite a pour conséquence que les changements politiques sont vécus par la population dans une certaine indifférence[48].

De la chute du nazisme à la réunification

De la soumission à l'autonomie

Le 2 août 1945, les accords de Potsdam sont signés. Les puissances victorieuses saccordent pour autoriser le « transfert vers lAllemagne de populations allemandes ou de parties de celles-ci restées en Pologne, Tchécoslovaquie et en Hongrie ».

Du côté des alliés occidentaux, on considère que lAllemagne reste un danger. La crainte dun retour à une Allemagne impériale existe toujours. Léradication du national-socialisme est une préoccupation forte contrebalancée par la peur du communisme. La dénazification est donc menée progressivement et inégalement. Les lois et les organisations nazies ne sont supprimées quau début de lautomne 1945. À lEst, on assiste à une fusion du parti social-démocrate avec le parti communiste pour former le SED en 1946 qui se stalinise en 1949. Les comités anti-fascistes mis en place sont jugés trop actifs et les autorités soviétiques demandent leur contrôle. En même temps, l'URSS satellise à sa politique les pays d'Europe centrale les partis communistes prennent le pouvoir.

Le blocus de Berlin par l'URSS qui voudrait isoler la ville pour l'affamer et en chasser les alliés entérine la partition de lAllemagne. Il existe désormais deux États, la RFA et la RDA. Les deux gouvernements deviennent alors les alliés particulièrement loyaux des puissances victorieuses dominantes, respectivement les États-Unis et leurs alliés d'une part, lURSS et ses satellites de l'autre.

Bien que plus peuplée et rapidement devenue plus riche que ses alliés européens, la RFA ne dispose pas des attributs dune grande puissance que sont larme atomique et un siège permanent au Conseil de sécurité de lONU. Les accords de Paris signé en 1954 permettent à la RFA dintégrer lOrganisation du traité de l'Atlantique Nord qui fonde un système conçu comme moyen de défense destiné à dissuader l'Union Soviétique et ses satellites d'entreprendre une agression contre l'Europe de l'ouest. Dans ce contexte de réarmement, la RFA a le droit de constituer des forces armées modestes mais celles-ci nont pas le droit dintervenir à lextérieur du pays. Le statut doccupation disparaît en 1954, mais lAllemagne doit toujours recevoir des forces étrangères sur son territoire. Pour reprendre une formule maintes fois utilisée, la RFA était « un géant économique mais un nain politique. » Le pays reste occupé par les armées alliées, mais, à la suite du pacte de Bruxelles, celles-ci sont transformées en troupes du traité du Traité de l'Atlantique nord. L'armée française occupe une importante portion du territoire allemand longeant sa frontière et englobant la Sarre tandis que les armées américaine, britannique et belge occupent chacune un "créneau" de l'O.T.A.N. représentant une portion de territoire s'étendant jusqu'au "rideau de fer", terme adopté pour désigner les frontières des pays alliés de l'Union Soviétique. Les Pays-Bas et le Danemark ne se sont pas vu attribuer de créneau, mais disposent du droit de participer aux manoeuvres des armées de l'O.T.A.N. qui ont lieu annuellement sur le territoire de l'Allemagne[49]. La RFA est donc, pendant la guerre froide, au coeur du dispositif nucléaire de l'O.T.A.N. et jusqu'à la fin des années 1960, elle obéit fidèlement à l'allié américain[50].

Sous limpulsion du chancelier Adenauer, la RFA choisit de consacrer une large part de sa politique étrangère à la construction dune Europe unie. Lobjectif est dancrer solidement la RFA dans la culture politique des démocraties occidentales. Elle intègre donc la CECA en 1951, la CEE et Euratom en 1957. En imposant un ordre supranational stable, lUnion européenne a permis de libérer les voisins de leur cauchemar de lunification allemande[49]. Adenauer cherche aussi à se rapprocher de la France. Cette politique de réconciliation se concrétise par la signature du Traité de l'Élysée le 22 janvier 1963 qui donne naissance au couple franco-allemand. Mais sous la pression des Américains, Adenauer doit accepter lajout dun préambule affirmant lattachement allemand à la coopération transatlantique qui vide en grande partie le traité de son sens.

La République fédérale se considère comme la continuation du Reich allemand. Cest à ce titre quelle reconnaît officiellement sa responsabilité historique dans les crimes du « IIIe Reich » et fait acte de repentance. Jusquà la fin des années 1960, la RFA revendique en outre le monopole de la représentation politique de lensemble de lAllemagne à létranger[51], au dépens de la RDA qui a du mal à se faire reconnaître sur le plan international.

Le fidélité allemande à l'alliance atlantique est mise à l'épreuve lors de la crise des euromissiles (1979-1983). Si le gouvernement soutient la politique de l'OTAN, les nombreuses manifestations pacifistes montrent une véritable contestation de la présence américaine sur le sol allemand. En 1988-1989, le débat sur la modernisation des missiles à courte portée relance la question parmi l'opinion publique d'une présence étrangère en Allemagne[52].

LOstpolitik

La construction du Mur de Berlin en 1961, puis la détente modifient la politique étrangère de la RFA vis-à-vis de lEurope de l'Est et de la RFA. Pour Willy Brandt, il faut dans un premier temps, accepter le statu quo et nouer un maximum daccords à lEst. Le rapprochement devrait conduire à la réunification. Le chancelier met donc en place une nouvelle diplomatie appelée Ostpolitik. Dimportants traités entérinant les frontières daprès-guerre sont signés : avec lURSS en août 1970, la Pologne en décembre 1970, la Tchécoslovaquie en décembre 1973, et entre les quatre puissances occupantes à Berlin, en septembre 1971. Le traité avec la Pologne reconnait l'inviolabilité des frontières issues de la Seconde Guerre mondiale conformément aux accords de Potsdam d'août 1945. Le 21 décembre 1972, les deux Allemagnes se reconnaissent mutuellement comme des États égaux et souverains en droit, mais nétant pas « étrangers » (Ausländer) par un Traité fondamental[53]. Cette politique a le mérite de faciliter les visites des Allemands de l'Ouest vers l'Est. À lépoque, la plupart des observateurs pensent que lOstpolitik bénéficie surtout à lUnion soviétique. Celle-ci est en effet parvenue à faire reconnaître par les Occidentaux les frontières imposées par Staline à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'URSS espère ainsi faire basculer la RFA de son côté par la séduction ou la peur ou par la manipulation des pacifistes comme le prouve la crise des euromissiles. Le but est d'obtenir de la R.F.A. qu'elle trouve son intérêt dans un statut de neutralité, ce qui l'amènerait à quitter l'OTAN[54]. De plus, ses échanges économiques et ceux de ses satellites avec des États dotés de haute technologie augmentent fortement. De 1972 à 1980, les seuls échanges inter-allemands doublent en volume. Avec L'Ostpolitik, l'allemagne devient le protagoniste central dans les rapports Est-Ouest en Europe.

En fait, avec le recul, lUnion soviétique paraît la principale perdante. En effet, lURSS se présentait comme le rempart contre lexpansionnisme germanique. Avec lOstpolitik, la République fédérale dAllemagne devient un partenaire économique et technologique incontournable. De plus, lintensification des échanges fait ressortir le retard des États du bloc oriental[53]. Par ailleurs, lOstpolitik développe une osmose croissante entre les deux Allemagnes, en accroissant les interdépendances. En 1989, Helmut Kohl encourage le gouvernement hongrois à poursuivre ses réformes à ouvrir la frontière aux Allemands de lEst en septembre 1989. L'exode des allemands de l'est vers l'Ouest ne laisse aucun doute sur l'impopularité du régime communiste même si l'ampleur de la marée surprend tout le monde[55]. La RFA octroie alors un crédit dun milliard de marks à la Hongrie[53]. Cette aide a pour but de faire pression sur la RDA pour hâter sa chute que le chancelier allemand sent imminente.

Vers la réunification

Photographie du Mur de Berlin, en 1986.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, louverture du Mur de Berlin et leffondrement du régime communiste en RDA permettent la réunification de lAllemagne. Helmut Kohl veut aller vite pour stopper le flot humain vers la RFA, profiter de la décomposition du régime est-allemand, ne pas laisser les objections des autres pays se développer ni les allemands s'interroger sur le coût de la réunification[55]. Dès le 28 novembre, il présente au Bundestag un plan en dix points, prévoyant la création dune confédération, prélude à la réunification sous forme d'absorption de la RDA par la RFA. Il doit faire face au mécontentement de lURSS et aux réticences de la France et du Royaume-Uni. Il parvient à vaincre les objections de lURSS en faisant des concessions diplomatiques et en accordant 100 000 tonnes de viande et un crédit de cinq milliards de marks à une Union soviétique au bord du gouffre[53]. En mars 1990, les citoyens est-allemands élisent une assemblée qui doit mener les négociations pour la réunification. Le 18 mai 1990, les deux gouvernement signent un traité d'union, économique et sociale qui entre en vigueur le 1er juillet. Le traité d'union politique est quant à lui signé le 31 août 1990 et entre en vigueur le 3 octobre[55].

La chute du Mur a des conséquences extraordinaires. Tout le bloc communiste vacille. Les régimes communistes sont défaits dans toute lEurope de lEst : à Prague les 17 et 18 novembre 1989 (révolution de velours) ; en Bulgarie Todor Jivkov est remplacé par Petar Mladenov. En Union soviétique, les États baltes accentuent leur dissidence ; en mars et mai 1990, les trois États proclament leur indépendance. Mais pour que la réunification allemande soit possible, il faut dabord régler définitivement le sort du pays resté en suspens depuis 1945. Cest ce que fait le traité de Moscou du 12 septembre 1990 ou « traité portant règlement définitif concernant lAllemagne »[56]. Il fixe avec précision le statut international de lAllemagne unie au cœur de lEurope, avec le consensus tacite de tous ses voisins[57]. Le traité règlemente de nombreuses questions liées aux Affaires étrangères des deux États allemands, telles que le tracé des frontières extérieures, les appartenances aux alliances, et les forces militaires. Moscou obtient quelques garanties : seules des unités de défense territoriales ouest-allemandes stationneront dans la partie est de l'Allemagne après l'évacuation des troupes du pacte de Varsovie. Le retrait de 380 000 soldats du pacte est pris financièrement en charge par la RFA[58]. Avec ce traité, lAllemagne retrouve sa souveraineté pleine et entière. Elle redevient un État comme les autres. Le traité de Moscou redonne à lAllemagne une place centrale sinon de charnière entre lEurope de lOuest et les pays dEurope centrale et orientale (PECO). Parallèlement, les armées de l'O.T.A.N. se désengagent, ne laissant en Allemagne que quelques bases occupées par des effectifs restreints. Sauf, toutefois, les Etats-Unis qui conservent une force importante avec la base de Ramstein qui sert de centre logistique matériel et médical lors des opérations en Europe (Yougoslavie) et en Asie (Irak, Afghanistan).

La diplomatie allemande aujourdhui

LAllemagne possède le triple avantage dêtre un maillon fort de lOTAN, dêtre un partenaire incontournable de la construction européenne, et de disposer de la première force conventionnelle du continent[réfnécessaire].

Les principes

Depuis la fondation de la RFA en 1949, un des objectifs de la politique étrangère de lAllemagne est le maintien de la paix et de la sécurité dans le monde. LAllemagne se montre particulièrement active dans le désarmement et le contrôle des armements mais aussi dans laide au développement et la défense des droits de lhomme. Elle vante les bienfaits dune économie mondiale offrant à tous une meilleure vie. De même, elle sinvestit dans la protection de lenvironnement et le dialogue entre cultures. Elle est tout acquise à lintégration européenne[59].

Boeing CT-49A NATO Trainer/Cargo Aircraft (LX-N20000, Boeing 707-307C, ex Deutsche Luftwaffe 10+04)

Un des grands principes de la politique étrangère allemande est le « Never again » (plus jamais) qui symbolise, en raison de lhistoire allemande, le renoncement à une politique dexpansion ainsi que des moyens de pression militaires. « Never alone » (jamais seul), signifie la volonté de lAllemagne de sancrer dans la communauté des démocraties occidentales au sein de lOrganisation du Traité Nord Atlantique, de lUnion européenne et du Conseil de l'Europe. Cependant si le multilatéralisme reste la source principale de légitimation pour la diplomatie allemande, il sarticule différemment. La politique européenne devient un moyen de défendre des positions politiques et économiques allemandes.

Après la chute du Mur de Berlin et du Rideau de fer en 1989, lAllemagne réunifiée a aspiré, dans les premières années à une hégémonie, par léconomie, sur le continent européen[60]. Joschka Fischer, ministre allemand des Affaires étrangères, parle alors dune « hégémonie douce » car elle ne serait pas imposée par les armes. En effet, lAllemagne devient le centre de la nouvelle Europe. Lextension de la puissance économique passe par la conquête de nouveaux marchés mais aussi par laccès à une main-dœuvre bon marché. Les grandes entreprises allemandes peuvent ainsi contenir la croissance des salaires[60].

LAllemagne actuelle se retrouve donc face à deux dynamiques a priori contraires : la prise en compte, avec le recouvrement dune souveraineté pleine, dintérêts nationaux comme référent classique de grande puissance, et la poursuite dune projection post-nationale, cest-à-dire en dehors des revendications nationalistes, de lidentité allemande.

LAllemagne et les PECO

La chute du bloc communiste a accentué lintérêt que porte lAllemagne aux PECO. Continuant lOstpolitik et cherchant à rassurer la Pologne sur ses intentions pacifiques, Helmut Kohl signe un traité reconnaissant la frontière Oder-Neisse le 14 novembre 1990. Ce premier traité permet la signature du traité damitié et de coopération en juin 1991 La Pologne reconnaît lexistence dune minorité allemande[61] et sengage à en respecter les droits. LAllemagne et la Pologne engagent alors un dialogue approfondi en vue de ladhésion de cette dernière à lUnion européenne[62].

La réconciliation avec la Tchécoslovaquie est plus longue et plus difficile. Il faut attendre 1997 pour que soit signée une Déclaration de réconciliation entre la République tchèque et lAllemagne. En 1998, larrivée au pouvoir des sociaux-démocrates dans les deux pays favorise le dialogue.

LAllemagne a longtemps occupé le premier rang des investisseurs étrangers des PECO. En 2000, lAllemagne représentait 19 % des investissements en Pologne, devant les États-Unis (18 %), 33 % en Hongrie encore devant les États-Unis (25 %) et 26 % en République tchèque, toujours devant les États-Unis (14 %). En 2005, les statistiques dEurostat montrent un infléchissement des investissements allemands vers les PECO. LAllemagne est désormais devancée par lEspagne pour le volume total de ses investissement pour une année. Ses flux se sont principalement dirigés vers la Hongrie et la Roumanie pour cette année[63]. LAllemagne reste cependant le premier partenaire commercial de PECO.

Berlin est aussi préoccupée par la stabilisation de lEurope, après leffondrement du bloc soviétique entre 1989-1991. encore, on retrouve le souci de retrouver une vieille sphère dinfluence, celle de la Prusse et de lAutriche : la Scandinavie, les pays baltes, lEurope centrale, cest-à-dire la Pologne, la République tchèque, la République slovaque, Hongrie et les Balkans. Les dirigeants allemands favorisent des mouvements de réimplantation dentreprises partout il y avait une présence allemande, quelle soit démographique ou culturelle, avant 1945. De ce fait, les investissements allemands dans ces pays sont quatre fois supérieurs à ceux de la France. Berlin a fermé des Instituts Goethe en France et en Amérique latine pour pouvoir en ouvrir dans les PECO. Alors même que la RFA cherche à faire dimportantes économies budgétaires, elle fait du développement des instituts une véritable priorité culturelle et économique dans le but de réactiver son implantation dans les vieilles terres dinfluence allemande.

Le poids des lobbys

Le lobby des Allemands expulsés des territoires annexés par la Pologne ou lURSS ou chassés de Tchécoslovaquie sont devenus une force très active depuis la fin de la guerre froide. Le plus actif de ces groupes de pression est celui des trois millions dexpulsés allemands des Sudètes en République tchèque en 1945 (principalement installés en Bavière). La République tchèque et la RFA ont tenté de mettre fin aux revendications des Allemands des Sudètes. En janvier 1997, une déclaration commune tchéco-allemande est adoptée par les deux gouvernements et votée par les deux parlements. Pour lAllemagne, elle condamne les évènements qui ont « conduit aux accords de Munich, à la fuite et à lexpulsion de personnes des régions frontalières tchécoslovaques ainsi que la destruction et loccupation de la Tchécoslovaquie »[64],[65]. La partie tchèque exprime aussi ses « regrets » pour les « torts et injustices » infligés aux populations allemandes lors de lexpulsion. Mais surtout, la déclaration se conclut par lengagement solennel des deux parties à « mettre fin aux revendications dordre politiques et juridiques sur les contentieux du passé ».

Mais les associations de réfugiés regroupées dans la Sudetendeutsche Landsmannschaft (SL), soutenues par la Bavière, qui se considère comme Land protecteur des Allemands des Sudètes, demandent la restitution des biens expropriés, le droit au retour qui ne se limite pas à la possibilité pour les anciens expulsés de sétablir de nouveau en Bohème, mais est défini comme un « droit à lautodétermination en tant que groupe national »[66]. Le gouvernement allemand na jamais apporté son soutien aux revendications de la SL et le rappelle que la RFA navait pas de revendication à légard « daucun voisin ». Il existe aussi des lobbys représentants les expulsés de Silésie ou de Prusse-Orientale.

La question des expulsés a engendré des relations plutôt tendues avec la Pologne. Le projet douverture à Berlin du « Signe visible », un centre à la mémoire des expulsés allemands dEurope centrale après 1945, a été interprété par les Polonais comme la volonté de transformer les allemands en victimes et les Polonais en bourreaux. Les deux pays entament des négociations afin de travailler en commun sur les lieux de mémoire. La Pologne espère la participation allemande au Musée de la guerre et de la paix au XXe siècle qui à Gdansk, anciennement Dantzig, a commencé la Seconde Guerre mondiale. De son côté, lAllemagne a lintention de soutenir financièrement la rénovation du mémorial de la Seconde Guerre mondiale, dans la péninsule de Gdansk[67].

Les relations avec la Russie

Les chanceliers Helmut Kohl (1982-1998) et Gerhard Schröder (1998-2005) ont entretenu des relations privilégiées avec la Russie. Au moment de la réunification, la bienveillance russe était indispensable pour permettre la réunion des deux Allemagne. Ceci explique pourquoi Helmut Kohl, sentant proche la chute de la RDA, a accordé à la Russie, dès octobre 1989, un crédit de trois milliards de marks. Il prend soin daligner ses positions sur celles de Gorbatchev, sur la modernisation des missiles de très courte portée de lOTAN et traité ABM[53]. LAllemagne a joué un rôle essentiel dans la politique européenne envers la Russie, notamment en raison de son statut de partenaire privilégié de la Russie[68].

Puisque la République fédérale dAllemagne a un intérêt direct pour une stabilité politique et économique en Europe centrale et orientale, le gouvernement Schröder est resté fidèle à la politique de son prédécesseur en poursuivant un partenariat étroit avec la Fédération de Russie. Les relations entre Berlin et Moscou, héritées de lhistoire de lOstpolitik, demeurent aujourd'hui très étroites en raison des choix faits par la coalition rouge-verte au pouvoir de 1998 à 2005.

LAllemagne et Israël

Après la guerre, les relations semblaient impossibles entre les deux États. Mais Konrad Adenauer et David Ben Gourion entament un rapprochement. Adenauer développe une politique de normalisation à légard dIsraël. Dans le traité du Luxembourg de 1952, la RFA accepte de verser léquivalent de 1,72 milliard deuros de réparations à lÉtat dIsraël et à la Jewish Claims Conference (JCC) pour les victimes juives du nazisme. Lacceptation des réparations suscite une grave crise politique en Israël. Dès la fin des années 1950, la RFA livre des machines et de larmement pour aider Israël à se construire alors que la RDA refuse de reconnaître toute responsabilité dans la Shoah. En 1965, La RFA et la RDA renouent des relations diplomatiques normalisées. LAllemagne se retrouve dans une situation de transition : accepter sa responsabilité historique dans la Shoah et renouer des relations fructueuses avec la puissance régionale quest Israël. En date de 2008, lAllemagne est le partenaire européen le plus important dIsraël. Ainsi, en 2006, Israël a demandé à lAllemagne de renforcer la Finul après la seconde guerre du Liban contre le Hezbollah[69].

L'Allemagne et la France

Article détaillé : Relations franco-allemandes.

La réunification et la fin de la guerre froide ont changé les relations dans le couple franco-allemand. Celui-ci est déséquilibré au profit de lAllemagne, plus peuplée, plus puissante économiquement et ayant retrouvé sa souveraineté pleine et entière. Cependant, les relations franco-allemandes semblent toujours être davantage façonnées par Paris que par Berlin. Le couple franco-allemand a pris un nouvel élan à loccasion du 40e anniversaire du traité de lÉlysée en 2003. Les deux pays ont lancé tout un ensemble dinitiatives communes dans le domaine sur le débat constitutionnel dans lUnion européenne et à la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Cette politique a fait naître la suspicion à lencontre dun éventuel condominium franco-allemand dans les petits États de lUE[70].

Un retour actif sur la scène internationale

Troupes allemandes de la KFOR en 1999.

Un nouveau positionnement militaire

En 1994, la Cour de Karlsruhe a jugé légal les engagements de la Bundeswehr en dehors des zones traditionnelles de lOTAN. Cependant les missions de la Bundeswehr sont toujours liées à des objectifs humanitaires ou de maintien de paix. Des troupes allemandes sont intervenues dans le cadre des missions de lOTAN en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Afghanistan dans le cadre de la mission de la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) de lOTAN, à laquelle la Bundeswehr participe depuis janvier 2002[71]. Le 12 octobre, les députés allemands ont même approuvé lengagement de 3 500 soldats et le déploiement de six avions de reconnaissance jusquen octobre 2008. Elle a aussi mis à disposition 200 soldats délite pour lopération antiterroriste Enduring Freedom sous commandement américain, toujours en Afghanistan[72]. Le premier juillet 2008, elle a pris le commandement de la troupe dintervention rapide de lOTAN dans la région nord de lAfghanistan pour assurer des missions de combat. la durée de la mission de la troupe dintervention rapide (QRF) n'est pas limitée dans le temps[73]. Du fait de son rôle pour la stabilité et lordre international, lAllemagne demande un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations unies. Elle remet aussi en cause lOTAN comme lieu privilégié de la relation Europe-Amérique et surtout américano-allemand.

LAllemagne a pris assez dindépendance par rapport aux États-Unis et a pris le parti de sopposer à la guerre en Irak en 2003. Elle a même fait le choix de s'opposer à lONU en affirmant qu'elle ne participerait à aucune opération armée en Irak même sous mandat onusien mettant ainsi fin à sa fidélité sans faille envers les Américains depuis 1949 et abandonnant sa volonté affichée de voir renforcé le poids de l'ONU dans les relations internationales[70]. Cette position a bénéficié du soutien de lopinion publique. Ce choix a cependant suscité des critiques ; la politique étrangère allemande, en séloignant de ses anciens points dattache perdrait ainsi de son influence sur léchiquier international[74]. En fait les Allemands réclament plus dindépendance vis-à-vis de la politique américaine quils ont pourtant suivie fidèlement depuis 1949.

Lengagement en Afrique

Cette volonté de peser sur la scène internationale se retrouve dans la nouvelle politique africaine de l'Allemagne. Pendant longtemps son intervention sur le continent le plus pauvre s'est bornée à une aide au développement. Ces dernières années, le rôle de lAfrique a été redéfini. LAfrique est considérée par un bon nombre de membres de l'UE dont l'Allemagne comme devant bénéficier en priorité de la politique étrangère et de sécurité commune. L'Allemagne qui souhaite jouer un rôle de plus en plus important dans linstauration dun ordre mondial stable ne peut donc que s'y intéresser. De plus, les flux migratoires de l'Afrique vers l'Allemagne ont considérablement augmenté ces dernières années renforçant lintérêt pour la politique. Lengagement croissant de la République populaire de Chine en Afrique soulève aussi des questions sur la politique commerciale de lAllemagne. Enfin, les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont mis en évidence que la sécurité de lAllemagne peut être également menacée par des évènements provenant de régions aussi éloignées que l'Afrique[75]. Les experts allemands se sont longtemps demandés si la paix et la sécurité étaient un préalable au développement ou bien, si c'était l'inverse. Ils ont fini par élaborer une politique à mi-chemin entre ces deux priorités tant il semble que tout investissement dans des projets de développement est absurde tant quon na pas mis fin aux conflits violents mais que la pauvreté est source de conflit. Ce qui explique le récent engagement militaire en Afrique de la Bundeswehr dans le cadre de la mission de lUE « EUFOR RD Congo » en République démocratique du Congo. En 2006, près de 800 soldats allemands y ont garanti la tenue régulière des premières élections parlementaires et présidentielles depuis plus de 40 ans[75].

Les points clés de la stratégie allemande en Afrique ont été défini en 2005. Outre linstauration de la paix et de la sécurité, la mise en place de la bonne gouvernance et le soutien à la démocratie, de nouveaux champs comme le développement du commerce, des investissements et de lintégration régionale en Afrique sont au cœur de la nouvelle politique africaine de l'Allemagne.

Références

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Annexe

Bibliographie

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    • Histoire de la République fédérale dAllemagne, A. Colin, coll. Cursus, 1995

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