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Poitou
Le Poitou (en poitevin Poetou) était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée, Deux-Sèvres et de la Vienne, dont la capitale était Poitiers.
Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l'ancien golfe du Poitou, sur la côte occidentale de la France. Deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue, le marais s'étend de l'Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.
Sommaire
Géographie
Le Poitou est partagé entre différentes formations géologiques qui donnent des reliefs différents. À l'ouest (Bas-Poitou ou Vendée) et dans le sud-est, se trouvent les massifs anciens, au relief très érodé, donnant des collines, aux terres froides et siliceuses : ce sont des pays de bocage. Au centre, le plateau calcaire de Poitiers, presque plat, descend du Seuil du Poitou vers la vallée de la Loire en passant par le Châtelleraudais, variant entre une altitude de 150 à 100 m.
Le Poitou est une zone de transition ancienne entre les Bassins parisien et aquitain : de langue d'oc au XIe siècle, il est aujourd’hui de langue d'oïl à l'exception de six communes limitrophes de la Haute-Vienne; il se situe également à la limite des zones de couverture traditionnelle (ardoise au nord, tuile canal au sud), ainsi que des noms de villages en -ay, -y (presque toute la zone) et -ac (petite zone au sud-est).
Les villes principales du Poitou sont Poitiers (capitale traditionnelle du Poitou), Niort, Châtellerault (longtemps le bastion des rois de France en Poitou), Thouars, Parthenay, etc.
Histoire
Batailles du Seuil du Poitou
Le seuil du Poitou, comme passage stratégique entre les bassins parisien et aquitain, a vu se dérouler plusieurs batailles importantes :
- la bataille de Vouillé (507) victoire des Francs de Clovis sur les Wisigoths ;
- la bataille de Poitiers en 732, victoire des Francs de Charles Martel sur les Maures ;
- la bataille de Poitiers (1356), qui eut lieu à Nouaillé-Maupertuis, victoire des Anglais commandés par le Prince noir contre les Français de Jean II le Bon ;
- la bataille de Moncontour (1569) entre les protestants de l'amiral de Coligny et l’armée royale commandée par le duc d’Anjou.
Antiquité
Article détaillé : Pictons.Pendant la protohistoire, c’est le peuple gaulois des Pictons qui occupe le Haut-Poitou (correspond approximativement aux actuels département des Deux-Sèvres et de la Vienne). Pendant la guerre des Gaules, il est partagé : une partie des Pictons luttent contre César, une autre partie se rallient à lui.
Sous l’empire romain, le territoire picton forment une cité (subdivision administrative romaine), moule repris par le diocèse chrétien de Poitiers. Deux figures du christianisme sont présentes à Poitiers à la fin de l’Antiquité : saint Hilaire le Grand, évêque, et saint Martin de Tours.
Moyen Âge
Invasions
Plusieurs peuples s'installèrent en Poitou : Taïfales, Angles, Sarmates ; ce furent cependant les Wisigoths qui le réunirent à leur royaume d'Aquitaine au IVe siècle jusqu'à la bataille de Vouillé (voir plus haut).
Les comtes de Poitiers établirent une principauté à partir du IXe siècle qui s'étendit entre Loire et Pyrénées.
Voir aussi la liste des Raids normands en Poitou et pays de la Charente
Haut Moyen Âge
En 851, le traité d'Angers entre le chef des Bretons Erispoé, fils de Nominoé, venu auprès du roi de Francie occidentale Charles II le Chauve, en la Cité d’Angers se soumet à la dation des mains de Charles, qui lui donne les insignes de la royauté sur la Bretagne de son père, à laquelle sont ajoutés le Rennais, le Nantais et le Retz, c’est-à-dire le pays de Rezé.
Le Poitou se voit ainsi amputé d'une partie du Bas-Poitou, qui se situait aux confins de la rive sud de la Loire jusqu'à l'estuaire atlantique, région dont les habitants se nomment eux-mêmes les Paydrets (le Pays de Retz) en langue poitevine ou parlanjhe.
Au début du XIe siècle, le duc d'Anjou, Foulque Nerra guerroie sans relâche conte les comtes de Blois, de Bretagne et de Poitiers. Maintes fois vainqueur de ses adversaires, il agrandit l'Anjou en conquérant le Maine, la Touraine et s'empare des Mauges. Une fois de plus le Poitou se voit amputé de territoires.
Bas Moyen Âge
Après le mariage de la dernière Ramnulfide Aliénor d'Aquitaine avec d'abord le roi de France Louis VII le Jeune puis son divorce et son remariage avec le Plantagenêt roi d'Angleterre, le Poitou conserva une certaine autonomie. Il supporta mal de la voir remise en cause, et la noblesse poitevine le manifesta par de nombreuses révoltes : tout d'abord contre le roi d'Angleterre en 1173-1179, 1188 et 1194 ; puis en 1219-1224 et 1242 contre le roi de France (de 1241 à 1271, le Poitou est l'apanage d'Alphonse de Poitiers frère de Louis IX). Cette révolte s'acheva à la bataille de Taillebourg en 1242.
Par la suite et jusqu'à la fin du Moyen Âge, la noblesse poitevine participa à tous les mouvements de contestation du pouvoir central.
La maison de Lusignan, fondée selon la légende par Mélusine et Raymondin, fournit plusieurs rois de Chypre et de Jérusalem ; elle est une des principales familles du Poitou, et détient un temps le comté d'Angoulême et celui de la Marche.
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
Au XVIe siècle, la Réforme s’implante dans la province, suite notamment au passage de Calvin, et notamment dans les campagnes. La province est un fidèle soutien des protestants durant les guerres de religion, et est durement touchée (sièges de Niort, de Poitiers). Les protestants sont environ 90 000 vers 1630[1].
Les Poitevins forment une partie importante des colons venus en Nouvelle-France (Québec Acadie). En 1790, le Poitou donna naissance aux départements de Vendée, des Deux-Sèvres et de la Vienne.
Histoire récente
Voir Histoire du Poitou-Charentes
Divers
Pour le régiment d'Ancien Régime appelé le régiment du Poitou, voir le 25e régiment d'infanterie de ligne
Blasonnement
Comtes Plantagenêt de Poitiers
Les sceaux des anciens comtes héréditaires du Poitou ne nous présentent pas d'armoiries visibles. C'est Guillaume, frère d’Henri II d'Angleterre, et comte de Poitiers, qui porte le premier en tant qu’armes personnelles, les armes au lion rampant. Richard Cœur-de-Lion et Othon IV, comtes de Poitiers, portent également ces armes. C’est le dernier comte de la maison de Poitiers, Richard de Cornouailles, qui nous fait connaître les couleurs de ces armes et qui vulgarise leur usage. Richard portait : d'argent au lion de gueules couronné d'or à la bordure de sable besantée d'or". Ces armes entrent dans plusieurs grandes maisons, qui ont la charge honorifique de lever la bannière du Poitou, comme les Mauléon ou pour les Châtellerault.
Les Châtellerault regroupaient la milice municipale de Poitiers derrière la bannière du Poitou, qui est à l'origine des armes de la ville.
Il existerait encore de très nombreuses représentations de ces armes en vitraux ou sculptées à Poitiers et dans toute l'ancienne province du Poitou[2]. Elles sont décrites comme telles (blason du Poitou, armes de fief) à partir du XIIIe siècle dans les rôles d'armes. On n'en trouve pas d'antérieures, car ce n'est qu'Aliénor d'Aquitaine qui fixa l'usage du lion rampant comme emblème du Poitou[réf. nécessaire].
Après la conquête du Poitou par Philippe Auguste, la maison de Poitiers (à travers les Plantagenêt) ne reconnut pas cette confiscation et continua d'utiliser ses armes traditionnelles au lion rouge. Ainsi, Richard, comte de Cornouailles et se revendiquant comte de Poitiers, frère du roi Henri III, portait ces armes, selon Mathieu Paris[3].
Les armes au lion rouge ont servi de base aux armes héraldiques d’officiers royaux de la province (maréchaux et sénéchaux du Poitou) et de villes : Châtellerault, Mauléon et de Poitiers, capitale du Poitou. Cette dernière ville, ironie de l'histoire, a même conservée la version besantée du prince de Cornouailles, avec un chef aux lys d'or des rois de France, mêlant ainsi les armes des deux ennemis sur son blason.
Comtes capétiens de Poitiers
Du côté français, le roi saint Louis attribuait le comté de Poitiers en apanage à son frère Alphonse, qui, devenu comte apanagiste de la province avait pour armoiries : « parti de France et de Castille (alias, parti au I d'azur semé de fleurs de lys d'or, au II de gueules semé de châteaux d'or) »
Ces armes étaient les armes personnelles d'Alphonse, de France brisée de Castille (les châteaux d'or sur fond de gueules), comme tous les fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille (Robert, comte d'Artois, brisait les armes de France d'un lambel de gueules chargé de châteaux d'or ; Charles d'Anjou brisait par une bordure également chargée de châteaux d'or).
Alphonse de France est mort sans postérité en 1271 et le comté de Poitiers fit retour à la couronne.
D'autres fils de France furent ensuite apanagistes du Poitou ; ils portaient tous un écu "d'azur semé de fleurs de lys d'or" avec une brisure :
- Philippe, fils de Philippe le Bel et futur roi Philippe V : "d'azur semé de fleurs de lys d'or chargé d'un lambel à 5 pendants componé"
- Charles de Valois (futur Charles V) : "d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure de gueules"
- Jean de Valois, duc de Berry : "d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure engrêlée de gueules".
Jean de Berry est, au XIVe siècle, à l'origine de la construction de divers bâtiments à Poitiers dont le palais de justice et la tour Maubergeon. Alors que dans le premier, où se rendait la justice au nom du pouvoir royal, il fit sculpter ses armes et celles du roi son frère, dans la seconde, qui était le centre féodal du comté du Poitou (où il recevait les hommages de ses vassaux), il fit sculpter ses armoiries : un écu semé de 11 châteaux disposés 3, 2, 3, 2, 1. La forme des châteaux en nombre de cet écu sculpté était celle des châteaux castillans. Faute d'en connaître l'origine, les hommes des XVIe et XVIIe siècle hésitaient entre une tour et un château. On lit ainsi dans Jean de La Haye, en 1581 : de gueules échiquetées de tours ou de châteaux d'or. En 1610, on retrouve en frontispice des Coutumes du Poitou, un écusson où figurent des tours. La présentation n'est pas très gracieuse ; elles sont posées trois en haut de l'écu (en chef) et deux en bas (en pointe). En 1659, alors que jusqu'à présent, le nombre de tours n'était pas fixé, Finé de Brianville, auteur d'un petit armorial écrit : "Poitou :De gueules à 5 tours d'or en sautoir. Cette nouvelle disposition figure dans plusieurs ouvrages et sur le papier timbré de la généralité de Poitiers de 1740 à 1748.
Ces variations des armes du Poitou trouva de l'écho auprès de la Commission des armoiries du régime de Vichy, qui attribua à la province cinq châteaux or sur fond rouge (de gueules à cinq châteaux d'or).
A. Gouget (archiviste des Deux-Sèvres), dans son Armorial du Poitou[4], attribue ces armes au Poitou.
Spécialités culinaires
Entrées
Plats de résistance
- Sauce aux escargots (lumas)
- Chou farci au poivre vert et cognac
- Mogettes (haricots blancs)
- Fricassée d’anguilles du Marais
- Matelotte d'anguilles
- Chevreau à l'ail vert (Paques)
Fromages
- chabichou (de Montbernage à l'origine)
- carré du Poitou
- caillebottes : produit laitier à manger en dessert avec du sucre, d'origine vendéenne
Gâteaux
- broyé du Poitou ou broyé poitevin ;
- clafoutis aux cerises, en poitevin : le grimolé (existe aux pommes aussi);
- fouace ;
- Mont-Blanc ou gâteau de Nouzillac (purée de marrons) ;
- tourteau fromager;
- Migé (ou mighet) : plat-dessert des laboureurs, c'est une soupe sucrée à base de vin rouge, d'eau glacée, de sucre et de pain rassis ; en saison on peut remplacer le pain par des fraises.
Vins et spiritueux
- crème d'angélique
- kayouski
- pictavi (amer poitevin)
- vin du Haut-Poitou, qui s'est réorienté vers une production de qualité [précision nécessaire].
Friandises et petits gâteaux
- angélique de Niort ;
- cassemuseaux ;
- cœur amandé ;
- cœur de fleur d'oranger ;
- croquant ;
- pente coteaux de Saint-Hilaire ;
- lentilles (dragées au chocolat) ;
- Macarons de Lusignan, de Montmorillon ;
- Nougatines du Poitou ;
- Orangine chocolatée ;
- Raymondins de Lusignan.
Poitevins illustres ou "célèbres"
- Saint Hilaire de Poitiers
- Venance Fortunat, poète qui célébra sainte Agnès et la reine sainte Radegonde au monastère Sainte-Croix
- Georges de la Trémoille
- Louis II de la Trémoille
- Jean Bouchet, écrivain du XVe siècle
- Geoffroy d'Estissac
- Guillaume d'Aquitaine, comte-duc et Prince des troubadours
- Guy de Lusignan, roi de Jérusalem (1186-1192) puis de Chypre (1192-1194) précédemment comte de Jaffa et d’Ascalon pendant peu de temps (1180)
- Étienne Pasquier
- Florimond de Raemond
- Scévole de Sainte-Marthe
- Joseph Juste Scaliger[réf. nécessaire]
- Théophraste Renaudot, né en 1586 à Loudun, médecin philanthrope, il crée en 1631 le 1er journal imprimé de France : La Gazette.
- le Cardinal de Richelieu
- Madame de Montespan, maîtresse de Louis XIV ;
- Bonne d'Heudicourt, cousine de Madame de Montespan
- Madame de Maintenon, qui y grandit jusqu'à l'adolescence, née en pays niortais.
- Camille Guérin, Poitevin de naissance, il met au point le vaccin BCG en 1872.
- Jules Berry, acteur et réalisateur ;
- Michel Foucault, philosophe ;
- Édith Cresson, ancien premier ministre (1991-1992) et ancien commissaire européen Maire de Châtellerault ;
- Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre (2002-2005) ;
- André Chandernagor, ancien ministre ;
- Lionel Charbonnier, gardien de but de football, Champion du monde en 1998 ;
- Brian Joubert, champion d'Europe et champion du monde de patinage artistique
- René Monory, ancien ministre et ancien président du Sénat (1992-98), instigateur du Futuroscope.
- Régine Deforges, écrivain
- Les Bitards, confrérie de ripailleurs invétérés « l'ordre des bitards (LST-Loué soit il) » qui maintiennent à Poitiers des traditions médiévales (vestimentaires et le rallye des bitards). Rabelais (1494?-1553) séjournant longtemps à Poitiers et à Châtellerault en attribue l'origine à Pantagruel.
Animaux
- Chien de race du Haut-Poitou : le Poitevin. Il sert au croisement de chiens de chasse. Vénerie du château de Cheverny.
- Baudet du Poitou : Croisement d'un âne et d'un cheval.
- Le Fedon est le résultat du croisement d'un baudet du Poitou et d'une ânessse
Langue régionale
Le poitevin, le parlanjhe, est une langue romane appartenant à la famille des langues d'oil (langue d'oui) au même titre que le français, le saintongeais ou le gallo :
- les lumas (escargots)
- éloïse (éclair)
- aeve (eau)
- gour (cours d'eau tranquille ex: La Sèvre Niortaise)
- routin (chemin)
- drôle (enfant, garçon) / drôlesse (fille)(ou drollière)
- A tae (Bonjour / salut)
- A çhés fàetes (Au revoir)
- cheu (tomber)
- barrer la porte : fermer a clef
- bouerretter : faire tourner la tete
- une grole : une corneille
- un chaille : une petite pierre ( pour tire-chaille )
- bouiner ( comme une mouche-bouine tourne autour de la tete du boeuf) trainer ou agacer
- la jaille : la poubelle
- ramasse-bourrier : la pelle
- une treue : une truie, par extension une marie treue est une femme de mœurs légère
- un oeuf coué : un oeuf couver
- A'c'tantôt : a cet apres midi
Article connexe : Poitevin.Voir aussi
Articles connexes
- La liste des comtes de Poitiers pour une liste de Comtes de Poitou.
- Le Poitou-Charentes pour la région actuelle comprenant Poitiers.
- la liste des vicomtes de Thouars pour le vicomté de Thouars.
Liens externes
- Poitou-Charentes Site du Conseil Régional de Poitou-Charentes.
- Observatoire de l'environnement en Poitou-Charentes
- Eau en Poitou-Charentes
- Le drapeau du Poitou Drapeaux historiques et culturels du Poitou-Charentes.
- Le blason du Poitou Blason et armoiries des provinces de la France de l'ouest.
- La langue poitevine Site de Vianney Pivetea.
- La langue poitevine Site de Laurent Abraham.
- L'identité poitevine.
- Le site officiel du tourisme en Deux-Sèvres
Sources
Bibliographie
- Jean Combes (dir.), Histoire du Poitou et des Pays charentais : Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime, Clermont-Ferrand, Éditions Gérard Tisserand, 2001, (ISBN 2-84494-084-6)
Notes
- ↑ Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p 435
- ↑ « Les armoiries des comtes de Poitiers », in Revue française d'héraldique et de sigillographie, 8e année - 1952, p. 3 ss.
- ↑ Historia minor, par Mathieu Paris & Catalogue of english medieval Rolls of arms n°1, par Wagner
- ↑ A. Gouget, Armorial du Poitou, Librairie Ancienne Brissaud, 1866, réédité en 1994, (ISBN 2-902170-74-2), p 234
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