Poetou

Poetou

Poitou

Armoiries du Poitou

Le Poitou (en poitevin Poetou) était une province française, comprenant les actuels départements de la Vendée, Deux-Sèvres et de la Vienne, dont la capitale était Poitiers.

La Roche-sur-YonUne des nouvelles capitale du Poitou historique.

Il a donné son nom au Marais poitevin, marais situé dans l'ancien golfe du Poitou, sur la côte occidentale de la France. Deuxième plus grande zone humide de France en superficie après la Camargue, le marais s'étend de l'Atlantique aux portes de Niort et du sud de la Vendée au nord de La Rochelle.

Sommaire

Géographie

Le Poitou est partagé entre différentes formations géologiques qui donnent des reliefs différents. À l'ouest (Bas-Poitou ou Vendée) et dans le sud-est, se trouvent les massifs anciens, au relief très érodé, donnant des collines, aux terres froides et siliceuses : ce sont des pays de bocage. Au centre, le plateau calcaire de Poitiers, presque plat, descend du Seuil du Poitou vers la vallée de la Loire en passant par le Châtelleraudais, variant entre une altitude de 150 à 100 m.

Le Poitou est une zone de transition ancienne entre les Bassins parisien et aquitain : de langue d'oc au XIe siècle, il est aujourd’hui de langue d'oïl à l'exception de six communes limitrophes de la Haute-Vienne; il se situe également à la limite des zones de couverture traditionnelle (ardoise au nord, tuile canal au sud), ainsi que des noms de villages en -ay, -y (presque toute la zone) et -ac (petite zone au sud-est).

Les villes principales du Poitou sont Poitiers (capitale traditionnelle du Poitou), Niort, Châtellerault (longtemps le bastion des rois de France en Poitou), Thouars, Parthenay, etc.

Histoire

Batailles du Seuil du Poitou

Le seuil du Poitou, comme passage stratégique entre les bassins parisien et aquitain, a vu se dérouler plusieurs batailles importantes :

Antiquité

Article détaillé : Pictons.

Pendant la protohistoire, c’est le peuple gaulois des Pictons qui occupe le Haut-Poitou (correspond approximativement aux actuels département des Deux-Sèvres et de la Vienne). Pendant la guerre des Gaules, il est partagé : une partie des Pictons luttent contre César, une autre partie se rallient à lui.

Sous l’empire romain, le territoire picton forment une cité (subdivision administrative romaine), moule repris par le diocèse chrétien de Poitiers. Deux figures du christianisme sont présentes à Poitiers à la fin de l’Antiquité : saint Hilaire le Grand, évêque, et saint Martin de Tours.

Moyen Âge

Invasions

Plusieurs peuples s'installèrent en Poitou : Taïfales, Angles, Sarmates ; ce furent cependant les Wisigoths qui le réunirent à leur royaume d'Aquitaine au IVe siècle jusqu'à la bataille de Vouillé (voir plus haut).

Les comtes de Poitiers établirent une principauté à partir du IXe siècle qui s'étendit entre Loire et Pyrénées.

Voir aussi la liste des Raids normands en Poitou et pays de la Charente

Haut Moyen Âge

Localisation du pays Pictons

En 851, le traité d'Angers entre le chef des Bretons Erispoé, fils de Nominoé, venu auprès du roi de Francie occidentale Charles II le Chauve, en la Cité d’Angers se soumet à la dation des mains de Charles, qui lui donne les insignes de la royauté sur la Bretagne de son père, à laquelle sont ajoutés le Rennais, le Nantais et le Retz, c’est-à-dire le pays de Rezé.

Le Poitou se voit ainsi amputé d'une partie du Bas-Poitou, qui se situait aux confins de la rive sud de la Loire jusqu'à l'estuaire atlantique, région dont les habitants se nomment eux-mêmes les Paydrets (le Pays de Retz) en langue poitevine ou parlanjhe.

Au début du XIe siècle, le duc d'Anjou, Foulque Nerra guerroie sans relâche conte les comtes de Blois, de Bretagne et de Poitiers. Maintes fois vainqueur de ses adversaires, il agrandit l'Anjou en conquérant le Maine, la Touraine et s'empare des Mauges. Une fois de plus le Poitou se voit amputé de territoires.

Bas Moyen Âge

Après le mariage de la dernière Ramnulfide Aliénor d'Aquitaine avec d'abord le roi de France Louis VII le Jeune puis son divorce et son remariage avec le Plantagenêt roi d'Angleterre, le Poitou conserva une certaine autonomie. Il supporta mal de la voir remise en cause, et la noblesse poitevine le manifesta par de nombreuses révoltes : tout d'abord contre le roi d'Angleterre en 1173-1179, 1188 et 1194 ; puis en 1219-1224 et 1242 contre le roi de France (de 1241 à 1271, le Poitou est l'apanage d'Alphonse de Poitiers frère de Louis IX). Cette révolte s'acheva à la bataille de Taillebourg en 1242.

Par la suite et jusqu'à la fin du Moyen Âge, la noblesse poitevine participa à tous les mouvements de contestation du pouvoir central.

La maison de Lusignan, fondée selon la légende par Mélusine et Raymondin, fournit plusieurs rois de Chypre et de Jérusalem ; elle est une des principales familles du Poitou, et détient un temps le comté d'Angoulême et celui de la Marche.

XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles

Au XVIe siècle, la Réforme s’implante dans la province, suite notamment au passage de Calvin, et notamment dans les campagnes. La province est un fidèle soutien des protestants durant les guerres de religion, et est durement touchée (sièges de Niort, de Poitiers). Les protestants sont environ 90 000 vers 1630[1].

Les Poitevins forment une partie importante des colons venus en Nouvelle-France (Québec Acadie). En 1790, le Poitou donna naissance aux départements de Vendée, des Deux-Sèvres et de la Vienne.

Histoire récente

Voir Histoire du Poitou-Charentes

Divers

Pour le régiment d'Ancien Régime appelé le régiment du Poitou, voir le 25e régiment d'infanterie de ligne

Blasonnement

Comtes Plantagenêt de Poitiers

Richard of Cornwall Arms.svg

Les sceaux des anciens comtes héréditaires du Poitou ne nous présentent pas d'armoiries visibles. C'est Guillaume, frère d’Henri II d'Angleterre, et comte de Poitiers, qui porte le premier en tant qu’armes personnelles, les armes au lion rampant. Richard Cœur-de-Lion et Othon IV, comtes de Poitiers, portent également ces armes. C’est le dernier comte de la maison de Poitiers, Richard de Cornouailles, qui nous fait connaître les couleurs de ces armes et qui vulgarise leur usage. Richard portait : d'argent au lion de gueules couronné d'or à la bordure de sable besantée d'or". Ces armes entrent dans plusieurs grandes maisons, qui ont la charge honorifique de lever la bannière du Poitou, comme les Mauléon ou pour les Châtellerault.

Les Châtellerault regroupaient la milice municipale de Poitiers derrière la bannière du Poitou, qui est à l'origine des armes de la ville.

Il existerait encore de très nombreuses représentations de ces armes en vitraux ou sculptées à Poitiers et dans toute l'ancienne province du Poitou[2]. Elles sont décrites comme telles (blason du Poitou, armes de fief) à partir du XIIIe siècle dans les rôles d'armes. On n'en trouve pas d'antérieures, car ce n'est qu'Aliénor d'Aquitaine qui fixa l'usage du lion rampant comme emblème du Poitou[réf. nécessaire].

Après la conquête du Poitou par Philippe Auguste, la maison de Poitiers (à travers les Plantagenêt) ne reconnut pas cette confiscation et continua d'utiliser ses armes traditionnelles au lion rouge. Ainsi, Richard, comte de Cornouailles et se revendiquant comte de Poitiers, frère du roi Henri III, portait ces armes, selon Mathieu Paris[3].

Les armes au lion rouge ont servi de base aux armes héraldiques d’officiers royaux de la province (maréchaux et sénéchaux du Poitou) et de villes : Châtellerault, Mauléon et de Poitiers, capitale du Poitou. Cette dernière ville, ironie de l'histoire, a même conservée la version besantée du prince de Cornouailles, avec un chef aux lys d'or des rois de France, mêlant ainsi les armes des deux ennemis sur son blason.

Comtes capétiens de Poitiers

Armoiries Alphonse Poitiers.svg

Du côté français, le roi saint Louis attribuait le comté de Poitiers en apanage à son frère Alphonse, qui, devenu comte apanagiste de la province avait pour armoiries : « parti de France et de Castille (alias, parti au I d'azur semé de fleurs de lys d'or, au II de gueules semé de châteaux d'or) »

Ces armes étaient les armes personnelles d'Alphonse, de France brisée de Castille (les châteaux d'or sur fond de gueules), comme tous les fils de Louis VIII le Lion et de Blanche de Castille (Robert, comte d'Artois, brisait les armes de France d'un lambel de gueules chargé de châteaux d'or ; Charles d'Anjou brisait par une bordure également chargée de châteaux d'or).

Alphonse de France est mort sans postérité en 1271 et le comté de Poitiers fit retour à la couronne.

D'autres fils de France furent ensuite apanagistes du Poitou ; ils portaient tous un écu "d'azur semé de fleurs de lys d'or" avec une brisure :

  • Philippe, fils de Philippe le Bel et futur roi Philippe V : "d'azur semé de fleurs de lys d'or chargé d'un lambel à 5 pendants componé"
  • Charles de Valois (futur Charles V) : "d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure de gueules"
  • Jean de Valois, duc de Berry : "d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure engrêlée de gueules".

Jean de Berry est, au XIVe siècle, à l'origine de la construction de divers bâtiments à Poitiers dont le palais de justice et la tour Maubergeon. Alors que dans le premier, où se rendait la justice au nom du pouvoir royal, il fit sculpter ses armes et celles du roi son frère, dans la seconde, qui était le centre féodal du comté du Poitou (où il recevait les hommages de ses vassaux), il fit sculpter ses armoiries : un écu semé de 11 châteaux disposés 3, 2, 3, 2, 1. La forme des châteaux en nombre de cet écu sculpté était celle des châteaux castillans. Faute d'en connaître l'origine, les hommes des XVIe et XVIIe siècle hésitaient entre une tour et un château. On lit ainsi dans Jean de La Haye, en 1581 : de gueules échiquetées de tours ou de châteaux d'or. En 1610, on retrouve en frontispice des Coutumes du Poitou, un écusson où figurent des tours. La présentation n'est pas très gracieuse ; elles sont posées trois en haut de l'écu (en chef) et deux en bas (en pointe). En 1659, alors que jusqu'à présent, le nombre de tours n'était pas fixé, Finé de Brianville, auteur d'un petit armorial écrit : "Poitou :De gueules à 5 tours d'or en sautoir. Cette nouvelle disposition figure dans plusieurs ouvrages et sur le papier timbré de la généralité de Poitiers de 1740 à 1748.

Ces variations des armes du Poitou trouva de l'écho auprès de la Commission des armoiries du régime de Vichy, qui attribua à la province cinq châteaux or sur fond rouge (de gueules à cinq châteaux d'or).

A. Gouget (archiviste des Deux-Sèvres), dans son Armorial du Poitou[4], attribue ces armes au Poitou.

Spécialités culinaires

Entrées

Plats de résistance

  • Sauce aux escargots (lumas)
  • Chou farci au poivre vert et cognac
  • Mogettes (haricots blancs)
  • Fricassée d’anguilles du Marais
  • Matelotte d'anguilles
  • Chevreau à l'ail vert (Paques)

Fromages

Gâteaux

Vins et spiritueux

  • crème d'angélique
  • kayouski
  • pictavi (amer poitevin)
  • vin du Haut-Poitou, qui s'est réorienté vers une production de qualité [précision nécessaire].

Friandises et petits gâteaux

Poitevins illustres ou "célèbres"

Animaux

Langue régionale

Le poitevin, le parlanjhe, est une langue romane appartenant à la famille des langues d'oil (langue d'oui) au même titre que le français, le saintongeais ou le gallo :

  • les lumas (escargots)
  • éloïse (éclair)
  • aeve (eau)
  • gour (cours d'eau tranquille ex: La Sèvre Niortaise)
  • routin (chemin)
  • drôle (enfant, garçon) / drôlesse (fille)(ou drollière)
  • A tae (Bonjour / salut)
  • A çhés fàetes (Au revoir)
  • cheu (tomber)
  • barrer la porte : fermer a clef
  • bouerretter : faire tourner la tete
  • une grole : une corneille
  • un chaille : une petite pierre ( pour tire-chaille )
  • bouiner ( comme une mouche-bouine tourne autour de la tete du boeuf) trainer ou agacer
  • la jaille : la poubelle
  • ramasse-bourrier : la pelle
  • une treue : une truie, par extension une marie treue est une femme de mœurs légère
  • un oeuf coué : un oeuf couver
  • A'c'tantôt : a cet apres midi
Article connexe : Poitevin.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Sources

Bibliographie

  • Jean Combes (dir.), Histoire du Poitou et des Pays charentais : Deux-Sèvres, Vienne, Charente, Charente-Maritime, Clermont-Ferrand, Éditions Gérard Tisserand, 2001, (ISBN 2-84494-084-6)

Notes

  1. Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980, (ISBN 2-7242-0785-8 ) p 435
  2. « Les armoiries des comtes de Poitiers », in Revue française d'héraldique et de sigillographie, 8e année - 1952, p. 3 ss.
  3. Historia minor, par Mathieu Paris & Catalogue of english medieval Rolls of arms n°1, par Wagner
  4. A. Gouget, Armorial du Poitou, Librairie Ancienne Brissaud, 1866, réédité en 1994, (ISBN 2-902170-74-2), p 234
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