- Breguet Atlantic
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Breguet Br 1150 Atlantic Vue de l’avion Constructeur Breguet Aviation Rôle Avion de patrouille maritime Premier vol 21 octobre 1961 Mise en service 1965 Date de retrait Toujours en service Équipage 10-12 (pilote, copilote, mécaniciens de bord, coordinateur tactique, navigateurs, opérateurs radio, opérateurs radar, opérateurs acoustiques, opérateurs MAD, veilleurs ) ; capacité de transport de 24 personnes, équipage inclus Motorisation Moteur Rolls-Royce Tyne RTY.20 Mk 21 Nombre 2 Type turbopropulseur, avec injection d'eau-méthanol, hélice 4 pales Ratier Puissance unitaire 5 740 ch sur l'arbre Poussée unitaire résiduelle 500 daN Dimensions Envergure 36,30 m Longueur 31,75 m Hauteur 11,33 m Surface alaire 120,34 m2 Masses À vide 23 500 kg Avec armement 26 000 kg Maximale 46 000 kg Performances Vitesse maximale 650 km/h (Mach 0,63) Plafond 9 145 m Rayon d’action 8 000 km Armement Interne Torpilles L4 (ATL1), Mk 44 (ATL1, Mk 46 (ATL1 et ATL2), MU90 (ATL2), missiles anti-navires Exocet AM-39 (ATL2), mines et bombes (ATL1 et ATL2), 4 x bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II (ATL2), grenades anti-sous-marines Mk-54 (ATL1) et Mk-101 (non utilisée, ATL1), bouées sonores tailles B (ATL1), lance-bombettes d'exercice (ATL1 et ATL2), conteneurs de sauvetage SAR, SAMAR, SATER (ATL1 et ATL2) Externe Missiles anti-navire AS-12 (ATL1), anti-radar AS-37 Martel (ATL1) Avionique Radar DRAA-2B (ATL1), Mesures de renseignements électroniques ARAR-10 (ATL1), ARAX-11 (ATL1), traitement des bouées acoustiques 2xAN/ARR-52 puis 2xAN/ARR-52A, AN/AQA-1, AN/ASA-20, 1 puis 2xAN/AQA-5, MAD DHAX-1 (ATL1), Radar DRAA-10B Iguane (ATL2), FLIR JIAI-1A Tango (ATL2), traitement des signaux des bouées acoustiques 2xDSAX-1A (ATL2), Mesures de renseignements électroniques ARAR-13A (ATL2), MAD DHAX-3 (ATL2), Liaison de données tactiques Liaison 11 (France). modifier Le Breguet Br 1150 Atlantic est un avion de patrouille maritime, conçu par Breguet Aviation et produit par la SECBAT, société européenne de construction du Breguet Atlantic. Il est commercialisé depuis 1971 par la société Avions Marcel Dassault-Breguet Aviation (AMD-BA) devenue en 1990 Dassault Aviation. Il a été construit en 115 exemplaires dans deux versions et mis en service par 5 pays.
L'Atlantique 2, ou en abrégé ATL2, seconde version du Br 1150 Atlantic, est actuellement en service dans l'aéronautique navale française.
Sommaire
Conception
À la fin des années 1950, il est clair que l'URSS ambitionne d'utiliser les sous-marins de la marine soviétique contre les marines de l'OTAN en cas de conflit et que les Lockheed P2V-6 et P2V-7Neptune américains ne satisferont pas longtemps aux exigences de lutte anti-sous-marine. En 1956, les membres du Conseil de l'OTAN constatent qu'il leur faut un avion de reconnaissance en haute mer et de lutte anti-sous-marine à long rayon d'action. Le programme Breguet Br 1150 Atlantic (biturbopropulseur Rolls-Royce Tyne) est sélectionné en 1959 parmi 20 projets. En 1967, la société Dassault qui reprend Breguet-Aviation hérite de deux programmes en cours de cette société, l'Atlantic et le Jaguar.
Le Breguet Br 1150 Atlantic a la particularité d'être le seul avion de patrouille maritime au monde spécialement conçu pour sa mission et non dérivé d'un avion commercial civil. Première opération de coopération européenne sur ce type d'avion (Fokker, Dornier, SABCA, Rolls-Royce, MTU, etc.), le programme bénéficie d'une certaine identité de vue des marines de guerre sur la lutte anti-sous-marine. La société Breguet est désignée comme maître d'œuvre technique de l'appareil. Le 2 octobre 1961, la Société européenne de construction de l'avion Breguet Atlantic (SECBAT) est créée. Quatre prototypes sont réalisés. Le premier vole à Toulouse, le 21 octobre 1961, aux mains de Bernard Witt avec René Périneau et Romeo Zinzoni.
La commande officielle de la première tranche est passée le 6 juin 1963 : 20 avions pour la France, ultérieurement portée à 40 appareils, et 20 pour la Deutsche Marine. Les deux premiers avions de série sont livrés, le no 1 à la France, le no 2 à l'Allemagne de l’Ouest le 10 décembre 1965 sur la BAN Nîmes-Garons. Pour les quarante premiers avions, la France reçoit les numéros de série impairs, et l'Allemagne les numéros pairs. Le dernier des 60 appareils est livré à la fin de 1968 au moment où la Koninklijke Marine néerlandaise décide d'en acquérir neuf. La Marine française lui en vend aussitôt quatre qu'elle reçoit à partir de juin 1969, les cinq autres proviennent d'une deuxième série lancée en janvier 1972. Le 25 octobre 1968, la Marina militare décide d'acheter à son tour l'appareil et s'associe au consortium européen avec Aeritalia et Alfa Romeo. La production est relancée pour 18 exemplaires, plus quatre destinés à remplacer ceux vendus par la France aux Pays-Bas. En 1976, la Marine nationale française cède trois de ses appareils au Pakistan. De leur côté, les États-Unis, qui avaient initialement participé au développement du Br 1150 Atlantic, se concentrent sur le développement du Lockheed P-3 Orion qui correspond mieux à leurs besoins de patrouille maritime à plus longue distance (10 371 km). La concurrence débute[1].
Au milieu des années 1970, et pour faire face à l'évolution des menaces de plus en plus grandes des sous-marins et navires de surface, la Marine française décide de mettre en service une nouvelle génération d'Atlantic. Deux prototypes ATL2 sont réalisés à partir de deux Atlantic de la première série (no 42 et 69). Le premier effectue son premier vol à Toulouse - Blagnac le 8 mai 1981 aux mains de Jacques Jesberger, de l'ingénieur d'essai Jean-Pierre Bussenot et du mécanicien d'essai Pierre Harquin. En juin 1982, le ministère de la défense français annonce le lancement officiel de la production de l'ATL2, à l'équipement français. Le marché d'industrialisation de l'ATL2 est notifié en mai 1984. L'ATL2 est produit, pour la cellule, par un consortium européen (Dornier et MBB pour la RFA, Dassault et l'Aérospatiale pour la France, Aeritalia pour l'Italie et SABCA-SONACA pour la Belgique). Au terme de la carrière opérationnelle du Breguet Br 1150 Atlantic dans la Koninklijke Marine en 1985, elle revend les sic exemplaires survivants à la France et acquiert huit Orion que la Deutsche Marine lui rachète d'occasion et la Marina militare fait de même, pour des raisons d'interopérabilité OTAN et parce qu'ils sont disponibles d'occasion.
En 2007, les ATL2 de la marine française ont subi une cure de jouvence en recevant notamment une nouvelle avionique et un complément d'équipement du système d'armes. La nouvelle avionique permettra à l'appareil d'être conforme aux normes OACI afin de faciliter leur intégration dans la circulation aérienne générale. Le premier appareil ainsi modifié porte le numéro de cellule 12. Après un chantier de modification de plus d'un an sur le site de la Direction des Essais en Vol de Dassault Aviation à Istres, il a effectué son premier vol, avec la nouvelle suite avionique réalisée par Thales, le 18 juin 2009 aux mains d'Étienne Faurdessus, de Philippe Narbey de Dassault Aviation et de Patrick Chabanis (MECBO) du CEPA Nîmes.
Depuis le mois de juillet 2008, les Atlantique 2 ont reçu une capacité supplémentaire de bombardement[2], qui leur permet d'emporter en soute et de larguer quatre bombes à guidage laser GBU-12 Paveway II. Toutefois ils ne bénéficient pas d'un pod de désignation laser ce qui les oblige à être épaulé par un autre avion ou qu'un TacP (contrôleur aérien avancé) au sol éclaire sa cible. Néanmoins, la question du remplacement des ATL2 de la Marine nationale à l'horizon 2015-2020 se pose de façon aigüe, le Sénat pointant en mai 2008 « une forte contrainte sur la sauvegarde maritime »[3]. À l'heure actuelle, on ne sait si la Marine nationale se tournera vers le Boeing P-8 Poseidon, des drones MALE ou HALE ou sur le moins performant avion de reconnaissance ou de surveillance Dassault Falcon 900MPA.
Flotte
- Allemagne : la Deutsche Marine (Marineflieger) remplace à partir de juin 2006 ses Atlantic par 8 Lockheed P-3 Orion américains. Des 20 appareils acquis par la Marineflieger ne subsistent plus que 3 appareils ELINT, en service au sein de l'escadron Marinefliegergeschwader 3 Graf Zeppelin, unité 2.Staffel. Ces avions sont basés à Nordholz, sur la Mer du Nord ;
- France: deux flottilles sont encore en activité, la 21F et la 23F sur la BAN Lann Bihoué. Elles sont constituées au 28 avril 2008 de 27 appareils ATL2 (14 en ligne[4] dont 1 basé à Dakar et 1 à Djibouti) et au 31 décembre 2011 de 22 appareils[5] ;
- Italie : la Marina militare a retiré ses Atlantic du service, auparavant intégrés aux flottilles 86° Gruppo Antisomergibili (groupe anti sous-marins) et 88° Gruppo Antisomergibili, basées à Cagliari-Elmas et à Catane-Sigonella ;
- Pakistan : la Marine pakistanaise possède 2 ou 3 appareils formant le Squadron 29, basé à Sharea-Faisal ;
- Pays-Bas : la Koninklijke Marine a eu 9 Atlantic à partir de 1969 intégré dans le VSQ 321 stationné dans la base aéronavale de Valkenburg (Hollande-Méridionale), retiré en 1984, vendu à la France en 1985.
Versions
- ATL1 : produit à 87 exemplaires, dont 4 prototypes ; aéronef anti-sous-marin de l'OTAN d'une masse normale au décollage de 43,5 tonnes ; emport en soute sous trois portiques de torpilles L4, Mk 44, puis Mk 46, de grenades anti-sous-marines Mk 54 et Mk-101 (non utilisée), de bombes, de bouées sonores taille B, de lance-bombettes d'exercice, de conteneurs SAMAR ou SATER pour le sauvetage des naufragés ; emport sous voilure de missiles AS-12 puis AS-37 Martel et d'un ballonnet Breguet contenant des caméras photographiques ;
- ATL2 : produit à 28 exemplaires. L'ATL2 est une version profondément modifiée de l'ATL1. Il en conserve la majeure partie de la cellule et les moteurs, à l'exception du groupe auxiliaire de puissance dont la puissance a été augmentée. Le système d'armes, à vocation anti-surface et anti-sous-marine, a été complètement modifié : tous les capteurs ont été changés, auxquels ont été adjoints un système de traitement de données et un bus numérique. L'ATL2 peut emporter, en soute exclusivement, des AM-39 Exocet, des torpilles Mk 46 et MU-90, des grenades, des bombes, des lance-bombettes d'exercice, des conteneurs SAMAR ou SATER ; une capacité de largage de bombes guidées laser a été récemment ajoutée. La masse normale au décollage est portée à 46 tonnes. Il est à noter que l'orthographe du nom de l'avion a été modifiée par le président de la République François Mitterrand ("Atlantique" au lieu de "Atlantic") ; cela marque la différence entre le Br 1150 Atlantic premier du nom, issu d'un programme de l'OTAN, alors que l'Atlantique 2 est purement français ;
- ATL3 : prototype modernisé équipé de deux turbopropulseurs Allison AE 2100. Il avait été étudié sur fonds propres par Dassault et présenté à l'Angleterre pour remplacer ses Nimrod, l'Allemagne pour remplacer ses ATL1, et à la France pour assurer éventuellement la relève des ATL2.
Autres caractéristiques
Moteurs
Le Tyne Mk21 est un turbopropulseur mixte. Il est composé d'un compresseur BP de 6 étages, d'un compresseur HP de 9 étages, d'une chambre de combustion annulaire, avec 10 tubes à flammes, d'une turbine HP d'un étage, d'une turbine BP de 3 étages. C'est une variante du Tyne Mk22 équipant l'avion de transport tactique franco-allemand C-160 Transall.
Prix unitaire : 1 375 000 €
Caractéristiques :
- Puissances :
- Disponible sur l'arbre : 5 740 ch
- Fournie par la turbine HP : 6 900 ch
- Fournie par la turbine BP : 9 850 ch
- Absorbée par le compresseur HP : 5 000 ch
- Absorbée par le compresseur BP : 3 950 ch
- Poussée résiduelle : 500 daN au sol, décroit avec la vitesse et l'altitude
- Taux de compression total : 13,6/1
- Débit initial : 20 kg/s
- Réducteur :
- Type : épicycloïdal à 2 étage
- Rapport de réduction : 15,625/1
- Hélice :
- Nombre de pales : 4
- Diamètre : 4 877 mm
- Poids : 480 kg
- Butée :
- Petit pas vol : 14°
- Drapeau : 84°
- Reverse : -17°
- Vitesse maximale : 971 tr/min
GAP
L'Atlantique est équipé d'un GAP Astadyne AST 600 1A1.
Il est composé d'un compresseur centrifuge, d'une chambre de combustion annulaire avec une rampe d'injection centrifuge, d'une turbine axiale à trois étages, d'un compresseur de charge (destiné à alimenter les démarreurs pneumatiques des GTP, et pour assurer la pressurisation au sol), et d'un alternateur.
Caractéristiques :
- Puissance : 60 kW
- Consommation : 130 L/h
- Prix unitaire : 352 583,66 €
Galerie photographique
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L'Atlantique 2 n°26 (M 26) en maintenance dans le hangar H1 de la BAN Nîmes-Garons
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L'Atlantique 2 n°11 (M 11) au roulage à la BAN Nîmes-Garons
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L'Atlantique 2 n°1 (M 1) sur la bAN Hyères Le Palyvestre avec son Détecteur d'anomalie magnétique placé sur la queue de l'appareil (5 juillet 2001)
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Cockpit d'un Atlantique au parking à la BAN Nîmes-Garons
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Console des opérateurs d'un Atlantique au parking à la BAN Nîmes-Garons
Annexes
Bibliographie
- Avion : NCD AN 204
- Moteurs : NCD AN 124
Notes et références
- Joseph Henrotin, « : L'Atlantic(que), succès otanien pour la France », dans Défense et Sécurité internationale, no 41, octobre 2008 (ISSN 1772-788X) Erreur dans la syntaxe du modèle Article
- Jean-Dominique Merchet, « Exclusif: l'Atlantique est désormais un bombardier » sur secretdefense.blogs.liberation.fr, Libération, 9 septembre 2008. Consulté le 10 septembre 2008
- Sénat sur La structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la défense (SIMMAD), et le maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la défense no 352 du 21 mai 2008 [lire en ligne] Rapport du
- 2008 selon Mer et Marine [lire en ligne] Au 1er avril
- Les chiffres-clés de la Défense – édition 2011 sur Ministère français de la Défense, 30 septembre 2011. Consulté le 3 octobre 2011
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- Présentation des Atlantique 2 Site de la Marine nationale
- Un ATL2 en jungle guyanaise Site de la Marine nationale
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