Romy Schneider

Romy Schneider
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Romy Schneider

Accéder aux informations sur cette image nommée Romy Schneider Marke.jpg.
Nom de naissance Rosemarie Magdalena Albach
Naissance 23 septembre 1938
Vienne, Autriche
Nationalité Drapeau de l'Allemagne allemande
Drapeau de la France française
Décès 29 mai 1982 (à 43 ans)
Paris, France
Profession Actrice
Films notables Sissi
Le Procès
Le Cardinal
La Piscine
Les Choses de la vie
César et Rosalie
L'important c'est d'aimer
Le Vieux Fusil

Romy Schneider, à l'état-civil Rosemarie Magdalena Albach, née le 23 septembre 1938 à Vienne - morte le 29 mai 1982 à Paris, est une actrice allemande naturalisée française. Elle obtint deux fois le César de la meilleure actrice. Malgré les origines de son père et sa naissance à Vienne, elle n'eut jamais la nationalité autrichienne.

Sommaire

Biographie

Son enfance

Elle naît le 23 septembre 1938 à Vienne (devenue Allemande le 23 mars précédent suite à l'Anschluss) dans une famille à la longue tradition artistique.

Rosa Albach-Retty (1874-1980), la grand-mère de Romy Schneider

Déjà, ses arrière-grand-parents sont des artistes : Rudolf Retty était acteur et metteur en scène et sa femme Kate Retty, chanteuse. Ils sont les parents de Rosa (Retty puis Albach-Retty), pensionnaire du Burgtheater. Rosa, qui mourut centenaire en 1980, épousa Karl Albach un officier de l'armée impériale Austro-hongroise qui renonça à sa carrière par amour et devint avocat puis comédien. Rosa et Karl eurent un fils, l'acteur Wolf Albach-Retty époux de la comédienne Allemande Magda Schneider. Cette dernière, née à Augsbourg en Souabe, est la fille de Xaverius (ou Franz Xavier) Schneider et de Maria, née Meier-Hörmann.

Magda et Wolf, qui se sont rencontrés lors d'un tournage en 1933, se marient à Berlin en 1937. Le prénom de baptême de Romy, Rosemarie, est la contraction des prénoms de ses grands-mères, Rosa et Maria. En 1941 naît son frère Wolf-Dieter Albach, qui exercera la profession de chirurgien.

En octobre 1938, alors que Rosemarie n'est âgée que de quelques semaines, la famille Albach quitte l'ex-capitale autrichienne (Vienne devient une ville du Troisième Reich nazi par l'Anschluss) à l'arrivée des nazis et s'installe dans la propriété de Mariengrund à Schönau am Königsee dans les Alpes bavaroises, près de Berchtesgaden. Les époux Schneider-Albach, en raison de leurs engagements professionnels, ne sont que rarement présents. C'est la grand-mère, Maria Schneider, qui prend soin de Romy et de son frère lorsque leurs parents sont en tournage. Le nid d'aigle d'Adolf Hitler est situé à seulement vingt kilomètres de leur domicile. Elle fréquente avec sa mère le cercle d'Adolf Hitler[1]. Magda Schneider est une proche de Martin Bormann dont les enfants jouent avec la petite Romy. Elle déclarera en 1976 : « "Je crois que ma mère avait une relation avec Hitler" ». Plus tard, elle s'en dédouanera en donnant à ses enfants les prénoms d'origine hébraïque David et Sarah.

En 1943, Wolf rencontre une autre actrice, Trude Marlen, et quitte Magda Schneider. Romy, qui a quatre ans et demi, est bouleversée et s'attache davantage à sa mère qu'elle admire profondément, et à son frère. Elle idéalise son père absent et projettera dans la rencontre avec ses futurs réalisateurs l’image de son propre père[2].

Elle entre à l'école primaire de Berchtesgaden en 1944, alors que son père s'installe avec l'actrice Trude Marlen. Le divorce de ses parents sera prononcé en 1945. L'Autriche est de nouveau indépendante, mais occupée par les armées alliées.

À partir de 1949, elle est placée en pensionnat à l'internat autrichien Goldenstein, près de Salzbourg, institution religieuse catholique, qu'elle fréquente jusqu'en 1953, année où elle obtient sa Mittlere Reife (équivalent du BEPC), avec mention, et elle est censée rejoindre Cologne. Sa mère s'y est en effet remariée en 1953 avec le restaurateur Hans-Herbert Blatzheim, déjà père de trois enfants, et avec lequel Romy, adolescente, ne s'entendra pas : elle ne le désignera plus tard que par « le deuxième mari de ma mère » et la rumeur prétend qu'il aurait porté atteinte à sa pudeur[3]. Voulant devenir décoratrice ou illustratrice de livres pour enfants, elle entre à l'École de dessin de mode à Cologne[4] mais elle rêve surtout d'une carrière d'actrice, comme le montre le journal intime qu'elle a reçu en cadeau à l'âge de treize ans et qu'elle baptise Peggy. Elle y racontera sa joie lorsqu'on lui confie un rôle dans la petite troupe de théâtre du pensionnat.

Ses débuts à l'écran

En 1959, Romy Schneider pose pour Marcel Mayer.

À cette époque, le producteur Kurt Ulrich cherche une jeune fille pour tenir le rôle de la fille du personnage principal joué par Magda Schneider dans le film Lilas blancs. Magda propose sa propre fille, qui passe brillamment les essais et se révèle très photogénique. Romy a quinze ans quand elle apparaît pour la première fois à l'écran, sous le nom de « Romy Schneider Albach ». Le film connaît le succès immédiat et sera suivi d'autres rôles, mais c'est avec la série des Sissi (1955 à 1957), où elle incarne l'impératrice Élisabeth d'Autriche, qu'elle connaîtra une percée fulgurante.

En 1959, affiche du film Mademoiselle Ange.

Le « mythe Sissi »

Le réalisateur autrichien Ernst Marischka a le projet de monter à l'écran l'histoire romancée d’Élisabeth de Wittelsbach (née en 1837 et assassinée en 1898 à Genève), épouse de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche. Il a toujours été sensible à l'immense pouvoir de séduction de cette impératrice, qui fut l'un des plus captivants personnages de la fin du XIXe siècle, mais également celui dont les Autrichiens se souviennent avec le plus de nostalgie. Ernst Marischka avait déjà essayé de populariser Sissi en 1932 dans une opérette dont Paula Wessely tenait le premier rôle.

D'une part, pour lui, l'existence réelle d'Élisabeth révèle trop de tourments pour ne pas être romancée, et il souhaite ne conserver dans sa fiction que le passé glorieux et heureux de l'impératrice. Effectivement, il ne gardera que les événements romantiques et les grands moments d'émotion en occultant tous les drames pénibles et les phobies présents dans sa biographie. D'autre part, l'Autriche cherche à faire oublier son annexion à l'Allemagne nazie et à redorer son blason au niveau international.

Ernst Marischka ne va lésiner sur rien pour que le spectateur croie réellement côtoyer Sissi et son temps. Il vise très haut et sait que Romy, remarquablement secondée par sa mère qui interprète le rôle de la duchesse Ludovika, mère de l'impératrice, est prête à le suivre. Il choisit Karl-Heinz Böhm pour interpréter le rôle du jeune empereur François-Joseph.

À sa sortie en 1955, le film déclenche un immense engouement populaire en Autriche et en Allemagne, et ses recettes dépassent celles d’Autant en emporte le vent. En Europe, le film obtient la mention d'« œuvre culturelle ». En Suisse et en France il bénéficiera d'un lancement remarquable. Le film sera même diffusé gratuitement dans des écoles. Des prospectus de Romy Schneider sont distribués et son visage se retrouve sur des boîtes d'allumettes, des briquets ou des cartes bancaires[réf. nécessaire]. À Nice, à Lille, à Amsterdam, à Anvers, à Gand, à Madrid et à Helsinki, les records de fréquentations des salles de cinéma sont largement battus.

Le succès de Sissi étant largement assuré, Ernst Marischka entreprend de tourner un deuxième épisode, Sissi Impératrice (Sissi, die junge Kaiserin) avec un budget et une vision similaires au premier volet. Romy comprend difficilement qu'on puisse en faire un deuxième film. Elle est également de plus en plus opposée à ses personnages idéalisés et subit tant bien que mal les désagréments qu'on lui impose (par exemple porter une perruque de six kilogrammes qui lui donne des maux de tête). Le réalisateur et les coordonnateurs de la série refusent cependant de prendre en compte ses remarques pour rendre le rôle plus réaliste.

Le second Sissi recevra un accueil similaire à celui du premier. Des milliers de jeunes filles dans toute l'Europe vont adopter dès lors le style « princesse » : cheveux longs bouclés, taille de guêpe et jupons bouffants.

Romy n'achève le tournage du troisième Sissi qu'avec réticence et a hâte de se détacher du personnage auquel on a trop tendance à l'assimiler. Au grand dam de son agent, de son beau-père (qui gère sa fortune et utilise ses cachets pour investir dans des hôtels et restaurants) et aussi de sa mère (qui a besoin de sa fille pour maintenir sa propre carrière alors déclinante depuis la fin du régime nazi[3]), elle s'oppose au tournage d'un quatrième Sissi. Plus tard, elle dira : « Je hais cette image de Sissi » et avouera : « J’ai refusé les quatre-vingt millions qu’on m’offrait pour tourner une quatrième mouture de Sissi. »

Dès 1953 Magda avait décidé de prendre en charge la carrière naissante de sa fille, qui prend définitivement le pseudonyme « Romy Schneider ». Aussi, Magda impose souvent aux réalisateurs de jouer auprès de sa fille ; elle interdit à Romy de signer le contrat que Kirk Douglas lui propose en 1957, lors de leur rencontre au Festival de Cannes. La jeune fille se rebelle alors et décide de choisir dorénavant elle-même ses rôles. La décision de Romy ne sera pas sans conséquence sur la carrière professionnelle et la situation financière de sa mère.

Les premières amours

En 1956, elle fréquente brièvement Toni Sailer, le triple champion du monde de ski alpin, rencontré lors d'un bal de valse autrichienne. Leur flirt est médiatisé, vu leurs notoriétés respectives. Entre 1956 et 1957, elle entretient une amourette avec l'acteur Horst Buchholz qu'apprécie beaucoup Magda Schneider. En 1957, Romy (accompagnée de sa mère) et Horst débarquent à Paris pour tourner Monpti. Rentrés à Munich pour tourner les intérieurs du film, les deux jeunes acteurs mettent fin à leur relation.

1958 est une année charnière dans la vie professionnelle et privée de Romy Schneider : Pierre Gaspard-Huit lui propose le rôle principal de Christine, un remake de Liebelei de Max Ophüls dans lequel sa mère avait tenu le rôle principal en 1933. Les producteurs arrangent une entrevue avec la presse dans les salons de l'aéroport : Romy Schneider et Alain Delon se rencontrent pour la première fois au pied de l'escalator. Leurs premiers rapports sont houleux, Romy ne parlant pas français et considérant le jeune premier trop arrogant. Cependant durant le tournage, elle tombe amoureuse de son partenaire, qu'elle a choisi elle-même. Ils célèbrent leurs fiançailles officielles, organisées par les parents de Romy, à Lugano le 22 mars 1959 devant la presse internationale, sans planifier de date pour un éventuel mariage. Elle part alors s'installer avec lui à Paris. Elle y abandonne son éducation bourgeoise pour découvrir les soirées de la capitale, l'anticonformisme et une jeunesse qui méprise l'argent. L'Allemagne ne lui pardonnera jamais cette infidélité.

La naissance d'une étoile

Alain Delon est en pleine gloire et tourne à une cadence folle tandis que Romy est ignorée par le cinéma français et reniée par le cinéma allemand et autrichien. Delon lui fait apprendre l'italien et rencontrer Luchino Visconti qui fait monter sur scène le couple dans Dommage qu'elle soit une putain en 1961. Après ce triomphe, le réalisateur italien lui donne un rôle dans un sketch de Boccace 70 en 1962. À la fin du tournage, Visconti lui glisse au doigt un anneau en bois incrusté de deux diamants et d'un saphir qui ne la quittera plus jusqu'au jour de sa mort. Cette même année, elle monte pour la première fois sur les planches en Allemagne, au théâtre Baden-Baden, où elle joue en français, avec une troupe française, la pièce La Mouette d'Anton Tchekhov. Fin 1962, elle est hospitalisée pour surmenage ; Alain Delon est à son chevet.

Les producteurs américains sont séduits, surnomment l'actrice « la petite fiancée du monde » et lui font de nombreuses propositions[5]. La Columbia lui offre alors un contrat de sept ans (pour sept films et un cachet d'un million de francs pour chacun de ses rôles), et Romy s'installe aux États-Unis, à Hollywood, de 1962 à 1965. Elle tourne un premier film avec Otto Preminger, Le Cardinal qui est un succès. En 1963, elle reçoit la première récompense française de sa carrière, l'Étoile de Cristal de l'Académie du cinéma pour sa prestation dans Le Procès. Néanmoins, sur son deuxième film pour la Colombia, Prête-moi ton mari, elle découvre que les techniques de l'Actors Studio sont bien différentes des siennes. Maladroite dans cette comédie, envahie par le stress, le trac et les doutes (circulent dans la presse des photos montrant Delon avec une jeune femme), la presse américaine la surnomme Miss Worry (« Mademoiselle inquiète »), ce qui la condamne aux seconds rôles. Elle rompt donc son contrat avec la Columbia et rentre à Paris après avoir reçu des mains de son agent George Baum une lettre de rupture de quinze pages d'Alain Delon. Elle trouve dans leur appartement parisien quelques roses laissées sur la table du salon et un mot d'Alain Delon : « Je suis à Mexico avec Nathalie. Mille choses. Alain ». Après cinq ans de passion orageuse, Alain Delon l'a quittée pour Nathalie, enceinte de leur fils Anthony. Romy est très affectée par cette rupture[6].

En juin 1964, Romy obtient la « Victoire du Cinéma français », récompensant la « meilleure actrice étrangère de l'année ».

Le 1er avril 1965, à l'occasion de l'inauguration du restaurant Blatzheim à l'Europa-Center de Berlin-Ouest, elle rencontre l'acteur et metteur en scène de théâtre de boulevard berlinois Harry Meyen, d'origine juive. Ils se marient le 15 juillet 1966 à Saint-Jean-Cap-Ferrat — Romy est déjà enceinte de cinq mois — et s'installent à Berlin-Grünewald. Le 3 décembre, elle donne naissance à son premier enfant, David Christopher Meyen (Meyen étant le pseudonyme de son père ; David s'appelle en réalité Haubenstock, comme le mentionne son état civil). L’actrice se retire alors de la vie publique pendant une année et demie pour s'occuper essentiellement de son fils.

La « tragédie Romy Schneider »

Romy Schneider avec Harry Meyen et Rut Brandt lors de sa réception par le chancelier Willy Brandt en 1971.
Avec le chancelier Willy Brandt en 1971.

Le 21 février 1967, son père meurt à Vienne d'un infarctus, suite à un excès de trac, appréhension qui la fera souffrir pendant toute sa carrière[7].

Vivant alors comme une épouse et une mère anonyme dans son appartement de Grünewald, sa carrière redémarre le jour où Jacques Deray lui offre, sur la suggestion d'Alain Delon, le rôle de Marianne dans La Piscine.

Femme engagée, elle se prononce pour un avortement libre et gratuit en signant le fameux Manifeste des 343, publié en France dans Le Nouvel Observateur et en Allemagne dans le magazine Stern, ce qui lui vaut d'être inquiétée par le Tribunal de Hambourg.

En 1972, elle se sépare de son époux Harry Meyen. Le divorce houleux — Harry Meyen lui réclame la moitié de sa fortune pour qu'elle puisse conserver la garde de David — sera prononcé le 5 juillet 1975 à Berlin-Ouest en l'absence des deux intéressés. Le 18 décembre de la même année, elle épouse son secrétaire, Daniel Biasini. Suite à un accident de voiture au cours du passage du Nouvel An de 1976, elle perd un premier enfant né de cette union tandis que son mari est gravement blessé. Le 21 juillet 1977, elle accouche prématurément d'une fille, la future actrice Sarah Biasini, à Gassin, dans le Var. La césarienne l'a épuisée et elle reste une année entière auprès de son foyer puis reprend à nouveau le chemin des tournages.

En 1974, elle tombe dans une grave dépression suite au tournage éprouvant de L'important c'est d'aimer d'Andrzej Zulawski. Ressurgissent alors les vieux démons de l'alcool et des médicaments que le milieu artistique d'Harry Meyen lui a fait découvrir. Malgré la surveillance de Daniel Biasini, elle parvient à obtenir ses médicaments par l'intermédiaire de Marlene Dietrich, qui les lui fait passer en cachette entre les pages de quelques livres. De plus, elle fume jusqu'à trois paquets de Marlboro par jour, dégradant rapidement sa santé[8].

Ses rapports avec son mari se dégradent dès 1979 : Romy est souvent absente à cause de son métier et Daniel Biasini sort beaucoup la nuit. Elle part alors en vacances au Mexique, seule avec Sarah mais pendant son séjour, elle reçoit un télégramme le 15 avril 1979 lui annonçant que son ex-mari Harry Meyen a mis fin à ses jours à Hambourg ; très affectée, elle rentre d'Acapulco pour assister aux obsèques.

Après avoir demandé le divorce avec Daniel Biasini en février 1981, elle entame cette même année le tournage de La Passante du Sans-Souci qui doit être interrompu à plusieurs reprises : en avril, sous l'emprise de l'alcool et des calmants, elle part en cure à Quiberon. Sous l'objectif du photographe Robert Lebeck, elle se brise le pied gauche en sautant d'un rocher sur une plage. Le 23 mai, elle entre à l'hôpital de Neuilly où elle subit l'ablation de son rein droit pour une tumeur. Mais elle rencontre, par l'intermédiaire de Claude Berri, le producteur Laurent Pétin, célibataire, plus jeune qu'elle, avec lequel elle passera les derniers mois de sa vie. Laurent Pétin lui redonne confiance et la force d'achever le tournage de son dernier film.

Le 5 juillet 1981, David, son fils né en 1966 de son mariage avec Harry Meyen, passe le dimanche chez les parents de son ex-beau-père Daniel Biasini, à Saint-Germain-en-Laye. L'après-midi, il rentre à la maison mais le portail, haut de deux mètres, est clos. Il grimpe donc sur le mur pour l'escalader, comme il en avait l'habitude mais perd l'équilibre, tombe et s'empale sur les pointes de métal qui lui perforent les intestins. Il meurt le soir même à l'hôpital, à l'âge de quatorze ans. Des paparazzi, déguisés en infirmiers, pénètrent dans le service funéraire pour photographier David sur son lit de mort. Romy Schneider, anéantie, exprimera sa colère contre eux dans une interview à Michel Drucker, diffusée dans l'émission Champs Elysées en avril 1982 : « que des journalistes se déguisent en infirmiers pour photographier un enfant mort, où est la morale, où est le tact ? »

Au matin du 29 mai 1982, Romy Schneider est retrouvée morte par son compagnon Laurent Pétin dans son appartement parisien situé 11, rue Barbet de Jouy dans le 7e arrondissement. La police retrouve sur son bureau une lettre inachevée, un mot d'excuse pour décommander une séance de photographie et d'interview, sa fille ayant la rougeole, avec une longue rature montrant qu'elle a dû s'effondrer soudainement en écrivant. Sur le bureau se trouvaient de l'alcool et des médicaments. Le magistrat Laurent Davenas préfère classer l'affaire sans autopsie pour, dit-il, « qu'elle garde son secret avec elle ». Quant à savoir si elle s'est réellement suicidée par barbituriques ou s'il s'agit d'un accident, le journaliste Guillaume Évin affirmera qu'« elle ne s'est pas suicidée… mais est morte de ses excès »[9].

Elle est inhumée le 2 juin 1982 au cimetière de Boissy-sans-Avoir, lieu de sa maison de campagne achetée après la mort de David. Enterré le 7 juillet 1981 au cimetière de Saint-Germain-en-Laye, le corps de David y est exhumé pour être transféré dans le caveau de sa mère.

À celle dont il dit qu'elle est le plus grand amour de sa vie, Alain Delon, écrit sur un bout de papier : « Tu n'as jamais été aussi belle. Tu vois, j'ai appris quelques mots d'allemand pour toi : Ich liebe dich, meine Liebe. » (« Je t'aime, mon amour »). Alain Delon n'est pas présent le jour de l'inhumation ayant préféré se recueillir le lendemain dans une plus grande discrétion. La mère de Romy Schneider sera elle aussi absente ; elle mourra quatorze ans après sa fille.

Le 22 février 2008, l'Académie des Césars lui décerne à titre posthume un prix du souvenir à l'occasion du soixante-dixième anniversaire de sa naissance. C'est Alain Delon qui monte le chercher sur scène, en demandant par la même occasion une ovation en son honneur.

Filmographie

La carrière de Romy Schneider traduit deux orientations divergentes : la première est celle des années de jeunesse marquée par l'influence de sa mère Magda qui l'imposa comme la jeune héroïne allemande typique, fraîche et tumultueuse, dans des films pastoraux et romantiques (l'ère des Sissi). La seconde, plus sombre et complexe, prend un véritable tournant grâce à ses interprétations dans Le Procès d'Orson Welles et La Piscine de Jacques Deray. Cette période plus tardive est le fruit d'une collaboration, parfois compliquée, avec bon nombre de cinéastes exigeants tels qu'Alain Cavalier, Joseph Losey, Claude Sautet, Luchino Visconti, Andrzej Żuławski, Bertrand Tavernier ou encore Costa-Gavras. Elle remportera le tout premier César de la meilleure actrice en 1976 pour L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski et en obtint un autre en 1979 pour Une histoire simple de Claude Sautet.

Théâtrographie

Discographie

En allemand

  • Pierre et le Loup, conte musical pour enfants, opus 67, de Serguei Prokofiev, sous la direction de Herbert Von Karajan et avec l'Orchestre Philharmonique de Berlin
  • Deux chansons inspirées des thèmes originaux de Monpti et de La Belle et l'Empereur
  • Une petite mélodie extraite de film Max et les ferrailleurs

En français

  • Une chanson inspirée du thème musical de Les Choses de la vie avec Michel Piccoli
  • Un extrait de la bande originale de César et Rosalie (la lettre de Rosalie)
  • Deux extraits de la pièce Dommage qu'elle soit une P... (en compagnie d'Alain Delon)

En italien

  • L'Amante : bande originale du film Les Choses de la vie

Hommages et influence

  • Le prix Romy-Schneider est une récompense qui est attribuée chaque année depuis 1984 à une comédienne, espoir du cinéma français et francophone.
  • Une variété de roses rouges porte le nom de Romy Schneider.
  • Dans le film Huit Femmes, quand Louise (interprétée par Emmanuelle Béart) montre une photo de sa précédente patronne, il s'agit de Romy Schneider.
  • Pedro Almodóvar a dédié son film Tout sur ma mère à plusieurs actrices dont Romy Schneider (à laquelle il déclare vouer une grande admiration). La dédicace est la suivante : « Bette Davis, Gena Rowlands, Romy Schneider, toutes les actrices qui ont interprété des actrices et surtout à ma mère. »
  • Romy Schneider a sa statue de cire au musée Grévin à Paris. Elle y est représentée dans sa loge.
  • Une femme comme Romy (Titre original : Eine Frau wie Romy) : film allemand de Josef Rusnak sur sa vie est sorti en 2009. Marion Cotillard, Vanessa Paradis, Sarah Biasini (la propre fille de l'actrice) ont d'abord été pressenties pour jouer son rôle, avant que le choix ne se porte sur l'actrice et chanteuse allemande Yvonne Catterfeld[10].

Récompenses et nominations

Précédée par César de la meilleure actrice Suivie par
-
Romy Schneider pour L'important c'est d'aimer
1976
Annie Girardot pour Docteur Françoise Gailland
Simone Signoret pour La Vie devant soi
Romy Schneider pour Une histoire simple
1979
Miou-Miou pour La Dérobade

Notes et références

  1. Apocalypse, la 2e Guerre mondiale, Isabelle Clarke et Daniel Costelle, 2009.
  2. Emmanuel Bonini, La Véritable Romy Schneider, J'ai lu, 2005, coll. « J'ai lu Biographie », 315 p. (ISBN 978-2290330128) p. 15.
  3. a et b Documentaire « Romy Schneider, derniers secrets » de Sarah Briand et Fabien Boucheseiche (France, 2010) diffusé pour l'émission Un jour, un destin le 7 septembre 2010
  4. Emmanuel Bonini, op. cit. p. 17.
  5. Emmanuel Bonini, op. cit. p. 23.
  6. Emmanuel Bonini, op. cit. p. 31.
  7. Guillaume Evin, Les mystères Romy Schneider, Timée-éditions, 2009, 140 p. (ISBN 9782354012014) p. 57.
  8. Guillaume Evin, op. cit. p. 103-104.
  9. Guillaume Évin, op. cit. p. 123.
  10. « Bientôt un film sur la vie de Romy Schneider » dans Le Figaro.

Annexes

Bibliographie

  • Guillaume Evin, Les Mystères Romy Schneider, Éd. Timée, 2009.
  • Johannes Thiele, Romy, Éd. Place des Victoires, 2007.
  • Emmanuel Bonini, La Véritable Romy Schneider, Pygmalion, 2001.
  • Hans-Jürgen Tast, Romy Schneider - Ein Leben auf Titelseiten Schellerten 2008, (ISBN 978-3-88842-036-8).
  • Sous la direction de Christian-Marc Bosséno et Yannick Dehée, Dictionnaire du cinéma populaire français des origines à nos jours, Éditions Nouveau Monde, 2004.
  • S. Pommier et P.J.B. Benichou, dir. Francis Le Goulven, Romy Schneider, Coll. « Têtes d'Affiche », PAC, Paris.
  • Françoise Arnould et Françoise Gerber, Romy Schneider : princesse de l'écran, France Loisir, Paris.

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