Invention du cinéma

Invention du cinéma

Histoire du cinéma

Cet article retrace les grandes étapes qui jalonnent l'histoire du cinéma.

La première projection du cinématographe Lumière dans une salle prévu à cet effet (salle de cinéma) a lieu le 21 septembre 1895, à la Ciotat à L'Eden[1]. Le cinéma connaît un rapide développement et dès le début du XXe siècle devient un divertissement populaire. Il acquiert aussi ses premières lettres de noblesse grâce à des grands réalisateurs comme Méliès, Griffith ou Dreyer qui en fixent les règles de langage. Jusque dans les années 1950, le cinéma reste un art populaire par excellence. Mais il est peu à peu concurrencé par la télévision.

Sommaire

Invention du cinéma

Origines et expérimentations

Article détaillé : Précinéma.
Le cheval au galop saisi par Eadweard Muybridge.

Le phénomène physiologique de la persistance rétinienne est observé au XVIe siècle et XVIIe siècle par le Chevalier d'Arcy et Isaac Newton. Ce défaut de l'œil, cumulé à celui de la capacité du cerveau de lier entre elles plusieurs images séparées, permettent la création d'un artifice reconstituant le mouvement. La première démonstration scientifique est la roue de Faraday en 1830, suivent différents objets tels que le thaumatrope, le phénakistiscope, le zootrope, le praxinoscope ... Leur exploitation commerciale sous forme de jouets devient d'ailleurs courante à partir de 1850. Le général autrichien Franz von Uchatius les améliore d'un système de projection en 1853, inspiré de la lanterne magique qui existe depuis le XVIe siècle, ancêtre du projecteur. La photographie, quant à elle, naît en 1839 sous l'impulsion de Jacques Daguerre. Reste à combiner les appareils reconstituant le mouvement avec la photographie.

Eadweard Muybridge a précisément l'idée en 1878 d'aligner vingt-quatre appareils photographiques pour décomposer le mouvement d'un cheval lancé au galop. Les photographies sont par la suite intégrées dans un dispositif de son invention, le zoopraxiscope, qui permet de voir s'animer la course du cheval. Étienne-Jules Marey qui travaille également sur le mouvement des animaux crée en 1882 un fusil photographique qu’il dote ensuite d’une pellicule : le chronophotographe.

Le kinétophone inventé par Thomas Edison, version améliorée du kinétoscope.

Émile Reynaud donne naissance au théâtre optique. L’homme est davantage versé dans le dessin que dans la photographie. Il dessine directement sur la gélatine des intrigues de sa création qu'il fait défiler et projeter devant les spectateurs. L'américain George Eastman invente la pellicule permettant ainsi d'aligner plusieurs images en négatif sur un film transparent. Louis Aimée Augustin Le Prince construit et dépose le brevet d’une caméra le 11 janvier 1888. Il effectue des prises de vue sur le pont de Leeds et dans sa propriété de Roudhay en Angleterre en octobre 1888. Ces essais mal connus pourraient s'avérer les plus anciens films existants. Cependant, en 1890, après avoir amélioré sa caméra, l’inventeur disparaît mystérieusement dans le train express Dijon-Paris. En Angleterre l’inventeur William Friese-Greene met au point une caméra capable de fixer dix images par seconde à l'aide d'un film perforé.

Suite à une rencontre avec Eadweard Muybridge puis avec Étienne-Jules Marey, le célèbre inventeur américain Thomas Edison avec son collaborateur William K.L. Dickson invente le kinétoscope en 1888. L'appareil qui va connaître une déclinaison commerciale réussie, permet à un spectateur de visualiser des films courts au travers d'une lorgnette. On le trouve dans des salles qui lui sont spécialement dédiées et dans les fêtes foraines. Le kinétoscope est vendu dans le monde entier. Pour alimenter ce commerce, la compagnie d’Edison construit le premier studio de l’histoire: la Black Maria. Bâti sur des rails qui permettent de capter au mieux la lumière du soleil suivant les heures de la journée, William K.L. Dickson y tourne au moyen du kinétographe – la caméra brevetée par la société – des centaines de films d’une minute, extraits de pièces de théâtre, combats de boxe etc …

Le nom « cinématographe » apparaît lui dans un brevet déposé le 12 février 1892 par Léon Bouly, d'abord sous l'intitulé « cynématographe Léon Bouly », puis « cinématographe », dans un autre brevet qu'il dépose le 27 décembre 1893. Le même nom en anglais, « cinematograph », est utilisé par Jean Le Roy en 1895. Ces inventions permettent de faire de la prise de vue, voire de projeter des images. En réalité, partout dans le monde les inventeurs se lancent à la conquête de l’image animée. Certaines de ces inventions n’auront parfois ni brevets ni descendance. Cette riche période d'expérimentation scientifique et cinématographique, aussi appelée pré-cinéma constitue les débuts du cinéma. D'une façon plus ou moins directe, toutes ces expériences concourent à la naissance du cinéma dans sa forme contemporaine.

Naissance du cinéma

Affiche de Henri Brispot, faisant la promotion du cinématograhe des Frères Lumière (1895).

On date généralement la naissance du cinéma à la première projection publique donnée par les Frères Lumière à la salle de l'Eden de la Ciotat le 21 septembre 1895 puis au Salon indien du Grand café de Paris le 28 décembre 1895[2]. Elle a cependant été précédée de plusieurs répétitions. C'est en effet le 22 mars 1894 dans les locaux de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale à Paris, qu'a lieu la première représentation de ce qui devait être le premier film des deux inventeurs : La Sortie de l'usine Lumière à Lyon. Suivent des représentations à Lyon, à Bruxelles, à La Ciotat avec au fur et à mesure, de nouveaux films tournés pour l'occasion (Le Repas de bébé, Les Forgerons, Le Débarquement du congrès de photographie à Lyon, La Pêche aux poissons rouges …). Les frères Lumière déposent le brevet de leur cinématographe le 13 février 1895.

Programme d’une projection publique au Salon Indien du Grand Café à Paris en 1895

À la différence d'autres appareils de projection, le cinématographe Lumière, à la fois caméra, tireuse et visionneuse, supplante les autres procédés de reproduction du mouvement utilisés jusqu'alors. Il est plus léger, plus commode que les autres systèmes. La qualité des prises de vues est aussi meilleure que celles du kinétographe - moins précises et plus spectrales[3]. Son originalité est de comporter un mécanisme d’entraînement qui permet une plus grande fluidité de l’image animée et une projection élargie. La première séance du Grand Café publique et payante est enfin celle dont le retentissement est le plus important[4]. Ce 28 décembre, alors que la salle est peuplée d'une trentaine de personnes, l'engouement qui naît fait date et le bouche à oreille aidant, le Salon indien ne devait par la suite plus désemplir. Aussitôt la représentation achevée, les offres d'achat pleuvent sur les inventeurs. Le gérant du Musée Grévin, celui des Folies Bergères et Georges Méliès qui y assistent, surenchérissent pour s'accaparer l'appareil. En vain puisque Auguste Lumière refuse de le leur vendre. En effet, les frères Lumière conservent pour eux l’exploitation de leur invention. De fait, dans plusieurs pays, d’autres inventeurs mettent rapidement au point des appareils équivalents et le cinématographe doit subir leur concurrence.

Le 23 avril 1896, réalisant que la projection publique allait prendre le pas sur son kinétoscope, Thomas Edison acquiert le brevet du Phantascope mis au point par Charles Francis Jenkins et Thomas Armat et le rebaptise « vitascope »[5]. Au Royaume-Uni, Robert William Paul exploite déjà un plagiat du kinétoscope ; il commercialise bientôt un appareil de projection sous le nom d’« animatograph » ou « theatrogoraph ». En Allemagne, c'est Max von Skladanovsky qui passe pour l'inventeur du cinéma avec son bioscope dont il fera une démonstration publique le 1er novembre 1895, avant celle du salon indien mais la machine plus lourde et moins pratique que le cinématographe ne soutient pas la concurrence[6].

Propagation de l'invention et premiers avatars

Gabriel Veyre filme un village d'Indochine en 1899.

Les frères Lumière forment et envoient des opérateurs de part le monde pour faire la promotion de leur cinématographe. Dans les pays qu'ils traversent, Charles Moisson, Francis Doublier, Félix Mesguich, Alexandre Promio, Gabriel Veyre tournent et projettent leurs réalisations devant un public médusé. Le 20 février 1896, à Londres, le cinématographe fait salle comble, en mai, Mesguich est porté en triomphe à New York pendant qu’Eugène Promio donne la première projection publique que connaît la Russie à Saint-Pétersbourg. L’invention voyage aussi à Bombay (7 juillet 1895), à Osaka (1897), en Amérique latine et en Chine (1899). Au passage, la société des frères Lumière concède des licences d’exploitation de l’appareil notamment au Royaume-Uni et en Russie. Ces démonstrations assurent non seulement la publicité de l'appareil mais également celle plus générale du cinéma. Des productions locales de films ne tardent pas à voir le jour.

Le Danemark voit en 1898 son premier cinéaste Peter Elfelt filmer les vacances d’été de la famille royale danoise à l’aide d’un appareil de sa propre fabrication[7]. La première bande allemande est aussi tournée en 1898 montrant une promenade de jeunes gens dans la Forêt-Noire[8]. Au Japon, Shiro Asano tourne des vues de Tokyo dès 1896, et filme des geishas[9]. L'apparition du cinéma est plus tardive dans d'autres pays comme en Chine dont le premier film connu, La Montagne Dingjun, constitué de trois scènes d'opéra est daté de 1905. L'Italie se lance dans la production cette même année avec une course automobile[10]. La Russie, elle, n'entame véritablement son histoire cinématographique qu'en 1907 avec le photographe Alexandre Drankov qui fonde son propre studio[11].

Le cinématographe devient assez vite un enjeu commercial. Thomas Edison déclenche en 1897 ce qu’on a appelé la « guerre des brevets ». Fort d’un cabinet d’avocats puissant et d’une milice à sa solde, il repère et poursuit tous les concurrents pour s’assurer le monopole de la production de films et de l’exploitation de son vitascope[12]. En janvier 1897, à Chicago, Félix Mesguich est arrêté pour avoir sans autorisation filmé une scène dans la rue. Cette même année, en juin, du matériel cinématographique est saisi par les douanes. Sous la pression, la filiale américaine des Lumière ferme boutique et son directeur se voit précipitamment quitter le pays. Un an après, ne restent plus que deux studios américains : la Vitagraph Company of America de Thomas Edison, et l’American Mutoscope and Biograph Company, société cofondée par William Dickson, qui exploite le mutoscope puis met au point la biograph, une caméra imposante mais de grande qualité[13].

Cette même année 1897, en France, l'incendie du Bazar de la Charité marque suffisamment les esprits pour freiner le développement du cinématographe et entâcher sa réputation. C'est la lampe à ether d'un projecteur qui est l'origine du drame qui va faire une centaine de victimes. Le lieu était fréquenté par la classe bourgeoise qui considèrera encore longtemps le cinéma avec circonspection, sinon mépris[14]. La méfiance qui entoure alors l'invention retarde aussi l'apparition de salles d'exploitation permanentes[15]. Au moins jusqu'en 1903, le cinéma demeure avant tout une attraction foraine.

Cinéma muet

Article détaillé : Cinéma muet.

Les films qui sont produits jusqu'en 1927 sont dépourvus de son. Pourtant, le phonographe existe depuis 1877. Son inventeur, Thomas Edison, songe dès 1894 à coupler son kinétoscope d'un cylindre phonographique, et commercialise le kinétophone. Ses travaux inspirent par la suite le français Auguste Baron qui fait breveter en 1896, un système permettant d'enregistrer isolément le son et l'image et leur synchronisation lors de la projection. La sonorisation des films est un terrain foisonnant de recherches tout au long du début du XXe siècle. Le public assiste d'ailleurs à plusieurs démonstrations de films sonorisés mais les investissements requis pour poursuivre les recherches font souvent défaut. L'équipement lourd impose des contraintes matérielles que la production préfère éluder, et la qualité n'est pas souvent au rendez-vous[16]. Pour pallier l'absence de la parole, la projection est souvent accompagnée par de musiciens, voire par des bruiteurs venus du théâtre. Jusqu'à l'apparition des intertitres les exploitants auront aussi recours à des conférenciers en guise de narrateur[17].

Ébauche d'un langage cinématographique

Sous l'influence des opérateurs Lumière, une large part de la production cinématographique de cette fin de siècle est consacrée à des évènements, des scènes de vie ou à des vues filmées de monuments. Dans ce cadre, Eugène Promio invente le travelling à Venise au printemps 1896. Les opérateurs Lumière filment encore Le Couronnement du Tsar Nicolas II qui est le premier film monté – encore qu'il ne s'agisse que d'un bout à bout chronologique [18]. On prête souvent à leur production un caractère documentaire, mais il vaut mieux parler de photographies filmées. Vues fixes ou en mouvement, le traitement apporté est encore faible[19]. Les frères Lumière produisent leur premier film dramatique avec La Passion du Christ. Le film obtient une certaine renommée et est exporté aux États-Unis. Néanmoins, les deux frères ne tardent pas à être débordés par la concurrence et cessent leur activité de production à l’orée du nouveau siècle[20].

De son côté, Georges Méliès qui s'est procuré un appareil auprès de Robert W. Paul au Royaume-Uni, construit à Montreuil son propre studio de cinéma en 1897 : la Star-Film. Directeur du Théâtre Robert Houdin, il tire du cinématographe un potentiel illusionniste. Il a recours au trucage avec l’Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin, arrêtant la prise de vue et la reprenant, substituant au passage une femme à un squelette. L’homme s’illustre d’abord dans l’actualité reconstituée inspirée des illustrations du Petit Journal[21]. Il reconstitue l’explosion du cuirassé Maine en rade de La Havane en 1898 à l’aide de maquettes, ainsi que l’Affaire Dreyfus en 1899. Mais c’est encore dans la féerie que Georges Méliès s’épanouit, peignant lui-même d’immenses toiles de fond, utilisant les procédés de surimpression déjà connus de la photographie. Il adapte Cendrillon, Barbe Bleue, Les Voyages de Gulliver et connaît l’apogée de son cinéma avec Le Voyage dans la Lune en 1902[22]. Mélange des univers de Jules Verne et de H. G. Wells, l’œuvre connaît un triomphe à la foire du Trône et assoit la célébrité de son auteur à travers le monde ; rançon du succès, le film est aussi abondamment contrefait notamment aux États-Unis[23]. Cependant, Georges Méliès dont l'expérience vient du spectacle vivant s'en tient à une narration théâtrale. Ses films se présentent comme autant de scènes théâtrales se succédant, en plan fixe, la caméra à hauteur d'un spectateur assistant à une représentation[24].

Ce procédé primaire de narration est aussi celui adopté par les concurrents de Georges Méliès que sont Charles Pathé et Léon Gaumont. Les deux producteurs vont bientôt prendre un essor tel qu’ils se disputeront à eux seuls la domination du marché mondial de la production du film. Pour ce faire, leur production emboîte le pas des Lumière et de Méliès dont ils plagient en partie les productions[25] mais consacrent aussi quelques innovations. Charles Pathé recrute Ferdinand Zecca en 1900. Le réalisateur connaît son premier succès avec Histoire d’un crime, qui comporte le premier flash-back de l’histoire du cinéma. Sa propre version de la Passion dont le tournage est achevé en 1905 assure la fortune de son employeur. Quant à Léon Gaumont, plus intéressé par la technique, il confie ses productions à sa secrétaire Alice Guy à qui l’on doit sans doute le premier film narratif original, La Fée aux choux, réalisé dès 1896 avec les moyens du bord[26]. Elle-même tourne une ambitieuse Vie de notre seigneur Jésus-Christ, employant jusqu'à trois-cent figurants et vingt-cinq décors, destinée à concurrencer La Passion de Zecca[27].

Vers une économie structurée

En 1901, les deux frères Pathé commencent à fonder leur empire en construisant une usine phonographique à Chatou, ainsi que deux studios de cinéma, dont les films produits sont signés par le label « Pathé ». Dès lors, le succès grandira et ils feront construire près de deux cents salles dans le monde. En 1904, Pathé distribue 50 % des films diffusés en Europe et en Amérique.

En 1905, les studios Gaumont

  • 1905:
    • Gaumont construit un studio aux buttes Chaumont
    • Apparition du premier Nickelodeon à Pittsburg
  • 1906: Fondation de la SCAGL destiné à créer un répertoire sur le répertoire français
  • 1907: Pathé fait passer une circulaire pour cesser la vente des copies et instaure un système de location
  • 1908:
    • Pathé domine le marché américain
    • Naissance du Trust aux États-Unis
  • 1909:
    • Pathé possède cinq studios
    • 10 000 salles aux États-Unis et 300 en France
    • Congrès des producteurs de films interdisant leur exploitation par les forains
  • 1910:
    • Généralisation de la location
    • Le Trust contrôle 57% des salles aux États-Unis
  • 1914:
    • Premières super-productions : Cabiria
  • 1915:
    • Dissolution du Trust
    • Montée en puissance des stars

Un art en mouvement

Années 1910

Dans les années 1910, le cinéma américain se distingue par ses comiques : Mack Sennett, Charlie Chaplin, Fatty, Buster Keaton, Harold Lloyd... Les premières stars apparaissent, ainsi Mary Pickford reçoit 100.000 $ par an [28] . David Wark Griffith (avec surtout Naissance d'une nation et Intolérance), Cecil Blount DeMille (avec Forfaiture), Erich von Stroheim, Thomas H. Ince font leur début dans le métier aux États-Unis. En 1919, Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Charles Chaplin et David Wark Griffith créent la United Artists Corporation (aussi connu sous le nom des Artistes associés).

En France c'est les débuts des réalisateurs Abel Gance, Germaine Dulac, Léonce Perret et Marcel L'Herbier. Un des premiers succès du cinéma français est un serial : Fantomas, film en 5 épisodes, réalisé par Louis Feuillade qui réiterera l'initiative avec Les Vampires. Les premières stars de cinéma en France se nomment Musidora, Harry Baur, Charles Prince et son rôle de Rigadin, la très grande Sarah Bernhardt venue du théâtre et Max Linder qui inspira Charlie Chaplin.

En Allemagne est créée l'Universum Film AG en 1917 sous ordre du général Erich Ludendorff afin de "combattre la propagande anglaise" [29]. C'est les débuts de Fritz Lang, Ernst Lubitsch et Robert Wiene (Le Cabinet du docteur Caligari).

En Italie, Quo Vadis ?, d'après le roman de Henryk Sienkiewicz, impressionne, le film a coûté 80.000 lires et a nécessité la location de 20 lions pour les scènes d'arène, le film est un long métrage de neuf bobines, un record pour l'époque [30]. Fort de ce succès, l'Italie tourne en 1913 Les Derniers jours de Pompei d'après le roman de Edward Bulwer-Lytton et Cabiria en 1914 réalisé par Giovanni Pastrone.

En 1917 en Russie, Le Père Serge de Yakov Protazanov donne à Ivan Mosjoukine une stature de célébrité dans le monde du cinéma.

Des années 1920 à la fin du muet

En Scandinavie, un cinéma fantastique émerge avec notamment La Sorcellerie à travers les âges de Benjamin Christensen, La Charrette fantôme de Victor Sjöström et Pages arrachés au livre de satan de Carl Theodor Dreyer.

Sergueï Eisenstein (avec Le Cuirassé Potemkine), Vsevolod Poudovkine (avec La Mère), Dziga Vertov (avec L'Homme à la caméra), Alexandre Dovjenko (avec La Terre) dominent le cinéma en URSSLénine a déclaré : De tous les arts, le plus important pour nous, c'est l'art cinématographique [31].

En 1921, Le Kid rend définitivement célèbre Charlie Chaplin.

En 1922, Nanouk l'esquimau de Robert Flaherty permet aux spectateurs de découvrir un monde inconnu, celui du grand nord. En Allemagne, sort Nosferatu le Vampire de Friedrich Wilhelm Murnau, librement adapté du Dracula de Bram Stoker, le personnage de Nosferatu (un vampire) est interprété par Max Schreck; le film est considéré comme un chef d'œuvre de l'expressionisme.

En 1928, Renée Falconetti incarne Jeanne d'Arc dans La Passion de Jeanne d'Arc de Carl Theodor Dreyer.

Les années 1930

En Europe

En août 1932 a lieu la première Mostra de Venise.

En 1936, la cinémathèque française est créée par Paul-Auguste Harlé, Henri Langlois, Georges Franju et Jean Mitry.

Le 28 avril 1937, les studios de Cinecittà à Rome sont inaugurés, ils devaient faire concurrence à Hollywood dans la pensée de Luigi Freddi, le directeur.

Le 1er septembre 1939 devait avoir lieu le premier festival de Cannes présidé par Louis Lumière mais la guerre éclate avec l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, le festival sera reporté après la guerre.

En Union Soviétique, les acteurs sont récompensés par les prix du peuple soviétique (Nikolai Batalov, comédien formé par Constantin Stanislavski devient Artiste du peuple soviétique en 1933)

Aux États-Unis

Le Code Hays, du nom du président de la Motion Picture Association of America, William Hays, entre en vigueur en 1934. Ce code est une censure qui doit respecter les valeurs morales. Ce code sera en vigueur jusqu'en 1966.

Dans le cinéma comique, les Marx Brothers apparaissent avec les films Noix de coco et Monnaie de singe, leur comique est basé sur la dérision et le non-sens. Le duo Laurel et Hardy formé au début des années 1920 poursuit leurs péripéties dans Les Compagnons de la Nouba et Laurel et Hardy au Far West entre autres. Quant à Charlie Chaplin, il aborde les années 1930 avec Les Lumières de la ville, film muet à l'époque du parlant; il enchaîne ensuite sur Les Temps modernes (film en partie muet), film engagé contre le taylorisme

En 1952, les premier téléviseurs ainsi que les premiers vidéos clubs font surface ce qui amène l'industrie cinématographique à changer leur approche publicitaire. Ce fût la deuxième fois qu'elle dû s'adapter rapidement à une nouvelle réalité (la crise économique de 1929). Ils recommencent les programmes doubles et s'approprie le format 16:9 pour éviter que les téléviseurs ne puissent projetés les films sans bifurquer la qualité de façon considérable. Dû à la folie du McCarthisme, plusieurs grands noms de l'industrie s'exile à l'étranger (tel que Chaplin) car ils figuraient sur la «liste noire» ce qui les empêchaient de créer et de travailler. (car ils étaient considérés à tard, comme étant des pro-communiste)

Durant la Seconde Guerre mondiale

La Continental-Films est créé par les allemands en 1941. Cette société présidée par Alfred Greven produira 30 films français jusqu'en 1944 (dont Le Corbeau de Henri-Georges Clouzot et Les Inconnus dans la maison de Henri Decoin).

L'Après-guerre

Les accords Blum-Byrnes de 1946 imposent, en contrepartie d'un effacement partiel de la dette de la France envers les États-Unis, la projection de films américains dans les salles françaises, ce qui contribue à l'américanisation du cinéma en France et en Europe.

Éthique et politique

Voir aussi

Bibliographie

  • Daniel Banda et José Moure, Le cinéma : naissance d'un art. 1895-1920, Paris, Flammarion, Champs, 2008, 534 p., ISBN 9782081210110
  • Lo Duca, Histoire du cinéma, Presses Universitaires de France dans la collection Que sais-je ? (n°81)
  • René Jeanne et Charles Ford, Histoire illustrée du cinéma, Éditions Marabout
  • Bernard Lonjon, Émile Reynaud, le véritable inventeur du cinéma, Éditions du Roure, 2007, ISBN 978 2 906278 65 3
  • Benoît Noël, L'Histoire du cinéma couleur, Press'communication, 1995, ISBN 2-9509267-0-3
  • Georges Sadoul, Histoire générale du cinéma - tome I, Paris, Éditions Denoël, 1947-1975
  • Léo Sauvage, L'affaire Lumière, Paris, Éditions Lherminier, 1985 - ISBN 2-86244-045-0

Liens externes

Notes et références

  1. page consacrée à la réouverture de l'Eden.
    site de la ville
  2. Maurice Bardèche et Robert Brasillach, Histoire du cinéma en deux volumes, volume 1 : Le Cinéma muet, ed. Le Livre de poche, 1964, pp. 8-9 ; Georges Sadoul, Histoire du cinéma, ed. J'ai lu, 1962, p. 13.
  3. Georges Sadoul, Histoire du cinéma, op. cit., pp. 17-18.
  4. Georges Sadoul, Histoire du cinéma, op. cit., p. 13.
  5. Emmanuelle Toulet, Cinématographe, Invention du siècle, Découvertes Gallimard, pp. 90-91.
  6. Ibid., pp. 38-39.
  7. Maurice Bardèche et Rober Brasillach, op. cit., p. 12-13
  8. Ibid.
  9. Donald Richie, Le Cinéma japonais, Edition du Rocher, 2005, p.23.
  10. Maurice Bardèche et Robert Brasillach, op. cit., p.44
  11. Ibid., p. 80.
  12. Ibid., pp. 52-53.
  13. Emmanuelle Toulet, op. cit., p. 91-93.
  14. Jean Douchet, 4 mai 1897 : L'incendie du bazar de la charité, Cahiers du cinéma, numéro spécial, 100 journées qui ont fait le cinéma, janvier 1995, pp. 14-15.
  15. Ibid.
  16. Emmanuelle Toulet, op. cit., pp. 47-50.
  17. Ibid., pp. 50-51
  18. Georges Sadoul, op. cit., p. 25.
  19. Ibid., p. 26
  20. Maurice Bardèche et Raymond Brasillach, op. cit., p. 14.
  21. Ibid. , p. 21 ; Georges Sadoul, op. cit., p. 35.
  22. Georges Sadoul, op. cit., p. 36.
  23. Ibid., pp. 36-38.
  24. Ibid., p. 32.
  25. Maurice Bardèche et Robert Brasillach, op. cit., p. 12.
  26. Emmanuelle Toulet, op. cit., pp. 80-81.
  27. Ibid. ; Georges Sadoul, op. cit., p. 62.
  28. Histoire du cinéma par Lo Duca, éditions PUF, collection Que sais-je ? p38
  29. Histoire illustrée du cinéma par René Jeanne et Charles Ford, éditions Marabout, p76
  30. Chronique du cinéma, éditions Chronique, p138
  31. Histoire illustrée du cinéma par René Jeanne et Charles Ford, tome 1, éditions Marabout, p182
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