Kinetoscope

Kinetoscope

Kinétoscope

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne un projecteur du précinéma. Pour les autres acceptions, voir kinéscope et kinétoscope.
Kinétoscope
Image associée au projecteur

Création 1888 (XIXe siècle)
Orange (États-Unis)
Fin d'util. années 1910
Secteur Cinéma
Créateur(s) Thomas Edison et William K.L. Dickson
Société mère Studios d'Edison
Nom commercial Kinetoscope peep show machine
Format 1:33.1
Brevets 10[1]
Dernier brevet 2 décembre 1892[1]
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Photographies libres du Kinétoscope

Le kinétoscope (vendu sous le nom commercial kinetoscope peep show machine[2]) est l'un des premiers appareils de visualisation cinématographique. Bien qu'il ne soit pas un projecteur — il a été conçu pour qu'une seule personne puisse visionner l'image par le biais d'une fenêtre — le kinétoscope fut le premier pas de ce qui allait devenir le standard de tous les appareils de projection avant l'avènement de la vidéo.

Le kinétoscope fut imaginé par l'inventeur américain Thomas Edison en 1888, après l'Exposition universelle de Paris et sa rencontre avec Émile Reynaud. Il a ensuite été réalisé par son employé, William K.L. Dickson, entre 1889 et 1892. Parallèlement, il développa le kinétographe, une caméra novatrice pour son époque.

En avril 1894, on assista à la première exposition cinématographique commerciale de l'histoire à New York, où dix kinétoscopes furent utilisés. À l'origine du développement de l'industrie cinématographique américaine, le procédé allait avoir aussi un impact majeur en Europe.

Sommaire

Développement et histoire

Les prémices de la conception

Morceau du Monkeyshines, film projeté grâce au kinétoscope

C'est après une rencontre avec Eadweard Muybridge, l'un des pionniers de la photographie, qui lui transmit quelques idées, et lui présenta ses premières graines, qu'Edison imagina un système cinématographique. Le 25 février 1888, à Orange, dans le New Jersey, Muybridge donna une conférence accompagnée d'une démonstration de son Zoopraxiscope, un dispositif projetant une séquence d'images dessinées en bordure d'un disque de verre, produisant l'illusion du mouvement. Cette conférence fut suivie par Edison, son associé William K.L. Dickson, et la plupart des photographes de sa compagnie. Deux jours plus tard, Muybridge et Edison se rencontrèrent dans son laboratoire de West Orange. Après cette réunion, Muybridge lui proposa de se joindre à l'équipe du projet du phonographe — un système cinématographique combinant son et image[3]. Cette collaboration n'apporta pas les résultats escomptés, mais, en octobre 1888, Edison déposa une première demande au bureau américain des brevets, annonçant son intention de créer un dispositif qui « donnerait aux yeux, ce que le phonographe donnait aux oreilles ». Ainsi, dès le début, Edison imaginait bien un système audiovisuel complet : « nous pourrons y voir une pièce jouée à l'opéra comme si nous y étions ![4] ». En mars 1889, une deuxième demande fut effectuée auprès du bureau, dans laquelle Edison baptisa par « kinétoscope » ce nouvel appareil photographique, d'après le grec ancien κίνησις (kinésis) et σκοπεϊν (skopein) qui signifient respectivement mouvement, et observer.

Edison chargea alors Dickson de donner vie au projet du kinétoscope. Alors qu'il devait s'attribuer tout le crédit de cette invention, les historiographes s'accordent pour dire que le titre de créateur ne peut que difficilement revenir à un seul homme :

« Alors qu'Edison clame avoir conçu autant théoriquement qu'expérimentalement le kinétoscope, Dickson effectua pourtant l'essentiel des tâches de conception. Nombre de scientifiques actuels lui attribuent ainsi la plus grande part de cette réalisation. Le laboratoire d'Edison a travaillé collectivement et de nombreux assistants ont participé à la fabrication du kinétoscope, Edison, lui même, y participait, tout en supervisant le travail global[5]. »

La conception du kinétoscope par Dickson et son assistant principal, Charles Brown, passa par divers tâtonnements. L'idée originale d'Edison consistait en un enregistrement de photographies, d'une largeur de 132e pouce, directement sur un cylindre (aussi appelé « tambour » photographique) d'un matériau opaque pour les images positives, ou en verre pour les images négatives, utilisant la technique dîte du collodion humide[6]. Les images devaient être vues à travers un tube de type microscope, tandis qu'un cylindre audio produisait un son synchrone. C'est lors de tests, effectués avec des images d'une largeur de 18e pouce, que la granulation du procédé au bromure d'argent montra ses limites.

Découverte des feuilles de celluloïd et exposition universelle

En juin 1889, le laboratoire choisit alors de travailler avec des feuilles de celluloïd fournies par John Carbutt, qui s'enroulaient autour du cylindre, fournissant une base de qualité supérieure pour l'enregistrement des images[7]. Le premier film réalisé pour le kinétoscope, et probablement le premier film de toute l'histoire des États-Unis réalisé sur un support souple, pourrait avoir été tourné durant cette période (il existe un débat, irrésolu de nos jours, sur la date exacte du tournage : juin 1889, ou novembre 1890) ; connu sous le nom de Monkeyshines, No. 1, il décrit un employé de laboratoire parodiant, dans une attitude pince-sans-rire, une démonstration de capacités physiques. L'acteur n'est pas clairement identifié : si le film a été tourné en 1889, il s'agirait de John Ott ; en 1890, de G. Sacco Albanese[8],[9]. Lors de la projection du film, Edison et Dickson ont tenté de synchroniser une bande son, mais le résultat ne fut pas satisfaisant. Au même moment, William Dickson expérimentait un autre procédé sonore qui utilisait un disque[10].

Malgré l'échec des tests sur le son, le projet devint par la suite plus concret, surtout après le voyage en Europe d'Edison, et sa visite de l'Exposition universelle de 1889 à Paris, lors de laquelle il présenta son procédé de kinétoscope le 2 ou le 3 août[11]. Son voyage prit un peu plus de deux mois durant lesquels il visita plusieurs pays, avec le photographe et scientifique, Étienne-Jules Marey (concepteur du fusil photographique, en chronophotographie, le premier appareil portatif cinématographique qui capturait 12 images par seconde)[12].

Retour aux États-Unis

De retour aux États-Unis, le 2 novembre, Edison déposa un autre brevet qui décrivait un kinétoscope ne reposant pas seulement sur une pellicule souple, mais également munie de perforations latérales permettant son entraînement par des roues dentées, afin d'obtenir une avance plus fluide et plus fiable[13]. Le premier projecteur de film à employer ce système fut apparemment le Théâtre optique, breveté par Émile Reynaud en 1888. Son théâtre n'utilisait pas de pellicule photochimique, mais des images peintes sur de la gélatine[14],[15]. C'est lors de l'Exposition Universelle, qu'Edison aurait aperçu ce Théâtre, mais aussi l'électrotachyscope de l'inventeur allemand, Ottomar Anschütz[16]. Ce théâtre basé sur la projection d'images fut qualifié de « source d'inspiration » pour l'élaboration du kinétoscope. Le kinétoscope était alors novateur : le procédé utilisait une source de lumière intermittente destinée à projeter pendant un bref instant l'image impressionnée sur un disque transparent, l'enchaînement des différentes images du disque créait, grâce à la persistance rétinienne, l'impression de mouvement. C'est à la fin des années 1890 que ce procédé fut intégré aux plans du kinétoscope[17].

Un sujet de débat constant et historique est de savoir quand le laboratoire de Thomas Edison a commencé à travailler sur ce système de pellicule photographique. Selon William K.L. Dickson, c'est durant l'été 1889 que les feuilles de celluloïd découpées, fournies par Carbutt, furent utilisées pour les différents prototypes du kinétoscope. C'est en août, plus précisément, alors qu'il assistait à une démonstration de pellicule souple par George Eastman, qui lui en donna un échantillon, que Dickson expérimenta celles-ci avec le kinétoscope[18]. Comme l'écrivait l'historienne Martha Braun, le produit d'Eastman était suffisamment résistant, mince, et souple pour permettre son déplacement derrière la lentille de la caméra à une vitesse importante, sans que le tout ne se déchire[19].

Dépôt du brevet et kinétographe

Charles Kayser, employé au laboratoire d'Edison

Certains chercheurs — et en particulier Gordon Hendricks, dans The Edison Motion Picture Myth paru en 1961 — ont avancé l'hypothèse que le laboratoire avait commencé à travailler sur une machine utilisant une pellicule bien après les dates indiquées, mais, que, pour des raisons de brevet et de propriété intellectuelle, Thomas Edison et William Dickson avaient antidaté leur découverte pour établir leur priorité vis-à-vis du Bureau américain des brevets. L'historien du cinéma, David Robinson, a prétendu que les « expériences faites sur le cylindre semblaient avoir été menées à leur terme » (c'est-à-dire jusqu'à fin 1890) — alors qu'Edison était toujours en Europe, mais correspondant régulièrement avec Dickson — période où le laboratoire avait misé sur l'innovation de George Eastman, et ses pellicules souples[20]. Cependant, les travaux sur le kinétoscope furent irréguliers et interrompus à plusieurs reprises durant cette même année, d'ailleurs, aucune dépense n'avait été engagée les concernant entre mai et novembre[21]. Au début de 1891, toutefois, Dickson, son nouveau chef adjoint, William Heise, et Charles Kayser, employés au laboratoire, conçurent un système basé sur une pellicule souple. Le dispositif, dont les mécanismes sont agencés dans un coffre en bois, est composé d'une boucle de film de 19 mm (34 de pouce) passant dans un système de roues dentées. La pellicule n'était alors perforée que d'un seul côté, pour être entrainée par les pignons, eux-mêmes mus par un mécanisme électrique. Le spectateur pouvait voir le film à travers une fenêtre loupe[22]. Une lampe éclairait la pellicule par dessous, et ainsi la lumière arrivait au peephole[23], composé d'une lentille optique, qui recevait les images. Comme le décrit David Robinson, un obturateur rapide « permettait un flash de lumière très rapide à travers chaque image figée. Cette série rapide d'images figées, grâce à la persistance rétinienne, donnait une impression de mouvement.[24] » Le laboratoire mit également au point une caméra, le kinétographe, capable d'enregistrer des films compatibles avec le kinétoscope. Pour permettre le mouvement intermittent de la pellicule dans la caméra, lui permettant de s'arrêter assez longtemps devant l'objectif pour que chaque image soit suffisamment exposée tout en passant ensuite rapidement (environ 1460 de seconde) à l'enregistrement de l'image suivante, le pignon entrainant la pellicule était mû par un mécanisme à échappement. C'est ce mécanisme rapide, dit de stop-and-go, permettant la prise d'images qui sera à la base du développement du cinéma lors du siècle suivant[25].

Première démonstration, et avènement du kinétoscope

Morceau de la pellicule du film Butterfly Dance, avec Annabelle Whitford Moore[26]

C'est en présence de 150 membres du National Federation of Women's Clubs[27], le 20 mai 1891, que se déroula la première démonstration du kinétoscope, dans le laboratoire d'Edison. Le New York Sun, un journal américain, décrivit ce que ces femmes avaient pu voir dans cette « petite boîte en pin » :

« Sur la face supérieure de la boîte, se trouvait un trou, d'un pouce de diamètre environ. Et, alors qu'elles se penchaient pour regarder, elles virent l'image un homme. C'était une très belle image. Il s'inclina, tout en souriant et en agitant la main puis enleva son chapeau avec grâce et le plus grand naturel. Chaque mouvement était parfait…[28] »

Le film, qui ne durait que quelques secondes, s'intitulait Dickson Greeting et l'homme n'était autre que Dickson.

Le 24 août de la même année, trois demandes de brevets furent déposées : la première pour le « kinétographe », la seconde pour une autre caméra, et la dernière pour un appareil qui permettait d'exposer des photographies d'objets en mouvement[29]. C'est lors du tournage de Dickson Greeting que fut remarquée la première utilisation du kinétographe, Edison a alors déclaré : « j'ai été capable de faire, avec cette simple caméra, quarante-six clichés par seconde... mais, je n'avais jamais espéré atteindre cette performance, cette rapidité... alors que l'utilisation de caméras enregistrant trente images par seconde, et encore, était suffisant[30] ». En effet, selon les archives de la Bibliothèque du Congrès, basée sur les données d'une étude effectuée par l'historien Charles Musser, Dickson Greeting et deux autres films réalisés par le kinétographe en 1891 ont été tournés avec une cadence de trente images par seconde[31],[32],[33],[34]. L'application du kinétocospe incluait le principe de stéréoscopie pour faire ressortir les reliefs de ces photos planes, mais ce dispositif fut vite abandonnée[35].

Au printemps suivant, un monnayeur fut ajouté au kinétoscope[36]. Et, en automne, le kinétoscope était pratiquement opérationnel. La pellicule, fournie initialement par George Eastman, et ensuite, dès avril 1893, par la New York's Blair Camera Co., au format 35 mm, composée d'images rectangulaires, et étant chacune munie de quatre perforations sur le côté[37]. En quelques années, ce format sera adopté par le cinéma du monde entier. La publication, en octobre 1892, dans la revue Phonogram de séquences cinématographiques dans ce format, démontre que le kinétographe avait déjà été reconfiguré pour pouvoir produire des films en 35 mm[38]. Quant au kinétoscope, il existe une polémique concernant l'emplacement de son obturateur, élément crucial du dispositif. Selon un rapport de l'inventeur Herman Casler, décrit comme « autorisé » par Hendricks, qui examina lui-même cinq des six dispositifs de première génération toujours existants :

« Juste au-dessus de la pellicule, se trouve l'obturateur, composé d'une roue à cinq dents disposant d'une petite ouverture rectangulaire sur son pourtour. Une lampe à incandescence se trouve sous la pellicule, la lumière passant successivement à travers la pellicule, l'ouverture de l'obturateur et finalement une lentille grossissante, jusqu'à l'œil du spectateur[39]. »

Robinson, par contre, indique que l'obturateur — auquel il n'attribue aussi qu'une simple fente — était placé plus bas, « entre la lampe et la pellicule[24]. »

La description de Casler et Hendricks est confortée par les plans du kinétoscope qui accompagnaient la demande de brevet effectuée auprès du bureau américain des brevets, en particulier la figure 2. Cette vue latérale ne montre pas l'obturateur, mais elle prouve l'impossibilité de le placer entre la lampe et le film sans une modification majeure, elle montre en outre un espace où il semble possible de le loger, entre le film et la lentille[40].

La description de Robinson est, elle, confortée par une photographie de l'intérieur du Kinétoscope qui fut publiée dans le livre de Hendricks[41].

Le 21 février 1893, un nouveau brevet fut déposé concernant le système d'avance intermittent de la pellicule dans le kinétographe[42],[43]. Mais, le mécanisme à échappement sera très vite dépassé par des systèmes concurrents, en particulier ceux basés sur l'utilisation de la Croix de Malte, qui deviendront bientôt la norme dans toutes les caméras et projecteurs[44] (en fait, le système à Croix de Malte se retrouve surtout dans les projecteurs, les caméras utilisant un mécanisme à came). Le modèle d'exposition lui-même — qui, malgré certaines assertions erronées, n'a jamais employé un système d'avancement intermittent, mais uniquement un éclairage intermittent — reçut finalement le brevet 493 426, le 14 mars 1893[45]. Le kinétoscope était ainsi prêt à être exploité et commercialisé.

Le kinétoscope

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Ouverture au public

Première représentation, premier droit d'auteur

La construction des imposants studios de la Black Maria qui ont commencé en décembre 1892. Pour profiter de la pleine lumière du soleil, le toit des studios a été conçu en charnière, et le bâtiment pouvait tourner sur lui-même. « Il n'obéit à aucune règle architecturale » a déclaré Dickson, pour qui le bâtiment permettait de réaliser « les effets les plus divertissants dans les films »[46].

La première présentation publique et officielle du kinétoscope ne s'est pas déroulée à la World Columbian Exposition de Chicago, comme cela était prévu, mais au Brooklyn Institute of Arts and Sciences[47] de New York (de nos jours Brooklyn Museum), le 9 mai 1893. Le film présenté était Blacksmith Scene, réalisé par Dickson, et photographié par William Heise. Ce court métrage noir et blanc avait été produit par le nouveau studio de production de Edison, connu sous le nom de Black Maria (qui se traduit littéralement par « Marie noire »)[48],[49],[50].

Malgré un fort tumulte médiatique, une présentation du kinétoscope, impliquant une vingtaine de machines, n'eut jamais lieu à l'exposition de Chicago. Suite à une dépression, Dickson s'absenta durant onze semaines, ce qui ralentira considérablement la production du kinétoscope[51]. Robinson soutint que « les spéculations selon lesquels un kinétoscope aurait participé à l'exposition sont totalement démenties par un prospectus » publié, en 1894, pour le lancement de l'invention à Londres qui indique que « le kinétoscope n'était pas prêt pour la Grande Foire[52] ». Hendricks, au contraire, se référant à des articles du Scientific American du 21 juillet et du 21 octobre 1893, constitua une preuve non moins concluante qu'un kinétoscope aurait été présenté lors de cette foire[53]. Les preuves accréditèrent toutefois la thèse de Hendricks ; en tant qu'historien Stanley Appelbaum affirma : « des doutes ont été émis quant aux allégations de sa [le kinétoscope] présence lors de la foire, mais ces allégations sont nombreuses et circonstanciées » (Appelbaum fait cependant erreur en affirmant que l'appareil fut « pour la première fois présenté à l'Exposition »)[54].

Quoi qu'il en soit, les travaux sur le projet du kinétoscope avancèrent lentement. Le 6 octobre, un droit d'auteur fut accordé, concernant une publication reçue par la Bibliothèque du Congrès composée d'enregistrements kinétoscopiques. Il n'est toujours pas clairement établi pour quelle œuvre fut accordé le premier droit d'auteur pour un film en Amérique du Nord[55]. Dès le début de l'année suivante, le projet sera sérieusement relancé.

Un brillant début

Photographie de Fred Ott durant Fred Ott's Sneeze

Au cours de la première semaine de janvier 1894, un court métrage de cinq secondes présentant un technicien d'Edison fut tourné à Black Maria : l´Éternuement de Fred Ott (en anglais : Fred Ott's Sneeze), titre sous lequel nous le connaissons aujourd'hui, fut produit expressément pour le magazine Harper's. N'ayant jamais été réalisé pour être présenté au public, il deviendra cependant l'un des films les plus célèbres d'Edison et le premier film ayant reçu, de manière avérée, un copyright. Trois mois plus tard, l'aire du kinétoscope allait réellement débuter.

Le 14 avril 1894, une salle de kinétoscope fut ouverte au public par la famille Holland Bros, à New York (Broadway) au coin de la 27e rue — le premier cinéma à vocation commerciale. On y trouvait dix machines, arrangées en deux lignes parallèles, chaque machine présentait un film différent. Pour 25 cents, le spectateur pouvait voir tous les films de l'une des lignes, et pour 50, il avait accès à l'ensemble des machines[56]. Les machines furent achetées par la toute récente Kinetoscope Company, qui avait signé, avec Edison, un contrat de production; la société, dirigée par Norman C. Raff et Frank R. Gammon, comprenait parmi ses investisseurs, Andrew M. Holland, un entrepreneur, et l'un des contremaîtres d'Edison, Alfred O. Tate. Les dix films composant le premier programme de cinéma commercial, tous tournés à Black Maria, s'intitulaient : Barber Shop, Bertoldi (Mouth Support) (avec Ena Bertoldi, une contorsionniste anglaise), Bertoldi (Table Contortion), Blacksmiths, Roosters, Highland Dance, Horse Shoeing, Sandow (avec Eugen Sandow, un athlète allemand), Trapeze, et Wrestling[57],[58],[59]. Comme l'écrivit l'historien Charles Musser, « une profonde transformation de la vie américaine et de sa culture du spectacle, venait de commencer »[60].

Une commercialisation réussie

Un salon à San Francisco, entre 1894 et 1895

25 cents, pour quelques minutes seulement, le divertissement n'était pas bon marché. Pour le même prix, il était alors possible d'acheter un billet d'entrée pour un grand théâtre de comédie (ou Vaudeville); de même, lorsque le premier parc d'attractions américain ouvrit sur Coney Island, ces mêmes 25 cents donnaient droit à trois attractions foraines, un spectacle d'otarie et l'accès à une salle de bal[61]. Cependant le succès du kinétoscope fut immédiat grâce à son aspect novateur, le 1er juin, la famille Holland organisait des représentations à Chicago et San Francisco. Des entrepreneurs (dont Raff et Gammon, et leur société la International Novelty Co.) ouvrirent bientôt des salons de kinétoscope, et des expositions temporaires dans tous les États-Unis. De nouvelles sociétés rejoignirent bientôt la Kinetoscope Company sur ce marché. La plupart des salles de kinétoscope furent rentables, à un niveau ou à un autre. Après moins d'une année, le salon des Holland à New York avait généré un revenu de 1 400 $ par mois, pour des coûts de quelque 515 $ mensuels; l'exploitation d'une salle à Chicago, située dans un temple maçonnique, n'avait généré que 700 $ par mois, même si les coûts étaient également inférieurs[62]. Pour chaque machine, Edison facturait généralement 250 $ à la Kinetoscope Company et aux autres distributeurs qui les utilisaient dans leurs salles ou les revendaient à des indépendants, chaque film était initialement facturé 10 $[63]. Au bout des onze premiers mois de commercialisation, les films, et autres produits dérivés avaient généré un bénéfice de plus de 85 000 $ pour les Studios d'Edison[64].

L'une des sociétés à se lancer sur ce nouveau marché fut la Kinetoscope Exhibition Company. Parmi ses associés, on comptait les frères Otway et Latham Grey, Enoch Rector (un ami d'Otway), et leur employé, Samuel J. Tilden Junior, qui cherchaient à combiner la popularité du kinétoscope avec celle de la boxe anglaise. Ce qui permit des perfectionnements importants dans le domaine du film : le kinétographe pouvait alors enregistrer un court métrage sur une pellicule de cinquante pieds de long (même si certaines preuves suggèrent que la plus longue faisait alors 48 pieds)[65]. À raison de 16 images par pied, la pellicule permettait d'enregistrer pendant 20 secondes à la vitesse de 40 images par seconde qui était la plus souvent utilisée sur la caméra. À la vitesse de 30 images par seconde, qui était utilisée depuis 1891, un film aurait pu durer 27 secondes. Hendricks mentionne que Sandow avait été tourné à la cadence de 16 images par seconde, comme le confirme la Bibliothèque du Congrès dans son catalogue, où la durée du film indiquée est de 40 secondes[66]. Même en employant la vitesse la plus lente, la durée de l'enregistrement n'aurait pas permis de restituer un véritable échange de directs et d'uppercuts; la cadence de 16 images par seconde avait même été envisagée pour donner l'illusion d'un échange de coups plus rapides. Le kinétographe et le kinétoscope ont alors été modifiés, probablement grâce à Enoch Rector, pour pouvoir gérer des pellicules jusqu'à trois fois plus longues[67].

Boxe : renouveau du kinétoscope et première censure

Deux prises du court métrage Leonard-Cushing Fight, tourné en juin 1894. Chacun des six rounds d'une durée d'une minute enregistré par le Kinétographe, a été projeté au prix de 22,50 $[68]. Les personnes l'ayant vus, ont dit que Leonard gagnait par Knockout

Le 14 juin, un match, aux rounds abrégés, fut organisé entre les boxeurs Mike Leonard et Jack Cushing, à la Black Maria. Ce sont sept-cent-cinquante images, ou peut-être un peu plus, qui seront enregistrées, au rythme de 30 images par seconde — la plus longue séquence cinématographique jusqu'alors[69],[70],[71]. En août 1894, le film sera projeté en première dans le salon de la Kinetoscope Exhibition Company, au 83 Nassau Steet, à New York. Une demi-douzaine de kinétoscopes améliorés y étaient installés, présentant chacun l'un des rounds du match, pour une dime (110e de dollar), soit soixante cents pour la totalité du match[72]. Afin d'enregistrer une nouvelle série de combats (dont le contrat en mentionnait un au minimum), le salon Latham signa un contrat avec le célèbre boxeur poids lourd Jim Corbett, qui stipulait qu'il ne devait tourner avec aucune autre compagnie de kinétoscope — le premier contrat d'une star du cinéma[73],[74].

Ce n'est que trois mois après les débuts de la commercialisation, que le premier film est censuré. Le métrage en question, Carmencita, montrait un show de la danseuse espagnole, Carmencita, une étoile du music-hall de New York depuis les débuts des années 1890. Selon une description de son spectacle, Carmencita « communiquait une intense sensualité lors de son show, ce qui amena les journalistes à écrire de longues colonnes enflammées sur son spectacle » — des articles qui seront plus tard reproduits dans le catalogue de films d'Edison[75]. Le film, Carmencita, tourné à la Black Maria, en mars 1894, fut présenté dans le New Jersey, dans la station balnéaire de Asbury Park, en été. Le fondateur de la ville, James A. Bradley, également promoteur et membre de la communauté méthodiste, venait d'être élu sénateur[76] : « le Newark Evening News, du 17 juillet 1894, rapporta que [le sénateur] Bradley … avait été tellement choqué par la vue des dentelles et des chevilles nues de Carmencita, qu'il s'en plaignit auprès du maire Abraham Ten Broeck. On ordonna donc au tenancier du salon de retirer le film licencieux, qu'il remplaça par les Boxing Cats[77] ». Le mois suivant, un exposant de San Francisco fut arrêté pour une représentation kinétoscopique « présumée indécente[78] ». À l'origine de la plainte, se trouvait la Pacific Society for the Suppression of Vice[79] dont les cibles favorites étaient « la littérature licencieuse, les livres et images obscènes, la vente de morphine, de cocaïne, d'opium, de tabac, de spiritueux, et de billets de loterie, … », et qui revendiquait plus de soixante-dix arrestations et quarante-huit condamnations en seulement deux mois[80].

Les débuts d'un succès international

Une publicité annonçant l'exposition initiale de Londres, se déroulant le 17 octobre 1894

Bientôt, le kinétoscope traversa l'Atlantique. Dans l'été 1894, une démonstration eut lieu au no 20 boulevard Poissonière, à Paris, il fut l'une des principales inspirations des frères Auguste et Louis Lumière, qui développeront plus tard le premier système commercial de projection cinématographique, le cinématographe[81]. Le 17 octobre 1894, le premier salon, hors des États-Unis, ouvrit ses portes à Londres[82]. Comme Edison n'avait pas déposé de brevet pour protéger son appareil à l'étranger, il se répandit rapidement en Europe. Sans doute pensait-il que les innovations étrangères étaient technologiquement plus avancées que la sienne et qu'une demande de brevet aurait peu de chance de succès. Un point de vue alternatif, assez populaire, extrait de l'édition 1971 de l'Encyclopædia Britannica prétend qu'Edison « pensait apparemment peu de bien de son invention, et n'avait donc pas voulu débourser les 150 $ qui lui auraient assuré un brevet international[83] ». De même, en 2004, Andrew Rausch déclara qu'Edison « avait renoncé à un brevet international à cause de ces 150$ » et « qu'il ne voyait pas un grand développement commercial pour le kinétoscope[84] ». Étant donné que Thomas Edison, autant homme d'affaires qu'inventeur, dépensa plus de 24 000 $ pour le développement et l'amélioration de son système, allant même jusqu'à construire le premier studio de cinéma, avant même qu'on lui accorde son brevet américain, l'interprétation de Rausch n'est pas partagée actuellement par tous les universitaires[85]. Quelle qu'en soit la cause, deux entrepreneurs grecs, Georges Georgiades et George Tragides profitèrent de l'inexistence d'un brevet. Déjà propriétaires de plusieurs salons de kinétoscopes Edison à Londres, ils mandatèrent l'inventeur et fabricant anglais, Robert W. Paul, pour en réaliser des copies. Après avoir rempli son contrat auprès de Georgiades et Tragides, Paul décida d'entrer lui-même sur ce marché florissant, produisant pour son propre compte quelques douzaines de kinétoscopes. Ses travaux aboutiront à une série d'innovations importantes tant pour le système de caméra que pour celui de visualisation[86]. Pendant ce temps, les prototypes avançaient à la Black Maria pour la réalisation du but final d'Edison : la création d'un dispositif unissant image et son.

« Avec le kinétoscope, c'est le nom qu'il donne à cet appareil nouveau, M. Édison a fait pour l'œil ce qu'il avait fait pour l'oreille avec le phonographe. Il a commencé par créer un instrument appelé le kinetographe, au moyen duquel il est parvenu à photographier tous les mouvements des corps animés à raison de 46 photographies par seconde, et ce sont ces photographies qui, placées dans le kinétoscope et passant très rapidement devant l'œil du spectateur, lui donnent l'illusion d'un tableau animé[87]. »

Kinétophone

La version de 1895 du kinétophone en usage, montrant le casque qui mène le cylindre phonographique au cabinet

Le kinétophone (ou phonokinétoscope, [kinetofɔn]) fut la première tentative de Thomas Edison et de William K.L. Dickson de créer un système permettant la projection d'un film sonore. Différents rapports suggèrèrent qu'en juillet 1893 un kinétoscope muni d'un cylindre phonographique fut présenté à Chicago, lors de la World Columbian Exposition[53]. Le premier film connu, réalisé pour tester le kinétophone; a été tourné aux Edison Manufacturing Studios, dans le New Jersey, vers la fin de 1894 ou au début de 1895, et il est maintenant connu sous le nom de Dickson Experimental Sound Film[88]. C'est le seul film survivant, réalisé pour le kinétophone, dont le son fut enregistré simultanément à l'image. En mars 1895, Edison mit en vente son dispositif ; n'impliquant aucune innovation technologique, c'était un kinétoscope dont le cabinet fut modifié pour y inclure un cylindre phonographique. Les propriétaires de kinétoscope se virent offrir des kits pour moderniser leur appareils. Il semble que les premiers kinétophone furent mis en place en avril de la même année[89]. Bien qu'un site Internet de la Bibliothèque du Congrès, prétende que « l'image et le son furent synchronisés grâce à une courroie reliant les deux systèmes[90] », ceci est incorrect. Comme le décrit l'historien David Robinson, « le kinétophone… Il n'y a jamais eut de tentative de synchronisation. Le spectateur écoutait grâce à des tubes le phonographe placé à l'intérieur du kinétophone, et rendant approximativement la musique et les sons enregistrés ». L'historien Douglas Gomery confirme ainsi : « [Edison] n'a pas essayé de synchroniser le son et l'image ». Le célèbre ingénieur du son, Mark Ulano, a même écrit : « seul quarante-cinq kinétophones furent conçus. Aucun n'a jamais été synchronisé autrement que par le démarrage du phonographe au début de la séquence et son arrêt à la fin du film[91],[92] ». Bien que le test d'enregistrement live de Dickson nous soit parvenu, la plupart, si ce n'est tous les films commercialisés pour le kinétophone furent tournés en muet, principalement les scènes de marche et de danse. Les exposants pouvaient alors choisir parmi une gamme de cylindres offrant un semblant de rythme avec l'image[93]. Par exemple, trois cylindres différents étaient proposés pour accompagner Carmencita : « Valse Santiago », « La Paloma » et « Alma-Danza Spagnola »[94].

Un violoniste jouant dans un phonographe acoustique, pour le Dickson Experimental Sound Film, tourné en 1895

Même si Edison poursuivit son rêve visant à assurer la popularité du kinétoscope, en ajoutant du son à l'image, plusieurs spécialistes commencèrent à parler de la projection cinématographique comme de l'étape suivante à développer. Lorsque Norman Raff communiqua à Edison l'intérêt de ses clients pour un tel système, l'inventeur américain rejeta sommairement cette suggestion :

« Non, si nous fabriquons ces projecteurs d'images, comme vous nous le demandez, nous gâcherons tout. Nous produisons ces « Peep show machines[95] » et nous en vendons beaucoup, pour un bon profit. Si nous lançons ce projecteur, il n'y en aura peut-être plus besoin que de 10 pour l'ensemble des États-Unis. Avec un tel nombre de projecteurs, vous pourriez montrer les images à tout le monde dans le pays — et ensuite, ce serait fini. Ne tuons pas la poule aux œufs d'or[96]. »

Sous la pression continuelle de Raff, Edison accepta finalement d'étudier la possibilité de développer un système de projection. Il délégua l'un de ses techniciens de la Kinetoscope Company pour débuter le travail, sans en informer Dickson. Il est possible que ce soit la cause de la rupture entre Dickson et Edison au printemps 1895[97].

Kinétographe

Le kinétographe (du grec κινήμα : kinéma, mouvement, et γραφειν : graphein, écrire) est un appareil inventé par Thomas Edison en 1891, avec l'aide de ses employés. C'est l'un des ancêtres de la caméra moderne et son brevet sera validé en 1894 par le Bureau américain des brevets. Ce nouveau système fut créé spécialement pour l'enregistrement de plusieurs photographies (chronophotographie) instantanées sur une émulsion photographique, collées ensuite sur une bande celluloïd transparente[98]. Ces dernières étaient ensuite projetées par le kinétoscope au format 35 mm. Ce dispositif avait une capacité d'enregistrement de 16 à 30 images par seconde. Pour ce faire, il fallait tourner en continu une manivelle placée sur le côté de l'appareil : un tour correspondait à 12 images. Les pellicules utilisées étaient perforées sur le côté pour permettre un défilement plus facile lors de la projection dans le Kinétoscope.

Les principaux films tournés avec le Kinétographe, tels que Monkeyshines, No. 1, Dickson Greeting, Barber Shop ou encore Dickson Experimental Sound Film, furent tournés à la Black Maria[99], un immense studio de tournage conçu par William K.L. Dickson. Ce bâtiment n'avait pas de fenêtre, mais un toit ouvrant. Pour donner forme à l'arrière-plan des films, ils seront tournés devant une bâche noire[99].

Voici ce qu'Albert Robida, journaliste et romancier français, et Octave Uzanne, homme de lettres et journaliste français, déclarèrent à son propos, dans La Fin des livres, extrait de Contes pour les bibliophiles publié en 1894 :

« Vous ignorez peut-être la grande découverte de demain, celle qui bientôt nous stupéfiera. Je veux parler du kinétographe de Thomas Édison, dont j’ai pu voir les premiers essais à Orange-Park dans une récente visite faite au grand électricien près de New-Jersey. Le kinétographe enregistrera le mouvement de l’homme et le reproduira exactement comme le phonographe enregistre et reproduit sa voix. D’ici cinq ou six ans, vous apprécierez cette merveille basée sur la composition des gestes par la photographie instantanée ; le kinétographe sera donc l’illustrateur de la vie quotidienne[100]. »

Projections avec le kinétoscope

Comme décrit dans cette annonce des années 1900, des années avant le développement du Home Projecting kinetoscope compact, Edison n'avait commercialisé essentiellement que des kinétoscopes au format 35 mm pour un usage privé

Au cours de l'année 1895, il devint clair que le kinétoscope n'allait pas tarder à perdre son quasi monopole dans le monde du cinéma, et, qui plus est, face à un nouveau dispositif meilleur marché, fonctionnant à la manière d'un folioscope : le Mutoscope. Lors de la seconde année de commercialisation, les profits engendrés par les ventes du kinétoscope chutèrent de 95 %, à 4 000 $[101].
Les frères Latham et leur père, Woodville Latham, s'étaient attaché les services de deux des meilleurs employés d'Edison, Eugene Augustin Lauste et Dickson lui-même, afin de développer un système de projection cinématographique. Le 20 mai, à New York, un nouveau système de projection nommé Eidoloscope fut utilisé pour la première projection publique payante, on projeta un combat de boxe, de quatre minutes, entre le jeune Griffo et Charles Barnett[102]. En Europe, des inventeurs tels que les frères Lumière ou les frères Skladanowski en Allemagne, lancèrent des systèmes similaires comme le cinématographe. Début 1896, Thomas Edison porta ses efforts sur un système de projection cinématographique, le Phantoscope, développé par les jeunes Charles Francis Jenkins et Thomas Armat, et dont Raff et Gammon se portèrent acquéreurs; ces hommes d'affaires le renommèrent Vitascope et combinèrent avec Edison de le présenter comme son inventeur[103]. Comme Dickson avait quitté Edison, le kinétophone fut bientôt mis de côté, et Edison suspendit tous les travaux de recherches sur le cinéma sonore. Abandonnant le Vitascope après un peu plus d'un an, Edison lança le développement de ses propres systèmes de projection, le Projectoscope et se consacra ensuite à diverses versions du « Projecting kinetoscope ». En 1912, il lança son ambitieux mais coûteux « Home Projecting kinetoscope » qui utilisait trois pellicules parallèles de 22 mm. Quatre ans plus tard, Edison sortit son nouveau système de visionnement, nommé « Super Kinetoscope ». À partir de 1897, Les Sudios Edison consacrèrent la plupart de leur temps à défendre les brevets du Kinétoscope, à menacer ou à poursuivre des concurrents[104].

Dès les débuts du Vitascope, certains exploitants présentèrent des films, accompagnés de son provenant d'un phonographe, produisant des effets sonores approximativement ou pas du tout synchronisés, dans le style du kinétophone[105]. Alors que, précédemment, Edison supervisait les expériences de cinéma sonore, jusqu'au succès du premier western américain, Le Vol du rapide, réalisé en 1903 par Edwin S. Porter, et quelques autres productions, ce n'est qu'en 1908 qu'il se remettra sérieusement au travail sur son concept audiovisuel qui l'avait amené à s'intéresser aux images animées. Il breveta un système de synchronisation reliant un projecteur à un phonographe, placé derrière l'écran, grâce à un dispositif composé de trois perches rigides — une perche descendait de chacun des dispositifs et ces deux perches rejoignaient la troisième qui parcourait horizontalement toute la longueur du théâtre, sous le plancher[106]. Deux ans plus tard, Thomas Edison supervisa une démonstration à la Presse, dans son laboratoire, de ce système de projection de films sonores[107]. En 1913, Edison lança finalement le « nouveau kinétoscope » — comme tous ses systèmes de projection depuis le premier au milieu des années 1880, il utilisait un phonographe à cylindre, désormais relié au projecting kinetoscope par un fil de pêche et une série de poulies métalliques[108].Bien qu'accueilli d'abord avec enthousiasme, les opérateurs insuffisamment formés eurent de la peine à conserver la synchronisation avec le son et, à l'instar d'autres systèmes sonores de cet époque, le kinétophone n'offrait pas une amplification suffisante, ni une qualité acceptable. L'aspect novateur qui avait fait son succès s'évanouit bientôt puis, quand en 1914 un incendie éclata dans le complexe Edison de West Orange, détruisant tous les films et les enregistrements sonores, le système fut abandonné[109].

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

Article détaillé : Liste des œuvres sur le kinétoscope.

Voici la liste des œuvres bibliographiques en rapport avec le Kinétoscope :

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Liens externes

Notes et références

  1. a  et b (fr) Quid, cinéma, « Grands réalisateurs », consulté le 9 décembre 2007
  2. (en) Who's Who of Victorians Cinema, « Inventions, voir le kinétoscope », consulté le 20 novembre 2007
  3. (en) Hendricks, page 11 à 12, Support of Muybridge's description, New York World, 3 juin 1888
  4. Cité dans Robinson (1997), qui la date du 17 octobre (page 23), Braun (1992) la rapporte au 8 octobre (p. 188)
  5. (en) Library of Congress, « History of Edison Motion Pictures », consulté le 11 novembre 2007
  6. Braun (1992), page 188 et 404 n° 44.
  7. Roossel (1998), page 63-64; Braun (1992), page 189 et 404, n° 47; Robinson (1997) écrit : « lab ordered the Carbutt sheets on 25 juin, 1889, and that they were marketed in 20 x 50 », page 27; Spehr (2000) a dit : « the lab received them on that date, they were "11 by 14" inches in size, sheets from another supplier, Allen & Rowell, arrived on the same date, and sheets from yet another source had been received in May », page 23, n° 22
  8. (en) Kino Video, « Edison : the invention of the Movies », consulté le 14 novembre 2007
  9. (fr+en) Internet Movie Database, « Filmographie de G. Sacco Albanese », consulté le 14 novembre 2007
  10. Dickson (1907), partie 2
  11. Robinson (1997) décrit l'exposition le 2 août (page 27), alors qu'Hendricks (1961) la décrit le 3 août (page 48)
  12. Baldwin (2001), page 208 à 209 : il décrit la rencontre de ces deux hommes durant le mois de septembre; Burns (1998), page 73, la décrit en août. Voir aussi Braun (1992), page 189
  13. Musser (1994), page 66; Spehr (2000), page 8
  14. Rossell (1998), page 21
  15. (en) Stephen Herbert, « Biographie de Charles-Emile Reynaud », Who's Who Victorian Cinema, consulté le 14 novembre 2007
  16. Braun (1992), page 189
  17. Burns (1998) a dit : « in a patent dated 20 May 1889 Edison and Dickson used the same general arrangement [as Anschütz] of continuous movement and momentary light flashes in their viewing device, the kinetoscope » (page 73)
  18. Spehr (2000), page 7 à 23 n° 21 à 22
  19. Braun (1992), page 155
  20. Robinson (1997), page 29; Spehr (2000), page 7, 8, et 23, n° 24
  21. Robinson (1997), page 28
  22. Robinson (1997), page 31
  23. Trou fait dans la parois supérieure du kinétoscope pour permettre la visualisation des films
  24. a  et b Robinson (1997), page 34
  25. Gosser (1977), page 206 à 207; Dickson (1907), partie 3
  26. Il est à noter qu'il semble que plusieurs références aux films d'Annabelle Moore ne lui en attribuent que deux : Serpentine Dance et Butterfly Dance. En fait, en 1984, à Londres, lors de la conception du kinétoscope, Anabelle avait déjà tourné trois films pour Edison : Anna Belle Sun dance, Anna Belle Serpentine Dance, et Anna Belle Butterfly Dance. Plusieurs auteurs ont apparemment oublié la dernière. Voir Hendricks (1966), page 112, 135 et 136
  27. Fédération nationale des associations féminines
  28. Cité de Robertson (2001), page 5
  29. Edison (1891), premier tome, page 1; Edison (1891), deuxième tome, page 1; Hendricks (1961), page 130
  30. Edison (1891), tome 1, page 1
  31. (en) [vidéo] Library of Congress, « Voir Dickson Greeting », consulté le 20 novembre 2007
  32. (en) [vidéo] Library of Congress, « Voir la partie 1 de Newark Athlete », consulté le 20 novembre 2007
  33. (en) [vidéo] Library of Congress, « Voir la partie 2 de Newark Athlete », consulté le 20 novembre 2007
  34. (en) [vidéo] Library of Congress, « Voir Men Boxing », consulté le 20 novembre 2007
  35. Edison (1891), tome 1, page 2 et 3, diagramme 4
  36. Spehr (2000), page 13
  37. Spehr (2000), page 11 à 14. Les pellicules étaient alors perforées au laboratoire. Artech House (2001), page 88; Braun (1992), page 190
  38. Musser (1994), page 72
  39. Cité dans Hendricks (1966), page 14. Voir aussi la page 11 pour la description faîte par Hendricks
  40. Edison (1891b), diagrams 1, 2 [pp. 342, 343 dans Light and Movement]. Figure 1, une vue d'ensemble qui montre le kinétoscope vu de dessus, avec une pellicule à l'intérieur, montre également que l'obturateur est placé au-dessus du film—soit directement au-dessus soit au-dessus de la lentille, ce qui n'est pas vraiment clair. Un quatrième schéma [p. 345 dans Light and Movement] montre une épure d'Edison concernant un système de projection stéréoscopique: dans ce cas, l'obturateur était effectivement placé entre la lentille et l'écran; dans une configuration alternative, présentée dans une incrustation, l'obturateur semble passer à travers "une fente dans le corps de la lentille" elle-même (p. 2 [p. 340 dans Light and Movement]).
  41. Hendricks (1966), illustration n° 2. L'historien Stephen van Dulken (2004) a décrit l'obturateur avec une fente qui se situait entre la lentille et l'ouverture de la boîte du kinétoscope (page 64)
  42. Robinson (1997), a tort, écrit que « les brevets du kinétographe et du kinétoscope furent déposés » en 1893 (page 38). Braun (1992) explique : « mis à part le dispositif utilisé pour démarrer et arrêter la rotation de la pellicule, auquel ils ont accordé un brevet d'invention en 1893, toutes les parties de l'application incluses dans la caméra ont été rejetées au Bureau des brevets américain, à cause des revendications des précédents inventeurs » (page 191). Hendricks décrit le résultat du brevet du kinétographe à Braun (page 136 à 137). Les faits, en somme, sont :
    • un brevet d'invention seulement pour le système provoquant les mouvements des pellicules en 1893;
    • tous les autres éléments du kinétographe ont breveté avec succès
    • et un brevet, le numéro 589, décrivant le kinétographe complet a été déposé le 31 août 1897.
    Voir aussi Spehr (2000), page 18; Van Dulken (2004), page 64; Musser (1994), page 239; Hendricks (1961), page 133 et 134
  43. (en) [image] Who's Who in Victorian Cinema, « Diagramme du kinétographe », consulé le 21 novembre 2007
  44. Salt (1992), page 32. Salt décrit les modèles post-kinétoscope incluant cette Croix de Malte
  45. Edison (1891), tome 2, page 1; Münsterberg (2004), page 7; Robinson (1997), page 38 et 39, 54 et 55; Musser (1994), page 93; Hendricks (1961), page 127 à 133
  46. « productive of the happiest effects in the films », cité dans Baldwin (2001), page 232 et 233
  47. (en) Institut des arts et des sciences de Brooklyn
  48. Un mystère perdure concernant la longueur du film. La fiche IMDb (voir référence ci-après) lui attribue 1 minute. Pourtant, Baldwin ne lui en donne que trente secondes (page 238). Cette durée sera aussi répertoriée par Scientific American (voir Hendricks (1966), page 38). Musser (2004), de son côté ne lui donne que quinze secondes (page 16). la copie du film (voir référence ci-après) disponible sur le site internet historique et national d'Edison, n'est que de 34 secondes. Comme décrit dans le contenu de l'article, à ce point du développement du kinétographe et du kinétoscope, et selon la durée de la plupart des films réalisés avec ce système, les films ne duraient que 50 secondes au maximum (voir Hendricks (1966), page 6 à 8).
    Comme le rapporte Edison, les films comportaient environ 700 images (page 36). La durée du film est une question qui n'a apparemment jamais été tranchée officiellement
  49. (en) Internet Movie Database, « Fiche IMDb du film Blacksmith Scene », consulté le 22 novembre 2007
  50. (en) [vidéo] Movie-Edison NHS, Blacksmith Scene, consulté le 22 novembre 2007
  51. Hendricks (1966), page 28 à 33. Il donne les dates de départ et de retour de Dickson : 80 jours environ les séparent. Hendricks décrit ceci comme des congés anticipés (page 28). Cette dépression fut peut-être due à l'alcool, ou à une prise de médicaments. Voir Hendricks (1966), page 34 et 35, 49 et 50
  52. Robinson, page 40
  53. a  et b Hendricks (1966), page 41
  54. Appelbaum (1980), page 47. Voir aussi Hendricks (1966), page 40 à 45, pour les autres allégations
  55. Hendricks (1966), page 47 et 71
  56. Les machines furent modifiées, et les monnayeurs mis hors service. Selon Hendricks (1966), dans chaque rangée « des employés allumaient les instruments selon la demande des clients, qui avaient préalablement payés l'entrée » (page 13). Pour en savoir plus sur la famille Holland, voir Peter morris, Embattled Shadows : A History of Canadian Cinema, 1895 - 1939 (montréam et Kingston, Canada, Londres, Buffalo, et New York : McGill - Queen's University Press, 1978), page 6 à 7. Morris déclara qu'Edison lui avait vendu les kinétoscope pour 200 $ pièce. Mais en fait, en général, le prix avoisinait les 250 $
  57. Hendricks (1966), pages 56 et 60; Musser (1994), page 81
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  59. (en) Who's Who of Victorian Cinema, « Eugen Sandow (Frederick Muller) », Richard brown, consulté le 23 novembre 2007
  60. Musser (2002), page 21
  61. Grieveson et Krämer (2004), page 34; Cross et Walton (2005), page 39
  62. Analyse financière basé sur le livre de Musser (1994), page 81
  63. Hendricks (1966), page 13, 56, et 59
  64. Pour les profits du 1er avril 1894, jusqu'au 28 février 1895, voir Musser (1994), page 84
  65. Hendricks (1966), page 15
  66. Hendricks (1966), page 6 et 8; Musser (1994), page 78. Hendricks qui a évalué dix-huit films de sa production personnelle, projetés grâce au kinétoscope, a démontré qu'aucun « film n'avait jamais atteint le taux de 46 à 48 images par seconde », à l'inverse de ce que certains suggérèrent (page 6); il a ensuite comparé le « taux moyen » (en mode, et non en moyenne) à « 38 à 40 images par secondes » (page 6 et 7). Des sources variées revendiqueront, tout en ayant tort, que ce taux, la norme durant cette période, pouvait pourtant être allégé; Burns (1998), par exemple, rajoute que de « 46 images par seconde, il était possible de passer à 15 images par secondes » (page 74). Dickson, lui-même, a donné pluieurs taux d'enregistrement de la caméra — il a, un jour, dit qu'« elle enregistrait environ 40 images par seconde », mais il dira une autre fois qu'elle n'en « enregistrait que 25 à 46 par seconde ». Selon une réalisation de 1907, le taux était de 46 images par seconde — mais quoi qu'il en soit, il sera une nouvelle fois embarrassé par ce qui semble être une suggestion fortuite d'un taux de 42 images par seconde (partie 3). La Bibliothèque du Congrès / Inventing Entertainment (site internet) ont réalisé des copies des différents films projetés avec le kinétoscope, et les ont mit en ligne, y comprit quatre courts métrage en 35 mm tournés entre janvier et mars 1894. La Library of Congress fournit de même les descriptions des films (leur durée, et leurs taux d'images par seconde, ...) basées sur le livre de Musser de 1998 (Edison Motion Pictures) : Il est à noter qu'Hendricks (1966) attribue un taux identique que celui du site pour Sandow, mais, il attribue aux autres films (Carmencita et Fred Ott's Sneeze) un taux de 40 images par secondes (il ne traite pas Athlete with Hand) (page 7). La Bibliothèque du Congrès soutient la thèse d'Hendricks selon laquelle aucun film tourné pour le kinétoscope n'avait atteint les 46 images par seconde
  67. Ramsaye (1986) a rapporté que Rector est à la base de cette modification (chapitre 8), mais aucune autre source ne le confirme. Voir aussi Hendricks (1966), page 90, 99 et 100
  68. (en) [vidéo] Library of Congress, « partie de Leonard-Cushing Fight », consulté le 28 novembre 2007
  69. Vitesse de la caméra par Hendricks (1966), page 7; Musser (1994), page 82
  70. (en) [vidéo] Library of Congress, « Leonard-Cushing Fight », consulté le 28 novembre 2007
  71. Hendricks a remarqué que deux journaux contemporains ont attribué à Leonard-Cushing Fight un rythme de 46 images par seconde (page 92 et 95); cela semble probablement faux en se basant sur le potentiel mécanique de la caméra, plutôt que dans son application. Vaguement, Hendricks lui-même se réfère dans sa description du film aux « cadres pris par la caméra à un rythme 40 images par secondes » (page 96). Le journal a estimé que 150 images ont été enregistré par round, totalisant 900 prises. De son côté, Hendricks a fait un rapport détaillé qui décrivé 126 avait été prises lors du tournage d'un round (page 96). Le catalogue de film d'Edison, cependant, revendique les 150 images par round
  72. Il existe un désaccord majeur concernant le succès du film. Dans le livre de Ramsaye (1986), on peut lire : « La foule afflua [au Latham Kinetoscope Parlor] lors de l'ouverture, mais dès le second jour, la longue file de clients attendant son tour a traîné dans le fond de la rue. La police est alors intervenue pour rétablir l'ordre » (chapitre 8). Selon Hendricks (1966), le salon Latham n'« a apparemment pas attiré beaucoup de clients. L'escadron de police, pour "garder l'ordre" était alors soit une hyperbole inventée par Ramsaye, soit par Rector. Il y a peu de question … que l'obscurité des combattants … a contribué au manque de succès » (page 98 et 99). Aucun auteur ne fait référence à cette source dans sa version
  73. Ramsaye (1986), chapitre 8 et 9; Musser (1994), page 82 et 84
  74. (en) [vidéo] Library of congress, « Leonard-Cushing Fight », consulté le 29 novembre 2007
  75. Musser (2004), page 22
  76. Karcher (1998), page 39, 82, 92 et 93
  77. Robinson (1996), page 349. Pour un extrait plus long de l'article, voir Hendricks (1966), page 77 et 78
  78. Cité dans Hendricks (1966), page 78
  79. Société pacifique pour la suppression des vices
  80. Musser (1994), page 78; Jenness (1894), page 47. Hendricks (1966) a déclaré que le secrétaire de l'organisation était lui-même à l'origine de l'arrêt de l'exposant de San Francisco (page 78)
  81. Schwartz (1999), page 183. Burns (1998) a dit qu'une exposition avait pris place en août (page 73); Grieveson et Krämer (2004) disent au contraire qu'elle se déroula en septembre (page 12)
  82. Musser (1994), page 82
  83. Griffith et Reed (1971), page 900
  84. Rausch (2004), page 8
  85. Pour le coût du développement du kinétoscope : Millard (1990), page 148; Spehr (2000), page 7. Pour la discussion sur la décision d'Edison d'accorder un brevet européen, ou non, voir Braun (1992), page 190 et 191
  86. Rossell (1998), page 91 à 94
  87. L. FIGUIER, l'Année scientifique et industrielle, 1895
  88. (en) : Film sonore expérimental de Dickson
  89. Robinson (1997), page 51; Musser (1994), page 87
  90. (en) Library of Congress, « Edison : The Marriage of Sight and Sound », consulté le 4 décembre 2008
  91. Robinson (1997), page 51; Gomery (1985), page 54. Voir aussi Hendricks (1996), page 48 à 50, 118 à 125; Millard (1990), page 169
  92. (en) Mark Ulano (CAS), The Movies Are Born a Child of the Phonograph, partie du site FilmSound.org, consulté le 4 décembre 2007
  93. Altman (2004), page 81 à 83; Hendricks (1966), page 124 et 125
  94. Guide pratique (1895 - 96), page 126 [page 138 dans Light and Movement]
  95. Nom commercial sous lequel le kinétoscope fut quelquefois appelé. Il signifie littéralement : machine d'exposition
  96. Cité dans Ramsaye (1996), chapitre 9
  97. Ramsaye (1986), chapitre 9
  98. (fr) 100 ans de cinéma amateur, « kinétographe / kinétoscope », consulté le 7 décembre 2007
  99. a  et b (fr) Ciné-club de Caen, « Thomas Edison, kinétographe et kinétoscope », consulté le 7 décembre 2007
  100. Albert Robida et Octave Uzanne, La Fin des livres, extrait de Contes pour les bibliophiles, anglais, publié en 1894, Globusz Publishing à Londres
  101. Musser (1994), page 84
  102. Ramsaye (1986), chapitre 9 à 10; Musser (1994), page 92 et 93. Il existe de vieilles revendications à propos d'un homme, Jean Acmé Leroy, qui projetait des films à New York à un auditoire qu'il avait auparavant invité, en février 1894, au frais de clients du New Jersey, en février 1895. Voir Gosser (1977) pour une discussion sur la nature douteuse de ces revendications (page 228 et 229)
  103. Musser (2002), page 13 et 14
  104. Gunning (1994), page 61 à 65, 143 et 144; Musser (1994), page 239, 240, 254, 272, 290, 292
  105. Musser (1994), page 178; Altman (2004), page 89 et 90
  106. Hendricks (1966), page 123
  107. Millard (1990), page 226. Rausch (2004) prétend qu'une invention spécifique était vitale pour le processus : « en 1908, Edison a sorti un dispositif connu comme le Cinémaphone. Ce système ajustait la vitesse de défilement de la pellicule pour correspondre au son du Phonographe. C'est ainsi qu'est né le kinétophone ... » (page 78). Pourtant, ni une biographie basique de Thomas Edison, ni une histoire du cinéma ne mentionne ce Cinémaphone. Gomery (2005) le décrit ainsi : « Pour corriger les différentes défaillances de la synchronisation du son et de l'image, Edison se devait de créer un composant qui ajusterait le résultat » dans la version de 1913 du kinétophone (page 28). Gomery ne nomme pas de dispositif, et ne déclare pas non plus qu'il a été un jour créé
  108. Gomery (2005), page 27 et 28
  109. Altman (2004), page 175 à 178; Gomery (1985), page 54 et 55; Gomery (2005), page 28 et 29
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