- Phonographe
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Le mot -dérivé du grec ancien (phoné : la voix et graphein : écrire)- désigne un appareil destiné à reproduire du son par des procédés purement mécaniques. le procédé, né au XIX° siècle, sera remplacé au siècle suivant par l'électrophone, puis concurrencé par le magnétophone, puis éclipsé par les nouvelles techniques de reproduction sonores permises par la numérisation
Sommaire
Historique
Les précurseurs
- Les Boites à musique préfigurent de manière éloignée et sommaire le principe du phonographe.
- L'anglais Thomas Young imagine pour étudier les phénomènes sonores d'utiliser la pointe d'un stylet, rendu solidaire d'un corps capable de vibrer, en la faisant glisser sur la surface d'un cylindre tournant.
- En 1857, le français Édouard-Léon Scott de Martinville fixe un stylet sur une membrane élastique pour enregistrer la voix humaine : Grace à cette invention - baptisée le « phonautographe »- la toute première voix enregistrée le 9 avril 1860 serait la voix d'une femme chantant la comptine pour enfants Au clair de la Lune. Cet appareil pouvait enregistrer le son mais n'était pas vraiment capable de le restituer [1].
- Charles Cros bricoleur génial s'intéresse au sujet :
- -il trouve tout d'abord un autre moyen d'enregistrer les traces de la voix sur un support enduit de noir de fumée, mais ne savait comment les relire. [2]
Le tournant de l'année 1877
L'année 1877 sera décisive pour l'émergence du procédé [3] :
- A Paris, Charles Cros utilise un stylet pour graver des sillons sur un cylindre rotatif et constate que «si l'on fait passer le stylet dans les sillons qu'il a creusés, la membrane à laquelle il est rattaché reproduit les paroles, chants et musiques » précédemment gravées. Baptisé le paléophone , le dispositif est décrit dans un mémoire qu'il adresse le 18 avril 1877 , à l'Académie des sciences
- L'ingénieur américain Thomas Edison - également redoutable homme d'affaires- dépose le brevet du phonographe le 19 décembre 1877.
- L'ingénieur américain Emile Berliner a déposé la même année le brevet d'un procédé qui remplace le cylindre rotatif par un disque . Il inclut ce nouveau dispositif dans le procédé et baptise le nouvel appareil qui en résulte le gramophone
Description
Son dispositif permet d'enregistrer des sons grâce à un stylet composé d'une aiguille interchangeable fixée sur un diaphragme de mica. Ce stylet grave les sonorités sur un cylindre d'étain (de cire par la suite, ce qui améliora la qualité de l'enregistrement).
Dès que l'enregistrement est terminé, la gravure peut être lue par le stylet. L'aiguille, faisant vibrer le diaphragme, transforme le sillon gravé en sons. Afin de permettre la diffusion de ces premiers enregistrements, un mécanisme de recopie sur cylindre de bakélite est mis au point : la qualité est meilleure et surtout le cylindre ne craint plus ni les déformations ni la chaleur. C'est ce type de cylindre que l'on peut observer sur la photo ci-contre.
Évolution
Le Graphophone, similaire à un phonographe, permet d'enregistrer les textes destinés à être dactylographiés. Il dispose à cet effet d'une tête réversible et d'un cornet en guise de micro. Pour effacer le message on rabote la surface du cylindre constitué de cire.
Les gramophones sont une évolution marquante du phonographe , au point de devenir l'appellation du procédé générique. La différence entre ces deux types d'appareils se fait surtout par le support d'enregistrement : cylindre pour les phonographes, Disque pour les gramophones qui tournent au départ à la cadence de 90 tours par minute.
Lors de l'exposition universelle de Paris en 1900, La société Pathé reçoit un grand prix pour son phonographe « le Gaulois ». Le corps de ce dernier est en fonte. Le son est enregistré sur des rouleaux de cire. Le phonographe dispose d'une tête d'écriture et d'une tête de lecture. Il a un pavillon en cristal. Particularité de ce modèle : il pourra être vendu à crédit ce qui favorise la démocratisation de ces machines.
Les phonographes plus récents voient la disparition du cylindre au profit du disque. Les phonographes dits « à pavillon » permettent un volume sonore plus important (sur les phonographes à cylindre on collait souvent son oreille au pavillon pour bien entendre). On trouve ces phonographes dans les habitations mais aussi les lieux publics comme les cafés. A partir des années 1920 , le support disque tournant à 90 tours par minute est supplanté par le fameux 78 tours
À la fin des années 1920, le phonographe portable ou « phonographe mallette » fait son apparition. Il comporte souvent un compartiment pour y ranger plusieurs disques ainsi qu'un réceptacle pour les aiguilles de remplacement. C'est le couvercle de la valise qui fait office de pavillon. Il existe de nombreuses variétés d'aiguilles suivant le son que l'on veut obtenir. Il existe par exemple des aiguilles en bois. L'amélioration de la qualité sonore est due à l'abandon progressif de la membrane mica pour des membranes plus complexes.
Galerie
Notes et références
- Press Release:. Enregistrement disponible sur le site de firstsouds.org
- 1er avril, joignit un CD se prétendant « la restitution des enregistrements historiques de Charles Cros, effectuée par l'IRCAM de Paris ». L'annonce était plausible et la revue fut épuisée en quelques jours. Elle publia toutefois un démenti dans son numéro suivant.{{Référence nécessaire} Une revue musicale britannique, pour un de ses numéros de
- Dictionnaire des Inventions , Berger Levrault Edit , Paris 1982
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Histoire du disque et de l'enregistrement sonore. Daniel Lesueur. Eds Carnot.
Liens externes
Catégories :- Instrument de musique mécanique
- Matériel audio
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