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Le Petit Journal
Pour les articles homonymes, voir Le Petit Journal (homonymie).Le Petit Journal est un quotidien parisien, fondé par Moïse Polydore Millaud, qui a paru de 1863 à 1944.
Sommaire
Les origines
Le fondateur du titre est Moïse Millaud. Issu d'une famille juive de Bordeaux, il a débuté dans les affaires et les affaires de presse dès la monarchie de Juillet avec des publications financières ou judiciaires. En 1856, il rachète La Presse de Girardin mais son échec lui fait comprendre que cette formule, nouvelle vingt ans plus tôt, est maintenant dépassée.
Il en confie la direction gérance à son neveu son neveu Alphonse(11 juin 1829 Mouriès), fils de son frère Joseph
Les particularités
Le projet du Petit Journal atttire de nombreux lecteurs car : il est bon marché (5 centimes au lieu de 15 centimes pour les journaux ordinaires), il a format commode (43 X 30 cm), il est accessible à tous (pas d'abonnement) il propose un contenu distrayant (fait divers, feuilleton, et chronique), journal sans politique, il est dispensé du timbre.
Ce qui augmente les ventes, c'est lorsque que le Petit Journal publie des faits divers extraordinaires. C'est notamment le cas avec l'affaire Troppmann. Septembre 1869. Tout Paris se presse à Pantin, où l'on vient de découvrir sept cadavres appartenant à une même famille. Autour de la fosse, on a monté une fête foraine. Devant l'émotion suscitée par cette tuerie, Alphonse Millaud, patron du Petit Journal, décide de couvrir abondamment le fait divers. Immédiatement, le pays tout entier se passionne pour l'histoire de cette famille odieusement massacrée. La police arrête un certain Jean-Baptiste Troppmann alors qu'il tentait d'embarquer pour les Amériques. Il a sur lui les papiers et les bijoux de l'infortunée famille. Pour Millaud, l'affaire Troppmann se révèle une mine d'or. Le tirage du Petit Journal passe de 200 000 exemplaires par jour à 300 000, puis à 500 000...
Dès 1884, paraît hebdomadairement le Supplément illustré, dont le tirage atteint 1 million d'exemplaires en 1895.
D'abord apolitique, Le Petit Journal devient en 1936 l'organe du Parti social français (P.S.F.) dont la devise, "Travail - Famille - Patrie" (reprise par la suite, en 1940, par l'Etat français) figure sous le titre du quotidien.
Collaborèrent au Petit Journal Albert Londres, René Hachette, Raymond Patenôtre, Saint-Paulien, Paul-Émile Victor, Daniel-Rops, Roger Vercel ou encore Maxence Van der Meersch.
L'ascension
Le premier numéro sort le 1er février 1863, et dès octobre, dépasse avec 83 000 exemplaires, le plus fort tirage des journaux sérieux comme Le Siècle qui publie 50 000 copies. Deux ans plus tard, à lui tout seul, le tirage du Petit Journal avec 259 000 exemplaires est supérieur à l'ensemble de la presse parisienne. En 1860, il atteint 340 000 exemplaires, soit le double du tirage de la presse parisienne. Ses progrès avaient aussi été rendus possibles grâce aux presses rotatives que Hippolyte Marinoni (1823-1904) mit au point pour lui dès 1867. En 1882, Marinoni prend le contrôle du journal, succédant à Girardin. Malgré quelques crises - Émile de Girardin en prit le contrôle en 1873 avec Gibiat, Jenty et Marinoni -, son audience ne cessa d'augmenter et aucun de ses concurrents ne put mettre sa suprématie en cause ; son tirage atteignit 500 000 exemplaires en 1878, 1 million en 1890.
Le Petit Journal est alors l'un des trois principaux journaux français. Ce journal de presse populaire expédie 80 % de son tirage en province.
La déchéance
Après 1900, les tirages commencèrent à stagner puis à décroître : Le Petit Parisien, mieux géré et qui évita de prendre parti dans l'affaire Dreyfus, devint le plus grand journal français. Ernest Judet (1851-1943) plaça Le Petit Journal dans le parti antidreyfusard et le rallia à la cause nationaliste. Le Petit Journal ne tirait plus qu'à 850 000 exemplaires en 1914, et qu'à 400 000 en 1919. Malgré les commandites successives de Loucheur, puis de Patenôtre, le déclin s'accentua dans l'entre-deux-guerres. En 1937, il ne tirait plus qu'à 150 000 exemplaires, quand il devint l'organe du Parti social français du colonel de La Rocque, mais son audience ne s'en trouva pas améliorée.
Replié à Clermont-Ferrand en juin 1940, le Petit Journal y vécut, médiocrement, jusqu'en 1944 où il disparaît complètement ; durant cette période, il reçut chaque mois une subvention du gouvernement de Vichy ; son conseil d'administration était alors présidé par le colonel de La Rocque.
Compétitions sportives
En 1891, Pierre Giffard, rédacteur en chef du Petit Journal crée la course cycliste Paris-Brest-Paris.
Le 22 juillet 1894, Le Petit Journal a organisé la première course automobile de l'histoire, le Paris-Rouen. La course est gagnée par le comte Jules-Albert de Dion sur une De Dion-Bouton.
Liens externes
- Le Petit Journal (toutes les couvertures en ligne)
- Histoire du Petit Journal
- Archives du Petit Journal de 1863 à 1938 sur Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF.
Bibliographie
- Christophe Charle, Le siècle de la presse (1830-1939), Seuil, coll. « l'Univers historique », Paris, 2004, p. 102-104
- Fred Kupferman et Philippe Machefer, « Presse et politique dans les années Trente : le cas du Petit Journal », in Revue d'histoire moderne et contemporaine, tome 22, janvier-mars 1975, 45 p.
- François Marotin, « Le Petit Journal et la femme en 1865 », in La Femme au XIXe siècle : Littérature et idéologie, Presses universitaires de Lyon, 1978, p. 97-112
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