- Theatre optique
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Théâtre optique
Le théâtre optique est breveté par Émile Reynaud en 1888. Il réunit les techniques de l'analyse du mouvement et les techniques de projections. Cette invention est l'aboutissement d'une recherche longue de plus de quinze ans. Émile Reynaud avait, dès 1876, commencé son travail sur les jeux d'optique avec le praxinoscope, jouet breveté en 1877. Dans l'évolution de cette invention, le praxinoscope-théâtre fut breveté en 1879 puis en 1880 le praxinoscope à projection avec une lanterne magique et enfin en 1888 le théâtre optique. Avec cette invention, Émile Reynaud apporte une nouvelle évolution à ses inventions précédentes : l'action n'est plus contrainte à un mouvement cyclique et permet la narration de petites histoires complexes pouvant se développer sur plus de 10 minutes.
Sommaire
Fonctionnement
Le théâtre optique conserve la base du praxinoscope, c'est-à-dire les miroirs du cylindre à facettes central. Les bandes de ce praxinoscope géant contiennent 300 (Clown et ses chiens, 1890) à 700 (Un Bon bock, 1888) dessins faits à la main par Émile Reynaud sur des gélatines. Il dessine d'un coté à l'encre de chine les personnages, puis les peint sur la face opposée, comme dans la technique des cellulos qui sera développée bien plus tard. Sa femme peint le reste de l'image en noir. Les images sont mises dans des cadres de diapositives qui sont articulés entre eux et perforés et les dessins sont synchronisés avec le cylindre de miroirs par une roue dentée. Émile Reynaud anime lui-même l'ensemble en actionnant les deux bobines, une émettrice et une autre réceptrice. Il peut ralentir, accélérer ou revenir en arrière a volonté, lui permettant d'améliorer la dynamique de l'animation. Cela lui permet également de varier le déroulement de l'animation par retours en arrière et répétitions, permettant ainsi de changer les émotions d'une projection à l'autre et en fonction de l'état du public.
Comme pour le praxinoscope-théâtre les personnages et les décors sont dissociés. Les personnages sont projetés par une première lanterne magique qui les renvoie sur les miroirs du cylindre à facettes puis à travers plusieurs lentilles, sur l'écran. Le décor fixe est peint sur une plaque de verre et projeté par une seconde lanterne magique de façon traditionnelle. Le théâtre optique était caché derrière l'écran. On retrouve là tout le principe du dessin animé dit « traditionnel » moderne, avec décors et cellulos. Des aimants placés sur la bande permettent également de faire des bruitages durant le film.
Le public regardait les saynètes peintes accompagnées au piano par le compositeur Gaston Paulin. Ses musiques étaient originales, tout spécialement écrites pour ces projections.
Il est possible que Thomas Alva Edison, les frères Lumière et Georges Méliès aient rencontrés Émile Reynaud et son théâtre optique lors de l'Exposition universelle de Paris en 1889. Ils ont probablement été très inspirés pour leurs inventions respectives.
Historique
Ce sont de véritables petits dessins animés (alors appelés Pantomimes lumineuses) qu'Émile Reynaud proposera au public du musée Grévin dès le 28 octobre 1892. Jusqu'en mars 1900, plus de 500 000 personnes ont assisté à ces projections. Le dessin animé était né ! Il ne deviendra cinématographique qu'avec Émile Cohl en 1908.
Avec l'arrivée du cinématographe des frères Lumière en 1895, la fin des projections au musée Grévin et le déclin de son entreprise de fabrication de praxinoscopes, Émile Reynaud va revendre une partie de son matériel au poids du cuivre et du bois. Entre 1910 et 1913, il entreprend la destruction de ses bandes, seuls Pauvre Pierrot, Autour d'une cabine et quelques fragments des autres films y échapperont. Ces dernières bandes ont été restaurées et présentées à l'occasion de la commémoration du centenaire du théâtre optique en 1992.
Les Pantomimes lumineuses
- Un Bon bock, peinte en 1888, il ne reste qu'un fragment de la bande dans les fonds de la cinémathèque française.
- Clown et ses chiens, peinte en 1890, la plaque du décor est conservée dans les fonds de la cinémathèque française.
- Pauvre Pierrot, peinte en 1891, la bande a été restaurée et est conservée au Centre national de la cinématographie.
- Un Rêve au coin du feu, peinte en 1893, il n'en reste rien.
- Autour d'une cabine ou Mésaventures d'un copurchic aux bains de mer, peinte en 1893 la bande a été restaurée et est conservée au Centre national de la cinématographie.
Bibliographie
- Dominique Auzel, Émile Reynaud et l'image s'anima, Éditions du May, 1992, ISBN 2-906450-72-3 ; Dreamland éditeur, 2000, ISBN 2-910027-37-6. Biographie d'Émile Reynaud avec photos en couleurs.
Lien externe
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Catégorie : Précinéma
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