International Business Machines corporation

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International Business Machines Corporation

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Logo IBM

Logo de International Business Machines Corporation
Création 1911 (Création déclarée)
Fondateur(s) George Winthrop Fairchild
Forme juridique société anonyme
Action NYSE : IBM
Slogan(s) « The Innovators' Innovator »
Siège social Armonk (New York)
Drapeau des États-Unis États-Unis
Direction Sam Palmisano, Chairman & CEO ; Marc Lautenbach, General Manager Americas ; Frank Kern, Président (Asie Pacifique) ; Nick Donofrio, SVP (Technologie) ; Bruno Di Leo, General Manager North-East Europe ; Dominique Cerutti, General Manager South-West Europe
Activité(s) Informatique, consultant
Produit(s) Voir ci-dessous
Effectif 386 558 (en 2007)
Site Web www.ibm.com
Capitalisation 164,555 Mds $
Chiffre d'affaires Augmentation 103,630 Mds $ (2008)
Résultat net Augmentation 12,334 Mds $ (2008)
Principaux concurrents
Accenture, AKKA Technologies, Alten, Altran, Assystem, Astek, Atos Origin, BearingPoint, Bull Services, Capgemini, CSC, Devoteam, EDS, Euriware, GFI Informatique, Groupe Open, HP Services, Indra Sistemas, IBM Global Services, Infosys, Logica, Orange Business Services, Osiatis, Segula Technologies, Sopra Group, SQLI, Steria, T-Systems, TCS, Thales Services, Unisys, Wipro

International Business Machines Corporation (IBM) est une société multinationale américaine présente dans les domaines du matériel informatique, du logiciel et des services informatiques.

La société est née le 15 juin 1911 de la fusion de la Computing Scale Company et de la Tabulating Machine Company sous le nom de Computing Tabulating Recording Company (CTR). Celle-ci a changé de nom pour devenir International Business Machines Corporation le 14 février 1924. On lui prête le surnom de Big Blue en référence au bleu sombre, couleur longtemps associée à l'entreprise[1].

Sommaire

Activités

IBM était autrefois très centrée sur la conception et la commercialisation de matériels informatiques et en particulier d'ordinateurs centraux (souvent appelés mainframes) auxquels son image est longtemps restée associée. IBM a en effet eu un rôle décisif dans leur développement et leur utilisation par la plupart des grandes organisations publiques ou privées.

1993 a été une année charnière qui a lancé la grande transformation dont la société actuelle est le résultat. Alors même que la communauté financière, inquiète des mauvais résultats, faisait pression pour que le groupe soit éclaté en de multiples sociétés indépendantes libres d'exploiter les différentes lignes de produits, le choix fut pris par le PDG récemment nommé, Louis V. Gerstner, de conserver l'intégrité du groupe. Le pari fait était que par une meilleure gestion du portefeuille d'offres de produits et services, IBM saurait mieux tirer parti de ses forces historiques (à commencer par ses puissantes capacités en recherche et développement) pour proposer des solutions intégrées et non plus seulement des produits isolés.

C'est aussi le moment choisi pour revoir toute l'organisation commerciale. La volonté de pouvoir répondre de manière globale et unifiée aux demandes émanant des grands clients internationaux.

C'est encore à ce moment que IBM se lance de manière très volontariste dans les activités de services avec en particulier les débuts de l'infogérance. Le développement de ces activités de services a notamment permis de recycler une partie des employés dont les postes avaient été supprimés suite à la réorganisation.

En 2005, la contribution au bénéfice des différentes activités se décompose comme suit :

  • Matériels et activités de financement = 28 %
  • Logiciels = 37 %
  • Services = 35 %

Les services représentent désormais un peu plus de la moitié du chiffre d'affaires. Ceci témoigne de la profonde transformation opérée par IBM depuis une dizaine d'années.

Depuis 2002 et l'acquisition de la branche conseil de PricewaterhouseCoopers, IBM est devenu la première entité de conseil dans le monde entier.

Matériel

  • Construction et maintenance de mainframes et de gros serveurs (qui possèdent nettement plus de RAM et d’espace de stockage que les ordinateurs grand public).
  • Fabrication de disques durs. Technologie inventée par IBM en 1956. Cette activité a cependant été cédée à Hitachi en 2002 quand IBM s'est intéressée à millipede.
  • Recherche en nanotechnologie (entre autres : millipede).
  • IBM est l’un des deux architectes et fondeurs, et le promoteur principal, des processeurs PowerPC utilisés dans la série p d’IBM (UNIX), dans les anciens Macintosh d’Apple et en informatique embarquée. En 2005, Apple annonça son intention de migrer à des processeurs x86 au moment même où IBM consacrait son nouveau processeur, nommé CELL, à la console de jeu PlayStation 3, mais aussi à des applications dans les serveurs.
  • Concepteur et assembleur du Roadrunner, le plus rapide ordinateur au monde (en date du 11 juin 2008).
  • Fabrication de semi-conducteurs (puces électroniques) avec notamment un service de fonderie pour des sociétés fabless de semiconducteurs.

En 2005, IBM Microelectronics pointe à la 19e place des 20 plus grands fabricants de semiconducteurs (sans tenir compte de son service de fonderie).

  • En 2008, IBM crée une nouvelle version de son Mainframe: System z10.

Logiciels

  • Bases de données (Edgar F. Codd pour les bases de données relationnelles en 1970)
  • Construite autour du noyau des bases de données (DB2), la branche Logiciels (Software Group en jargon interne) a été principalement constituée par croissance externe. Ses produits, peu connus du grand public (Tivoli, Websphere, Lotus, DB2, Rational) mais appréciés des professionnels, sont soit des « couches » intermédiaires (middleware) entre les logiciels applicatifs (Microsoft Office, SAP…) et les systèmes d’exploitation, soit des « suites professionnelles » visant le marché de la R&D (Rational Software). CATIA, le progiciel numéro un mondial de la CAO, est seulement distribué par IBM ; son concepteur reste Dassault Systèmes.
  • Le système d'exploitation de type UNIX AIX développé à partir de 1986 avec la contribution de Bull.

Services

Les services (IBM Global Services ou IGS) représentent la moitié du chiffre d’affaires d’IBM en 2004, mais l’essentiel de la marge opérationnelle provient encore du matériel et du logiciel, sur lesquels IBM dispose de positions dominantes discrètes mais fructueuses. Les consultants d'IGS couvrent trois grandes activités :

  • le « conseil métier » (Global Business Services), qui agit sur les couches basses organisationnelles et les systèmes d’information de l’entreprise pour en améliorer l’efficacité opérationnelle
  • le conseil en informatique (Global Technology Services), qui délivre de l’expertise technique sur l’optimisation de la fonction Informatique de l’entreprise
  • l’externalisation, d’abord de la fonction Informatique (IT outsourcing), hébergement de serveurs intranet et extranet, gestion de la sécurité, et maintenant de fonctions support comme la comptabilité, la paie ou les achats de commodités.

Une stratégie apparente d’IBM dans les services est de s'implanter sur les marchés de services de masse en s’affranchissant de toute connotation technologique : IGTS se contente de mettre en avant la marque (qui dispose d’un fort capital de confiance) et la puissance de feu de son organisation : quand on est outillé pour faire la paie de 300 000 employés, gérer celle de quelques dizaines de milliers d’employés de clients supplémentaires ne pose pas de réel problème.

Principaux apports

  • Disque magnétique (RAMAC), 1956
  • Langage Fortran, 1957
  • Mémoire dynamique (DRAM), 1966
  • Base de données relationnelle, 1970
  • IBM 3750 Switching System, 1970 autocommutateur développé à IBM La Gaude, France
  • IBM 1750 Switching System, 1970 autocommutateur développé à IBM La Gaude, France
  • Géométrie fractale, 1975
  • Data Encryption Standard (DES), 1977
  • Architecture RISC, 1980
  • Le 12 août 1981, IBM lançait une nouvelle machine, « l'IBM 5150 », une innovation qui allait donner un nouvel essor au marché des « ordinateurs personnels » vers le grand public, et entraîner une révolution économique.
  • Microscope à effet tunnel, 1986, Nobel
  • Supraconductivité à « moyenne » température, 1987, Nobel

En douze ans, IBM a déposé 29 021 brevets divers. En 2005, IBM a déposé 2 941 brevets.

Culture

La compagnie a souvent été décrite comme possédant une culture fortement tournée vers les affaires[réf. nécessaire]. Ses cadres et directeurs généraux ont traditionnellement été sélectionnés parmi ses représentants. Ce recrutement aurait, par ailleurs, souvent été motivé par l'objectif de concrétiser des perspectives de ventes à des clients importants.

IBM est probablement l'une des structures qui a développé le plus fortement et précocement le principe de culture d'entreprise[réf. nécessaire]. Durant la majeure partie du XXe siècle, l'uniforme, constitué d'un costume bleu, d'une chemise blanche et d'une cravate foncée, y était de rigueur pour les commerciaux. Ces codes ont commencé à s'assouplir à la fin des années 1970, puis l'ont été considérablement dans les années 1990. A ses débuts, IBM faisait aussi chanter à ses salariés des hymnes a la gloire de l'entreprise[2][3]. Actuellement, l'habillement et l'attitude de ses employés ne diffèrent pas particulièrement de ceux d'autres grandes entreprises.

Évolution de la société

IBM a été dirigée depuis sa création par neuf PDG qui ont chacun durablement marqué la Compagnie.

George W. Fairchild : le père fondateur

Président de l’International Time Recording Company depuis 1900, il la fit fusionner en 1911 avec la Tabulating Machine Company pour former la Computing-Tabulating-Recording Company ; il la renomma en International Business Machines en 1924, peu avant sa mort.

Thomas J. Watson Sr : la mécanographie

La société se développa dans les années 1930, grâce aux brevets sur la carte perforée Hollerith.

Thomas J. Watson Jr : les mainframes

En 1954, IBM lance sur le marché le modèle 650, premier calculateur produit en grande série : il coûtait un demi-million de dollars, occupait plusieurs mètres cubes et était doté d’une mémoire vive de 2 000 « mots » (2 kilo-octets). IBM France lui fera forger pour l’occasion le néologisme ordinateur.

T. Vincent Learson

T. Vincent Learson prit le relais lors du départ de Watson Jr. Ce dernier devint président du comité de direction avant d'être nommé ambassadeur des États-Unis en Union soviétique (1979).

Frank T. Cary

Rapidement, c'est Frank T. Cary qui est élu PDG (1973). C'est à lui qu'échoit la double tâche :

  • de développer l'informatique distribuée de plus en plus réclamée par les clients (systèmes 32, 34, 36, 8100…)
  • de faire passer aussi IBM à la phase de la micro-informatique. Après quelques machines de succès divers (5100, Système 23 Datamaster, Visiotexte…), il lance dans le plus grand secret le projet Acorn, qui deviendra en trois ans le PC.

Il fait relooker légèrement le logo, et commence à rompre avec la traditionnelle politique de location seule : désormais, IBM vend aussi ses machines, ce qui provoque un afflux d'argent frais. Pendant quelque temps, à l'inverse de ce qui se passe habituellement dans l'industrie, IBM n'a plus de frais financiers, mais des bénéfices financiers.

Le procès antitrust qui pèse sur IBM laissant craindre une décision de démantèlement de la compagnie, il prend les devants en la réorganisant en deux grands pôles : mainframes et systèmes de grande diffusion. Le démantèlement n'aura en fin de compte pas lieu.

John R. Opel

John F. Akers

John Akers gère le succès du PC et du PC/AT, et introduit même le PC/RT, mais - impressionné par le succès du Macintosh qui constitue alors un système fermé - il décide de fermer à son tour le standard PC en lançant en 1987 le PS/2 : nouveau BIOS incompatible, bus assujetti à des droits d'usage, apparence extérieure déposée, OS/2 non finalisé encore : cette décision se révèlera la plus catastrophique jamais prise par IBM, qui - sans tout de suite le comprendre - abandonne ainsi de facto la continuité du standard à Compaq et aux clones. La page où IBM menait la danse avec 21 % du marché de l'ordinateur personnel est désormais tournée.

En revanche, la filière du Système 38 devenu AS/400 (machine de milieu de gamme introduite en février 1988) est gérée sans la moindre faute : cette machine au début secondaire, qui succède au système 38 et s'inspire donc du projet FS, sera à la fin des années Akers devenue un formidable succès avec plus de 600 000 exemplaires, dont la moitié à des entreprises ne possédant pas de service informatique en propre.

Cela ne compense pas le manque à gagner sur le PC et les mainframes, et IBM connaît alors le premier déficit financier de son histoire.

Louis V. Gerstner, Jr. : des produits vers les services

  • L’entreprise devient fortement déficitaire en 1991. Pour la première fois de son histoire, elle confie son destin non plus à un de ses membres, mais à un de ses anciens clients, Louis Gerstner (« Lou »). Sa décision fondamentale a été de ne pas céder aux demandes des analystes et marchés financiers qui réclamaient qu'IBM soit découpé en multiples sociétés indépendantes. Il a au contraire affirmé sa conviction que la valeur ajoutée d'un portefeuille intégré d'activités (matériels, logiciels et services) est supérieur à la somme de ces activités prises séparément. Celui-ci recentre la société, lance un emprunt à cent ans (totalement souscrit par le public en quelques jours), en modernise l’infrastructure (qui restait très centrée sur les mainframes) pour y généraliser Lotus Notes (plutôt que d’en acheter des licences, il acheta directement la société !), et la rend à nouveau profitable - mais amputée d’une bonne partie de son patrimoine immobilier. Le plan produit a également été drastiquement nettoyé : des milliers de produits sont abandonnés ou revendus (Lexmark est l’ancienne division imprimantes d’IBM), et le développement du système d’exploitation OS/2, concurrent de Windows, est arrêté.
  • IBM a développé en premier (2001) le concept d’e-business on demand qui peut se définir comme étant la mobilisation des ressources informatiques en fonction de l’intensité de l’activité de l’entreprise cliente. La facturation se fait alors en fonction exacte de la consommation, comme pour de l’électricité. Ce concept, lié à celui de grid computing, cherche plus à créer le besoin qu’à répondre à une attente précise auprès des grands groupes. En bonne santé financière et donc capable de supporter le financement de ce genre d’opération, IBM met ainsi la pression sur ses concurrents, selon une stratégie qui n’est pas sans rappeler le programme militaire Strategic Defense Initiative (SDI), surnommé « Guerre des Étoiles », de l'administration Reagan et qui avait pour but de saturer par réaction la recherche militaire des Soviétiques et donc de lui retirer toute capacité d’initiative.

Lou Gerstner a rejoint Thomas Watson au rang des figures mythiques d’IBM. Il est celui qui a sauvé IBM en maintenant son intégrité et a transformé la compagnie en profondeur. Il en racontera l'histoire dans son livre : J'ai fait danser un éléphant (Who Says Elephants Can't Dance? Inside IBM's Historic Turnaround).

Samuel J. Palmisano

Sam Palmisano poursuit le développement d’IBM vers les services et son désengagement des lignes de produit technologiques.

  • en 2002, après avoir jeté les bases de la technologie de stockage de demain Millipede, IBM invoque des problèmes de qualité ponctuels sur sa ligne de disques Deskstar pour céder cette activité à Hitachi. En fait, si Millipede aboutit, cela signifie très exactement la mort du concept même de disque dur, et la compagnie prend donc là un pari ambitieux.
  • Signe fort : IBM s'engage de plus en plus fortement sur Linux et le fait savoir. Le fait de ne plus développer de système « propriétaire » non seulement diminue les coûts, mais entend marquer la nouvelle politique d'ouverture.
  • en octobre 2002, IBM achète la branche consulting (concept anglo-saxon intégrant conseil en management classique et SSII) de PricewaterhouseCoopers et met ainsi un point d’orgue à sa stratégie de diversification dans les services : avec cette acquisition, IBM devient numéro un mondial en effectifs, devant Accenture.
  • en 2004, IBM a ouvert les spécifications de l’architecture PowerPC et invité tous les fondeurs à y prendre part ; le but est de contester à Intel le leadership dans le domaine de la micro-informatique avec son architecture x86.
  • le 8 décembre 2004, le fabricant de PC chinois Lenovo rachète pour 1,25 milliard de dollars la branche PC d’IBM et devient ainsi le troisième constructeur d’ordinateurs individuels au monde (après Dell et Hewlett-Packard). Après les disques durs, c’est un autre fleuron matériel de Big Blue qui est vendu. Officiellement, la branche n’était pas rentable, les pertes opérationnelles représentant quelques pour cent du chiffre d’affaires. Depuis 1991, la stratégie apparente d’IBM en matière de cession d’activité est de vendre quand l’avantage technologique est en passe de ne plus être suffisant pour justifier des prix supérieurs à ceux des concurrents.
  • en avril 2005, IBM annonce des résultats en deçà des objectifs, ce qui provoque un coup de tonnerre sur les places financières et amène de nombreuses questions sur la pertinence de la stratégie « plus de services, moins de technologie » de Palmisano.
  • Fin mai 2005, IBM perd le marché des ordinateurs Apple : à partir de 2006, ceux-ci seront équipés de processeurs Intel.
  • Parallèlement, lors de l'E3, il devient officiel que c'est IBM qui équipera Microsoft, Nintendo et Sony en processeurs Cell (déclinaison du POWER4 équipée de plusieurs processeurs multimédia intégrés) pour l'intégralité de leur nouvelle génération de consoles.

Les revenus du CIO d’IBM sont de 18,77 millions de dollars en 2006, 20,91 millions en 2007 et 20,97 millions en 2008[4].

IBM et le régime nazi

Dès 1934 la filiale allemande d'IBM, Dehomag (pour « DEutsche HOllerith MAschinen Gesellschaft ») fournit au régime nazi des machines mécanographiques de poinçonnage de cartes perforées qui servent au réarmement, à la gestion de la force de travail des prisonniers politiques et aux nombreux recensements de la population allemande dès 1933[5], ce qui fit de Dehomag la filière d'IBM la plus profitable à la fin des années 1930. En parallèle, ces mêmes machines servirent au décompte de la population juive dans les ghettos et les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale.

Ce sont aussi ces recensements efficaces, contenant des données ethniques et religieuses, qui permirent aux nazis de se saisir rapidement et presque totalement des populations de Juifs et de Roms en Allemagne et, avec une efficacité plus variable, dans les autres pays sous domination allemande.

Edwin Black, dans son livre intitulé IBM et l'holocauste publié d'abord en anglais en 2001 puis en français la même année, démontre que le système informatique vendu par la corporation IBM (surtout la machine Hollerith) et les cartes perforées imprimées aux États-Unis expliquent en grande partie l'efficacité du recensement des Juifs et des Roms sous le Troisième Reich ce qui donna à ces machines IBM, ainsi qu'aux experts qui les faisaient fonctionner, un rôle essentiel dans la Shoah.

Parmi les différents éléments de la démonstration figure l'écart significatif entre la mortalité des Juifs de France et de Hollande, 25 % contre 73 % : pour la France on observe une différence significative entre le nombre de Juifs français effectivement déportés, environ 85 000, et le quota initial fixé à 100 000, sur un total situé entre 300 000 et 350 000, avec un effet inverse en Hollande. En effet, René Carmille, chef du service national de statistiques, et en fait un résistant, manipula les fiches des machines Hollerith de façon à les rendre inutilisables (ce qui le conduisit lui-même à Dachau où il mourut en 1944), alors qu'en Hollande le système, servi par des fonctionnaires zélés tel Jacobus Lambertus Lentz, fonctionna parfaitement et permit même aux nazis de revoir à la hausse le quota initial de Juifs hollandais déportés.

Par ailleurs, ce livre nous apprend aussi que pendant un temps le tatouage inscrit sur le bras des détenus à Auschwitz a correspondu à leur numéro d'identification dans le système informatique[6].

En tout état de cause, le dirigeant de IBM, Thomas J. Watson, se révéla indifférent à l'aspect éthique des activités d'IBM sous le régime nazi, bien qu'il fût au courant des politiques ouvertement racistes de ce dernier.

Suite à la parution très médiatisée (certains regrettent d'ailleurs cet aspect) du livre de Edwin Black, IBM s'engagea à donner des explications, qui prirent la forme de démentis assez mous[7] s'appuyant sur quelques historiens qui critiquèrent vivement Edwin Black en l'accusant d'avoir recours à des méthodes d'investigation très approximatives, allégations qui furent assez rapidement balayées : les travaux de Edwin Black sur les liens, certes non causaux, de IBM avec la Shoah ainsi que le Porajmos sont maintenant avérés et respectés.

Un des quatre logos dont a usé la firme, celui-ci a existé en variantes de 8 et 13 barres

Le logotype tel que nous le connaissons aujourd'hui a été conçu par Paul Rand. Dans les années 1980, les caractéristiques du logo d'Apple semblaient se moquer gentiment de celui d'IBM, présenté comme son principal « concurrent » à l'époque.

Influence sur la vie publique

En 2000, les dirigeants d'IBM Argentine auraient versé 22 millions de dollars à des membres du gouvernement argentin de Carlos Menem pour obtenir le marché de l'équipement de la banque publique Capacitacion y Computacion Rural SA en ordinateurs. Ils ont été immédiatement sanctionnés par la maison mère.

Résultats financiers

En 2004, IBM a réalisé, d'après son rapport annuel, un chiffre d’affaires d'un peu plus de 96 milliards de dollars. L'entreprise disposait alors d'une force de travail de 330 000 hommes répartis dans 75 pays.

D'après le même rapport, la Russie, l'Inde, la Chine et le Brésil ont constitué ses principaux moteurs de croissance.

En 2005, l’entreprise cède sa division PCD (Personal Computing Division), chargée de l’informatique personnelle, à la société chinoise Lenovo, et conforte ainsi sa stratégie orientée vers l’intégration et les services.

En 2006, IBM dans son rapport annuel [2] annonce 91,4 milliards de dollars de Chiffre d'affaires pour un bénéfice de 9,4 milliards de dollars. Les systèmes (hardware) représentent 23 % des bénéfices avant impôts, les services 37 % et les logiciels 40 %. IBM est présent dans 170 pays dont 25 % dans la zone Europe/Moyen Orient/Afrique, 30 % dans la zone Asie/Pacifique et 45 % dans la zone Amériques. Les augmentations de bénéfices les plus marquantes concernent la Chine (+16 %), le Brésil (+19 %), la Russie (+21 %) et l'Inde (+38 %).

Cette multinationale américaine fait partie des entreprises cotées au Dow Jones Industrial Average. Elle est également, ce qui est moins connu, présente dans le NASDAQ.

Notes et références

  1. Les ordinateurs et périphériques IBM étaient disponibles de 1960 à 1990 en 6 couleurs : bleu, vert sombre, rouge, jaune, gris et noir. Pour des raisons non élucidées – peut-être le fait que cette couleur était majoritaire sur les dépliants marketing – plus de deux tiers des clients choisissaient le bleu.
  2. http://www-03.ibm.com/ibm/history/exhibits/music/music_CH1.html
  3. http://www-03.ibm.com/ibm/history/exhibits/music/music_clips.html
  4. Olivier Rafal, « Le PDG d’IBM a maintenu sa rémunération en 2008 », Le Monde informatique, 10 mars 2009 [1], consulté le 11 mars 2009
  5. (en) IBM et l'holocauste
  6. (en) IBM and Auschwitz
  7. (en)http://www-03.ibm.com/press/us/en/pressrelease/828.wss

Annexes

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Liens externes


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