- Garnison de reims
-
Garnison de Reims
La garnison de Reims importante depuis la fin du XIXe siècle, était au siècle dernier le lieu de stationnement de nombreuses formations militaires. Celles-ci totalisaient plusieurs milliers de soldats qui étaient logés dans de nombreuses casernes. Parmi ces casernes – aujourd'hui toutes désaffectées ou disparues – figuraient notamment la caserne Colbert (située boulevard de la Paix), la caserne Jeanne d'Arc (située boulevard Pommery), les casernes Neufchâtel Caserne Drouet d'Erlon devenu Maistre (situées rue de Neufchâtel).
L’importance de la place de Reims fut renforcée dans le dernier quart du XIXe siècle lorsque, peu après la guerre franco-allemande de 1870, la France décida la construction d’une ligne de fortifications censée défendre ses nouvelles frontières. Reims appartenant à la seconde ligne de fortifications, plusieurs forts furent ainsi édifiés entre 1875 et 1885 pour protéger la ville en direction de l'est. Disposés en arc de cercle, ils se rattachaient au nord au massif de Saint-Thierry et, au sud, à la Montagne de Reims : fort de Saint-Thierry, batterie de Loivre, fort de Brimont, batterie du Cran de Brimont, fort de Fresne-lès-Reims, fort de Witry-lès-Reims, vigie et batterie de Berru, fort de Nogent-l'Abbesse, fort de la Pompelle, fort de Montbré, réduit de Chenay. Ces forts appartenant à la première génération du fameux système Séré de Rivières, ils furent rapidement dépassés, notamment en raison de l'invention des obus-torpilles à la mélinite. Seuls ceux de la première ligne – tels ceux de Verdun – furent transformés et ceux de Reims, déclassés, furent désarmés un peu avant la Première Guerre mondiale.
En 1914, il existe un Commandement Supérieur de la défense des places du groupe de Reims confié au Général de brigade Cassagnade.
Entre les deux guerres mondiales, Reims est notamment le lieu de stationnement du 132e Régiment d'infanterie et du 106e régiment d'infanterie. Une rue de Reims porte leurs noms.
L'habitude de baptiser les casernes d'infanterie et les quartiers de cavalerie remonte au début de la IIIe République. À cette époque, le choix se portait, le plus souvent, sur un général illustre natif de la ville comme Drouet d'Erlon à Reims.
Caserne Colbert
Construite à partir de 1853 par l'architecte Narcisse Brunette à la place de la tour des Trois-Museaux (anciens remparts), la caserne Colbert fut la première grande caserne de Reims.
La caserne Colbert, boulevard Cérès (maintenant boulevard de la Paix) abritait l'État-major et une partie du 132e RI de 1873 à 1914, le dépôt commun du 132e RI, du 332e RI et du régiment d’infanterie territoriale.
La caserne a éte détruite pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite.
Jusqu'en 1992, au quartier Colbert se trouvait la fanfare du 1er groupe de chasseurs, et le bureau mobilisation du bataillon dérivé : le 41e groupe de chasseurs.
Caserne Neufchâtel - Caserne Drouet d'Erlon
La caserne Neufchâtel ou caserne caserne Drouet d'Erlon fut construite au milieu des champs en 1883, entraînant la création de tout un nouveau quartier de la ville "Neufchâtel". Elle était constituée de différents quartiers militaires : Neufchâtel, Mars, Drouet d'Erlon, Parc d'Artillerie, Châtelus.
Ses premiers occupants furent les fantassins du 132e RI au quartier d'infanterie, mais aussi l'artillerie : 3e Bataillon d'Artillerie de Forteresse (61e R.A.) au quartier Drouet d'Erlon, la cavalerie : 3e régiment de hussards, 8e régiment de hussards, puis 5e régiment de cuirassiers au quartier de cavalerie Mars et même des aérostiers (sapeurs du génie).
Le 2e régiment de hussards, le 4e régiment de hussards et le 3e régiment de cuirassiers occupaient le quartier Mars en 1914.
Pendant la guerre 1914-1918, la caserne Neufchatel devient un centre de gestion des subsistances militaires (magasins de vivres du service de l'intendance)
Le bombardement de la caserne Neufchâtel de Reims dans l’après-midi du 5 novembre 1914 : Vers 16 heures, répondant au tir d’une des batteries située dans le parc d’artillerie immédiatement attenant à la caserne Neufchâtel, les batteries ennemies bombardent la ville de Reims [1]. Plusieurs obus de 105 tombent dans la cour et aux abords de la caserne où se trouve cantonné le 5e bataillon du 320e régiment d'infanterie avec un groupe de brancardiers de la 52e division d’infanterie de réserve [2]. Au milieu de la cour éventrée, un trou fumant, près duquel gisent des soldats morts et de nombreux blessés. Immédiatement, plusieurs brancardiers qui se trouvent au voisinage réagissent. La caserne Neufchâtel étant fréquemment bombardée le détachement de brancardiers Pernot se porte à l’école de la rue Neufchâtel ; 2 brancardiers vont s’installer au Poste de Secours du 320e, avenue de Laon [3].
La caserne Neufchâtel a été détruite pendant la Première Guerre mondiale et reconstruite. Le 12e régiment de bombardement (aviation) l'occupe en 1927-1928 en attendant la construction de la base aérienne.
En 1920, le 3e bataillon du 106e régiment d’infanterie vient à Reims puis en avril 1930, l'ensemble du 106e régiment d’infanterie y prend ses quartiers. En juin 1930, la nouvelle caserne est baptisée caserne Maistre.
C'est en 1950 que la caserne désaffectée est cédée au ministère de l’Éducation nationale, modifiée, elle abrite aujourd'hui le lycée Gustave Eiffel [4].
Au quartier Châtelus, dernier utilisé, était installée la 11e compagnie du 1er groupe de chasseurs, spécialisée dans l’instruction des jeunes recrues.
Caserne Jeanne-d'Arc
La caserne Jeanne-d'Arc, construite en 1893 se composait en fait de deux quartiers, les quartiers de cavalerie Jeanne d'Arc et Louvois.
Le 18 avril 1893 le 14e Régiment de Dragons s'installe au quartier Louvois et y restera jusqu'au 22 septembre 1898, remplacé par le 22e régiment de dragons.
Le 8 mai 1893, le 16e régiment de dragons prend possession de la caserne Jeanne-d'Arc (quartier Louvois) à Reims et y reste avec le 22e régiment de dragons jusqu'en août 1914.
Le 18e régiment de dragons arrive à Reims en 1930. Le 4e groupe d'auto-mitrailleuses (4e GAM) recréé à Reims en janvier 1933, occupe le quartier Jeanne-d'Arc ; transformé en juillet 1936 en 4e régiment de cuirassiers. Il fait alors partie avec le 18e régiment de dragons de la 1re division légère mécanique qui quitte Reims le 12 septembre 1939.
De 1962 à 1964, le 9e régiment de hussards occupe le quartier Jeanne d'Arc. Revenu en 1964, le 18e régiment de dragons cohabite un temps avec le 1er bataillon de chasseurs portés à Jeanne-d'Arc. Le 18e régiment de dragons était à Reims et deux escadrons à Mourmelon-le-Petit (quartier Zurich).
Le 1er bataillon de chasseurs portés est en garnison à Reims depuis le 1er juin 1956, doté de véhicules de transport de troupes AMX-10 P, de chars de combat AMX-13 et de véhicules de l'avant blindé, ce régiment d'infanterie mécanisée appartenait à la 10e Division blindée et prenait place dans le 1er Corps d'armée du corps de bataille blindé mécanisé de l'armée française. La caserne fut utilisée jusqu'au début des années quatre-vingt-dix et la dissolution du 1er groupe de chasseurs.
En sommeil depuis 1992, ce site a trouvé son affectation. Une partie est conservée par l’armée. Une nouvelle caserne de Gendarmerie Départementale a été construite. Elle accueille, depuis fin 2006, les unités de la Gendarmerie Départementale auparavant casernées à "Robespierre" et regroupe les bâtiments administratifs et les logements nécessaires au personnel.
Ensuite, 2 ha seront aménagés pour recevoir des équipements sportifs à l’usage des établissements scolaires secondaires du quartier : le LEP Yser et le collège Robert Schuman.
Caserne Robespierre
Elle fut construite en 1903, elle rassemble la prison et une caserne de Gendarmerie. La caserne devient réellement opérationnelle le 25 mai 1903. Elle abrite alors vingt-huit hommes répartis en cinq brigades (trois à pied, deux à cheval). Jusqu'à la fin des années 1970, seules la compagnie, la brigade territoriale et la brigade de recherches occupent les lieux, plus précisément les appartements du rez-de-chaussée. Toutes les autres parties du bâtiment sont réservées au logement des personnels. De nouveaux immeubles pour les familles sont construits en 1976-1978 côté rue Battesti. Le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) s'installe dans la caserne en 1978, la brigade motorisée la même année, la section de recherches en 1980, le groupe d'intervention régional (GIR) en 2002. Leur départ de la vieille caserne Robespierre pour le site flambant neuf de la ZAC Jeanne d'Arc devient une réalité le 15 décembre 2006
Caserne Drouet d'Erlon
Héritier du nom de l'ancienne caserne Neufchâtel, elle est située rue du Général-Carré, elle accueille le Groupement III/7 de gendarmerie mobile
Base aérienne 112 Commandant Marin la Meslée
Article détaillé : Base aérienne 112.La décision est prise de créer une base aérienne sur la plate-forme de Courcy dans le vaste champ de bataille qui s'étale au pied de la côte de Brimont, sur les ruines de l’ancienne école militaire d’aviation. Entamés en 1926, les travaux se terminent en 1929. La caserne porte le nom du commandant Roisin.
En 1928 s’est installée sur le terrain en provenance de Neustadt en Allemagne la future 12e Escadre de bombardement d’abord équipée de Breguet 19 puis, au cours des années 12930, de Lioré et Olivier LeO.20, de Bloch MB.200 et de Bloch MB.210
Aujourd'hui
Le dernier régiment de l'Armée de terre déployé dans la garnison de Reims a quitté la ville en 1992. Il s'agissait du 1er Groupe de chasseurs, régiment en garnison à Reims depuis 1956. Il était fort d'environ mille deux cents hommes lorsque fut prise la décision de le dissoudre.
Depuis la disparition de ce régiment de l'Armée de terre, la dernière formation militaire stationnée dans la garnison de Reims est la Base aérienne 112 située au nord de la cité, sur le territoire des communes de Bétheny, de Courcy et de Brimont. De ce fait, le colonel commandant cette base aérienne de l'Armée de l'air occupe les fonctions de commandant d'armes de la place de Reims.
Suite à la réforme des armées lancée en 2008 après l'adoption du livre blanc sur la défense, le 24 juillet 2008, François Fillon (Premier Ministre) et Hervé Morin (Ministre de la Défense) ont annoncé la fermeture de la base aérienne de Reims à l'horizon 2011[5].
Unités ayant été en garnison à Reims
Avant 1870
- 1e Régiment de Hussards (1793)
- 8e Régiment de Hussards (1795)
- 23e Léger (1855)
- 96e régiment d'infanterie de ligne (1859)
- 67e régiment d'infanterie de ligne (1859)
- 90e régiment d'infanterie de ligne (1863)
- 53e régiment d'infanterie de ligne (1863)
- 100e régiment d'infanterie de ligne(1864)
- 7e régiment de dragons (1864)
- 15e régiment d'infanterie de ligne (1868-1870)
1870-1914
- 79e régiment d'infanterie de ligne (1872-1879)
- 132e régiment d'infanterie de ligne(1873-1914), (1919-1922)
- 332e régiment d'infanterie de réserve(1873-1914)
- 46e régiment d'infanterie territoriale.
- Le dépôt commun du 132e RI et du 332e RI était à Reims. Pendant la Première Guerre mondiale, Reims étant directement menacé par l'avancée allemande et la proximité de la ligne de front, ce dépôt fut déplacé en Bretagne, à Châtelaudren (Côtes-du-Nord).
- Quartier Général de la 12e division d'infanterie (environ 1910)[6].
- 3e régiment de hussards 1883-1906
- 8e Régiment de Hussards, 1893-1906
- 5e régiment de cuirassiers 1891
- Etat-major de la 5e Division de Cavalerie (environ 1910-1914)[6].
- 3e régiment de cuirassiers, Portion centrale (dépôt, administration, intendance) (vers 1906-1914)
- 2e régiment de hussards, Portion centrale (dépôt, administration, intendance) (vers 1914)
- 4e régiment de hussards, Portion centrale (dépôt, administration, intendance) (vers 1914)
- Etat-major de la 3e Brigade de Dragons
- 14e régiment de dragons 1893-1898
- 16e régiment de dragons 1893-1914
- 22e régiment de dragons 1873-1875, 1898-1914, puis 1918-1923
- 23e régiment de dragons 1889 a confirmer ? [réf. souhaitée] .
- 3e Bataillon d'Artillerie de Forteresse (1891-1910)
- 7e Bataillon d'Artillerie à Pied, 1906 a confirmer ? [réf. souhaitée]
- 151e régiment d'infanterie, Portion centrale (dépôt, administration, intendance)(1909-1914)
- 161e régiment d'infanterie, Portion centrale (dépôt, administration, intendance)(1909-1914)
- 361ème Régiment d'Infanterie de réserve.
- Le 361ème Régiment d'Infanterie, régiment de réserve du 161ème R.I, devait aux termes du journal de mobilisation, se constituer à Reims à la caserne Colbert, lieu de repliement, pour la mobilisation, du régiment dont la portion principale était à Saint-Mihiel. Le 2 août 1914, alors que le régiment actif va prendre ses emplacements de couverture ; le 361e RI se forme et se mobilise à Reims, où fonctionne le dépôt dès les premiers jours de la mobilisation. Leur dépôt commun fut ensuite déplacé à Guingamp (Côtes-du-Nord).
- 162e régiment d'infanterie Portion centrale (dépôt, administration, intendance)(1909-1914)
- 2e Groupe Aéronautique ou 2e Groupe d'Aviation 1912-1914, composé des escadrilles D 6, N 12 et REP 15 est créé par décret le 22 août 1912.
- École d'aviation de Reims-Courcy 1913
- Centre Aéronautique Militaire
Entre-deux-guerres
- 507e Régiment d'Artillerie d'Assaut (Char d'Assaut) 1921-1925 qui deviendra le 507e Régiment de Chars de Combat du colonel Charles de Gaulle
- 41e Bataillon de Chasseurs Indigènes/41e Régiment de Mitrailleurs Malgaches/41e Régiment de Mitrailleurs d'Infanterie coloniale 1926- 1928
- Centre d’Expériences Aériennes Militaires (CEAM) 1932
- 12e Brigade aérienne 1935
- 12e Régiment de Bombardement (aviation) 1927-1935 / 12e Escadre de Bombardement 1935-1939
- 42e Escadre de Chasse Mixte 1935 / 4e Escadre de Chasse Mixte - 1ère escadrille du Groupe de Chasse 1/4 1936-1939
- 5e Escadre de Chasse - 1ère et 2e escadrilles du groupe de chasse 1/5 et 2/5 1937-1939
- Groupe aérien d'observation 552 1937
- 601e groupe d'infanterie de l'air 1937
- 106e régiment d'infanterie, 3ème Bataillon en 1920, puis 1er, 2e et 3e bataillon 1930-1939
- État-Major de la 12e Région Militaire, 1939
- État-Major de la 1re Division légère mécanique, 1939
- 4e groupe d'auto-mitrailleuses 1933-1936, 4e régiment de cuirassiers 1815-1816, 1936-1939, puis 1945-1946 et1948-1951
- 18e régiment de dragons 1930-1939, 1964-1967
- Escadron de chasse 2/3 Champagne 1939
Après-guerre
- 11eEscadre de Chasse - escadrons 1/11 Roussillon et 2/11 Vosges 1950-1952
- 3e Escadre de Chasse - Escadron de chasse 1/3 Navarre 1948-1959 et Escadron de chasse 2/3 Champagne 1950-1959 Escadron de chasse 3/3 Ardennes 1953-1957
- 1er Bataillon de Chasseurs Portés, 1er Groupe de Chasseurs Mécanisés, 1er Groupe de Chasseurs1956-1992
- 9e régiment de hussards mars 1962-1964
- 30e Escadre de Chasse Tous Temps (ECTT), Escadron 3/30 Lorraine 1961-2005, Escadron 2/30 puis 1/30 Normandie-Niemen 1966-1993, Escadron 4/30 Vexin 1985-1988
- 62e Escadre de Transport - groupes 1/62 Vercors et 2/62 Anjoux 1963-1978 3/62 Ventoux 1970 1974
Notes et références
- ↑ JMO du Groupe des Brancardiers Divisionnaire de la 52e D.I.
- ↑ JMO du 320e régiment d'infanterie
- ↑ JMO du Service de Santé Divisionnaire de la 52e DI
- ↑ Site du lycée Eiffel
- ↑ Défense, la nouvelle carte militaire, Le Figaro
- ↑ a et b Almanach de Gotha pour l'année 1910, Paris, 1909, 799 p..
partie "annuaire diplomatique"
Ouvrage de référence
Paul Hess, La Vie à Reims pendant la guerre de 1914-1918 - Notes et impressions d’un bombardé., Anthropos, Paris, 1998, 582 p.
Jacques Pernet et Michel Hubert, La Garnison de Reims 1852-1939, éditions Alan Sutton (ISBN 2-84910-210-5).
Collection Mémoire en ImagesArticles connexes
Liens externes
- Escadron de chasse 1/3 "NAVARRE" [1]
- Escadron de chasse 2/3 "CHAMPAGNE" [2]
- Escadron de chasse 3/3 "ARDENNES" [3]
- Escadron de chasse 1/30 "ALSACE" [4]
- Escadron de chasse 2/30 "NORMANDIE-NIEMEN" [5]
- Escadron de chasse 4/33 "VEXIN" [6]
- Union Nationale de l'Arme Blindée Cavalerie Chars - U.N.A.B.C.C. [7]
- Cet article contient tout ou partie d'un document provenant du site La vie rémoise
- Portail de la Première Guerre mondiale
- Portail de l’histoire militaire
Catégories : Unité de l'armée française | Reims | Vie militaire
Wikimedia Foundation. 2010.